Elections : Le temps des basses manoeuvres
On met à toutes les sauces la statue du Commandeur… De Gaulle doit faire le ventilateur dans sa tombe ! Le fin du fin, maintenant, pour ceux qui se prétendent encore gaullistes, c’est de se rallier aux mânes des pétainistes ! Garaud (Marie-France… non, on peut barrer France), Boutin sortant de son bénitier et maintenant Dupont-Aignan…
Ces ralliements au parti de la rdoite la plus extrême salissent l’image de celui dont ils se prévalent. Dupont-Aignan avait pourtant su se donner une image, certes un peu ringarde, mais d’honnêteté intellectuelle : souveraineté nationale mais approche sociale gaullienne. En fait, il se révèle n'être qu’un arriviste, un collabo qui lèche les bottes cloutées de ceux qui ont toujours combattu De Gaulle. Il se comporte comme un petit boutiquier – il compte sur Le Pen pour renflouer les caisses de son mini-parti – doublé d’un m’as-tu-vu ridicule : premier ministre fictif. Il devrait rebaptiser sa boutique : « À plat ventre, la France ». C’est surtout un imbécile qui marque là son suicide politique. Parce que sa patronne ne sera pas élue et donc lui sera cocu mais marqué à jamais du sceau de l’infamie. Bon débarras.
De l'autre bord, Mélenchon tangente la déprime et joue les « gazelles pudiques »… À quoi il joue lui aussi ? La bande à Le Pen profite du flou artistique dans lequel il s’enferme pour venir draguer sans vergogne parmi ses sept millions d’électeurs ! Désolant…
Il faut comprendre sa grande désillusion. Il se voyait réellement au second tour. Et ce n’était pas illusoire, il s’en est fallu de 600 000 voix. C’est beaucoup, mais moins du dixième des électeurs qu’il a su mobiliser. Une semaine de campagne de plus et le siphonnage des voix de Hamon pouvait permettre cette qualification. Mais probablement pas la victoire finale car pour cela il lui aurait fallu se trouver face à Le Pen et donc éliminer Macron. Pas évident du tout. Alors pas de regret ami Jean-Luc ! Tu as fait une campagne formidable, tu as réveillé un peuple de gauche qu’on croyait disparu, tu as suscité l’enthousiasme de centaines de milliers de militants, ce qui n’était plus arrivé depuis longtemps, tu as rendu lumineux un avenir jusque-là désespérant. Pas de quoi faire la gueule, non ?
Réunir 20 % des électeurs sur un programme novateur, réellement de gauche, portant une transformation non seulement politique mais aussi écologique et économique, c’est un résultat formidable. C'est le levain d’une vraie et puissante force populaire apte à donner une dimension politique aux luttes sociales et écologiques. Une force qui, traduite dans les urnes aux législatives, peut être une force d’opposition efficace, capable de calmer les ardeurs ultralibérales supposées de Macron.
Une opposition qui sinon, avec la débandade tant du PS que du LR, sera laissée au F.Haine, hélas. Raison de plus pour que Mélenchon oublie sa déconvenue, se requinque et reparte, avec son enthousiasme communicatif dans une campagne législative triomphante.
Pour cela il lui faut reconquérir les voix des ouvriers que la décomposition du Parti Communiste a laissés partir chez Le Pen. Et là, on peut en vouloir au Parti Socialiste qui non seulement a précipité la chute du PC mais, par sa conversion « blairiste » à l’ultralibéralisme, a abandonné les classes laborieuses qui, par dépit plus que par choix, se sont laissées séduire par les sirènes douteuses du parti d'extrême droite…
Le succès de la France Insoumise propose enfin une alternative politique au Front national. L’espoir, il est là ! Et il n’est pas mince. Merci pour tout ça, ci-devant camarade Mélenchon ! Et remonte en selle : la France a encore besoin de ton enthousiasme, de ta fougue, de ta détermination, de tes idées.
Illustration : merci à Fluide glacial