samedi 1er septembre 2012 - par jack mandon

La tête de turc

Passent les jours, passe le temps, mais rassurons nous, si je puis dire, l'évolution de l'humanité quant à son essence profonde ne varie pas d'un iota.

L'émotion, les cœurs et les croyances perdurent, les neurones s'alimentent en permanence aux sources des peurs viscérales et la terre continue de tourner invariablement, par habitude, sans trop s'interroger, la terre, vers son devenir de poubelle d'azur.

L’Ami du Peuple contre les « financiers qui mènent le monde ».

La première campagne antisémite des années 1930.

On considère habituellement que l’antisémitisme – en sommeil après l’affaire Dreyfus – aurait fait son retour en France à partir de 1933, avec le développement de la crise économique, l’arrivée des réfugiés juifs puis l’avènement, en 1936, du Front populaire.

J'en profite pour élargir le débat aux frères sémites, les musulmans, qui bien sur sont inclus dans l'aventure...même si les barbus hystériques et les burqas mortuaires et gesticulantes ne favorisent pas l'apaisement et l'éveil des consciences. Ce n'est pas indispensable de titiller la misère humaine en affichant son originalité, ce peut être le départ d'un incendie que l'on ne maîtrise plus. La manipulation politique fait son œuvre et tisse sa toile dans les têtes flottantes crédules et incrédules.

La première campagne antisémite depuis bien longtemps voit le jour dans les colonnes de « L’Ami du Peuple », journal tirant alors à un million d’exemplaires.

Il s’agit là d’un antisémitisme à usage extérieur, dirigé contre les « financiers qui mènent le monde », (ce n'est pas nouveau ) une réaction irrationnelle à la crise économique mondiale qui frappe la France depuis quelques mois. L’antisémitisme diffusé ne s’appuie pas en effet sur une situation réelle – même fantasmée – ou un fait d’actualité ; c’est l’occasion d’observer le développement de mythes antisémites à l’état pur.

C'est en revisionnant la tragi-comédie de Monsieur Batignole, que je tente, à mon niveau, de m'interroger sur les ressorts projectifs qui animent les hommes, principalement en période ou l'émotion prend le pouvoir, en phase de crise. La faute chez l'autre prend des proportions considérables, en même temps que chez nous elle s'évanouit...c'est alors que s'insinue la maladie individuelle de l'âme et par interaction contamine la collectivité, le pays, le continent, puis la terre entière.

En attendant je me souviens, dans mon enfance, des réflexions stupides de ma mère qui prenait un air dédaigneux et méprisant, pour prononcer une connerie « c'est un juif ! ». Nous oublions souvent l'histoire et son contexte. Nous « la ramenons » après la bagarre avec notre savoir livresque à deux sous ( le coût du journal de F. Coty, « l'ami du peuple » au début des années 30 ) pour lâcher notre fiel, en se planquant, en plus.

Plus tard, par réaction, j'avais une véritable empathie pour les sémites par réaction à la bêtise de mes proches et aussi par sympathie naturelle à la culture du livre et aux particularités créatives de ce petit peuple qui remplit la terre après la destruction du temple de Jérusalem en l'an 70 par Titus et son armée romaine.

Penser en terme de famille, de convictions politiques et religieuses, comporte quelques effets structurants remarquables dans l'histoire qui s'étire et s'étire dans le temps. Ce n'est pas sans inconvénient. C'est la culture de la foi, des certitudes et croyances qui entretient le brasier populaire. Ce feu purifie mais souvent détruit. De l'inquisition à la révolution selon notre nature...et le monde bégaye.

Des personnages « charismatiques » focalisent l'air du temps sans que l'on sache vraiment si c'est l’œuf qui fait la poule ou le contraire. En fait, nous sommes tous dans le même vaisseaux dantesque et les personnalités qui se distinguent sont au fond victimes d'une manipulation qui les submerge. L'aspect majuscule de la projection.

Richissime parfumeur d’origine corse, François Coty décide de se lancer en politique au début des années 1920. Il est intuitif, le nez, mais l'intuition s'alimente d'émotion et succombe à la boulimie de pouvoir. Elle concerne les velléitaires et les faibles en quête de puissance.Vague précurseur de Silvio , il connaît une ascension rapide dans le monde de la presse sans parvenir jamais à donner substance et crédibilité à ses ambitions politiques. (Le fascisme transalpin l'envoûte, il caresse le projet de l'introduire en France.)

En 1922, Coty prend la tête du Figaro. Il rachète aussi Le Gaulois, Le Charivari (en 1927), finance un temps L’Action Française et Le Journal des débats, puis lance L’Ami du peuple.

L'ami du peuple, qui eut pour ancêtre premier Marat, est une chimère à la mesure de la projection qu'il véhicule. C'est le journal le plus xénophobe de son temps. un antisémitisme abstrait se laisse deviner dans les caricatures de première page. L’assimilation du Juif et de l’argent constitue l’un des mythes populaires les plus enracinés à cette époque.

En raccourci on peut analyser le réflexe populaire comme un rêve inconscient de puissance, «  l'argent. » En amont l'humanité vit son impuissance pressentant le chambardement qui va entraîner le monde de l'avant guerre à sa perte (l'humanité projette, elle projette énormément.)

Toute ressemblance avec les personnes ou les faits existant ou ayant existé ne serait le fruit que de la pure coïncidence.

J'ai un voisin complexé qui a le mérite d'avoir atteint un jour le poste de directeur de banque, il s'est fait lourder par des plus jeunes bardés de diplômes (qu'il ne possède pas, la jeunesse et les diplômes), il ramasse tout ce qui traîne, ne croit pas à l'amitié et cultive une haine viscérale à l'endroit des juifs...ça pourrait amuser mon ami Céline qui jouait dangereusement avec les émotions et la judéité et qui déchaîne toujours les passions des intellos qui n'auront jamais sa créativité...et pourtant il était noir, à l'intérieur.

