jeudi 21 avril 2016 - par Croa

Le clivage Gauche-Droite, instrument du pouvoir

Cet article est une réaction à celui de notre ami Robert Gil nous rapportant les propos de Frédéric Lordon en opposition à Podemos sur la réalité du clivage gauche-droite ou sa dénégation.
Les débats sur ce sujet sont fort anciens mais aussi fort pauvres, essentiellement composés d'idées reçues et ce, probablement parce que personne n'a vraiment fait l'effort d'une analyse de son essence et encore moins de son exploitation à des fins de "communication" (de propagande.)
En cette période où des gens passent ensembles d'entières « nuits debout » en palabres de toutes sortes ces sottes considérations persistent.

Nous passerons rapidement sur les racines historiques du clivage gauche-droite et donc sur les fondements archiconnues et surtout reconnues qui ne peuvent pas être éludées. Notons aussi que ces bases historiques concernent les élus et seulement eux. Les éléments à tirer de ces considérations déjà connues ne correspondent en fait qu'a des étiquettes dont l'origine n'est pas très contrôlée, et c'est rien de le dire, comme de tout ce qui concerne les élus et autres auto-proclamées "élites" de la Nation.
- Pour résumer : c'est à l'Assemblée Nationale que ça se passe. Les députés siègent dans un hémicycle suivant un ordre de gauche à droite. Une fois élus, ils se rangent spontanément plus ou moins à gauche ou plus ou moins à droite dans l'hémicycle en fonction d'une étiquette qu'ils se sont attribuée et c'est tout !
Passons rapidement aussi sur ce que sont ces étiquettes supposées, c'est à dire celle d'une "gauche" supposée plus près des pauvres gens et d'une droite avocate des riches : Si cela était vrai et s'il fallait s'en tenir à cette seule et simplicime définition il faudrait mettre tout ce monde, plus ou moins au seul service de la très haute finance, suivant un constat de plus en plus évident, à l'extrême droite ! Tous, ou presque tous, sauf que d'évidence tout à droite il n'y a pas assez de place pour tout ce monde de pantins ! Bon, officiellement, c'est à dire tel que présenté de manière doctrinaire par nos médias, l'extrême droite serait en fait tout autre chose et vous êtes censés savoir quoi. (Comme les chose ne sont jamais simple ça reste un peu vrai que nos députés sont très majoritairement vraiment d'extrême droite.)

  Et le peuple là-dedans me direz-vous ? Justement c'est là que ça se corse !
(Attention : ceux qui n'auraient pas encore intégré qu'un régime représentatif n'est pas démocratique ne comprendront pas la suite du propos et notamment en quoi le clivage est au centre de l'imposture que serait une supposée représentation du peuple par l'assemblée alors qu'en réalité elle ne représente qu'elle même ; Comme ce n'est pas le sujet tant pis pour eux, je ne réexpliquerait pas ça déjà largement développé ailleur, désolé !)

 Les élus prétendent représenter le peuple. Il leur faut donc un peuple dit de gauche, un autre peuple dit de droite et donc diviser le peuple. Cette division doit correspondre au classement qu'ils se sont choisi pour eux à l'assemblée. En plus tout ça tombe bien puisqu'une division du peuple ne peut qu'asseoir le pouvoir réel nullement démocratique (rappel !) tout en ayant l'air de l'être (démocratique.) Dit autrement nos "élites" vont donc se trouver les clientèles qui leur correspondraient. La chance aidant, ils vont donc se trouver d'évidence cette clientèle dans la structure sociale du peuple mais pas seulement puisque sont également connotés ses formes de résistance au pouvoir.

Précisons aussi que le pouvoir n'étant nullement démocratique, la citoyenneté est forcément également une illusion et que,


-  Le pouvoir n'a donc en face de lui que des sujets, (pas des citoyens)

-  Qu'il y a de bons sujets,

-  Et qu'il y a des sujets rebelles. Ce sont ceux-là que la com classera plus ou moins aux "extrêmes" suivant qu'ils sont plus ou moins rebelles. Pour les distinguer appelons seulement "rebelles" la mauvaise clientèle à mettre tout à gauche. Le terme plus adapté de "perdus" sera attribué à l'autre mauvaise clientèle.

