jeudi 10 août 2017 - par VICTOR Ayoli

Donald. Kim. BOUM ????

L’intérêt de l’arme nucléaire réside dans le fait que c’est une assurance vie : celui qui la possède ne risque pas d’être attaqué, parce que, même s’il est plus faible que l’adversaire éventuel, il pourra, en représailles, infliger à celui-ci des pertes incommensurables. C’est le terrible « équilibre de la terreur ». Mais encore faut-il que cet équilibre repose sur des décisionnaires finaux sains d’esprit. Ce qui ne semble pas être le cas concernant tant le Donald que le Kim…

Obama a eu le courage d’aller affronter le regard des gens de Hiroshima. Son successeur, Trump, entre en compétition d’hyper konnerie avec Kim Jong je ne sais plus quoi, enfin Kim Féchié, l’autre taré de Corée du Nord. Pour aider ces deux docteurs Folamour à prendre conscience de ce à quoi ils risquent de plonger le monde, rappelons-leur ces minutes parmi les pires que l’Humanité ait connues.

Saluons au passage la chaîne Arte qui a diffusé un documentaire édifiant sur la véritable histoire de Hiroshima.

Il faisait un grand soleil ce matin-là sur Hiroshima. Yoko venait juste de prendre son service à l’hôpital Shima, en plein centre-ville. Ouvrant en grand les fenêtres du dortoir des contagieux, elle laissa aller un regard sur la ville puis, entendant un bruit d’avions, elle leva les yeux vers le gouffre du ciel. Un dernier regard… Alors, de la voûte azurée des cieux fondirent sur sa ville, en une explosion de mille soleils, les chevaux de l’apocalypse…

Dans le ciel radieux de ce 6 août 1945 autour de huit heures du matin, trois bombardiers américains B-29 Superfortress arrivaient sur la ville. « Enola Gay », « The great Artist » et « Necessary Evil ». Ils étaient partis vers 2 h 45 de l’île Tinian, occupée par les forces américaines, dans le Pacifique. Aux commandes du premier appareil, un solide gars de l’Illinois, Paul Tibbets, 40 ans. C’est lui qui avait baptisé son bombardier du nom de sa mère. Ça porte bonheur disait-il… Ça dépend pour qui. Dans sa soute : « Little Boy »… Un « petit garçon » ventru que le capitaine William Parsons arma précautionneusement dans l’heure suivant le décollage…

A 8 h 15, les trois appareils arrivèrent à la verticale de l’hôpital Shima, à un peu moins de 10 000 mètres d’altitude. Les équipages avaient chaussé des lunettes de précaution spéciales. Pour un dernier regard…

A 8 heures 16 minutes et 2 secondes, « Little Boy » était largué. Le « petit garçon » brillant fonça vers le sol. 43 secondes de chute puis des capteurs d’altitude et d’autres dispositifs automatiques déclenchèrent la mise à feu, à 580 mètres d’altitude.

Dans les premières microsecondes, l’énergie libérée par la réaction nucléaire se fit essentiellement sous forme de rayons γ et de neutrons. Ces rayonnements étant absorbés par l’air en quelques mètres, un dégagement de chaleur eut lieu, la température dépassant localement le million de degrés Celsius. Cet air surchauffé forma alors une "boule de feu" (masse sphérique de gaz incandescents) de quelques dizaines de mètres. Se comportant comme un corps noir, elle émit un rayonnement thermique intense, d’abord sous forme de rayons X. L’atmosphère étant peu transparente à ces derniers, ils furent réabsorbés en quelques mètres. Dans les millisecondes qui suivirent la boule de feu se dilata et se refroidit. Son rayonnement thermique « glissa » vers l’ultraviolet, la lumière visible et l’infrarouge. L’air étant transparent à ces longueurs d’onde, le rayonnement thermique put alors se propager à plusieurs dizaines de kilomètres. En quelques secondes, la boule de feu qui continuait de se refroidir atteignit son diamètre maximal — autour de 2,2 km en 10 secondes pour 1 Mt. Cette dilatation ayant lieu initialement à vitesse supersonique, elle généra une onde de choc suivie d’un effet de souffle. Par convection, la boule de feu s’éleva rapidement du fait de sa chaleur. En se refroidissant, elle cessa d’émettre de la lumière visible et donc cessa d’être incandescente. L’explosion généra d’énormes quantités de vapeur d’eau, de poussières et de débris qui se condensèrent, formant le sommet du sinistre champignon atomique. Il atteignit la stratosphère, à environ 20 km d’altitude et s’écrasa horizontalement sur quelque 35 km de diamètre…

Au sol, là où était quelques secondes plus tôt la ville de 350 000 habitants, de dessous une lourde dalle, un gros scorpion sortit, queue recourbée et dard tendu. Il avait résisté sans encombre à la Bombe, lui…

Ouais, dit la propagande des vainqueurs, mais le feu atomique a permis de terminer très vite la guerre avec les Japonais, évitant ainsi la perte d’un million de vies (sous-entendu « de soldats étasuniens »). Sauf que c’est loin d’être vrai.

