jeudi 22 mars 2012 - par Sylvain Rakotoarison

Décomposition de notre vivre ensemble : Bayrou persiste et signe

Que l’auteur des tueries soit d’extrême droite ou islamiste fondamentaliste, le diagnostic reste le même : la montée des intolérances a rendu possible dans la tête d’un des nôtres l’assassinat d’enfants à bout portant. Tous les responsables politiques doivent être les acteurs d’une unité de la nation à renouveler. Les procès en récupération n’ont aucun sens : parler, se taire, être présents, être absents, les personnages publics seront toujours critiqués : au moins, qu’ils prennent leurs responsabilités en ces temps troublés et qu’ils sachent dépasser la légitime émotion !

Les tueries horribles de Toulouse et de Montauban n’en finissent pas de perturber la campagne présidentielle. Avec un événement de poids ce 21 mars 2012, l’identification de l’auteur de ces sept lâches assassinats.

Le profil de l’auteur présumé (il n’est pas encore jugé et à cette heure, pas encore arrêté, peut-être même ne sera-t-il plus en vie dans les prochaines heures) n’est pas un néonazi mais un islamiste radical autodidacte qui est allé à ses frais suivre des cours de massacre en Afghanistan et au Pakistan avant de rentrer à Toulouse et de préparer ses attentats au fusil.

Certains y voient alors la disqualification des propos prononcés dès le soir de l’assassinat des enfants par François Bayrou à Grenoble. Pourtant, j’aurais tendance à dire : et alors ?

Qu’est-ce que cela peut bien faire que l’auteur de ces tragédies soit un néonazi ou un islamiste ? Qu’il soit prêt à tuer des Juifs, des musulmans, des soldats, des enfants, des enseignants, des fonctionnaires (il s’apprêtait à tuer trois autres personnes encore, scrupuleusement identifiées), et qu’il soit passé à l’acte, c’est cela le grave problème. Les prétextes importent peu, finalement. C’est d'ailleurs étrange (et regrettable) que la manifestation de dimanche prochain ait été supprimée sous prétexte que l’auteur ne soit pas issu de l’extrême droite mais de l’extrémisme islamiste. La fraternité doit rester universelle.

Il ne s’agit pas d’un représentant d’une puissance étrangère venu faire des tentatives de déstabilisation politique en France. Non, il s’agit simplement d’un Français de 23 ans qui, par une conjonction de raisons, est devenu un assassin complètement inimaginable. Ce n’est pas normal qu’un Français ne se sentent plus français en France. Pas normal qu’il n’y voit plus que des ennemis de ses idées, des ennemis à abattre dans la plus grande froideur.

Les divisions sont dans tous les sens : antisémitisme, islamophobie, xénophobie, racisme, homophobie, etc. Tout ce qui dresse des "communautés" les unes contre les autres sont des germes d’attentat comme à Toulouse et Montauban.

C’est pourquoi le discours de François Bayrou tenu à Grenoble le 19 mars 2012 reste toujours aussi pertinent, bien au contraire, s’en trouve même renforcé. Il l’a tenu avec beaucoup de tact, de finesse, de pudeur, sans justement la volonté de récupération. Sans cette volonté de vouloir tout ramener à soi. Ce discours fait de réflexions à voix haute, a été salué par tous les représentants des communautés religieuses. Il est même du bon sens.

Il a choisi de poursuivre sa campagne électorale. Certes, l’émotion légitime a entraîné la compassion de la plupart des candidats (François Bayrou était présent lors de l’hommage des militaires à Montauban le 21 mars 2012 après-midi), mais pour autant, faut-il stopper un processus démocratique alors que l’élection présidentielle a lieu dans tout juste un mois ?

En somme, ceux qui ont voulu suspendre leur campagne, ce sont ceux qui pourraient avoir le moins à dire, qui n’auraient pas intérêt à parler, qui préféreraient les postures aux réflexions. Il y a une vraie hypocrisie dans cette position de refuser de faire campagne : les Français ont soif de ces rendez-vous démocratiques, ils sont déjà peu nombreux, il ne faut pas le leur voler. Il ne faut pas se laisser envahir par un homme qui s’est réjoui de mettre la France à genoux. En fait de France, ce sont les médias qui se sont mis à genoux. Pas la France.

François Bayrou avait surtout pointé du doigt, à Grenoble, la responsabilité collective de la société, de ce penchant à vouloir stigmatiser la personne différente, en religion, en origine, en culture, en oubliant ce qui nous unit, nous Français. François Bayrou a justement décrit le rôle que devraient tenir les responsables publics, celui de réduire les divisions, celui d’aplanir les aspérités, celui de rassembler vers ce qui unit et pas vers ce qui divise.

