jeudi 13 février 2014 - par asterix

La Flandre et l’Europe ou la leçon de l’intolérance

Comme titre, j’eus pu choisir la Flandre, la loi et l’esprit des lois. Mais cela faisait moins accrocheur, trop parlant ou pas assez également…

Vous connaissez le Président de l’Union, ce cher Herman Van Rompuy chargé de nous représenter sans avoir jamais été élu par qui que ce soit ? On serait lui qu’on devrait quand même se sentir gêné quelque part. Non pas du fait de sa gaucherie apparente, ni de son rôle de représentant européen des forces de l’argent car il y a pire, bien pire. Et lui qui s'obstine à ne jamais rien à dire, sinon oui-oui aux desideratas de ses potes du groupe de Bilderberg, on devrait le prier de se taire. De se taire dans toutes les langues officielles, elles sont exactement 23 dans notre chère Communauté. Mais également, et c’est le thème de ce présent billet, se taire par épouse interposée, une pompom girl bien plus agissante dans la défense de la cause "nationale" que lui.

 

Madame ?

Oui, Madame ! Surtout depuis qu’elle s’est tiquée de faire de la politique. Du sans-gênes à monter en épingle, une ouverture d'esprit à vous faire frémir.

Les lois linguistiques iniques, toujours à l’avantage de la Flandre, qui régissent mon si plat pays sont claires : droit du sol et rien que le droit du sol, peu importe qui l’occupe. L’homme de Cromagnon qui y a un jour posé ses pénates ne parlait certainement pas flamand. Mais c’était il y a si longtemps. Le monde n'était pas encore figé, cela ne compte plus…

Notre couple royal, pardon présidentiel dont, par ailleurs, la famille contrôle une des banques les plus riches du pays ( ARGENTA ) est depuis toujours domicilié à Rhode Saint Genèse, une commune riche, très riche, de la périphérie bruxelloise. Une commune flamande, si flamouche de coeur que cela fait presque vingt ans qu’elle a à ses commandes l’Union francophone devenue au fil du temps de plus en plus majoritaire, mouvement d'expansion sociologique bruxelloise entamé par la haute bourgeoisie attirée par le caractère champêtre des lieux, les terres agricoles bon marché et la proximité de la forêt de Soignes, bijou écologique offert en son temps par Léopold II, notre plus grand Souverain au grand dam de l’Eglise Catholique et du peuple congolais qu’il asservit à la chocotte, pour ne pas dire sabre au clair. Rhode Saint Genèse, une commune emblématique de richesse pure. Une de ses plus belles villas appartint longtemps au Général Mobutu et sa petite famille. Rhode Saint genèse, commune qu'il est interdit de déflamandiser bien qu’elle jouxte à la fois Bruxelles et Waterloo.

Trés dame patronesse en recherche de sensations ou lassée de servir de potiche, Madame la Présidente est devenue au fil du temps l'égérie de la dorénavant minorité flamande à la recherche du temps perdu. Une minorité qui n'a jamais considéré le francophone autrement qu'un envahisseur, de grossiers under-mensch qui ne parviennent pas à s’adapter, dit-elle… Tête de pont de cette sociologie nouvelle que sa caste pieuse ne méritait pas, elle a donc mis sur pied une liste électorale "pluraliste" mais uniquement flamande qu’elle a, c’est un comble ! dénommé RESPECT.

Oui, oui : RESPECT, cela ne s’invente pas… 

Le RESPECT que les autres doivent avoir pour elle, pas l’inverse

On devait bien vous le préciser, non ?

Et, à moins qu'elle ne le fasse exprès, elle a poussé le bouchon jusqu’à présenter en seconde place un ancien nazi notoire, admirateur d’Adolf et consorts. Interrogée en son temps par la presse internationale sur ce choix à tout le moins ravageur, elle s’est contentée de lui répondre sèchement que ce brave homme s’était récusé depuis et que l’incident - de parcours - était donc clos.

