mercredi 8 février 2017 - par

La banlieue va brûler

Cela n'a pas l'air d'inquiéter grand-monde durant la polémique Fillon qui alimente la sphére politico-politicienne depuis plus de deux semaines mais la banlieue va brûler, la banlieue dite « difficile », la banlieue des cas sociaux inextricables et de la diversité pas vraiment heureuse. Depuis quelques jours, Aulnay sous Bois brûle déjà depuis qu'un « jeune », Théo, a accusé un policier d'avoir exercé sur lui une tentative de viol avec sa matraque. La scène aurait été dûment filmée. Dans les médias parmi les grandes consciences on accrédite sans écouter celle de l'agent des forces de l'ordre la version du « jeune » sans chercher plus avant.

La banlieue peut brûler d'autant plus rapidement par l'habitude des jeux de guerre en réseau, de l'utilisation des « smartphones » et des réseaux dits sociaux. Ceux-ci créent l'émulation, une émulation débile, c'est à qui mettra en ligne la vidéo montrant le plus de violences contre la police.

Dans ces quartiers la loi et les valeurs républicaines n'ont plus vraiment cours. Ce n'est pas qu'ils soient d'ailleurs forcément agités, les dealers, tous les « lascars », faisant du « business », des « grossistes » au petit guetteur, y font le plus souvent règner une loi d'airain, une discipline de fer, une omerta bien plus dures que ne pourrait l'être celles de la République. Tout ce petit monde a parfaitement intégré les lois du marché qu'il reproduit dans son microcosme. Et tout le monde sait bien que ça fait marcher le commerce. Le trafic permet de consommer les biens vendus dans les zones commerciales à proximité de ces quartiers zones qui sans cet apport d'argent frais et douteux ne seraient pas viables.

Théo est donc bien une victime qui n'a aucune circonstance aggravante il a raison « de facto ». Il était un jeune modèle, sportif et tout. Je m'étonne que l'on appuie encore sur ce cliché du noir forcément footballeur pour s'en sortir.

S'il y a eu des destructions de mobilier urbain c'est à cause des violences policières, c'est un fait entendu. Je songe entre autres aux grandes et belles déclarations de l'innénarrable Nicolas Domenach ou à celles de maître Dupont-Moretti l'avocat de Théo habitué à jouer des inflexions de sa voix grave et bien modulée pour émouvoir les Margots bourgeoises pédagogues dans leurs chaumières. Parmi la gauche qui pense, chez ces bons apôtres, on ne vit pas dans ses quartiers mais on aime bien que les gosses s'y révoltent, cela fait une sorte de révolte par procuration pour les révolutionnaires de salon.

Tout ce spectacle bien hypocrite au fond me rappelle ce jeune prof excédé qui à ses débuts avait envoyé valser d'une petite pichenette la casquette d'un gamin pénible après lui avoir demandé vingt fois de la retirer. Le gamin était allé voir un médecin et avait obtenu une ITT de 48 h pour violences alors qu'il se portait comme un charme. Il était venu en grande délégation avec sa famille et les « grands frères » pour demander une sanction contre l'enseignant qui n'avait dû son salut qu'au sang froid de sa direction, de ses collègues et au sien.

Il avait eu beaucoup de chance, dans bien d'autres endroits il aurait été lâché de suite.

De tout cela nos politiques n'ont cure, à deux ou trois exceptions. Ils feront quelques rodomontades dans ces « quartiers », solidement encadrés, deux petits tours et puis s'en iront. Ils ont laissé la situation pourrir. Ces endroits n'ont pourtant jamais été délaissés réellement, c'est même généralement là que l'Etat a le plus investi depuis des décennies mais en enrobant le tout de laxisme, d'aveuglement, de pleurnicheries, de refus de lier des devoirs à la citoyenneté minimum demandée aux habitants des « cités » sans oublier l'enseignement d'une histoire de France toujours empreinte du pire masochisme mémoriel.

Comment les gosses de « quartiers » pourraient aimer un pays dont on leur serine qu'il n'y a rien à retenir de bien de son histoire ni aucune valeur ?

Au deuxième tour des présidentielles quels que soient les candidats ils n'auront pas les moyens de leurs politiques car ils auront du mal à avoir une majorité législative. Le pays sera ingouvernable, enfin un peu plus que d'habitude et la banlieue brûlera profitant du désordre, les semeurs de haine, religieux ou pas, y verront une occasion en or massif.

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury




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