mardi 10 mai 2016 - par Christophe Bugeau

Centrale nucléaire d’Hinkley Point 24,5 milliards pour rien ?

Le comité d’entreprise vient de demander un rapport d’expert sur l’opportunité pour EDF d’investir dans la construction de deux centrales nucléaires de nouvelle génération (EPR) en Grande-Bretagne à Hinkley Point pour le montant pharaonique de 24,5 milliards d’euros et l’Etat actionnaire d’EDF à 84,49 % ferait bien aussi de s’intéresser à la question !

Ces deux centrales auront une puissance installée de 1650 MW chacune, ce qui n’est pas négligeable, mais la dérive du devis (qui est commune à toutes les centrales de nouvelle génération comme Flamanville) est plus qu’inquiétante : en 2013 le projet était estimé à 16 milliards d’euros et l’on est passé à 24,5 milliards aujourd’hui. En attendant d’autres dérives ? EDF est coutumier du fait (voir http://www.christophebugeau.fr).

EDF reste à l’heure actuelle le financeur principal à 66,5 %, mais il a dû faire entrer pour 33,5 % le groupe chinois CGN. Ce dernier apparaît désormais comme un partenaire indispensable.

Plusieurs questions se posent autour de ce projet : d’abord celui de la rentabilité, celle-ci est de moins en moins assurée. En effet, un réacteur nucléaire fonctionne à pleine charge 80 % du temps, alors que des éoliennes ne fonctionnent à pleine charge que 25 % du temps mais à l’heure actuelle, le prix de l’installation est de l’ordre de 1,35 millions d’euros par MW de puissance installée (http://www.enr.fr/userfiles/files/Brochures%20Eolien/Etat%20Co%C3%BBt%20de%20production%20%C3%A9olien%20terrestre%20VF.pdf) sauf pour l’éolien en mer.

Avec les 16 Milliards investis par EDF nous pourrions installer 11 850 MW d’éolienne, soit 2 962 MW de pleine charge annuelle (25% du temps), or Hinkley Point et ses deux réacteurs de 1 650 MW (3 300 MW cumulés) fonctionnant à 80 % du temps représenteront une puissance de pleine charge annuelle de 2 640 MW. Certes le problème de l’éolien reste son instabilité en terme de production ce qui nécessite de pouvoir stocker l’énergie. Mais cela signifie bien que le nucléaire est en train de devenir plus cher que le renouvelable.

Or, nous ne devons pas perdre de vue que même si sur ces nouveaux types de réacteur les mesures de sécurités sont drastiques, le nucléaire est et restera dangereux, le jeu en vaut-il la chandelle ?

En dernier lieu, est-il dans l’intérêt de l’actionnaire français (donc nous tous) qu’EDF investisse massivement en Grande-Bretagne quand nos propres centrales nucléaires arrivent en fin de vie et qu’il faudra les remplacer soit par des EPR (est-ce vraiment une bonne idée) soit par des énergies renouvelables ?

L’on peut réellement se demander si l’Etat ne devrait pas dans l’intérêt supérieur du pays mettre un terme à cette aventure de plus en plus mal partie ! 



19 réactions


  • Phoébée 10 mai 2016 17:22

    Vous savez aujourd’hui @l’auteur pour 24,5 milliards t’as plus rien .....


  • hunter hunter 10 mai 2016 18:50

    Je vous remercie pour ce papier qui est nettement plus riches en infos que le tout-venant que produisent les mainstream !

    Le peu de fois où j’ai entendu parler de cette affaire (je ne regarde que le JT de Carole Gaessler, parce que cette femme est une vraie merveille), et je n’avais pas compris grand chose, mais là c’est plus clair !

    Donc si j’ai bien compris, EDF va construire des centrales chez la Perfide, mais c’est EDF qui paye la construction à hauteur de 66% du coût total de l’opération !

    Et après, il va se rembourser avec les factures acquittées par le brits c’est ça ?

    Putain je crois que je vais dès demain aller dans le garage Mitsubishi le plus proche, et repratir avec un joli pick-up dernière génération, cabine longue 4 roues motrices (c’est indispensable dans ma campagne, y’ plus de thunes pour les routes, ce sont ds pistes), et je ne vais pas le payer !

