samedi 19 mars 2016 - par Abou Antoun

Clichés sur : le bridge

Le bridge est un jeu de cartes, à la différence de beaucoup d'autres, il est joué dans le monde entier. C'est un jeu mais il est aussi considéré comme un sport cérébral. Dans la plupart des pays, les adeptes se regroupent localement en clubs. Dans de nombreux pays des fédérations s'occupent des compétitions, des classements, des règlements. Le bridge est un phénomène de société, c'est une discipline à propos de laquelle subsistent de nombreux préjugés, on se propose ici d'examiner le bien-fondé de ces préjugés.

Cet article est rédigé par un joueur ordinaire de niveau tout juste moyen (3ème série pour ceux qui savent de quoi il retourne), un joueur que l'on peut qualifier d'occasionnel dans la mesure où sa participation à des tournois en compagnie de sa partenaire (et épouse) est inférieure à une fois par semaine en moyenne annuelle. Dans la mesure aussi où, il est difficile de considérer qu'il s'agisse pour lui d'une véritable passion. Cela permettra un état des lieux serein, calme et sans enthousiasme excessif, mais honnête.

 

Exposé succinct : Le jeu se joue à quatre, plus exactement à deux équipes de deux joueurs chacun étant repéré par un point cardinal(E-O-N-S). Nord est le partenaire de Sud et Est a pour partenaire Ouest et cela pendant toute la durée d'un même tournoi.

On utilise un jeu de 52 cartes (4 couleurs de 13 cartes). Le jeu est battu et distribué chaque joueur a donc au départ une main de 13 cartes.

Le jeu se déroule en deux temps. La phase des enchères et le jeu de la carte proprement dit.

Enchères :

Les enchères décident de la couleur d'atout (s'il y en a une) et du niveau du contrat que le déclarant (celui qui remporte les enchères) veut jouer. Sachant qu'il y a au total 13 levées de jeu (ou plis) possibles pour gagner il faut faire au moins 7 levées. Chaque enchère « x-C » doit être comprise comme 6+x levées au moins à la couleur C. Ainsi si vous annoncez 1-trèfle vous vous engagez à faire au moins 7 levées si trèfle est la couleur d'atout. 4-piques signifie que vous voulez faire 6+4=10 levées si l'atout est pique, dans ce cas vous estimez que vos adversaires ne peuvent pas faire plus de 3 levées de jeu ! Le système des enchères fonctionne exactement comme dans une salle des ventes. Le donneur doit faire la première enchère ou passer (ne faire aucune proposition), puis c'est le tour du second et ainsi de suite. Chaque nouvelle enchère doit être supérieure à la précédente. Il existe une hiérarchie des couleurs T,K,C,P,SA (trèfle carreau, cœur, pique, sans atout). Ainsi 2 cœurs est considérée comme une enchère supérieure à 2 carreaux, mais elle est inférieure à 2 Sans-atout. Le jeu à sans-atout, comme son nom l'indique est un jeu où aucune couleur n'est privilégiée et où toute 'coupe ' est impossible. A niveau égal les contrats à SA sont considérés comme plus difficiles à réaliser que les contrats avec un atout (à la couleur).

Réalisation du contrat :

Le déclarant n'est pas forcément le joueur qui obtient l'enchère finale (celle après laquelle tout le monde passe). Le déclarant est celui qui a le premier enchéri dans cette couleur. Ainsi si Nord annonce 1-Pique et que finalement le contrat est 4-Piques par Sud, c'est Nord qui va être le déclarant, donc 'jouer le coup'.

L'équipe qui a perdu les enchères s'appelle généralement le 'flanc' où la 'défense', c'est le flanc qui entame les hostilités avec une première carte jouée par le joueur à gauche du déclarant, cette carte s'appelle justement « l'entame ». Par la suite, chaque joueur qui remporte une levée, doit à son tour jeter une carte initiant un nouveau pli, jusqu'à épuisement. Certains contrats sont intéressants parce qu'une 'prime' leur est associée :

  • Les contrats dits de 'manche (5T,5K,4C,4P,3SA)

  • Les contrats dits de 'petit chelem' (niveau 6, le déclarant ne s'autorise que la perte d'une seule levée).

