samedi 26 novembre 2016 - par Coeur de la Beauce

François Fillon, l’école vue du café du commerce à la sauce Margaret Thatcher

François Fillon a été ministre de l'éducation nationale (en 2004). Peu de gens s'en souviennent, car il n'aura pas marqué cette noble institution par sa présence. Concrètement, on lui doit la mise en place du socle commun, donc le renforcement du collège unique, c'est-à-dire le contraire de ce qu'il propose aujourd'hui. Il est vrai que notre libéral de choc n'en est pas à une contradiction près en la matière...

Il suffit d'éplucher les propositions de son programme de campagne pour comprendre à quel point la droite conservatrice se sent peu concernée par les questions sociales et éducatives. Poncifs, idées reçues, rengaines, nostalgie et pointe de démagogie sont les qualificatifs adaptés à des propositions taillées sur mesure, non pour les écoliers, mais pour les vieux rentiers qui constituent le socle électoral de notre ex-ministre de l'éducation. Voyons-donc de plus prêt ces propositions offensives et "novatrices" :

- Retour de l'autorité, de l'ordre de la discipline :

Il faudrait déjà savoir de quelle autorité on parle. L'instituteur et le professeur ne sont plus les hussards d'une république qui a disparu avec les traités européens et les lois du marché. L'enfant-roi n'est pas une conséquence de mai 68 mais de la libéralisation économique de la société : le gosse est un consommateur comme un autre, qui ne doit endurer aucune frustration. Quand on le punit, il rouspète, comme le mauvais conducteur en tort qui râle après ses contraventions pourtant justifiées. Tous les droits contre aucun devoir, si ce n'est celui de consommer pour fabriquer de la croissance et enrichir des actionnaires...

Tout cela est très philosophique, mais comment imposer des règles de vie commune quand on prône des déréglementations et le retrait de l'état de la vie quotidienne ? Paradoxe...

- Scolariser les enfants dès cinq ans :

Proposition positive, mais inutile. La plupart des enfants sont scolarisés dès l'âge de trois ans. Seuls les pires cas sociaux et les gens du voyage seraient concernés, donc une petite minorité. De plus, cette proposition est contradictoire avec la volonté de réduire les effectifs d'enseignants, à moins de monter à quarante gamins par classe en maternelle. Cela se faisait en 1960, à l'époque de la maternelle-garderie, mais c'est impensable aujourd'hui avec les objectifs d'apprentissage et les comportements de plus en plus difficiles des jeunes enfants. Au passage, les écoles maternelles privées parisiennes bilingues où nos princes scolarisent leur progéniture pratiquent le 20 élèves par classe maximum (Eurécole dans le XVIIème arrondissement) : l'exemple à suivre pour le public ?

- Sélection, apprentissage à quatorze ans, uniformes :

Les vieilles rengaines des lecteurs du figaro-magazine. La sélection se fait naturellement, de par l'orientation des élèves et leurs capacités intellectuelles. Les "métiers" qui accueillaient autrefois les mômes dès quatorze ans (usines...) ont disparu, ou ont été délocalisés dans le tiers-monde. L'apprentissage ? Bonne idée, sauf que le patronat français n'a pas l'habitude de former les jeunes, contrairement à ce qui se fait en Allemagne et en Scandinavie. On ne compte pas le nombre d'élèves qui se retrouvent en lycée professionnel faute de place en CFA...

La touche d'humour dans le programme Fillon, c'est l'uniforme à l'école (abandonné dans les pays anglo-saxons). Là-encore, l'idée n'est pas inutile pour mettre chacun sur un pied d'égalité, et donner une conscience collective. Mais cela s'avèrera difficile, car d'autres uniformes issus de la civilisation libérale dominent dans les collèges : sweets à capuche, baskets Nike, casquettes et oreillettes reliées au smartphone dernier cri... Autre paradoxe : des "outils" coûteux plus présents chez les élèves modestes que chez les autres, moins conformistes. Certes, tout est question de volonté, mais on voit mal un "libéral" imposer une mesure qui irait à l'encontre du formatage au consumérisme de notre jeunesse : ce n'est pas un hasard si c'est sous Thatcher que l'Angleterre a aboli l'uniforme obligatoire à l'école.

