vendredi 21 octobre 2016 - par rosemar

Ces médecins qui ne savent plus communiquer...

De plus en plus, les médecins deviennent des techniciens, oubliant un aspect essentiel de leur métier : la communication...

Ils ne prennent plus le temps, de dialoguer, de prévenir... et pourtant, la prévention devrait faire partie aussi de leur compétence...

Sûrs et imbus de leurs connaissances, ils imposent aux patients une forme de domination et de supériorité, si bien qu'ils perdent le contact avec les malades.

Informer, c'est, pourtant, essentiel pour un médecin... or, souvent, les docteurs refusent de voir et d'évoquer les effets secondaires des médicaments, ils les occultent, refusent d'en parler...

Le patient est parfois obligé de poser de nombreuses questions et les réponses sont très évasives, incomplètes.

En cas d'opération, un médecin devrait informer son patient d'une possibilité de choc post-opératoire, afin que le patient ne se retrouve pas affolé par ce qui lui arrive.

Certains chirurgiens vivent dans une bulle, on a l'impression de ne pas pouvoir entrer en contact avec eux : ils se contentent de dire qu'une opération s'est bien déroulée, mais refusent d'évoquer les suites et les conséquences ultérieures. 

Ainsi, non informé, le patient se retrouve bien démuni face à ses propres difficultés.

Les médecins seraient-ils devenus des robots ? En fait, dès que l'on entre dans leur cabinet, que nous demandent-ils en priorité ?

Ils ne nous interrogent même pas sur notre état de santé mais réclament notre carte vitale.

Les médecins ne seraient-ils plus des humanistes ? On leur enseigne la technique, la prescription de médicaments, les pathologies et leurs origines. Mais ils ne savent plus écouter, comprendre, être en empathie avec leurs patients.

C'est vrai : les médecins sont aptes à expliquer, avec un schéma, toutes sortes de pathologies : certains n'hésitent pas à se livrer à des exposés très techniques devant leurs patients, mais ils ne tiennent pas compte de leurs souffrances.

Certains n'hésitent pas à faire des cours de médecine, en pleine consultation : ils exposent leurs savoirs techniques, longuement, sans écouter les demandes des patients...

Souvent, d'ailleurs, le patient est réduit au silence : il est malvenu de poser trop de questions, une perte de temps pour certains médecins.

Un livre intitulé Les brutes en blanc vient de paraître : le titre en dit long sur la suffisance de certains médecins, leur outrecuidance, parfois leur mépris du malade... Et c'est un médecin qui en est l'auteur : le docteur Martin Winckler...

Il fustige "les futurs membres d'une classe privilégiée, pour la plupart impatients de faire partie de l'élite sociale."

"On attend d'un médecin qu'il écoute, rassure, explique, s'efforce de guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours. On attend d'un médecin qu'il soigne", écrit le Dr Martin Winckler.

Mais, souvent, les médecins apparaissent lointains, inaccessibles. Il est vrai que leurs études sont longues, difficiles, et qu'une fois leur diplôme obtenu, ils aspirent à une vie plus confortable et plus facile.

Pourtant, la relation avec le patient est essentielle, elle fait partie des soins, et elle participe, aussi, à la guérision et au bien-être du malade.

Dans tous les cas, il est inadmissible qu'un médecin, même s'il est fatigué, maltraite ses patients. Et, parfois, on peut parler d'une véritable maltraitance.

JPEG

 

Un rappel : le serment d'Hippocrate 

https://www.conseil-national.medecin.fr/le-serment-d-hippocrate-1311

 

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/les-medecins-sont-ils-des-brutes-05-10-2016-2073690_57.php

 

http://www.lepoint.fr/societe/la-double-vie-de-baptiste-beaulieu-11-10-2016-2075101_23.php

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2016/10/ces-medecins-qui-ne-savent-plus-communiquer.html

 



66 réactions


  • hunter hunter 21 octobre 2016 10:57

    Salut Rosemar,

    Ils ne le font plus, car ils n’ont pas le temps : résultat de l’invasion du productivisme dans toutes les sphères de la vie humaine.

    Ecoutez ça, ça devrait vous plaire :

    https://www.youtube.com/watch?v=rc3r7Ll5dsQ

    Adishatz

    H/


    • ZenZoe ZenZoe 21 octobre 2016 11:37

      @hunter
      Demander à un papy sur un lit d’hôpital de montrer ses hémorroides à une dizaine d’étudiants sans lui demander son avis (ou sans écouter sa réponse).
      Dire à une femme enveloppée « eh bien dites-donc vous devriez faire du sport vous avez vu vos cuisses » quand elle venue vous voir pour un frottis vaginal.
      Négliger de tirer le rideau à l’hôpital quand on vient faire une piqûre aux fesses d’une vieille dame.
      Etc.
      Manque de temps ?


    • ZenZoe ZenZoe 21 octobre 2016 11:41

      @ZenZoe
      Allez faire un tour sur des forums de patients, vous verrez que peu d’anecdotes ont un rapport avec le manque de temps finalement, mais plus avec une sorte de manque élémentaire de politesse.


    • hunter hunter 21 octobre 2016 12:13

      @ZenZoe

      Je vous crois volontiers, mais la disparition généralisée de la politesse, du respect de l’autre, n’est pas l’apanage des médecins, ce sont des métastases d’une maladie qui a envahi notre pays depuis des années.

      Je ne le défends pas, soyons clairs, mais peut-être est-ce juste une hypothèse qui vaut ce qu’elle vaut !

      L’attitude hautaine genre « moi je sais, moi j’ai fait des études, pas toi donc ferme ta gueule », est aussi assez répandue !

