mardi 19 juillet 2011 - par JMBerniolles

La plaisanterie de l’Euro qui protège

Il y a peu de temps on nous disait : "l'Euro nous protège"
De quoi ? Etant donné le déclin économique, la montée du chômage, l'inflation et la perte du pouvoir d'achat qui en est résulté immédiatement.
Aujourd'hui cela devient : "Il faut sauver l'Euro". Sauver le sauveur en somme...
Une fois le sauveur sauvé, est-ce que nous serons nous-même sauvés ?
La réponse est évidemment non, puisque aucune des causes qui minent l'Euro ne sera traitée et que cela exige la mise en place de terribles plans d'austérité, qui entraineront : baisse du pouvoir d'achat, déclin économique, accentuation du chômage...

La seule conclusion possible à ce concours d'absurdités qui vaut bien un sketch de Raymond Devos, est que l'Euro ne nous protège pas du tout, au contraire.

L'idée de “la sortie de l'Euro” qui, il faut le souligner, a été d'abord émise par des intellectuels indépendants livrant leurs réflexions sur le Net, gagne maintenant peu à peu le discours d'économistes de tout horizon politique.

Au niveau politique justement, il me parait grave et dommageable que ce soient d'abord les partis politiques nationalistes qui se soient emparés de ce thème.

Mais ce n'est pas non plus un hasard. Parce que si l'on regarde les choses du point de vue de la France, la “sortie de l'Euro” et plus exactement la sortie du montage d'institutions non démocratiques et d'essence néo libérale qui usurpent le nom d' “Europe” est une obligation.

C'est aussi du fait que l'ensemble, maintenant très disparate, que l'on nomme “Gauche” est un vrai champ de ruines idéologiques et théoriques.

Les intellectuels qui faisaient vivre la pensée marxiste sont passés au second plan, sont tout simplement moins nombreux aussi et ont été marginalisés dans les organisations politiques où ils devraient naturellement trouver leur place. Une réflexion marxiste sur le rôle de la monnaie dans le capitalisme d'aujourd'hui, particulièrement dans ses mécanismes d'exploitation, serait pourtant fondamentale pour la définition de moyens de sortir de la crise profonde dans laquelle s'enfoncent les pays européens, -hors Allemagne pour un instant compté-.

En fait, pour pleinement comprendre le problème de l’Euro, il faut savoir d’abord que la monnaie est, dans le cadre du capitalisme d’aujourd’hui, l’élément majeur des mécanismes d’exploitation. Ce qui change beaucoup de l’analyse classique marxiste où la clase ouvrière était au centre de l’exploitation capitaliste, mais aussi de la machine à progrès (on peut discuter sur le type de progrès qui en résultait : productivisme..) matériel et économique. Outre le fait que la désindustrialisation liquide cette classe sociale, son rôle majeur est aussi remis en cause de cette manière. Les couches moyennes, - commerçants, artisans, fonctionnaires, enseignants, cadres.. -, sont maintenant des exploités pratiquement comme les autres, par l’intermédiaire des prêts bancaires auxquels ils doivent avoir recours de plus en plus et par l’essor des services qui développent inexorablement la précarité de l’emploi, notamment !

L'évocation même de la possibilité de “sortir de l'Euro” effarouche tous les économistes asservis et politiciens du système ultralibéral, y compris le PS, qui mettent en avant des conséquences dramatiques qui suivraient une telle mesure.

Pourtant un graphique simple qui émane de la Banque centrale européenne, donné par Jacques Sapir dans un texte d’analyse montre deux choses :

 1) L’Euro est en fait un Mark allemand

 2) Pour les autres pays européens l’Euro n’est absolument pas une monnaie adaptée, en dehors de ses autres effets néfastes. Il faut aussi considérer que l’Euro est lié au système de prêts sur les marchés, auxquels Etats et collectivités doivent avoir recours, qui aggravent grandement les difficultés financières, comme on le voit actuellement avec la Grèce mais aussi l’Italie, le Portugal et l’Espagne.