Voici un dossier brûlant et un authentique artiste qui nous parle et nous enseigne les tempêtes de la projection. C'était juste pour faire avancer mon propos, évidemment.

A propos de banque, le thème de la banque « judéo-germano-américaine » est dans l’air du temps dans les années 30, « tonton pourquoi tu tousses ? » Un conférencier de l’Action française expose à Toulouse « les rapports étroits du socialisme et de la finance internationale ». Humons nos fraîches racines, inutile de remonter à Périclès ou Néron.

Et pourtant nous pourrions lorgner du côté de la Genèse et dans son prolongement évangélique révolutionnaire, pour analyser les fondements de la projection bien humaine du croyant qui parle en son âme en oubliant sa conscience.

Le rôle de la presse est déterminant. L’exemple de La Croix de la fin du 19ème siècle, autoproclamée « journal le plus anti-juif de France, celui qui porte le Christ, signe d’horreur aux Juifs » Un exemple projectif de taille que les philosophes des lumières nous aident à analyser, comprendre et dépasser à travers un métissage culturel qui favorise l'éclairage de la conscience. Enseigner, communiquer, expliquer, partager, humaniser, aimer.

L'esprit de chapelle, politique ou religieux, de temple, de synagogue, de mosquée et tous les filtres et protections qui nous protègent et nous emprisonnent nous exposent à la projection et conduisent depuis toujours à notre perte. Protégeons notre unicité.

Une inspiration, « L’Ami du Peuple contre les financiers qui mènent le monde ».



33 réactions


  • Christian Labrune Christian Labrune 1er septembre 2012 12:33

    à l’auteur,

    Je me demande comment il se fait que votre article ait pu passer la barrière de la « modération » : l’antisémitisme est la religion dominante d’Agoravox. Il ne se passe rien dans le monde qui n’ait pour cause le sionisme, même les manifestations de pauvres punkettes russes. Et beaucoup d’imbéciles n’ont toujours pas compris que le sionisme était une forme très aggravée d’antisémitisme. L’antisémite des années 30 pouvait sans trop d’états d’âme se livrer à toute sorte de férocités de langage à propos des Juifs. Il y avait eu bien eu les pogroms, du côté de la Russie, et les persécutions de l’Inquisition catholique, mais tout cela était très loin dans le temps ou dans l’espace. Beaucoup de ces abrutis, après la guerre et la découverte des camps, diront « on ne savait pas, on ne pouvait pas imaginer ». L’antisioniste, lui, aujourd’hui, sait très bien qu’un certain nombre d’horreurs sont toujours possibles et même très bien programmées. Rien n’avait filtré de la conférence de Wahnsee, mais personne ne peut ignorer ce que sont les intentions des Kjamenei et des Ahmadinejad concernant le « cancer » sioniste qu’il faut éliminer par tous les moyens, jusqu’à « rayer Israël de la carte du temps ». Les crétins qui soutiennent l’Iran comme d’autres soutenaient l’Allemagne nazie dans les années trente sont allés - et cela prouve si besoin était leurs stupidité - jusqu’à vouloir faire corriger « rayer de la carte » pour dire qu’en fait le bonhomme aurait dit « rayer de la carte du temps », ce qui est bien pire. Faire en sorte, donc, qu’Israël non seulement n’existe plus mais n’ait en quelque sorte jamais existé : non seulement détruire géographiquement un état dans ses frontières, mais pouvoir nier qu’il ait jamais eu des Juifs. Apothéose du nagationnisme par anticipation !

    Vous avez raison de rappeler tout ça, c’est plus que jamais nécessaire. On a envie de vomir, souvent, en ouvrant certaines pages d’AgoraVox. A ceux qui ne sont pas encore complètement rongés par la sorte de peste que vous dénoncez à juste titre, je ne saurais trop conseiller la lecture des bouquins de Taguieff, et particulièrement les mille pages de son énorme pavé : « Prêcheurs de haine - Traversée de la judéophobie planétaire » paru en 2004 aux éditions Mille et une nuits.

     

     

     

     


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er septembre 2012 12:40

      ERRATUM

      « non seulement détruire géographiquement un état dans ses frontières, mais pouvoir nier qu’il AIT JAMAIS EXISTE des Juifs. Apothéose du nagationnisme par anticipation ! »

      Voilà ce que j’aurais dû écrire à la fin du premier paragraphe ; on ne se relit jamais assez. J’espère qu’on aurait tout de même compris sans ce correctif.


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er septembre 2012 22:50

      Omar,

      Votre pitoyable propagande islamofasciste à deux sous en copié-collé, tout juste bonne à formater des Mehra de banlieue, ne mérite même pas une réponse.

      Et d’autant moins que vous paraissez avoir oublié nos derniers échanges et l’extrême grossièreté d’un type de procédé qui ne s’oublie pas.

      Je recopie ci-dessous le dernier message que je vous ai envoyé et que vous n’avez probablement pas vu - ou pas voulu voir

      Omar,

      Le 21 août à 11heures 31, je recevais sur cette page :

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dans-mon-pays-la-belgique-121402#forum3438052

      le très subtil message suivant :

      « Chemise-Brune, vos souvenirs remontent plutôt à Paris. A Ste-Anne, plus exactement...Et le prédicateur que vous nous présentez, ce n’était que votre copain de chambre....Purée, le remède contre vos délires et affabulation, ça n’a rien donné... »

      ---------------------------------------------

      J’ai bien évidemment communiqué ensuite un lien vers la video qui montre mon « copain de chambre » à Saint-Anne. J’ai été surpris que vous n’ayez pas fait de commentaire - en général, vous n’en ratez pas une !-, dût-il être de la même subtilité et du même tonneau que le précédent

      Je vous vous le renvoie donc,ce lien, à la suite de votre dernière intervention, et peut-être de la prochaine. De toute façon, il pourrait tout aussi bien contribuer à éclairer le présent article et ne constitue pas ici un hors-sujet.

