samedi 5 mars 2016 - par hommelibre

Images d’El Niño, le radiateur planétaire

Mars voudrait nous rappeler l’hiver. Le ciel est repassé en flux de nord-ouest, après de longs mois en dominante sud-ouest. N’empêche : la Terre a pris un coup de chaud. On comprend mieux en voyant les images.

 Le radiateur, c’est El Niño, le grand mouvement des eaux de surface dans l’océan Pacifique. On sait qu’il revient tous les trois à sept ans à des intensités variables. Les précédents grands épisodes datent de 1982-1983 et 1997-1998. Celui de 2015-2016 est aussi un maousse costo.

Il a commencé à se former au printemps dernier et a crû en puissance jusqu’à la fin de l’année écoulée. Il décroît progressivement depuis quelques semaines. Mais il a laissé une trace de son passage.

Pour mémoire El Niño est une collection d’eaux de surface chaudes dans l’est du Pacifique. Cette chaleur est habituellement du côté de l’océan Indien. Lors d’El Niño, poussée par un renversement des alizés, elle se déplace vers l’est et remplace les eaux froides. En augmentant sa surface ce courant réchauffe non seulement les côtes sud-américaines mais il relâche dans l’atmosphère une quantité phénoménale de chaleur.

el niño,réchauffement,pacifique,climat,températuresLa chaleur monte. Elle monte haut dans l’atmosphère avant d’être mise en circulation vers le nord et le sud par les vents de haute altitude qui animent les cellules de Hadley (image 4). Ces cellules font remonter l’air chaud jusqu’à la limite de la zone tempérée. Là il redescend, freiné par son propre refroidissement en altitude, par d’éventuels anticyclones et par le courant jet. 

Plus il y a de chaleur, plus long est le parcours de cet air chaud. Le courant jet a une particularité : il oscille et monte vers le nord (et le sud dans l’autre hémisphère) ou descend vers les tropiques. Ainsi des vagues de chaleur peuvent gagner de vastes régions des deux hémisphères.

La température de surface de l’océan pacifique monte de plusieurs degrés pendant presque une année. Et pendant tout ce temps cette vaste zone du Pacifique envoie dans l’atmosphère un souffle chaud continu qui s’y accumule. C’est ainsi qu’une année El Niño la Terre prend un coup de chaud.

el niño,réchauffement,pacifique,climat,températures,Les image de l’océan pacifique (cliquer dessus pour les agrandir) sont des captures d’écran du magnifique site earth.nullschool.net que j’ai déjà présenté ici et ici. La première date de janvier 2014. Les autres datent de novembre 2015 et mars 2016. On voit l’immensité de la surface concernée. L’intensité de la couleur rouge indique la hauteur de la température des eaux de surface.

On voit l’augmentation puis la progressive décroissance du phénomène. On voit aussi les alizés circuler vers l’est en 2015, puis en mars reprendre leur course normale vers l’ouest.

El Niño se retire donc. Mais ses effets vont continuer encore pendant plusieurs mois.

el niño,réchauffement,pacifique,climat,températures,À propos de chaleur, des chercheurs ont étudié les prés salés ces dernières années. Ils craignaient que le réchauffement ne nuise à ces régions où l’herbe pousse en milieu d’eau de mer. Leurs observations montrent qu’il n’en est rien. Au contraire, les herbes profitent du supplément de CO2. A leur fin ces herbes s’entassent au fond de l’eau et dans la vase. Elles ont la propriété d’être des super-capteurs de CO2. 

 

Elles ne suffiront pas à absorber tout le gaz, indispensable à la vie, mais avec le concours du plancton et de l’ensemble de la couverture végétale, dont la reforestation devrait être un des atouts, elles y contribuent.



