jeudi 16 mars 2017 - par alinea

L’EUROMORT

Le remords.

 

Je voudrais vous faire passer un article que, si je l’ai compris, ne suis pas en mesure de vous synthétiser puisque je ne suis pas économiste donc n’ai pas la maîtrise de la chose.

Du reste, il se suffit à lui-même.

Néanmoins, fidèle à moi-même, je pense que cette « nouvelle » rend caduques, et même dérisoires, nos engueulades à propos de papier constituant ou de rapports politiques des uns candidats aux autres électeurs. D’autant plus dérisoire qu’au cours de ces conversations à bâtons rompus, nous oublions toujours l’essentiel : le biotope qui fait que nous pouvons vivre ; de plus en plus mal il est vrai.

Donc voici un article de Charles Sannat, comment dire, époustouflant. Puisque je suis une béotienne pour ne pas dire cul-terreuse, cela me fait penser à la mauvaise blague de celui qui tombe du trentième étage… et j’ai idée que tous nos débordements, sur le clown postillonneur qui veut rester dans l’UE alors qu’il enamoure les pétasses en disant le contraire, ou bien le probe gaullien qui a des couilles ( excusez, je n’ai pas pu m’empêcher de donner en raccourci la teneur des discussions politiques sur ce site) seront amusements de midinettes si nous arrivons au 23 avril avant que tout pète.

 

« Effrayant ! La BCE n’existe déjà plus ! L’euro est déjà mort !! » L’édito de Charles SANNAT

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Face à de nombreux messages disant que personne n’en parle a part « Reuters » (qui reste une Agence assez connue pour les ignares), que c’est « faux », blablablabla, je vous propose d’aller directement vous « farcir » ici et en version originale aussi bien le communiqué de presse de la Banque de France elle-même, que le rapport d’activité complet 2016 de la BDF qui vient justement de sortir. Vous y trouverez tous les détails en long en large et en travers. Oui ce qui est dit dans cet article est entièrement VRAI et PROUVE !!! Je ne peux pas faire mieux que la Banque de France comme « source », j’espère que personne ne m’en voudra de ne pas pouvoir montrer le JT de TF1… 

Communiqué de Presse ici

Rapport d’activité complet ici

Ce que je vais vous dire peut sembler très complexe, compliqué, voire même pour certains édifiant, pour ne pas dire « hallucinant », pourtant c’est la stricte vérité et les choses sont bien plus simples qu’elles n’y paraissent sous des terminologies confuses et des mots obscurs.

On peut résumer la situation actuelle de la manière suivante : la BCE n’existe plus de fait, et elle ne pourra jamais sauver l’euro. Maintenant expliquons et décryptons cette affirmation ensemble.

La BCE n’existe plus ! Elle a transféré une grosse partie au SEBC

Je cite ici ce que vous pouvez trouver sur le site de la BCE elle-même concernant son propre fonctionnement.

« La Banque centrale européenne

Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et les statuts du Système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne constituent le fondement juridique de la politique monétaire unique. En vertu des statuts, la BCE et le Système européen de banques centrales (SEBC) ont été institués le 1er juin 1998. La BCE est placée au cœur de l’Eurosystème et du SEBC. Conjointement, la BCE et les banques centrales nationales accomplissent les missions qui leur ont été conférées. La BCE, en vertu du droit public international, est dotée de la personnalité juridique.

Le Système européen de banques centrales

Le SEBC est composé de la BCE et des banques centrales nationales (BCN) de tous les États membres de l’UE qu’ils aient ou non adopté l’euro.

L’Eurosystème

Il comprend la BCE et les BCN des pays ayant adopté l’euro. L’Eurosystème coexistera avec le SEBC tant qu’il y aura des États membres de l’UE ne faisant pas partie de la zone euro. »

Bien, maintenant que vous avez lu ces quelques lignes, retenez-les pour plus tard, nous y reviendrons.

Source ici 

Souvenez-vous, la Banque centrale allemande provisionne pour 22 milliards d’euros !!