    Je vais lui expliquer qu’en fait, comme EDF il doit prendre à sa charge 66% du prix de la bête, et que les 34% restant seront comblés par lla reprise de mon excellentissime Pajero (jamais en panne) de 2003 !

    Je vais lui expliquer qu’en fait il se remboursera sur le fait qu’en roulant, je lui ferai de la pub, et donc qu’avec toutes les futures bagnoles qu’il va vendre, ça paiera largement les 66% qu’il a avancé !

    Bon, je suis pas sur de ne pas finir en garde à vue en fait ...qu’en pensez-vous ?

    Adishatz

    H/


  • sls0 sls0 10 mai 2016 19:47

    En se basant sur les relevés de production de l’éolien européen, ce qu’on appelle la base c’est le plus bas de la courbe, 5000MW pour 65000MW d’installés 1/13ème, c’est loin de 25%.
    Même si c’était 25%, une bonne partie des européens devrait attendre un anticyclone sur l’atlantique pour faire sa lessive, bonjour l’ambiance.
    Le pays européen très dépendant du gaz c’est l’Espagne, pour 20MW d’éolien installé il faut 15MW de centrales au gaz pour niveler la production.
    Allez donc parler d’éolien au Danemark, leur surproduction est racheté par la Norvège même pas à prix coutant elle rempli ses barrages avec et elle revend à prix fort quand les danois on en besoin. Les danois sont franchement heureux que leurs impôts servent à améliorer le niveau de vie des norvégiens et leur balance commerciale.
    Toujours sur cette courbe on voit que tout les pays produisent en même temps donc il n’y a pas d’échange entre pays pour niveler

    L’éolien c’est très bien et il en faut mais ce n’est pas la panacée. Le monde est ainsi, les gens ne regardent pas trop la météo pour voir si l’on a prévu un vent supérieur à 36km/h avant de prendre l’ascenseur.

    Dans les Ardennes, il y a un constructeur qui fait des éoliennes couplées à des pompes électriques, c’est le top mais il y a un château d’eau pour les absences de vent. L’éolien dans certains cas il n’y a pas mieux, pour faire du courant de base c’est pas trop ça.

    A l’inverse, faire de la dentelle avec du nucléaire c’est pas merveilleux, On peut en faire, c’est ce qui se fait en France mais c’est plus prévu pour de la base.

    Bien sûr il y a les batteries, un coup d’oeil sur leurs caractéristiques calmes les ardeurs.
    Sur ce tableau on voit qu’une bonne batterie lithium stocke 250Wh/kg, si on veut stocker une heure de production de la centrale que vous n’appréciez pas c’est 1650^6/250= 6600.000kg ou 6600 tonnes.
    La batterie Bluecar c’est l’avenir, ils ont des très bon communicants pour avoir des actionnaires, quand on regarde avec un oeil de technicien 30kW/h dans 300kg, c’est 100W/kg.

    Ne croyez pas que je sois anti éolien, c’est un peu ma partie coté ONG, dès qu’on peut c’est de l’éolien. Si ça correspond assez bien dans les endroits où j’interviens, la demande de confort électrique est différente que chez nous, il n’y a pas d’ascenseur. 50-100W par personne et c’est le bonheur, s’il y a pas de vent le principal c’est le frigo du dispensaire. Sur mon ile on me demande des conseils, comme ce n’est pas l’argent du contribuable la plupart du temps et que c’est pour de l’autarcie, on regarde tout, la mode n’est pas bonne conseillère.
    Il y a de l’éolien en production qui se marie très bien avec un hydraulique important et des alizées toujours là. Ce n’est pas l’Europe, ils sont gâtés par la nature.
    Je suis considéré comme un bon consommateur d’électricité, j’ai ma facture devant les yeux 273kWh pour 5 en avril, il y a assez souvent des coupures d’électricité, en cas de cyclones c’est parfois la semaine, ça dérange un peu mais c’est pas mortel. Je n’ose pas imaginer la même chose aux USA ou en Europe.

    Avec des habitudes de gosses gâtés, il faut des moyens de production pour gosses gâtés.

    Une grosse partie de mon électricité c’est du renouvelable ce qui fait que j’ai un bilan carbone inférieur à 2 tonnes d’équivalent CO² par an. Je suis ouvert à la discussion avec toute personne qui est dans ces eaux là coté carbone.