- Le projet Manhattan lancé par le président Roosevlt en 1942, pour doter ls USA de l'arme nucléaire, faisait suite aux informations des services secrets américains et britanniques selon lesquelles Hitleret les savants nazis travaillaient à un projet identique depuis plusieurs années.

- L’Allemagne nazie capitulait le 8 mai 1945, alors qu’à Palo Alto (désert du Nevada), la dernière main et les derniers essais de Manhattan étaient encore en cours.

- Le pacte secret passé à Yalta, en février 1945, entre Staline et un Roosevelt pressé de voir capituler le Japon, prévoyait que 3 mois au plus après la capitulation allemande, l’Armée Rouge devrait retourner ses forces du front occidental et, au terme d’un transfert de plusieurs milliers de kilomètres, déclarer la guerre et attaquer le Japon. Ce qu’elle fit le 2 août.

- S’il est évident que les 2 bombes du 6 et du 10 août (Hiroshima et Nagasaki) n’ont pu que précipiter la capitulation, force est de reconnaître que, même sans les bombes, le Japon était déjà le dos au mur avec la hantise de Hiro Hito : l’entrée au Japon des troupes soviétiques et la chute de la dynastie impériale. La capitulation rapide devant les États-Unis était pour lui la seule issue, les mêmes États-Unis, craignant toute dérive communiste dans l’Empire du Soleil Levant, ayant fait le choix du maintien de la dynastie sur son trône donc d'absoudre de toute responsabilité le principal responsable de la guerre. Bonjour la justice...

- C’est à Potsdam (Allemagne), en pleine conférence interalliée (EU-GB-URSS) que le Président Truman donna l’ordre définitif de larguer « Little Boy » sur Hiroshima, abattant ainsi sur le tapis vert de la négociation avec Staline, au cœur de l’Allemagne vaincue, le joker de la suprématie militaire complète.

- La bombe de Nagasaki (au plutonium) était d’une autre technologie que celle de Hiroshima (à l’uranium enrichi). Il fallait donc l’essayer aussi, tant qu’à y être… Quelques centaines de milliers de civils grillés, bof ! C'est pour la science.

Les habitants de Hiroshima ont été sacrifiés avant tout pour impressionner un allié, l’URSS, et établir la suprématie militaire des USA. Ceux de Nagasaki l’ont été pour satisfaire quelques savants fous.

De tels agissements ont un nom : ce sont des crimes de guerre. Mais les crimes de guerre, c’est pour les vaincus, jamais pour les vainqueurs…

 

 

Photo X - Droits réservés.

 



14 réactions


  • Neo 10 août 2017 15:17

    Salut Victor !

    « 6 et du 10 août »

    6 et du 9 août ... Nagasaki le 9 août ...


    • Neo 10 août 2017 16:14

      Salut chti robot ! smiley

      Ce qu’il faut aussi avoir et se surtout se rappeler c’est que le 9 août c’est aussi le jour la saint Amour ... Alors si je te balançais une bombe ce jour-là elle ne te ferait aucun mal, Bien au contraire ... Il te tarderait vite l’année suivante ! Sinon t’aimes ramper Nono ? smiley


    • Neo 10 août 2017 16:58

      Shaw,

      Trinity et Morpheus ont encore du chemin à parcourir pour apprivoiser la stramoine et arriver à un niveau satisfaisant ! Puis le grade de lieutenant ne m’intéresse pas cher aspirant Shaw ! 

      Sinon, je ne vais pas me permettre de pourrir le fil de Victor ... Ok ! smiley


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 10 août 2017 17:17

    Bonjour,

    merci pour votre article, court mais clair.
    Dommage que ne l’ayez point émaillé de détails croustillants peu connus du public.

    En voici quelques uns.

    à Hiroshima, le rendement de la bombe a été médiocre, seul une faible partie de l’uranium a fissionné.
    La rusticité du dispositif en a fait une bombe sale ; mais comme l’explosion a eu lieu en altitude et que la boule de feu n’a pas touché le sol, la contamination primaire a été uniquement aérienne.


    • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 10 août 2017 17:35

      @roman_garev

      Derrière les détails techniques, il a des hommes, des enfants de salauds, qui s’en rendent compte d’ailleurs, mais évidemment trop tard :

      « à partir de maintenant, nous sommes tous des fils de pute » (Kenneth Bainbridge, lors de l’essai Trinity en 1945)


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 10 août 2017 17:26

    (suite)

    L’affaire de l’USS Indianapolis

    Le croiseur lourd USS Indianapolis a transporté des Etats-Unis à la base de Tinian des éléments vitaux des coeurs des deux bombes, du 16 au 26 juillet 1945 (sans escorte).

