mardi 14 avril 2015 - par Gabriel

Balade en décadence

     Je traverse un monde de fiction où les pays sont bradés aux délinquants en cols blancs, sniffant des lignes de poudre euphorisante, aux ordres d’une richissime caste pillant la planète en lisant le Talmud et s’abritant derrière l’excuse d’une chaotique Shoa afin de laver leurs mains criminelles des innommables et innombrables péchés dont ils sont, chaque jours, les auteurs. Secondé par des bandes de barbares régnant sur les cités par l’intimidation, la violence et le commerce parallèle. Initié par les gouvernements successifs et irresponsables qui ont abandonné la laïcité au profit du communautarisme et qui nous ont fabriqué des barbus fous, prédicateurs de caves, s’excitant dans leur djellaba en crachant haineusement leurs perverses morales.

     Des terroristes islamistes, créés et armés par l’avidité et l’hypocrisie des puissances occidentales, tuent un peu partout dans le monde. De l’égorgement sur YouTube à la ceinture piégée dans des bus scolaires, tout est bon pour justifier l’injustifiable. Leur sale guerre est une guerre des lâches qui n’osent pas s’attaquer aux vrais responsables. Légitimé par une méconnaissance et une adaptation fantaisiste d’une religion sur mesure pour assassins illettrés, ils se cachent derrière un dieu qui les rejette car leurs colères et leurs bêtises fait gerber Allah. Les nostalgiques du troisième Reich et de la race pure ne sont pas non plus en reste dans le domaine de la bêtise et de la destruction, voir Norvège 2011. Tout ce beau monde veut imposer ses lois, standardiser nos consciences, robotiser nos modes de vie.

     Dans les villes, il plane en permanence une odeur d’essence, de gasoil et de solitude. Les particules cancérigènes ont tissé un voile de pollution sur l’horizon, teinté le ciel d’un gris plomb et chacun, à tort, croit ses poumons bien à l’abri dans son automobile. Les terrils et les décharges sauvages le long des périphériques saturés côtoient les camps de déracinés et les jardins ouvriers abandonnés et colonisés par une anarchique végétation. Dans les zones industrielles, des monstres d’acier ligotés dans un enchevêtrement de tuyauteries vagabondes, jadis entretenus par des milliers de besogneuses petites fourmis humaines que la mondialisation du commerce et de la libre concurrence a broyé, rouillent, vacillent et se gèlent sous le névé des hivers successifs. Le béton des barres HLM délimite les mégapoles. A la frontière des villes, les zones marchandes ont envahie et lacéré la campagne à coup de panneaux publicitaires mensongers gangrénant la beauté des paysages par leurs excès de mauvais goûts. Il y a bien de temps en temps un petit marché de maraîchers provinciaux pour égayer la cité mais, plus personnes n’y croit. Le cafard citoyen s’est généralisé. Chaque matin le pékin moyen va se faire presser par son travail avant de rentrer, épuiser, se noyer dans son lit et oublier sa vie qu’il déteste en jouissant sur le malheur d’autrui aux travers des téléréalités, nouvelle culture des médias poubelles. S’évader et se croire libre en s’emprisonnant dans des jeux vidéo afin de se recréer chaque soir une vie rêvée et oublier la lâcheté d’assumer la réelle à laquelle il fait défaut par paresse.

     Dans les hypermarchés bondés vomissant leurs promotions de surplus, ces magasins de téléphonie où des zombis, l’âme atrophiée mais les yeux avides, viennent acquérir à prix d’or tout l’inutile qui leur est devenu indispensable. La maladie de l’époque se nomme consumérisme. Elle ronge la moitié de l’humanité, celle qui s’endettant pour des futilités regarde à la télé l’autre moitié crever par manque de pain, d’eau ou de soin. Inconsciente des dégâts qu’elle occasionne, elle court de chimère en chimère l’insatisfaction chevillée au porte monnaie jusqu’à son coin de cimetière. Quelques petits filous, les coffres pleins, alimentent à coup de pub et de prêts usuriers la schizophrénie générale, la fièvre acheteuse afin d’acheter d’autres coffres pour les remplir et dont le contenu permettra d’acheter d’autres coffre pour les remplir et dont le contenu etc… A-t-on déjà vue plus aliénant ? La faculté de penser ainsi que la réactivité face à l’endoctrinement s’arrêtent chez le chez le poisson rouge de l’autre côté du bocal et chez le consommateur dépité devant la prochaine vitrine fardée comme une prostitué aux néons bicolores qui lui lance des clins d’œil aguicheurs. Sainte consommation vient vomir sa litanie sur les affiches, dans les hauts parleurs et les écrans de télé. Le sort de l’humanité actuelle est donc scellé.

