lundi 18 septembre 2017 - par clostra

C’est pour mieux te croquer, mon enfant

croquer, décrire une personne, par extension (pour mise à jour des dictionnaires de l'ère numérique) profiler

Agoravox a envoyé un message de détresse financière aux rédacteurs du peuple francophone qui ne jure que par le gratuit sans imaginer un instant quelle est la curieuse forme de réciprocité que prennent ces "petites" dents (les cookies) pour mieux te croquer (ou "t'avoir croqué"), encore et encore, mon enfant .

La contre-partie, la réciprocité n'est - malheureusement - pas pour Agoravox qui joue un jeu très largement admis. Ce jeu qui consiste à élaborer de la matière (lire : du contenu) qui n'est en fait qu'un apât pour les poissons qui n'ont pas la moindre idée du fil nylon invisible, du flotteur, de la canne à pèche, de la main, du bras, du bonhomme ou de la bonne femme qui généralement ne relâchent pas leur butin, excepté dans les documentaires, pour dissuader la concurrence.
Le poisson péché est croqué après avoir été cuit, parfois "tout cru", généralement "préparé", la préparation étant la plus-value souvent indispensable pour un produit qui pue il faut bien le dire, ou bien vendu sur les marchés "à la criée", au plus offrant.
En quoi ressemble-t-il à l'asticot qui cache l'hameçon ?

Ainsi, Agoravox croyant nous embêter, nous empêcher de lire, nous distraire des contenus de très haute qualité de notre journal en ligne préféré, en vendant son menu fretin, se débarrasse des petites gens qui n'ont pas les sous, donc pas de quoi s'informer ou des gros qui les retiennent, par une sorte de filtre auxquel échappent les mieux informés, très motivés pour faire disparaître ces mouches volantes qui masquent ses contenus.

Je fais partie de ces derniers, qui, après avoir donné quelques années, se sont retrouvés avec des publicités invasives et totalement dissuasives. Depuis Ghostery, adwords ou autre, tout est rentré dans l'ordre : je ne participe plus au déclin d'Agoravox qui tel serait pris croyant prendre.

Car, en effet, si Agoravox livre son menu fretin aux apétits des géants, c'est bien lui qui se fait croquer.

Lui (ou elle) qui en collectant quelques sous auprès de ces régies publicitaires qui finissent par mieux connaître ses lecteurs que ne les connaît le journal lui-même, peuvent même lui inventer de l'audience, sauront bien, le jour venu, révéler le loup à qui appartiennent ces (si petites) dents invisibles en forme d'un gâteau à croquer (les cookies), l'apât qui cache l'objet (l'objectif).

Un consommateur adore voir surgir de nulle part le produit bienveillant qu'il avait le désir d'avoir l'envie de l'acheter (en fait, le "désir d'avoir l'envie" résume en trois mots la bible du marketing, qui affirme droit dans les yeux que ce désir sommeille, qu'il faut simplement le réveiller, le révéler).

Comment connaître suffisamment le consommateur, au point de savoir sur quel objet va se porter le "désir d'avoir envie" d'acheter tel ou tel produit ?
On va trouver bizarre l'explication selon laquelle le "chemin" pour accéder au site d'Agoravox, feuilleter ses pages, parfois commenter, est la promenade que fait le célèbre petit chaperon rouge dans les bois avant d'entrer dans la maison de mère-grand, les amuse-gueules dans son panier sont sans importance pour les grandes dents qui vont la dévorer, elle toute entière !

Je ne crierai pas (plus) "au loup, au loup !" de peur d'être dévorée sans même avoir pu convaincre, mais tenez-vous-le pour dit et rendez-vous le 25 mai 2018* !

* claviotez cette date dans votre moteur de recherche principal (QWANT va de soi) de votre navigateur préféré (MOZILLA, QWANT pourquoi pas ?) en ajoutant le nom de ces précieux petits gâteaux installés dans la tappette, la surprise sera peut-être désagréable, mais c'est pour votre bien. En effet, le désir d'avoir envie peut s'appuyer sur la curiosité, alors allez-y !

Quant à Agoravox, lâchez (lâchons) donc ces petits gâteaux empoisonnés pour notre journal bien plus encore que pour ses lecteurs ! mais surtout très éloignés de l'objectif du journal.

Conclusion :
DONNEZ pour DONNER, c'est la seule façon de faire vivre, c'est la seule façon d'aimer votre quotidien !
mais, en contre partie, exigez, exigeons le respect du menu fretin, de ceux qui n'ont pas le sou, de ceux qui ne savent pas, de tous ceux qui auraient avantage à lire les articles d'Agoravox.
 