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En ce sens, le Président Nicolas Sarkozy a été à la hauteur de cette tâche de rassembleur (disons-le), il a gardé cet esprit d’unité nationale depuis lundi, il s’est bien gardé de faire du triomphalisme à la suite de l’excellent travail des forces de l’ordre. La conférence de presse des procureurs généraux de Paris et de Toulouse faite le 21 mars 2012 dans l’après-midi a même montré l’efficacité de tous les services judiciaires et policiers et leur bonne coordination. Il faut saluer cette efficacité car trois autres personnes étaient déjà inscrites sur la liste de l’assassin.

Le Président de la République a même tenu à aller serrer la main à ses concurrents du premier tour venus se recueillir avec lui : Eva Joly, Marine Le Pen, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan et François Hollande.

Nicolas Sarkozy a insisté également pour ne pas faire d’amalgame entre cet individu dangereux qui a voulu s’en prendre cruellement à sept innocents, dont trois enfants, sous prétexte islamiste, et la grande majorité des musulmans qui n’aspirent qu’à la paix.

Le journal "Libération" a bien noté cette émotion et cette dignité présidentielle et conclut : « Que certains mots, certains discours disparaissent définitivement de la vie publique. Que la réponse politique à l’inquiétude de sociétés en crise garde de la hauteur et refuse le poison de la surenchère populiste. Qu’au geste assassin d’un fou endoctriné soit opposée avec détermination la sereine puissance de la démocratie. ».

C’est cette tension de presque guerre civile qui règne depuis plusieurs années en France qui fabrique dans des cerveaux faibles et influençables cette stupide volonté d’anéantir des supposés représentants de supposées forces du mal. Elle est souvent alimentée par des conflits complètement extérieurs à la France, comme le conflit israélo-palestinien. L’auteur présumé a affirmé qu’il avait commis ces assassinats pour venger les enfants palestiniens : honte à lui d’avoir souillé leur mémoire ! Les représentants de l’Autorité palestinienne ont au contraire condamné avec la plus grande clarté ces assassinats d’enfants juifs.

Cette tension dans la société, elle existe même derrière les écrans, il suffit de lire en dessous de nombreux articles un peu partout sur le web, dans la presse, des réactions complètement ahurissantes de haine et de détestation plus de soi que des autres. Est-ce le résultat d’une plus grande oisiveté, rendue obligatoire avec la crise économique ? d’une jalousie ? d’un repli sur soi ? ou encore, d’un trop grand manque de confiance dans sa propre identité ?

C’était le message, le seul message de François Bayrou à Grenoble, pas de dire : "j’ai eu raison, je prône l’unité nationale et vous voyez bien qu’elle est nécessaire". Mais plutôt, de dire : la France vit en pleines tensions, politiques, économiques, sociales, morales. Il faut être capable de se réunir, en finir avec les guerres politiciennes qui oublient l’essentiel, les valeurs communes de la grande majorité des Français.

Dans la soirée du 21 mars 2012, François Bayrou est allé à la rencontre des Français à Nancy où il a souhaité que les candidats « se souviennent des événements que nous avons traversés et qu’ils en tirent la détermination que le ton et le fond de la campagne électorale changent ». C’est un peu ce que disait François Hollande le 20 mars 2012 en disant qu’il n’oublierait jamais ces assassinats s’il était élu.

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Au fond, François Bayrou ne relâche pas son intuition qui ne date pas de ces tragiques événements mais de plus d’une décennie : « J’ai la certitude qu’aucun des problèmes ne pourra trouver de réponse si nous continuons dans la politique ordinaire, classique, dans les affrontements politiques que nous suivons depuis des années. ».

Curieusement, ceux qui ont voulu à la fois respecter la mémoire des victimes mais aussi les Français en poursuivant le dialogue avec eux, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon, ce sont les deux candidats les plus populaires dans le dernier sondage IFOP pour "Paris Match" (réalisé avant la tuerie de Toulouse). Le premier a grimpé à 70% de bonnes opinions tandis que le second a dépassé François Hollande avec 57%. Les deux seraient d'ailleurs au même niveau dans un autre sondage (CSA).

Et après tout, ce qui serait le plus signifiant dans le clivage actuel de la société, un second tour Bayrou contre Mélenchon serait probablement le plus pertinent. S’ils ont ensemble les mêmes valeurs de laïcité et de refus de stigmatisation de quelque "communauté" que ce soit, ils ont de réelles oppositions sur les remèdes à proposer aux Français pour résoudre la crise économique. Le débat ne serait alors pas pollué par une dispute de postures mais par un véritable choc des idées.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (22 mars 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Tuerie de Toulouse : Bayrou est-il ignoble ?