      Voici donc le lien vers mon « copain de chambre à Sainte-Anne ».

      http://www.europe-israel.org/2011/12/video-le-drapeau-dal-qaida-flottera-au-sommet-de-latomium-et-du-palais-royal-en-belgique/

      Pour ceux qui ne connaissent pas cette video, je dois préciser que c’est à mourir de rire.


    • Constant danslayreur 2 septembre 2012 07:16

      "Par Christian Labrune (xxx.xxx.xxx.63) 1er septembre 12:33 

      Et beaucoup d’imbéciles n’ont toujours pas compris que le sionisme était une forme très aggravée d’antisémitisme"

      ...................................................................... ...................................................................... ..........


  • easy easy 1er septembre 2012 14:20

    Je veux bien évoquer le cas des Juifs mais pour illustrer des mécanismes plus universels.

    Dès qu’il apparaît qu’il y a des individus qu’on ne connaît pas, on prend conscience du fait de l’anonymat, on élabore sa pensée en fonction de ce paramètre et ça conduit à des visions où les autres sont interchangeables, à des stratégies égocentriques, à des lâchetés, à des paranoïas. 

    L’anonymat est inconnu de ceux qui vivent en tribus alors qu’il est connu de nos enfants dès la maternelle.

    C’est une vieille histoire que cet anonymat dans ce secteur du monde.
    Il apparaît par exemple avec Ulysse qui dit à Polyphème qu’il s’appelle Personne.
    Nous aurions cultivé la dénonciation de cette mètis ou lieu de l’admirer, le monde aurait pu être différent.


    Même sans le matérialisme, même sans l’argent, l’anonymat suffit à générer des perversions.



  • L'enfoiré L’enfoiré 1er septembre 2012 15:38

    Bon article. Un seul reproche pourquoi avoir en tant que psychologue (d’après l’à propos) limité cela à « juif ».


    Une « tête de turc » l’origine de l’expression dit :
    « Sans chercher à remonter jusqu’aux Croisades, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le More et le Turc étaient les emblèmes des incroyants, des barbares cruels et sanguinaires.
    C’est probablement pour cette raison, et pour faire suite à l’expression »fort comme un Turc" citée au XVIIe, que, dans les fêtes foraines du XIXe siècle, on trouvait des attractions constituées d’une sorte de dynamomètre surmonté d’une tête enturbannée (symbole du Turc) dans laquelle il fallait taper le plus fort possible, la force du coup étant mesurée par une aiguille.
    Dans ces jeux, il était bien sûr plus viril de se frotter à un symbole de force, d’où la cible à la forme d’une tête de Turc.
    Mais c’est le fait que cette pauvre tête était constamment frappée par tout le monde, qui a fait de la tête de turc celui sur lequel chacun s’acharne.
     

    • Christian Labrune Christian Labrune 1er septembre 2012 17:06

      @L’enfoiré

      Votre rapprochement ne me paraît pas bien pertinent. La France a pas mal persécuté les Juifs. Faut-il rappeler que c’est le bon roi Saint-Louis qui invente la rouelle, c’est-à-dire déjà l’étoile jaune. Philippe Auguste les persécutera pour les spolier et remplir ses caisses. Les Juifs réduits à une diaspora en Europe pendant près de deux millénaires ont-ils jamais pu déclarer quelque guerre que ce soit avant l’existence d’Israël ? Leurs dernières batailles avant celles du dernier siècle, c’était contre les Romains de l’empire !

      L’empire Ottoman, en revanche, n’a cessé de constituer une menace pour les peuples européens. Le premier siège de Vienne par les Turcs a lieu en 1529. D’où la bataille de Lépante, en 1571, qui marque le commencement de leur déclin. Mais les Turcs sont encore aux portes de Vienne en 1683, ce qui inquière d’autant plus toute l’Europe que Louis XIV, qui a d’autres chats à fouetter, n’intervient pas. Ils seront battus quand même par Jean III Sobieski. Le Turc est donc, jusqu’à la fin de l’époque classique, l’ennemi par excellence, et ses méthodes, assez expéditives quand il a l’avantage, ont de quoi inquiéter. Dois-je vous rappeler que la Grèce restera très longtemps occupée par les Ottomans. Byron qui est allé soutenir les grecs meurt à Missolonghi où ils se feront encore une fois ratatiner dans le milieu des années 20 du XIXe siècle. Entre la menace bien réelle des Turcs en Europe centrale et la menace délirante d’une finance juive toute puissante, réactivée par la propagande antisémite qui invente le Protocole des sages de Sion, il n’y a vraiment pas beaucoup de rapport.

      C’est le même délire qu’on voit actuellement lorsque des abrutis complotistes iraient presque inventer que c’est Israël qui veut faire la peau aux Iraniens. Si on va jusqu’au bout de ce délire, comme je l’ai fait souvent remarquer, il ne reste plus qu’à considérer que Khamenei et Ahmadinejad sont des Israéliens du Mossad qui ont pris la direction de l’Iran pour fabriquer un casus belli qui mette Israël dans une situation de légitime défense propre à légitimer sans discussion possible n’importe quelle attaque préventive.

      De toute façon, on ne devrait pas tarder à voir atterrir sur cette page la horde des antisémites manipulés par l’islamonazisme iranien. Je m’étonne même de n’avoir rien lu qui aille dans ce sens.


    • L'enfoiré L’enfoiré 1er septembre 2012 20:49

      Christian,

      Je n’essayais pas de faire des rapprochements.
      Merci pour cette histoire française. Si je cherche un peu, je pourrais vous servir le problème « juif », version belge. Il suffirait que je commence à m’intéresser à Anvers. La diaspora, je connais.
      On ne dit pas une « tête de juif ». C’est déjà une bonne chose.

