Cash investigation
Les banques racolent sous prétexte qu'elles offrent du service. Elles font même des enquêtes sur la qualité dudit service. Voyez plutôt.
La moto c'est super, sauf quand il pleut... Ne croyez pas les vendeurs d'équipements quand ils vous proposent un blouson imperméable avec une belle étiquette 'waterproof, water-resistant'. Tout çà c'est des menteries. Cela fait 50 ans que je suis trempé jusqu'aux os sur ma bécane quand il pleut des cordes.
Mais revenons au fait. Dans la poche de mon blouson, étanche comme il se doit, se trouvait entre autres un portefeuille (en cuir s'il vous plaît) avec quelques billets, environ 200 euros et rassurez-vous, on n'est jamais assez prudent, une ou deux cartes bancaires. La poche a été inondée, comme le reste du vêtement et le portefeuille a baigné dans son jus, ce qui fait que les billets, après extraction avaient une sale gueule, le cuir du portefeuille ayant déteint sur tous les zeuros.
Les billets restaient quand même identifiables avec numéro apparent et divers filigranes intacts. Je me suis rendu à l'agence la plus proche de ma banque (Caisse d’Épargne) dans l'espoir qu'ils puissent authentifier les billets et me les changer.
L'employé écoute mon histoire d'une oreille distraite et annonce la couleur : "De toute façon nous n'avons pas de cash !" (comprendre pas de caisse). La seule solution envisagée passe par l'utilisation d'un automate au moyen duquel vous pouvez faire une remise d'espèces et créditer votre compte. Manque de pot à l'introduction de ma carte (comment vivre sans ?) l'engin détecte que je suis d'une autre région et me renvoie à la succursale qui héberge mes éconocroques.
J'attends donc d'être de retour au bercail et je me pointe à mon agence de la C.E. (Vous savez l'écureuil avec une grosse queue touffue ...). Là c'est le même discours défensif de l'employé modèle. "Nous n'avons pas de cash !". On me renvoie donc à l'automate local, qui, moins con que le précédent, reconnaît que je fais partie de la famille, mais qui n'aime guère la teinte 'vieux cuir' de mes billets. C'est l'échec. Je m'étonne quand même d'avoir été capable, avant mon départ, de faire un retrait en cash dans cette même agence. L'employé m'oriente vers la Banque de France qui fort heureusement à une succursale en ville.
L'entrée à la B. de F. est un peu stressante. Dans le sas il faut présenter sa carte d'identité à l’œil de la caméra, dès fois qu'on ait affaire à un braqueur.
Mais un braqueur de quoi ? Cher lecteur si tu projettes de faire un casse évite la Banque de France. Z'ont pas un rond. C'est ce que m'a certifié évidemment la brave dame qui m'a accueilli. La sempiternelle ritournelle "Nous n'avons pas de cash" (alors pourquoi tant de précautions...). Je demande si à tout hasard mes billets peuvent être identifiés avec un détecteur. Que non, il n'en ont pas. Bref la Banque de France n'a pas un kopeck et n'a pas les moyens de savoir si on tente de lui refiler de faux fafiots. Pour mon information je demande, à tout hasard, à quoi servent la bonne demi-douzaine d'employés besogneux le nez plongé dans la paperasse. La réponse tombe : "Nous traitons les cas de surendettement". Grandeur et décadence. La B.de F. ne gère plus aucun compte particulier, pas même pour les nababs, elle n'a plus un rond en caisse et ne sais pas distinguer un faux billet d'un vrai. On me propose de faire un déplacement vers la capitale régionale qui semble-t-il aurait encore quelques biffetons et les moyens de savoir si je n'ai pas monté une arnaque. Je rechigne devant un aller-retour de 250 km et tente une dernière manœuvre.
Je m'adresse à une autre agence (Banque Populaire) où j'ai également un compte (un retraité c'est plein de fric et ça ne met pas tous ses œufs dans le même panier, c'est bien connu).
Là, comme partout on n'a pas de cash mais on accepte une remise en espèces sans automate. J'allonge donc l'oseille dans une enveloppe et on me signe un reçu, mais attention ! Les billets feront l'objet d'une expertise en un autre lieu et si elle est négative les billets seront automatiquement détruits et mon compte débité d'autant. Je demande donc, par précaution, qu'une expertise soit réalisée sur place en ma présence. Impossible car ils n'ont pas de détecteur (tout comme la B. de F.). Encore un établissement bancaire sans fraîche et qui ne dispose même pas de l'équipement de base de toute caissière de supermarché.
Lançons maintenant l'attaque frontale. Auparavant dans les banques il y avait une caisse avec un(e) caissier(e). Ce caissier avait de l'argent et était susceptible d'en recevoir et d'en donner. Auparavant il y avait des guichets, derrière ces guichets des personnes intelligentes prêtes à rendre dans la mesure du possible le service que vous en attendiez.
Que trouve-t-on aujourd'hui dans une banque ? Une personne unique à l'accueil dont le rôle est de vous orienter vers l'automate adapté à votre problème. Parfois cette personne est aimable et parfois elle peut vous aider dans le dédale des menus et des sous-menus. Les autres employés, au titre ronflant de 'conseillers', sont visibles après une prise de rendez-vous et un délai d'un mois. La plupart du temps, ils vous conseilleront de prendre mille et une assurances si vous perdez votre chéquier, vos clés, vos cartes, si vous mourrez, si vous êtes malade, et... Bref, en guise de conseils ils cherchent à vous coller un max de services dans des 'bouquets' où l'on a savamment mélangé les services utiles (accès internet) avec les gadgets qui ne servent à rien (assurances bidon). Ces conseillers ne sont que des représentants de commerce estimés sur leur chiffre d'affaire.
Voilà le service des banques !
Je crois bien que je vais fermer mes comptes et passer à un bankster en ligne, de toutes façons, cela ne peut être pire.