  • JMBerniolles 10 mai 2016 20:21
    Le comité d’entreprise de l’EDF a utilisé son pouvoir de blocage.

    Le CCE EDF SA vote une expertise sur le projet HPC communiqué du 9 mai 2016
    Cette expertise porte sur tous les aspects de ces projets anglais :
    * économique
    * industriel
    * social
    * juridique

    Qu’est ce qui peut sortir de cet étude qui n’est pas connu aujourd’hui ? Rien

    Le point clé est constitué par la capacité du maitre d’œuvre de construire ces EPR (référence dessin 2008 et EPR de Taishan) dans des délais semblables à ceux rencontrés en Chine où l’EPR n°1 de Taishan démarrera au début 2017.

    Le syndicats utilisent donc leur pouvoir pour retarder l’accord de 3 mois.
    Au risque de voir les anglais se tourner vers d’autres offres de réacteurs nucléaires comme celle de l’entreprise géante Toshiba/Westinghouse avec l« AP1000.

    Ce qui est surprenant dans cette affaire est la position de la FNME-CGT. En effet, cette fédération est aussi celle des syndicats CGT d’Areva et autres du secteur énergie et mines. Or une majeure partie de ces 24 milliards d’euros ira vers ces entreprises ; Areva, Alstom, Bouygues .... seule perspective pour éviter des licenciements massifs. Cela questionne évidemment la démocratie syndicale et la démocratie en générale. Faire s’exprimer des gens qui n’ont pas la maitrise du sujet n’est pas de la démocratie....

    Il faut bien que l’auteur se mette dans la tête que l’idéologie dite »verte« est symptôme français et allemand). Les anglais ne veulent pas d’éolienne (et pourtant c’est une Ile dirait Houellebecq)
    Pour David Cameron (dont il n’y a aucune raison d’être fan par ailleurs) éolien et PV, pour la production de masse de courant, ce sont des »green craps" , l’arnaque verte.

    L’éolien, qui fait appel à des matériels importés en majorité, n’a absolument pas (y compris offshore où les investissements sont exorbitants) un rendement de 25%. On se situe nettement en dessous de 20%. Pour la raison physique majeure, que la puissance d’une éolienne est proportionnelle au cube de la vitesse du vent. Et qu’il peut y avoir pas assez ou trop de vent.



































    • Trelawney 10 mai 2016 21:07

      @JMBerniolles
      Les anglais ne veulent pas d’éolienne

      Vos infos datent un peu c’est Hayes ministre de l’énergie qui a provisoirement bloqué les projets éoliens en 2012 pour deux ans, car ils prenaient trop d’importance par rapport à d’autres types d’énergies comme la biomasse. Mais depuis 2015 c’est reparti de plus belle avec des projets off shore dans le nord de l’Angleterre et l’Ecosse.

      Il ne faut pas oublier que l’éolien en Angleterre est une chasse gardée danoise et si EDF veut percer ce marché elle ne doit pas le faire au large de l’ile de Wight qui est classé au patrimoine. C’est comme cela qu’on se fait jeter d’un marché. Mais avec EDF, dans la connerie, tout est possible.


    • Layly Victor Layly Victor 11 mai 2016 13:45

      @JMBerniolles

      Jean-Marie, tu connais très bien la raison des blocages de la CGT.
      La CGT est totalement inféodée au PCF, qui a complètement trahi son histoire et son idéal pour s’accrocher désespérément au bateau écologiste (le PCF fut historiquement à l’origine du programme électronucléaire français et un des acteurs majeurs de ce programme).
      Pierre Laurent est totalement pitoyable dans sa façon de s’accrocher, comme une arapède sur un rocher breton, aux serviteurs du reich allemand et de la finance internationale. C’est triste de voir un homme se dégrader ainsi !

    • leypanou 16 mai 2016 09:20

      @Trelawney
      Il ne faut pas oublier que l’éolien en Angleterre est une chasse gardée danoise : vous avez raison, et quand mon fils y a fait son stage de fin d’étude à l’Ile de Wight, j’ai appris par la même occasion le peu que je sais sur les éoliennes.

      Je fais aussi remarquer pour ceux qui ne le savent pas que la protection sociale dans une société danoise même en Angleterre n’a strictement à voir avec ce que vivent les Anglais en général.