- Des chefs d'établissement aux pouvoirs de seigneurs féodaux :

Le culte du chef revient souvent à "droite". Mais attention, il ne s'agit pas du leader exemplaire, dynamique et courageux. Ici, c'est le "manager" qui est primé : gérer son personnel, savoir étouffer les problèmes, installer servilité et soumission et réprimer. Une logique de patron de fast-food, pas celle d'un Alexandre le Grand ; pour le romantisme on repassera.

Finis les concours de recrutement, qui assuraient l'égalité entre les candidats au professorat. Place au recrutement direct : piston, fait du prince, sélection au profil, promotion des soumis plutôt que des compétents... Il est évident que cela plaira au tout-puissant syndicat des personnels de direction de l'éducation nationale (le SNPDEN, hégémonique). Pour le reste... On objectera que, contrairement à de nombreux pays, les chefs d'établissement ne sont pas élus par un conseil d'administration. Que les abus de pouvoir et l'incompétence donnent lieu à des marées de plaintes devant les tribunaux administratifs, et que ce ne sont pas toujours les enseignants d'élite qui se dirigent vers les directions d'établissement... Les "chefs" sont rarement sanctionnés et déplacés. Le principe d'égalité entre les personnels ? Aux oubliettes !

Enfin, le "chef" pourra virer les élèves trop rebelles et trop turbulents. Rien de novateur, puisque cela existe déjà avec les conseils de discipline. Concernant le recrutement des profs, les propositions de Fillon relèvent du gag : depuis trente ans, nous n'arrivons plus à recruter dans de nombreuses disciplines, peu d'étudiants se destinent à l'enseignement. Si l'académie de Créteil manque d'enseignants, ce n'est pas lié aux concours "rigides", mais parce qu'il y a peu de candidats pour enseigner à Bobigny, allez savoir pourquoi...

De plus, le recrutement direct existe déjà, avec les nombreux contractuels, majoritaires dans certains lycées.

La grande nouveauté serait d'introniser les directeurs d'école patrons de leur groupe scolaire. Pour devenir les caporaux des institutrices. Bonjour l'ambiance et les abus de pouvoir, ce dont se moquent nos libéraux de choc qui ne supportent plus les grèves et les revendications de ces milieux, qui pourtant se droitisent de plus en plus. Cette proposition est irréaliste : une école de quelques classes n'est pas une entité administrative de la taille d'un collège ou d'une préfecture. Les directeurs ne sont pas recrutés par concours, souvent ils font "office" et ils sont chargés de classe la plupart du temps ; ce n'est pas à eux de noter leurs collègues. Ils ont déjà la possibilité de rédiger des rapports et de refuser un collègue dans leur école...

- D'où la solution, faire bosser davantage ces fainéants de fonctionnaires :

Puisqu'il est difficile d'attirer des étudiants vers le professorat et qu'il faut sabrer les effectifs pour limiter les dépenses publics (et baisser les impôts directs des riches retraités du Var), la solution serait de faire travailler plus les enseignants compétents : CQFD à la sauce libérale...

Sauf que... Si les profs sont tenus à 18h de présence face aux élèves, ils doivent consacrer 18h équivalentes pour les préparations et les corrections, en principe. Il est vrai qu'un prof rôdé et solide n'a pas besoin de ce temps complémentaire. Beaucoup font déjà des heures supplémentaires. Difficile donc de monter au-delà des 39h que consacrent déjà à leurs élèves les enseignants consciencieux...

En primaire, on estime à 45h le temps hebdomadaire consacré à son métier par un professeur des écoles (24h devant élèves, 3h de concertation... plus les préparations et corrections). Impossible d'aller au-delà. On s'étonnera des propositions de notre "droite" incitant à davantage de présence des instits' pour accueillir les élèves et encadrer les devoirs : assistanat ou devoir d'accueil des usagers ? Peu d'intérêt pédagogique là-dedans...

Et puis il y a les vacances... Ce fameux "privilège" dont bénéficient les profs, dont le traitement n'est calculé que sur dix mois d'exercice. On remarquera la volonté de reporter les épreuves du BAC au mois de juillet, ce qui n'est pas une nouveauté. Il faut ici rappeler que ce sont les délais d'inscription dans le supérieur qui expliquent la précocité des examens en juin...