Vous avez bien entendu : clos ! Clos et sans autre justification, pour qui la prenez-vous ?

D’ailleurs y'a rien à dire puisque la loi lui donne raison. Une loi unique au monde, entendu que la minorité des urnes qui devrait normalement constituer l'opposition restera quoiqu'il arrive maître des lieux du seul fait de son identité linguistique… Mais bon, comme il est difficile de faire fi de la mathématique, le fait est qu'à raison de 65% des votes exprimés en sa défaveur, Madame qui n'en réunissait pas la moitié, dut se la caler dur dur, sans quoi c’eût fait encore plus mauvais genre.

Mesure vengeresse de la Flandre si perverse dès qu'une majorité francophone se dégage sur son sol, elle se réserve le droit de ne pas en nommer les Maires et, mieux encore, oblige le Conseil de Mairie diriez-vous, d’accueillir en son sein un représentant néerlandophone essentiellement chargé de sauver ce qui peut l'être en interdisant toute autre expression culturelle que la sienne, un dénigrement nationaliste si bien exploité par Bart DE WEVER et consorts, tous ou presque fils et petits-fils d’anciens collaborateurs notoires avec ….avec qui déjà ?

Le racisme sur base de la langue a écrit un jour LE MONDE dans le cadre d’un dossier tentant de vous expliquer - et c'est vachement compliqué - les arcanes de la politique belgo-belge. Un fédéralisme d'opposition dont un composant réunit à lui seul 55 %, si bien qu’il impose sa volonté au nom d'une mathématique qu’il rejette par ailleurs lorsqu'elle ne lui convient pas. Approuvée par le Parlement après 541 jours de crise, une nouvelle Belgique pieds et poings liée à sa seule appartenance linguistique est née. A l’exception du Front des Francophones, tous les partis francophones ont renié ce qu'ils avaient promis-juré avant les élections contre quelques strapontins, dont le poste de Premier Ministre octroyé pour la première fois depuis 35 ans au Président du PS francophone. Un PS francophone assuré pour sa part de dominer la partie francophone, mais érodé par le stupre parce que constamment dans les allées du pouvoir depuis passé 50 ans, via tout un tissu d’obligés grand-luxe chargés d'orienter les deniers de l’Etat dans ce qu'il faut bien appeler une sclérose des droits des travailleurs. Résultat de cette dernière traîtrise institutionnelle que l'on peut tout autant imputer à la droite au service de la haute finance, Bruxelles, ville ouverte et tolérante et de surcroît capitale de l’Europe, se trouve dorénavant enclavée ad vitam en Flandre sans que jamais la population, qui en est pourtant l'enjeu, ne soit compulsée lors des six, vous avez bien lu, six révisions constitutionnelles en moins de 50 ans !

Sixième révision, sixième déni francophone…

Et Bart le fürher de la N-VA réclame déjà la septième : le confédéralisme, la séparation totale hors le label Belgium, le hold-up parfait... 

Herman Van Rompuy, bien que le désir ne lui en manque pas, n’appartient pas à la N-VA qui porte haut et fier son lion noir sur fond jaune ...avec des griffes rouges aux pattes ! mais au CDNV. Laminé d’élection en élection par un courant de pensée flamingantissime d’abord accueilli en son sein, le mouvement conservateur catholique flamand se voit forcé de courir derrière la louve qu'il a enfanté, sous peine de disparaître de l’échiquier politique. Retour du balancier, son socle vacille du côté de son aile syndicaliste qui, juste retour des choses, renacle de plus en plus à lui apporter son soutien.

Très très à droite, puante même, la N-VA a profité de la faille. Son populisme à tous crins l'a fait passer en moins de 10 ans du stade de rassembleur d’activistes au statut de parti majoritaire. 