Les arguments des avocats de l’Euro ont parfois un aspect comique, dans la mesure où ils renvoient à toutes les promesses non tenues avancées au moment de la mise en place de l'Euro. Dans le genre, l'argument que le retour à un nouveau “Franc” augmenterait pour nous le coût du Pétrole, - parce que cette nouvelle monnaie subirait d'entrée une dévaluation de l'ordre de 25 à 30%, ce qui est exact-, est particulièrement risible dans la mesure où le prix du Baril de pétrole était d'environ 20 dollars à la création de l'Euro et qu'il est maintenant à 120 dollars avant de remonter vers le 150 dollars .. parce que la production de pétrole ne satisfait plus la consommation [ainsi les pays les plus consommateurs viennent d'être obligés de puiser dans leurs réserves pour stabiliser momentanément les prix du Brut]. Notre déficit commercial ne cesse d'enfler pour des raisons structurelles. Et ces causes profondes, la désindustrialisation par exemple, ne peuvent être remises en cause que par la sortie de l'Euro et de l'ultralibéralisme.

Tous les six mois, les économistes du système nous expliquent que la Grèce est sauvée après un plan qui comprend des mesures de régression sociale et d'atteinte au pouvoir d'achat [générant obligatoirement la récession économique] d'une ampleur jamais connue, ainsi que d'un véritable dépeçage du pays qui est à l'origine de notre civilisation européenne. Au bout du compte le défaut de paiement est inscrit dans les chiffres : 130 milliards d'euros à rembourser rapidement, pour un pays dont le PIB est de l'ordre de 170 milliards d'euros.

Il est donc particulièrement bienvenu qu'un économiste reconnu et clairement engagé à “Gauche“, Jacques Sapir, ait évoqué la “Sortie de l'Euro” dans un article récent.

Dans celui-ci il situe d'emblée les conditions nécessaires pour que des effets bénéfiques en soient tirés, citation :

Il faut aussi comprendre qu'une sortie de l'Euro, si elle est nécessaire à la mise en place d'une politique de croissance et de développement économique et social, à elle seule ne réglerait rien. Il s'agit ici d'une mesure nécessaire mais non suffisante.
Cette nouvelle monnaie devrait alors être insérée dans des changements de politique macroéconomique et institutionnels (mesures protectionnistes, politique de réindustrialisation, dé-financiarisation partielle de l'économie française, mise en place d'un contrôle sur les revenus et les prix visant à orienter l'évolution du partage de la valeur ajoutée) si l'on veut qu'elle donne tous les effets attendus. Cette notion d'insertion est très souvent omise quand on pense à une « sortie » de l'Euro, alors que c'est elle qui donne sa possibilité et donc sa crédibilité à une telle option
.”

Dans son article il envisage la possibilité de réorienter l'Euro, pour aboutir concrètement au fait que cela n'est pas possible dans le contexte des institutions européennes et de la grande hétérogénéité vis à vis de la situation de chacun des pays de la zone Euro.

Ce qui rend sa réflexion particulièrement intéressante est quelle inclut les grandes lignes des mesures immédiates et d'accompagnement à prendre dans le domaine économique et financier. Ainsi que la nécessité de tirer bénéfice, par un programme de mesures appropriées, - relance de l'Industrie et de l'Agriculture ..- de cette “sortie de l'Euro“.

Il évoque enfin les possibilités de mesures de rétorsion, pour monter que dans la pratique elles ne nous affecteraient pas beaucoup.

En fait, cette initiative aurait plutôt un effet d'entrainement pour des pays qui étouffent déjà sous l'Euro.



27 réactions


  • Alpo47 Alpo47 19 juillet 2011 10:19

    On voit bien qu’avec les différentiels économiques dans la zone euro, ce système nous entraine tous dans le gouffre. Et il est d’ailleurs question de créer des « euro-obligations » (Merci Martine) pour « répartir la dette ». Ben voyons ... Un pays plonge ... faisons les tous plonger.
    D’ailleurs, il ne reste guère plus qu’un seul argument aux européistes : « Ce serait pire sans l’euro ». Argument que rien ne vient étayer.

