samedi 6 mai 2017 - par lephénix

Fin de partie

"Civilisation" et société de souffrance généralisée

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Et si « l’illusion de civilisation pour l’une des causes premières des malheurs du monde » ? Le philosophe François de Bernard déplore le déploiement sans limites de la machine à impenser et la machine à dénégation, mises au point par un « animal étrange qui réalise la performance de détruire avec méthode et détermination les conditions de sa vie propre, en même temps que celle de tous les vivants »…

 

La civilisation reposerait-elle sur une imposture fondamentale ? Le philosophe François de Bernard, président-fondateur du Groupe d'études et de recherches sur les mondialisations (GERM), estime que « la clé de voûte de cette cathédrale où nous sommes emmurés ans en un grand élan suicidaire collectif, c’est la plus que bimillénaire fable de la « civilisation ou la barbarie », instrumentalisée avec perversité par tous les despotes de l’Histoire ». 

Plus précisément, il propose d’affronter la « barbarie intrinsèque à toute « civilisation », la « capacité de destruction incontrôlable du discours de la civilisation » ainsi que sa « traduction politique et militaire », histoire de mieux désarmer cette mécanique d’inhumanité qui détraque la marche du monde en sens inverse de sa nature profonde…

 

La peste ET le choléra…

Car, « en dépit de la paix factice qui nous baigne de ses douces illusions, la guerre est redevenue notre élément » - et dicte sa loi à tout le reste, de l’économique au politique, au religieux, au social et à la santé, etc.

Justement, s’agissant de guerre des religions (bilatérales ou multilatérales), le « néolibéralisme » a codifié le monde en trois décennies selon son catéchisme. Et voilà le « digitalisme » qui « prend le pas sur l’ensemble du réel des sociétés présentes, jusqu’à en modifier la texture, le sens, la valeur, l’épaisseur, la couleur, et, pourrait-on dire, le code source lui-même » - pour arriver à une « République numérique »… Mais qui prend la mesure de l’ampleur des combinaisons guerrières engagées ? A commencer par la guerre civile résultant de la divergence de plus en plus flagrante entre sociétés civiles et Etats ? Pour l’auteur, « les ferments de la guerre civile et de la guerre des religions ont été réactivés lors des deux dernières décennies »… Et « quand les bonnes volontés à la recherche de concessions, de pactes et de nouveaux contrats semblent définitivement épuisées, que reste-t-il donc comme options disponibles ? Si ce n’est la peste et le choléra ? »

Ainsi, « notre monde se trouve dévasté de l’extérieur comme de l’intérieur ». S’il a survécu à deux guerres mondiales, il n’en accumule pas moins les couches de destruction : « le biotope où se déployés les conflits de ce siècle en est parvenu à un état de quasi-extinction de la vie même, de la biocenose qu’il était supposé porter et préserver ». Et s’il fallait renommer « thanatope » ce lieu « où s’administre méthodiquement la mort, où on l’a infligée de toutes les façons possibles au vivant sous toutes ses formes » ?

 Les deux dernières guerres mondiales, « additionnées au tribut des révolutions industrielles », ont généré de l’irréversible, non seulement en termes de destructions (faune, flore, aquifères, paysages, etc.) mais aussi de « consommations aberrantes d’énergies, de ressources naturelles, d’air et d’eau pures »…

Ainsi, « tout a été fait depuis sept décennies pour continuer d’épuiser l’un après l’autre les sanctuaires de la vie, pour la plupart à une cadence infernale et sans rémission possible » - jusqu’à l’atmosphère devenue « piège à poison »… Et « la fabrication des nouveaux armements contribue à détourner des ressources financières et énergies humaines de ce qui aurait dû être leur participation au combat écologique »…

Une irrépressible pulsion de mort « portée au stade de l’industrialisation » menacerait-elle l’ensemble du vivant à l’échelle planétaire ? N’y aurait-il « rien d’autre à attendre que la disparition de l’espèce par sa désintégration désormais programmée » ?

