mercredi 17 décembre 2014 - par VICTOR Ayoli

La taxe Tobin sent le Sapin...

La taxe Tobin, vous connaissez ? Mais si, c'est cette taxe, proposée depuis des années (1972) par James Tobin, ci-devant prix Nobel d'économie. C'est une taxe très minime sur les transactions financières internationales.

 

 La Commission européenne – pour une fois bien inspirée - a présenté en février dernier un projet qui prévoit d’imposer à 0,1 % les actions et les obligations et à 0,01 % les produits dérivés, ce qui pourrait selon elle rapporter jusqu’à 35 milliards d’euros par an. Pas mal, bien que ça n'aille pas chier loin au niveau des taux. Pas de quoi ruiner les banquiers... Mais c'est toujours ça et ces fonds récupérés chez les spéculateurs pourraient servir à relancer la croissance et à désendetter les États.

Il s'agit de la première coopération renforcée entre pays européens dans le domaine de la fiscalité. La France, l'Allemagne, la Belgique, le Portugal, la Slovénie, l'Autriche, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, la Slovaquie et l'Estonie en sont les premiers signataires. On pourrait penser qu'un gouvernement « socialiste », en France, devrait sauter sur l'occasion et pousser de toute sa persuasion pour que les partenaires européens signent en grand nombre la mise en place de cette taxe. Tè ! Fume...

Mosco, lorsqu'il sévissait à Bercy, s'est vautré dans la soumission la plus veule en promettant de mener « en concertation avec les acteurs du secteur financier, un travail d’amélioration de la proposition de la commission pour mettre en œuvre une taxe qui ne nuise pas au financement de l’économie  ». En terme clair : enterrer la taxe, selon les desiderata des financiers et banquiers.

Exit Mosco, qui est allé sévir au niveau de l'Europe. Voilà Sapin. Les ministres passent, mais les satrapes élus par personne de Bercy sont toujours là. Ce panier à crabe de « haut fonctionnaires » ultralibéraux fait la pluie et le beau temps dans ce ministère-clé. Et le beau temps, pour eux, c'est celui voulu par les banquiers. Car leur passage à Bercy est pour ces « grands serviteurs de l’État » (? ??) un tremplin efficace, il leur procure un carnet d'adresse prestigieux pour entamer enfin leur véritable carrière : le pantouflage dans le monde feutré, sournois et juteux de la finance où ils pourront jouer pour le privé, contre les intérêts publics.

Exemple ? Le ci-devant Benoît de La Chapelle vient de rejoindre la Fédération bancaire française (FBF), puissant lobby des banques, adversaire farouche de la taxe Tobin. Ce Bercy-boy était, depuis 2010, responsable des « affaires financières et monétaires » à la représentation permanente française auprès des institutions européennes. Il avait à ce titre un pouvoir d'influence conséquent dans les négociations sur la taxe Tobin. Il fut aussi directeur de cabinet adjoint de Jean-Pierre Jouyet, lorsque ce dernier était secrétaire d'État aux affaires européennes.

 

Les décisions des Bercy-boys, spécialement celles de la Direction du Trésor sont édifiantes. Écoutons plutôt Ludovic Lamant, dans Médiapart  :

« 1/ vis à vis des banques : Affaire Crédit Lyonnais, Affaire Crédit Foncier, arbitrages sur l'épargne et l'information financière toujours défavorables à la Caisse des dépôts (publique) et toujours favorables aux banques (privées) les plus spéculatives ; refus, malgré les enseignements de la crise de 2008, de restaurer la séparation indispensable entre banques de dépôts et banques d'affaires ; sabotage constant de la taxe Tobin ; etc...

2/ en matière d'entreprises publiques et de privatisation : refus des nécessaires dotations en capital des entreprises publiques pour assurer leur croissance ; recherche systématique de privatisation ; Vente à perte des licences audiovisuelles, vente à perte des Autoroutes ; etc ... Et çà continue avec l'aéroport de Toulouse et plein d'autres dossiers en instance.