    Nous manquons vraiment et essentiellement d’un homme politique d’envergure qui impulse le mouvement , car le salut de tous passe par des changements de politique économique.


    • Alpo47 Alpo47 19 juillet 2011 10:22

      J’ajoute pour reprendre les arguments de l’auteur, qu’il me semble que pour qu’une sortie de l’euro réussisse, elle doit forcément s’accompagner d’une dénonciation des dettes vis à vis des financiers privés.
      Sinon, c’est effectivement l’échec assuré. Or, de cette condition, aucun des économistes des « grands médias » ne parle jamais. Etonnant !


    • plancherDesVaches 19 juillet 2011 13:57

      En effet, Alpo.
      Il est temps de passer au dollar, comme le Zimbabwe...

      Juste une question gênante à ceux qui veulent sortir d’une monnaie utilisée par le PLUS GRAND NOMBRE DE CONSOMMATEURS POTENTIELS :

      « votre » nouvelle monnaie (franc ou autre..), vous l’indexez sur le dollar, le Yuan, ou ... l’Euro.. ??


    • plancherDesVaches 19 juillet 2011 14:01

      Complément :

      La répudiation des dettes est amusante...

      Les emprunts russes sont toujours en discussion de remboursement face à la Justice depuis... 90 ans.

      Ceci dit, il fallait tuer la Russie Soviétique. Donc, la « logique » capitaliste est tenace... Puisqu’ ELLE lui rapporte  smiley


    • Alpo47 Alpo47 19 juillet 2011 14:09

      Plutôt comme la Suède, Norvège, GB ... etc... C’est mieux, non ? Ils sont également en crise mais ils ont au moins leur indépendance pour prendre des décisions.

      Je crois que c’est la troisième fois que vous me « re-sortez » la comparaison avec le Zimbabwe ??? Etes vous certain que l’on puisse nous comparer ?

      Je n’ai pas les compétences pour fixer les étapes dans le détail, je fais juste le constat que nous allons vers le gouffre et que ce sont les décisions prises depuis 20 ans qui nous y emmènent.

      De toutes façons, que nous le voulions ou non, il y a 9 chances sur 10 (estimation personnelle mais très partagée) que la zone euro éclate.
      La suite reste à imaginer ...


    • Cubigaz Cubigaz 19 juillet 2011 15:42

      @plancherdesvaches. Mon gars, l’Argentine, c’est de la merde. Pour faire rapide, les Argentins ont fait un gros bras d’honneur à 60 % des détendeurs de leur dette et ont engagés 1 500 000 fonctionnaires depuis 2001. Résultat, un taux de croissance supérieur à 8% annuel. Même pour la moitié de ça, je prend.


    • Micka FRENCH Micka FRENCH 19 juillet 2011 20:27

      Des nouvelles de l’Ecossaise...

      Pas de news sur les radios et les chaînes muselées de l’honnête télévison française....

      Par contre, les requins qui savent la fin inéluctable sont en train, via la télé, de tenter de récupérer votre or, afin de se faire un trésor de guerre pour APRES ! Et il y a le feu car la fin est proche !!!

      Ainsi voit-on fleurir les « ORPOSTAL »,« CVA DIRECT », « GOLDSON », et autres orivores, qui ne vous veulent que du bien en vous d« débarrasant » de la vielle montre en or de Pépé !!!

      Merci qui ???

      Micka FRENCH sur le Web depuis 1995, ce qui ne nous rajeunit pas....


    • JMBerniolles 19 juillet 2011 20:59

      Cela ne nous rajeunit pas mais a honorer le Web et intéressé quelques internautes..


      Vous avez parfaitement raison, le système néo libéral s’écroule, mais cela peut être très dangereux .. Nous aurions besoin d’hommes politiques opérationnels... 

