vendredi 5 mai 2017 - par Zolko

L’Euro avant l’Euro

Sortir de l'Euro : une courte perspective historique.

L'Euro avant l'Euro

En ces temps de discussion sur la sortie de l'Euro, il est peut-être utile de regarder un peu en arrière pour savoir d'où l'on vient. Sans dire que ça décide de là où l'on va, cela permet d'avoir un perspective historique et de s'inscrire dans la continuité. Et aussi, cela permet de se débarasser des paniques imposée : la Terre continuera de tourner.

1) la traité de Maastricht

l'€uro a été introduit avec le traité de Maastricht de 1992. Ce traité a aussi transformé la Communauté Economique Européenne (CEE) en Union Européenne (UE). C'est important de le souligner, car une "Communauté" est, légalement, un confédération, c'est-à-dire un groupement de territoires autonomes qui coopèrent, tandis qu'une "Union" est un groupement de territoires qui ont abdiqué de leur souveraineté vers cette Union qui, désormais, les représente vers l'extérieur. Pour autant, bien qu'ayant le nom d'Union, l'UE était resté légalement une confédération jusqu'au traité de Lisbonne qui instaura un président Européen et un ministre des affaires étrangères Européen. C'est seulement avec le traité de Lisbonne que l'Union Européenne est devenue réellement une fédération. L'appellation TCE était bien choisie, car il s'agissait réellement de la constitution d'un état fédéral, tandis que le traité de Lisbonne est vraiment une traitrise car il déguise une changement fondamental dans un texte incrémental.

Mais l'€uro-monnaie n'avait pas encore était complètement créée avec la traité de Maastricht, seulement les bases ont été jetées. D'ailleurs, à l'époque, la monnaie Européenne était une monnaie commune, pas (encore) unique, et s'appelait l'ECU : European Currency Unit (ou European Count Unit, je ne suis pas certain). Il s'agissait d'une monnaie virtuelle, comptable, qui n'avait d'autre existance que dans les livres de comptes (et pas livres de contes) des entreprises, banques, ministères... dont l'objectif était de simplifier la comptabilité des Européens.

L'objectif était de faire converger les méthodes comptables des différents pays, car, à cette époque, tous les pays avaient leur standards comptables. Un peu comme, à l'époque, tous les pays avaient leurs standards pour les prises électriques, et une machine achetée dans un pays nécéssitait un adaptateur pour pouvoir fonctionner dans un autre pays. Pour la comptabilité, les entreprises d'un pays comptaient les investissements et les amortissements et les salaires et les bénéfices et les taxations différemment, ce qui compliquait énormément la tâche du commerce intra-européen. La convergeance vers une comptabilité commune, à travers une unité de compte commune l'ECU, a favorisé le commerce intra-européen, et ce sont surtout les particuliers et les PME qui en ont bénéficié. En effet, les grosses multinationales et les banques avaient déjà tous les outils en place pour mener de comptabilités multiples, elles ne gagnaient donc pas beaucoup avec cette convergeance, tandis que les PME pouvaient désormais avoir 1 seule comptabilité, qui valait tout aussi bien pour leurs affaires nationales que pour leurs activités Européennes.

2) L'introduction de l'Euro le 1er janvier 2002

L'€uro a d'abord été introduit comme monnaie virtuelle en 1999, et comme monnaie vraie, fiduciaire, en 2002. C'est à cette date que l'Euro est passé de monnaie commune à monnaie unique, car il a remplacé toutes les autres monnaies nationales, qui ont cessé d'avoir cours légal.

Il est important de noter le glissement sémentique, que personne ne relève ni n'explique jamais :

  • nous sommes passés d'une Communauté Européenne vers une Union Européenne
  • nous sommes passés d'une confédération vers une fédération
  • npus sommes passés d'une monnaie commune vers une monnaie unique

Tout ceci est toujours appelé "Europe", et quand on se permet d'émettre des doutes sur ces organismes, on devient "Eurosceptique". Sans discuter du détail de quelle "Europe" on parle.

3) L'Union Monétaire Latine

Mais ce qu'on dit encore moins, c'est que cette idée de monnaie commune n'est pas nouvelle : en effet, le 23 décembre 1865, 4 pays (France, Belgique, Suisse, Italie), créent l'Union Monétaire Latine (https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_latine_(monnaie)). Cette fatalité du 23 décembre est d'ailleurs étrange : la FED a aussi été créée le 23 décembre (1913) !