Anecdote ? Que non, car elle condamne le monde politique flamand - à la seule exception du Parti du Travail qui n’a aucun représentant au Parlement - à flinguer dans la surenchère, syndrome de séparatisme final d'un demi-pays qui, ce n’est même pas un euphémisme, n’existe plus que pour la Coupe du Monde de foot…

Privée de nominations para-politiques qui assuraient jusqu’ici sa prééminence, son tissu sur le terrain, l'intelligentia catho n'a plus qu'un choix, se montrer au moins aussi intolérante, raciste entre les lignes, que l’hydre.

 

Et c’est là que Madame l’épouse de notre Président supranational joue son rôle…

 

Les élections législatives et régionales se déroulant chez nous le même jour que les européennes, elle est donc montée en première ligne pour défendre l'intangibilité de la cause, transposition d'image de son mari qui, ne l’oublions pas, fut Premier Ministre belge avant que Sarko et Merkel ne décident, pour son manque de pesonnalité apparente sans doute, de lui faire franchir un échelon supplémentaire, le grand bond en avant.

Forte de sa nomination automatique d’adjointe au Maire chargée des Affaires Flamandes, ce qui la rend de facto indéboulonnable, Madame a donc envoyé tout à fait légalement une convocation électorale à ses administrés …en néérlandais uniquement ! Déjà méprisante, rabique même envers tout qui parle français, adversaire patentée de l’entrée de la Turquie dans l’Union – pour garder le caractère catholique de celle-ci, dit-elle sans développer d’autres arguments ! peu lui chaut également que plus de 20 % des habitants de sa chère commune soient européens, pour la plupart membres de lobbys divers, dirigeants de sociétés délocalisées pour raison fiscale ou fonctionnaires supranationaux. Pataquès ! Ces révolutionnaires décidément culottés ont osé lui signaler qu'ils ne comprenaient rien à son foutu document, une convocation aux élections européennes qui plus est ! Leur destin personnel étant, qu’on le veuille ou non, autant entre ses mains que celles de son mari, elle leur a donc répondu qu'ils avaient toujours le droit d'en demander, par lettre recommandée uniquement, la traduction en français.

En français, dites-vous ?

Oui, en français exclusivement ! Mais voilà : la plupart de ces braves nantis ne parlant que leur langue d’origine et l’anglais, ils n’y comprennent rien non plus.

Allons Madame, pourriez pas faire un petit effort, s’il vous plaît ? Etre à leur écoute ?

Enfin voyons, une telle demande est contraire aux lois, répondit la responsable des Affaires Intérieures de la famille Van Rompuy lors d'une conférence de presse avant-hier. C’est non et rien que non ! Déjà qu’elle ne s’en sort pas avec ces trublions de francophones. Et voilà que d'autres se mettent aussi à réclamer le droit d'être traité dans leur propre langue. Mais c’est à désespérer de tout ! On ne peut rester de marbre devant ce crime qui consiste à s'opposer ouvertement aux diktats sacrés de Maman Flandre. Dommage qu’on soit quatre siècles trop loin, elle les aurait faits brûler sur un bûcher !

Ubuesque ?

Non, légal et rien que légal !

Heureusement pour vous, mais pas pour nous qui allons devoir lui retrouver je ne sais quelle fonction dirigeante, Herman Van Rompuy, l’homme de l’ombre qui aurait bien fait d’y rester, a décidé de ne pas solliciter un second mandat, disons un second parrainage puisqu’il n’a jamais été élu, un comble pour un Etat se piquant de donner des leçons de démocratie à la moitié du monde, au moins la moitié du monde.

Son vrai caractère, notre cher Herman a donc décidé qu'il convenait de le faire valoir par épouse interposée.

Hollande a répudié son rottweiler pour moins que ça !

Mais bon, nous sommes en Belgique, n’est-ce pas… 

ASTERIX 



25 réactions


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 13 février 2014 10:33

    Bonjour asterix,

    Une directive européenne permet aux états de l’UE d’expulser des familles avec des revenus faibles voire des chômeurs, ressortissants de l’UE. Des nombreux français se font expulser de la Belgique en 2013 ...