Le 24 février dernier, je revenais sur cette information hallucinante où la Bundesbank, ce qui reste de la Banque centrale allemande, annonçait une provision de 22 milliards d’euros, ce qui est considérable, en indiquant que ces pertes étaient liées aux obligations pourries détenues dans son portefeuille en raison de la politique menée par la BCE.

« Il est normal de demander (…) quand on lèvera le pied de la pédale de la politique monétaire », a déclaré le président de l’institution, Jens Weidmann, en présentant le rapport annuel. « Notamment parce qu’une mesure essentielle de la mise en œuvre de la politique monétaire ultra-accommodante est l’achat à grande échelle d’obligations d’État, ce sur quoi, vous le savez, je suis très critique. »

La Banque centrale allemande vient de provisionner 22 milliards d’euros ahahahahahahahahah !

« Les provisions ont ainsi atteint 21,9 milliards d’euros fin 2016 contre 19,6 milliards fin 2015.

Pour l’instant, néanmoins, la Banque centrale allemande dégage des profits sur son portefeuille d’obligations. Ironie de l’histoire, ces bénéfices proviennent principalement des obligations émises par des pays en difficulté comme la Grèce, qui offrent des rendements élevés, acquis entre 2010 et 2012, pendant la crise de la dette, malgré l’opposition de la Buba. »

Mais ce n’est pas tout. Maintenant que vous avez lu ces quelques lignes, retenez-les pour plus tard, nous y reviendrons !

Bénéfice net en hausse de 58 % pour la Banque de France

Voici qu’hier, un petit article très discret du Figaro revenait sur cette dépêche Reuters elle aussi extraordinaire.

« La Banque de France a annoncé lundi avoir dégagé un bénéfice net de 3,52 milliards d’euros en 2016, en hausse de 58 % par rapport à 2015. Cette hausse reflète une progression de 7 % du produit net des activités de la banque, à 7,7 milliards d’euros, et une baisse de 2,2 % de ses dépenses, précise-t-elle dans un communiqué.

L’institution a décidé d’autre part de maintenir à huit milliards d’euros l’encours de son fonds pour risques généraux qu’elle avait augmenté de 500 millions un an plus tôt, ce qui avait pesé sur le résultat de 2015.

La hausse des revenus est liée à celle de la taille des encours au bilan, qui passent de 710 à 855 milliards sur l’année, en raison des rachats d’actifs opérés pour le compte de la Banque centrale européenne dans le cadre de sa politique monétaire.

Depuis 2015, la Banque de France indique avoir racheté 313 milliards d’euros d’actifs au titre de ces différents programmes.

Elle souligne que la croissance de son bilan « est effectuée avec des actifs de première qualité, principalement des titres souverains français, sans dégradation du profil de risque. »

« Il n’est en conséquence pas nécessaire de poursuivre le renforcement du fonds pour risques généraux, qui reste stable à huit milliards d’euros.

La Banque de France indique encore que, comme chaque année, l’essentiel de son bénéfice net sera reversé à l’État sous forme d’impôt et de dividende, soit un montant total de 4,5 milliards au titre de l’exercice 2016. »

Si vous avez bien suivi, alors vous avez compris que la Bundesbank a passé des provisions sur ces monceaux de créances pourries qu’elle a dans son bilan, mais pas la Banque de France. Sans doute parce que nous sommes bien meilleurs que les Allemands… ou nettement moins prudents, au choix !

Si vous suivez toujours, vous avez bien lu que la Banque de France à principalement racheté pour 313 milliards de dette souveraine… française !

Source ici Le Figaro

Donc vous devez comprendre que la BCE n’existe plus dans les faits, chaque banque centrale achète ses propres dettes !

Retenez bien ce que je viens de dire car les implications sont considérables.

La BCE en elle-même n’existe presque plus et ne fonctionne plus. C’est le SEBC (repensez à ce que vous avez lu au tout début de cet article) à savoir le Système européen des banques centrales (SEBC) qui en réalité a pris le relais de la BCE.

