jeudi 8 novembre 2012 - par Prometheus

L’empire américain, cette autre Sparte qui s’écroulera (2/2)

Etes-vous prêt à faire un saut de plus de 2000 ans dans le passé ? Bien loin du GI américain en treillis. La tenue du spartiate se compose d'une culotte de peau, et d'une cape rouge. Où est le rapport ? Le rapport n'est pas visible, il se situe au-delà du temps, au-delà de notre perception. C'est notre nature humaine qui nous pousse encore, et toujours à répéter les mêmes erreurs.

Sparte. Cette cité-état grecque située au Péloponnèse a une histoire très intéressante. Et possède bien plus de points communs avec notre civilisation que celles d'Athènes. D'un point vue instutionnel, on peut se demander pourquoi ?

Lycurgue son fondateur en a fait une cité socialiste. L'aristocratie est supprimée, les terres sont partagées équitablement entre tous les citoyens. Le pouvoir exécutif est partagé en deux avec la nomination de deux rois, et le pouvoir législatif le contre-balance très fortement. Sans compter qu'il supprime la monnaie. Sa volonté est de créer une société équitable entre tous les citoyens spartiates. Il ne faut donc pas que l'argent crée des inégalités ou des tentations. Enfin l'agogé fait du spartiate la meilleure machine de guerre de son temps.

 

Les institutions spartiates ne sont donc pas la bonne piste. Non là où on commence à trouver des points communs, c'est lorsqu'on étudie sa relation avec les autres cités-états.

Tout d'abord, il faut comprendre que les spartiates considèrent leur style de vie, leurs traditions comme la façon la plus pure de vivre. Pour eux, les terres de Laconie (Sparte), et celles qu'ils ont acquises en Méssénie représentent leur territoire idéal. Ils y ont en effet instauré un système de classes où des esclaves méssénien, appelés hilotes, doivent leur fournir leurs ressources. Ceci permet aux Spartiates de se concentrer uniquement sur leurs coutumes, et traditions martiales. Leur société étant parfaite, acquérir de nouveaux territoires reviendrait à la modifier.

Cependant les cité-états grècques sont en rivalité constante. Si Sparte ne possède pas de colonies en Asie mineure comme Athènes. Il n'en reste pas moins que la guerre entre cités la poussent à vouloir sécuriser ses frontières. Sparte va donc se faire des amis en débarassant Corinthe de son tyran, ou donner le controle des jeux olympiques à Elis. Puis d'alliance en alliance va créer la ligue du Péloponnèse. Elle crée une ligue d'alliés suffisament puissante pour la défendre contre Athènes et ses colonies. Dans cette ligue Sparte n'impose pas l'hilotisme comme à la Messinie. Chaque cité-état conserve ses droits, et ses valeurs. C'est une ligue de défense en cas d'invasion.

Mais bientôt le monde grecque va connaître le concept d'impérialisme.

Les Perses déclenchent la première grande guerre de civilisations. L'objectif des Perses n'est pas le pillage mais bien l'assimilation du territoire grecque à leur empire. La conquête de la Grèce leur permettrait de sécuriser des voies commerciales, et d'acquérir des ressources. Ces invasions vont changer les valeurs grecques, et leurs rapports au monde. Passons sur les batailles de Marathon et de Thermopyle pour aller directement à la création de la ligue de Délos. Et des débuts de l'impérialisme athénien.

Capitalisant sur la peur de l'ennemi Perse, Athènes a su rassembler des alliés et créer un gigantesque trésor de guerre à Delos. Sous son contrôle direct, cet or va lui servir à accroitre sa flotte, et sa puissance. La fin des guerres médiques ne l'arrange donc pas. Les alliés athéniens commencent à quitter la ligue mais Athènes n'est pas prêt à abandonner son pouvoir. Les cités rebelles sont incendiés, et mises à sac pour l'exemple.

Vers qui se tourner et demander de l'aide ?

Le libérateur spartiate n'a pas encore acquis ce concept d'impérialisme. Pour lui l'objectif est toujours de se défendre. Et non d'acquérir des richesses à travers la conquête de nouveaux territoires, richesses qui restent interdites par la tradition spartiate. C'est donc plus par la nécessité d'abattre la menace athénienne que la Guerre du Péloponnèse va débuter. Mais cette guerre va peu à peu modifier leurs valeurs.