    Combien de temps l’Europe résistera t-elle encore pour nous maintenir dans la camisole des traitées de Maastricht et de Lisbonne ...

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    L’UPR se présente aux élections européennes le dimanche 25 mai 2014

    Programme de Libération Nationale - UPR


    • asterix asterix 13 février 2014 11:23

      Bonjour également, eau-du-robinet.

      Ce que vous énoncez est parfaitement exact. De nombreux ressortissants européens tentent de se domicilier en Belgique, soit pour des raisons fiscales tenant au seul droit des sociétés ( en fait la fiscalité liée au droit des personnes est, contrairement à ce que pensent de nombreux Français, plus forte en Belgique que chez vous) , soit pour bénéficier d’un système d’aide sociale qui y est plus favorable qu’ailleurs, ce qu’ont bien compris de nombreux Espagnols qui tentent également d’élire domicile en mon plat pays.
      Européen de coeur, je ne peux que regretter des législations nationales diverses, alors que l’unicité devrait être la règle. Mais bon, l’Europe sociale n’a jamais été au rendez-vous.
      Permettez-moi également de vous préciser que, si l’on admet cette différence envers les habitants d’un autre état européen, il y a pire à l’intérieur même de nos frontières. Les chômeurs francophones installés en Flandre font quasiment l’objet de poursuites et contrôles constants, à seule fin de les exclure du système régional flamand - c’est lui qui règle ces compétences -qui s’avère bien plus laxiste envers les seuls Flamands de souche. C’est purement inadmissible !
      Autre précision : alors qu’une des rares réussites du PS au pouvoir a été de maintenir l’indexation des salaires et le droit au chômage, Bart De Wever l’ultra-droitier a fait voter par les instances de son parti, la N-VA, une résolution prônant la fin de l’indexation, y compris pour les petits salaires, et l’exclusion automatique des chômeurs après un délai d’un an. Je serais flamand que je me méfierai fortement du caractère social de cet individu qui, sous couvert d’un nationalisme triomphant, prend en fait ses ordres économiques auprès du mouvement patronal le plus réactionnaire de Flandre, j’ai nommé LA VOKA.

      Libre à vous de présenter en fin d’intervention le programme d’un parti anti-européen. Je ne partage pas vos conceptions mais les respecte 


    • L'enfoiré L’enfoiré 13 février 2014 14:07

      Bonjour eau-de-source, (je n’aime pas celle de robinet smiley

      Bonjour Asterix, 

       D’après cet article, ce serait la Norvège qui viendrait après la Suisse.
       Au lieu de tricoter l’Europe, on la détricote.
       Elle n’est pas une fédération, elle est ce que la Flandre, une confédération avec tout ce que cela a d’avantages et surtout d’inconvénient face aux autres blocs qui se sont constitués en parallèle (Chine, Russie, US & Co) 
       Quand je lis Avox, je me rends compte que la France n’est pas très différente.
       A quand la sécession de la Bretagne, du pays basque.... ? 

    • asterix asterix 13 février 2014 14:58

      Bonjour l’enfoiré,

      Il ne s’agit pas ici d’immigration, un domaine que je ne touche pas car il y a trop de blanc, trop de noir, pas assez de blanc, pas assez de noir pour avoir un avis tranché sur la question qui me permette de développer des idées ou entretenir le débat. Soyons clair, je voulais informer nos lecteurs sur ce qu’est exactement la position de la famille Van Rompuy sur le nationalisme flamingant et tout le danger que représente cette idéologie pour la démocratie, pour mes amis Flamands également trop souvent attirés par les sirènes du « mon peuple d’abord » alors que le message sous-jacent est tout différent, car l’extrémisme s’attaque d’abord aux plus faibles sur le plan économique. Van Rompuy ou De Wever, même combat : celui d’assurer à LEUR seul avantage la défense du grand capital face au vulgum pecus. Le plus faible en Belgique étant le Wallon, principalement du triangle Sambre et Meuse, il est traité de tous les noms sur base de la langue, sous-entendu de la race. Le Flamand étant ainsi fait que dés qu’on touche à son peuple, il se hérisse, il ne voit pas tout le danger de ce simplisme qui va un jour se retourner contre lui, contre les plus faibles d’entre eux. A ce moment-là, il sera trop tard.
      Ce n’est pas mon cas, mais je me réfère à une phrase que pourraient également méditer nos amis Français : on ne comprend les dangers de l’extrême-droite qu’après avoir fait un bon bout de chemin avec elle.