Désormais, au moment où vous lisez ces lignes, nous avons la preuve, vous avez la preuve ici, dans cet article, sources à l’appui, que chaque banque centrale rachète les propres dettes souveraines de son pays respectif… Cela veut dire qu’il n’y a plus rien de commun. Cela veut dire aussi, que le SEBC, la BCE prépare sans le dire le retour aux monnaies nationales, ou chaque pays devra gérer sa propre dette ! Dans les faits, chaque pays gère à nouveau sa propre dette et c’est à ce prix que nous avons l’illusion que l’euro fonctionne encore…

Vous devez prendre conscience que nous sommes là dans une situation inverse à celle de la construction d’une zone monétaire.

Vous faites en réalité face à la destruction de la zone euro et de la BCE.

Vous assistez à la déconstruction de l’euro, là, maintenant, sous vos yeux.

Vous avez toutes les preuves en main.

L’euro ne survivra pas et vous devez prendre vos dispositions.

 



112 réactions


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 mars 2017 17:54

      @julius 1ER
      Je vous ai répondu plus haut, mais si je comprends bien, quand c’est la Gauche qui nationalise, c’est génial, quand ce n’est pas la Gauche, ça ne vaut rien, allez consulter !

      « UPR - Les re-nationalisations »


    • julius 1ER 18 mars 2017 07:56

      Meeeuuuh non, on sort de l’euro avec la même parité, 1 Franc = 1 euro ! 

      @Fifi Brind_acier

      alors çà sert à quoi de sortir de l’Euro ????
      et de plus ce n’est pas vrai là c’est le marché qui va décider de la valeur de ta monnaie !!! 

      de suite ce sera la dévaluation de ta monnaie de 15 à 30 % alors bien sûr tu boostes les exportations mais les importations qui sont plus importantes en volume vont coûter de 15 à 30 % plus chères !!!

      la France en quelque mois sera au niveau de l’Albanie économiquement parlant bien sûr !!!!

    • julius 1ER 18 mars 2017 08:10

      @adeline


      bien sûr c’est une évidence et même si Sapir l’économiste en chef de l’UPR te dit le contraire ce n’est pas vrai les monnaies connaissent des fluctuations et si l’Euro ne représente que 20% de l’ensemble des monnaies, il est au plancher ce qui prouve qu’il était surévalué mais tout cela ne veut rien dire demain il peut très bien reprendre 5% ... 
      ce qui est important c’est d’enclencher une politique économique qui soit porteuse dans toute l’Europe en transformant les fondamentaux énergie, transport , ressources ... etc 
      l’Europe peut et doit faire beaucoup mieux c’est un postulat de base !!

    • franc 18 mars 2017 11:34
      @julius 1ER

      au début c’est difficile mais après les efforts c’est la récompense comme l’Islande et l’Argentine l’ont montré et comme l’Angleterre actuellement le montre courageusement

      le plus important c’est de sortir de cette économie du capitalisme financier spéculatif élaborée par les maffieux qui dominent l’UE actuellement pour réapproprier et reélaborer le capitalisme industriel productif et créatif

      si l’UE pouvait et voulait faire cette conversion et cette réappropriation de l’économie réelle productive au service des peuples on pourrait envisager de rester dans l’UE ,mais comme c’est la maffia financiariste spéculative qui a accaparé l’appareil politique de l’EU c’est une grande illusion que de croire que cette maffia va travailler à se saborder au profit de l"économie réelle productive.

      L’UE actuellement est complètement pourrie par la maffia financière ,ce sont les banksters qui sont à la direction de l’UE .Comment les chasser sinon de sortir de cette UE mafiosée et nazifiée

    • Alainet Alainet 18 mars 2017 17:34

      @julius 1ER réponse stupide et infondée .. car la sortie ne provoquerait 1 changement peu catastrophique vite absorbé. La France n’est pas la Grèce.
      https://www.le-vaillant-petit-economiste.com/2017/02/28/nouveau-film-ecrans-fin-de-leuro/


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 19 mars 2017 23:05

      @julius 1ER
      « ...la France en quelque mois sera au niveau de l’Albanie économiquement parlant bien sûr !!!! »

      C’est marrant ca....
      J’avais pas entendu exactement la meme chose que dès que le Brexit aura eu lieu...
      Le lendemain....pleuvoir sur londres des hordes de moutons déchainés,
      la tamise changerai de sens, c’est la mer qui remonterai vers le fleuve...
      La famine atteindrais tous les anglais (etc)
       
      Si vous avez la mémoire courte, je peut vous ressortir la presse de l’époque....
       