3/ en matière de dettes : assujettissement, contraire à l'intérêt et l'indépendance de la Nation, de la dette publique aux agences anglo-saxonnes de notation, avec refus de faire appel spécifiquement à l'épargne nationale ; refus de consolider la dette des grandes entreprises publiques (dont RFF/SNCF) sur les fonds d'épargne disponibles dans les banques comme à la CDC, afin de pousser à leur privatisation.

4/ en matière de "politique sociale" : appui systématique aux aides imbéciles à "effet d'aubaine" pour le secteur privé dans les domaines de l'énergie, du Logement et de la Santé publique. De multiples exemples peuvent être cités, de l'APL aux aides aux éoliennnes en passant par les remboursements de la SS. »

 

Et Sapin, qu'est-ce qu'il fait ? En complicité avec le Rothschild-boy Macron, le mois dernier, il a proposé une taxe réduite aux seules actions et à quelques contrats d'assurance CDS. Mais surtout pas de taxer l'essentiel de ce qui fait la spéculation, les fameux produits dérivés. La taxe Tobin risque donc d'être enterrée par la France, alors que le candidat François Hollande en avait fait un des axes de son programme...

Depuis, le candidat Franc-çois est devenu le président Faux-çois...

 

Illustration X – Droits réservés 



30 réactions


  • Trelawney 17 décembre 2014 09:39

    La 25 octobre, j’avais écrit un article la dessus.

    A Bercy il existe un comité de la dette publique qui se nomme le Haut Conseil des Finances Publiques, présidé par Didier Migaud et avec des membres comme Philippe Dessertine (le guignol de C dans l’air) nommés par les détenteurs de la dette c’est à dire les grandes banques. Ce comité a une importance considérable sur la conduite des réformes que peut engager le pays. C’est eux qui disent oui ou non !

    Sarkozy s’est un temps opposé frontalement à ce comité en nommant notamment Borlo aux finances et Woerth au budget, mais il n’a pas pu tenir longtemps et Lagarde à repris les finances. Si Hollande s’oppose à quoique ce soit ça se saurait. Mais un flamby reste un flamby

    Ce Haut Conseil des Finances Publiques est vent debout contre ce projet de Taxe sur les Transactions Financière et utilise leurs soldats (Mosco, Sapin, Macron) pour contrer cette décision européenne. Les autres pays européens concernés par cette taxe ont déjà inscrit les rentrées d’argent sur leurs futurs budget, donc la TTF se fera avec ou sans nous

    Ce sujet m’intéresse et j’ai quelques infos de Bruxelles. Il semble que les français aurait trouvé un arrangement à savoir : La taxe sera appliquée pour toute transaction concernant ces pays et l’argent collecté sera renvoyée aux pays. La taxe sur les transactions française ne sera pas appliquée. Il faut rappeler que cette taxe aurait du apporter à la France un minimum de15 milliards d’euro par an. On n’en a visiblement pas besoin. Mais pour que l’Europe accepte, il faut que la France se reforme en profondeur, car c’est ce que demande l’Allemagne. Alors Macron nous a pondu un florilège de réformes pour satisfaire l’Allemagne et ainsi échapper à la TTF.

    Monsieur Victor, imaginons un instant que le français soit intelligent (c’est noel un miracle est toujours possible). Pour que cette taxe soit appliquée il suffit simplement de voter ou de refuser les réformes Macron. En politique on appelle cela le billard à trois bandes. On joue contre son camp pour au final faire gagner l’équipe

    Dans mon article un certain « Oiseau moqueur » a écrit ceci et c’est d’ailleurs la seule contribution qu’il a fait

    La TFF a, comme trop souvent, été décidée sur une base morale et politicienne plutôt que sur une base pragmatique. Car si l’étude quantifie les recettes de la taxe à grands coups de milliards il ne faudrait pas oublier les inévitables destructions et réductions d’activité, potentiellement bien plus conséquentes et difficiles à prévoir.

    Nous avons là les éléments de langage de Bercy. Toujours le même catastrophisme à savoir destruction d’emplois, réduction d’activité. Est-ce que vous pensez une seconde que les transactions financières créent de l’activité et de l’emploi. Personnellement je pense plutôt le contraire


  • BA 17 décembre 2014 10:29

    Mercredi 17 décembre 2014 :

    Le spectre d’un risque systémique éloigne Wall Street des 18.000 points.