13 réactions


  • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 22 mars 2012 09:39

    François Bayrou l’avait aussi exprimé le matin du 21 mars 2012 sur France Info : « La radicalité dans laquelle sombre peu à peu la société française est préoccupante. (...) Je récuse toute mise en cause, mais je dis que nous avons devant nous une société malade. Il y a des germes explosifs et une dégradation latente. Cela appelle à une unité nationale.  ».


  • daryn daryn 22 mars 2012 10:11

    Excellent article Sylvain, merci.


  • HerveM HerveM 22 mars 2012 11:26

    Bayrou et Mélenchon, préférés des français ? De ceux qui ont la mémoire qui flanche alors parce que deux ex ministres qui trempent depuis si longtemps en politique, ça devrait quand même éveiller quelques craintes quand à leur capacité à changer la donne.

    Votre article m’a rappelé cette chanson qui, bien qu’ancienne, est plus que jamais d’actualité....

    "Qui est responsable de cette société de haine multiculturelle, multiraciste et fanatique ?
    Qui est responsable de ma défiance et de mes peurs ?

    Peur de la violence, bienvenue en France

    J’accuse les clowns qui nous commandent, qui nous encadrent et qui nous parlent de haut,
    Qui sont payés pour quelques heures ce que je gagne en une année
    Depuis leurs ministères, ils font monter la haine

    Bienvenue en France républicaine

    Derrière les clowns qui nous commandent, je vois le pouvoir de l’argent,
    Derrière les clowns qui nous commandent, j’entends comploter les marchands
    Aucune frontière ne doit entraver leur négoce et le trafic de travailleurs sous-payés :
    Main d’oeuvre bon marché pour les nouveaux esclavagistes

    Mondialisation, spéculation : bienvenue en France, société de haine !"


  • eric 22 mars 2012 11:44

    Toujours le grand n’importe quoi politicard.

    Mais qu’attendre d’autre quand on écrit à chaud et sans recul ? Tient, un spécialiste de nos « services » a justement longuement expliqué que si voyage du type dans les zones tribales il y a eu, tous ce que l’on en sait exclue à peu prêt qu’il ait pu s’y rendre par ses propres moyens.

    Cet acte n’a absolument rien a voir avec des discrimination, des stigmatisations ou des divisions de la société et ce quel que soit le bout par lequel on le prenne.

    Soit on dit, un français a tué d’autres français, et on ne voit pas très bien en quoi quel que discours politique que ce soit aurait eu une influence.
    Soit on dit un arabe a tué des arabes un noir et des juifs. Qualifier cela de crime raciste parait complètement aberrant. Il a en gros tué n’importe qui pour des raisons théoriques au moins aussi politiques que pseudo religieuses, mais qui sont, pour l’essentiel, importées.

    La vérité profonde de cet acte est que c’est un épiphénomène.

    Mieux, le terrorisme en Europe est en régression. Le terrorisme islamique notamment est sensiblement moribond. SI quel que discours que ce soit avait un lien de cause a effet, la conclusion logique serait que le discours depuis Sarko est évidemment apaisant, puisqu’il y a moins d’actes terroristes islamiques ou pas, réalisé par des nationaux ou pas, que, par exemple, durant les septennats Miterrand. C’est du reste vrai des autres pays d’europe. On aurait du mal a prouver que les bombes en Angleterre ou en Espagne, soient liée à un discours Sarkoziste droitisé ou non. Ni d’ailleurs que celui ci soit pour quoi que ce soit dans leur régression actuelle.

    L’essentiel des actes terroristes en Europe concernent des séparatismes, sont concentrés en France et Espagne et concernent la Corse et le Pays Basque. Il est a noter qu’ils sont souvent plus crapuleux qu’autre chose.

    Si tous ces sujets vous intéressaient vraiment au delà d’une instrumentalisation électorale assez peu appétissante, vous devriez vous demander pourquoi, le terrorisme et les actes de violence qui montent en flêche dans toute l’Europe, sont statistiquement caractéristiques des milieux d’extrême gauche (écolos compris). Comme la violence est le recours de ceux qui ont le sentiment de ne pas être entendus, la seule conclusion logique que l’on pourrait en tirer sur le plan politique, c’est qu’aujourd’hui, les gauches officielles sont devenue inaudibles pour une partie de leurs troupes potentielles ou que les extrêmes gauches ayant de moins en moins d’audience, elle n’ont plus que ce moyen pour encore donner l’impression d’exister.
    http://europe-liberte-securite-justice.org/2010/05/02/actes-terroristes-en-europe-en-forte-diminution-un-seul-attentat-d%E2%80%99origine-islamiste-identifie/