Tout d'abord la monnaie, les spartiates ne possèdent pas de flotte, et pour en acheter, ils vont être obligés d'acquérir de l'or et de l'argent. Ensuite leur honneur martial va être remis en question. A la bataille de Sphactérie, 120 spartiages préfèrent se rendre que mourir. Puis leur rigeur martial, à la bataille de Mantinée les officiers spartiates désobéissent, brisent la phalange, et appliquent leur propre tactique pour sortir victorieux. Tous ces évènements bouleversent leur mentalité. Bientôt les spartiates se montreront plus violents, et plus déterminés dans leur volonté de briser Athènes. Ils placent dans les cités alliées ou conquises des gouvernements favorables dits oligarques en opposition aux gouvernements démocrates d'Athènes ainsi que des garnisons. Cette action a pour but d'acquérir la loyauté des cités.

L'or, et une mentalité plus agressive permettent à Sparte de reprendre le dessus. Et c'est après des dizaines d'années de guerre qu'elle conquière Athènes. C'est dans toute la logique de cette guerre qu'elle y place un gouvernement favorable, le conseil des Trente. Ce gouvernement d'opérette va marquer l'histoire par sa brutalité. Les Trente mettent à feu et à sang la cité, s'entourent d'une garde personnelle, et exécutent de nombreux citoyens. De libérateur, les spartiates deviennent des oppresseurs. Dans une logique guerrière allant toujours plus loin, la Sparte des origines s'est transformée en empire. Et elle exige de ses alliés de se conformer à ses valeurs, et de continuer à verser tribut pour se protéger de l'ennemi perse. Les spartiates ont appris de l'erreur athénienne. Ils décident de relancer l'antagonisme contre l'ancien ennemi. Et ils lancent l'expédition des Dix milles en Perse qui se révèlera être un échec. Bientôt il devient de plus en plus compliqué de maintenir l'unité entre les alliés. De plus l'afflux de richesses déstabilise l'économie et la société de Sparte.

Enfin ces changements, et cette nouvelle politique étrangère divisent Sparte, et cette division va être symbolisée par ses deux rois. Les conservateurs sont représentés par le roi Pausanias Ier, et les impérialistes sont représentés par le roi Agésilas II. Une lutte ayant pour enjeu la libération d'Athènes va les opposer jusqu'à ce que finalement le roi Pausanias Ier soit exilé. L'hégémonie spartiate sur le monde grecque ne durera pas plus de quelques dizaines d'années. Les spartiates traitent tous les grecs comme des hillotes. Rapaces, ils cherchent à s'accaparer les ressources du monde grec à leur seul intéret. Cela va provoquer leur chute.

La guerre reprend, et leurs alliés les plus fidèles les abandonnent. Thèbes est une cité alliée depuis des siècles à Sparte mais a décidé de suivre une idéologie démocratique. Ce danger représenté par une ville à l'idéologie différente va pousser les spartiates a déclaré la guerre à Thèbes. Agésilas arrive à instaurer une oligarchie mais de soulèvements en soulèvements les thébains arrivent à s'en débarasser. Un général thébain du nom d'Epaminondas va alors demander aux athéniens de le rejoindre et va lancer une série de raids. Alors qu'à la base ils avaient pratiqué une politique étrangère dans le seul but de protéger leur territoire. Voilà que cette politique amène la guerre en Laconie. Sparte durant toute son existence n'avait jamais subi d'invasions sur son sol, et c'est son avidité qui va créer sa perte. La méssénie est reprise par les thébains qui leur redonnent leur indépendance, et leur liberté. Puis construisent une ville fortifiée, et des murailles autour de la capitale Messène. Le système économique spartiate est brisée, Sparte saigné par des années de guerre n'a pas les moyens de contre-attaquer.

Par sa cupidité, d'hégémon du monde, Sparte va lentement amorcer son déclin jusqu'à disparaitre complètement quelques siècles plus tard.

Avez-vous compris la leçon ?

Je pense qu'après ce plongeon dans l'histoire vous êtes capable de voir le lien entre Sparte et les Etats-Unis. Un état qui au départ souhaitait se défendre afin de conserver son mode de vie, et qui se transforma en empire belliqueux se moquant des conséquences de ses actes. Un état dont la toute puissance militaire lui donna le droit de renverser des gouvernements pour en installer des plus favorables, le plus souvent tyranniques, dans le seul but de s'accaparer des ressources. Un état dont la fin justifiait les moyens, et étaient prêts à modifier son économie dans le seul but de gagner une guerre. Un état qui se moquait de ses alliés de toujours, préférant préserver ses intérets. Un état qui au nom de la défense de la civilisation, et de la liberté menait en réalité des guerres personnelles. Et par dessus tout un état qui, reniant ses valeurs fondatrices, s'écroulera.