L'objectif de cette Union Monétaire était de créer une monnaie commune - pas unique, commune - et ainsi de favoriser le commerce entre ces pays par une monnaie d'échange reconnue par tous ces pays. A l'époque, l'argent était basé sur l'étalon-or, il s'agissait donc de pièces d'or et d'argent, dont les plus célèbres sont le 20 Franc Napoléon et le 20 Franc Vreneli.

Cette Union Monétaire Latine prit fin à la 1ère guerre mondiale, même si elle ne fût abolie légalement qu'en 1927.

4) Le BitCoin et le Wörgl

BitCoin est une monnaie électronique inventée en 2008 par un inconnu qui est resté anonyme à ce jour. Le Wörgl est une monnaie locale (en fait, Wörgl est le nom du village, la monnaie s'appelait le Wära je crois) et fut utilisée avec succès dans les années 1930 pour surmonter l'effondrement financier de l'époque. Toutes les 2 sont des initiatives citoyennes indépendantes de banques centrales.

Pourquoi les citer ? C'est seulement pour prouver que la monnaie est un outil d'échange, qu'il s'en crée sans cesse, et que l'€uro n'est qu'une monnaie parmi d'autres et en acune façon un truc éternel et sans précédent dont la fin signifiera l'implosion de la civilisation.


5) et maintenant ?

D'après ce que nous venons de voir, les monnaies sont des entités comptables qui vont-et-viennent, qui n'ont pas de valeur intrinsèque, et leur valeur réside seulement dans l'acceptation par d'autres comme moyen d'échange. Ainsi donc, l'€uro dans sa forme actuelle aura une fin, un jour : dans 1 an, dans 10 ans ou dans 100 ans, l'€uro n'existera plus.

Toutes les jérémiades sur la fin de l'€uro ne sont donc que de la part de personnes qui, soit ont perdu les perspectives historiques de notre continent, soit ont un interêt caché dans sa continuation. Mais, en aucune façon, n'est-ce une question vitale : si on ne commerçait plus en Euros, on commercerait en autre-chose.

La vraie question est : cette monnaie "€uro", dans sa configuration actuelle - dominée par l'Allemagne et sans concurrence locale - est-elle le mieux adapté aux besoins actuels du continent Européen ? Et si la réponse est "non", quelle est la meilleure procédure pour s'en débarasser ?

Rappelons-nous les paroles de Jean-Paul II devant les manifestants de Solidarnösc : "N'ayez pas peur". Ou les paroles de Roosevelt : "Nous n'avons à craindre que la peur elle-même"

 



24 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 5 mai 2017 08:45

    Intéressant.


    Il aurait été important de rappeler le rôle de la loi de 73 dans l’avènement de l’euro qu’elle préparait sans le dire.

    La mutation qui est intervenue avec l’euro est de se calquer sur le dollar en tant que monnaie privé en gérée par les états-majors de banques privés pour leurs propres intérêts, mais, au départ, sans le matelas de sécurité que la « Fed » garantit au dollar. Un cataplasme a été bricolé depuis.

    Ce que vous ne dîtes pas, c’est qu’un « retour au Francs » nécessiterait un rétablissement du rôle « souverain » de la Banque de France (l’état) et permettrait des financements publics sans recours à des emprunts privés.

    Le bur (atteint) de l’euro était surtout d’optimiser les retours sur investissements des placements financiers mais aussi de faire payer la dette américaine par les européens par le biais des fonds pensions et autre fonds d’investissements qui ramènes aux banques américaines une partie des profits des banques européennes, le étant devenu transnational.

    La perte de souveraineté des nations qui constituent l’Europe commence à se voir, et le malais vis à vis de l’euro ne fait que traduire une colère bien plus profonde qui commence à faire peur aux parrains de Macron.



    • aimable 5 mai 2017 10:23

      @Jeussey de Sourcesûre

      l’avantage du F S , c’est que personne de l’extérieur ne peut faire joujou avec , seule la banque de France en a la maitrise puisque non convertible


  • sweach 5 mai 2017 10:59

    Le gros problème avec l’union européen qui nous fédère avec une money unique, c’est que nous avons des différences structurel importante.


    - Taux d’imposition - Salaire minimum - Normes - Panneaux de circulations - Langue - Législation - etc ...