    • L'enfoiré L’enfoiré 13 février 2014 19:04

      Asterix,

        « je voulais informer nos lecteurs sur ce qu’est exactement la position de la famille Van Rompuy sur le nationalisme flamingant et tout le danger que représente cette idéologie pour la démocratie »

      J’avais compris le message. Moi qui suit l’actualité belge de près, je peux dire que j’en ai une certaine lassitude si pas dégoût. Mon Tijl Uylenspiegle national, je l’ai dans mon binoculaire. 
      Quand au Sphinx, le producteur de haïku savants, j’aime aussi lire entre les lignes et Wiki est très prometteur dans ces détails :
      « Herman Van Rompuy est cité à deux reprises dans l’album de bande dessinée De Roos van Sakhti de Marc Sleen : une première fois lorsque Jean-Luc Dehaene pose une question à son sujet (Pourra-t-il soigner la maladie de Midas pour que la dette de l’état puisse être réglée ?), une seconde fois lorsque Van Rompuy est représenté, avec une tirelire, dans la baraque à frites que fréquente Néron.
      Fait original et moins connu, il est aussi amateur de haïku, dont il a publié un recueil présenté à la presse en avril 2010. À la suite de sa rencontre avec le président Obama, il avait notamment écrit : Absent deux jours/un monde qui a changé/le verger en fleurs »

      J-L. Dehaene est appelé le taureau. C’est dire que nous avons une belle brochette de participants de politiciens, bien en chair.

      « mon peuple d’abord » 
      « Vilvoorde waar de Vlamingen thuis zijn » je dois avoir une photo quelque part à ce sujet.

      « le message sous-jacent est tout différent »
      Absolument. Il est communautaire et cela a empoisonné la vie depuis tellement d’années.
      Déjà, en 14-18 et peut-être au lendemain de la révolution de 1830, cela commençait. C’est pas peut dire. Un renversement de situation dont je parlerai dans le bouquin qui sort actuellement sur mon antenne.

      « Le plus faible en Belgique étant le Wallon »’
      Non, pardon. Là, il y a erreur. Ce n’est pas totalement la vérité historique.
      La Wallonie a été très riche jusqu’à une certaine époque (les charbonnages, la sidérurgie avaient été les fleurons de cette histoire-là. Il y a eu un renversement de la situation. Ca c’est vrai. 
      En 1932, ce sont les Wallons qui ont refusé par décret de refuser l’étude de la langue néerlandaise.


    • L'enfoiré L’enfoiré 13 février 2014 19:09

      « qui ont refusé par décret de refuser l’étude de la langue néerlandaise »


      Ho là. Quelle bourde.
      Moins par moins donne plus.
      « qui ont refusé par décret l’étude de la langue néerlandaise »
      est plus exact.

    • L'enfoiré L’enfoiré 13 février 2014 19:16
      Voici le clash expliqué. On a raté le train...

      Où trouve-t-on les bilingues, les trilingues en Belgique ?
      A Bruxelles. 
      Enfin, cela ne s’arrête pas là.
      Dans cette capitale européenne, il y a plus de cent langues qui sont pratiquées.
      Les 25 de la CE, plus toutes les autres.