Comme le dit Paul Jurion :

"Les civilisations ne meurent pas assassinées : elles se suicident"



13 réactions


  • devphil30 devphil30 8 novembre 2012 11:51

    L’histoire est une matière passionnante qui nous permet de comprendre le présent à partir des évènements passés mais aussi par transposition d’envisager des déroulements futurs.


    L’auteur avec ce deuxième article a fait un parallèle entre Sparte et les USA empreint de de justesse car quand on voit l’aversion envers les USA dans le monde , on est en mesure de penser que l’histoire peut se reproduire.

    Le seul problème réside aujourd’hui dans les capacités destructrices des nations qui sont bien loin des guerres anciennes.

    Philippe 

  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 8 novembre 2012 12:51

    L’expédition des dix mille dans l’empire perse avait été financée par un satrape ( gouverneur ) qui voulait renverser son souverain ( et cousin ) et ce n’est donc pas une preuve de l’impérialisme spartiate.

    De plus, les Thébains ont vaincu les Spartiates parce qu’ils sont parvenus à mettre au point des techniques de combat novatrices ( attaque assymétrique sur une aile, ordre profond et phalange sacrée ) qui leur ont permis de vaincre à tous les coups l’armée spartiate.

    Le soit disant impérialisme spartiate n’y est pour rien, on pourrait même dire que c’est leur conservatisme qui les a perdus : peu de citoyens et refus d’évoluer dans les techniques militaires.

    Pour le reste, TOUTES les cités greques de l’époque n’arrètaient pas de se faire la guerre pour un oui ou pour un non et c’est leur désunion qui les a perdues face aux armées du Roi de Macédoine ( dont l’armée était encore plus évoluée que celle de Thèbes ) qui a finit par annexer Thèbes, Athènes et l’empire Perse mais pas Sparte et quelques autres cités de moindre importance.


    • Aldous Aldous 8 novembre 2012 15:39

      en effet, les Spartates n’étaient pas impérialistes.


      Leur sélection des naissance et les rapports limités et compliqués avec leurs épouses ont toujours limité leur nombre a quelques milliers.

      Leur succès militaires devaient beaucoup à l’évitement, c’est à dire qu’ils ne combattaient que si c’était impératif et si les conditions étaient a leur avantage.

      Leur invincibilité était une propagande essentielle a leur stratégie soigneusement préservée en toutes circonstances et qui a mécontenté leurs alliés qui se trouvaient souvent à affronter les ennemis les plus dangereux alors que les lacedemoniens se reservaient les plus faciles. 

  • Aldous Aldous 8 novembre 2012 15:07

    Comparaison pertinente et articles utiles.


    Il ne faut cependant pas passer sous silence un aspect particulier qui a largement contribué a l’effacement de Sparte et in fine a la victoire posthume d’Athènes.

    Cet élément est si capital qu’il perdure dans l’adjectif français ’’laconique’’.

    La Laconie, c’est le territoire de Starte, comme le précise l’article.
    Laconique (Lakonikon) est un adjectif équivalent à Spartiate.

    Or si cet adjectif nous est parvenu c’est qu’il illustre une caractéristique unique des Laconiens qui les opposaient totalement aux Athéniens : la sobriété intellectuelle.

    Une réponse laconique est une phrase minimaliste dans son expression mais aussi dans son élaboration intellectuelle.

    Alors que les athéniens ont développé de façon inégalée la raison, le discours, la rhétorique, les Spartiate était éduqué a parler peu, ne jamais discuter, en particulier les ordres, et à concevoir le monde de façon simple.

    Cette frugalité intellectuelle fut un avantage décisif dans la guerre du Péloponnèse. Sparte la disciplinée a vaincu Athènes la prolixe.

    Mais la suite des événements a montré que le laconisme intellectuel était un grand handicap pour régner sur le monde hellénique complexe conquis par les frustres Spartiates.

    Avec le recul, nous sommes les héritiers du logos Athénien, qui a survécu a Sparte, Rome, Byzance et fuit les Turcs pour renaître en Italie avec la renaissance et de là se rependre sur tous les continents.

    Sparte n’était pas armée intellectuellement pour conquérir le monde. Autrui était pour les lacedemoniens un hilote, un esclave potentiel, un ennemi éternel.


    La raison athénienne est universelle. Chacun peut se l’approprier, Macédonien, comme Alexandre, et se l’est approprié, bien qu’ils fut Perse, Hebreu, Egyptien, après la mort d’Alexandre, Romains, Gaulois, Angles, Germains, Saxon, Francs, Russes, Hongrois, Autrichiens, Amérindiens, Japonais...