    Toutes ces petites différences ne sont pas une force mais une faiblesse, car il y aura des mouvements dans la fédération pour obtenir les situations les plus avantageuses et cela ce fait au détriment du peuple, et des petits face aux gros.

    Ce déséquilibre est voué à l’échec, car soit on redevient une confédération, soit on devient une véritable fédération avec une égalité de traitement.

    J’ai appris d’un agent de police responsable du transport des bulletins de vote que le résultat du traité de Maastricht a été annoncé avant le dépouillement des bulletins qu’il transportait, 1992 pas internet, c’est tout à fait possible.

    D’ailleurs de nombreuse rumeur contre le vote de notre premier tour circule sur le NET, moi même j’ai de gros doute sur l’étape de centralisation des bureaux de vote au sein d’une mairie dans notre system électoral, c’est une étape qui ne peut pas être vérifier, on peut vérifier un bureau de vote mais ça devient plus complexe de vérifier la centralisation des bureaux.

    Par exemple à Bordeaux il y a 21 bureaux de votes réparti sur toute la ville, chaque bureau transmet leur résultat à leur organisme de gestion électorale (OGE), si triche il y a c’est au niveau des OGE que cela se passe.

  • Decouz 5 mai 2017 11:08

    Vous évoquez les normes comptables, or je lis :

    "Que s’était-il passé entre ces deux dates qui permette d’expliquer comment l’IASC s’est imposé ? L’histoire est assez longue et complexe et ne peut être relatée en détail dans cet article... Pour être bref, disons que deux facteurs ont essentiellement joué : l’incapacité de l’Union européenne à réaliser une harmonisation comptable entre ses membres ; les qualités techniques et un lobbying intelligent de la part de l’IASC. Reprenons ces deux points...« 

     »Sur le plan civique, cela pose la question du contrôle politique et social de l’élaboration et de l’adoption des normes comptables : les normes comptables qui s’appliqueront à l’avenir sont à la merci d’un groupe de professionnels auto-institués, majoritairement anglo-saxons, difficiles à déloger car verrouillant particulièrement bien les accès aux centres de décision de l’IASB.« 

    https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2007-4-page-81.htm

    Comprendre : l’Europe n’a pas su développer un système comptable autonome, s’est éloigné du système »continental« , un système comptable n’est pas neutre :

     »Issue d’une institution strictement privée, la normalisation comptable internationale est une normalisation déconnectée du droit et qui s’inscrit dans le mouvement de financiarisation de l’économie des années 1980/19901.C’est à cette époque que l’on voit apparaître des produits dérivés dont la complexité2et le fonctionnement échappent au droit. La mondialisation s’accélère entraînant déréglementation et désintermédiation. Les entreprises qui se finançaient en grande majorité par la banque vont de plus en plus se financer par le marché. Or, la financiarisation de l’économie chasse le droit dont l’approche étatique et hiérarchique, fondée sur la notion de territoire, n’est plus adaptée, laissant ce que Mohamed Salah Matoussi appelle une impression de « désertification juridique3 ». De fait, les normes comptables internationales ne sont pas des normes juridiques ; elles sont fabriquées pour s’affranchir du droit.« 

     »Le mécanisme actuel de la normalisation comptable conduit donc à une sorte de capture du « débat public » par des acteurs privés. Il y a l’idée d’une mondialisation qui se réduit à un champ d’autorégulation sans pouvoir législatif mondial. Les juristes y voient une crise de la normativité étatique traditionnelle renforcée ici par l’échec d’une normalisation européenne. On est donc face à une normativité spontanée qui souffre d’un déficit de légitimité."

    http://convention-s.fr/notes/les-enjeux-de-la-normalisation-comptable-internationale-quand-la-regulation-remplace-la-loi/


    • Zolko Zolko 5 mai 2017 11:25

      @Decouz : très intéressant, merci. Je vous avoue que je ne suis pas spécialiste. Mais dans vos liens, je lis :
       