  • Les contrats dit de grand chelem (niveau 7, c'est à dire que le flanc ne fait aucun pli)

Mais voilà, il y a une particularité au bridge, pour encaisser la prime, il faut l'avoir annoncée. En somme si vous gagnez les enchères avec 3-P et que vous en faîtes 4, nous ne marquez pas la prime de manche. Si vous demandez 4-Piques et que vous en faites 6 vous ne marquez pas la prime de chelem. D'où l'intérêt d'estimer si une manche où un chelem est possible et de le demander, le risque étant de 'chuter'. On chute quand on ne réalise pas le contrat demandé, on peut chuter d'un deux trois plis ou plus. La chute est punie, c'est l'adversaire qui marque selon un barème pré-établi.

 

Premier préjugé : Le bridge est un jeu difficile.

Si on se reporte aux règles, le jeu est bien plus facile que des jeux comparables comme la belote où le tarot dans la mesure où, pour le jeu de la carte, il n'existe qu'une seule règle : fournir de la couleur demandée. Pour le reste si l'on ne peut fournir, on peut couper où au contraire abandonner le pli en jetant une petite carte (la défausse). Si l'atout est joué, on est bien sûr obligé de fournir si on peut mais on n'est pas obligé de monter. Si la couleur est déjà coupée on n'est pas obligé de surcouper ni encore de 'pisser à l'atout', on peut au choix surcouper ou défausser. L'ordre des cartes est le même qu'à la bataille et il est le même dans la couleur d'atout que dans les autres couleurs. Les cartes n'ont pas, comme à la belote ou au tarot de valeur intrinsèque intervenant dans le résultat final. Seul le nombre des plis compte, un pli est un pli quel que soit les cartes qui le compose. Nous voyons en cela que le bridge est nettement plus simple que la belote ou le tarot. Alors d'où vient cette réputation de difficulté ?

Eh bien justement la grande liberté laissée au joueur donne à chaque coup de très nombreuses possibilités enlevant au jeu tout aspect mécanique. Chaque lâcher de carte implique une réflexion qui s'inscrit dans un 'plan de jeu' établi en début de partie et qui peut changer en fonction des circonstances.

 

Second préjugé : Il faut beaucoup de temps pour apprendre à enchérir au bridge.

Cela n'est pas dénué de fondement. Tout d'abord il faut un certain temps pour apprendre les règles concernant les enchères. Les enchères constituent un dialogue entre les partenaires. Un des premiers buts à atteindre est de découvrir un 'fit' entre les partenaires, c'est à dire une couleur telle que le nombre de cartes total entre les deux mains de la ligne soit égal ou supérieur à 8, ce qui en laisse au maximum 5 dans la ligne adverse. Le second but à atteindre consiste à évaluer la force de la ligne (le nombre de grosses cartes, ou le nombre de plis sûrs) pour savoir si on peut atteindre le niveau d'une manche ou d'un chelem.

La force globale d'une ligne s'évalue pour chaque partenaire par une évaluation de sa propre main et par une évaluation supposée de la main de son partenaire compte tenu de ses enchères.

Pour cela les théoriciens du bridge ont mis au point un système fondé sur la statistique en attribuant aux fortes cartes (celles qui font les levées en général et qu'on appelle 'honneurs') une valeur. Un as vaut 4 points, un roi 3 pts etc...jusqu'au valet qui vaut 1 point. Ainsi il y a dans le jeu 40 points d'honneurs, ce qui renseigne tout de suite les joueurs sur la force de leur jeu, 10 points constituant une moyenne, 15 points un jeu fort, 20 points un jeu très fort, etc.

Il y a donc un ensemble de règles à connaître absolument concernant les enchères. Par exemple l'ouvreur (celui qui fait la première enchère) promet souvent 12 points d'honneur ou plus, mais il y a des exceptions, le but n'est pas ici de faire une étude de cas exhaustive mais de faire comprendre le principe des enchères.

Il y a des codes pour l'ouverture des codes pour la réponse à l'ouverture, des codes pour l'intervention (enchères de la défense), la réponse à l'intervention. Il y a des codes pour la redemande (seconde enchère de l'ouvreur, etc., etc.). Signalons enfin que ces codes s'inscrivent dans un 'système' le plus souvent décrit dans des ouvrages de référence. La majeure-cinquième est un système dans lequel on ouvre d'une majeure (P-C) que si on a au moins 5 cartes dans cette couleur, ce qui permet au répondant de donner le 'fit' à partir de 3 cartes. Le SEF (système d'Enchères français) est un système issu de la majeure cinquième, tout comme le SAYC (standard american yellow card ), deux systèmes assez répandus. Chaque enchère codée donne lieu à un 'développement' qui est la suite logique des enchères qui suivent. Il peut être assez long d'apprendre tous les codes et tous les développements. Pour ne pas se dégoûter le mieux est de procéder petit à petit avec un professeur si on en a le temps et les moyens ou avec des livres ou des logiciels.