    A en juger sur le cas français, ou l’ensemble de la gauche populiste protestataire, des écolos aux trotskistes, s’apprête à rassembler un gros 10% autour de la candidature de Melenchon, score historiquement bas pour ces mouvances, c’est sans doute la seconde hypothèse qui est la bonne. On l’a bien vu lors de la manif a l’ambassade de grece ou les poignées de melenchoniens en ont été réduit a taper sur les manifestant pas de leur bord pour donner l’impression qu’il s’était passé quelque chose. On le voit avec les indignés qui passent une moitié de leur temps sur les places centrales avec des tentes et l’autre sur internet, pour dans les deux cas faire semblant d’exister.

    Le principal problème politique est bien alors comment convaincre ces extrémistes de la beauté du vivre ensemble, des valeurs démocratique et de l’idéal républicain ?


  • Ronny Ronny 22 mars 2012 11:54

    @ auteur

    Que les tueries de Toulouse et de sa région s’inscrivent dans un contexte délétère, c’est sur. Que les motivations du tueur aient été racistes, antisémites, portés par un fanatisme qui à mon sens va au delà de l’intolérance religieuse, c’est aussi clair.. On en saura probablement jamais plus là dessus compte tenu du fait que je donne pas cher de sa peau en période de campagne électorale où il faut que le pouvoir en place « racole » des voix auprès des électeurs FN. Quoi de plus « vendeur » dans ce but qu’un lynchage d’un « arabe » malfaisant, une mise à mort qu’attendent une grande partie des malades racistes et xénophobes qui constituent une partie de l’électorat de Mme Le Pen.

    Pour revenir à l’article, là où l’analyse de Mr. Bayrou est pertinente à mon sens ( je ne voterai pas pour lui !), c’est sur la dégradation du « vivre ensemble » qui est depuis le début de sons mandat le mode de fonctionnement de N. Sarkozy. Pendant ces 5 ans, il n’a eu de cesse de stigmatiser les fonctionnaires contre les salarié du privé, la France « qui se lève tôt » contre les chomeurs ,(entendez les glandeurs qu’il faut remettre à travailler pour toucher les alloc.), les enseignants contre les parents d’élèves, les jeunes contre les vieux, les syndicalistes contre les travailleurs, ou les auvergnats contre les immigrés (oubliant lui même son origine et celle de )plus de 25%de la population des la France) ! Ce mode de fonctionnement, c’est le diviser pour régner, et c’est tout bénéfice pour la caste de privilégiés au pouvoir, pour cette oligarchie qui nous gouverne, et qui elle, a effectivement décidé de ne pas vivre avec le reste de la société, mais contre elle.


  • arobase 22 mars 2012 13:10

    «  la montée des intolérances a rendu possible dans la tête d’un des nôtres l’assassinat d’enfants à bout portant ».


    cette phrase de bayrou vise qui ? certainement pas la gauche qui est justement accusée par la droite d’être trop tolérente à l’égard des étrangers, des immigrés, des sans papiers, des roms , des juifs, des musulmans etc.....

    elle ne peut viser que le pen et ses diatribes permanentes, sorte d’obsession permanente, et aussi la droite de l’ump avec ses « populaires » décomplexés qui sous l’impulsion du lepeniste buisson proche de sarkosy, tiennent le même propos que lepen.
    même des « gaullistes » comme juppé s’y sont laissés prendre !

    par conséquent s’il doit y avoir union, ça ne peut être que celle de tous les humanistes sincères, de poutou à Bayrou, en passant par joly, mélenchon, etc...

    le bien vivre ensemble n’est prôné sincèrement que par eux.

  • jymb 22 mars 2012 13:21

    Litanie d’articles sur Avox des partisans de Bayrou envoyés au feu pour défendre sa bourde de communication : On s’en lasse . On a bien compris, c’est votre dieu, votre champion ; pour d’autres il est redevenu un candidat comme un autre avec ses petitesses et sa tentative ratée de tirer les marrons du feu avant les autres.


  • interlibre 22 mars 2012 13:42

    Même si je n’aime pas son coté libéral, je comprends pas très bien ce qu’on reproche à Bayrou sur ce coup la... Bien sur que la société est malade, faut vraiment être un con aveugle pour trouver ce monde magnifique et la société Française sans reproche...


  • Scual 22 mars 2012 18:43

    « d’extrème-droite ou islamiste fondamentaliste. »

    Il faut arrêter avec ça...

    L’islamisme fondamentaliste est d’extrême-droite.