Un petit dessin valant mieux qu'un long discours, voilà un peu comment la com habille son peuple de sujets :
( J'ai, bien sûr, reformulé tout ça. On remarquera que les rebelles sont à rechercher tout en bas.)

J'ai logiquement pré-supposé que la rébellion dite "de gauche" est plus consciente de la réalité du pouvoir. Elle est donc plus directe. La rébellion dite de droite s'égarant à la recherche de boucs émissaires il était plus logique de n'y voir que des sujets plus égarés que dangereux pour le pouvoir, au moins pour un temps. Les perdus sont aussi plus faciles à récupérer puisqu'ils ont déjà leur propres leurres (tous sont récupérables en fait.) Au centre les bons sujets, parfaitement soumis, peut-être parce que ceux-là ne souffrent pas d'une sujetion mal vécue et ce, non seulement parce qu'elle n'est pas consciente mais plus spécifiquement parce qu'une bonne place leur est socialement concédé. Le pouvoir a intérêt à ménager, voire à concéder quelques privilèges à ses bons sujets.

Pour Podemos il n'y a ni gauche ni droite mais un bas (99 % des gens) et un haut (le 1 % restant.) En fait c'est pire que ça, d'abord parce que l'oligarchie c'est moins de 1 % (même les patrons, exepté quelques-uns, ont des comptes à rendre à leur banquier, leurs donneurs d'ordres, etc... ). Ensuite parce qu'en réalité le clivage gauche-droite existe bien tout de même mais s'agissant d'un leurre c'est pire que s'il n'existait pas. Le nier reste toutefois une bonne stratégie de défense et, à tout le moins d'essayer de s'en affranchir. Ce fut la stratégie des Verts des débuts de l'écologie. Ce mouvement engagé dans une lutte pour la survie de l'humanité, avait compris dès le début la nécessité d'une union citoyenne pour ce combat. Cela lui aurait peut-être permis de gagner s'il ne s'était pas laissé noyauter puis submerger par des imposteurs proches du pouvoir en place avec en plus la complicité des médias appartenant à ce même pouvoir. Le « ni-ni » qui caractérisait l'écologie politique a sauté en 1993. Cela a stoppé net les progrès des Verts, alors seuls représentants de l'écologie, également porteurs d'une citoyenneté innovante, preuve s'il en est une que le peuple sait au fond reconnaître ses amis même si ce phénomêne ne pouvait être que très progressif donc trop lent pour les écologistes effrayés. Les Verts d'aujourd'hui sont l'exact contraire de ce qu'était ce mouvement à ses débuts. Les mouvement écologiques alternatifs aux Verts n'ont jamais pu émerger : les chiens de garde du pouvoir ont su les maintenir à l'écart !

  Les rebelles, ainsi que je l'ai expliqué ne sont pas, en ce régime, des citoyens mais des mauvais sujets. Cependant ce sont des mauvais sujets justement parce qu'ils aspirent à être citoyens. En toute logique on ne saurait refuser ça à d'autres. C'est pourquoi la première erreur des rebelles consiste à combattre les perdus plus durement encore qu'ils ne s'opposent à l'oligarchie au lieu de rechercher ce qui pourrait être construit ensembles (à méditer !) puisque le clivage n'est qu'un leurre fait pour assoir le pouvoir en place.

