Fillon : la pire des mises en scène...
Un suspense intense, hier, en matinée : on annonce que François Fillon annule sa visite au salon de l'Agriculture, et va faire une déclaration, en milieu de journée, on s'attend à un coup de théâtre : peut-être un renoncement, peut-être une prise de conscience ?
Les rumeurs les plus folles ont circulé : qu'allait-il se passer ?
L'ancien premier ministre se fait attendre : son intervention était prévue à midi, finalement, il apparaît un peu plus tard...
François Fillon annonce qu'il sera convoqué le 15 mars par les juges d'instruction afin d'être mis en examen.
Et voilà qu'il récidive : il se présente comme une victime, victime d'un "assassinat politique", il dénonce les juges, une forme d'acharnement contre lui.
Mais les faits sont, malgré tout, accablants : soupçons d'emplois fictifs, conflits d'intérêt dans la société de conseils que dirige François Fillon....
Cette mise en scène, avec une déclaration qui ne change rien à la détermination du candidat, cette orchestration sont du plus mauvais effet.
D'aucuns disent que Fillon s'est suicidé : il semble ne pas avoir pris la mesure de ce qui lui est reproché.
Le déni, le refus de voir la réalité des faits font que François Fillon n'est plus crédible.
Tout autour c'est la débandade : Bruno Lemaire annonce sa démission de ses fonctions de représentant pour les affaires européennes et internationales de la campagne du candidat Les Républicains, l'UDI suspend sa participation à la campagne de François Fillon.
Les défections ne font que commencer et on peut s'attendre à une cascade de désengagements.
Le climat devient délétère : depuis quelques jours, Fillon a été poussé à l'abandon et au renoncement.
Mais, Fillon s'incruste, il persiste et signe dans sa volonté d'aller jusqu'au bout de sa candidature, malgré les accusations qui pèsent contre lui.
"Je ne reconnais pas les faits", affirme François Fillon.
Manifestement, coupé du monde réel, il n'a pas pris conscience qu'il a profité d'un système périmé, et qu'il en a même largement abusé.
Il avait, dans un premier temps, avoué avoir commis une faute, en employant des membres de sa famille, mais il semble être désormais dans le déni total.
Certains envisagent le report de l'élection présidentielle, pour trouver un autre candidat plus "présentable"
François Fillon, lui, reste sur sa position, mais il risque de se retrouver de plus en plus isolé.
Une leçon à tirer de cette campagne électorale inédite : le système des primaires conduit au pire. Ainsi, François Fillon qui a obtenu une sorte de légitimité de la part des électeurs de la primaire, refuse de renoncer alors qu'il est impliqué dans des affaires qui ternissent son image.
Une voie royale s'ouvre, désormais, pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/03/fillon-la-pire-des-mises-en-scene.html