9 réactions


  • clostra 19 septembre 2017 09:21

    oups !

    erratum : lire adblock et non pas adwords !


  • clostra 25 septembre 2017 10:54

    pour conclure

    "L’ingénierie sociale (ou social engineering en anglais) est une forme d’acquisition déloyale d’information et d’escroquerie, utilisée en informatique pour obtenir d’autrui, un bien, un service ou des informations clefs. Cette pratique exploite les failles humaines et sociales de la structure cible, à laquelle est lié le système informatique visé. Utilisant ses connaissances, son charisme, l’imposture ou le culot, l’attaquant abuse de la confiance, de l’ignorance ou de la crédulité des personnes possédant ce qu’il tente d’obtenir."

    sur le web c’est encore plus facile ...

    une petite réflexion et une anecdote :

    j’ai guetté ce matin le camion qui viendrait abattre les arbres que nous avons réussi à conserver ...

    au détour d’une conversation en Conseil de Quartier (?), sur Avox (?) nous avions parlé de ce petit chemin poétique descendant sous un acacia en tonnelle du quartier vers la CPAM. Nous en avions parlé pour le préserver alors que des destructions successives devaient amener à au moins une construction de tertiaire, il me semble, pour remplacer un bâtiment d’une architecture remarquable et de très bonne qualité dont le quartier allait être amputé. Ce genre d’opération peut prendre des années (c’est d’ailleurs le cas car un bras de fer s’est installé faisant valoir que ce bâtiment à détruire n’était pas vraiment en Zone Urbaine Prioritaire ...)

    Qu’est-il advenu dans ce petit chemin poétique qui existe toujours des années après ? dans les jours qui ont suivi l’expression de notre attachement ? le pied de l’acacia a été sectionné au ras de la terre ... et si de petites touffes réémergent lentement, on est encore loin de ce petit passage ombragé.

    Mais ce n’était pas le propos premier de cet article, bien que le sujet soit connexe.

    Dans cet exemple, on voit la différence entre malveillance et bienveillance. Et dans cet article il était plutôt question d’une bienveillance obséquieuse.


  • clostra 27 septembre 2017 10:51

    précision :

    à propos de l’ouvrage de Jacques Attali « L’ordre cannibale » sensé traiter en sous-titre « Vie et mort de la médecine » que je propose d’étendre au « bien-être » pour faire la transition avec un deuxième ouvrage traitant de l’illusion du sens de l’Histoire, « La figure de Fraser », il ne s’agit pas de l’ordre des codes (ordre par excellence) mais du signe des codes inclus dans l’ordre des machines. Dans la Figure de Fraser, il va plus loin en glissant de l’Ordre marchand vers l’Ordre des codes.

    NB si j’ai rencontré des « déformations professionnelles » (liées à la formation, au formatage ?) ce sont bien celles des médecins dont le cerveau est formaté comme des algorithmes. J’imagine leurs difficultés à comprendre le médicament ... On mettra ce formatage à leur défense dans la mesure où finalement les algorithmes sonnant et trébuchant feront, c’est certain, mieux qu’eux dans le diagnostic et plus encore dans la prescription !

    Deux citations :

    « La marchandise cannibale - Cet achèvement n’est pas seulement celui de toute la pensée clinique, des médecins, des hôpitaux, de la maladie. C’est aussi la mutation radicale de l’Ordre de vie, l’achèvement de la transformation de toute activité humaine en marchandise réplicable. Telle est l’ambition de l’histoire industrielle, le sens du combat du capitalisme et l’enjeu absurde de sa crise : dissoudre la vie pour retarder la mort. » dans l’ordre cannibale« 

    où le signe des codes de l’Ordre marchand/ des machines, devient l’Ordre des signes. Je suggère une image, celle de l’extinction de l’arc en ciel.

     »si un tel Ordre du code l’emporte un sur l’Ordre marchand, l’être humain n’y sera plus qu’un obstacle à la circulation des objets marchands, une légende pour les autres hommes, devenus eux-mêmes des robots se consommant l’un l’autre, à la fois menace et source de vie les uns pour les autres.

