samedi 10 novembre 2012 - par GHEDIA Aziz

Elections municipales algériennes vues par un blogueur

Il y a des jours où l’actualité nationale et internationale est tellement chargée et riche en évènements de toute sorte qu’il devient pratiquement très difficile au profane de l’écriture de l’aborder. En d’autres termes, on ne sait plus où donner de la tête. Je ne parle pas de ceux qui vivent de leurs plumes, de ceux dont la profession est d’informer les gens. Pour ces gens-là, pour les journalistes donc et les spécialistes de la communication, il est clair que chacun d’eux est versé dans un domaine bien précis et il ne lui est pas permis, par son « redac en chef », par exemple, de sortir des sentiers battus.

C’est ainsi qu’un critique de cinéma, par exemple, ne doit se cantonner qu’à son rôle de rendre compte des évènements cinématographiques auxquels il est convié, tel le festival de Cannes ou les journées cinématographiques de Carthage pour ne citer que ces exemples et ne prend pas le risque de se perdre dans les dédales de la politique. De la même façon, un journaliste spécialiste dans le domaine de l’économie ne fait que rapporter, avec des chiffres à l’appui, les tendances boursières ou ce que font les différents gouvernements des pays industrialisés (Etats-Unis et Europe)pour juguler la crise économique qui les frappe de plein fouet.

Je m’arrête à ces deux exemples.

Qu’en est-il d’un blogueur tel votre serviteur ?

Eh bien, la réponse ne tient qu’à quelques mots : il saute du coq à l’âne. Oui, l’expression vous fait peut-être sourire mais c’est une attitude qui rend bien compte de la latitude que l’on prend pour se mouvoir à l’aise entre l’évocation d’un ancien Nobel de la littérature, par exemple (un clin d’œil à mon ami Soufiane qui n’oublie pas, à chaque fois, de me rappeler le fait que j’ai déjà discouru sur Camus), et les évènements politiques qui se déroulent chez nous ou ailleurs. Vous l’aurez certainement deviné, par « chez nous », je fais, en fait, allusion à la campagne électorale pour les communales et les APW qui ne semble, jusqu’à l’heure actuelle, pas emballer grand monde. C’est tout à fait le contraire des législatives de mai 2012 durant lesquelles les algériens et les algériennes avaient l’impression d’assister à une grande kermesse pour ne pas dire une grande Zerda. Je disais donc qu’un blogueur est plus libre et n’a de compte à rendre qu’à sa seule conscience. De ce fait, je ne vois pas d’inconvénient à ce que, dans ce même papier, je puisse aussi bien parler de la campagne électorale actuelle, en Algérie, et évoquer en même temps le problème malien ou la réélection de Barak Obama pour un second mandat à la tête des States. Etes-vous d’accord avec moi ? Bien ! Alors commençons, si vous le voulez bien, par notre campagne électorale. Et que dire de celle-ci ? Terne !!! C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit pour qualifier cette campagne électorale que, hormis les candidats eux-mêmes et leurs chefs de partis, les foules boudent. Prenons l’exemple de la ville où j’habite. J’ai beau errer dans cette ville, de long en large, et à travers toutes les rues et ruelles crevassées et parsemées de « dos d’âne », rien, absolument rien n’indique que dans quelques jours les citoyens seront appelés aux urnes pour élire leurs… maires. Les points de suspension se justifient par l’anecdote suivante. Un adage populaire bien de chez, traduit en français, nous dit à peu près ceci : « si toi maire et moi maire, qui conduira les ânes ». Voilà peut-être pourquoi cette campagne, à la différence de la précédente, celle des législatives, ne draine pas beaucoup de monde et ne provoque aucun enthousiasme que ce soit dans les chaumières, ou les cafés maures où, pourtant, les discussions, entre jeunes ou vieux attablés à siroter le café ou le thé, ne portent que sur deux choses : le foot ou la politique ! Si on ne commente pas, à grands cris et avec des gestes parfois à la limite de l’obscène, la défaite de l’équipe locale de foot, c’est des dernières chamailleries entre responsables de partis politiques tels le FLN ou le RND qu’on cause. Nos cafés maures sont le baromètre de l’activité politique dans notre pays. Ces jours-ci, j’ai beau tendu l’oreille pour avoir juste un brin de ce qui s’y dit, rien. Absolument rien. C’est le calme plat. On dirait que les gens ont reçu comme consigne de ne rien dire, de se tenir dans une neutralité absolue… pour ne pas influencer le choix des électeurs. Peut-être.