 

Pourtant Frédéric Lordon, bla, bla... diront certains ! Sauf que « Le capital » du grand Karl Marx n'est pas un évangile et qu'il serait grand temps que Monsieur Lordon lise autre chose ! 
Le capital (au sens propre ici) est en train de pousser les hommes à détruire la planète qui les fait vivre, ce en épuisant ses ressources et pire encore en la rendant invivable. Le grand Karl n'avait pas prédit ça que je sache !
Je pense que Frédéric Lordon est un grand journaliste. C'est une des rares plumes encore libres à notre époque mais seul il ne peut détenir et donc révéler toutes les vérités. Là, c'est à dire à propos du clivage, justement il se trompe.
Il y a cependant un aboutissement où tout ce petit monde des intellectuels se retrouve. Quand il se dit que nous devons refonder une véritable démocratie et pour se faire « réécrire une Constitution », là est le point sur lequel Frédéric Lordon rejoint Étienne Chouard et d'autres. Ce travail effectué, il sera salutaire que le clivage gauche-droite entre dans l'Histoire des grandes impostures.



25 réactions


  • leypanou 21 avril 2016 11:44

    Ce travail effectué, il sera salutaire que le clivage gauche-droite entre dans l’Histoire des grandes impostures. : çà dépend qu’est ce qu’on met dans gauche et droite.

    L’imposture c’’est plutôt de croire qu’il n’y a plus de lutte de classes, que riches et pauvres, c’est pareil, on est tous Français.

    Il est certain que si on me dit que mes préoccupations sont les mêmes que celles du patron de LVMH : je ne prendrais même pas la peine de réponde tellement c’est ridicule. Et pourtant combien de millions de gogos croient çà !


    • Croa Croa 21 avril 2016 14:12

      À leypanou,
      Je n’ai pas parlé de lutte des classes. C’est un autre sujet et présentement c’est hors sujet.
      Ceci dit la lutte des classes fait partie de la vie même. Elle est donc inévitable.


  • Clark Kent M de Sourcessure 21 avril 2016 11:56
    Au catéchisme laïc, on apprend que la possibilité d’une alternance politique est l’une des conditions nécessaires à ladémocratie : elle serait l’illustration de l’existence de libertés politiques et d’un régime pluraliste où le parti au pouvoir accepte de se retirer en cas de défaite électorale. 

    L’alternance a pour objectif de renforcer la légitimité de la Constitution et recherche l’adhésion des citoyens au régime politique.

    Pour éviter que l’alternance se traduise par des remises en cause de la hiérarchie sociale, les propriétaires des grands médias ont réduit l’identité des organisations politiques à une question de latéralité. Il n’existe pas de différences significatives entre les programmes de la majorité et de l’opposition, et l’alternance se limite à un changement d’équipes dirigeantes. 

    Combien de temps cette manipulation grossière fera-t-elle encore illusion ?

  • Alpo47 Alpo47 21 avril 2016 12:50

    Juste deux (éventuellement plus) groupes, quasi mafieux, et qui se disputent les prébendes du pouvoir. Aucun intérêt.


    • Croa Croa 21 avril 2016 14:20

      À Alpo47,
      L’intérêt n’est pas dans la considération des groupes au pouvoir mais dans la considération des dominés (le peuple) .


  • petit gibus 21 avril 2016 13:11
    «  il sera salutaire que le clivage gauche-droite entre dans l’Histoire des grandes impostures. »


    Ben voyons,
    c’est bien dans l’air du temps cette nouvelle et grossierre imposture
    que de prétendre que gauche- droite c’est bonnet blanc blanc bonnet,
    que de réduire ce clivage à un leurre des politiques
    pour s’échanger le pouvoir par
    un coup toi un coup moi

    Pour moi la différence sera toujours énorme
    dans mes priorités,
    mes façons de vivre,
    mes relations avec l’autre

    Woué vouloir gommer ces différences,
    les réduirent à une grossière astuce politicienne....
    l’auteur de cet article ne manque vraiment pas d’air smiley 

    • Croa Croa 21 avril 2016 14:29

      À petit gibus,
      Ça va bien pour moi en effet smiley
      *
      Tes priorités, tes façons de vivre et tes relations avec l’autre sont certainement des considérations importantes. C’est tout à ton honneur mais ça n’empêche pas qu’au niveau des gens qui te représentent à l’Assemblée Nationale gauche- droite c’est bonnet blanc et blanc bonnet.