6 réactions


  • Homme de Boutx Homme de Boutx 5 mars 2016 23:13

    un peu glauque comme simulacre d’explication :
    « El Niño est une collection d’eaux de surface chaudes dans l’est du Pacifique. »... « habituellement du côté de l’océan Indien »
    en fait si la chaleur est sur terre, qu’elle se déplace ne peut expliquer un réchauffement global !
    et pour se transférer dans l’atmosphère, il faut un sacré gradient de température ou des vents inhabituels ... dommage qu’il n’y ait aucun chiffre auquel de raccrocher pour se faire une idée précise.

    On peut toutefois retenir qu’il existe un cycle de plusieurs années pour évacuer toutes ou partie des énergies accumulées dans l’eau- l’air et ainsi valider la thèse du réchauffement anthropique de la planète du fait de toutes les énergies consommées par l’homme sans faire appel à la sorcellerie de « l’esprit de serre du CO2 et pas du nucléaire »


    • doctorix, complotiste doctorix 6 mars 2016 17:59

      @Homme de Boutx

      « du fait de toutes les énergies consommées par l’homme »
      La chaleur produite par tout l’humanité équivaut à ce que le soleil nous envoie en une heure.
      Il faut vous l’écrire en javanais ?
      Ni le CO2, ni l’activité humaine ne sont en cause.
      Mais le soleil, oui.
      D’ailleurs toutes les planètes du système solaire se réchauffent sous son action, et pas sous la nôtre.
      «  Mars, Triton, Pluton et Jupiter montrent tous un réchauffement global, montrant que le soleil a une influence prépondérante dans la détermination du climat dans le système solaire. » (McClintock)"

    • Homme de Boutx Homme de Boutx 7 mars 2016 23:25

      @doctorix
      il a pas pris ses vitamines et il a pas compris que toute l’énergie reçue par le soleil (1340 W /m2 sur un disque du diamètre de la terre est renvoyée par la terre, une sphère du même diamètre et donc d’une surface 4 fois supérieure même si son rayonnement vers l’espace est forcément 4 fois inférieur !
      Le reste, produit à la surface par les taupes reste à la surface car chaque fois que l’atmophère se réchauffe, cela crée des nuages qui d’un côté servent de réflecteur solaire et de l’autre d’isolant thermique multicouches : bilan moins de chaleur solaire, mais plus de chaleur humaine et ça chauffe avec seulement 0,3/1000 de nuages de plus par an !


  • JC_Lavau JC_Lavau 6 mars 2016 20:08

    Scientifiquement, la construction de l’article est si faible que même le petit homme de boue s’en est aperçu, c’est dire...
    Pas trace d’une causalité dans les fantaisies Niño/Niña.
    Au moins une personne en a suggéré une, mais on n’a pas encore les études pragmatiques pour confirmer ou infirmer :
    http://lempel.pagesperso-orange.fr/oceans_chauds.htm
    Ah wi, Bernard Lempel est un amateur. Et George Green était boulanger...
    A titre personnel, j’en pense du bien, de la compilation faite par Bernard. Je n’ai que des données partielles, suffisantes pour présumer que sa synthèse tient bien la route : le volcanisme du Pacifique Ouest comme moteur thermique majeur du Pacifique.

    Et les potentiels de Green, on s’en sert toujours en physique.


    • christophe nicolas christophe nicolas 7 mars 2016 13:10

      @JC_Lavau

      Effectivement, surtout que l’eau est supercritique aux températures supérieures à 374 °C sous une pression supérieure à 218 bars ce qui est le cas pour le volcanisme sous marin à plus de 2180 m de profondeur à la louche qui devient donc le mécanisme qui fournit toute la chaleur, le reste devenant négligeable. Des gens ont suggéré que les filons étaient créés par ce mécanisme.


    • Homme de Boutx Homme de Boutx 7 mars 2016 23:31

       @JC_Lavau
      le petit homme de boue passé au LAVAU_matic ..
      c’est un peu comme la blanche colombe et la bave du crapaud.. (ça rime bien avec lavau ) !
       smiley


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