    Ceux qui se sont inspiré de Sparte ont tous disparu. Mussolini, Hitler...

    Aujourd’hui si les USA montrent leur fascination pour les 300, c’est qu’ils se vivent eux memes dans les thermopiles. Mauvais signe.





    • taberleroi 8 novembre 2012 19:34

      L’histoire, c’est bien pour ceux qui n’ont pas d’autre occupation. Il est dommage qu’ils ne s’intéressent pas au présent pour empêcher les mêmes erreurs et graves évènements, penser et agir aux valeurs de la démocratie, de la liberté et de dignité humaines par exemple.
      http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=6&cad=rja&sqi=2&ved=0CDsQFjAF&url=http%3A%2F%2Fsermentdecitoyenlesdixvolontes.20minutes-blogs.fr%2F&ei=dvqbULCXLo-q0AW_q4GgDA&usg=AFQjCNHvbS5Bs2ng3IBOkOsEMBTfQJnanQ


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 8 novembre 2012 22:08

      @ taberleroi :

      C’est justement en prenant de la hauteur, en scrutant le passé, en ne focalisant pas sur le présent que l’on peut apercevoir la trame qui nous mène à l’avenir, et tenter de la retricoter en conséquence.
      Si nous sommes tellement dans la merde aujourd’hui, c’est - entre autres - que les gens sont oublieux du passé, partant, qu’ils ne peuvent en tirer des leçons.
      Ce « chronocentrisme » est l’un des pires maux de la démocratie.


    • taberleroi 9 novembre 2012 10:51

      Bonjour Monsieur,

      Histoire, histoire, histoire, l’histoire,.........ce n’est que de l’histoire et ceci sans aucune agression à vos propos seulement des constatations.

      Il y en a qui disent que l’histoire ne se répète pas et d’autres qui disent il faut regarder le passé pour faire l’avenir. Il est navrant de constater tant de siècles passés pour en arriver à ce point pareil ! Professer l’histoire sans l’avoir vécue qu’elle peut-être sa valeur lorsque l’on sait que l’histoire vraie de la dernière guerre et la suite font l’objet de secrets bien gardés par les politiciens, les mêmes qui font la guerre et qui appellent le peuple au nom de la patrie, sont sans cesse occultés au peuple et historiens au nom des secrets d’état ! Je vous laisse juge de tels comportements et serait content de connaître, en tant qu’historien, ce que vous faites contre cela.

      Et le présent dans tout ce là ?
      l’histoire nous apprend aussi l’histoire de la grenouille mise dans la casserole avec l’eau pour la faire cuire sans qu’elle ne fasse de bonds pour en sortir ; c’est à dire la mettre dans son élément, puis faire chauffer l’eau petit à petit pour qu’elle se sente bien, puis continuer à chauffer pour qu’elle perde de son énergie, puis pour la faire cuire appoint.
      Faire de l’histoire, ce n’est plus le moment.
      Le moment est de regarder les causes des malheurs du peuple et de trouver les solutions pour que le progrès ne soit pas l’apanage de certains au détriment de tous les autres. C’est le vrai problème à résoudre !
      Les causes nous les connaissons et il faut avoir le courage de les dénoncer.
      Tand qu’il y aura un problème, il sera possible de trouver la solution et celle-ci passe par l’union des citoyens sans se laisser influencer par les politiques, sans plus se soumettre, sans plus participer à leurs combines, corruption, collusion, concussion, complot contre le peuple.
      De tout cela l’histoire en est remplie mais, faut-il continuer comme si c’est inéluctable ?
      Non je ne suis pas contre l’histoire ni contre toute forme de philosophie mais, à un moment donné, il faut être pragmatique, et trouver ensemble les solutions pour nous et nos enfants et arrêter de chercher les problèmes.
      C’est ce à quoi j’aspire dans le contexte humanitaire et pour cela je suis conscient du poids de ma responsabilité et de la liberté qui reste pendant qu’il en est encore temps !
      Pas vous ? Vous ne sentez pas le même poids sous lequel nous croulons et la même force avec laquelle nous pourrions nous en sortir ?
      Au plaisir de vous lire.

      De la Démocratie controllee,  la Liberté offusquée,

      la Dignité bafouee, LE PEUPLE BAILLONNE ;  s’EN EST ASSEZ !


      http://sermentdecitoyenlesdixvolontes.20minutes-blogs.fr/archive/2012/11/01/serment-de-citoyen-les-dix-volontes.html


      La Démocratie, la Liberté et la Dignité



    • Éric Guéguen Éric Guéguen 9 novembre 2012 14:10

      @ taberleroi.