    • petit gibus 21 avril 2016 14:45
      @Croa

      Tu feras rire n’importe quel maçon
      en lui proposant de couler des fondations
      pour une nouvelle construction
      en mixant des matériaux aussi antagonistes

      Peinturlurer le PS avec ta palette de couleur actuelle
      encore une fois il faut oser smiley

    • petit gibus 21 avril 2016 15:09
       Croa  smiley

      au lieu de te fier au langage merdiatique
      consulte plutôt un anémomètre étalonné
      en rose des vents de la politique

      pour le PS il t’indiquera un vent centre droit droit
      stabilisé depuis un bon bout de temps



    • Croa Croa 21 avril 2016 17:38

      À petit gibus « pour le PS il t’indiquera un vent centre droit droit stabilisé depuis un bon bout de temps »

      Je suis tout à fait d’accord avec ça. Concernant la représentation élue je parle « d’étiquettes supposées » . (Donc la gauche élue peut tout à fait être une droite en réalité. Je vais cependant au delà puisqu’en fait ils sont tous pareils sauf qu’ils ont besoin d’une clientèle pour se faire élire.)


  • Agor&Acri Agor&Acri 21 avril 2016 13:23

    @ l’auteur,
    Oui,
    On pourrait même imaginer qu’aujourd’hui,
    dans un système de toute façon totalement verrouillé par l’Oligarchie,
    les leaders de formations politiques quelles qu’elles soient, dès lors qu’elles s’appuient sur une polarisation politique gauche/droite, sont des fumistes, des imposteurs ou des crétins de bas étages.
    Diviser les Français
    en couches (sous-prolétariat, prolétariat, basse classe moyenne, classe moyenne, haute classe moyenne, classe supérieure, ultra-riche, ...)
    ou, de la même façon, en « origine » ou « religion »
    ou en salariés du privé vs fonctionnaires
    ou en ...
    et se positionner comme représentant de celles-ci ou celles-là en appelant à lutter contre les autres, est une véritable arnaque.

    L’intérêt commun est écrasé du pied par ces mouvances politiques qui s’opposent les unes aux autres et ne peuvent, chacune, espérer rassembler plus de quelques pourcents de l’électorat.

    L’intérêt commun c’est d’abord de s’unir, toutes sensibilités confondues, pour déverrouiller le Système.
    L’intérêt commun, c’est de se doter d’une nouvelle Constitution qui protège l’intérêt général et ôte le pouvoir des mains de l’oligarchie.

    Les mouvements gauchistes sont des répulsifs non seulement pour les classes supérieures et moyennes mais aussi, sans doute, pour une partie des « aspirants » classe moyenne = ils nuisent profondément à la cause commune qui devrait fédérer les 99%.
    C’est un constat objectif.

    Pas mieux du côté de la Droite et de l’Extrême droite.

    En mettant en avant un discours idéologique,
    au lieu de s’en dégager (dans un 1er temps, provisoirement et sans se trahir pour autant) pour faire primer la cause supérieure,
    ils contribuent chacun, volontairement ou stupidement, à l’immobilisme et au verrouillage du Système.

    J’ai posté de nombreux commentaires en ce sens sous de nombreux articles et je ne me suis jamais vu opposer un quelconque argument crédible qui vienne démontrer que je me trompe.


    • Croa Croa 21 avril 2016 14:03

      À Agor&Acri « L’intérêt commun c’est d’abord de s’unir, toutes sensibilités confondues, pour déverrouiller le Système. »
      MERCI, c’est tout le sens de l’article ! Cette union est à faire à la base. Tout ce qui est proposé par ceux qui sont en place est suspect car ils sont aussi capable de nous proposer ça, une union mais entre eux : Sauf que dans ces conditions c’est encore eux qui gouvernent !


  • Hervé Hum Hervé Hum 21 avril 2016 13:39

    Il n’y a de lutte idéologique, que celle portant sur le changement de la doctrine économique et non à l’intérieur d’une même doctrine. Ca, c’est la lutte idiologique !

    cela veut dire, qu’une fois abandonnée l’idée de changer de modèle économique, il n’y a plus de lutte politique autre que celle de connaître le nom de celui qui appliquera la doctrine économique en place.