Cependant l'évaluation d'une main n'est pas uniquement fondée sur la force en points d'honneur, elle peut aussi reposer sur la distribution, c'est à dire la forme du jeu, en outre une main peut être réévaluée en fonction d'un fit trouvé avec le partenaire. Si vous avez trouvé un fit à pique et si vous avez 0 trèfle (chicane) vous ne perdrez aucun pli à trèfle, vous êtes autorisé à ajouter trois points de distribution, on a des bonus similaires pour les singletons (une seule carte) ou les doubletons (deux cartes). Donc une évaluation complète est constituée de points d'honneurs (fortes cartes), de points de longueur (les couleurs longues et fortes assurent un grand nombre de levées) de points de distribution (couleurs courtes après fit).

A côté de l'évaluation en points HLD vous avez également l'évaluation en levées de jeu (plis sûrs ou hautement probables), ou son contraire par les perdantes. Ainsi si vous avez 13 trèfles vous n'avez que 10 points d'honneur mais vous avez la certitude de faire un grand chelem si l'atout est trèfle.

Les enchères sont complexes car il faut tenir compte, non seulement de ce que dit votre partenaire, mais encore de ce que dit (ou ne dit pas) la défense.

De la compréhension des enchères résulte la possibilité de trouver le bon contrat (manche, chelem ou partielle dans le cas contraire). Peu de joueurs savent analyser et récapituler la totalité des informations contenues dans les enchères au moment du jeu de la carte.

 

Troisième préjugé : Il faut beaucoup de temps pour bien manipuler les cartes

Ce n'est pas faux ! Et là la situation est plus complexe que pour les enchères. En somme pour les enchères il suffit d'apprendre et de mémoriser un système, par exemple le SEF, c'est long et fastidieux mais c'est relativement mécanique, il suffit d'apprendre. Les difficultés d'enchérir proviennent le plus souvent d'une méconnaissance des codes.

Signalons une particularité du jeu de bridge. Aussitôt après l'entame, le partenaire du déclarant étale son jeu sur la table de sorte que tout le monde puisse le voir. Il ne joue plus, il est 'mort' et c'est le déclarant qui manipule les cartes du mort avec les siennes propres. Le déclarant a donc un avantage il connaît exactement toutes les cartes dans sa ligne, mais il ignore comment sont réparties les cartes manquantes entre les deux mains du flanc.

De la même façon chaque joueur du flanc connaît la moitié du jeu, à savoir ses propres cartes et celle du mort, mais il ignore comment son réparties les cartes manquantes entre la main du déclarant et celle de son partenaire.

De la même façon que pour les enchères il y a quelques règles au jeu de la carte qui ne sont d'ailleurs pas les mêmes selon qu'on joue à la couleur ou à sans atout. Ces règles sont fondées sur des statistiques mais elles ne sont pas absolues ; d’ailleurs gagner des coups difficiles suppose souvent que l'on doit enfreindre ces règles.

Nul doute que pour devenir un bon joueur de cartes il faut beaucoup de mémoire. Il faut en effet se souvenir des enchères et des informations qu'elles contiennent tant pour ce qui concerne le force des mains que les distributions. Il faut ensuite compter les cartes qui sont tombées dans chaque couleur et en particulier mémoriser les grosses cartes (les honneurs). Beaucoup de joueurs ignorent qu'en fin de partie ils peuvent faire un pli avec un 8 de trèfle devenu maître, ou bien avec un 2 de pique qui est le treizième carte de la couleur. A tout moment chaque joueur doit essayer de 'refaire les mains' en fonction des défausses observées, des signalisations de la défense, etc.

Si tout le monde peut réaliser assez vite les coups classiques (impasse, expasse) Il faut un certain niveau d'expertise pour réaliser les coups les plus difficiles (squeeze, placement de main).

