samedi 1er juin 2013 - par emmanuel muller

FIL d’Information Libre

On a écrit les droit de l'homme, pas les interdits de l'homme. Pourquoi on n'utilise pas le même principe pour l'information ?

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Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
Les droits sont une bases simple et efficace d’énoncer un cadre.

Definir les interdit est d'une grande complexité, comme le prouve l'épaisseur des codes pénal, civil et autres, alors qu'à l'inverse définir des possibles, des droits, est d'une grande simplicité qui a permis de présenter des droits de l'homme et du citoyen de 1789 sur un seul tableau en deux colonnes.

Pourquoi ne pas s'attacher à définir l'information qui doit rester libre de circuler ?

 

Ca fait longtemps que je réfléchis sur ce thème, mais le documentaire difusé sur arte "une contre histoire de l'internet" a achevé de me convaincre d'en causer publiquement, pour me demander avec vous pourquoi on restreint ce sujet à l'Internet.

Vient alors en réponse une proposition simple pour généraliser la chose : Définir l'information libre.

On peut le dire de mille façons, mais la chose en revient toujours à considérer ce qui doit être autorisé, ou même plutôt ce qui ne doit pas être interdit.

Petit aparté pour les novices sur le sujet : Un couteau peut tuer, mais on n'interdit pas les couteaux pour autant, c'est tuer qu'on interdit, et autoriser les couteaux c'est pas militer pour le meurtre. Un stylot aussi peut tuer, bien planté dans la carotide, mais on n'interdit pas les stylots pour autant non plus. encore heureux. Les pédophiles agissent souvent dans des parcs, mais on n'interdit pas les parcs pour ça, aussi tarés soient les pédophilies qui ait pu y sévirent. On les punis, et on fait bien, mais être pour avoir un parc en bas de chez soi n'est pas considéré comme un acte pro pédophilie. Tout ça tombe sous le sens, mais pour l'information c'est pas aussi simple, et dans le cas d'internet le documentaire le prouve, les amalgames vont bon train.

Ai-je le droit de véhiculer un message dont je ne connais pas le contenu ? Globalement dans la vie en général. Oui, évidemment, votre facteur n'est pas responsable du contenu de vos lettres qu'il n'est pas tenu de lire pour éviter une éventuelle dérive de votre part. Peut-on alors l'affirmer ? Peut-on imaginer le droit de véhiculer de l'information sans que le contenu soit connu. Mieux, peut-on affirmer une possibilité pour l'information de circuler ?

Moi j'y crois, et j'ai appelé ça le FIL Information Libre (un accronyme recursif pour les initiés)

Il faudrait définir le FIL à partir de l'information et pas de son point de départ ou d'arrivée, et alors protéger le FIL. Par exemple dans des zones de conflits comme la syrie, avec une logique qui interdit de couper le FIL. Comme l'utilisation de gaz chimiques, couper le FIL à l'échelle d'un pays pourrait être interdit par la communauté internationnale.

 

D'où vient cette idée ?

Elle vient d'une perception du monde par une logique systèmique, mais permettez-moi de présenter ça avec un peu de distance et de subjectivité.

Je crois que l'an 2000, disons le siècle qui l'entoure, marque une des plus grandes transitions de toute l'histoire de l'humanité. Sa population va atteindre un plafond de près de 10 milliards d'individus, avant selon toute vraissemblance de baisser pour très longtemps. Dans le même temps cette population mondiale devient une boulle d'interconnexions instantannées et perpétuelles. Cette révolution d'un nouvel ordre est le résultat d'une conception nouvelle du monde, d'une perception par l'ensemble, d'un entendement des systèmes d'autorégulation, de feedback, qui est devenue science dans les années 50 : la systémique.

Un des protagoniste de cette émergence c'est notamment attaché à présenter exclusivement la chose circulante : l'information. Il s'agit d'une conception primaire de Norbert Wiener, qui s'est vite complexifiée en incluant les émetteurs et les récepteurs, mais pour ma part je veux en rester là, et je veux croire que c'est comme il le disait, ce qui dirige le monde, ce pourquoi il a nommé cette science cybernétique « du mot grec kubernetes, ou pilote, le même mot grec dont nous faisons en fin de compte notre mot gouverneur ».

C'est une grande révolution non seulement par les effets qu'elle a eu - puisque l'informatique et donc ce système humain instantanné et planétaire en découle - mais aussi par la conception même du monde qu'elle révèle : La pensée de l'ensemble sans passer par un point ou un autre.
Humainement on n'est pas habitués à penser comme ça, et c'est justement pour ça qu'on se retrouve régulièrement confrontés à ce qu'on apelle maintenant des crises systèmiques qu'on a été incapables de voir juqu'à être dedans ... jusqu'au cou. Mais affirmer la fonctionnement du système c'est déjà reprendre la main.

 

Quel intérêt ?

Se mettre d'accord.

On fait des raisonnements d'une infinie complexité qui englobent tous les tenants et les aboutissants sur des sujetshyper complexes, comme actuellement la Syrie qui emplit à juste titre les colonnes de l'information ici et ailleurs, mais on mélange intérêt personnel, collectif, d'un groupe, d'une moitié du monde, et interprétations subjectives multiples et varièes et sur des sources d'informations multiples et contradictoires. Comment trouver des repères là dedans ?

Une réponse peut être justement de définir l'information libre, circulante, qui doit le rester, c'est poser des bases simples et universelles, non brouillables, non embrouillables. Telle la conception première de la cybernétique, ce qui est circulant ne dépend pas de l'émetteur ou du récepteur qui sont considérés comme des boites noires.