  • miha 19 juillet 2011 11:13

    Vivement que tout ce système de « merdre » s’écroule !

    Plus tôt ce sera, moins il y aura de dégâts à réparer !


    • plancherDesVaches 19 juillet 2011 14:09

      C’est en effet ce qu’à dit le milliardaire Soros fin 2008.
      Mais il avait déjà planqué ses richesses dans des « actifs » fiables : or (dont il savait qu’il allait monter), actions d’entreprises de pays fiables politiquement (dont le notre).

      Ce qu’il y a de bien avec un riche, c’est qu’il préfère que ce soit les « autres » qui souffrent. C’est mieux pour lui. Et ça lui permet de les « aider »...


  • jef88 jef88 19 juillet 2011 11:41

    Et si la crise de l’Euro n’était qu’un contre feu pour protéger le dollard ?
    Parce que la dette cumulée des pays européens à côté de celle des USA c’est risible.

    Scénario 1  : Le dollard se casse la gu...le. tout seul)
    C’est la panique ! toutes les grosses fortunes sont en $, les pays font leurs comptes en $.....
    L’économie mondiale est brisée . La crise de 1929 ne serait à côté de cela qu’une pitrerie !

    Scénario 2  : Le dollard se casse la gu...le et l’Euro avec.
    Tout baigne...
    Tout le monde dévalue en même temps ou presque, quelques remoux boursiers (il faut bien faire du bénéf) et on repart comme avant...


    • rastapopulo rastapopulo 19 juillet 2011 12:54

      Vous avez pas bien saisi la convergence.

      Les USA n’avait presque pas de dettes, il y a 15 ans !

      Les USA n’avait pas de banques (de risques) universelles à l’anglaise avant l’annulation du Glass Steagall en 99, soit 6 ans APRES l’UE !

      D’ailleurs la fusion USA-UE du « simple » marché transatlantique est officiellement prévu pour 2015 alors que les marchés financiers le sont déjà depuis 2010.

      Le but est de littéralement couler les USA ET l’Europe ensemble grâce aux to big to fail, aux CDS et à l’UE. 


    • JMBerniolles 19 juillet 2011 20:52

      Il faut comprendre que ce n’est pas seulement une question de monnaie. Dévaluer l’Euro aurait un effet bénéfique mais momentané.


      La question des « subprimes », -produits financiers dérivés créés au US, sur la base des prêts immobiliers, permet d’éclairer un des volets des nouveaux mécanismes d’exploitation liés au capitalisme financier :

      A partir d’un prêt qui est une création de monnaie garantie par l’argent réel des remboursements de l’emprunteur, on met en place un deuxième étage d’exploitation de cette source de revenu. Le produit dérivé dit « subprime » permet de commercialiser l’argent dun prêt immobilier. Celui-ci rentre dans l’actif de la Banque qui peut ainsi prêter de l’argent qui sera remboursé par un argent réel venu d’un nouvel emprunteur.

      Tout ce système d’amplification d’argent virtuel s’écroule lorsque les emprunteurs ne peuvent plus rembourser leurs prêts.

      C’est tout ce système, qui implique aussi l’exploitation des Etats eux-même, qu’il faut arrêter et remplacer. .. Il faut une Banque centrale publique pour l’émission de monnaie et une Banque également publique pour contrôler les mouvements de capitaux, ce qui est impossible à faire aujourd’hui comme l’a vérifié Mme Eva Joly (sans modifier son adhésion au néo libéralisme) ainsi que Van Ruymbeke.




  • aobc 19 juillet 2011 13:24

    Bonjour,

    merci pour votre article.