En conclusion, il y a rien de bien novateur dans le programme de notre Donald Fillon. Poujadisme anti-prof, élèves considérés comme du bétail à sélectionner, culte du chef d'établissement et des principes d'avant-guerre. L'âge moyen, avancé, de l'électeur conservateur explique sans doute cela. Ces propositions ne feront que jeter de l'huile sur le feu et engendrer tensions, dysfonctionnements et problèmes. On ne gère pas une administration à vocation humaniste comme une compagnie d'assurances, à chacun son métier et ses spécificités. Stress, violence, incivilités sont le quotidien de trop d'établissements scolaires, où la convivialité et le climat de confiance doivent promouvoir sur la culture du résultat et surtout celle de la rentabilité. Un élève n'est pas un produit consommable.

Que nos princes appliquent donc leurs réformes à leurs enfants, scolarisés dans des écoles privées à effectifs limités, sans élèves difficiles ni cas sociaux. Après, ils pourront proposer leurs réformes. Concernant la transmission du patriotisme et des valeurs civiques à nos cadets, ainsi que celle de notre histoire et de nos traditions, il ne faut pas compter sur les libéraux-conservateurs prônant le libre-échange, les déréglementations et l'ouverture des frontières : c'est comme si un pyromane louait le courage des pompiers ! Maintenant, on ne peut que regretter l'école radicale-républicaine de l'époque où gaullistes et communistes se disputaient le pouvoir, en mettant toutefois l'éducation des enfants au centre de leurs préoccupations. C'était l'époque où l'instituteur et le curé se concurrençaient en la matière, où l'économie et la rentabilité n'étaient pas autant à l'ordre du jour. On devient très nostalgique à la lecture du programme de Fillon, mais pas pour les mêmes raisons que ses partisans...

 



28 réactions


  • mac 26 novembre 2016 10:57


    Avec un programme pareil il va falloir régulariser beaucoup de migrants pour trouver en leur sein de nouveau enseignants car pour l’instant ça ne se bouscule plus beaucoup au portillon. Il faudra donc peut-être aller chercher dans la main-d’oeuvre étrangère comme on l’a fait jadis pour les éboueurs...

    Réformes sur réformes, exigences de plus en plus grandes pour les maîtres et de moins en moins pour les élèves, salaires d’il y a 15 ans, syndicats dont on peut se demander quel jeu ils jouent vraiment... on peut comprendre que beaucoup de jeunes ne portent aucun intérêt à cette profession et que certains en place soient de plus en plus nombreux à jeter l’éponge.


    • Pere Plexe Pere Plexe 26 novembre 2016 11:10

      @mac
      Ce sera le cas pour beaucoup de poste de fonctionnaire « en tension » pour reprendre la terminologie en vogue.

      Des milliers de postes sont non pourvus faute de candidats.
      Les nouvelles perspectives offerte par Fillon (mais aussi Juppé) ne vont surement pas arranger ce problème. 

      voici ce que je pense du projet du nouveau champion de la droite.

    • mac 26 novembre 2016 11:39

      D’accord avec vous sur le constat du début mais j’émets plus de doutes sur votre diatribes un peu bateau sur Poutine.

      A l’heure qu’il est je ne suis pas certain qu’il ait plus de sang sur les mains que certains représentants US qui ont, par leur politique, provoqué le chaos au moyen orient à ce demander qui mériterait le plus la CPI si elle n’était pas sous leur influence plus ou moins directe...


    • Pere Plexe Pere Plexe 26 novembre 2016 15:17

      @cadoual

      Je suis surpris que vous lisiez les ragots de repris de justices adorateurs du Reich et de la collaboration...
      En fait non je ne suis pas surpris.

      @covadonga*722
      Pour autant que les faits soient graves et condamnables il n’est pas question de viol ni même de tentative de viol.
      Les délinquants ont été condamnés en comparution immédiate avec interdiction de séjour.
      Je peux vous trouver des agressions commises par des policiers ou des pompiers.
      Condamnez vous l’ensemble de ces corporations pour autant ?

      Pour le reste vous devriez éviter le recours systématique à l’insulte qui fini d’ anéantir le peu de crédit que vous pourriez avoir.