      Merci pour ce message.
      Je ne partage pas du tout votre point de vue, et je commencerais par vous dire que la recherche des « causes » dont vous parlez ne peut être effectuée que eu égard, précisément, au passé.

      Vous déplorez le peuple spolié, la démocratie bafouée, etc., mais ne voyez-vous pas que les conséquences participent des causes ? Que l’on a que ce que l’on mérite ? Honnêtement, et pour être « pragmatique », rendez-vous chez un marchand de journaux. Regardez attentivement l’ensemble des revues disponibles et dites-moi franchement si rien ne vous étonne.

      Bilan :
      - Vous avez un bon cinquième de journaux féminins (mots croisés, mode, shopping, people, sudoku, météo, pubs et bien sûr l’horoscope de ces dames) ;
      - Un autre bon cinquième de journaux auto-motos, voire sport en général (avec les mags football qui gonflent les statistiques) :
      - Ensuite viennent les journaux hifi-son-informatique, en pleine expension ;
      - Puis les mags people eux-mêmes, sur lesquels je refuse de m’étendre pour ne pas être grossier ;
      - Viennent alors les revues sur les animaux (pas moins de dix revues sur les chevaux et les poneys, sisi !) ;
      - Ensuite, les grandes nouveautés : Poker, I-Phone ou autres (plusieurs revues pour chaque)...
      - Enfin les hebdos et leurs marronniers : L’Express, Le Nouvel Obs, Le Point, Marianne...
      - Et en haut à gauche, entre les magazines de cul et Mickey Parade, que voit-on ? 3 revues historiques et Philo Magazine. « 3 », c’est trois fois moins que pour les chevaux et poneys. Est-ce normal ?

      Après ce bilan, comment l’interpréter ? Croyez-vous que les buralistes soient dans le coup ? Croyez-vous qu’ils aient été achetés pour spolier le bon peuple, le détourner des réalités, lui vendre du rêve pour mieux l’endormir ?
      Non. Le buraliste offre aux lecteurs ce qu’ils souhaitent. Un point c’est tout. C’est la loi sèche et sans âme du commerce. Pourquoi si peu de journaux à contenu... disons... plus sérieux ? Parce que massivement, les gens n’en veulent pas. Idem pour les programmes télé et les ventes en librairie. Et il faudrait que leurs représentants soient plus consciencieux ? Mais pourquoi un Sarkozy serait-il au fait des grands maux de la planète lorsqu’il sait qu’il va être élu majoritairement par des gens qui lisent uniquement Closer, Prima et L’Équipe ? Pourquoi se casser la tête ? Je pense que lorsqu’on a les représentants que nous avons, c’est en amont qu’il faut analyser les choses et se demander pourquoi des imbéciles nous gouvernent. Verdict ? Parce qu’ils sont en majorité élus par des imbéciles. Voilà un propos - vous en conviendrez - qui a le mérite de ne pas être populiste.

      Alors, pourquoi l’histoire ? (et je tiens à dire que je ne suis pas historien). Eh bien, de même, pourquoi l’art, pourquoi la littérature, pourquoi la philosophie ? Parce que toutes ces choses nous portent à sortir de nous-mêmes et à nous construire en tant que citoyens.
      Vous dites « assez d »histoire«  ? Vous vous étonnez des deux Guerres mondiales ? Mais la connaissance est un effort permanent, un effort auquel rechigne la plupart des gens, or c’est bel et bien la »plupart des gens" qui impriment au futur ce qu’il sera. Que chacun se sorte les doigts. Non ?

      La démocratie vit l’instant présent, uniquement l’instant présent. Elle est oublieuse et aveugle, oublieuse du passé, aveugle dans ses attentes. Que l’on commence par résoudre ces problèmes (ce qui prendra du temps inévitablement), et nous pourrons peut-être alors snober l’histoire.

      Bien à vous.


    • taberleroi 9 novembre 2012 19:24

      Merci à vous de m’avoir si gentiment répondu.

      Bien sûr que les causes sont antérieures au moment ou elles sont contestées mais elles peuvent dater de quelques jours comme de plusieurs années ou siècles aussi, en faisant simple, je considère que nous traînons des causes depuis l’antiquité et qu’il est temps d’y remédier. C’est exactement ce que j’ai voulu dire aussi dans la première volonté du serment dont vous avez eu connaissance du lien.