      "Concrètement, la communication marque un abandon des poursuites d’harmonisation entre les états membres et le choix d’un recours aux normes internationales pour les comptes consolidés des sociétés cotées. Suivra une communication du 13 juin 2000 sur la nouvelle stratégie comptable de l’Union européenne dans laquelle la Commission proposera logiquement de rendre obligatoire les normes IFRS aux comptes consolidés de toutes les sociétés européennes. Cela aboutira au règlement du 19 juillet 2002 précité qui impose à toutes les entreprises européennes cotées sur un marché réglementé de présenter leurs comptes consolidés selon le référentiel IFRS à partir du 1er janvier 2005.« 
       
      si je comprends bien, cela confirme qu’il y eut normalisation, mais pas vers les normes »Européennes". Cela voudrait dire que les Anglo-Saxons ont détourné l’Euro à leurs bénéfices : au lieu d’une convergence des normes comptables Européennes vers les normes continentales (Franco-Allemandes) il a abouti à la convergence des normes comptables Européennes vers les normes anglo-saxonnes (GB-USA), qui, grâce à cela, ont réussi à imposer leurs agents financiers.


  • Decouz 5 mai 2017 11:32

    Je ne suis pas non plus un spécialiste, mais j’avais déjà eu l’attention attirée sur ce sujet, je ne sais pas quelle est la part de volonté délibérée des uns, d’impuissance et de consentement des autres, mais le résultat est là.
    Sous une apparence de technicité, il y a une confiscation de pouvoir.


  • moderatus moderatus 5 mai 2017 14:24


    Bonjour,

    Très bonne explication,

    On comprend beaucoup mieux le fonctionnement des monnaies avec votre éclaircissement.

    vous devriez vous attacher à le faire connaître de façon plus importante si c’est possible, car ce ne sont pas les médias qui se chargeront de démontrer le faible risque d’une sortie de l’Euro, c’est la thèse contraire qu’il développent à longueur d’émissions.


  • joletaxi 5 mai 2017 16:35

    moi je vous le dis ,c’est un complot, surement la CIA

    c’est curieux tout de même que sur ce site, on se fait un devoir de raconter n’importe nawak

    l’ecu n’a jamais été une monnaie mais une unité de compte qui permettait de fixer un carcan, (déjà) de fluctuation des diverses monnaies se préparant à passer à l’euro
    durant ces années, j’ai importé des marchandises ,des biens de toute l’europe, et je n’ai jamais vu, ni comptabilisé un ecu
    que se passera-t-il si demain, la France quitte l’euro ?
    comme le sterling, elle se trouvera sur les marchés, avec tout ce que cela comporte, notamment de spéculation de vrais vautours, à devoir confronter ce FF, aux autres monnaies, et comme elle est endettée, que son commerce extérieur est en grave déficit,on assistera à une dévaluation plus ou moins sauvage, et en corolaire une inflation à 2 chiffres, comme cela se produit partout dans ce genre de situation.
    Concernant les normes comptables, c’est vraiment n’importe quoi
    un bilan, quel que soit le modèle, reflète la situation de la société.
    que je sache, avant la normalisation de cette présentation, les sociétés présentaient des bilans, qui permettaient de connaître cette situation.Le fait de normaliser la présentation devrait permettre une plus grande facilité de lecture au niveau européen, point barre.
    quoi que au premier bilan normalisé publié, il a fallu passer 2 heures pour l’expliquer aux actionnaires, lors de la première AG qui a suivi, et je suis sur que la plupart n’avaient rien ciompris
    Et quel que soit le mode de présentation, cela ne change strictement rien au mode financement ?
    La crise des subprime n’arrive pas à cause de normes comptables, mais à cause d’un laxisme volontaire des organes de surveillance
    Et contrairement à ce que je lis, bien au contraire, les sociétés sont de plus en plus endettées auprès des banques, car il y a un intérêt fiscal à emprunter plutôt que de faire appel au capital, d’où la création, par exemple en Belgique de l’intérêt notionnel pour tenter de juguler cette tendance.
    On assiste même à une autre dérive qui n’a rien à voir avec les normes, de grosses sociétés qui s’endettent pour racheter leurs actions de le cadre de l’incitation financière de leurs cadres, ce qui à terme va poser de gros problèmes.