    • Pere Plexe Pere Plexe 26 novembre 2016 18:56

      votre soutien aux racailles afro musulmane

      Ahh...
      Ou avez vous vu que je soutien les « racailles afro musulmane » ?
      pour le reste voyez ici ou


  • njama njama 26 novembre 2016 11:10

    « , car il n’aura pas marqué cette noble institution par sa présence. »

    si je me souviens bien, Fillon voulait réformer (baccalauréat, ...) et face aux manifestations qui exige le retrait total de toute la réforme Fillon, Chirac ne l’a pas soutenu ... de là serait née l’inimitié et la discorde entre les deux RPR ...

    Ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Raffarin III
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Fillon#Ministre_de_l.27.C3.89ducation_nationale_dans_le_gouvernement_Raffarin _III


    • mac 26 novembre 2016 11:26

      @njama
      C’est quoi une réforme du bac ?
      Le supprimer ?
      Faire passer des élèves de plus en plus nuls ?


    • njama njama 26 novembre 2016 11:47

      @mac

      d’un point de vue libéral (de droite ou de gauche PS c’est kif-kif) c’est surtout faire en sorte qu’il coûte moins cher à l’État ... tout en gardant malgré tout un côté sélection. Et si toutefois cette sélection des lauréats est moins pertinente, plus légère, moins exigeante, en y ajoutant une sélection sur dossier pour les inscriptions à l’université, ça rectifie le tir

      Si vous avez suivi mon lien, la réforme Fillon pour le bac c’était :
      « un nouveau baccalauréat combinant contrôle continu et un nombre d’épreuves finales ramenées de douze à six »

      bien sûr l’organisation du Bac a un coût très important à l’échelle nationale, faire passer des épreuves écrites, et orales, plus le tour de rattrapage pour certains ... ce qui veut dire moins de corrections, de surveillants, de jours mobilisés pour faire passer ces épreuves ... etc.
      En économie libérale on va dire que c’est trop coûteux et pas performant comme système smiley


    • Et hop ! Et hop ! 27 novembre 2016 13:06

      @njama : «  un coût très important à l’échelle nationale, faire passer des épreuves écrites, et orales, plus le tour de rattrapage pour certains ... ce qui veut dire moins de corrections, de surveillants, de jours mobilisés pour faire passer ces épreuves »


      Tout ça c’est fait par du personnel fonctionnaire et dans des locaux de l’État qui sont payés de toutes façons, qu’ils soient utilisés pour le bac ou pas.

      Evidemment, l’indemnité par copie corrigée, c’est combien déjà ?




    • Rincevent Rincevent 27 novembre 2016 16:09

      @Et hop !

      depuis 2008 - 5 € par copie et pour l’oral, 9,60 € de l’heure. Quant à être payé, mieux vaut ne pas être pressé, c’est… plusieurs mois.


  • njama njama 26 novembre 2016 11:35

    Quand on parle de chefs d’établissement (en France) il faut savoir si on parle de ceux dans le privé, ou de ceux dans le public. Déjà c’est un premier point car les statuts sont différents.

    Fillon a été éduqué dans des écoles privées (collège privé de Saint Michel des Perrais, à Parigné-le-Pôlin, et ensuite au lycée Notre-Dame de Sainte-Croix, au Mans) , nous pouvons donc supposer qu’il garde à l’esprit l’image du management de ces écoles qu’il a connues, et qu’il ne connaît peut-être pas grand chose à la fonction de directeur dans le public.

    Autant dans le privé un directeur d’école a des prérogatives, peut disposer d’une part de budget en accord avec les OGEC (organismes de Gestion des écoles catholiques) et peut avoir pas mal d’autonomie [...] , autant dans le public, le directeur d’école n’a vraiment aucun pouvoir, pas même parfois celui de commander un crayon ou une gomme dans une librairie ou à un représentant car la mairie - le service des écoles - gère et contrôle TOUT de A à Z, inscriptions, cantines, garderies, personnel d’entretien, rythmes scolaires, et tutti quanti ... 

    Le point commun, ni le privé ni le public ne gèrent les affectations des enseignants ... qui dans les deux cas sont contrôlées par les syndicats suivant un ordre de priorités logiques pour éviter les passe-droits et c’est bien normal.

    L’idée que des chefs d’établissement scolaires recruteraient leurs enseignants comme des chefs d’entreprise leur personnel est totalement absurde

     


    • mac 26 novembre 2016 11:53

      @njama
      Dans les deux cas les chefs d’établissement peuvent ne pas être considérés comme de réels chefs d’entreprise mais comme des managers qui gèrent de l’argent qui n’est pas le leur et venant pour beaucoup du contribuable.
      On peut aussi s’interroger sur les critères pour devenir chef d’établissement du privé dont les nominations se font par le biais d’ organismes complètement internes que certains qualifieront peut-être même d’un peu opaque.