      L’histoire turque je connais aussi.
      Je rappelais seulement d’où venait l’expression.
      La Grèce et la Turquie a toujours été des ennemis dans l’histoire.
      Chacune sa propre histoire.
      Chypre divisée en deux est encore une marque de cette histoire tourmentée.
      Si cela vous intéresse de l’histoire et un peu de tourisme.
      ARTE passe actuellement cette histoire


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er septembre 2012 22:06

      « En somme, vous regrettez ou vous souhaitez les réactions antisémites sur Agoravox ? »

      @Owen

      Si c’est une question que vous vous posez à vous-même, vous feriez mieux d’essayer de vous répondre plutôt que la poser à d’autres qui ne sont pas dans ces sortes d’ambivalences.


    • jack mandon jack mandon 1er septembre 2012 23:56

      Bonsoir l’enfoiré,

      réponse ciblée...

      parce que la tête de Turc et le juif ne font rien à l’affaire quant au fond.
      L’un et l’autre sont des prétextes, des alibis pour permettre à la majorité des autres
      de ne pas se remettre en question et de se défausser sur des innocents qui ne peuvent
      se défendre.
      Vous l’expliquez magistralement pour le turc.

      Merci de votre visite.


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 septembre 2012 10:59

      @L’enfoiré

      Je retire les objections que je faisais à votre intervention à propos des Turcs : j’avais bien dû lire le titre de l’article, lequel renvoie, au sens figuré, à une expression commune synonyme de bouc émissaire, mais je l’avais immédiatement oublié dès le début de la lecture et je ne voyais donc pas très bien où vous vouliez en venir en la ramenant au sens propre.

      Je viens seulement de m’en rendre compte en revoyant toute la page.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er septembre 2012 17:37

    Aussi étrange que cela puisse paraître à ceux qui nous bassinent avec leurs histoires de chapelles en semblant ne les voir que d’un côté et pas de l’autre, on est d’abord juif par le sang, par sa mère.

    C’est mon cas et cela m’a valu d’être un véhément sioniste quand ma mère était au sommet de son engagement judaïque et sioniste et que, notamment, elle soutenait Tsahal financièrement en regrettant de ne pouvoir aller mourir pour la défense d’Israël. Elle était comme ça ma mère et je gobais les yeux fermés ses constantes récriminations contre les médias français qui en faisaient toujours trop à ses yeux pour les palestiniens.

    N’ayant jamais renié mon éducation judéo-chrétienne, m’étant simplement mis en disponibilité pour réfléchir librement comme il me semblait que je devais le faire, j’ai par la suite fait tout le chemin qui va de la position de soutien inconditionnel à Israël des fondamentalistes chrétiens généralement étasuniens jusqu’à une position anti-Israëlienne (mais pas antisioniste car s’il y a l’accord des populations locales, le foyer juif mondial pourraient aussi bien se faire en Ouganda comme on y a d’abord songé, à Madagascar, en Sibérie ou, pourquoi pas, au Névada.)

    A partir du génocide rwandais, puis de 911,mais surtout grâce à la théorie girardienne du bouc émissaire, j’ai procédé à des relectures déchirantes de l’histoire officelle et je fais donc partie de ces juifs (par le sang) qui, sémites, philosémites sont aussi anti-sionistes et tiennent pour un devoir de témoigner contre la violence monstrueuse faites aux populations palestiniennes en dehors de toute légalité internationale par l’état Israëlien.

    Je risque d’être accusé de « haine de moi » par mes contradicteurs mais c’est quand même plus facile à porter qu’antisémite.

    Mon sentiment est qu’il est de la responsabilité des juifs qui ne se reconnaissent pas dans la propagande sioniste de la dénoncer avant qu’il ne soit trop tard.

    Il s’agirait juste de dire comme le font des juifs orthodoxe depuis des décennies : « je suis juif et je ne suis pas sioniste » afin de désarmorcer les vieux réflexes de certains.

     Je pense que ce serait une contribution active à la paix. Nous en avons tellement besoin, n’est-ce pas ?


    • Christian Labrune Christian Labrune 1er septembre 2012 19:26

      @Luc-Laurent Salvador

      Votre cas n’est pas exceptionnel, des gens comme Halperin, Taguieff, Tarnero Trigano ont longuement analysé ces sortes de bizarres conversions, ces dernières années. La première fois que j’ai pris conscience de ces sortes de dérives, c’était dans un jardin public : je photographiais le paysage, un vieux type qui promenait son chien est venu me parler. Il avait dans sa famille des gens qui étaient dans l’enseignement, et confrontés à la violence. Je lui ai parlé de ce que j’avais connu dans les banlieues, et particulièrement de ce collègue juif tabassé devant ses élèves par des individus venus de l’extérieur et qu’ils avaient commandités, parce qu’il était juif. Moi aussi je suis juif, me dit le vieux bonhomme, et il finit par me dire que, quoique juif, il est antisioniste et me recommande de lire la prose d’un Shlomo Sand. J’avoue que j’ai failli tomber sur le cul.

       Je ne suis pas juif ; longtemps, je me suis désintéressé de ces questions, et d’autant plus que tous les pro-palestiniens que j’avais rencontrés ne l’étaient, on s’en rendait compte immédiatement, que par haine des Juifs. Si les Chinois étaient juifs, me répétais-je, ils se passionneraient pour la situation des Tibétains, laquelle ne les a jamais empêchés de dormir puisqu’on n’a toujours pas trouvé l’explication complotiste et délirante qui les rendrait responsables également de l’occupation chinoise.

      Ce que vivent les Palestiniens n’est pas drôle, et il n’y a personne qui puisse s’en réjouir, mais les états Arabes, depuis 48, n’ont rien fait pour essayer de les aider. Bien au contraire, ils ont maintenu ces populations dans un état de misère pour pouvoir fabriquer une sorte d’abcès de fixation. Ce n’est qu’à partir de la guerre des six jours, où les Israéliens avaient été pris à la gorge par les prétentions de Nasser, que le mythe du Palestinien éternelle victime prend corps, complètement fabriqué par les Russes.