    L’euro a au moins permis d’avoir, à ’intérieur du marché européen, une visibilté à long terme de la trésorerie de sa société.Je me souviens avoir eu près de 12 comptes en monnaies diverses pour tenter de minimiser ce genre de risques.
    Demain que vaudra un FF nouveau face au dollar de Trump ?
    Nos retraités auront intérêt à s’équiper en Danar, car cela va faire mal pour remplir la cuve à mazout.
    Hein ?
    Melanchon va faire du 100% renouvelable avec des hydroliennes ?
    et vous y croyez ?
    Mais évidemment, si c’est un complot considérez que je n’ai rien écrit


    • Onecinikiou 6 mai 2017 02:53

      @joletaxi


      L’euro n’est pas viable sauf à ce que les rares pays membres (l’Allemagne et son glacis), qui de part la compétitivité intrinsèque de leur appareil productif profitent d’une monnaie unique sous-évaluée pour leur économie, qui pour cette raison dégagent des excédents de leur balance commerciale records, mutualisent ces excédents en finançant les pays à plus basse compétitivité et qui emmagasinent eux, structurellement, les déficits (typiquement les pays du sud de l’Europe).

      Toute autre interprétation témoignerait d’une incompréhension fondamentale et dramatique de ce que revêt les critères de viabilité d’une zone monétaire optimale. 

      Or cette mutualisation, les peuples concernés n’en voudront pas, car ce la supposerait des transferts de fond massifs de l’ordre de 10% de leur PIB chaque année. 

      Et pourquoi ne le veulent-ils pas ? Par ce que cela ne fait pas sens pour eux, par ce qu’il n’y a pas de principe de solidarité et de sentiment d’appartenance tels qu’ils permettent que ces peuples consentent à ces efforts et ces sacrifices. 

      Parce qu’il n’y a pas UN peuple en Europe, mais DES peuples européens, et que cette différence fait toute la différence et explique en quoi les Etats-Unis d’Europe sont une chimère, une illusion mortelle pour nos économies. 

      Pour résumer le problème structurel que constitue l’Euro n’est en rien économique : il est politique, civilisationnel, culturel, anthropologique. 

      Les conditions de viabilité de la zone monétaire n’étant pas réunies, il faut dissoudre d’urgence la zone euro au risque autrement de voir croitre de manière indéfinie et exponentielle les divergences de compétitivité et tout ce qui en découle. 

    • Zolko Zolko 6 mai 2017 12:10

      @Onecinikiou : « L’euro n’est pas viable sauf à ce que les rares pays membres (l’Allemagne)... »
       
      j’ai une analyse un peu différente de la votre : l’Euro est la monnaie de l’Allemagne, donc elle marche bien pour l’Allemagne. L’Euro est calqué sur le DM, et selon la légende c’était la seule condition pour que l’Allemagne consente à une monnaie commune. Il est donc tout-à-fait normal que l’Euro fonctionne bien pour l’Allemagne puisqu’elle est taillée sur mesure pour l’Allemagne.
       
      Si l’Euro avait été calquée sur le fonctionnement du Franc, il marcherait très bien pour la France. Mais l’Allemagne aurait, avec raison, refusé de s’y joindre.
       
      Ce qui veut dire qu’une monnaie unique ne peut pas fonctionner en Europe. Quelle-que soit sont fonctionnement. Mas peut-être qu’une monnaie commune pourrait fonctionner, bien que là, l’Union Monétaire Latine permet d’en douter aussi.


    • Onecinikiou 6 mai 2017 16:25

      @Zolko


      Affirmer que l’euro « est la monnaie de l’Allemagne » ne veut strictement rien dire. Pas plus que de soutenir que l’euro aurait pu être « calquée dur le fonctionnement du Franc ». 

      Comme beaucoup vous marquez votre incompréhension du rôle structurel de la monnaie : le problème fondamental posé par l’euro monnaie commune est dans le fait qu’il n’y a plus d’ajustement possible des taux de change entre monnaies nationales - puisque ces monnaies ayant disparu - et que ce fait, ce seul fait, explique très bien que l’essentiel du solde de l’excédent commercial allemand se fasse en Europe (57%), principalement EN zone euro (31%), et particulièrement au préjudice de la France (18%).

      Ces chiffres (de 2014, mais les tendances demeurent) sont incontournables.

      C’est la compétitivité propre à l’Allemagne, plus importante que celle de ses voisins (à quelques rares exceptions près), qui explique le mécanisme à l’oeuvre : cette compétitivité augmente plus vite que celles de ses partenaires européens, ce faisant les indicateurs macro-économiques ont tendance à diverger dans le temps (balance commerciale, taux de chômage, comptes publics etc...), occasionnant pour l’un des excédent records, pour les autres des déficits abyssaux.

