samedi 22 août 2009 - par Caleb Irri

La transparence et le secret d’Etat

Le principe de la démocratie suppose une transparence totale sur les activités d’un Etat. Malgré ce principe, il est établi que la raison d’Etat justifie tous les actes concourant à l’intérêt suprême de la Nation. Et, partant de là, autorise évidemment le recours au secret d’Etat.

Un secret d’Etat est un fait ou un savoir connu des services de l’Etat, et caché sciemment par ces derniers dans un but précis. La notion de secret d’Etat implique que la connaissance de ce secret révélée au peuple est susceptible de porter atteinte soit à la sécurité de l’Etat, soit à l’Etat lui-même. Encore faut-il définir ce qu’est l’Etat (le petit groupe qui dirige la masse ou la masse intégrant ce petit groupe ?)...

 La nécessité du secret peut donc sembler valable dans le cas de relations internationales tendues, de technologies potentiellement dangereuses ou même vis à vis des véritables capacités de son armée. Bien qu’un Etat démocratique peut avant tout apparaître comme éminemment pacifique, on peut comprendre qu’il ne puisse faire autrement, si on considère le danger que représentent les Etats n’adhérant pas à la même vision.

Mais le secret d’Etat est une notion double car qui dit secret dit inconnu, et cela ouvre la possibilité à d’autres raisons que celles dites « d’Etat » de s’y glisser. On pourra me taxer de mauvais esprit, mais je ne peux me résoudre à croire que seule la défense de la démocratie soit réellement couverte par cette notion.
De plus, le secret qui entoure la définition même du secret d’Etat participe au manque de confiance qui peut exister entre les Etats, ou entre le peuple et ses élites, et ainsi favoriser les tensions entre eux.

Pourtant, il faut bien se résigner à l’existence du secret d’Etat. l’Histoire en est pleine, et pour cause : l’homme est ainsi fait qu’il croit toujours avoir raison, et que ceux qui ne sont pas de son avis ont tord. Mais comme il se croit (ou se veut) également un être bon, il justifie le secret de ses actes par l’objectif à atteindre (le bien de tous, croit-il). Le fait est que face à l’opposition que ne manquerait pas de faire naître toute prétention au pouvoir d’un type ouvertement dictatorial (ou contre un régime dictatorial), il est plus judicieux de préparer son coup en douce.

Et même en interdisant l’existence du secret d’Etat (en rendant accessibles tous les documents classés secret-défense par exemple) les secrets se reformeraient toujours, impossible autrement.

En ces temps de surveillance accrue, d’intrusion dans tous les actes quotidiens qu’a rendu possible la technologie (au nom de la transparence), il devrait être évident pour tous que l’exemple soit montré au plus haut niveau de l’Etat. Mais la nécessité du secret va si loin que comme pour la réforme des retraites, ceux qui sont au pouvoir ne votent les lois que lorsqu’elles servent leurs intérêts. Comme dans 1984, les élites au pouvoir se sont arrogé le droit d’éteindre leurs télécrans, sans que personne n’y trouve rien à redire : « secret d’Etat ».


Le secret d’Etat englobe donc ce que le gouvernement qui le définit veut bien y faire rentrer. Il creuse le trouble dans la population qui, évidemment, ne peut connaître ce qui est secret. Quand bien même ce trouble favorise la suspicion envers les élites ou l’émergence de théories conspirationnistes, l’Etat ne semble pouvoir se passer de cette notion de secret. Un monde transparent signifierait la mort des élites, car ainsi les peuples seraient à même de comprendre et de connaître les rouages qui provoquent leur exploitation, et finiraient par ne plus pouvoir l’accepter. Faire accepter l’existence du secret est bien plus subtil qu’il n’y paraît au départ, car cela permet au pouvoir de jouer la transparence tout en justifiant cette existence.

Finalement, un monde où tout se sait n’est pas un monde sans secret, mais tout simplement un monde où nous savons tous que les secrets sont bien gardés...
 