      Ce qui est en train de se préparer au Moyen-Orient, si les états occidentaux laissent tomber Israël (et c’est un peu ce qu’on peut voir), c’est une nouvelle shoah. Qu’il y ait eu des exactions de la part des Israéliens, cela ne fait aucun doute, mais ils n’ont cessé d’être en guerre, et les crétins qui justifient actuellement El Assad devraient y réfléchir un peu. Depuis la fin de la dernière guerre, l’ONU (le « machin », pour parler comme De Gaulle) a formulé pas moins de 700 résolutions condamnant Israël. Il y en a eu encore un certain nombre cet été, et rien évidemment pour condamner des pays qui sont d’authentiques et sanglantes dictatures. Voilà comment on fabrique une propagande antisémite encore plus virulente et grave que celle qui a précédé la seconde guerre mondiale. La plupart des dénonciations d’Israël sont complètement bidon, sont des montages tendancieux. Ca a commencé avec l’affaire Al Dura, qui sera bientôt rejugée, fort heureusement, et qui a créé une mythologie immonde renouant avec les vieilles accusations antisémites du moyen-âge.

      Actuellement, si les habitants de la bande de Gaza vivent des situations qui n’ont rien d’enviable, c’est essentiellement à cause de l’immonde dictature du Hamas, lequel par ailleurs se remplit les poches avec toute sorte de trafics qui passent par les tunnels. L’objectif du Hamas, du Hezbollah aussi bien que de la mouvance jihadiste n’est pas la paix : ils n’en veulent pas. Ce qu’ils veulent, c’est une Palestine « judenrein », comme disait Hitler. Ce qui revient à vouloir que six millions d’être humains soient exterminés ou foutus à la mer. Et l’antisémitisme étant ce qu’il est en France et dans la plupart des pays d’Europe, grâce à des imbéciles comme le vieux crétin aux indignations sélectives ou des traîtres à leur patrie comme Shlomo Sand, je vois mal que ces six millions de Juifs puissent jamais compter reprendre le chemin de la diaspora. Bref, le spectre d’un achèvement de la solution finale n’est pas du tout à écarter et cette seule idée, qui semble réjouir tant d’abrutis sur AgoraVox, me désespère profondément.


    • jack mandon jack mandon 1er septembre 2012 19:35

      Bonsoir Owen,

      Il me semble important de dépassionner tout espèce de débat.

      Ce qui est important c’est de ne pas juger une personne qui se positionne d’une manière ou d’une autre car au fond son seul problème réside, comme pour nous tous, dans une focalisation, une limitation, par manque d’information, de connaissance, par l’effet pervers de l’émotion qui
      lui fait décrire l’arbre qui cache la forêt de sa conscience.
      Je crois vraiment que la communication est un art subtil qui nous échappe tous.
      C’est l’éternelle tour de Babel, clin d’oeil à Luc-Laurent.


    • jack mandon jack mandon 1er septembre 2012 19:56

      Bonsoir Christian,

      Il est évident que la tyrannie ou la dictature dénoncée par les « révolutionnaires »,
      à l’endroit d’Israël, masque une autre forme de travers semblables lovés dans
      l’inconscient des accusateurs.
      Au claquement des bottes succède le glissement des babouches, ou vise-versa.
      L’histoire des printemps arabes qui tournent à l’hiver nous parlent objectivement
      des dictatures politiques, militaires, religieuses qui s’emboitent comme des babushkas
      Chercher l’origine, le fondement, la cause...dans la passion, c’est impossible.
      Merci de votre intervention


    • jack mandon jack mandon 1er septembre 2012 20:17

      Owen,

      Très intéressant.

      Au fond on peut mettre en balance le coeur et la raison.
      C’est sans doute plus compliqué, la stratégie de la France éternelle,
      la mystique, l’innovation, peut être simplement l’occasion d’être soi-même
      contre un maréchal qui de toute façon radote dans sa francisque.
      Les Allemands allaient rencontrer un homme avec une mystique wagnérienne.
      Les français devaient plutôt les amuser, enfin au début.
      A la fin ils devaient nous trouver beaucoup plus compliqués qu’eux.
      La dominante hystérique à la française qui fait soit disant notre charme est
      tout simplement aux antipodes de la dominante obsessionnelle qui fait la rigueur
      mais aussi la rigidité d’un certain comportement germanique.
      Le mariage des deux expressions nous donnerait une Europe efficace et inventive.
      Malheureusement, il s’agit de deux modes difficilement conciliables.
      L’état de l’Europe nous parle de cette dichotomie. 


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 septembre 2012 00:08

      Jack,

      Vous avez sans doute raison de recourir à une approche psychologisante et d’invoquer le mouvement des passions. De fait, sur ce site, il est à peu près impossible de dialoguer intelligemment sur ces questions, ce qui est tout de même regrettable, et on peut pas, on de doit pas s’en faire une raison. Tout ce qu’on peut lire en général, c’est du copié-collé, toujours le même, extrait de quelques sites de propagande généralement truffés d’erreurs.

      J’écrivais ce matin que l’antisémitisme était la religion d’Agoravox parce que cela fonctionne d’une manière tout à fait irrationnelle. Tout se passe comme si on reproduisait en miroir une image inversée de la métaphysique rudimentaire de George Bush opposant la bonne Amérique aux « forces du Mal ». Désormais, c’est le « sionisme » qui est au principe de toute ce qui peut arriver de calamiteux, peut-être même bientôt, au train où vont les choses, deviendra-t-il la cause des secousses de l’écorce terrestre. On traite de sionistes ceux qu’on veut insulter, et comme depuis la deuxième intifada, par un curieux retournement qu’un Taguieff a très bien étudié, Israël est devenu un pays fasciste, ceux que chatouille l’islamonazisme iranien n’hésitent pas à traites de fasciste quiconque défend Israël. L’immense continent nord américain (L’empire, comme ils disent) ne serait rien, au fond, ou serait bien moins dangereux, s’il n’était téléguidé par les sionistes ! Ces derniers sont aussi bien évidemment la cause du délire belliciste des Iraniens et des risques de guerre mondiale qui en découlent. Ils sont la cause principale d’une montée de l’islamisme dans les pays du nord de l’Afrique et bientôt en Syrie, puisque le chaos qui résultera de la mainmise du wahhabisme sur tous ces pays renforcera la position dominante d’Israêl dans la région..