      Lorsque les conséquences ne sont pas justes, il est à craindre que les causes le sont encore moins ! C’est pourquoi les lois à géométrie variable, par exemple, incitent parfois au non respect avec les conséquences qui s’en suivent.

      Faut-il encore devenir ou être modeste au point de tout accepter ?

      Avec ou sans plaisir, avec ou sans moyens,  l’individu doit toujours apporter plus à la société dont les principaux bénéficiaires sont connus et usent et abusent sans vergogne. Vous trouvez cela normal ? Pas moi !

      La cohésion sociale oui, si elle apporte quelque chose à l’individu, non si elle le lui retire sans contre partie !

      Avec ou sans plaisir, avec ou sans moyens,  l’individu doit toujours apporter plus à la société dont les principaux bénéficiaires sont connus et usent et abusent sans vergogne.

      La cohésion sociale oui, si elle apporte quelque chose à l’individu, non si elle le lui retire sans contre partie !

      Votre bilan sur la communication est manifestement vrai et j’ajoute les innombrables chaines de télé et radio toutes reliées aux mêmes sources d’informations, mais à qui la faute  ?

      Au buraliste ? Non parce qu’il ne lit rien ou presque rien ; c’est un commerçant avant tout.

      Au libraire ? Oui et non suivant le client car il lit lui, et devrait conseiller le client.

      Au journalistes qui du matin au soir brodent avec suppositions et faits divers, se transmettent les informations passées au tamis de la pensée universelle ?

      En réalité, tout ceci est artificiel et me fait penser aux commerçants qui vendent un succédané d’un bon produit sur lequel il a une meilleure marge commerciale et le consommateur se trouve dans l’obligation de l’acheter en l’absence de celui qu’il aurait préféré.

      Ceci me fait penser aussi à la volonté d’accaparer le temps des personnes pour d’autres choses qu’aux difficultés de la vie et même les faire oublier pour ne pas susciter la contestation.

      Bref, c’est aussi une question d’éducation reçue ou donnée ; cette éducation en provenance de la famille de plus en plus disloquée et des proches, comme celle prodiguée à grands frais par la nation qui l’oriente suivant les circonstances toujours à son avantage. Entre parenthèse, l’appellation d’Education Nationale est une invention de Mussolini et la France a été le premier pays à l’adopter et à la maintenir démontrant ainsi le niveau des politiques depuis l’avant guerre pour le moins.

      Je n’accuse personne  ni ne juge ;  je constate et j’essaie d’apporter ma contribution pour l’amélioration des conditions de vie.

      Pour ce qui est des politiques, je ne peux pas en dire autant vu qu’ils proposent, ils décident, ils font, ils deviennent les patrons du peuple, ils trompent le peuple et le lui font payer !

      Nonobstant les votes arrangés et ne faisant pas partie du comptage, des circonscriptions manipulées, des parachutages, des partis politiques se conduisant comme des associations de malfaiteurs condamnables, comment peut-on dire être en démocratie lorsqu’un parti majoritaire ne représente que 20% des voix et peut contrôler les 80% autres ?

      Comment peut-on encore continuer ainsi ?

      Pour le reste, je vous renvoie à mon document et vous trouverez toutes les réponses et surtout, je répondrai à toute demande honnête de votre part.

      Concernant l’histoire, je considère que depuis 1789, la révolution, la Déclaration des droits de l’homme, la constituante, les têtes tombées, la monarchie réapparue, la république revenue, et bien le roi omnipotent a été remplacé par le président de la république, la monarchie par la Res publica (Res pas très loin de Rex) pour faire croire qu’il est propriétaire des biens, les nobles et notables par les députés et sénateurs et les corps intermédiaires de l’Etat assujettis aux partis politiques qui leur donne l’investiture et pour laquelle le peuple n’a pas d’autre choix.

      Je confirme mon désaccord total sur ces manières de faire et s’il en est ainsi c’est à cause des conséquences du changement souhaité s’il était tenté, comme la peur de l’intervention de la police et ses les combats de rue sans savoir quand ils s’arrêteraient.

      C’est pour avoir encerclé Paris qu’en 1968, De Gaulle a été reconduit par les votants de l’époque avec la majorité à 21 ans au motif : tout sauf la guerre ! D’où la révolution avortée des jeunes qui n’ont pu voter. Cette histoire récente et vécue, jamais je ne l’oublierai car aujourd’hui encore, le président de la république est tout puissant et gouverne suivant les circonstances en sa faveur et celles pour les siens et non suivant les promesses faites au peuple ce qui en soi est constitutif d’escroquerie morale, financière et humanitaire. 