      Tout cela résulte en cette sale mentalité de concurrence permanente de tous contre tous, introduite dans la tête des gens par ce maudit système économique néolibéral, ce qu’explique souvent Howakhan.

      Adishatz

      H/


    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 19:57

      @hunter

      Merci pour ce lien : je prendrai le temps d’écouter cette conférence.

    • mmbbb 21 octobre 2016 19:58

      @hunter les medecins sont comme les filles qui donnent un bonheur fugace dans les camionnettes ; 14 minutes chrono. . Les medecins sont en train de se saborder, j’ai regarde sur france 5, l’ emission sur les antibiotiques, la plupart ne cherchent pas, ne font pas le test pourtant gratuit afin de savoir si l’infection est d’origine viral ou bactérienne, ils prescrivent systématiquement des antibios . Alors ecouter le patient c’est de la sur facturation Faire 8 ans de medecine pour en arriver la est desolant . je vais aller voir le veto de mon chat il est mieux soigné !


    • hunter hunter 22 octobre 2016 18:52

      @mmbbb

      Salut l’ami !

      Ah ben dites donc, il y a de drôles de camionnettes par chez vous.....
       smiley

      Je n’ai à faire aux médecins qu’en cas extrême (la dernière fois gros lumbago), sinon ma santé est bonne, et je me traite beaucoup par les plantes : je sors d’une gastro qui m’a achevé, mais juste 24 heures, après ça allait, mais pendant ces premières 24 heures, j’avais même du mal à me tenir debout pour nourrir mes chiens,.....mais tisanes diverses et aspirine m’ont sorti de là !

      J’ai assez de chance d’avoir une bonne santé, à part les migraines chroniques mais depuis l’âge de 7 ans.....45 ans de cohabitation, on apprend à faire avec !

      Le bib auquel j’ai fait appel il y a 5 ans, je le connais depuis plus de 20 piges, et c’est un bon ; il prend son temps, on sent le mec qui a de la compétence vraiment .

      Mais bon, c’est pas un bib de grande ville surpeuplée aussi, c’est sans doute ça !

      Adishatz

      H/


  • ZenZoe ZenZoe 21 octobre 2016 11:24

    D’accord avec l’auteur, certains professionnels de la médecine regardent un peu leurs patients de haut, disons les choses comme elles sont. Surtout les spécialistes. Beaucoup ne répondent pas aux questions posées, certains font des remarques sans rapport avec la pathologie en cause, d’autres encore peuvent carrément vous placer dans une situation dégradante devant toute une classe d’étudiants.
    Martin Winckler pense que c’est en partie un problème de formation. Peut-être. Mais l’empathie, le respect, la courtoisie s’apprennent-ils à la fac ? En attendant, il enjoint tous les patients à dire aux toubibs ce qu’ils ont sur le coeur et à riposter. Et il a raison.
    Ceci dit, certains médecins sont à l’écoute. Il y en a beaucoup même, ne désespérons pas.


  • njama njama 21 octobre 2016 11:34

    La plupart du temps les médecins généralistes n’ont que dix à douze minutes à consacrer à un patient. Pour des consultations plus longues, il faudrait qu’ils soient payés plus, et qu’il y ait plus de médecins ... mais le numérus causus est passé par là


    • foufouille foufouille 21 octobre 2016 11:41

      @njama
      pas vraiment. la visite longue existe et si tu paye plus cher de ta poche ce n’est pas forcément mieux.


    • njama njama 21 octobre 2016 13:28

      @foufouille
      « de ta poche »
      C’est juste normal de payer plus cher si la consultation est plus longue. 
      la question remb. sécu / mutuelle est une autre question annexe et indépendante du temps de consultation.


    • pemile pemile 21 octobre 2016 13:33

      @njama « C’est juste normal de payer plus cher si la consultation est plus longue. »

      Et moins cher si la consultation est très courte ?


    • capobianco 21 octobre 2016 13:54

      @njama
      Ah, c’est donc un problème de rémunération pour eux ? Pourtant :

      http://sante.lefigaro.fr/actualite/2011/09/17/16305-combien-gagnent-vraiment-médecins

      Le « client » doit être « patient » avec son médecin référent dernièrement j’ai eu le choix d’un rdv à 6 semaines ou de 4 heures dans la salle d’attente... Bien fait pour moi « qu’à pas être malade ». 


    • foufouille foufouille 21 octobre 2016 14:03

      @njama
      non la visite n’est pas plus longue si tu payes plus cher, le rdv est juste plus rapide vu les 45€ en plus.
      ce sont des dépassements d’honoraires ou avec une soit disant panne du lecteur de carte vitale.
      la visite longue est prise en charge par la CPAM mais inutile car le dossier médical sert à rien.


    • Rincevent Rincevent 21 octobre 2016 14:57

      @njama

      Le numérus clausus, c’est bien les médecins qui l’ont voulu pour protéger leurs revenus, non ?


    • njama njama 21 octobre 2016 15:01

      @capobianco (votre article n’est plus très récent)
      @foufouille

      allez admettez que vous n’avez pas de mutuelle comme moi (c’est un choix de ma part), une consultation 23 € brut remboursée à 70 % par la cpam, donc de de ma poche 6,90 € net
      faut-il gémir, douloureuse la facture ? insupportable ? même pas le prix d’un ticket de cinéma
      maintenant faut pas exagérer, sauf des personnes ayant une pathologie chronique qui nécessite un suivi, je crois que la majorité des gens fréquentent leur médecin que très rarement. Coût d’une visite annuelle de contrôle 6,90 € waou ! 