    Puis, c’est le retour (toujours sans escorte malgré les demandes du commandant), et le 30 juillet , le bateau est coulé par un sous-marin japonais, le i-58.

    Si l’USS Indianapolis avait été coulé à l’aller, l’Histoire aurait pris un autre tournant.

    .


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 10 août 2017 17:31

    Einstein n’a pas caché son regret d’avoir signé la lettre adressée au président Roosevelt en 1939.

    Cette lettre est à l’origine du projet Manhattan et de ce qui en découla.


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 10 août 2017 22:29

    Question :

    Avec seulement et uniquement 2 Kg de plomb, peut-on rééditer le bombardement d’Hiroshima ?


    • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 10 août 2017 22:39

      @ben_voyons_ !

      Réponse : oui.

      il suffit de lancer sur Hiroshima les 2 Kg de plomb à une vitesse égale à 5 % de la vitesse de la lumière ; à l’impact, l’énergie dégagée sera d’environ 20 Kt.

      Fascinant, non ?

      (cette hypothèse n’est évidement valable que dans le cas d’un environnement équivalent au vide spatial, sinon les 2 Kg de plomb à cette vitesse ne résistent pas au frottement dans l’atmosphère)


  • sweach 11 août 2017 13:23

    *entre en compétition d’hyper konnerie avec Kim Jong je ne sais plus quoi, enfin Kim Féchié, l’autre taré de Corée du Nord.*

    La guerre de Corée remonte aux année 50, le bilan a été un pays coupé en deux et un statue-co.

    Aujourd’hui la Corée du Nord se retrouve isolé du monde et visiblement ils souhaitent rester isolé. Le seul est unique moyen qu’ont les coréens du nord pour qu’on ne vienne pas les emmerder c’est d’avoir une armé et une force de frappe suffisante pour se défendre.

    Nous avons eu droit récemment à un reportage sur Poutine, qui avait le mérite de montrer une autre version du personnage, nous ne possédons pas d’équivalent pour Kim Jong il.

    Dans cette histoire c’est la corée du nord l’agressé et les états uni l’agresseur, qui a envoyé son armé au Liban, à Cuba, au Congo, en République dominicaine, au Vietnam, au Liban, en irak, en Somalie, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, etc ...

    C’est la Corée du nord qui fait des guerres et qui tue les autres peuples ?

    Moi Kim Jong il, je ne le connais pas et je pense qu’il sera presque impossible qu’on le connaisse vraiment, mais pour le coup je comprend qu’il cherche à résister aux américains.
    Il est très imprudent de juger quelqu’un sans le connaitre.

    Vous voulez qu’ils fassent quoi les coréens ? ils sont 55 fois moins nombreux que les chinois et leur territoire est environ 4 fois plus petit que l’Irak.

  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 19 août 2017 20:51

    Les stocks de gaz de combat des Etats-Unis avaient considérablement augmenté depuis le début des hostilités, aussi le Chemical Warfare Service, qui brûlait d’envie de les employer, profita-t-il de ce contexte favorable pour démontrer de manière très convaincante que l’utilisation massive d’agents toxiques dans des opérations de bombardement menées par des B-29 pourrait faire entre cinq et dix millions de victimes au Japon. Les chefs militaires et politiques américains se laissèrent convaincre et commencèrent à envisager très sérieusement un emploi stratégique de l’arme chimique qui, selon eux, aurait un effet décisif sur l’issue de la guerre. C’est alors que la bombe atomique fit son apparition et changea le cours des événements. Avec les conséquences que l’on sait...

    Daniel Riche et Patrick Binder, Les armes chimiques et biologiques, L’Archipel janvier 2011, pages 209-210.


    • Xenozoid 19 août 2017 20:54

      @ben_voyons_ !


      les armes biologique sont utilisées depuis l’antiquité

    • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 19 août 2017 21:15

      @Xenozoid

      Le texte cité fait référence aux gaz de combat, donc arme chimique.

      Attention à ne pas confondre arme chimique et arme biologique.

      Les développements d’armes chimiques sont modernes, principalement des gaz neurotoxiques :
      ypérite (gaz moutarde) utilisé pendant la première guerre mondiale, puis tabun, sarin, soman (les Allemands en avaient des stocks énormes, jamais utilisés), puis VX (version améliorée du sarin inventée par les Britanniques en 1952), puis bien d’autres saloperies du même acabit.


    • Xenozoid 19 août 2017 21:28

      @ben_voyons_ !


      le moyen de delivrance, change aussi

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