  • Trelawney 10 mai 2016 20:45

    Les deux EPR anglais, ne sont pas utiles pour les anglais autrement que de les prémunir d’un black out (hantise du politique). Le financement de ces deux réacteurs n’est pas sans danger pour EDF et surtout l’état français. Il faut néanmoins ajouter un paramètre non négligeable à ce projet : la quasi faillite d’EDF.

    Aujourd’hui les comptes d’EDF sont plombés par la prise en charge d’Areva qui boit la tasse à cause des mines en Afrique et de la construction des deux EPR en France et en Norvège. De plus Areva ne peut plus compter sur la manne financière qu’apporte le retraitement des déchets puisque l’un de ses principaux clients (le Japon) fonctionne depuis Fukushima avec 2 réacteurs sur ses 53 et ne produit plus de déchets. Parallèlement à cela, EDF doit lancer son programme de prolongement de la durée de vie de ses réacteurs qu’elle a financé pour l’instant à 20 milliards d’euro sur 10 ans. Si on ajoute le projet Hinkley les besoins en capitaux d’EDF atteindront dans la fourchette basse, les 30 milliards d’euro sur 20 ans.

    EDF pourrait ne pas continuer l’aventure Hinkley, mais ce serait contraire à sa stratégie de développement du nucléaire dans le monde et d’être le numéro un mondiale dans cette spécialité. Hinkley est un pari technologique qui peut soit protéger en partie l’entreprise encore pour quelques années, soit la couler définitivement. EDF a donc mis ses jetons sur la table et maintenant c’est : « faites vos jeu, rien ne va plus ».

    Pour se trouver les 30 milliards EDF n’a pas d’autre choix que de s’adresser à son actionnaire principal : l’état. Seulement concurrence oblige, l’état ne peut que garantir la somme et les fonds doivent venir d’ailleurs et pour cela il y a 3 solutions :

    La première est d’emblé et sans discussion refusée par l’état : augmenter le tarif de l’électricité.

    la seconde et aussi refusé par le gouvernement : augmentation du capital en faisant appel au marché boursier, ce qui veut dire privatisation.

    La troisième est de trouver dans l’organisation interne des gains de productivité et trouver du cash en vendant quelques une de ses filiales dont ERDF. On comprend mieux pourquoi les syndicats sont très circonspects sur le projet Hinkley. De plus la vente d’ERDF ne se ferra qu’à l’un de ses concurrents et avec l’ouverture à la concurrence, ca ferra un caillou de plus dans la chaussure à EDF.

    En fait EDF paie le prix fort ses choix stratégiques qui ont été décidés dans le passé par les directions successives d’EDF et approuvés par le gouvernement. EDF n’est absolument pas présente dans les énergies renouvelables et alors qu’il y a quelques années elle avait une domination technique dans le marémotrice, le solaire thermique, l’hydraulique, elle a volontairement abandonnées ces technologies au détriment du nucléaire, qu’elle pensait à tort être l’énergie du futur.

    je ne serais pas surpris dans une dizaine d’année on achète son électricité à une entreprise autre qu’EDF 


    • JMBerniolles 10 mai 2016 21:01
      @Trelawney

      Evidemment quand on refait l’histoire à sa manière....

      Je peux en témoigner en détails pour l« avoir suivi alors que des amis étaient responsables de ces études à l’EDF, dans les années 80 (où Mitterrand a imposé l’étude de la biomasse à Cadarache et maintenant on recommence avec la biomasse IIIème génération ce qui montre bien que les deux premières ont échoué) que le four solaire, les marémotrices et les topinambours ont été étudiés en détail à l’EDF et que ces solutions n’ont pas été retenues parce qu’elles n’étaient pas viables.

      l’EPR n’est pas fondamentalement différent d’un REP. Donc le pari industriel des EPR anglais est tout à fait logique et assez sûr. D’autant qu’il est normal de penser que la sûreté nucléaire anglaise sera plus sérieuse (elle n’est pas comme la notre hotage d »une mouvance anti nucléaire).






  • Ouam2 (---.---.41.186) 10 mai 2016 21:51

    @JMBerniolles :

    « ...Donc le pari industriel des EPR anglais est tout à fait logique et assez sûr. D’autant qu’il est normal de penser que la sûreté nucléaire anglaise sera plus sérieuse (elle n’est pas comme la notre hotage d »une mouvance anti nucléaire). »

    Vous avez raison !