    Wall Street se voyait déjà début décembre conquérir le Graal des 18.000 points mais la chute de l’or noir fait planer l’ombre d’un risque systémique sur des marchés américains angoissés par la perspective d’avoir trop misé sur l’énergie.

    http://www.romandie.com/news/Le-spectre-dun-risque-systemique-eloigne-Wall-Street-des-18000-points/546884.rom


    • VICTOR Ayoli Victor 17 décembre 2014 11:14

      Ça leur fera les pieds : c’est eux qui orchestrent cette baisse du pétrole, en complicité avec leur « allié » l’Arabie saoudite pour foutre en bas la Russie, l’Iran et le Venezuela. Sans se rendre compte...qu’ils coupent la branche sur laquelle est assise leur pseudo indépendance énergétique basée sur le pétrole de schiste !


    • dithercarmar dithercarmar 17 décembre 2014 18:01

      De manière tout à fait terre à terre et beaucoup proche de nous :

      La garantie des dépôts de moins de 100.000 euros est un mythe ??????
      Publié le 4 avr. 2013


      Une actualité chasse l’autre et déjà on parle beaucoup moins de Chypre dans les médias. On cherche même à nous faire croire que le gros de la crise est passé parce qu’il n’y a pas eu de bank run lors de la réouverture des banques. Evidemment, puisque les restrictions sont maintenues ! Pas la peine de courir à sa banque si les retraits restent de toute façon limités à 300 euros par jour et par personne ! Le bank run est simplement remis à plus tard, car bien sûr, de nombreux investisseurs veullent quitter définitivement l’ile.

      La confusion ne fait même que s’accroître sur place puisque la taxe sur les comptes de plus de 100.000 euros pourrait atteindre 60% ! En fait on ne sait même pas, il faut attendre, la banque centrale a indiqué que la décision finale serait prise "dans pas plus de 90 jours après la fin de l’évaluation"… Et le solde ne sera pas à la disposition de l’épargnant, il sera placé sur un compte bloqué pendant six mois pour les empêcher de retirer leur argent. Mais en fait on ne sait pas vraiment car de nombreuses entreprises locales ne survivraient pas à de telles dispositions.

      Dans le même temps on apprend que de nombreux Chypriotes bien informés ont sorti leur argent dans les jours qui ont précédé la crise (mais le président de la république garantit une enquête exemplaire, on est rassuré), et que les clients de la filiale britannique de la banque chypriote Laïki, dont les comptes ont été transférés chez sa concurrente Bank of Cyprus, ne seront pas touchés. Les Russes sont tous des évadés fiscaux, les Anglais sont tous d’honnêtes retraités, bien sûr.

      Mais il y a surtout une idée que les autorités européennes et les médias ont instillé dans l’esprit des Européens et à laquelle il faut faire un sort, c’est la garantie des dépôts inférieurs à 100.000 euros. A Chypre, effectivement, ceux-ci ne seront pas touchés. Mais pour quelle raison ? Parce que l’Europe et le FMI ont apporté 10 milliards d’euros ! Les besoins de l’ile se montent à 17 milliards, il lui faut donc trouver 7 milliards, d’où la taxe sur les « gros » comptes, mais sans ces 10 milliards, tous les comptes auraient subi une ponction.

      Si une crise bancaire d’une ampleur équivalente se produisait, par exemple, en Espagne, ce n’est pas 10 milliards qu’il faudrait mettre sur la table mais plusieurs centaines. Autrement dit, impossible. Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a parlé de « modèle » à propos de la restructuration de Chypre. Le « modèle », en l’occurrence, c’est le financement des pertes bancaires par les déposants, pas la garantie des dépôts de moins de 100.000 euros ! D’ailleurs, on le rappelle, dans la première version du plan de restructuration, ceux-ci subissait une ponction (de 6,75%).

      Ce serait une lourde erreur, pour l’épargnant, de s’accrocher à ce chiffre de 100.000 euros et de se croire à l’abri.