      Alors que à ce jour, c’est eux qui ont pratiquement la zone la plus florissante de la zone UE
      Sauf si on nous cache des choses et que vous pouvez nous démonterer l’inverse.

      Et par pitié, ne me sortez pas l’argument que la GB ne faisait pas partie de l’Euro...
      Parce que TOUS les médias à l’époque faisaient l’impasse sur cette option (merci)


  • glenco01 17 mars 2017 20:16

    • alinea alinea 17 mars 2017 22:22

      @glenco01
      Que peut-on faire ? Une bonne guerre aux Russes ? il semble « qu’ils » s’y préparent !


  • Pere Plexe Pere Plexe 18 mars 2017 12:27

    Je lis beaucoup de contre sens...


    Tout d’abord sur les déclarations de C Sannat. Quand il dit , arguments à l’appuis, l’euro est mort il faut bien comprendre que c’est l’esprit de la monnaie unique qui trépasse.
    Pas la monnaie elle même !
    Sans quoi je vous assure que Merkel et consort s’activeraient autrement : 2008 donne une idée de comment ils réagissent.
    Il décrit comment, en fait, ce sont différents euros qui cohabitent et le rôle des banques centrales nationales sur des euros « nationaux ».L’euro allemand n’est pas l’euro français qui lui même n’est pas l’euro italien.Surprenant voir dérangeant pour une monnaie « unique ».

    C’est la partie argumentée, et peu contestable, du propos de Sannat : «  Vous devez prendre conscience que nous sommes là dans une situation inverse à celle de la construction d’une zone monétaire.Vous faites en réalité face à la destruction de la zone euro et de la BCE. »

    Sa conclusion (L’euro ne survivra pas et vous devez prendre vos dispositions)  est autrement plus contestable et non argumentée si on la prend au sens l’euro disparaîtra dans le chaos... 

    Viens ensuite l’habituel confusion : si l’euro pose (certains) problèmes sa disparition va les résoudre.
    Malheureusement non.
    Par exemple il faut bien voir que la désindustrialisation de notre pays et les délocalisations n’a rien à voir avec la monnaie ! C’est une volonté politique. Accentué de manière marginale par un euro fort.
     

    • alinea alinea 18 mars 2017 12:51

      @Pere Plexe
      ... une volonté politique, à cause ou au prétexte d’un euro fort !
      Sinon, Sannat est un « insolent » qui se revendique tel !


  • Alainet Alainet 18 mars 2017 21:04

    - Pour foinir l’économiste Charles Gaves signe 1 autre article argumenté  :« Comment et pourquoi l’€uro détruit l’Europe »...
    https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2017/03/06/euro-detruit-europe-charles-gave-romain-metivet/

    -Rappel pour les pays-Bas : Des députés néerlandais ont commandé un rapport sur le futur de la monnaie unique, avant un débat au Parlement sur l’opportunité d’abandonner la monnaie unique. Les travaux ont été lancés suite à des inquiétudes concernant la politique de taux bas mise en oeuvre par la Banque centrale européenne, et son impact sur les épargnants néerlandais. .. ce rapport devrait suivre les élections législatives...
    https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2017/02/26/pays-bas-rapport-debat-sortie-euro/


  • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 26 mars 2017 07:39

    « L’euro ! l’euro ! » fallait-il sauter tels des cabris (pour rappeler le Grand Homme) !

    * Entre 1992 et 2002, le Franc n’a pas perdu plus que l’€ entre 2002 et 2012 !

    * l’€ tellement fort que la monnaie esseulée d’un petit Etat de 10 millions d’habitants arrive à grandir dans son ombre ! je veux parler de la Couronne Tchèque qui s’est appréciée en gros de 7 % (entre 2006 et aujourd’hui)


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