    Enfin ce cheval de troyes ultime pour les rosbeefs, 

    waterlloo sera enfin ...vengé ! smiley


  • Onecinikiou 10 mai 2016 23:36

    M. BUGEAU,


    Revoyez vos calculs d’ordre de grandeur bon dieu !

    1/ Deux EPR c’est effectivement 3300 MW de puissance crête, 85% de l’année (et non 80%), selon les prescriptions du constructeur. 

    2/ Même en prenant en compte un facteur de charge de 80%, ils produiront donc 23,1 TWh d’électricité chaque année, soit cumulativement pendant les 60 ans de leur durée prévue de fonctionnement, 1386 TWh. Cela pour 24,5 milliard d’€ d’investissement. 

    3/ Il est prévu de construire au large de Fécamp un parc éolien de 498 MW de puissance nominale. Les éoliennes seront les plus puissantes jamais conçues actuellement, de 184m de haut et 6 MW de puissance. La production annuelle prévue sera de 1,8 TWh, correspondant à un facteur de charge très élevé (même pour de l’offshore) de 41%. 

    4/ Cumulativement, ce parc produira sur sa durée prévue d’exploitation de 25 ans (page 13 rapport de l’Autorité environnementale) 45 TWh, pour un coût prévu de 2 millards d’€


    5/ Ce qui soit dit en passant amène le MW de puissance installée d’éolien offshore (de très loin le plus efficient par rapport au terrestre, puisque son facteur de charge est double) non pas à 1,3 millions d’€ comme repris dans votre feuille de chou propagandiste, mais de 4 millions d’€. C’est juste 3X plus...

    5/ Les deux EPR produiront donc 30X plus d’électricité que ce parc éolien pour un coût d’investissement initial de seulement 12X supérieur

    Est-il besoin de vous faire un dessin... ?

    • pemile pemile 10 mai 2016 23:48

      @Onecinikiou « pour un coût d’investissement initial de seulement 12X supérieur. »

      Et pour quel coût d’exploitation, de gestion des déchets et de démantèlement ?

      Quel serait les coûts pour prolonger l’exploitation du parc éolien sur 100 ans ?


    • Ouam2 (---.---.41.186) 11 mai 2016 00:54

      @pemile

      merci de l’avoir dit, j’y ai pensé aussi tres fort.

      puis le risque, est pas exactement le meme, prenons une tempete gigantaesque (eh oui c’est possible) allez toutes les eoliennes sonts par terre, c’est juste un peu de dégats (les moceaux de pales, de mat etc... un coup de balai et hop c’est réglé, on recycle l’acier et les pales (oui elles sonts recyclable désormais)

      une centrale pete comme fukushima (pour x ou y raisons), ben la c’est 20.000 ans de damnation ou +, on est plus du tout dans la meme échelle de temps de la catastrophe.


    • Onecinikiou 11 mai 2016 01:03

      @pemile


      Les coûts d’exploitation, de gestion des déchets et de démantèlement sont parfaitement connus. Je vous invite à lire le rapport de la cours des comptes 2012 à ce sujet. 

      Quant à la prolongation du parc éolien, ce coût n’existe pas puisque ce n’est même pas envisagé (est-ce seulement réalisable ?) par leur promoteur. 

      D’où d’ailleurs que ma comparaison trouve ses limites : si l’on voulait être tout à fait raccord, il faudrait multiplier a minima par deux les coûts d’investissement de l’éolien dans la mesure où la durée de vie d’un parc éolien est plus de 2X inférieur à celle d’un réacteur EPR. 

      Coût d’investissement de départ seulement 6X supérieur donc pour deux EPR par rapport à un champ éolien de 500 MW, mais production électrique toujours supérieur d’un facteur 30 en faveur du nucléaire. Les chiffres sont implacables.

    • pemile pemile 11 mai 2016 10:37

      @Onecinikiou "Quant à la prolongation du parc éolien, ce coût n’existe pas puisque ce n’est même pas envisagé (est-ce seulement réalisable ?) par leur promoteur. "

      C’est de l’humour ?