 

Une société de souffrance généralisée

 Le mouvement de privatisation contemporain qui « transgresse les justifications économiques, financières, politiques, des privatisations antérieures, semble avoir pris une consistance anthropologique ». Fonctionnant avec la marchandisation systématique, il fait du Privé « la nouvelle figure du Bien » - et du Public « la dernière représentation du Mal »…

Ainsi, les processus de privatisation apparaissent comme « des machines performantes de promotion d’un individualisme forcené revendiquant une absolue liberté, une irresponsabilité libérée de toutes contraintes et, en particulier de tout respect à l’égard de ce que l’on désignait encore naguère comme intérêt public ou général ». Ce qui se traduit par une aggravation des dévastations constatées – jusqu’à devenir un problème de santé publique.

La machine infernale à marchandiser ne peut plus s’arrêter, exigeant sans cesse l’appropriation de nouveaux objets, se nourrissant de leur combustion pour maintenir le « taux de profit de l’économie spéculative » - jusqu’à « l’extinction totale des ressources disponibles de la planète ».

L’homme étant un « inventeur génial de souffrance », l’horizon de celle-ci n’en finit pas de s’élargir – cela est perceptible déjà avec la cancérogénisation avancée de la société et l’épidémie de suicides constatée : « la société de surveillance généralisée est aussi société de souffrance généralisée »…

Une évolution de fond depuis trois décennies qui sont, selon le philosophe, de la « responsabilité directe du politique » : « Le politique prétend instaurer la « compétitivité » et en faire l’objet d’un « pacte ». (…) La compétitivité c’est seulement générer plus de profits avec moins de travail humain et plus de post-citoyens. On voit mal avec qui le pacte pourrait être conclu… si ce n’est avec le Diable ? (…) Pourquoi faut-il sans cesse que les responsables politiques communiquent sur le néant et, partant, qu’ils communiquent le néant lui-même à tout la société, qui n’avait pas besoin de cela ? »

De quoi le mot d’ordre « civilisation ! » est-il le masque, si ce n’est de cet « appétit sans bornes de domination et de domestication de l’humain et de tout le vivant » traduit par un « pacte » entre certains « groupes d’intérêt » ? Pour François de Bernard, « ce qui domine, ce sont toujours des intérêts privés et financiers majeurs subjuguant tous les autres ». Si l’illusion n’a plus guère d’avenir, sa fin ne sera pas décevante…

Que faire, si ce n’est « bienveiller », en opposition au « surveiller » érigé en norme et « solution » ? Parce que « nous en en manquons cruellement comme de l’air et de l’eau pure », le philosophe propose de « forger du bienveiller dans tous les compartiments de la vie publique et privée » - « du bienveiller républicain » plutôt que du « surveiller despotique » et sans limites…

Ce qui suppose un changement radical des rapports non seulement des hommes entre eux mais aussi avec l’éco-système planétaire – quelque chose comme un soudain appel d’être par marée basse ou un désentravement du langage en puissance de libération contre ce qui tire le vivant vers sa réification, sa mise en données ou en brevets… Le mouvement algorithmique sur lequel se règle la déshumanisation progressive du monde est-il réversible ? L’insoutenable et l’inexorable peuvent-ils être déjoués, dans l’empire des nombres, par… une onde d’imprévisible… avant l’irréparable ?

 

François de Bernard, Pour en finir avec « la civilisation » - un mythe barbare, éditions Yves Michel, 150 p., 12 €



19 réactions


  • L'enfoiré L’enfoiré 6 mai 2017 09:59

    @Phénix,


     Cela m’a bien plu votre billet.
     Vous n’aurez pas une foule de commentaires au sujet de l’événement de demain.
     J’an ai un peu marre de lire des billets sur les élections françaises.
     Comme mon billet de ce matin correspond et qu’il contient un peu d’humour de chez nous pour vous donner du courage, je vous l’envoie « Un coup de barre ’phygital’ et ça repart’ »
    Cordialement 

    • Francis, agnotologue JL 6 mai 2017 10:09

      @L’enfoiré
       

      ’’J’En ai un peu marre de lire des billets sur les élections françaises.’’
       