      Goldbroker.com Philippe Herlin.


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 17 décembre 2014 12:55

    Bonjour,
    .
    A Bruxelles, la France de François Hollande bloque la taxe sur les transactions financières ambitieuse dont rêvait la France de Jacques Chirac. Entretemps, un furieux lobbying des banques a eu lieu.
    .
    Ce projet formidable, que l’on surnomme tantôt « taxe Tobin » (en hommage à l’économiste du XXe siècle James Tobin qui rêvait de « jeter du sable dans les rouages » de la spéculation), tantôt « taxe Robin des Bois » (en hommage à l’économiste du début du XIIe siècle qui a le premier mis en pratique la redistribution du capital aux fins de justice sociale) est mort.
    .
    Pour le banques, cette idée de taxe est une abomination qu’il faut liquider au plus vite. Elles ont alors déployé un lobbying « furieux », selon la description de l’agence financière Reuters.
    .
    Le plus affligeant, c’est que c’est la France qui porte la responsabilité de ce fiasco. En novembre, Michel Sapin, ministre des Finances, s’est prononcé en faveur d’une taxe limitée aux actions et à certains produits, les « CDS », des contrats d’assurance contre le risque de défaut de paiement. Ils représentent 3% de l’ensemble des produits dérivés dans le monde... Le trading haute fréquence est épargné. Cette nouvelle position française n’a pas été jugée acceptable par les autres pays.
    .
    Pour ponctuer cette triste farce, Mediapart a révélé ce mardi que deux des principaux négociateurs français sur la TFF venaient d’être recrutés par les banques... L’un, expert à la représentation permanente de la France à Bruxelles, a rejoint la Fédération bancaire française, l’autre, experte à Bercy, est accueillie à la Société générale...
    .
    Ah, elles sont bien loin, les fariboles sur « mon adversaire la finance ». Souvenez vous : « cette taxe, nous ne pouvons plus en parler uniquement, il faut la faire », jurait François Hollande, le candidat, en juin 2012. Aujourd’hui, on est revenu dans le registre plus classique de « la spéculation c’est mon amie »... source
    .
    François Hollande et son partie politique soit disant socialiste, même pas de façade, ont trahis gravement les Français.
    .
    Le PS et devenue un partie politique ultra-libéral au service du monde de la finance ou des agents au gouvernement favorisant les intérêts des pays étrangers (États-Unis et Israël). Cela à un nom cela s’appelle de la HAUTE TRAHISON !
    .
    Ses traitres qui nous gouvernent en ce moment ou plutôt ses agents au service du monde de la finance doivent démissionner !


    • elpepe elpepe 17 décembre 2014 14:31

      Pour vous citer ’François Hollande et son partie politique soit disant socialiste, même pas de façade, ont trahis gravement les Français.’
      Je pense que toute la classe politique en connivence avec les strates hautes de l’état seront un jour juges pour trahison, mais avant le peuple doit regagner sa souveraineté, inspiré par De Gaule, son courage et patriotisme.


    • Zevengeur Zevengeur 17 décembre 2014 21:31

      Sans vouloir donner dans le people, le livre de Trierweller éclaire beaucoup sur la personnalité de notre « président ».


      On y lit par exemple que ce dernier présente un comportement systématique consistant à prendre un engagement, puis à faire tout le contraire par la suite.

      Cela relève à mon sens d’une pathologie de type psychiatrique, y a t’il un psy dans la salle ?