      De toute façon l’article ne porte pas sur le prix des consultations, mais sur les aspects qualitatifs de la consultation


    • njama njama 21 octobre 2016 15:11

      @Rincevent
      le numérus clausus, Loi de 1971, est décidé par le gouvernement mais aussi bridé par les limites de places dans les universités
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Numerus_clausus

      graphique Numerus clausus : historique 1971-2010


    • foufouille foufouille 21 octobre 2016 15:13

      @njama
      j’ai une mutuelle de base et je suis à 100% pour pas mal de visites médicales.
      les dépassements d’honoraires ne sont pas pris charge.
      la qualité est proche de zéro.
      un sur dix.


    • Rincevent Rincevent 21 octobre 2016 16:28

      @njama

      Bien sûr, c’est une loi (encore heureux). Quand aux limites de places, c’est aussi un choix politique (au sens polis = la cité). Avec le départ en retraite de la génération baby-boomer, l’extension des déserts médicaux, comment va-t-on faire, si on reste dans ce système ? Les tentatives de mieux répartir les médecins sur le territoire, avec des aides, se sont vite heurtées à l’hostilité de certains syndicats de médecins. Et vous savez au nom de quoi ? Du principe d’égalité ! Il y en a qui n’ont pas honte…


    • njama njama 21 octobre 2016 16:33

      @foufouille
      Allez chez des médecins conventionnés, les non-conventionnés ne sont pas meilleurs ni moins bons que leurs confrères conventionnés. Pas sûr qu’ils passent plus de temps avec leurs patients (?) Perso, je vois rarement un médecin, mais je n’irai pas chez des non-conventionnés... question de principes, et d’être en cohérence avec des idées politiques.


    • njama njama 21 octobre 2016 18:19

      @Rincevent
      On ne peut pas obliger des médecins à s’installer au fin fond des campagnes, ils ne sont pas fonctionnaires ... oui les jeunes n’ont pas envie d’aller s’enterrer loin des villes pour x raisons liées à cette génération très urbaine, à la désertification du monde rural dont ils n’y peuvent rien. La vie à la campagne a des avantages, et des inconvénients, pas d’école par exemple, donc bus scolaires si on a des enfants.
      alors, on en revient à ce qui existait avant, car faut pas croire qu’il y avait un médecin dans chaque village - ils étaient moins nombreux que les curés - et ils faisaient comment avant les gens ?
      Une partie de la solution est logistique, qu’il y ait des moyens et prises en charge dans ces zones de déserts médicaux pour aller consulter dans le centre médical ou l’hôpital le plus proche.


    • foufouille foufouille 21 octobre 2016 19:04

      @njama
      le secteur un était réservé aux vieux, donc rendez vous dans un an. dans le cas contraire, extrêmement nul.
      si ton gentil médecin du secteur un te dis que la radio sert à rien, comme le dossier médical, etc .......
      inutile de consulter.


    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 19:59

      @njama

      C’est ce qu’on appelle du travail à la chaîne... les médecins ne sont tout de même pas à plaindre : leur salaire est conséquent.

    • njama njama 21 octobre 2016 20:33

      @rosemar
      Je crois que beaucoup ne se plaignent pas (j’ai une belle soeur médecin). Le burn out existe aussi dans ce métier où l’on subit bcp de pressions, et ça va parfois jusque l’incapacité totale de reprendre cette activité, mais c’est moins connu ... dans le milieu enseignant c’est pareil le taux de dépression est élevé, mais on en parle peu ...


    • Rincevent Rincevent 21 octobre 2016 21:32

      @njama

      Il n’a jamais été question d’obliger mais d’inciter avec des aides, puisque des généralistes en ville se plaignent de gagner peu (normal, quand ils sont les uns sur les autres). Mais leurs syndicats on dit niet. Après, je suis bien d’accord avec les inconvénients de la campagne. Et c’est le serpent qui se mord la queue : des couples hésitent à s’y installer parce que, en plus de ce que vous listez, il n’y a plus de médecins…

      La solution évidente, actuellement, c’est des maisons médicales regroupant les acteurs de santé : généralistes, infirmières, kinés, etc, (et pas qu’à la campagne, tant qu’à faire).


    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 22:01

      @njama

      Je peux concevoir que les médecins soient fatigués, mais cela ne peut justifier aucune forme de maltraitance des patients.

    • capobianco 22 octobre 2016 08:14

      @njama
      (votre article n’est plus très récent)

      Vous voulez dire quoi avec ce commentaire ? Il y a quelques mois (?) face à bourdin un responsable syndical de médecin se lamentait qu’en moyenne un jeune médecin installé depuis 2 ans ne gagne qu’à peine ........ 8 000 € par mois. La contrainte du médecin référant et l’obligation de passer par lui pour voir certains spécialistes vous pensez que cela les appauvri ? La limitation de formation du nombre de médecins nous crée des problèmes mais leur assure leur pouvoir d’achat. 


    • jefff (---.---.93.89) 22 octobre 2016 08:48

      @njama
      payés + !!!!????
      alors faisons un simple petit calcul : admettons qu’un docteur consulte 5 jours par semaine à raison de 6 heures par jours, cela lui fait 30 heures, pour des consultations de 15 minutes au maximum ça fait 120 consultations /semaine à 20 euro (mini) soit 2400 euro par semaine, donc 2400 x 4,3 (semaines dans 1 mois) = 10320 euro...
      Admettons qu’entre ses charges, loyer, secrétaire il lui reste seulement 1/3 de son chiffre d’affaire il se mettra donc dans sa poche quasi 3500 euro mensuel , soit + de 3 SMICs !!! pour 30 heures !!