     « ...sortir de la crise profonde dans laquelle s’enfoncent les pays européens, -hors Allemagne pour un instant compté-... »

    Je me permet de joindre quelques infos ( « ils » veullent / discutent en faire model aussi pour « la France » ) concernant vos voisins proche de chez vous –
    et la, ca parle d´un peuple et non d´une entité virtuelle

    1. en Allemagne, il n’existe pas de salaire minimum garanti

    2. en Allemagne le montant du RMI est de 364 € par mois

    3. Montant de chomeurs officiel de l´entite „RFA“ pour 06/2011 
    ==> 2.893.341 personnes

    4. Montant de personnes RÉEL – et non pas virtuel - ne pouvant vivre de leurs „revenues“/“paye“ ( = statistiquement PAS des chomeurs ) sans aides supplementaires
    ==> 7.159.953 personnes

    5. Articles francais+ recents - recherche sur Google.fr avec : la pauvrete en Allemagne ==>
    Comment vivre avec un revenu minimum en Allemagne...

    Les dessous de l´Allemagne

    Pacte de compétitivité France/Allemagne : Smic et indexation des salaires

    HARTZ 4 - Poule aux œufs d’or ou usine à gaz ?

    Pauvreté en Allemagne – hartz4 – les entraides locales „Die Tafel“ – la table

    wikipedia – HARTZ 4

    IFRI

    cordialement, aobc


  • thomthom 19 juillet 2011 13:28

    Si tous les états européens sauf l’Allemagne ont le même problème, n’est ce pas plutôt l’Allemagne qu’il faut virer de l’euro, histoire d’en faire un baisser le cours à un niveau plus approprié à notre économie ?

    Et puis, vous basez votre raisonnement sur un constat, que je ne peux pas nier : « tout va mal depuis qu’on a l’euro ». Mais qu’est-ce qui vous prouve que ça n’aurait pas été encore pire si on n’avait pas eu l’euro ?

    concomitance n’implique pas nécessairement causalité


  • gonehilare gonehilare 19 juillet 2011 13:47

    @ Jef88 « Scénario 1&2 : le Dollar se casse la gueule.... »

    Le DOLLAR est LA monnaie mondiale. La seule !

    En Asie, Afrique, Europe, c’est la monnaie fiduciaire de réserve de tous les pays de la planète, des plus importants aux plus « exotiques ».

    La FED a donc tout loisir d’en « manipuler » le cours, fonction des nécessités économiques US, sans que cela n’ait vraiment d’incidence catastrophique sur son économie, bien au contraire.

    Il lui suffit pour cela de faire tourner la planche à billet...

    L’OR est en réalité la seule référence qui permette d’en mesurer la dépréciation réelle, 51$ sont en effet nécessaires aujourd’hui pour s’en offrir un gramme, alors que sa valeur de 1945 (Bretton Woods) était fixée (parité fixe) à à peine plus de 1$ !

    Historiquement, c’est à cause de cette faille (dite paradoxe de Triffin) qui ne permettait pas d’émettre plus de monnaie que sa contrepartie-or détenue dans les coffres, que le 15 août 1971 le président Nixon prit la décision historique de suspendre la convertibilité de l’or/dollar. 

    Pour autant, l’Euro qui a fait illusion jusque là, n’a pas la capacité à s’opposer durablement à sa suprématie, tant il a été construit sur des fondations branlantes.

    La logique voudrait que l’ajustement se fasse par une dévaluation de l’Euro sur la base d’une valeur moyenne de 1,18$, valeur qui était d’ailleurs celle des dix dernières années qui précédèrent l’introduction de l’Euro (janvier 2000).


    • jef88 jef88 19 juillet 2011 21:59

      Et le dollard VEUT rester la seule monnaie de référence...
      DEpuis plusieurs années la planche a billet tourne plein pots :
      Mais le système arrive a bout de course


  • Tof 19 juillet 2011 14:12

    Je vais peut-être dire une bêtise (et dans ce cas je pense que je serai vite corrigé) mais il me semble me souvenir du système qui précédait l’Euro (Système Monétaire Européen) qui était bien loin d’apporter entière satisfaction (dévaluations à répétition, inflation, et déjà à l’époque la montée du chômage). Je ne saurais pas forcément distinguer les causes des effets dans cet ensemble, mais je me permets de douter des effets salvateurs d’une sortie de l’Euro si elle signifie un retour au système précédent...