      De fait, si Israël n’existait pas, les Iraniens n’auraient pas à envisager de le détruire ! C’est ce qui rend si séduisants pour des antisémites qui ne diffèrent en rien de ceux que vous évoquiez, les délires d’un Ahmadinejad et son objectif d’éliminer complètement le « cancer » sioniste. Tout cela relève d’une pathologie mentale effrayante qui peut se résumer en une seule assertion obsessionnelle : les Juifs ne devraient pas exister, tout irait mieux sans eux, et le seul droit qu’on leur reconnaîtrait volontiers, c’est celui de disparaître. Mais ces salauds ne veulent pas mourir ! Une telle persévérance dans l’être a quelque chose de monstrueux, de proprement inhumain !


    • jack mandon jack mandon 2 septembre 2012 01:06

      Christian,

      Vous avez sans doute raison de recourir à une approche psychologisante et d’invoquer le mouvement des passions.

      C’est à dire que c’est la mienne et que chacun a la sienne.

      Et aussi parce que les conflits m’épuisent car ils ne portent pas de fruits.

      Bonne nuit à tous


    • Christian Labrune Christian Labrune 2 septembre 2012 10:45

      Jack,

      Vous ne serez probablement pas étonné si je vous dis que votre réponse ne me satisfait pas du tout. Je ne peux certes pas lui appliquer le type de critique qu’on a pu faire à la position du sage au deuxième livre du De rerum natura, lequel « contemple du bord les naufrages », puisque vous nous dites que vous êtes tout autant que quiconque habité par des passions et que tout cela vous « épuise ». Nous serions donc tous coupables ou plutôt, puisque vous invoquez la psychologie, tous un peu fous et animés par des processus dont nous n’aurions même pas conscience. Autrement dit, et cela revient au même, tous fondés à penser ce que nous pensons, et sans plus d’accès les uns que les autres à une quelconque vérité.

      Je n’ai jamais cru à l’inconscient, c’est-à-dire à l’irresponsabilité, et je ne vois pas qu’il faille, avant d’entrer dans une discussion sur le monde tel qu’il est, coucher tout le monde sur un divan. Vous me diriez sans doute que comme Arkel dans le drame de Maeterlinck, si vous étiez Dieu, vous auriez « pitié du coeur des hommes », mais cela ne change pas grand chose à la situation dans laquelle nous nous trouvons embarqués, où vous paraissez bien vous engager un peu par votre article, tout en n’y étant pour rien puisqu’un mystérieux inconscient, probablement, tire aussi vos ficelles.

      Bref, les hommes sont ce qu’ils sont, le monde est ce qu’il est. Mais on le savait déjà.


  • jack mandon jack mandon 1er septembre 2012 19:08

    Je veux bien évoquer le cas des Juifs mais pour illustrer des mécanismes plus universels. (Easy)

    A tous merci, c’est en effet, pour l’essentiel de projection que je voulais parler.
    Il s’agit bien d’un mécanisme, peut être le plus important, qui régit les rapports humains à tous niveaux.
    C’est vrai que je soulignais en même temps cette curieuse analogie entre les époques.
    Je voulais dire que malgré les progrès considérables que l’humanité a accompli en un siècle,
    le mécanisme projectif fausse toujours l’analyse et par la même occasion, la recherche d’une solution.

    Tout se passe comme si chacun de nous programmait le monde intégralement en lui (subjectif)
    en essayant toujours de l’incruster dans le monde environnant (objectif)
    Comme l’enfant au-dessus d’un jeu pédagogique qui veut introduire une forme dans un réceptacle inapproprié.

    Il serait plus juste et plus efficace que chacun de nous consente à faire un effort de prise de conscience
    de tout ce que l’on projette sur « l’autre »

    Le problème majeur est qu’il faut accepter de se remettre en question.

    Pour faire simple et utile...pour changer,
    Deux exemples de protection.
    La projection négative qui semble apparaitre plus naturellement dans les débats.(Agoravox)
    Ex. Ceux qui dénonçaient et condamnaient l’expansionnisme juif portaient en eux inconsciemment
    un formidable besoin de puissance et de conquête, refoulé. Chez les nazis et les fascistes, c’était dément.
    Parce que cela se vivait comme la partie cachée de l’iceberg, c’était gigantesque et dangereux.
    L’histoire nous raconte ce qu’il en advint.
    Ceux qui associaient le juif et l’argent, avaient des problèmes avec l’argent, peut être en manquaient-ils,
    mais assurément ils en désiraient infiniment.
    Le juif avec la radinerie, dénonce un problème avec le don de soi ou autre forme d’altruisme chez l’accusateur. etc...
    Quant à la tête de Turc...il n’y est pour rien, c’est la genèse « apparente » du problème.

    La projection positive a aussi un effet pervers.
    Ex. les enfants des banlieues qui déifient les champions du ballon rond vivent dans l’ombre de ceux ci.
    C’est à dire qu’ils n’existent pas. Pour exister ils transcendent dans l’illégalité, la violence, le fanatisme.
    Canaliser chez eux la passion du sport, boxe, foot, sports de combat. etc...

    Globalement je veux dire que l’émotion préside toujours aux interactions humaines,
    pire, aux destinées du monde, ceci explique cela.
    nous en sommes tous plus ou moins victimes...et responsables.

    Le pire, l’élite n’échappe pas à la règle...mais apprend à s’en protéger.
    L’éveil, le développement, l’élargissement de la conscience constituent l’unique rempart à la problématique.

    Entre les convictions politiques, le fanatisme religieux et la folie financière...
    la terre est peut être vouée à un avenir improbable.

    Luc-Laurent vous exprimez bien le cheminement de l’enfant vers l’adulte.

    Le cheminement adulte s’est accompli en se libérant progressivement des influences culturelles, maternelles et par une évolution personnalisée.