      Mon petit calcul est bien sûr empirique et sûrement pas tout à fait exact....la plupart des médecins travaillent + de 30 heures, les consultations sont à + de 20 euro, ils partagent leurs loyers et leurs secrétaires avec des collègues et ont des « petits arrangements » avec les labos, donc mon calcul est bien en DESSOUS de la réalité.......

      Tout ça dans une période ou le revenu moyen en France se situe autour de 1600 euro/mensuel...
      Qu’est ce qu’on à envie de les plaindre !!!!!!


    • foufouille foufouille 22 octobre 2016 10:45

      @jefff
      en fait beaucoup de médecins jeunes font effectivement 30h de consultations plus la paperasse et le reste. certains font les urgences.
      donc le salaire pour les jeunes est moins élevé.


    • mmbbb 22 octobre 2016 12:33

      @njama lls n’ont qu a bouffer des antidepresseurs puisque nous sommes un pays qui en consommons plus


    • njama njama 22 octobre 2016 13:49

      @ copabianco
      C un article de 2010, ok ça donne une indication, ce sont des moyennes, mais les revenus sont variables d’un endroit à l’autre, comme pour d’autres professions libérales, pharmaciens, dentistes, avocats, notaires

      La contrainte du médecin référant et l’obligation de passer par lui pour voir certains spécialistes vous pensez que cela les appauvri ?

      Je ne suis pas convaincu que cette réforme était pour leur assurer une « patientèle », mais plus pour centraliser les données (carte vitale,& le fameux dossier médical ...), éviter les fraudes de ceux qui faisaient la tournée des toubibs du coin pour obtenir un arrêt maladie, ou pour se soigner de leur hypocondrie. Également aussi d’un point de vue du budget de la sécu de limiter les excès de consultations en direct chez les spécialistes en imposant cette chicane de passer par votre médecin traitant. Vous avez la liberté de changer de médecin traitant sans préavis s’il ne vous convient pas, il n’y a juste qu’à le signifier à la CPAM

      @ jefff
      Ce qu’ils gagnent n’était pas le débat. Je ne suis pas offusqué de ce qu’ils gagnent. On va dire qu’ils sont dans le haut du panier de la classe moyenne, et que compte-tenu de ces revenus bruts fiscaux ils en lâchent pas mal derrière aux impôts. Il y a donc un retour conséquent vers l’État, contrairement aux plus bas salaires. L’exercice en libéral est plus rentable qu’en hôpital, c’est aussi pour cette raison qu’il y a beaucoup de médecins étrangers qui sont vacataires en postes hospitaliers.


    • njama njama 22 octobre 2016 13:56

      @foufouille
      en fait beaucoup de médecins jeunes font effectivement 30h de consultations

      Les médecins ne sont pas tous des stakhanovistes loin de là, une activité réduite convient à bon nombre d’entre eux, plus particulièrement les femmes ... dans la mesure où ils ont une bonne rémunération, c’est très compréhensible, et aurait tendance à prouver qu’ils ne courent pas après l’argent.
      L’activité réduite est aussi le privilège quand on exerce dans un groupement médical ...


    • foufouille foufouille 22 octobre 2016 19:16

      @njama
      si le passage obligatoire par le généraliste est chiant sinon tu n’es presque pas remboursé.
      et certains spécialistes n’acceptent aucun RDV sans lettre du généraliste.


    • Valjean12 (---.---.21.244) 23 octobre 2016 20:15

      @jefff

      Pourriez vous intégrer dans votre calcul le fait que certaines consultations dépassent allègrement les 15min, que les charges sont entre 50 et 60% et non 30%, toutes les professions libérales de santé vous le confirmeront. Il ne faudra pas négliger de rajouter la formation médicale continue (indemnisée) et les tracasseries administrative (1/3 du temps de travail total) en perte sèche.

      Cordialement, 

  • Alpo47 Alpo47 21 octobre 2016 11:58

    Les médecins sont devenus des « prescripteurs » et tout dans leur formation les y pousse. Notons au passage que la plus grande partie de la formation continue est aux mains des laboratoires. Ce ne sont pas ces derniers qui vont pousser à « perdre du temps » en faisant preuve d’empathie.
    Il y a encore quelques années, le médecin prenait le temps d’avoir un geste d’empathie tout en faisant une suggestion positive ( ... Vous avez bien meilleure mine aujourd’hui , Mme X ...) . Effet placebo, surement, mais ces rapports ont provoqué nombre d’améliorations.
    Mais ce moment de chaleur humaine ne rapporte rien, ni au médecin, ni aux labos omniprésents. Donc, on oublie.
    Notons au passage que pour beaucoup(labos, médecins, pharmaciens ...), la médecine est aujourd’hui devenue juste une manière de se remplir le plus possible les poches.


    • rogal 21 octobre 2016 17:37

      @Alpo47
      Amplement vrai.
      Je conseille vivement la remarquable conférence mise sur AgoraVox.tv par Nigari.
      Le cancérologue Gérard Delépine démonte en une heure les rouages de l’influence des gros labos sur le monde médical. Se termine par un appel à la bataille. Ajoutons-lui un objectif politique : la nationalisation de cette industrie.


    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 22:06

      @Alpo47

      En effet, les médecins sont des prescripteurs : ils prescrivent beaucoup de médicaments sans se soucier des effets secondaires.
      Ils sont devenus des commerçants, au service des labos.

  • Valjean2 (---.---.21.244) 21 octobre 2016 12:16

    Je suis très surpris de vos propos envers mes confrères et moi même. 