       Et pourtant, vous y mettez votre grain de sel. Je devrais dire, poil à gratter. En témoigne cette question que je vous ai posée , ainsi qu’une mise au point qui appelle une réponse attendue, au sujet de votre amalgaame foireux des partis de gauche avec le nazisme.
       
      Pour éviter les allers et retours intempestifs, je copie-colle ici :
       
      L’enfoiré, est-ce que vous avez écouté la vidéo de paul Jorion que vous nous avez signalée en lien ? Si oui, j’ai des doutes quant à votre compréhension.
       
      En effet, sauf erreur de ma part, vous suggérez ici à Taverne, que l’on reconnait le national socialisme à ce qu’il serait anticapitaliste.’’
       
      Dans la vidéo que vous nous proposez, et si j’ai bien compris, Paul Jorion démontre que le nazisme, s’il a été anticapitaliste avant 1931/1933 - ce qui expliquerait la connivence avec les partis de gauche, y compris le PCF - ne l’était plus après cette époque, sous la pression des industriels allemands sans lesquels il n’aurait été qu’un trublion.
       
       Et Päul Jorion enfonce le clou en révélant que ceux qui ont fait courir cette légende du nazisme anticapitaliste sont les deux chantres de l’ultra libéralisme, Ludwig von Mises Mises et Friedrich von Hayek .
       
      Faisant ainsi d’une pierre deux coups : discréditer les gauches, et laver l’ultralibéralisme de ses affinités communes avec le nazisme.

    • L'enfoiré L’enfoiré 6 mai 2017 10:26

      Salut JL,


       Si j’y mets un grain de sel, c’est aussi pour y ajouter du poivre et du sucre.
       Tous les ingrédients de cuisine y sont pour donner du goût si vous ne le remarquez pas.
       Désolé mais je ne suis pas toujours ce qui est dit à la suite des commentaires.
       Je n’ai pas uniquement cela à faire.
       Les amalgames foireux sont légions aujourd’hui.
       J’ai donné le lien de Jorion parce que je le regarde le vendredi, 
       Une référence comme un autre à l’état brut que je n’ai pas chercher à commenter.
       Je ne prends pas cette responsabilité dans ces dires puisque ce n’est pas moi qui l’ai dit.
       C’est chez lui, sur son blog que je vous invite à aller répondre.
       Il y a un an, je l’ai rencontré physiquement à la suite d’une de ses interventions et j’ai commenté ce qui avait été dit. 
       Figurez-vous que l’enfoiré sur son blog est personna non grata.
       Lui est plutôt Cassandre, moi plus progressif.
       Mais cela c’est une question de personnalité.
       Vous tirez peut-être une conclusion qui n’était pas la sienne.
       Je ne joue pas les intermédiaires.
       Si vous me commentez sur mon blog, je vous répondrai.
       Sur cette antenne, je ne publie plus depuis longtemps.
      Bien à vous
       

    • Francis, agnotologue JL 6 mai 2017 10:29

      @L’enfoiré

       je déteste les bottages en touche à la suite d’un dépôt de crotte.

    • Alren Alren 6 mai 2017 18:27

      @JL

      La parti d’Adolf Hitler n’a jamais été anticapitaliste.

      Envoyé pour espionner au profit de militaires d’extrême-droite, le minuscule Parti ouvrier allemand, il découvre que celui-ci tout « ouvrier » qu’il se prétende n’a jamais remis en cause la société allemande « profonde », société très hiérarchique, aristocratique, capitaliste, religieuse, avec tout en haut les officiers de la noblesse prussienne et tout en bas ... les ouvriers.