    • asterix asterix 13 février 2014 20:03

      Merci pour le lien avec 1932, l’enfoiré.
      Il démontre que, même si la Flandre tenait déjà au droit du sol, il y avait, plus de son côté que du côté wallon, un respect de l’autre et une volonté de vivre ensemble, principe qu’elle confirma dans le referendum, le seul ayant jamais été organisé au pays, qu’elle tenait au ciment national qu’était la royauté. Bref, la Flandre était belge et la Wallonie non. Les rapports ont aujourd’hui changé, mais le nationalisme flamand qui a toujours existé, est dorénavant seul aux commandes.
      Peut-on payer en 2014 des erreurs commises entre 100 et 50 ans plus tôt ? Il faut juger les choses dans le contexte de l’époque. Et le Flandre d’aujourd’hui est d’abord vengeresse, ce que la Wallonie n’a jamais été à son égard du temps où le français était la langue préférentielle. 


    • L'enfoiré L’enfoiré 13 février 2014 20:43

      Un petit rappel. sur des faits historiques.

      L’objectivité n’existe jamais, quand il s’agit de bien être.
      La subjectivité est souvent trop forte et l’histoire ne sert que quand elle apporte des confirmations à ses propres convictions.
      J’ai appris à ne pas me limiter à mes préjugés.
      Règle de sagesse ?
      Pas sûr que ce soit une règle de sécurité personnelle.
      J’ai tellement eu de retour de flamme à garder une franchise maladive... à gratter là où ça fait mal.
      Mais, n’est-ce pas la seule règle qui clamait que « In medio stat virtus » ?
       smiley



    • L'enfoiré L’enfoiré 14 février 2014 09:21

      Voici, une caricature qui résume tout


    • Antoine Diederick 14 février 2014 12:39

      bref, c’est l’histoire d’un mec qui a inventé l’eau tiède smiley

      allez, sans rancune .... smiley


  • jako jako 13 février 2014 10:37

    Vos informations sont confirmées sur le site même de la banque citée, que du beau monde effectivement, merci de votre article.


    • asterix asterix 13 février 2014 10:58

      Bonjour Jako,

      Je vous remercie d’apporter confirmation à mes dires. J’essaye toujours de vérifier mes informations selon les critères fixés par la jurisprudence, ce qui implique le droit de se tromper - ce n’est pas le cas ici - si la recherche a été faite de bonne foi.


  • Antoine Diederick 14 février 2014 10:21

    ....et rien sur l’euthanasie des mineurs d’âge ?


    • L'enfoiré L’enfoiré 14 février 2014 10:50

      Oui, on est très en avance avec les Pays-Bas sur pas mal de choses.


    • Antoine Diederick 14 février 2014 12:31

      Nous sommes pris, du moins en Europe, par une espèce de fascination : pouvoir décider de la mort pour la « donner »... pouvoir qu’autrefois on attribuait à Dieu : peut-être faut-il voir là une relation de cause à effet, l’athéisme européen