10 réactions


  • Pyrathome pyralene 22 août 2009 09:53

    Le jour ou les secrets d’état auront disparus de la surface de la terre sera jour de paix et de pleine et entière démocratie.......
     RIEN ne peut justifier un secret d’état si ce n’est la tromperie et le mensonge à des fins cupides ou délictueuses,ce ne sont que des fourberies de dictateur sournois !!......exemple le plus célèbre ; 11 septembre 2001.....je crois qu’on va en parler plus que d’habitude cette année,des bombes vont sortir de partout,un futur feu d’artifice de vérité.......


    • Pyrathome pyralene 22 août 2009 10:00

      Regardez le visage du nazisme aujourd’hui,le quartel de la mort et de la cupidité,la déchéance de l’homme,ces salopards doivent être jugés et châtiés ,sans oublier les complices.....Nuremberg 2 le vrai !!


    • Radix Radix 22 août 2009 16:19

      Bonjour Pyralène

      Il y a une erreur sur la photo que tu as mis en lien : elle est inversée, en effet leurs mains sont posées sur le coté gauche or je me suis laissé dire qu’ils avaient le coeur à droite !

      Radix


    • Pyrathome pyralene 22 août 2009 23:51

      Hello !
      bof....la droite c’est la main droite dans la joue gauche et la gauche c’est la main gauche sur la joue droite....le FN c’est le coup de poing dans la tronche et Besancenot c’est le marteau sur la crâne......ils sont tous has been,on est toujours obligé de voter contre un(e) gugusse,et on se retrouve toujours avec des charlots,c’est la classe politique dans son immense majorité qui n’est qu’une clique de mange-merde psychopathes prêts à dealer père et mère pour s’assoir sur le trône miteux du gigantesque petit tas de fumiers qui jouissent du plaisir de se faire déféquer dessus......on ne faisait pas mieux du temps des capétiens et du clergé !
       Ces larves, en lien ,ne sont que des marrionettes dégénérées dans un théatre de guignols pour moutons attardés,il suffirait pourtant de désintégrer ceux qui les animent,ils sont tellement peu..... ! pour enfin rêver d’un monde nouveau,lavé des ces immondes parasites sans conscience.....
       CDT
       


    • Radix Radix 23 août 2009 22:48

      Bonjour Pyralène

      Ben moi je ne vote plus, vu que ma municipalité a institué le vote électronique et que mon boulôt c’est justement l’informatique...

      Radix


  • HELIOS HELIOS 22 août 2009 12:06

    Dans un vrai ETAT DE DROIT, le secret d’état a bien peu d’interet, si ce n’est de servir ou de couvrir les(ex)actions delictueuses de gens qui ont en général une parcelle de pouvoir ou une délégation du peuple.

    Comme par exemple, pour le « delit d’initié » bien justement erigé dans le domaine de la bourse, on pense justifier le secret pour « proteger » ceux qui n’ont pas eu acces...

    Le monde monderne d’Internet, des reseaux etc devraient nous affranchir des secrets d’etats eu OBLIGEANT la mise en ligne de TOUTES les informations significatives, techniques, comptables etc des SA, SAS etc... et bien entendu de l’administration.


  • Radix Radix 22 août 2009 14:45

    Bonjour

    Le secret d’état a toujours existé, et il y a des justifications, mais ce qu’il recouvre a tendance à s’augmenter sérieusement sur des sujets qui sont très loin de faire consensus.

    La tentation est grande pour chaque gouvernement de cacher ses bourdes ou compromissions sous le tapis du secret d’état.

    Il serait souhaitable que le conseil constitutionnel se penche sérieusement sur la question et définisse les domaines ou il peut s’appliquer et ceux qui en sont exclus.

    Mais je doute fort qu’il le fasse un jour !

    Radix


  • SALOMON2345 22 août 2009 18:33

    Les fonds secrets relèvent du même questionnement qui souligne - si besoin est - que le 14 juillet 1789 est bien loin de l’espoir suscité...de l’égalité et non d’espaces de non droit, espace fut-il appelé ETAT !


Réagir