      Ces divergences étaient par le passé annulées par l’ajustement du taux de change des monnaies, variables au cours du temps. Cet ajustement n’est plus possible, les divergences s’accroissent donc en l’absence d’une convergence socio-économoique qui est impossible puisque tributaire et contingente de l’histoire, de la culture, de la géographie propres aux peuples européens. Un Français n’est pas un Allemand, pas plus qu’un Grec d’ailleurs. Nous y revenons donc toujours.

      La seule solution pour viabiliser cette zone je l’ai donnée : transfert massif de fond des zones à haute compétitivité vers les zones à moindre compétitivité. Soit plusieurs plusieurs centaines de milliards d’€ de flux chaque année. Or j’ai donné précédemment les rayons pour lesquels ces flux n’interviendront pas. 

      Le problème de la monnaie commune est politique, anthropologique. En l’absence de peuple européen unifié, qui est une vue de l’esprit de cerveaux utopistes et idéologisés, l’euro ne peut que disparaître à terme. Et disparaîtra. 

      Nous ne pouvons tout simplement pas avoir la même monnaie que l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas. Ce n’est même pas un problème lié au taux de change externe €/$ (puisque solde français à peu près à l’équilibre avec les Etats-Unis, moins il est vrai avec la zone Dollar), ni même aux principes constitutifs de la monnaie commune, mais lié à son existence en propre. 

      La France doit retrouver sa monnaie, dont le taux de change doit nécessairement flotter par rapport aux monnaies allemande, belge, hollandaise et autrichienne. C’est à cette seule conditions quenos indicateurs macro-économiques s’amélioreront.

      Et c’est en cela aussi que les dirigeants du Front National et de l’UPR ont raison contre l’ensemble de la doxa coalisée. 

  • rhea 1481971 5 mai 2017 17:01

    Comme l’écrit un financier l’euro c’est fini , les banques limitent leurs échanges en euro au pré carré de leur nation respective, il n’y a plus d’échange interbancaire en euro entre les banques d’un état à un autre , la confiance ne règne plus . Le débat politique sur l’euro est en retard sur la réalité.


  • cétacose2 5 mai 2017 20:54

    L’euro est une monnaie sensationnelle ,mais seulement pour ceux qui savent s’en servir .les allemands par exemple...mais aussi les escrocs spécialisés .Mais nous , avec notre vinasse chimique ,nos fromages qui puent autant que nos gouvernants.. !


  • mimi45140 5 mai 2017 22:29

    Effectivement dans les années 1930 dans la ville de wörgl en Autriche,une monnaie locale fut mise en circulation elle avait la particularité d"être une monnaie fondante car sa valeur diminuais lors de sa conservation, celui qui détenait le billet avait l’obligation de coller un timbre fiscal qui dépréciait la valeur du billet de 1% par mois, ceci afin d’inciter la circulation de la monnaie. L’expérience fut concluante mais fut aussi rapidement interrompu par la banque nationale d Autriche.


  • titi titi 5 mai 2017 23:01

    @L’auteur

    « Mais, en aucune façon, n’est-ce une question vitale : si on ne commerçait plus en Euros, on commercerait en autre-chose. »

    Moi je suis d’accord avec vous : le passage à l’euro ne changera rien.
    Rien à la façon de commercer..
    Mais rien non plus concernant nos déficits ni pour nos emplois.

    L’euros est un exutoire bien pratique pour nos politiques qui ont trouvé un moyen de cacher leur incompétence.


    • Zolko Zolko 6 mai 2017 12:03

      @titi : « le passage à l’euro ne changera rien (...) L’euros est un exutoire »
       
      c’est un peu vrai, mais le contrôle de la monnaie est un outil extrêmement puissant, alors ne pas contrôler sa propre monnaie est quand-même un handicap majeur. Je suis bien d’accord avec vous, l’abandon de l’Euro ne résoudra pas magiquement tous les problèmes de la France, mais, à l’envers, le maintient dans l’Euro, une monnaie fait et contrôlée par un autre pays (l’Allemagne), empêche l’application de certaines politiques.


    • Onecinikiou 6 mai 2017 16:26

      @Zolko


      La sorite de la zone euro n’est pas une condition suffisante à la relance économique et industrielle de la France et à l’amélioration de ses comptes publics, elle en est en revanche une condition absolument nécessaire. 