      Le parti « ouvrier » allemand est hyper-nationaliste (il faut une guerre de revanche contre la France et l’écrasement de l’URSS) et antisémite (les Juifs tenaient le poignard qui a frappé l’Allemagne victorieuse en 1918 pour la contraindre à l’armistice).

      En transformant ce parti dont il a pris le commandement du fait de ses talents d’orateur vulgaire, Hitler le transforme en "parti national-socialiste des travailleurs allemands", et dote son étendard d’un fond rouge (et d’un symbole solaire de l’Inde, la croix gammée, symbole de force et de jeunesse, avec les noir et blanc traditionnels des armes héraldiques allemandes ) pour mieux duper les ouvriers de gauche très nombreux dans les années vingt.

      Bien sûr les gouvernements de droite, la police, l’armée, les grands patrons, savent très vite que ce drapeau rouge et cette appellation de « socialiste » est un trompe-couillon et que les SA agissent « dans le bon sens ».


    • Francis, agnotologue JL 6 mai 2017 22:31

      @Alren
       

       vous fatiguez pas, le terrain est miné : ceux qui se sentaient et se sentent morveux dans cette l’ont depuis longtemps rendu impraticable.

  • lephénix lephénix 6 mai 2017 11:12

    @L’enfoiré

    excellent choix de citations - luchini ce matin sur fr.cult. à propos de son spectacle sur ’l’argent« - et fil plaisant à suivre, pas le fil d’or d’une solution phynancière, certes - si ce n’est en suivant celui de la philosophie, de l’humour ou de la poésie...

    quand une »civilisation« se retrouve la tête en bas sur le fil de qqch qui n’existe pas, d’une abstraction fondamentale qui cristallise juste notre temps de vie, on ne peut que sentir venir... ce qui ne sera pas décevant... la seule réalité tangible, ce sont les personnes qui utilisent cette abstraction monétaire, qui se gavent de signes monétaire - et à qui on persiste à refuser l’accès à une existence digne : »l’argent roule pour le plaisir, l’argent se refuse« (peguy)...

    quel que soit le »résultat des urnes"... les bourses en lévitation mardi ? et encore moins qu’on laissera à ceux dont la vie est d’ores et déjà sacrifiée ? sursis ou accélération ? jusqu’à la suppression du cash ?


    • L'enfoiré L’enfoiré 6 mai 2017 15:27

      @lephénix 


      « Suppression du cash »
      En fait, c’est ce qui se passe.
      Il devient virtuel. Ce ne sont plus que des transactions.
      Les Bourses n’en voient plus la couleur, ne savent même plus l’ampleur ce qu’elles manipulent de
      ce que ces transactions représentent dans la vraie vie terre à terre, des efforts qu’il a fallu pour que le capital de départ nécessite avant de fructifier.. ...

    • Alren Alren 6 mai 2017 18:46

      @lephénix

      Parler de civilisation « bimillénaire » comme s’il y avait continuité entre l’Empire romain ( ? et pourquoi pas avant, pourquoi ne pas aller jusqu’au néolithique ?) et aujourd’hui, comme s’il n’y avait eu aucun bouleversements, telle la suppression de l’esclavage, la victoire de la liberté de penser contre l’oppression relieuse, la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, l’apparition des machines et de l’informatique, de l’internet, de découvertes scientifiques, médicales, c’est une fumisterie  !

      La crise que nous connaissons actuellement en France est superficielle. Jamais le pays n’a autant produit de richesses, jamais le niveau de connaissances et de formation n’a été aussi grand.

      Nous ne sommes pas menacés par une démographie galopante et la position géographique de la France sur le globe, peut laisser augurer que le changement climatique sera moins catastrophique chez nous qu’ailleurs, car nous aurons les moyens intellectuels, techniques et financiers d’y faire face.

      Non, ce qui est en crise chez nous, mais définitivement, c’est le capitalisme qui poursuit sa fuite en avant devant la baisse tendancielle inexorable du taux de profit par une taxation privée toujours plus grande du travail, le sous-investissement, l’assèchement du circuit économique réel.

