De l’abominable broyage des poussins
Avec toute l'emphase dont elle est capable pour manifester sont émotion (avant de passer à un autre sujet) l'opinion s'émeut depuis quelques jours, parlementaires en tête, d'une pratique qui lui est révélée par des amateurs de sensationnel, peut-être eux-mêmes révoltés par son horreur.
Je veux parler du broyage de ces charmants petits êtres que sont les poussins, lorsqu'ils leur arrive d'être tellement nombreux que nous ne savons qu'en faire ; en attendant d'avoir inventé la manière de les transformer en un produit consommable. Car que nul n'en doute, nous les trouverons un jour dans les rayons de nos supermarché, sous forme de boulettes ou d'escaloppes soigneusement panées et emballées, auxquelles nul ne trouvera rien de repoussant.
Avec un pragmatisme qui ne manquera pas de révolter les esprits sensibles, ne faut-il pas voir dans cette révélation, l'emblématique aboutissement de cette notion fondamentale d'éthique dont nous rabattent les oreilles les tenants du respect dû envers et contre tout à la vie, incapables qu'ils sont de concevoir les méfaits de la prolifération, avant que ne s'impose, en dernier recours, la "broyeuse" ?
Pourtant, ces méfaits - qu'elles en soient ou non conscientes - font bien d'autres victimes que d'infortunés poussins, cochons. vaches et autres êtres vivants.
Autant que d'être émus par les résultats de l'élevage intensif des espèces dont il nous arrive de nous nourir, ne devrions-nous pas nous soucier de ce qu'il en est pour l'espèce humaines. Car là où règne, pour elle comme pour d'autres, la prolifération et le surnombre, elle a aussi sa broyeuse.
Parions pourtant que l'événement n'aura pas d'autre conséquence significative que de faire quelques végétariens de plus ?