     Une caste d’industriels ignorant les bouleversements écologiques encours, associée à une minorité travestissant la vérité sur les changements climatiques dus aux comportements imbéciles, égoïstes et suicidaires, continuera donc à surproduire, asséchant les ressources de matière première et alimentant de façon exponentielle les déchets et rejets polluant la terre, l’air et l’eau. Concernant les énergies assassines, nous avons deux parfaits exemples avec le pétrole et le nucléaire. Le premier, pollueur des océans et des terres pour qui l’on massacre des peuples entiers en envahissant leurs pays pour se l’approprier, l’autre dont les déchets sont un cadeau mortel pour les générations futures et dont l’homme est dans l’incapacité d’arrêter les catastrophes. La production de l’alimentation est de plus en plus le monopole de grosses sociétés qui n’hésitent plus à utiliser des produits de synthèse nocifs à la santé pour accroitre sans fin leurs bénéfices. Il en va de même pour les laboratoires pharmaceutiques vendant à prix d’or le droit de guérir, le droit de vivre. Après tout, qu’est ce que la vie ? Qu’est ce que la nature et sa protection face aux bénéfices immédiats que chaque destruction génère ?

     La frontière en masculin et féminin se trouble, une sexualité débridée se généralise et fait face à une intransigeante bigoterie ultra moraliste s’effrayant d’une perte des repaires historiques sur lesquels la société c’était stabilisée durant les siècles derniers. La démesure a tué l’équilibre et se pavane tiraillée entre les extrêmes.

     Politiquement parlant, ce n’est guère mieux. Les voleurs et les lobbyistes sièges dans toutes les assemblés. Le pouvoir démocratique est confisqué par des élites à la solde des grands groupes. Les chefs des partis politiques se trahissent entre eux pour des parcelles d’un pouvoir illusoire. Les peuples fatigués et écœurés ne croient plus en leurs palabres et leurs gesticulations inutiles n’amusent plus qu’eux même et un troupeau d’imbéciles qui les suit bêlant tel des moutons prêt à être tondus.

     Ici s’achève cette balade en décadence, un constat issu d’observation. Un voyageur de l’au-delà est venu me proposer un pacte faustien, trente années de moins m’a-t-il dit, un cadeau royal, une nouvelle jeunesse avec toute l’expérience acquise en échange de mon âme. L’imbécile, il m’offrait une prolongation dans cet enfer, naturellement j’ai refusé. Il ne fut pas déçu outre mesure car il savait pertinemment qu’il trouverait sans problème foule de candidats qui pour, le dernier I phone à l’obsolescence programmée ou pour une gloire télévisuelle momentanée, accepteraient…

     Cioran à dit : « La fin de notre monde apparaîtra quand l'idée même de Dieu aura disparu. D'oubli en oubli, l'homme réussira à abolir son passé et à s'abolir lui-même ». Ce à quoi j’ajouterai avec un humour de circonstance, une pointe de réalisme et une provocatrice pincée de cynisme : « La fin de notre monde est pour demain ! Je vous le confirmerai dès la semaine prochaine…. »



19 réactions


  • gaijin gaijin 14 avril 2015 16:01

    qui sait peut être qu’a force d’a force une prise de conscience aura lieu
    https://www.youtube.com/watch?v=QSTTOO5-xSI

    « does hell exist ? look at your life what more hell do you need ?  »
    osho rajneesh


  • scorpion scorpion 14 avril 2015 18:26

    Une vérité qui fait froid dans le dos, ca fout les boules mais quel oeil et quelle plume !


  • Vipère Vipère 14 avril 2015 20:33


    Cher Gabriel

    Merci de partager vos pensées intimes et d’une profondeur sans faux semblants ...

    Comme vous, je fais le constat d’une humanité qui se perd peu à peu, qui sombre dans la superficialité, le déni un vrai désastre !

    Lorsque une civilisation parvient à ce point de décadence, qu’elle a perdu son son essence humaine, son destin est scellé, car elle ne peut pas revenir à l’état initial, à son origine « libre et sauvage ». 

    De grandes civilisations ont ainsi disparu, sans que les historiens ne parviennent vraiment déceler les causes, pourtant ce sont toujours les mêmes, et vous l’avez fort bien compris pour les avoir énumérées dans les grandes lignes. 