    • eau-du-robinet eau-du-robinet 18 décembre 2014 02:06

      Merci pour votre commentaire Zevengeur que je partage.
      .
      Effectivement François Hollande souffre gravement de cette pathologie qui avoisine la « mythomanie politique » mais FH ce n’est pas le seul.
      Cette arme est de plus en plus employé pour tromper voire pour trahir les populations dans le monde.
      Elle sert surtout en période de pré-élection ...
      .
      La « mythomanie politique » est souvent combiné avec la sémantique !
      .
      Un exemple sur une dérive sémantique concernant le mot Europe (synonymes Père Noël, Père Fouettard)
      Au départ il s’agissait d’un continent.
      On parlera des bons ou des mauvais élèves de l’Europe (suivant le degré de servitude qu’ils acceptent)
      .
      Un autre exemple de sémantique concernant le mot Majorité (synonyme : pas beaucoup) :
      .
      Contrairement au sens habituel du mot qui signifie « la moitié plus un », un politicien peut être dit « élu à la majorité » alors qu’un très petit nombre de citoyens (autour de 25 %) l’ont choisi et que la majorité (autour de 85 %) l’a rejeté.
      .
      Et ce grâce à un mode de calcul subtil  : on ne tient pas compte des citoyens qui votent blanc, de ceux qui se sont abstenus, et de ceux qui ne sont même pas inscrits tant le procédé leur paraît malhonnête.
      .
      Un autre exemple de sémantique concernant le mot Populisme (synonymes : démago, poujadisme) :
      se prononce avec une moue de mépris, voire de dégoût. C’est une insulte !
      .
      D’abord utilisé pour qualifier les propositions de l’extrême droite le terme l’est désormais par les politiciens qui se partagent le pouvoir et les media pour signifier aux citoyens (le peuple) qui s’opposent à aux traitées des l’UE , l’Euro et l’OTAN.
      .
      Exemple : voter NON au Traité Constitutionnel Européen ou vouloir sortir des traitées européens...
      .
      Pour les politiciens c’est devenu l’ultime recours lorsqu’ils campent sur des positions indéfendables à vouloir maintenir une Europe qui est orienté contre les intérêts des travailleurs et la classe moyenne.


    • Zevengeur Zevengeur 19 décembre 2014 00:30

      En terme de rhétorique politicienne, on est entré de plein pied dans la novlangue d’Orwell...


  • Enabomber Enabomber 17 décembre 2014 14:31

    La taxe Tobin est LA fausse bonne idée. Taxer les transactions, c’est implicitement reconnaître leur vertu. La spéculation s’effectue à travers le trading haute fréquence, qui est ni plus ni moins qu’un outil pour se remplir les poches en ponctionnant l’investissement productif, c’est le casino avec le risque en moins. La taxe Tobin équivaut à accepter les malversations de la mafia en mendiant une obole. La vraie bonne idée, ce serait le fixing au plus quotidien, parce que rien hormis la magouille ne peut justifier qu’on se fasse de l’argent sur des variations fictives à la microseconde de la valeur d’une entreprise quelle qu’elle soit.
    Il y aurait un sacré ménage à faire, comme sur les ventes à termes et autres opérations très douteuses, sur l’escroquerie de la dette etc., mais les fortunes accumulées permettent d’acheter n’importe quel politicien. Le changement ne peut pas venir des urnes.


    • credohumanisme credohumanisme 17 décembre 2014 15:17

      Vous faites erreur, par sa nature même une taxe Tobin universelle (entendez par là sur la totalité des produits financiers) limiterait considérablement le volume des transactions spéculatives et, en tout premier lieu, le trading haute fréquence.

      En effet celui-ci joue sur des différences de cours minimes. Dès lors que serait prélevés, à l’achat puis à la vente, sur chaque transaction, même un pourcentage aussi faible que 0,01 % la rentabilité de l’opération disparaitrait.

      C’est justement ce phénomène qui génère l’opposition des banquiers.

      Quand aux instruments « à terme » même s’ils ont été largement dévoyés dans un but spéculatif leur existence a un réel intérêt : pour une compagnie aérienne à connaitre à l’avance le coût de son carburant, pour un céréalier à anticiper le montant de ses recettes ... etc.

      Je m’étais fendu d’un petit article il y a déjà quelque temps : La taxe Tobin, une utopie réaliste


    • Enabomber Enabomber 17 décembre 2014 15:33

      Le principe de la taxe n’est pas faux, mais ne s’attaque pas aux racines du problème. Si la taxe est instituée, combien de temps avant d’entendre pleurer les spéculateurs qui mettront en route leurs outils de lobbying (euphémisme pour corruption), et la voir limitée aux seules opérations bénéficiaires, ce qui lui ôterait tout intérêt et la réduirait à l’état d’aumône permettant de fermer les yeux sur les transactions ? D’autant qu’ils en appelleront alors au « bon sens », car dans l’esprit du citoyen lambda, pourquoi taxer une opération perdante ?