      prend corps dans la mort décidée et infligée par notre propre volonté et « liberté », alors même que nous savons soigner de telle manière que celui qui va mourir peut être entouré, se savoir aimé, ne pas souffrir. Je pense particulièrement aux excellents services de soins palliatifs. Mais avoir la main sur la fin ultime : quel progrès ! pensons-nous. Un petit délire paranoïaque nous taquine. Attention, il y en a eu d’autre(s) pour cultiver le goût de donner la mort, il y a environ 70 ans... J’ai travaillé longtemps comme infirmière. Un jour, un malade me dit : "J’en ai marre, je n’en peux plus. Je voudrais mourir... Qu’on me fasse une piqûre !« - Vous voudriez... » ’Oui, je veux mourir ! une piqûre !«  »Bon...". Je reviens dix minutes après. Dans mon plateau, une compresse, une seringue. Je l’ai remplie de sérum physiologique, que je peux injecter en intra-musculaire ou intra veineuse, cela n’aura aucun caractère de gravité. « Voilà, monsieur... » « C’est quoi ? » « Une piqûre. » "Mais je n’ai pas de piqûre à cette heure-ci !«  »Ben si, monsieur.«  »Mais non !«  »Si, la piqûre pour mourir, que vous m’avez demandée..." Il pousse des hurlements. Je le laisse paniquer quelques longues secondes. Puis : "Ah bon, je croyais que vous vouliez mourir... Vous avez changé d’avis ? Comme quoi, on tient à la vie. Tant pis, je vais jeter ma seringue. Mais... ce qu’il y a dedans n’était pas dangereux." Réfléchissons... Et lorsqu’un jour un médecin me demanda de faire une injection dont je devinais l’effet attendu... (un lit libéré pour le we et une place pour le lundi) : "faites-la vous-même, monsieur !" Et il ne la fit pas. Ne craignons pas de réfléchir, d’aimer, de servir autrui jusqu’au bout quitte à ce que cela nous fatigue un tout petit peu... à ce que cela diffère le temps de l’héritage, ou de la remise en ménage, ne craignons pas de faire passer autrui avant nous : l’aimer comme nous-même, a dit quelqu’un... Vincent L., j’espère qu’en rien le débat ne vient jusqu’à ta conscience. Sur ta peau de pauci-relationnel, j’aimerais faire une caresse



    • L'enfoiré L’enfoiré 14 février 2014 15:49

      Antoine,

       Je vais répondre point par point.
       « pouvoir décider de la mort pour la « donner »... pouvoir qu’autrefois on attribuait à Dieu : peut-être faut-il voir là une relation de cause à effet, l’athéisme européen »

       N’est-ce pas un bonne chose cet athéisme ? Faut-il retourner à l’obscurantisme religieux ? 
       La France se dit laïque. D’après ce que j’ai pu constater, elle est restée bien chrétienne.
       La souffrance, en avez-vous eu une, physique ou morale qui peut justifier que vous n’avez jamais pensé au suicide ? 
       Ce matin, quelqu’un dont le parti avait voter « non » alors que tous les autres votaient « oui » au vote.
       Les raisons invoquées, les soins palliatif étaient parfaitement justifiées, mais...
       Ce qui est bizarre dans le cas de suicide, c’est que ceux qui parlent le plus de mourir, ne le font pas en général. 
       Mais là, on dévie du sujet. 
       En encore plus, du sujet de l’article d’Asterix ;

    • L'enfoiré L’enfoiré 14 février 2014 15:50

      « La Croix »


      Aucun doute sur l’origine de l’article ? Sans le dire, on l’aurait deviné.

    • L'enfoiré L’enfoiré 14 février 2014 15:53

      «  du moins en Europe, par une espèce de fascination »

      La fascination ne serait-elle qu’européenne ?
      La vie a-t-elle plus d’importance aux USA ?
      En apparence, oui, puisque les Etats-Unis sont très religieux. Mais, quand il s’agit de jouer au soldat, on y va sans peur, ni sans reproche.
      Les armes doivent être écoulées, non ?


    • Antoine Diederick 14 février 2014 20:22

      bonsoir Enfoiré,

      je n’ai pas le temps d’entamer une polémique sur la question.

      je vous livre ici une com. qui me semble bien à propos.

      je vous souhaite un bon we.

      Philosophe et membre de l’Institut Universitaire de France, Jean-François Mattéi réagit à la légalisation de l’euthanasie des enfants en Belgique et à l’affaire Vincent Lambert. Extraits de Figarovox :

      "Nous sommes dans une civilisation mortifère, qui sous couvert d’humanisme, voire d’humanitarisme, veut éliminer les personnes dérangeantes, faibles ou malades, qui ne correspondent pas aux critères de l’individu libéral. Derrière tout cela se cache une perspective utilitariste, notamment développée dans les travaux du philosophe australien Peter Singer, qui parle de « non-personnes » à propos des nouveaux nés, et justifie l’euthanasie et même l’infanticide de ces « surnuméraires ». Jacques Monod l’avait prédit lorsqu’il reçut son prix Nobel de Biologie en 1965 « le monde moderne n’échappera pas à l’eugénisme »."