    Que ce type n’appartienne pas au nationalisme français, au Front National, ou aux intégristes chrétien, OK, d’accord. Mais il est complètement et totalement d’extrême-droite.

    Bon sang mais que s’est-il passé dans les écoles de journalisme, d’histoire, de politique, dans les médias ou va savoir où pour qu’on en arrive là ! Depuis quand les fous de Dieu ne sont ils plus rangés à l’extrème-droite ?


    • ffi ffi 23 mars 2012 03:15

      Arrêtez-donc avec vos étiquettes politiques à la mord-moi le noeud...
       
      La vérité est que, pour en venir à considérer comme juste de buter des gamines sauvagement, et en plus de filmer l’acte, il faut être dans une profonde misère morale...

      Trouvez-moi un seul intégriste chrétien, qui est donc pour l’application stricte de la morale chrétienne, laquelle morale interdit explicitement ce genre de barbarie, qui ait pu produire de tels actes... Cherchez. Il n’y a pas de djihad en chrétienté, il y a le martyr qui se laisse mettre à mort, en pardonnant son bourreau.


    • Scual 23 mars 2012 09:17

      Oui, alors que bien sur c’est écrit noir sur blanc dans le coran de filmer pour balancer la vidéo sur internet pas vrai ? C’est dans quel verset déjà ? Et aussi c’est lequel, le verset ou on dit que c’est trop cool de tuer des gosses ?

      Et rappelez-moi, les chrétiens intégristes qui veulent chasser les musulmans de France par la force s’il le faut, c’est écrit où dans la bible qu’il faut faire ça ?

      De toute façon ce que vous dites est faux, les intégristes chrétiens massacrent au moins autant que les musulmans et même plus en réalité. Que ce soit à travers des conflits religieux comme à Mindanao ou à travers des guerres tout ce qu’il y a de plus officielles. La guerre mondiale que mène l’Amérique contre le monde musulman a attiré dans l’armée américaine une sacré quantité de ces nouveaux croisés.

      Mais bon on est pas là pour compter les morts. Une chose est sure : si ce n’est pas le même drapeau, c’est le même combat que mènent intégristes musulmans et chrétiens... et ils appartiennent tous à l’extrème-droite religieuse traditionaliste.


    • ffi ffi 23 mars 2012 09:43

      Ce n’est pas au nom du Christ que l’Amérique fait ses guerres.

      D’autre part, je parle de misère morale, ne mélangez pas tout.

      Vous ne pouvez pas comprendre le phénomène avec vos catégories, car celles-ci sont statiques.

      On sait depuis 800 ans (Saint Thomas d’Aquin, les péchés capitaux), que le crime est l’aboutissement d’une dynamique perverse. Dans un autre sujet (de Morice), il a été fait état d’un témoignage : Le tueur Toulousain avait invité un voisin à visionner sa collection de vidéos de meurtres au nom d’Allah. Manifestement ce garçon avait pour vice de regarder des exécutions sommaires. Toute personne normal trouverait cela horrible et aurait de la compassion pour la victime du meurtre. Mais, manifestement, lui-même voulait se mettre en condition pour n’en ressentir aucune. C’est ce qui l’a totalement déshumanisé. C’est ce qui a rendu facile son passage à l’acte.

      Si vous omettez la dynamique perverse, liée à la technique d’endoctrinement, vous ne pouvez rien n’y comprendre et vos rapprochement sont alors totalement bidons, permettez-moi de vous le dire.


  • ffi ffi 23 mars 2012 03:01

    Trop facile d’accuser la société dans son ensemble...
    Comment avoir un débat démocratique, sensé résoudre les problèmes, si on ne peut jamais rien désigner, de peur de « stigmatiser » ? Et, bien,... c’est impossible : le « débat démocratique » ne vise pas à résoudre des problèmes, mais à convaincre des électeurs.

    Le vivre ensemble, dites-vous ? Mais l’individualisme n’implique-t-il pas de vivre juxtaposé ?
    La laïcité n’est-elle pas la juxtaposition des religions ?

    Mais comment s’étonner alors du communautarisme, des dissensions qui en résultent ?

    Vous croyez sincèrement que les discours politiques peuvent avoir une influence sur des attachements pluri-millénaires ? Les gens agissent en vertu de ce qu’ils croient vrai, pas des discours des hommes politiques... Les hommes politiques, par leur orgueil démesuré, voudraient se croire indispensable et influents, mais la vérité est qu’ils ne sont que des gouttes d’eau dans l’océan de la société qui les entourent. Ils voudraient se faire passer pour des meneurs, quand, dans les faits, ils ne sont que des suiveurs qui courent derrière la dernière opinion à la mode.


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