    Devenir soi même et rester en communication avec le monde, c’est certainement un des meilleurs choix pour apporter sa pierre à l’édifice humain.

    De temps en temps on fait l’école buissonnière sur Agoravox.




  • jack mandon jack mandon 1er septembre 2012 23:45

    Omar,

    Les arabes et les juifs sont issus d’Abraham, peuples sémitiques très imprégnés de religiosité. Le support qui inspire et guide leur histoire les enrichit mais l’émotion est mauvaise conseillère.
    Je déplore, et ne suis pas le seul, que leur affrontement passionnel se révèle infructueux et sans issu. J’ai des amis dans les deux communautés mais ne me sens pas concerné par le climat de guerre de religion dans lequel certains se complaisent.
    L’unicité, oui, nous avons tous des valeurs propres qu’il est plus aisé de vivre dans un cadre qui tend vers la démocratie. Et pourtant la démocratie est encore une vue de l’esprit.
    Comment voulez vous que la république profane puisse répondre à des valeurs bibliques et coraniques quand les deux principaux protagonistes avec leurs 2 livres du ciel voient tous les jours dans le berceau de leur civilisation se propager la guerre et la barbarie dans la plus grande impuissance. Peut être faut il se remettre en cause et se poser les bonnes questions


    • voxagora voxagora 2 septembre 2012 10:55

      Omar,

      Mais si, nom de dieu, c’est une guerre de religion.
      C’est une guerre de religion et rien d’autre : tout ce qu’il y a autour n’est qu’habillage, vitrine et paravent.
      L’islam est venu après le catholicisme et après le judaïsme, jamais ses adeptes ne se remettront de n’être pas les premiers et les seuls, et tout, dans ses préceptes comme dans les actes, ne vise que ce seul but : le faire oublier, par tous les moyens.
      .

    • jack mandon jack mandon 2 septembre 2012 16:09

      Tout à fait voxagora, des Saint-Barthélémy exponentielles
      avec la technologie de destruction en plus et la géo-politique en toile de fond.

      Nous connaissons cette folie en occident mais avec des pics, des épées
      des poignards et des meurtres artisanaux dont on avait le secret.

      « L’homme est le roi de la création »
      Qui a dit cela ?
      L’HOMME.

      L’homme, une grandiose mutation. Le cerveau d’un primate s’est trouvé décuplé, un cerveau extraordinaire, hypertrophique, géant.
      C’est la bête à la grosse tête, que la bible appelle Adam.


  • jack mandon jack mandon 2 septembre 2012 00:54


    Non Omar, les clés de la paix sont dans les mains de tous les hommes.

    Enfin des hommes libres...quant à la conscience, mais où sont-ils passés ?

    C’est peut être un aspect du dilemme, ils sont en voie de disparition.

    Pour plagier les monothéistes, je partage avec eux l’idée selon laquelle

    Satan est le prince de ce monde, comme le cliché de la gargouille accrochée

    aux tours de Notre Dame, il veille sur eux et ceux-ci le lui rendent bien.

    Car la confusion est au pouvoir.


  • jack mandon jack mandon 2 septembre 2012 09:49

    Bonjour Omar,


    J’entends religions dans un sens large, celui des croyances en général, religieuses et politiques. Celles ci se mêlent allègrement depuis ...toujours.


    D’où la conclusion de mon papier,


    « L’esprit de chapelle, politique ou religieux, de temple, de synagogue, de mosquée et tous les filtres et protections qui nous nous emprisonnent, nous exposent à la projection et conduisent depuis toujours à notre perte. »


    Comme le chante Alain Souchon dans « l’Angélus »




    ► 4:08► 4:08

    www.dailymotion.com/.../x2wxla_alain-souchon-et-si-..



    Les pays arabes n’ont pas besoin de la perfidie saoudienne ou américaine pour se tromper plus ou moins consciemment d’adversaire. La prise de conscience ne concerne pas l’individu seul mais aussi toutes les instances influentes et dirigeantes d’un pays.

    Regardez le déroulement de l’histoire dans les pays arabes en direct sous vos yeux. C’est navrant.


    La refondation de l’état d’Israël a été injustement conçu, c’était à l’émergence d’un nouveau monde, un nouvel ordre mondial, nous sortions d’une grande misère, d’un cataclysme planétaire et l’on allait, sous une autre forme, mépriser la culture religieuse et la légitimité des peuples.

    Il eut fallu concilier le passé immédiat, celui des palestiniens, séculaire et celui millénaire des hébreux. Les familles souvent se déchirent, la grande famille sémite ne fait pas exception à la règle, malgré et peut être à cause de l’interprétation des livres inspirés.


  • easy easy 2 septembre 2012 09:52

    La projection ?
    Ah que oui alors !


    Il m’est apparu que la projection ne peut pas se faire sur des personnes que l’on connaît bien ou dont on subit la personnalité

    Elle n’est possible que quand on découvre qu’il existe des individus blancs, vierges, vides car inconnus.

    Sans la découverte de l’anonymat aucun de nous ne projetterait ni n’introjetterait

    On ne projette bien que sur un écran blanc.

    Mais on apprécie aussi de réussir une projection sur un blanc qu’on aura réalisé par démolition.

    Une fois le principe de l’individu vierge découvert, une fois la projection découverte grâce à l’anonymat, on en vient à projeter de force sur du non vierge, sur de l’affiché qu’on dénie.
    Quand on tient à projeter sur quelqu’un, on s’efforce de dénier sa personnalité au lieu de la considérer de plus en plus. Et en fonction des espaces blancs qu’elle laisse quand elle s’exprime, on projette dessus vite fait ce qu’on veut projeter 
    « Tu dis n’importe quoi » permet de démolir ce qui existe de l’autre et offre à l’agresseur un écran blanc sur lequel il va pourvoir envoyer l’image qu’il veut.