 

Quatrième préjugé : Pour gagner il faut avoir de bonnes cartes

C'est vrai quand on joue entre amis à 4 à la maison, il en va tout autrement quand vous jouez dans un club en tournoi. Dans ce dernier cas toutes les paires d'une même ligne jouent les mêmes donnes (les cartes circulent de table en table dans des étuis). Les résultats finaux d'une paire sont comparés par rapport aux résultats des autres paires. Sachez donc que si pendant une soirée vous recevez à répétition des jeux faibles, il en va de même pour toutes les paires qui sont dans votre ligne et qui sont en compétition avec vous. Donc dans ce cas la paire qui sera récompensée sera celle qui aura fourni le meilleur jeu de flanc.

Inversement si vous êtes dans une ligne où un jeu fort est distribué majoritairement, vous serez plus jugés sur votre aptitude à bien enchérir pour trouver le bon contrat. En pratique statistiquement dans une soirée entre 24 et 32 donnes vous aurez avec votre partenaire des jeux faibles et des jeux forts. Pour gagner il faut faire des 'tops' (meilleurs résultats) cela suppose qu'on demande des contrats chers (manches, chelems) et qu'on les réalise, ou bien qu'au contraire on fasse chuter l'adversaire dans des proportions importantes.

 

Cinquième préjugé : Parfois il faut se résoudre à perdre pour gagner

C'est parfaitement exact ! Dans certains cas, quand vos adversaires déclarent une manche ou un chelem, et qu'il semble acquis qu'ils vont obtenir ce résultat, vous avez intérêt à renchérir tout en sachant que vous allez chuter, parce que les points que vous allez concéder à l'adversaire par votre chute sont moins importants que son gain prévisible par l'encaissement d'un bon contrat. Il faut donc parfois être suicidaire, tout en sachant que cette attitude peut se retourner contre vous. Vos adversaires disposent en effet du 'contre' qui est une enchère qui en gros double la mise (et même plus). Ces décisions sont délicates car elles sont liées à l'état des équipes (rouge-vert, vulnérable-non vulnérable). La vulnérabilité est une simulation d'une condition où vous auriez déjà empoché une manche et que vous êtes donc prêts du gain de la partie (qui se joue en deux manches gagnantes). Dans cette situation (vulnérabilité – rouge) vos primes sont augmentées mais de la même façon vos pénalités de chute sont doublées. Donc le cumul d'une situation de vulnérabilité avec un contre peut augmenter les risques dans d'énormes proportions. Il faut donc à chaque fois évaluer le risque que vous prenez et le comparer au gain probable de vos adversaires compte tenu des chances qu'ils ont de réaliser leur contrat et de leur situation propre. Cela crée de véritables dilemmes ; laisser jouer en pensant qu'ils ne feront pas le contrat, surenchérir en estimant que votre chute sera modeste et que vous ne serez pas contré, surenchérir en poussant l'adversaire à aller au-delà de ses limites. A ce niveau le bridge peut devenir un jeu très agressif avec une composante 'psy', mais le bridge n'est pas le poker, nous allons voir que d'une certaine manière c'est l'opposé.

 

Sixième préjugé : Pour gagner il faut avoir un système d'enchères personnel, secret que seul le partenaire peut comprendre.

Totalement faux ! Quel que soit votre système une enchère qui n'est ni naturelle ni classique doit être alertée. C'est à dire que quand votre partenaire fait une enchère artificielle convenue et non standard vous devez poser un carton bleu avec la mention 'ALERTE'. Vos adversaires sont alors invités à vous demander le sens de cette enchère et vous ne pouvez vous dérober. Si vous mentez l'adversaire pourra appeler l'arbitre et demander l'application d'une pénalité qui peut être lourde. Quel que soit votre système d'enchères il doit être compréhensible par vos adversaires.

 

Septième préjugé : Pour bien jouer la carte il faut utiliser en flanc un système de signalisation compris de votre partenaire seul.

Totalement faux ! De la même façon que vous devez rendre vos annonces intelligibles par l'adversaire, vous devez également expliquer sur demande votre règle d'entame, comment vous faites vos 'appels', si vous indiquez la parité, etc., etc. Vous ne pouvez ni vous dérober ni mentir là encore sous peine d'une sanction infligée par l'arbitre.