  • Spartacus Lequidam Spartacus 17 décembre 2014 14:49

    Taxer, taxer, taxer,taxer, taxer, Y’a que ça de vrai...La gamelle de l’état doit toujours être remplie. 


    Les obligés de l’état veillent. Faudrait pas quand même que des secteurs de l’économie ne remplissent pas leur gamelle.......

    En plus y’a tellement de bonnes raisons « solidaires » ou « sociales » ........

    Vous comprenez les zzzzzzââââquis soôôôôciaux, les rentes d’état des fonctionnaires, les rentes des entreprises publiques....

    N’arrêtons pas les équipes qui perdent. Au cas il y aurait « tellement d’investissements » autan chasser les derniers investisseurs....

    Vous comprenez ma bonne dame, ce sont des vils capitalistes qui ne pensent qu’a faire du fric sur le dos de leurs investissements. 

    Bon, nous savons tous que des investissements découlent les emplois
    Mais les gauchistes n’ont rien a foutre des chômeurs. Les privilégiés sociaux sont exonérées de cotisations sociales de chômage. Mieux vaut s’occuper de remplir la gamelle des protégés à vie, que de favoriser l’investissement et de créer des emplois.....

    Chaque fois qu’un gauchiste de l’état entend le mot « taxe » c’est le mot « ma gamelle » qu’il faut comprendre....

    Entre un investissement d’actionnaire qui va créer de l’investissement privé et des emplois et taxer pour alimenter la bonne gamelle des bénéficiaires des rentes d’état. Le choix est vite fait.

    Le gauchiste hurle....Taxez, taxez, taxez, il faut remplir ma gamelle, il faut remplir ma gamelle.....
    Remplissez mes régimes spéciaux, mes bonifications, ma rente doit être maximum et mon travail minimum !!!!!.

    • Enabomber Enabomber 17 décembre 2014 14:58

      Pauvre spartacus, toujours à côté de la plaque. Quel rapport entre les investissements et les transactions financières actuelles, qui sont à 99% spéculatives ?


    • Spartacus Lequidam Spartacus 17 décembre 2014 15:56

      @Enabomber


      C’est simplement un règle de base en économie.
      La spéculation est très bonne pour l’emploi.

      La spéculation est un amplificateur naturel d’emplois.
      La spéculation se dirige naturellement vers les secteurs porteurs et d’avenir et d’embauches car les choix vont naturellement vers les secteurs qui peuvent apporter du profit. 

      C’est grâce à la spéculation que les entreprises se financent. 

      Taxer la spéculation c’est détourner des ressources financières les secteurs porteurs d’emplois et d’avenir. 

      Taxer la spéculation c’est bloquer des emplois qui ne se réaliseront pas. C’est fermer des débouchés pour les chômeurs....
      C’est prendre l’argent destiné aux chômeurs pour le refiler à d’intouchables statutaires taphophilies qui se gavent de cet argent devenu public.

      Mais il est vrai qu’avec une éducation nationale de profs de gauche politisés vivants de l’argent public, on vous apprend que la spéculation c’est vil.....

      -Au BAC 2013 d’endoctrinement économique la question était « que devons nous à l’état ». 
      Il n’y a jamais eu de question « que devons nous à la spéculation »....

      Les profs Marxistes ne peuvent enseigner cette réalité.....

    • Enabomber Enabomber 17 décembre 2014 16:06

      Encore la main invisible du marvhé poussée à l’extrême ! Il y a autant de points commun entre l’investissement et la spéculation qu’entre un ermite qui boit un verre de vin au repas et un alcoolique invétéré. Le premier ne peut pas justifier le second.


    • Redj Redj 17 décembre 2014 17:06

      Il ne comprend vraiment rien Spartacus.

      Là, on lui démontre que Sapin et Moscovici, 2 socialos français ont tout fait pour vider la loi de sa substance, et il vient encore gueuler contre ces mêmes socialos !!!