    Là par exemple, Luc-Laurent nous a exposé une complexité de trait sur un certain plan.
    Quiconque voudrait projeter sur lui dans ce secteur, sera embarrassé et renoncera en attendant une meilleure heure où Luc-Laurent paraîtra plus blanc, plus barbouillable.
    Il pourrait toutefois passer un individu ayant maille à partir sur le sujet précis de la trahison et qui en tant que spécialiste, saura trouver suffisamment de blancs pour y projeter ce qu’il voudra.


    L’anonymat
    La projection sur l’anonyme
    Reste à savoir selon quelle stratégie on fait ces projections.


    Et là, je ne vois que deux ressorts jumeaux : aime et haine
    Ce qui conduit soit à des stratégies à deux : Love ou boxe
    Soit à des stratégies à trois selon le triangle de Karpman



  • jack mandon jack mandon 2 septembre 2012 10:07

    Merci Easy pour la prise d’altitude.

    J’en parlerai avec beaucoup de plaisir avec vous mais c’est l’heure pour moi de mon exercice physique journalier, pour le matin, 2 à 3 heures de vélo.

    J’observe dans ces moments là que je suis heureux et qu’il m’arrive même de méditer.

    Voilà, je suis dans un besoin d’oxygénation et vous souhaite à tous la même chose.

    Une des premières règles de vie, respecter son corps.

    A bientôt et merci encore pour ce commentaire qui me rappelle les sommets que j’ai au-dessus de la tête et vers lesquels je me dirige toujours avec plaisir.


  • jack mandon jack mandon 2 septembre 2012 16:29

    Christian,

    Je n’ai jamais cru à l’inconscient, c’est-à-dire à l’irresponsabilité, et je ne vois pas qu’il faille, avant d’entrer dans une discussion sur le monde tel qu’il est, coucher tout le monde sur un divan.

    L’inconscient n’est pas une croyance, ce sont les soubassements de la psyché, avec des niveaux
    selon la nature de celui-ci. Bien entendu on y travaille ou on s’en lave les mains.
    C’est une affaire d’études et d’expérimentations...et surtout de vision parmi tant d’autres.

    L’irresponsabilité n’a rien à voir là dedans.

    Je croyais que vous étiez mécontent de certains échanges sur Agoravox ?
    J’ai du mal comprendre.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 2 septembre 2012 16:35

    Bonjour Jack ,


    Il y a longtemps ...

    La projection bien-sût , 

    Si on commençait par se voir de l’ autre côté du mur , c ’est à dire essayer
    d e s’ imaginer la façon dont on est perçu .

    Très bon article à usage de chacun pour devenir moins con .

  • jack mandon jack mandon 2 septembre 2012 17:23

    Bonjour capitaine,

    Vous avez un à priori positif, parce que l’on se trouve dans le même bateau.
    Vous fonctionnez à l’empathie, belle famille, belle enfance et du soleil autour.
    Naturel bonheur qui ne convient pas à tout le monde.
    L’essentiel est d’en être pourvu et de le distribuer...ce que vous faites.

    Bonne soirée


  • Laurenzola Laurenzola 24 septembre 2012 11:29

    Après une première lecture de cet article, une phrase m’a traversé l’esprit :

    Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux.

    Notre capacité à traduire notre perception du monde, comme le reflet de notre âme, nous donne à chacun l’occasion d’élargir les limites de notre conscience, le rejet pur et simple de certains aspect de notre environnement, conduit à une automutilation. 


  • jack mandon jack mandon 24 septembre 2012 16:01

    Bonjour laurenzola,

    Voilà, vous êtes au coeur du problème.
    C’est au fond ce que je voulais suggérer.

    L’article contient quelques éléments de polémique, se focaliser sur ces aspects, à mon sens marginaux et formels, nous éloigne du but recherché.

    Le titre suggère une autre réflexion. « La tête de turc », c’est à dire le responsable de tous les mots ( les maux ) le turc mais aussi le juif, le musulman, le politique, l’économiste, le financier, le patron etc...selon nos croyances et l’emprise émotionnelle sur notre caractère.

    La gargouille en introduction est symptomatique. Au moyen âge, qui est une époque visuelle et riche en symboles, les gargouilles aux formes chimériques et inquiétantes étaient chargées de significations sataniques. Comme je le souligne dans l’article, Satan est le prince de ce monde.

    Plus qu’une tête de Turc, Satan est la confusion qui naît de la peur. Produit de notre imaginaire...avant que d’être une entité pour d’autres qui se promène principalement dans la tête ou le coeur de celui que l’on n’aime pas...en un mot, une histoire de fou.


    L’émotion favorise la créativité, un surcroît d’émotion entame dangereusement la qualité de notre réflexion et génère violence, guerre et destruction.


    Les religions sont des pourvoyeuses de violence tant elles véhiculent une formidable émotion dans un contexte infantile immature avec une faible prise de conscience.

    C’est d’autant plus détonnant quand le métissage culturel ne se fait pas, par excès de sectarisme et que l’on évolue en plein irrationnel. Produit de l’inconscient.

    Cela existe en politique et dans tous les systèmes où le chef, le guide, le gourou confisque, en père protecteur et tyrannique, la conscience du groupe.

    Même dans le métissage judéo-chrétien, hellénique, gaulois, romain, le christianisme du 16ème siècle n’a pu endiguer les guerres de religions et l’avènement de la conquête continentale des nouveaux mondes qui détruisit tant de vies et de richesses culturelles. La maturité humaine est variable , incertaine et capricieuse parce que toujours plus ou moins soumise à l’émotion.


    Bref ce modeste papier était un appel à une réflexion sur la nécessité de nous remettre en question compte tenu de notre fâcheuse tendance à nous embarquer dans l’émotion.


    Merci d’avoir saisi l’essence du texte et de m’avoir répondu d’une manière concise, ce que je ne fis pas dans ma réponse...n’est pas scientifique qui veut..


    Au plaisir


    • Laurenzola Laurenzola 25 septembre 2012 21:42

      Il y aurait, dans l’univers, une force qui, comme la gravitation, regrouperait les « semblables » par affinités.


Réagir