      Votre bilan est manifestement vrai et j’ajouterai les innombrables chaines de télé et radio mais à qui la faute ?

      Au buraliste ? Non parce qu’il ne lit rien ou presque rien

      Au libraire ? Oui et non suivant le client car il lit lui, et devrait conseiller le client.

      Aux journalistes qui du matin au soir brodent avec suppositions et faits divers qu’ils vont chercher à des milliers de km alors que les pauvres sont chez nous, nous conditionnent le cerveau, se transmettent les informations passées au tamis de la pensée universelle ? Ils sont les serfs dans le système et à la solde des patrons qui financent les politiques.

      En réalité, tout ceci est artificiel et me fait penser aux commerçants qui vendent un succédané d’un bon produit sur lequel il a une meilleure marge commerciale et le consommateur se trouve dans l’obligation de l’acheter en l’absence de celui qu’il aurait préféré. Par la suite, le consommateur est accusé de ne pas l’avoir suffisamment acheté ! C’est exactement votre raisonnement.

      Ceci me fait penser aussi à la volonté d’accaparer le temps des personnes pour faire oublier les difficultés de la vie et pour ne pas susciter la contestation.

      Bref, c’est aussi une question d’éducation reçue et/ou donnée ; cette éducation en provenance de la famille de plus en plus disloquée et des proches, comme celle prodiguée à grands frais par la nation qui l’oriente suivant les circonstances. Entre parenthèse, l’appellation d’Education Nationale est une invention de Mussolini et la France a été le premier pays à l’adopter et à la maintenir démontrant ainsi le niveau des politiques depuis l’avant guerre pour le moins.

      Je n’accuse personne  ni ne juge et encore moins les historiens car ils peuvent apporter la preuve des actes et propos en fonction des besoins sans engagement de leur part bien entendu ;  je constate et j’essaie d’apporter ma contribution pour l’amélioration des conditions de vie.

      Pour ce qui est des politiques, je ne peux pas en dire autant vu qu’ils proposent, ils décident, ils font, ils deviennent les patrons du peuple, ils trompent le peuple et le lui font payer !

      Nonobstant les votes arrangés et ne faisant pas partie du comptage, des circonscriptions manipulées, des parachutages, des partis politiques se conduisant comme des associations de malfaiteurs condamnables, comment peut-on dire être en démocratie lorsqu’un parti majoritaire représente 20% des voix et peut contrôler les 80% autres ? Ce sont ces représentants du peuple que nous avons et que nous ne voulons plus.

      Comment peut-on dire que nous sommes en république lorsque celle-ci n’est pas en mesure d’assurer les engagements écrits en faveur du peuple ?

      Comment peut-on encore continuer ainsi ? Ce sont les trois questions principales !

      Pour le reste je vous renvoie à mon document et vous trouverez toutes les réponses et surtout, je répondrai à toute demande honnête de votre part.

      Concernant l’histoire et la situation actuelle, je considère que depuis 1789, la révolution, la Déclaration des droits de l’homme, la constituante, les têtes tombées, la monarchie réapparue, la république revenue, et bien que le roi omnipotent a été remplacé par le président de la république, la monarchie par la Res publica (Res pas très loin de Rex), les nobles et notables par les députés et sénateurs et les corps intermédiaires de l’Etat assujettis aux partis politiques qui leur donne l’investiture et pour laquelle le peuple n’a pas d’autre choix, le peuple a toujours été berné.

      Les biens appartiennent au peuple qui les paye et qui les entretient mais le fonds de commerce appartient aux politiques qui le gèrent et qui se permettent même de vendre les biens du peuple pour subvenir à leur gestion catastrophique et privilèges sur privilèges. Comment peut-on continuer pareille situation ?

      Je confirme mon désaccord total sur ces manières de faire et s’il en est ainsi c’est à cause des conséquences du changement souhaité, s’il était tenté, comme la peur de l’intervention de la police, de l’armée et ses combats de rue.

      C’est pour avoir encerclé Paris qu’en 1968, De Gaulle président, général et chef des armées a été reconduit par les votants de l’époque de  21 ans et plus au motif : tout sauf la guerre civile, en souvenir des conflits précédents D’où la révolution avortée des jeunes qui n’ont pu voter. Cette histoire récente et vécue, jamais je ne l’oublierai !

      Par ailleurs, la connaissance ne peut s’acquérir qu’avec l’esprit tranquille et comparer la politique avec l’art avec un A majuscule alors non ! Quant’à l’histoire en général, elle est tellement trafiquée que bien des doutes existent et les déceptions participent à son désintéressement car elle devient non crédible.