    Dans un tel monde, au mieux narcissique, au pire suicidaire, si ce n’est la même chose, chacun ne trouve plus qu’en lui-même les sources de ses angoisses et de ses plaisirs ; en quête de miroir pour se rassurer, ou de copies pour combler ses manques et se distinguer. Tout, y compris les signes et la langue, n’y est plus que signe et code. Mais le refus du désordre, de l’erreur, de la différence, source de toute vie, n’est pas viable. L’Ordre des Codes n’a pas d’autre cohérence que de mort."


    • clostra 30 septembre 2017 12:31

      @Self con troll

      Do not lean out of the window

      e pericoloso sporgetsi

      vous me faites bien marrer à moitié dans mon lit sauf que j’y suis mais dans le ventre du loup et que je cherche à avertir le petit chaperon rouge. Je n’ai pas d’autre objectif, ce qui fait partie également des attributions de ma société.

      Don’t disturb beaucoup de boulot

      bon WE, bonne semaine, bon mois, bonne année !


  • pemile pemile 2 octobre 2017 12:52

    @Clostra « dents invisibles en forme d’un gâteau à croquer (les cookies) »

    J’ai du mal à comprendre le fond de votre article, le futur réglement ePrivacy de la commission européenne pose plutôt des problèmes aux lobbys de l’industrie du numérique, et pour les cookies, peut représenter une amélioration pour l’internaute, non ?

    Pour les autres nombreux points de protection de la vie privée des internautes, le vote se fera dans 9 jours et il serait bon d’en informer plus précisément vos lecteurs, non ?

    https://www.laquadrature.net/fr/ePrivacy-bon-grain-et-ivraie
    https://www.laquadrature.net/fr/campagne_eprivacy


    • pemile pemile 2 octobre 2017 13:06

      PS : Le RGDP (Règlement Général sur la protection des données) qui entrera en vigueur en mai 2018 et qui propose des changements qui remettent profondément en cause le modèle économique des sites internet qui exploitent notre vie privée contre notre volonté, est combattu par certains députés.

      Ci-joint une analyse de leurs amendements (en anglais) :
      https://wiki.laquadrature.net/E-Privacy/LIBE#Bad_3


    • clostra 2 octobre 2017 23:02

      @pemile

      j’en profite également pour remercier Self Con Troll pour sa réponse. J’ajoute qu’apparemment le message ne passe pas auprès des internautes, les premiers concernés. Les premiers concernés parce qu’ils auront, en toute hypocrisie du législateur, à choisir d’accepter ou de refuser ce qu’on commence à voir sur les bandeaux « d’accepter des cookies permettant de leur proposer les produits dont ils ont besoin » (quelle gentillesse ! quelle prévenance ! dans ce monde de brutes où on n’a plus le temps de rien faire !).

      Dans cet article, j’ai choisi l’allégorie, les images qui se sont imposées à moi dans le récit. On peut sûrement trouver d’autres formes littéraires ou moins littéraires pour que ces êtres humains qui nous entourent cessent de penser qu’ils n’ont rien à cacher. Si, justement, leur vie privée dont dépend leur liberté.

      Il est temps, il est grand temps, il est peut-être trop tard car le business fait déjà vivre beaucoup de gens. A terme, je le vois aussi nuisible, dangereux, mortifère que la drogue.

      Donc, il faut illustrer.

      quelques idées :

      y aura-t-il, y a-t-il déjà une guerre entre les géants du net ?

      on a parlé de bienveillance obséquieuse, mais également de social engeneering

      que se passe-t-il si des algorithmes remplacent la gymnastique quotidienne de nos neurones ?

      que se passerait-il si ces entreprises « pure players » se font « acheter sous le manteau » pour favoriser le tourisme dans un pays plus qu’un autre ? (NB il se pourrait qu’il y ait eu un événement de la sorte durant 15 jours dans le sud de la France cet été)

      quel pouvoir en définitive sur toute personne physique ou morale ?

      Bien sûr que certains députés y trouvent déjà leur profit personnel ou non, c’est évident ! et c’est pour cela qu’il faut agir vite, être percutant auprès des internautes ! Mais le sujet est très complexe.


    • clostra 3 octobre 2017 10:34

      @Self con troll
      bonjour,

      j’attends toujours que vous nous disiez ce qui vous a amené à parler de cyclope et de saint Benoit, sinon je le ferai à votre place et vous serez démasqué ...


    • clostra 3 octobre 2017 10:39

      @Self con troll
      Nb je vous autorise (exceptionnellement) à dire que c’était pour la bonne cause et que vous pouvez, grâce à ça, illustrer le propos de cet article, puisque c’en est bien l’objet


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