    • Onecinikiou 6 mai 2017 16:32

      @titi


      Vous méconnaissez visiblement le rôle macro-économique structurant de la monnaie. J’espère pour vous que vous n’en êtes pas à dire, de concert avec tous les merdiacrates incultes et partisans, que si l’Allemagne arrive à tirer son épingle du jeu avec l’euro, il n’y a pas de raison que la France ne s’en sorte pas elle-même, ce qui démontrerait votre incompréhension dramatique des critères que doit revêtir une zone monétaire optimale. 

      Le problème posé par la viabilité de l’euro - et de toute monnaie commune chapeautant des économies nationales disparates - n’est nullement économique : il est essentiellement politique et culturel. 

    • mimi45140 7 mai 2017 01:02

      @Onecinikiou
      Excusez moi une chose me gène dans votre réponse , régulièrement on transforme l’Euro le caractérisant soit de monnaie commune comme vous le faite soit de monnaie unique, tous les pays d’’Europe ont bien gardé leur banque centrale mais il n’existe plus de monnaie nationale effectivement la banque de france produit des billets , ce sont des euros , qui peut me dire clairement si notre monnaie est commune ou unique vous remerciant par avance.


    • Onecinikiou 7 mai 2017 23:15

      @mimi45140

      Vous avez raison de soulever l’ambiguïté : si l’on veut être rigoureux il faut parler de monnaie commune, puisqu’une monnaie unique, comme vous le rappelez, supposerait la disparition des banques centrales nationales, et la création d’un taux d’intérêt unique intéressant l’ensemble de la zone monétaire. Cela supposerait aussi de facto un impôt fédéral, une mutualisation, permis uniquement dans le cadre d’une federalisation politique beaucoup plus poussée qu’à l’heure actuelle.

  • julius 1ER 6 mai 2017 09:43

    la monnaie n’est qu’ un vecteur .... ce qui importe c’est la confiance !!!


    or la confiance est aux abonnés absents depuis la Crise de 2007/8 c’est ce qui plombe l’Europe qu’elle soit sous la forme « Fédérale ou Confédérale » il faudrait « des ambitions » pour ce continent tant au niveau de la monnaie que d’autres projets tels la conquête spatiale ou le net où aucun logiciel européen digne de ce nom n’ a été créé pour concurrencer Google ou Facebook !!!

    alors le problème reste entier depuis la création de la CEE ou de l’’UE ..... l’Europe dans son ensemble est un géant économique .... mais reste un « nain » politique !!! 

    c’est à cette équation qu’il faudrait s’ attaquer mais il serait nécessaire d’avoir des gens qui sachent regarder au delà de leurs propres clochers..... 

    or pour ce genre d’aventure si l’on fait la liste de ce qui est en « stock » entre les MLP et autres Dupont gnangnan qui veulent ressusciter « la ligne Maginot » ... on voit bien qu’il y a un problème d’adéquation entre les perspectives et les contingences qu’elles soient françaises ou européennes !

    mais il ne faut pas se mentir , le vrai problème aujourdhui c’est celui de la Crise économique du modèle Capitaliste qui a phagocyté tout le reste si je puis dire, la monnaie n’étant qu’un paravent ou une excuse pour ne pas parler de ce qui fâche cad le chômage de masse et l’absence de projet de société.... et bien sûr tout ce qui découle de cela !!!!!!!!

  • captain beefheart 7 mai 2017 15:41

    Il y a quelques années ,mes poules avaient,en grattant le potager,mis au jour une drachme grec de 1873.J’ai appris plus tard que la pièce était interchangeable avec et avait la même valeur que le franc français et belge,et qu’elle était fréquemment appelée « franco » en Grèce.


  • JeanVaillant JeanVaillant 7 décembre 2017 10:21

    Bonjour, 


    Votre article est intéressant. C’est vrai que l’on entend beaucoup de côtés négatif de la potentielle abolition de l’euro en termes de monétisation. Et c’est vrai que cela entraînerait beaucoup de changement en France et partout ailleurs, mais lorsque l’on a quitté le Franc, c’était risqué aussi. Pourtant, les pouvoirs publics n’en n’ont pas fait toute une dramaturgie. 
    Vous avez raison, on nous fait gober ( comme d’habitude) , ce que l’on veut bien nous faire gober. Et par dessus tout, les médias en rajoutent une couche lorsque c’est dans l’intérêt des entités par lesquelles ils sont contrôlés.  

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