    • njama njama 26 novembre 2016 12:35

      @mac
      Le privé c’est 13,7 % des élèves en France, donc nous pouvons supposer que les discours politiques concernant l’éducation nationale sont à prendre au sens général et concernent essentiellement les 86, 3 % ... le privé étant assez marginal.
      Dans le privé, il y a déjà beaucoup d’autonomie, puisque gestion, immobilier et charges afférentes sont gérées en interne ; pour ce qui est des subventions publiques perçues (communales, ou régionales), elles sont toujours calculées sur le coût d’un élève dans le public, aucun avantage donc pour le privé (qui au final sous-traite pour le compte de l’État avec strictement les mêmes programmes). Les directeurs d’école dans le privé ne sont pas managers d’argent, c’est une très fausse idée, ce sont les OGEC qui sont « employeurs » qui gèrent, avec un comptable s’il faut (qu’ils rémunèrent ou emploient), paient le personnel et l’indemnité de direction proportionnelle au nombre de classes. Un directeur a seulement un peu d’argent à sa disposition (montant variable suivant les écoles) mais doit justifier ses dépenses. Bien souvent dans les écoles sauf 14 classes ou plus où la décharge est totale, le directeur travaille à temps partiel comme enseignant, 1/4 de décharge, ou 1/2 décharge.

      Les chefs d’établissement dans le privé sont toujours sans exception cooptés parmi les enseignants, en école et en collège (en lycée je ne crois pas), logique puisqu’on leur demande aussi d’être animateur pédagogique, il faut savoir de quoi on parle ... C’est à dire que les personnalités pressenties susceptibles d’exercer la fonction (il faut un certain charisme) sont d’abord repérer au niveau des organisations diocésaines, puis on leur dit qu’on les verrait bien dans le poste, mais il faut toutefois qu’elles acceptent, car on ne peut nommer d’office un enseignant à une direction ... si elles acceptent elles suivent une formation spécifique avant d’entrer en fonction.
      Dans le public, je ne pense pas qu’il y a de la formation, c’est juste l’enseignant qui veut bien s’y coller s’y je puis dire et les indemnités sont très inférieures au privé, logique ils ont beaucoup moins de travail de direction aussi puisque les mairies gèrent à peu près tout (ils ne s’occupent pas des inscriptions par exemple, ce qui est très chronophage).


    • mac 26 novembre 2016 13:09

      @njama
      Si je ne m’abuse les frais de scolarité dans le privé representent souvent moins que les subventions sans compter les enseignants qui sont payés par l’état donc leur fonctionnement est ensentielement dû à de l’argent public.
      Rien ne prouve vraiment que la charisme soit la qualité toujours retenue, qualité qu’il faut différencier de l’arrivisme éventuel de certains qui par ailleurs ne sont pas forcément les plus diplômés dans l’enseignement.


    • njama njama 26 novembre 2016 16:00

      @mac
      Oui, je précisais que le privé (seulement les écoles sous contrat d’association avec l’État) sous-traite pour le compte de l’État avec strictement les mêmes programmes, et assure donc une mission de service public, les écoles sont soumises aux mêmes directives de l’éducation nationale, et les enseignants sont recrutés à niveau de compétences universitaires égales, et évalués par les mêmes inspecteurs d’académie sur les mêmes critères.

      Certains, dans une optique zélé laïque (laïcarde) ? peuvent y voir une faveur de l’État pour le privé, mais si ces 13,7 % étaient nationalisés (ce qui coûterait certainement quelques milliards d’€ de le faire), est-ce que ce serait une économie pour l’État qui devrait en assumer la charge ? Je crois personnellement que l’État français a composé avec son histoire, car de nombreux embryons d’éducation populaire pré-existaient déjà avant l’école de Jules Ferry particulièrement par les lasalliens dès la fin du XVII° siècle.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_des_%C3%A9coles_chr%C3%A9tiennes

      Rien ne prouve vraiment que la charisme soit la qualité toujours retenue ...