    Faut-il s’émouvoir du déclin des Sociétés occidentales et de leur extinction à moyen terme ? 


    • Gabriel Gabriel 15 avril 2015 07:52

      @Vipère

      Il ne faut pas s’émouvoir de ce déclin, c’est ainsi. La civilisation c’est perdue dans l’illusion et c’est noyée dans le superficiel. C’est loupé, elle fera mieux la prochaine fois en essayant de trouver la fameuse alchimie entre matérialisme nécessaire, spiritualité essentielle, respect naturel et amour indispensable. 


    • Vipère Vipère 15 avril 2015 21:28

      @Gabriel


      L’égoïsme et la cupidité (l’accumulation de biens matériels) sont au centre des Sociétés occidentales. La fraternité de son prochain est laissé de côté, non promue comme une valeur essentielle.

      Nos Sociétés modernes parlent beaucoup d’amour dans les romans, au cinéma, mais dans le réel cela reste une notion purement abstraite. 

      L’argent est le moteur qui domine entre toutes les valeurs, là est la réalité dans la vraie vie !

      Ainsi, la possession de l’argent, son accumulation sans limite, par une poignée de repus, conduisent nos Sociétés modernes vers le déclin et l’extinction.

      Son remplacement par une autre civilisation est déjà en marche ! 



  • Le p’tit Charles 15 avril 2015 07:39

    +++

    Superbe démonstration de nos manque de conscience envers l’humanité...envers nous même..
    La Lobotomisation généralisée est en marche..Transformer l’humain en robot ça coûte moins cher que l’inverse...Nous créons notre propre pourriture pour nous engloutir dans nos déchets avec délectation... !

    • Gabriel Gabriel 15 avril 2015 08:05

      @Le p’tit Charles

      C’est une étrange attitude d’enfant toujours insatisfait. Comme vous p’tit Charles, je me demande comment l’humain peut-il s’infliger autant de mal ? Pourtant, chaque être est pourvu des meilleurs outils qui soient, la conscience et le libre arbitre mais il est vrai aussi, que tous non pas la même chance au départ (être né au bon endroit au bon moment...) 


    • Le p’tit Charles 15 avril 2015 08:23

      @Gabriel...La chance (pas toujours hélas..) on peut la provoquer..mais encore faut il avoir un minimum de conscience pour y accéder...Des gens partis de rien ont pu arriver au sommet..par la volonté..le courage..et surtout l’envie.. !

      (être né au bon endroit au bon moment...) oui bien sur ça aide c’est certain mais beaucoup n’arrivent à rien malgré les portes ouvertes.. ?

  • Piere CHALORY Piere Chalory 15 avril 2015 09:46

    Bonjour Gabriel,


    Votre constat est juste, bien écrit, un peu amer mais parfaitement lucide sur l’état général du monde qui nous entoure. Concernant les ’petits filous qui engrangent dans des coffres la sueur des imbéciles convertie en papier monnaie leur offrant une véritable déification terrestre, on pourrait dire que ce fameux 1% qui tyrannise la planète n’existe qu’à cause de ces m^mes imbéciles, et quand vous dites :

    ’’Dans les hypermarchés bondés vomissant leurs promotions de surplus, ces magasins de téléphonie où des zombis, l’âme atrophiée mais les yeux avides, viennent acquérir à prix d’or tout l’inutile qui leur est devenu indispensable.’’

    Vous définissez parfaitement l’essence de la bêtise humaine, c’est vraiment comme si des pêcheurs à la ligne appâtaient les masses crétines avec des leurres auxquels elles ne savent pas résister. 

    Ce constat étant fait, il suffit de créer des abrutis, puis de leur inventer des besoins, des ennemis, les amuser avec de la sous-culture végétative qui les confinera dans leur aquarium, et le tour est joué.

    Du pain et de jeux ; plus de 2000 ans que ça dure, et les ’petits filous auraient tort de se gêner. Mais je pense comme vous qu’on arrive à point de rupture, et que ce paradigme littéralement monstrueux ne va pas tarder à imploser.

    Car avec les nouveaux moyens de ’communication ou plutôt d’asservissement que sont le web, les réseaux sociaux les téléphones ’intelligents, et la réalité ’augmentée tout va très,  trop vite.