  • JMBerniolles 11 mai 2016 10:26

    Voila ce que dit une journaliste, Emily Gosden directrice du secteur énergie, du Telegraph, des projets éoliens offshore en GB :


    « They were hailed by the Government as “a new stage in Britain’s green energy investment boom” : five big new offshore wind farm projects, awarded £12 billion in subsidy contracts less than a year ago.

    But this week, evidence is expected to emerge that the prices handed to the projects were too generous – saddling consumers with millions of pounds in needlessly high energy bill levies for 15 years to come.

    The National Audit Office, Competition and Markets Authority and Public Accounts Committee have already warned that ministers may have signed consumers up to a bad deal because the contracts were awarded last April without proper competition......//

    Three offshore wind farms due to start generating power in 2017 were last year awarded contracts at £150 per megawatt-hour of electricity, while two others due to be running by 2018 or 2019 were offered £140.//// 

    Bill-payers are estimated to already pay close to £2 billion a year in subsidies for onshore and offshore wind farms. //

    Cela confirme complétement le rôle principal de bulle financière (investissement dans le green business) On voit que l’investissement pour 5 grands champs éoliens offshore se monte à 18 milliards d’euros [dans la réalité les rendements réels atteignent difficilement 20%] 

    C’est une plaisanterie qui s’engage avec un lobbying intense auprès de ministres ( la corruption du monde politique est universelle) et sans concurrence. C’est à dire une entorse à la règle des marchés non faussés !

    Les prix garantis aux producteurs de courant éolien est de l’ordre de 200 euros par MWh à comparer aux 120 euros des EPR d’Hinkley Point C. 

    Il est dit que les consommateurs britanniques paient déjà près de 3 milliards d’euros par an en surcoût pour les tarifs garantis des énergies éoliennes.

    Bad deal for consumers.. c’est parlant.

    Alors à côté de ce business vert ’les green craps » de David Cameron il faut des projets sérieux. Hinkley Point C est estimé à 7% de la production britannique, avec Sizewell et Bradwell on atteindra presque 20% 


  • Layly Victor Layly Victor 11 mai 2016 14:14

    Vous ne manquez pas de toupet, quand vous dites que le prix de l’éolien devient inférieur à celui du nucléaire ! Les EnR ne se maintiennent que par des subventions massives, subventions que l’Allemagne verte semble prête à abandonner.

    Sur ma facture de 2015 qui se monte à 2000 Euros, j’ai constaté 400 Euros de CSPE, la taxe spéciale pour financer les éoliennes et remplir les poches des gangsters de l’éolien. 20%, ce n’est pas rien !
    En plus, vous trafiquez les chiffres.

    Faisons un rapide calcul. Le prix du courant fourni par Hinckley Point est estimé à 100 Euros par mégawatt-heure.
    Je vous accorde 75% de facteur de charge, bon prince. Le réacteur est prévu pour durer au moins 60 ans.
    Donc, l’énergie fournie par un réacteur sera, en MWh :

    1600 x 0.75 x 24 x 365 x 60 = 0.63 milliards de MWh.
    Avec le prix estimé, ça fera donc 63 milliards d’Euros, donc pour les deux réacteurs, un rapport de 126 milliards d’Euros 2016.

    L’investissement, que vous jugez pharaonique, est de 24.5 milliards.
    Il faut rajouter la provision pour démantèlement de cinq milliards par réacteur, ce qui nous fait au total 34.5 milliards.

    Il faut retrancher au rapport les frais financiers, les frais liés aux révisions, et le coût du combustible.
    Je ne connais pas le coût du combustible de l’EPR. Le taux de combustion prévu est, je crois, 40 000 mégawatt-jour par tonne.
    Ce qui est certain, c’est que le prix du courant estimé résulte de l’ensemble de ces paramètres, car le but du nucléaire, contrairement à l’éolien, n’est pas de faire cash : c’est un service public.
    Donc, on est loin de vos arguties cégétistes sur le coût pharaonique. C’est un investissement sur le long terme, ce qui déplaît aux gestionnaires des fonds de pension.