      Mais quel burne !! Et ça veut donner des leçons aux autres !! Mais LOL !!!


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 décembre 2014 17:52

      Spartacus,
      « La spéculation est bonne pour l’emploi ». CQFD.
      Par contre, il y a un lien direct entre l’euro et le chômage : « L’eau mouille et le chômage tue ! »


    • Redj Redj 17 décembre 2014 18:36

      Sujets du bac 2014 :

      • Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ?
      • A quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ? 

      Par des profs marxistes ?


    • Spartacus Lequidam Spartacus 17 décembre 2014 20:35

      @fifi brind acier


      La courbe du chômage est parallèle à la dépense de l’état.Elle n’a pas commencée avec l’€uro.

      Le chomage de masse est la conséquence d’une maladie politique, dont on ne guérit pas, le Keynésianisme, ou la politique de la relance par la consommation.  

      Giscard
      Chômage de 400 000 à 1,4 millions, 
      Dette de 88 à 92 milliards, 
      Poids de l’état de 33 à 41% du PIB.

      Mitterand 
      Chômage de 1,4 millions à 2,5 millions, 
      Dette de 92 milliards à 660 milliards, 
      Poids de l’état 47% du PIB..

      Chirac 
      Chômage de 2,5 millions à 3,3 millions, 
      Dette de 660 milliards à 1152 milliards, 
      Poids de l’état 50% du PIB..

      Sakozy 
      Chômage de 3,3 millions à 4,1 millions,
      Dette 1152 milliards à 1789 milliards, 
      Poids de l’état 53% du PIB..

      Hollande en seulement 2 ans1/2 : 
      Chômage : de 4,1 millions à5 millions, (5,3 avec Dom-Tom) 
      Dette de 1789 milliards à 2040 milliards, 
      Prélèvements de l’état 57% du PIB.

      Faut il plus de preuves ? 
      Combien faudra de relance Keynésiennes er de dépense publique pour l’admettre ?

    • doctorix, complotiste doctorix 18 décembre 2014 07:06

      Vous notez vous-même que le bond le plus fantastique du chômage en pourcentage a été réalisé sous Giscard : multiplié par 3.5.

      N’y voyez-vous pas un rapport avec la Loi Pompidou-Giscard de Janvier 73 sur les emprunts ?
      Et n’est-ce pas après son mandat, comme conséquence logique et décalée de cette loi, que la dette a commencé à exploser ?

    • Spartacus Lequidam Spartacus 18 décembre 2014 15:06

      @Doctor x

      La loi de 1973 n’a strictement rien changé. Ce n’est qu’une loi qui collationne ce qui se faisait avant.

      En fait la dette Keynésienne est commencée en 1945 et d’une incompréhension de l’économie à cette époque.

      Les vrais responsables c’est De Gaulle et les communistes. 
      Notez que quand Giscard prend le pouvoir nous sommes déjà à 33% du PIB.

      Roosvelt a bénéficié avant la guerre, d’opportunités conjoncturelles, les achats massifs des pays qui se préparaient à la guerre, d’un projet de barrage Hoover et de l’extension du canal de Panama.

      On a attribué la réussite économique de cette période au Keynésiannisme alors que cela n’était qu’un effet d’aubaine conjoncturel. 

      Par ailleurs politiquement adopter le Keynésianisme est électoralement vendeur. Accorder des avantages au présent fait gagner des élections.... 
      De Gaulle, Giscard, et les autres sont soit morts soit grabataires et ne peuvent répondre de leurs actes passés. 

    • lsga lsga 18 décembre 2014 15:54

      pour une analyse qui va dans le sens de Spartacus, voir  : La Crise, les faits, et leur interprétation Marxiste de Errnest Mandel.
       
      Bien entendu, il n’y a que les staliniens pour croire que les ministres PCF de De Gaulle étaient des communistes.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 17 décembre 2014 17:48

    Il n’y aura pas de taxe Tobin, non pas à cause de Sapin, ou de Moscovici, mais parce que le Directeur du Trésor américain n’en veut pas.