Donc il ne peut pas être question de l'information de l'homme, du citoyen ou de quoi que ce soit, mais juste de l'information libre, du fil de cette information libre. Il n'est ni opposé, ni opposable aux lois qui concernent le citoyen, c'est juste un sujet autre. C'est la limite mais aussi la force de cette approche.

 

Sous quelle forme ?

Aucune idée.

Petition, texte à rédiger et à faire porter par les élus, comme le fait candidat.fr avec les logiciels libres, partir d'en haut, d'en bas, de partout, du net, ou du journalisme, peu importe au fond.

Le documentaire sur la contre histoire de l'internet montre qu'un texte qui affirme les droits d'internet c'est répandu comme une trainée de poudre en une nuit. Si le besoin existe, la chose inspire et se répand.

Je crois que le besoin existe (les liens ci-dessous le prouvent il me semble) mais je ne sais pas si j'ai bien exprimé la réponse que je propose, alors si vous me comprennez mais que vous trouvez l'article mal fait n'hésitez pas à le reprendre et à le modifier, Je mets cet article sous licences GFDL et CC-BY-SA.

 

Voir aussi :

Une déclaration des libertés sur internet lancée par les grandes signatures du Web

La déclaration des droits de l'internaute par le partis pirate

Une déclaration des droits de l'homme sur internet par des intellectuels chinois

Une autre déclaration des droits de l'internaute par deux parlementaires américains

La déclaration des droits des utilisateurs du web social

Déclaration des droits de l'home numérique (commentaire et liens)

La déclaration des droits fondamentaux numérique (par l'UDI) et une présentation commentée hors du partis

et

Neutralité du réseau et neutralité du net par

La quadrature

Le monde

ZDnet

Slate.fr

expliqué sur Rue89

etc...



2 réactions


  • gogoRat gogoRat 29 mai 2017 14:04

    D’abord, n’oublions pas et ne négligeons pas nos classiques !

    Si, quand le peuple suffisamment informé délibère,
     les Citoyens n’avoient aucune communication entre eux,
    du grand nombre de petites différences résulteroit toujours la volonté générale,
     et la délibération seroit toujours bonne.
    Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépends de la grande,
     la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres,
     et particulière par rapport à l’Etat ;
    on peut dire alors qu’il n’y a plus autant de votants que d’hommes, mais seulement autant que d’associations.
     
     Les différences deviennent moins nombreuses & donnent un résultat moins général.
     
    Enfin quand une de ces associations est si grande qu’elle l’emporte sur toutes les autres, vous n’avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ;
    alors il n’y a plus de volonté générale, & l’avis qui l’emporte n’est qu’un avis particulier.
     Il importe donc pour avoir bien l’énoncé de la volonté générale qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’Etat & que chaque Citoyen n’opine que d’après lui.’

     
      
      
     L’éclairage de notre actualité, par ce texte datant des ’Lumières’ (cf ’Du contrat social - de JJ Rousseau) nous montre que le prétendu dépassement des ’brigues’ (partis : associations partielles) par celles et ceux qui nous intiment de ’marcher’ n’est en fait qu’une mise au pas de toutes les autres associations par une seule : une différence unique : un avis fort particulier !
      

     Partant, je ne vois mal quelle différence conceptuelle pourrait sous-entendre la substitution de ’parties’ à des partis. Il me semble par contre beaucoup plus parlant, et plus clair de vouloir remplacer le paradigme de ’représentants incarnant le peuple’ de ’programmes politiques’ ayant ’en même temps’ un avis sur tout (et n’importe quoi) et le prétendu choix par chaque citoyen d’une ’famille’ d’un ’papa’ ou d’une ’maman’ du peuple ... par une approche mature distinguant chaque sujet politique, chaque proposition citoyenne, chaque doléance citoyenne .
     Le débat citoyen gagnerait à se focaliser sur des idées, des options, des propositions et choix citoyens circonstanciés plutôt que sur des plans sur la comète prétendant évaluer des personnalités ou la prétention alimentée par ’une différence particulière’ à ’représenter’ l’ensemble de ses frères !
      
      
     Rappelons que ce qui donne à la technique du scrutin un potentiel atout théorique pour réaliser un choix pertinent, c’est le théorème du jury de Condorcet ... qui illustre bien la pertinence de faire intervenir, au moment du choix, la plus grande multitude possible de différences.
     ( En gros, plus il y a de jurés, votant sans se concerter, et avec une chance raisonnable (>= 0.5) de ne pas se tromper individuellement, plus le jury a de chance de désigner par son vote la réponse vraie, à supposer que cette réponse vraie existe )
     
     N’est-il pas déjà souvent plus que délicat de se figurer qu’il existe une réponse plus pertinente que les autres dans bien des débats pourtant bien délimités et circonstanciés ? Comment, alors, se figurer qu’il puisse être plus pertinent de croire à une possible réponse juste concernant le choix d’une personne en devenir, ou de tout un ’programme électoral’.
     
     Est-ce qu’en démocratie un élu peut avoir plus de prétention que de se contenter du rôle d’arbitrage voulu par notre actuelle Constitution pour notre président de la République.
     Voir alors la proposition de cahiers de doléances évoquée dans mon ’profil’ ...
     


  • emmanuel muller emmanuel muller 30 mai 2017 08:46

    L’allusion a en marche est drôle, car l’article date du 1er juin 2013

     smiley

    Vous avez copié collé de la réponse publié ici :
    http://www.agoravox.fr/commentaire4925545

    Vous m’attribuez donc une place dans vos schéma de pensé, celui de votre profil, indépendamment de mes propos.

    C’est dommage, car ces deux articles sont sur deux thématiques autres que les votre, connexes mais distinctes, et en aucun cas opposable.

    C’est d’autres réponses intellectuelles sur les même thématiques et vous n’y répondez pas, non, à la place vous répondez à la position que vous m’attribuez dans les votre.


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