Il y a bien une raison à cela.

Les algériens sont dégoutés de la politique par ce qu’ils se rendent de plus en plus compte que ce n’est pas les élections (législatives ou locales) qui vont apporter une amélioration certaine à leur train-train quotidien. Alors, ils s’en détournent. Tout simplement. Evidemment, en tant qu’hommes politiques ou aspirant à l’être, notre rôle est de les convaincre du contraire. Je reviens à l’adage que j’ai cité plus haut. Ne croyez surtout pas que par cette citation, j’ai voulu dévaloriser en quelque la fonction de Maire. Bien au contraire, le Maire a un très grand rôle à jouer dans sa communauté villageoise. Il est le premier responsable de celle-ci. De sa fonction, il ne tire pas beaucoup d’intérêts personnels, certes, étant d’abord mal rémunéré, mais il est toujours exposé au ras le bol de ses concitoyens et à l’épée de Damoclès de la justice en cas de défaillance dans la gestion des biens publics qui lui sont pourtant distribués au compte-gouttes. A ce propos, j’ai une petite anecdote. Au début des années 90, j’étais jeune chirurgien à l’hôpital Bouzidi Lakhadar de B.B.A. En accord avec le personnel médical et paramédical du service de chirurgie, je voulais procéder au changement du chef de bloc. J’avais alors proposé au directeur de l’hôpital un infirmier d’âge mur et qui jouissait d’une bonne réputation de sérieux er d’abnégation dans le travail. Le directeur le fit venir dans son bureau. Il ignorait tout de ce que je manigançais. Après le « salama aileikoum », il prit une chaise en face de nous (le directeur et moi). On le mit alors au parfum de ce que nous venions de décider. Il accepta sans rechigner d’autant plus qu’un logement de fonction au sein même de l’hôpital lui fut attribué. Mais, l’histoire ne s’arrête pas là. Le fin mot de l’histoire, c’est qu’au cours de la discussion, cet homme d’une bonté et d’une naïveté incroyable nous apprit qu’il était auparavant …maire d’un petit patelin à Bordj. Il se pliait en quatre pour satisfaire les citoyens dépendant de sa commune…avec les moyens du bord. Et à la fin de son mandat, il dut vendre le seul bien mobilier qu’il possédait (sa voiture) pour faire face à un….trou budgétaire dans les finances de son APC. Qui dit mieux ? C’est ce genre de maires et de responsables tout court que notre parti devrait chercher. A la loupe s’il le faut.



3 réactions


  • exocet exocet 10 novembre 2012 21:06

    Ou est-ce qu’elles ont eu lieu ces fameuses élections municipales Algériennes ?
    A Marseille, en Seine Saint Denis, à Venissieux ?


    • Constant danslayreur 11 novembre 2012 07:03

      Dans tout l’hexagonistan banane et si vous n’êtes pas Joyce demandez à Emile et une nuit Mourey qui se fera un plaisir de vous expliquer que nos ancêtres les gaulois celtes de l’Atlantide avaient pour habitude de les organiser de Stockholm à Tombouctou, c’est comme ça.

      Maintenant si vous ignorez carrément ce que sont des élections municipales, c’est une autre paire de branches il va falloir vous expliquer parce que ce n’est pas simple.

      Vous prenez au choix un bulletin (Fln ou islamiste exclusivement) ou alors un exocet (on n’est pas difficile) et vous vous le glissez délicatement dans l’urne en essayant d’éviter autant que faire se peut, les hémo et les roides, je dirais même plus aïe... là... A voté !

      Salam Hakim, il y a des élections qui se préparent smiley
      Baaahhh pas trop m’en vouloir Doc vive l’Algérie quand même ! smiley

       


  • GHEDIA Aziz GHEDIA Aziz 10 novembre 2012 21:38

    Ces éléctions n’ont pas encore eu lieu. C’est pour le 29 du mois courant.


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