      Effectivement, il peut y avoir dans le tas quelques mauvais recrutements mais là je crois que public et privé sont proportionnellement à égalité quant aux charismes de leurs enseignants et de leurs chefs d’établissement. Ce n’est pas spécifique à l’éducation nationale, dans chaque branche professionnelle on retrouvera à peu près les mêmes proportions de motivations variées.
      D’un point de vue personnel, cette gue-guerre privé-public je la trouve stérile et contreproductive. Je ne cherche pas à favoriser le privé je précise, ce statu quo est pas trop mal, il respecte tout le monde, et je ne souhaiterais pas que le public s’affaiblisse. Serait-il logique d’ailleurs que le privé catholique (car pour l’essentiel c’est celui là à plus de 90 %) se développe, alors que dans le même temps les églises se désertifient ? non, c’est l’évidence, et donc si un jour il y avait privatisation progressive du public (hypothèse) ce ne pourrait être que pour du privé privé non confessionnel...chose assez inexistante dans le paysage des écoles ...


    • titi titi 27 novembre 2016 01:28

      @njama

      « qui dans les deux cas sont contrôlées par les syndicats suivant un ordre de priorités logiques pour éviter les passe-droits et c’est bien normal. »

      Là vous perdez toute crédibilité.

      Tout d’abord vous savez bien qu’il existe des « passerelles ». Un contractuel au bout d’un certain nombre de contrats peut passe le « concourt interne », bien moins difficile que « l’externe ». 

      Pour ce qui est des syndicats, c’est très simple : il suffit de ne communiquer les postes ouverts « qu’aux camarades ». Ça se fait très bien dans toutes les administrations.

    • Et hop ! Et hop ! 27 novembre 2016 13:28

      @titi : Je dirais même que le rôle des syndicats est uniquement de fausser le système d’affectation et d’avancement, en favorisant leurs propres adhérents ou les agents qui sont les plus conformes idéologiquement.


      Leur rôle n’est en principe que général, il est de négocier, de défendre et de maintenir la bonne exécution des statuts de la fonction publique (dans le public), et des conventions collectives (dans le privé).

      A la grande honte de tous les syndicats de l’Éducation nationale, des millions d’agents ont été exploités sans bénéficier d’aucun droits, sous prétexte qu’ils relevaient du statut inexistant dit des maîtres auxiliaires. Ils pouvaient être licenciés sans préavis et sans motif à tout moment, ils ne bénéficiaient d’aucun avancement ni augmentation durant leur carrière qui pouvait durer 40 ans, d’aucun droit à formation, etc..

      Ce prétendu statut était en réalité une loi de finance prise en 1914, dont un article permettait d’affecter et de payer comme « maîtres et maîtresses auxilliaires » de façon provisoire et révocable à tous moment des personnels recrutés sans diplômes et sans concours, pour pallier aux absences des maîtres d’écoles (instituteurs) mobilisés ou blessés ou tués. Vous savez qu’un décret ou un arrêté ne peut être pris qu’en application d’une loi, tous ceux pris relativement aux « maîtres auxilliaires » le sont en application de cette loi de finance d’excéption.

      Pendant 40 ans, les syndicats ont toléré la monstruosité juridique de personnels enseignants qui ne bénéficiaient ni d’un statut de la fonction publique, ni d’une convention collective comme contractuel privé, ils étaient sous statut de personne mobilisée comme en temps de guerre, c’est-à-dire d’esclaves. C’était bien pratique pour les personnels titulaires.

  • izarn izarn 26 novembre 2016 14:11

    Fillon soigne son petit électorat. Sa secte je dirais.
    Car grace à la destruction de tout vote proportionnel, les sectes dominent la France.


  • leypanou 26 novembre 2016 14:44

    Si ce n’était que l’école ? Il a aussi décidé de s’en prendre aux régimes spéciaux de retraites des cheminots, mais pas des parlementaires, allez savoir pourquoi !
    Quant à la privatisation de la santé, on verra bien les conséquences, sauf s’il se fait battre d’une manière ou d’une autre.


  • titi titi 27 novembre 2016 01:21

    @L’auteur


    C’est assez drole : Fillon n’est même pas candidat (il n’est pas encore sorti de la primaire), encore loin d’être élu, mais vous nous expliquez déjà que le système Fillon ne fonctionnera pas.

    Peu être que oui, peut être que non.
    Mais une chose est sûre : ca peut difficilement être plus mauvais qu’actuellement.