    La carte vitale permet souvent d’accéder a votre dossier dans certains logiciels médicaux ce qui explique qu’on peut vous la demander d’entrée, je ne comprend pas en quoi s’assurer d’avoir une vision globale du problème apportée par le patient et de ses antécédent est une faute ? 

    Quant a vos autres reproches, c’est celui de ne pas prendre assez de temps avec nos patients... Ce qui est totalement vrai sauf que nous avons manifesté contre cela. Il n’est pas normal de nous imposer un rythme d’un patient toutes les 10min (c’est celui du service ou je travaille). Sauf que les patients ne nous ont pas soutenu lorsque nous avons contesté la main mise administrative sur les soignants (au sens large) et les suppressions de postes. 

    Il me faut déjà 6 a 8 min pour lire le dossier et réfléchir a une attitude thérapeutique, soit 2 a 4min pour dialoguer et examiner le patient. La santé est devenu un business avec votre assentiment, ne l’oubliez pas que si vous ne vous êtes pas opposé aux lois HSPST et autre GHT c’est que vous êtes d’accord avec cette médecine de masse. 

    De plus avoir de l’empathie après 30 heures de travail continu est humainement très difficile. 

    Quant au Dr Winckler, je vous rappel qu’il vit au Canada et revient se faire soigner auprès... de médecins Français !. 

    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 13:00

      @Valjean2

      Ben voyons ! Les malades sont doublement coupables et pas les médecins qui maltraitent les patients, leur font des remarques déplacées, les rabaissent alors qu’ils sont affaiblis et en position d’infériorité.



      C’est inadmissible.

      Je vous rappelle cet autre témoignage d’un médecin bien français :http://www.lepoint.fr/societe/la-double-vie-de-baptiste-beaulieu-11-10-2016-2075101_23.php

    • foufouille foufouille 21 octobre 2016 13:11

      @Valjean2
      la caste des médecins défend toujours les siens.
      le fait est que la plupart sont mauvais et/ou juste intéressé par le fric.
      tu es un des rare à lire le dossier médical et a le prendre en compte.


    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 13:23

      @foufouille

      En effet, on peut parler d’une véritable caste, et Valjean défend tous les médecins, quels que soient leurs comportements.

    • foufouille foufouille 21 octobre 2016 13:27

      @rosemar
      surtout qu’un bon médecin sait très bien que certains sont mauvais.
      ce sont des humains et pas des dieux.


    • ZenZoe ZenZoe 21 octobre 2016 13:31

      @Valjean2
      Les médecins appartiennent à une caste qui se défend bec et ongles contre toute attaque, justifiée ou pas. Dommage, les progrès n’arrivent que quand on prend conscience du problème.

      Pour ce qui est de Winckler, je vous rejoins. J’ai lu pas mal de ses livres, et sa position anti-toubib m’est devenue suspecte à force. M’est avis qu’il a troqué la bouse blanche contre un costume de businessman.


    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 13:56

      @foufouille

      Mais d’où sort ce Valjean 2 ? apparemment, il n’a pas de profil sur agoravox ? Un infiltré ??

    • foufouille foufouille 21 octobre 2016 14:05

      @rosemar
      il est juste pas inscrit, connecté sans inscription est devenu possible.


    • Rincevent Rincevent 21 octobre 2016 15:13

      @Valjean2

      Quant au Dr Winckler..
      Dès qu’un médecin s’exprime sur la profession, ses chers collègues lui tombent dessus. Mais, comme disait ma grand-mère, qui se sent morveux se mouche… En sera-t-il de même avec celui là ? http://www.alorsvoila.com/ En fouillant dans son blog, plusieurs articles sur les maltraitances médicales, mais pas que ça, beaucoup d’humanité aussi.

      Pour le reste, assez d’accord avec vous. Une société qui marchandise à outrance la santé et des patients (quel nom bien trouvé) qui suivent comme ils peuvent...


    • velosolex velosolex 21 octobre 2016 21:26

      @ZenZoe

      Ca serait formidable si tous les arrivistes travaillaient au progrès, et à la révolte, comme Winckler., qui nous dit lui aussi « Indignez vous ! »
      Winkler est ce qu’il est, un homme certainement avec des défauts, un égo, un façon romancée et suggestive de raconter sa pratique, mais reconnaissons qu’il touche là où ça fait mal. Déjà comme je le met sur un autre lien, il s’est fait viré de France inter en 2003, pour avoir irrité le trust pharmaceutique, qui a demandé sa tête. 

      Le livre qu’il a écrit est dans le même sens : Il fait la comparaison du système français et du système canadien. On n’est pas gagnant : On forme de cliniciens froids, distants, voir méprisants, peu aptes aux échanges, murés dans leurs certitudes, ne comprenant pas toujours que le malade d’hier a évolué, et demande des comptes ; Un peu le même problème que dans d’autres institutions sacrées de la république....Malgré tout ça, bien sûr, et en dépit des obstacles faits pour les faire renoncer, il existe des médecins superbes, en grand nombre. 

      Voilà la folie d’un système qui s’est coupé de ses humanités, qui n’acceptent que des étudiants forts en maths, comme hier il fallait être fort en thème. Nous gagnerons quel que soit le corps de métier où nous travaillons, de pouvoir opter pour un système de recrutement lié à la valeur des hommes sur le terrain, en tenant compte de leur charisme, de leur capacité d’écoute, et leur humanité. Bref en arrêtant une fois pour toute de ne tenir compte que de cette curieuse capacité à stocker et à retenir pléthore d’informations inutiles. Ce qui s’appelle le bachotage, une tache que n’importe quel ordinateur peut combler maintenant !. 