  • s4m0 11 mai 2016 19:53

    Votre argumentaire repose uniquement sur l’opposition des coûts d’investissement de l’EPR (nucléaire) vs éolien mais votre « démonstration » est vraiment lacunaire. Il manque notamment : 

    • la prise en compte de la durée de vie des installations (60 ans pour un EPR, 25/30 ans pour une éolienne) avec prise en compte de l’actualisation,
    • la prise en compte des coûts d’exploitation. loin d’être négligeable dans les deux cas : environ 24€/MWh pour le nucléaire (source cours des compte 2014) et 55 000€/MW par an pour l’éolien (source enr.fr) soit 25€/MWh avec un Kd de 25%. 
    • la difficulté technique et administrative pour des projets énergétiques (nucléaire ou éolien), 
    • l’acceptation du public et notamment au niveau local : est-ce plus facile de convaincre une commune d’implanter une centrale nucléaire ou des centaines pour l’implantation d’éoliennes ?
    • les coûts de développement du réseau pour raccorder 11 500MW d’éolienne (soit environ 6000 éoliennes), 
    • la capacité d’un réseau à absorber 11 500MW d’intermittence, 
    • l’impact économique et social. Je pense notamment à l’emploi où les ENR n’ont malheureusement pas eu l’effet positif escompté puisque l’exemple français montre une création d’emploi ridicule (qui décroit) malgré les milliards englouties : l’éolien représenterait moins de 5000 emplois en France en 2014 entre la vente des équipements et la commercialisation de l’électricité (source ADEME voir p 37 du rapport).France Energie Eolienne est plus optimiste et l’estime à 12 500 emplois (source) ce qui reste très faible compte tenu des capitaux et subventions investis.
    Tout ça pour dire que la question est loin d’être aussi simple qu’un rapide calcul de coin de table et des affirmations gratuites.

  • VladP (---.---.244.10) 15 mai 2016 14:28

    Tous les arguments sud le coût de l’éolien visible sur les factures edf ne prennent pas en compte le fait que près de la moitié du parc éolien existant en France n’est raccordée à aucun réseau, et edf ne prévoit pas du tout ce les raccorder à un moment ou à un autre (prétendument pour des questions de coût). En fait, ces moulins à vent n’ont été montés que pour toucher des subventions sans aucun projet de production ou de rentabilité quelconque (comme le nucléaire, quoi !). Pour ce qui en est du coût de la gestion des dechets du nuc et du démantèlement des centrales prétendument connu et budgeté, montrez moi une seule centrale entièrement démontée et dont tous les déchets faiblement, moyennement ou hautement radioactifs ont été traités de manière totalement satisfaisante (donc autrement qu’en cachant la merde sous le tapis aux bons soins des générations futures quand ça n’est pas purement et simplement abandonnés en plein air) et montrez moi toutes les factures y afférent entièrement payées ; parlez moi ensuite du démantèlement des centrales de Tchernobyl et de Fukushima et de la gestion de leurs déchets puisque ces centrales font partie de la même filière des « services publiques » tels que perçus par quelques commentateurs et on discutera ensuite de la rentabilité de cette filière. Par ailleurs, pour ce qui en est du courant renouvelable, il n’y a pas que l’éolien, et je suis surpris que personne ne mentionne seulement le potentiel du solaire par exemple ou de l’hydraulique, voir de la géothermie ou de la biomasse, le tout complété par le gaz naturel, certes non renouvelable, mais raisonnablement polluant et pas trop cher. Je ne dis pas que chacune de ces énergie représente le St-Graal, mais une combinaison de ressources énergétiques renouvelables est sans doute préférable au nucléaire, quelque soit son prétendu coût annoncé et calculé. Il suffit de tenter d’imaginer ce que deviendra la filière de la gestion des déchets si la vraie crise économique annoncée fini par éclater après les faillites d’edf, d’aréva et de l’État français lui-même. Si une piscine de refroidissement des déchets n’est pas surveillée comme le lait sur le feu, elle a toutes les chances de se transformer en enfer radioactif au bout de quelques heures seulement. Par contre, si on abandonne une éolienne ou un panneau solaire, il sera moche, mais c’est tout, et un barrage, on peut aussi le vider en cas de problème sévère. Et même s’il venait à céder, tous les dégâts immaginable en aval d’un barrage seraient sans conséquences sur le milieu environnant au pire 50 ans après l’accident, et pas 50 000 ans ou 500 000 ans. Donnez moi une date à laquelle tous les problèmes de Fukushima seront réglés.


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