      Il aurait suffi que JLM soit élu pour que la situation soit facilement redressée. la deuxième et dernière chance du peuple français est de voter France Insoumise aux législatives.


  • lephénix lephénix 6 mai 2017 15:40

    @L’enfoiré

    effectivement 95% des transactions sont virtuelles mais 5% encore se font en cash comme sur les marchés aux puces, chez le commerçant de proximité, etc

    l’extension du domaine du virtuel n’est que trop prévisible jusqu’à avaler ces 5% et jusqu’au pilotage algorithmique de nos existences, donc la « gestion optimisée » de tous les aspects du réel..


  • pallas 6 mai 2017 16:28
    lephénix

    N’est ce pas interessant, nous rentrons en guerre civil.

    Dans la réalité, simplement vadrouillé en France, il n’y a rien, pas de liens sociale, des bidons villes éparses, nombreuses, comme une ère de chaos généralisé, dont il n’y a que le néant de la pensée.

    Avec des zones de non droits, riches, pauvres, ethniques, religieuses aussi, j’ai put le constater, passant d’un quartier à un autre, comme une frontière invisible, avec des gardes dans chaque camps, surveillants, limite il faut que je montre mes papiers et justifiant ma présence, surtout dans les ghettos de riches je dois dire.

    Il suffit de ce balader en banlieue parisienne, la situation est surréaliste.

    La France en vérité n’existe plus.

    Un peut comme un monde post apocalyptique, alors qu’il n’y a pas eu de guerre.

    Ce genre de choses, montre la guerre civil qui arrive, cela commence toujours ainsi.

    La civilisation n’existe plus, car il suffit que d’une seule étincelle, genre coupure de courant, ou panne d’eau, un fait divers quelconque embrasant une cité.

    Les nations étrangères frontaliers, Grande Bretagne, Allemagne, Suisse, sont au courant.

    Salut


  • lephénix lephénix 6 mai 2017 20:52

    @Pallas

    nous aimerions tous nous complaire dans le déni de réalité (« encore un instant m’sieur le bourreau »...) et l’illusion mais le mouvement des lignes de front est perceptible dans les villes, la zone de confort se réduit en peau de chagrin avec l’extension des zones de non droit et la pénurie organisée par les profiteurs de la rareté, les nérons en embuscade pour craquer l’allumette, etc


    • pallas 6 mai 2017 21:36

      Je crains fort que de temps il n’y en a pas.

      La réalité est celle ci. De requête ça n’existe pas.

      J’en suis désolé.


  • lephénix lephénix 6 mai 2017 21:01

    @Alren

    c’est bien de cela qu’il s’agit : « la baisse tendancielle des taux de profit » d’un système qui se mord la queue... le moteur humain s’essouffle dans une surabondance de futilités, les rentiers organisent la pénurie sur les besoins essentiels pour tirer leur rente de la rareté et de l’essentiel dont ils dépossèdent l’espèce, le train fou des privatisations roule à tombeau ouvert et l’anomie a gagné les « consciences »... dans ce contexte, que peuvent valoir une idée, une espérance, un rêve collectif, une résistance, un sursaut de conscience ? l’avenir dépend de ce qu’on ne peut pas encore mettre en chiffres et en données...