      C’est à cette capacité de s’indigner et d’aller contre le courant dominant qu’on reconnait la valeur des hommes. Vous avez un formidable pouvoir à l’antenne, mais peu s’en serve. on comprend pourquoi quand on voit les virés. 
      Vous me direz, ils s’en servent pour leur carrière, de façon opportuniste....Mais notez que la plupart des carriéristes ne correspondent pas au personnage de Jeanne d’arc, mais davantage aux postulant de l’ENA.
      C’est comme ça qu’ils arrivent président « normal », à faire un discours par jour. 
      Mais pourquoi changer ? C’est pas l’état d’urgence. Quand au nombre de médecins, un peu de patience, il y en aura bientôt plus à Alep que dans certains départements français. C’est un autre problème aussi,On a décidé de supprimer la maladie et ses coûts en supprimant les médecins. Bon, on se consolera avec les opticiens : Trois paires de lunettes dont une gratuite pour ne pas voir la vérité en face. 



    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 22:07

      @foufouille

      Merci pour l’info, foufouille.

  • velosolex velosolex 21 octobre 2016 18:20

    Sujet oh combien intéressant.....Je rebondis au hasard sur Marin Winckler, qui a déjà fait parler de lui par le passé, un type qui a la langue trop bien pendu...Dites 33...

    A l’époque Wincker est viré de france inter car il a osé entre autre remettre en cause le bien fondé de la mise en cause du cholestérol dans l’artériosclérose. Un pur bidonnage qui alimente les labos dans la vente des stamines, pour faire baisser à tout prix ce pauvre cholestérol. 
    Une bonne partie des médecins continuent à prescrire, en dépit du fait qu’on a prouvé que ça ne sert à rien, de plus c’est plein d’effets secondaires. Si vous n’avez pas vu ce formidable reportage sur arte, regardez le, il peut vous sauver la vie, en tout cas éclairer considérablement votre lanterne sur les lobbys en cause. 

    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 20:01

      @velosolex

      Merci pour ce lien : une émission qui remet en cause les statines.

    • njama njama 21 octobre 2016 20:25

      @rosemar
      Comme j’ai vu cette émission je dirais moins les statines que la responsabilité du cholestérol lui-même et de sa toxicité réelle - ou le trop d’importance qu’on lui accorde - dans les maladies dites cardio-vasculaires devenue un peu un dogme de l’académie de médecine ... et puis il y a des litiges, le taux de cholestérol qui a été abaissé très arbitrairement rendant ainsi plus de gens arbitrairement « malades » hypercholestérolémiques, (plus de clients pour les statines ? une prévention excessive ? hystérie thérapeutique à vouloir baisser le taux de cholestérol por ne pas passer à côté de ...) et le lobbying intense des labos, qui jongle dans les études avec les statistiques.
      A voir ... 

      A lire ici sur AV un article récent qui essaie de faire le point sur ce sujet avec des commentaires contrastés 
       Cholestérol : le champ de bataille
      par rogal
      samedi 15 octobre 2016
      http://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/cholesterol-le-champ-de-bataille-185499


    • velosolex velosolex 21 octobre 2016 20:48

      @rosemar
      Merci d’avoir corriger ma faute de frappe ( statines) Une affaire énorme qui est révélatrice des connivences entre plusieurs acteurs de la santé....Le taux de cholestérol comme danger potentiel pour la santé est un mythe, même si l’artériosclérose existe : Mais elle est due à d’autres facteurs : manque d’exercice, surpoids, alcool, tabagisme, hérédité, nourriture, 

       Le pire en l’occurrence, c’est que des gens honnêtes ont cru, au début des années 2000, en prenant connaissance des études internationales que les statines apportaient un mieux : Mais le logiciel comme celui du groupe vw était trafiqué.....Énorme !...Mais une constance maintenant, les laboratoires de validation, et leurs batteries de tests, leurs revues, et les experts en certification ne valident que les affaires juteuses. Beaucoup trop de médecins sont de vrais moutons, voir l’affaire du médiator, toujours vendu en france, alors qu’il ne l’était plus depuis dix ans aux usa, et que cette pneumologue de Brest avait révélé le scandale à venir ....Le docteur Knock de Jules Romains soigne toujours le malade imaginaire de Molière. 
      La santé est dans l’assiette. Peu de bidoche, et du bio, c’est bon. 

    • velosolex velosolex 21 octobre 2016 20:57

      @njama
      Les électrochocs et même la lobotomie étaient présentés comme des solutions en psychiatrie jusque dans les années 60....Les engouements médicaux ont laissé derrière eux des cimetières, ou des maisons « de repos », ce qui finalement augmente le PIB. 

      Ne parlons pas des antidépresseurs, toujours prescrits en dépit du bon sens, et qui entraîne parfois, quand ils ne sont pas donnés lors d’un séjour d’observation à l’hôpital, confusion, agitation, passage à l’acte et suicide. 
      Mais au moins ils économisent au médecin un temps de parole et d’échange. Et c’est comme ça qu’on revient au sujet de l’article. 

    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 22:20

      @velosolex

      Ce qui est terrifiant, c’est qu’un malade s’en remet à son médecin, lui fait confiance, d’autant qu’il est affaibli, et il est amené à prendre des statines qui, non seulement, sont peut-être inefficaces, mais aussi dévastatrices.