    • Le421... Refuznik !! Le421 27 novembre 2016 09:25

      @titi
      C’est vrai... Fillon est un homme neuf dont on ne connaît pas les méthodes... Depuis 2012.
      Et comme la mémoire des français est comparable à celle d’un poisson rouge.


    • titi titi 27 novembre 2016 14:39

      @Le421

      Moi je me souviens très bien de 2007...
      « Je suis le premier ministre d’un Etat en faillite »
      A l’époque toute la bien pensance de gauche s’était offusquée.

      Dix ans plus tard on en est où ?


    • Pyrathome Pyrathome 28 novembre 2016 22:26

      @titi
      « Je suis le premier ministre d’un Etat en faillite »
      .
      Mais bien sûr....Et qu’a fait le « premier sinistre » ? rien, que dalle à part profiter du poste pendant 5 ans.........
      Vous avez aimé Bismuth ? vous avez adoré le fromage à pâte molle ? vous auriez été subjugué par Fionfion....dommage pour vous, car il ne passera même pas le premier tour......


    • titi titi 29 novembre 2016 20:38

      @Pyrathome

      J’ai pas beaucoup de sympathie pour Fillon.

      Il n’empêche... il y a eu deux interventions intelligentes en 5 ans de Sarkozy.

      L’une est de Fillon, l’autre de MAM.
      Et les deux se sont fait démontés par la bien pensance de gauche.

      Les Français ont la politique qu’ils méritent.


  • ZenZoe ZenZoe 27 novembre 2016 12:12

    La touche d’humour dans le programme Fillon, c’est l’uniforme à l’école (abandonné dans les pays anglo-saxons).
    Raté !
    Je connais bien les pays anglo-saxons et ce que vous dites est faux. 80% des élèves du primaire portent un uniforme en Grande-Bretagne et 98% dans le secondaire. Pourcentages similaires dans les autres pays anglo-saxons. D’autres pays non saxons l’ont également adopté. Personne n’en rit dans ces pays, d’ailleurs les résultats scolaires n’y semblent pas être affectés, loin de là, mais il n’y a qu’en France qu’on ricane sur ce que les autres font de mieux.


    • Et hop ! Et hop ! 27 novembre 2016 13:56

      @ZenZoe : Ce qu’il y a de faux dans cette remarque, c’est qu’en France au XXe siècle il n’y a jamais vraiment eu d’uniforme dans les écoles primaires, secondaires et supérieures, sauf dans les collèges militaires (Saint-Cyr, la Légion d’honneur pour les filles), alors qu’en Grande Bretagne ça fait partie de l’organisation scolaire normale. 


      C’est sans doute pour ça que les filles anglaises avaient aussi peu de goût pour la mode et d’élégance vestimentaire.

      Tant que les enfants portaient des vêtements génériques, fabriqués par leur famille ou par des artisans, sans marques, le costume était une expression culturelle. Mais depuis que la publicité visant les enfants s’est imposée et que le costume positionne l’enfant comme consommateur, un uniforme serait une bonne innovation pour anéantir la segmentation vestimentaire par les marques de vêtements, c’est-à-dire l’emprise et la domination des firmes mutinationales.


  • Rincevent Rincevent 27 novembre 2016 16:24

    Des nouvelles (fraiches) du front. Aujourd’hui dimanche à 12 heures , second tour des primaires, hausse de 10 à 15 % de participation. Des électeurs de gauche, qui après avoir contribué à virer Sarko, remettraient ça pour tenter d’éliminer Fillon ? Et les Sarkozystes, vont-il suivre les consignes de leur leader minimo ?


  • Clocel Clocel 28 novembre 2016 18:48

    Qu’un ancien cancre se retrouve Ministre de l’éducation nationale,c’est déjà assez savoureux, qu’ un type qui n’a jamais rien foutu d’autre que parasiter ses semblables, demande à ces derniers de travailler plus pour gagner moins, on peut dire ce qu’on veut, on trouve une certaine continuité dans la gestion de ce pauvre pays...

    Il faut vraiment avoir les moyens pour s’offrir ce genre de catastrophes réitérées sans dépôt de bilan.

    Que d’autres plébiscitent ce genre de personnage pour conduire leurs affaires, là, vraiment, ça me dépasse...

    Alcool trop fort pour moi.


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