      La démocratie qui ignore le peuple pour le vote des lois, qui utilise la force publique contre le peuple et se rappelle à lui uniquement pour avoir la légalité avec son chèque en blanc, ce n’est pas la démocratie !

      La démocratie doit vivre tous les instants présents et toujours veiller à son application dans l’intérêt de l’individu et non des machines politiques et autres ; elle doit être en mesure d’apporter immédiatement les redressements nécessaires.

      C’est bien pour résoudre ces problèmes qu’il appartient au Citoyen de dire ce qu’il veut et pour commencer,  réclamer et obtenir le droit au référendum populaire sans quoi, jamais vous ne pourrez dire que c’est de sa faute si les politiques sont si nuls !

      Je me devais de vous apporter ces précisions.

      Cordialement


  • Éric Guéguen Éric Guéguen 10 novembre 2012 09:42

    Bonjour.

    Je crois qu’il y a eu un problème lorsque vous avez envoyé votre message, il paraît être doublé.

    Pour vous répondre :

    Je pense qu’il y a une facilité dans laquelle il ne faut pas tomber : émettre une critique unilatérale. Malgré tous les points communs que vous pouvez relever entre le Rex et la Res (pour être rapide), on ne peut absolument pas absoudre le peuple de toute responsabilité, nous ne sommes pas en dictature. Le peuple a le pouvoir, dans la mesure ou s’il fait beaucoup de bruit dans la rue, il fait plier le gouvernement sans heurt, sans victimes. On l’a vu pour le CPE : des millions de gens ne sachant rien au dossier ont fait plier Villepin emmenés par une poignée de syndicalistes.
    Le peuple est un troupeau qui, constamment, cherche son berger. Vous me dites : « virons les bergers », je vous réponds ; « devenons bergers ».
    Mais pour ce faire, imaginez-vous le travail que cela demande ? L’abnégation, l’effort intellectuel, le temps consacré à la chose publique, la probité générale ? Jamais vous ne pourrez obtenir cela de tout le monde, jamais.

    Vous voulez mon humble avis ? Il faut enterrer la démocratie représentative et ses trois plaies :
    - la professionnalisation de la politique ;
    - le recours au suffrage ;
    - l’esprit de parti.
    Et, en amont, réfléchir à un nouveau système. Si vous avez le temps, passez sur ACTIO POPULI, vous constaterez que nous avons débattu là-dessus à plusieurs il y a quelques jours.
    Je dis « si vous avez le temps » car, du coup, passion oblige, l’échange est assez long. Mais il y aura certainement des points sur lesquels vous serez d’accord avec l’un ou l’autre des intervenants.

    Enfin, et puisque ce point n’a pas été abordé dans ACTIO POPULI, vous avez raison de pointer le problème de l’Éducation nationale et son rôle dans le niveau d’inculture actuelle. Mais, d’une part, si des gens comme vous et moi sont capables d’efforts intellectuels, tout le monde (ou presque) doit l’être ; d’autre part, je pense que le fameux « Mai-1968 » n’a rien fait pour arranger les choses... bien au contraire !!!

    Merci pour cet échange, et bonne journée à vous.
    EG


    • taberleroi 10 novembre 2012 12:11

      Cher Monsieur,
      Si vous aviez lu le serment de citoyen, vous auriez trouvé réponse aux trois points importants que vous soulevez.
      - la professionnalisation de la politique ;
      - le recours au suffrage ;
      - l’esprit de parti.
      et bien d’autres.
      Pour ce qui est de Actio populi, la constituante n’est pas une priorité selon moi.
      Elle viendra automatiquement avec l’application du Serment.

      Pour ce qui est des manifestations qu genre comme celle indiquées, c’était sous la droite ; il faut se rendre à l’évidence, la gauche étouffe l’espoir de changement car il n’ y a rien d’autre que la droite non réélue.........jusqu’à la prochaine fois !
      Bonne journée.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 10 novembre 2012 12:27

      Non, vous ne parlez pas des trois « plaies » susmentionnées telles que j’y songe, je vous le garantis.
      Quant aux combats gauche/droite, ils sont éculés et stériles. La gauche, la droite, peu importe. Ces notions doivent, elles aussi, s’effacer. Ce qui ne signifie nullement la paix des ménages, mais une véritable diversité d’opinions, avec le même dessein et sans esprit de factions.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 10 novembre 2012 12:31

      Je relève notamment l’absence des termes « république » (sauf erreur) et surtout « équité » et « bien commun ». Notions primordiales entre toutes à mes yeux.


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