    • njama njama 22 octobre 2016 00:53

      @rosemar
      Le médecin s’en remet aux connaissances « académiques » qu’il a reçues, et à celles qu’il reçoit, lesquelles sont toutes perfectibles. Et pas parfaites. Il serait me semble-t-il assez injuste d’accabler les seuls médecins surtout eux, même s’ils sont en première ligne pour prescrire. Les statines font baisser le taux de cholestérol (au moins un peu) des tas d’études le démontrent, mais si le cholestérol n’est pas vraiment la cause de l’athérosclérose, ou qu’un facteur peu significatif, à quoi bon le faire baisser, sauf cas d’hypercholestérolémie très élevée atypique. Après les effets secondaires sont communs à beaucoup de médicaments, la tolérance n’est pas la même d’un individu à l’autre, d’une molécule à l’autre. Le rôle du médecin est aussi normalement de documenter auprès de (?, des autorités de santé j’imagine) ... les allergies, les effets iatrogéniques indésirables ... le font-ils, ont-ils le temps de le faire ? est-ce simple à communiquer ou le parcours du combattant de le faire ? car ils subissent aussi des lourdeurs administratives.

      Si vous pensez votre médecin consciencieux, pourquoi lui retirer votre confiance ... puisqu’il essaiera de donner le meilleur de lui-même, vous le savez. Ce n’est pas en étant crispée que vous l’aiderez, car il a peu de temps et on le sait aussi ...
       


    • rosemar rosemar 23 octobre 2016 08:35

      @njama

      C’est vrai : les médecins sont souvent surchargés de travail mais ce n’est pas une raison pour « maltraiter » les patients. Ils se doivent, aussi, d’être à l’écoute pour ce qui concerne les effets secondaires des médicaments. Bien sûr, il existe encore de très bons médecins mais souvent ils ont déjà un quota de patients et ils refusent de prendre en charge d’autres malades.

  • Sozenz 21 octobre 2016 18:51


     j allais écrire un commentaire , et.... et j ai trouvé bien mieux avec une vidéo qui a été posté par nigari sur agoravox tv :

    http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/big-pharma-liaisons-dangereuses-70980

    qui allait complétement dans le sens dans lequel je voulais aller.
    Non , mais c est bien , sinon on va finir par croire que je suis une hyper pessimiste alors que pas du tout smiley


  • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 21 octobre 2016 21:13

    @ l’auteur,

    Vous serez peut-être étonnée, mais je suis globalement d’accord avec le fond de votre article. Et pourtant je suis membre de cette profession.

    Mais sachez ce que vous décrivez n’est pas nouveau. Au début de ma carrière (1985) cela se voyait déjà, notamment avec certains confrères, mais pas tous, évidemment.

    Moi même, j’ai pu constater des dérives de la part de certains de mes maîtres qui "s’asseyaient allègrement" sur les règles élémentaires de l‘examen médical qu’ils m’avaient pourtant enseignées quelques années plus tôt.

    Ce qui n’empêche pas qu’il y avait, et qu’il y a toujours, des médecins consciencieux et à l’écoute de leurs patients.

    D’un autre côté, comme toujours, les choses sont un peu plus compliquées : 

    — D’une part, il y a eu une évolution des comportements, tant de certains médecins, certes, mais aussi des patients. Eh oui !

    — D’autre part, apprenez que les pouvoirs publics ont aussi leur part de responsabilité.

    Tout a commencé dans le gouvernement de Raymond Barre (1979), et s’est brutalement aggravé lors du second septennat de Mitterrand : pour faire simple, on a voulu alors casser du médecin, et surtout les professionnels de santé, et on y est arrivé. Et dans cette affaire, les médecins, qui tenaient une place centrale, évidemment, se sont très mal défendus, c’est-à-dire de manière pas du tout honorable. Hélas. 

    Je n’en dirai pas plus.

    Cordialement. 

    Thierry Saladin


    • rosemar rosemar 21 octobre 2016 22:14

      @Thierry SALADIN

      Merci pour ce témoignage : je pense aussi que ce phénomène n’est pas nouveau : en France, on forme surtout des techniciens, mais on oublie une forme d’humanisme essentiel.
      Les médecins à l’écoute des patients sont de plus en plus rares : ils sont, en plus, surchargés de travail et refusent de nouveaux patients.

  • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 21 octobre 2016 21:16

    @ Thierry Saladin

    (...) Mais sachez que ce que vous décrivez n’est pas nouveau...

    (pardon pour la coquille)

  • fcpgismo fcpgismo 22 octobre 2016 12:09

    Quant je travaillai au bloc opératoire : les chirurgiens méprisaient les anesthésistes, les anesthésistes méprisaient les généralistes, les médecins méprisaient les infirmières, les infirmières, les aides-soignantes, les aides soignantes les agents hospitaliers. Et tout ce petit monde cohabitait malgré toutes ces attitudes méprisantes. Dès l’internat on leur apprenait à mépriser le petit personnel. Quant au malade ; c’était trop souvent l’emmerdeur qui faisait perdre du temps à tout ce beau monde.


  • philippe baron-abrioux 22 octobre 2016 17:09


     Bonjour Rosemar ,

    merci pour votre article !

     il se trouve que ,durant les trois dernières années , j’ai dû faire appel plus de 20 fois au 15 ou au 112 pour des hospitalisations en urgence,de jour et de nuit , suite à des crises très douloureuses dues à une maladie chronique avec un suivi par une spécialiste et deux interventions chirurgicales lourdes en 2014, puis une encore cette année .

     toutes ces années , j’avais dans ma chambre un sac de voyage complet avec tout le nécessaire, pour une quinzaine de jours, prêt pour un départ en urgence vers l’hôpital , ceci afin de ne pas faire perdre de temps aux urgentistes et aux ambulanciers qui viendraient me chercher .

     j’étais le plus souvent quand il y avait de la place orienté vers le service de cette spécialiste , pour les deux interventions chirurgicales vers les services de chirurgie de cette spécialité et il y a deux ans vers une unité de soins intensifs pour une septicémie .