      "Nous sommes dans une civilisation de type scientifique, technique, froide et informatique, et en même temps, on essaie de compenser cette froideur par un déluge d’affectivité permanent. On demande au citoyen moyen son avis sur toutes les questions, et la parole des experts (philosophes, médecins, juristes) est mise sur le même plan que celle de l’individu lambda.

      Dans nos sociétés sans transcendance, c’est l’homme qui doit décider en dernière instance des questions existentielles. Mais quel homme doit décider ? L’expert, le journaliste, le politique, l’homme de la rue ? C’est le grand défaut de nos sociétés démocratiques et c’est ce qui rend les débats sociétaux insolubles. (...) On ne peut rien faire. C’est la règle du jeu de la démocratie. Celle qui, je vous le rappelle, a porté Hitler à la tête de l’Etat en 1933 et fait voter les pleins pouvoirs à Pétain en 1940."


    • Antoine Diederick 14 février 2014 20:27

      les belges feront bien de lire qui a voté pour, contre ou s’est abstenu pour faire les choix aux prochaines élections, enfin il me semble....

      le juridique est là, plus pour apaiser la conscience des médecins que pour entourer ceux et celles au main d’un destin défavorable.


    • L'enfoiré L’enfoiré 15 février 2014 14:54

      Salut Antoine,


       Pas de polémique entre nous. On se connait trop bien pour cela, même si nous ne sommes pas toujours d’accord. Ce qui est parfaitement normal. Nous ne dormons pas dans le même lit smiley

      Une civilisation mortifère ?
      Pas vraiment d’accord. Je crois que ceux qui le disent ne regardent que de trop leur propre existence.
      L’eugénisme a été pratiqué pendant la 2ème guerre mondiale.
      Il y a en effet, un réflexe conditionné par les religions qui poussent la vie dans les extrêmes. Il ne suffit plus de vivre aujourd’hui. Il faut pouvoir l’assumer et bien le vivre. Nous vivons plus vieux grâce à la médecine. Vivons-nous mieux pour cela ? Un S&V y a consacré tout un dossier qui prouve que de ce côté, nous serions arrivés à un plafond.
      La vie est un processus complet qui comprend la mort et sa régénérescence sous une autre forme. C’est un cycle infini.
      L’immortalité, certains y pensent. Pourtant l’évolution continue à chercher de meilleures voix, du meilleur rendement en ne tenant aucun compte de l’humanisme.
      Ce n’est pas nous qui éliminent ce qui est dérange. C’est cette putain de nature.
      Dans un millier d’années que seront nous ? Un mélange d’intelligences naturelles et artificielles. Pas de doute là dessus. Oui, absolument tout est utilitarisme sans être libéral. 
      Il y a longtemps que j’ai compris cela, puisque je traîne 40 ans d’informatique derrière moi.
      Non, ce n’est pas l’homme qui décide en dernière instance des questions existentielles. Elle se fait en parallèle en dehors de nous. Ce n’est pas une fonction, un métier particulier qui pourrait ou non, nous épargner.
      Vous réfléchissez comme si l’homme était le bout du chemin, le dernier des êtres vivants sur Terre.
      Depuis tellement peu de temps que nous y sommes sur celle-ci, que tellement de choses se sont passées avant nous et se passeront pendant les 4 milliards d’années qui restent, je n’oserais pas l’imaginer.


    • L'enfoiré L’enfoiré 15 février 2014 14:56

      « les belges feront bien de lire qui a voté pour, contre ou s’est abstenu pour faire les choix aux prochaines élections, enfin il me semble.... »


      Ne vous inquiétez pas pour nous. Comme on dit chez nous « on sait la contre ».
      Je concocte un petit article sur ce sujet particulier qui vous amusera.

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