  • izarn izarn 7 mai 2017 01:44

    La civilisation c’est quand meme les énormes moyens techniques que nous avons et qui devraient agrementer notre vie...
    Aprés que les politicards dans les démocraties soient aussi andouilles, crapuleux et menteurs que les dictateurs....
    Je suis d’accord pour constater que ces gens ne font pas partie de la civilisation.
    Quand j’étais jeune, je me demandais : Mais à quoi servent ces gens, ces technocrates ?
    Pourquoi ces gens veulent toujours construire des pyramides du pouvoir ? Avec toujours un gros con au sommet ? Empereur, dictateur, président ?
    Pourquoi il faut voter entre des gros cons qu’on nous refile et qu’on doit prendre au sérieux par journalopes interposés ?
    Société du spectacle. La science transformée en marchandise. Ce sont ceux qui maitrisent les échanges qui ont le pouvoir : Pas ceux qui créent et qui travaillent pour la civilisation...
    Ceux qui maitrisent les échanges : Sortes de parasites prédateurs prétentieux et incultes. Rois de la spéculation, qui est du vol vis à vis de celui qui te vends, et vis à vis de celui qui t’achète....
    Cette espèce de mentalité, issue d’une bande de brigands, est en effet d’origine millénaire.
    Des bons à rien, des médiocres, au cerveau peu créatifs et donc peu travailleurs.
    Ce sont ces enculés hélas, qui dominent le monde....
    Mais on peut aussi croiser les bras. Mais ils ont la police, car ce sont des brigands, et les brigands utilisent des armes...


  • babelouest babelouest 7 mai 2017 07:28

    A mon avis, la civilisation et le profit sont antinomiques. D’ailleurs la pseudo-civilisation anglo-saxonne n’est qu’on chaos organisé, et bien caché par la propagande.

    Actuellement, ce qu’on peut appeler la civilisation « à l’européenne » est méthodiquement détruite pour en extraire stupidement toujours plus de profit. Les langues sont la risée de ceux, « modernes », qui utilisent un jargon vaguement proche de l’anglais mais formé essentiellement de « montages de mots » inventés pour l’occasion.

    La civilisation ? On attribue à Baldur von Schirach cette phrase « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver ». Mais d’autres l’ont appliquée sans le dire. Et la « civilisation de Hollywood » n’est qu’un conglomérat « de bruit et de fureur » destiné à écraser les velléités culturelles actuelles, depuis déjà bien plus de cinquante ans. Les « formes d’art modernes » sont semble-t-il volontairement laides, pendant que ce que font toujours les artistes d’aujourd’hui n’a plus droit de cité, paradoxalement, que dans des maisons pour tous de villages. Pour les décideurs obnubilés par le profit, la civilisation y compris dans l’art de la table, la politesse, les rapports sociaux harmonieux et naturels sont à bannir au profit du conflit. C’est grave, non ?


  • lephénix lephénix 7 mai 2017 10:40

    @babelouest

    on ne peut qu’être affligés par la médiocrité et la vacuité des « intérêts » qui saccagent et sacrifient notre patrimoine écologique culturel et social commun...

    nous sommes confrontés jour après jour à toujours plus d’insoutenable (des milliers de vies saccagées, sacrifiées à bas bruit) et nous savons qu’il faudra bien passer d’une « économie de croissance » à une « économie de la soutenabilité », libérée de l’aveuglement et la fuite en avant productiviste (« produire » toujours plus, pour qui, pour quoi ?) comme il faudra bien nous libérer d’une logique de pénurie entretenue (la peur de manquer donc acceptation de la « compétition »...) pour cultiver l’essentiel, le fertile, la coopération : « ce qui se vit ne se vend pas »...


  • lephénix lephénix 7 mai 2017 10:50

    @izarn

    c’est bien ce qui interpelle le philosophe : « l’homme est un animal étrange qui détruit les conditions de sa vie. Il réalise la performance de détruire avec méthode et détermination les conditions de sa vie propre en même temps que celle de tous les vivants »..

    on aurait pu croire que la « civilisation » a été conçue pour augmenter les chances de survie, donc de coopération et de synergies mais voilà cette pulsion de mort portée au stade de l’industrialisation dans la désintégration de tous les repères, de toutes les valeurs et de tous les espoirs d’une vie meilleure, sur fond de cancérogénisation de nos sociétés et de suicide collectif : nous allons bien de l’avant, « tous ensemble », vers l’abîme...

    entre surveillance et souffrance généralisées et bienveillance, il faut choisir..


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