 

Huitième préjugé : Il est possible de tricher au bridge

Ce n'est pas faux ! Les paires qui jouent souvent ensemble connaissent parfaitement le langage gestuel du partenaire (soupirs, gestes d'agacement, long temps de réflexion, etc.). Tout cela est normalement interdit et punissable mais souvent la triche n'est pas intentionnelle. En fait le bridge n'est pas un jeu d'argent en ce sens qu'il en coûte de jouer mais que les espoirs de gains sont nuls. Les gens jouent donc pour se surpasser, pour la gloire. Où est la gloire si les bons résultats viennent de la malhonnêteté ? La plupart des bridgeurs sont honnêtes, l’information parasite qui est communiquée résulte seulement de la difficulté de certains à maîtriser leurs émotions.

 

Huitième préjugé : Jouer au bridge coûte cher.

Ce n'est pas faux. Si vous jouez en couple, vous devrez acquitter deux adhésions à un club comprenant une licence nationale pou un total (pour deux) d'environ 100 euros. De plus à chaque fois que vous participez à un tournoi de régularité vous devez acquitter des droits de table (environ 3 euros par personne). Cette somme peut être majorée dans le cas de donnes préparées (rondes, challenges, etc.)

Ainsi pour un couple qui joue une seule fois par semaine avec une donne préparée par mois le coût mensuel peut être d’environ 30 euros. Si en plus vous participez à une ou deux compétitions par an comme le tournoi annuel du club ou de la ville, cela implique un surcoût d'environ 120 euros.

Résumé : Pour deux personnes adhésions+droit de table+rondes+compétitions soit un total de 700 euros annuels. Cela interdit la pratique à des couples bénéficiant d'une petite retraite unique. Pour pratiquer ces gens sont donc obligés de jouer entre amis ou d'adhérer à des clubs non affiliés, auquel cas ils n'auront pas de classement individuel.

 

Neuvième préjugé : Le bridge est une gigantesque 'pompe à fric'

Ce n'est pas faux mais ni plus ni moins que les autres pratiques sportives. Les fédérations s'engraissent avec les licences et avec les compétitions. Il y a en outre tous les produits dérivés du bridge-business :

  • Vente de jeux de cartes

  • Contrats publicitaires

  • Mobilier de club

  • Livres

  • Logiciels d'apprentissage et de perfectionnement

  • Logiciels de gestion des clubs

  • Machines électroniques de marque (bridge-mates)

  • Cours de groupes

  • Organisation des compétitions

  • Organisation de séjours et de voyages orientés bridge (croisières, etc.)

  • Rondes nationales avec donnes préparées

  • Profits des bars et revenus annexes des clubs (sponsoring).

Bref le fric est partout et tout le système est étudié pour en faire dépenser un maximum aux pratiquants. En particulier les revenus de la fédération sont basés sur la participation aux tournois, les points d'experts sont donc attribués en fonction de la fréquence de participation des paires aux tournois de régularité.

 

Dixième préjugé : Le bridge est un jeu de vieux

C'est malheureusement de plus en plus vrai. A tel point que dans des zones où les retraités sont en grand nombre on trouve des clubs qui ne proposent plus aucun tournoi en soirée, interdisant de sorte l'accès aux étudiants et aux actifs. C'est très dommage parce que sans aucun doute les meilleurs joueurs sont des actifs entre 30 et 50 ans qui ne peuvent jouer en journée. Parmi les joueurs très âgés certains conservent de beaux restes s'ils ont été champions d'autres deviennent gâteux.

 

Onzième préjugé : Le bridge est un jeu pour des gens riches

Ce n'est pas faux ! Spécialement dans les clubs des villes de province, le club de bridge avec le club de golf, le rotary, le lions et les loges maçonniques regroupent le gratin de la bourgeoisie locale. Mais ce n'est pas vrai à 100 % un faible pourcentage est de condition modeste et ce sont souvent de bons joueurs dans la mesure où cela représente pour eux un effort financier.

 

Douzième préjugé : Ne jamais jouer en couple, risque de divorce !

On dit que qui aime bien châtie bien ! Il est certain que les disputes les plus vives ont lieu entre gens mariés. Certains couples décident d'ailleurs de ne jamais jouer ensemble.

Le bridge est révélateur de la personnalité, on bridge comme on est. On a des poules mouillées et à l'inverse des risque-tout. On a des joueurs agressifs, des joueurs calmes, des joueurs grossiers, des joueurs courtois.