    Un des signes selon moi de la fin prochaine de ce système est que certains se croient réellement tout permis et ne se cachent plus, les loups sortent du bois, et c’est ici qu’ils deviennent vulnérables.


    • Gabriel Gabriel 15 avril 2015 09:58

      @Piere Chalory

      Vous avez raison, c’est cela qui est surréaliste, ils ne se cachent même plus pour mentir, voler, assassiner ou réduire des peuples entiers à la pauvreté. Il me vient à l’esprit cette phrase de la Boétie : « Refusez de les servir et vous serez libres... ». Cependant, une majorité s’en accommode et subit quand elle ne va pas, jusqu’à les défendre, allez comprendre...


  • hunter hunter 15 avril 2015 11:12

    Bonjour Gabriel,

    Constat très très lucide,et joliment écrit, ce qui ne gâche rien !

    Alors simplement....Merci !

    Adishatz

    H/


  • hunter hunter 15 avril 2015 12:16

    Gabriel,

    Vous êtes aussi du Sud-Ouest, le Pays Basque, ou bien vous êtes exilé ailleurs !

    Adishatz

    H/


    • Gabriel Gabriel 15 avril 2015 12:43

      @hunter

      Je suis dans la région toulousaine avec une petite partie de mon coeur errant en Pays Basque... 

      Laster laguna sur un autre article.


  • hunter hunter 15 avril 2015 13:12

    Oui, à bientôt donc ! Moi je suis originaire du Sud Est, mais habitant le Sud-Ouest : plus de calme, de tranquilité, je ne pouvais plus supporter ces meutes de touristes qui pourrissent ma région depuis 50 ans !

    Adishatz

    H /


  • Fergus Fergus 16 avril 2015 13:56

    Bonjour, Gabriel.

    Désolé, cet article m’avait échappé. Et c’eût été dommage, tant il fait le constat juste de la déliquescence - avec notre complicité à tous - de la société dans laquelle nous vivons, de plus en plus en perte des valeurs essentielles. Votre tableau est sombre, mais hélas ! réaliste.

    Une seule chose me chiffonne, cette phrase : « les pays sont bradés aux délinquants en cols blancs, sniffant des lignes de poudre euphorisante, aux ordres d’une richissime caste pillant la planète en lisant le Talmud et s’abritant derrière l’excuse d’une chaotique Shoa »

    Elle me chiffonne car elle laisse entendre qu’il n’y pas d’autres donneurs d’ordre que les Juifs. Certes, c’est assez largement vérifié au niveau des puissants groupes industriels et financiers. Mais ce n’est pas systématique, les grands oligarques ne s’appelant pas tous Goldmann ou Sachs.

    Ce point précisé, merci à vous d’avoir ainsi pointé sans concession ce qui mine notre société, et peut-être même notre civilisation.


    • Gabriel Gabriel 16 avril 2015 14:35

      Bonjour Fergus,

      Je tiens à repréciser la phrase que vous avez souligné. Premièrement, comme vous avez pu le constater, les intégristes des trois religions monothéismes ont été mis en cause dans mon texte (Je parle bien d’intégristes). a) Les intégristes juifs qui sapent la finance mondiale car ils sont aux manettes des principaux groupes bancaire, b) les intégristes musulmans dans le texte et, c) les intégristes catho au niveau du paragraphe sur la sexualité. Je répète, j’accuse les intégristes qui, chacun dans leur domaine, excellent en destruction. Vous me connaissez aux travers de mes écrits et vous savez que je suis un universaliste donc, il n’y a chez moi aucune espèce de forme de racisme ou d’antisémitisme mais un profond rejet de toutes les postures extrémistes responsables de la déchéance des civilisations. 


    • Fergus Fergus 16 avril 2015 16:32

      @ Gabriel

      Rassurez-vous, je n’ai pas vu dans votre texte la moindre connotation antisémite, et cela d’autant moins que je connais vos écrits et qu’effectivement je vous considère comme un « universaliste » capable de prendre du recul par rapport aux évènements.

      En fait, ce qui m’a (un peu) gêné, c’est le fait que cette mise en cause (justifiée) de l’omniprésence des lobbies juifs (et même sionistes) dans la finance internationale puisse apparaître, du fait de sa position dans l’article, non comme un volet parmi d’autres formes de dérives, mais comme une sorte de chapeau, le reste découlant d’une certaine manière de ce leadership financier.

      Une erreur de ma part en l’occurrence. Considérez donc ce que j’ai écrit plus haut comme non avenu.

      Cordialement.


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