     lors d’un rendez vous de suivi avec la spécialiste( qui assure mon suivi médical depuis huit ans) on en est arrivé à parler de son service et du service de chirurgie de sa spécialité . elle m’a demandé comment j’avais été accueilli dans ces deux unités de soins et si j’avais des remarques à faire sur ces hospitalisations .

     il se trouve que j’ai été marié avec une femme médecin et que, durant tout son internat en particulier , nous échangions elle et moi sur ce qu’elle notait dans les services où elle avait à travailler . elle déplorait souvent le peu de cas fait par d’autres médecins hospitaliers de la parole du patient , souvent interrompu dans la description maladroite de son ressenti ou des contraintes induites mais souvent mal présentées ou expliquées de cette vie collective pourtant inévitables .

    cette spécialiste à qui je disais ce que j’avais remarqué (rien de bien grave mais peut être des points perfectibles en tenant compte des réalités propres à cet établissement ) depuis que nous nous connaissions surtout à propos de mes hospitalisations , m’a indiqué des ouvrages de Martin Winckler : le choeur des femmes , la maladie de Sachs , les trois médecins .

     j’ai lu ces trois livres qui m’ont paru décrire le vécu de nombre de médecins et de patients puisque nos sorts sont forcément liés à un moment ou à un autre de nos vies .

     chacun a son avis sur ce’ sujet et s’il est clair que la technicisation de la Médecine crée une forme de distance entre patient et médecin , elle permet aussi une surveillance accrue (quand tout fonctionne : j’ai été ramené en chambre un jour où on devait me poser un « stent » ; plateau technique de la salle d’intervention en panne ) .

     j’ai donc renoncé à cette intervention à renouveler tous les ans avec anesthésie, pour finalement opter pour une intervention plus lourde (laparotomie ) dont on m’a clairement dit qu’elle était au vu des mes A.L.D bien plus risquée mais qui me permet de ne pas avoir eu besoin d’appeler ni le 15 ni le 112 depuis sept mois (ce qui ne m’était JAMAIS arrivé ces trois dernières années) .

     ai je eu plus de chance que d’autres patients en pouvant m’exprimer sans redouter de le faire devant des femmes et des hommes qui ,s’ils sont détenteurs d’un savoir réel et capables de mettre en oeuvre des moyens techniques qui peuvent « impressionner » le patient lambda , devraient aussi être capables d’une écoute bienveillante ? ce à quoi il semble bien encore qu’ils ne soient pas tous suffisamment sensibilisés lors de leurs études ?

    j’ai pourtant vu le chirurgien passer à 22 heures 30 dans ma chambre pour prendre de nos nouvelles , les miennes bien sûr mais celles aussi de l’autre patient de la chambre qu’il voyait pour la première fois mais souffrait lui aussi . j’ai vu du personnel soignant courir à la moindre alerte sonore de ma pompe à morphine ou venir sans bruit vérifier la qualité de mon « presque » sommeil ou proposer en pleine nuit de retourner mon matelas .

    il existe de fiches de fin de séjour qui permettent de noter les remarques de chaque patient : qui les remplit (ou est capable de les remplir , pensez aux étrangers ou aux illettrés !) ?

    qui ensuite prend le temps de les lire et tente de voir ce qu’il est possible d’améliorer ,sans frais , par des mesures de simple bon sens ?

    j’ai vu aussi et entendu des externes , étudiants au début de leurs études , étonnés que je les accueille et accepte de leur répondre quand d’autres les considèrent souvent comme inutiles et ont tendance à les traiter par un certain mépris . j’ai vu des aide soignantes dévouées faire tout leur possible pour calmer des patients inquiets , voulant prévenir leur famille leur prêtant un instant le téléphone du service ou les aidant pour des soins d’hygiène adaptés . et aussi du personnel d’entretien m’indiquant que le sol était glissant et me proposant une chaise ou de m’aider de leur bras .

    ce que je viens de relater s’est passé dans un HOPITAL PUBLIC , ici en France , je tiens à le préciser et même si tout n’est pas parfait on le sait bien , il faudrait aussi être capable de dire Merci (même si « on paye avec nos cotisations » comme cela est revendiqué si souvent comme un dû ) à toute cette filière de soins si souvent décriée mais qui le plus globalement est entièrement dévouée aux patients pas toujours ni faciles ni corrects en particulier avec ceux considérés comme les « petits » qui sont en réalité les plus souvent proches des patients .

     je viens à ce propos d’écrire une lettre de remerciements à un docteur , une jeune femme et à tout le personnel de son service qui ont « accompagné » une de mes amies morte il y a 10 jours .

     pensez y aussi ;de temps en temps cela fait plaisir de savoir son travail apprécié et reconnu pour ce qu’il est !

    bonne fin de journée !

     P.B.A

     

     

    .

     

      

     


    • rosemar rosemar 23 octobre 2016 08:45

      @philippe baron-abrioux

      MERCI pour ce témoignage : il existe encore de bons médecins, des infirmières dévouées, c’est rassurant, d’autant qu’un séjour à l’hôpital est souvent générateur d’angoisses.
      Il est important, oui, de savoir dire merci à ces gens qui nous soignent et qui le font avec humanité.

      J’espère que vos ennuis de santé vont s’estomper, après tout ce parcours douloureux.

  • melazedera (---.---.197.182) 25 octobre 2016 12:27

    Quand ils travaillent 12 h par jour... Y’a un moment où ça communique moins bien !


    • rosemar rosemar 25 octobre 2016 19:41

      @melazedera

      Mais la fatigue, le manque de temps peuvent-ils justifier que l’on maltraite un malade ?

Réagir