    N’hésitez pas à éclairer ma lanterne.


    • rastapopulo rastapopulo 19 juillet 2011 14:53

      Les pays des 30 glorieuses profitent d’une monnaie trop faible pour eux. Les PIGS d’une monnaie trop fortes.

      Schématiquement, nous demandons aux PIGS de jouer au rentier pour mieux laminer leur industrie, donc leur indépendance, donc leur souveraineté (le gros mot).

      Là où c’est marrant c’est que pour nous (Belgique, France et Italie) sortir de l’€ serait aussi bénéfique. La raison est simple. L’Allemagne a aussi majoritairement laminer notre industrie. Hors Le DM s’envolerait sans l’€, minimum 2 fois plus chère maintenant  !!!!!!

      Ce ne serait que justice d’imposer un système de développement industrielle mutuelle plutôt que d’imposer une segmentation impérialiste via une monnaie sur mesure pour l’€germanie.


    • rastapopulo rastapopulo 19 juillet 2011 15:01

      Mes concepts se basent sur List (pour l’indépendance industrielle contre la finance impérialiste) qui a inspiré la révolution US et Bismarkt.

      Je trouve qu’il complète parfaitement Smith. Mais List est passé sous silence parce qu’il est moins récupérable pour tuer les nations. Mais Smith était aussi contre la liberté des banques et de l’impérialisme !!!! 

      Simplement Smith peut encore faire passer le mythe de la post-industrie comme valable. Avec List, c’est impossible. 


    • LE CHAT LE CHAT 19 juillet 2011 15:15

      @rastapopoulo

      c’est exact , il suffit de constater l’envolée actuelle du cours du franc suisse dont les standards économiques sont voisins de ceux de l’allemagne ! 1 € = 1.15 CHF et vaudra 1 CHF à la fin de l’année à ce rythme , alors qu’on en avait 1.60 il y 2 ans !!!!!
      donc le mark allemand s’envolerait sans aucun doute !


  • LE CHAT LE CHAT 19 juillet 2011 15:12

    l’Europe ne protège de rien du tout , ni de l’immigration de peuplement venant du reste du monde , ni de la concurrence des produits venant de pays à faible coût de main d’ oeuvre !


  • Aureus 19 juillet 2011 15:23

    A rappeler :

    La France ne peut PAS abandonner l’euro sans AUSSI sortir de l’union européenne. Les traités ne le prévoient tout simplement pas.
    On comprend donc pourquoi nos dirigeants, européistes forcenés, s’agitent en tout sens pour sauver l’euro. Si la France quittait l’UE, ce serait la fin de ce bricolage dictatorial.


  • gonehilare gonehilare 19 juillet 2011 16:58

    Les économies européennes étant aujourd’hui, dans leur globalité, similaires à l’économie des Etats Unis, le plus réaliste serait probablement une parité €/$ de 1 pour 1.

    Malheureusement, à ce niveau, cela reviendrait à dévaluer l’ex-Mark, ce qui ne ferait pas du tout l’affaire des Allemands.



    • rastapopulo rastapopulo 19 juillet 2011 19:29

      hahaha !

      Comme si l’Allemagne n’était pas tourné vers l’export et que, depuis le départ dixit Garaud (qui était dans les négociations), c’est l’Allemagne qui voulait l’€ pour empêcher sa monnaie de se valoriser ?!!!?

      Faut arrêtez les mythes et légendes 2 secondes.

      En plus c’est ne même pas apprécier la maestria des allemands qui ont trouvé le truc pour laminer l’industrie étrangères sans revalorisation de leur monnaie.

      Confiture pour les cochons.


    • gonehilare gonehilare 19 juillet 2011 22:23

      Que les Allemands n’aient pas souhaité voir leur monnaie s’apprécier est un fait qui n’implique pas pour autant qu’ils acceptent aujourd’hui qu’il se dévalue, fusse par euro interposé.

      Faut arrêter les mythes et légendes à 2 balles.

      Hahaha !


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