Comme partout, les grands joueurs (première série), sûrs d'eux, sont calmes, courtois et très tolérants ; ils vous permettront de changer une enchère ou de reprendre une carte et renonceront à vous faire appliquer des pénalités pour faute. Les mauvais coucheurs sont souvent des joueurs à peine moyens qui se croient bien meilleurs qu'ils ne sont, cela n'est pas propre au bridge.

 

Voilà, je ne sais pas si cet article vous donnera envie de pratiquer. Pour ce qui me concerne je peux m'offrir ce passe-temps occasionnel que je considère comme un divertissement. Je n'ai jamais fait l'investissement qui me permettrait d'augmenter substantiellement mon niveau (lectures, leçons, pratique intensive). Je n'ai aucun intérêt pour les compétitions. J'ai rencontré pas mal de gens sympathiques dans les clubs, c'est une raison de continuer. Je comprends que des gens soient passionnés.

Liens :

Wikipédia : jeu de bridge

Fédération française de bridge

Bridge jeu de riches

Bridge jeu de vieux

Jeunes bridgeurs

Le bridge et la triche

Vices et vertus du bridge

 



7 réactions


  • CORH CORH 19 mars 2016 12:40

    Une remarque sur le cout de la pratique du bridge :
    c’est vrai que jouer au bridge dans le cadre de la fédération française de bridge coute relativement cher, ne parlons pas des frais de déplacement quand on participe à des compétitions en province dans des villes éloignées de son domicile (hôtel, restaurant en plus des droits d’inscription) mais on peut jouer dans des clubs hors fédération ou alors sur internet (application BBO superbe outil !) où on peut participer a des tournois de niveau débutant jusqu’à ceux du niveau des champions et ça ne coute pas un centime, certains trouveront internet pas assez convivial ? on peut jouer chez soi entre amis en partie libre , si on veut faire des tournois rien n’empêche de jouer ensemble sur internet lors d’une soirée entre amis .
    Bon bridge !


    • Abou Antoun Abou Antoun 19 mars 2016 16:21

      @CORH
      mais on peut jouer dans des clubs hors fédération ou alors sur internet (application BBO superbe outil !) où on peut participer a des tournois de niveau débutant jusqu’à ceux du niveau des champions et ça ne coute pas un centime
      Oui c’est la meilleure solution.


  • Fergus Fergus 19 mars 2016 20:36

    Bonsoir, Abou Antoun

    Je ne connais strictement rien au bridge, mais lire cet article m’a réellement intéressé car ce jeu m’intrigue, du fait notamment du caractère initié des participants.

    J’ai donc appris pas mal de choses en lisant ce papier, et je vous en remercie. Toutefois, cela ne fera pas de moi un joueur de bridge : je ne joue jamais aux cartes, pas même aux tarots qui m’ont pourtant intéressé durant mon service militaire.

    Une observation qui corrobore vos dires : autour de moi, aucun des jeunes que je connais ne joue aux cartes.

    Personnellement, et bien que je m’y adonne peu, je suis plus intéressé par des jeux comme le « scrabble » et le « rummikub ».


    • Abou Antoun Abou Antoun 19 mars 2016 20:55

      @Fergus
      Bonsoir Fergus,
      Ravi d’éclairer un peu votre lanterne concernant ce jeu.
      Oui par rapport aux cartes les gens réagissent souvent de façon entière. Les gens qui comme vous ne sont pas attirés par les cartes sont nombreux.
      J’aime aussi les jeux de mots dont le scrabble mais je suis un grand amateur de mots croisés. j’espère avoir un jour le temps de consacré un article à cet autre passe-temps très enrichissant.
      Je déplore le manque d’intérêt des jeunes pour le bridge (peut etre que la Fédé a une part de responsabilité dans le manque de promotion).
      Les jeunes, quand ils jouent, sont souvent meilleurs que les anciens et c’est normal.


    • Abou Antoun Abou Antoun 19 mars 2016 21:18

      @rocla+
      Pas grave, la prochaine fois on consacrera un article aux ponts, en l’illustrant avec les coupures en euros.


  • PaulineB (---.---.226.24) 12 avril 2016 09:37

    Bonjour, 


    Je réalise mon mémoire sur le bridge (la socialisation des personnes du 3 et 4e âge à travers le loisir : l’exemple du bridge). 

    M’autorisez vous à vous citer dans ce cadre là ? Voir reprendre des idées ?

    Cordialement, 

    Pauline. 



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