    La question a déjà été débattue en 2011 à Wroclaw en Pologne, lors d’une réunion des Ministres des Finances européens.
    Plusieurs pays souhaitaient mettre en place une taxe sur les transactions financières.

    Timothy Geithner a répondu : « You can’t ! » Circulez, ya rien à voir... !


    Pourquoi ressortent-ils ce vieux serpent de mer, et font -ils tout ce cinéma ?
    Pour faire semblant de faire quelque chose d’intelligent, sans doute.

    L’ Union européenne est une colonie américaine, et nos dirigeants ne sont que des marionnettes chargées d’appliquer des décisions qui viennent de Washington.

    La liste des « réformes structurelles » de l’ UE à appliquer dans les 28 pays.

    C’est une copie conforme de la feuille de route du FMI en 2012.
    On retrouve les mêmes choses :
    - réforme du travail (comprenons, baisse du prix du travail)
    - privatisations
    - dérégulations etc


  • T.REX T.REX 17 décembre 2014 20:31

    La taxe Tobin se débine devant le lobbying des banques françaises.

    Tobin or not Tobin, mais peut-on ne pas naître et être has-been ?

    Notre Robin des bois se débobine
    et ses électeurs font une drôle de bobine
    Sommes nous dirigés par une sorte de Mister Bean ?
    A nous les haricots !
    Pendant que le robinet de la finance continu à fuir.


  • Vipère Vipère 17 décembre 2014 22:18



    Notre baudruche présidentielle se débalonne et les électeurs voient qu’elle n’a rien dans le ventre, que du vent,de l’esbrouffe !

    Braves gens, oubliez : « la finance est mon ennemi » ! c’était juste une réplique soufflée par Attali, un coup tordu, un guet appens pour faire tomber les électeurs dans le panneau !

    Machiavélique Attali ? 

  • BA 18 décembre 2014 10:46

    Jeudi 18 décembre 2014 :

    Comment l’effondrement financier de la Russie va contaminer l’Europe.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-effondrement-financier-russie-va-contaminer-europe-atlantico-business-jean-marc-sylvestre-1911796.html


  • Francis, agnotologue JL 19 décembre 2014 09:25
    La taxe Tobin sent le Sapin...

    Bon, hé bien c’est pas encore demain que je mangerai mon chapeau pour elle !

    Mais ça ne me remplit pas de joie pour autant.


  • Layly Victor Layly Victor 19 décembre 2014 10:26

    Juste une petite info au sujet d’un reportage présenté hier dans « envoyé spécial » au sujet de l’économie du Cacao (sous réserve que ce reportage soit exact).
    On y apprend qu’un trader de la City, spécialisé dans le Cacao, a réalisé en un jour dix millions d’Euros de bénéfices. A la City, il est célébré comme un héros.
    En fait, il a racheté 70 % de la production disponible, ce qui a fait grimper en flèche le cours.
    Comment ce trader a-t-il pu investir des sommes aussi énormes ? Parce qu’il représentait des fonds spéculatifs . D’après les « experts » de la City interrogés, cette opération est tout à fait légale.
    Sur l’exemple de cette matière première qu’est le Cacao, la spéculation rafle une bonne partie de la richesse.Le mécanisme est simple : comme cette pratique spéculative fait monter les prix, la pression est mise sur les producteurs. Les petits producteurs ont tendance à abandonner cette production car ils ont du mal à en vivre, alors que la demande mondiale explose (les Chinois se sont convertis au chocolat, ce qui est, par les temps qui courent, une très bonne conversion).
    Résultat des courses : il y a de moins en moins de Cacao dans le chocolat.
    Et certains viennent nous dire que la spéculation stimule l’activité !

    Plutôt que la modeste taxe Tobin, ne faudrait-il pas une limitation internationale du flux de fonds spéculatifs ? Ceci permettrait à la spéculation de jouer son rôle positif, par rapport à l’économie planifiée qui, hélas, n’a jamais fonctionné, tout en empêchant ses effets dévastateurs. Un procédé serait une taxe qui augmente en fonction de la fréquence des transactions. C’est un peu du rêve, je le reconnais.


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