    Mais avant cela, il y a bien eut lutte idéologique, qui s’est totalement effondré avec la fin de l’illusion soviétique.

    Mais la lutte idéologique n’est pas morte pour autant, elle reste au coeur du débat politique, même si les médias font tout pour l’occulter. Tout simplement parce que la réalité la ramène sans cesse sur le devant de la scène. Parce que le fossé entre les possédants et les possédés pousse systématiquement à reposer les règles et conditions de la répartition de la richesse produite.

    Cela dit, pour répondre à la question de M de Sourcessure, tant que les gens continueront à se prendre pour ce qu’ils ne sont pas, à vouloir le beurre et l’argent du beurre, ils continueront à vénérer les causes dont ils déplorent les conséquences, et la manipulation, aussi grossière soit elle, de très bien fonctionner.


  • Albert123 21 avril 2016 15:03

    « Pourtant Frédéric Lordon, bla, bla... diront certains ! Sauf que « Le capital » du grand Karl Marx n’est pas un évangile et qu’il serait grand temps que Monsieur Lordon lise autre chose ! »


    A écouter Lordon je ne suis pas sur qu’il est réellement lu Marx, quelques interprétations marxistes que Marx lui même aurait rejetés tout au plus. 

    Le capital (au sens propre ici) est en train de pousser les hommes à détruire la planète qui les fait vivre, ce en épuisant ses ressources et pire encore en la rendant invivable. Le grand Karl n’avait pas prédit ça que je sache !

    Karl Marx se contrefoutait de l’écologie car le problème ne se posait pas de son vivant.

    Le marxien s’en contrefout tout autant, qui plus quand il a fallu attendre 20/30 ans pour que le sujet soit mis sur la table, le temps nécessaire pour que les néolibéraux instrumentalise le sujet contre les peuples en fait.

    « C’est une des rares plumes encore libres à notre époque mais seul il ne peut détenir et donc révéler toutes les vérités  »

    Libre ??? Qu’il sorte des balises autorisés, vous le verrez comme Onfray la baudruche, faire du rétropédalage. La liberté ne se mesure pas en vérifiant que l’on peut faire ce que le pouvoir vous autorise à faire. Au contraire elle se vérifie dans le droit d’agir et de s’exprimer de manière transgressive, horripilante et affligeante. 

    Lordon nous a surtout montré un visage plus Mussolinien que Marxien, mais bon la grande majorité ne rêve que de dictature (éclairée), particulièrement du coté du peuple dit de gauche, qui par sa culture égalitariste et niveleuse n’a pas les moyens de se considérer comme apte à la gouvernance au point de systématiquement se positionner derrière un chef autoritaire tout en s’évertuant en permanence à se rêver libertaire.

    Si tout comme vous je considère le clivage droite / gauche comme une construction trompeuse et illusoire, je ne peux que constater que le peuple à été éduqué à devenir de droite ou de gauche et à en épouser les dogmes et les valeurs au point d’en perdre complètement son humanité. 



    • escoe 21 avril 2016 18:22

      @Albert123 Karl Marx se contrefoutait de l’écologie car le problème ne se posait pas de son vivant.

      Telle que l’écologie est vécue aujourd’hui, oui. Cependant Marx et Engels avaient perçu que la révolution capitaliste se heurterait inévitablement aux limites de la planète.


  • escoe 21 avril 2016 18:14

    Confusion habituelle entre la façon de penser et le positionnement sur l’arc parlementaire ce qui n’a rien à voir.
    ll y a bel et bien une pensée de droite qui se fonde sur quelques invariants (naturalisme, hiérarchie, autorité etc) parfaitement décrits par Emmanuel Terray dans son ’Penser à droite"
    Penser à gauche est autrement plus difficile car il faut en permanence se déprendre de la pensée de droite et ça demande un effort que peu sont prêts à accomplir.


  • Le421... Refuznik !! Le421 21 avril 2016 19:26

    Si votre article est correct, il y a un point où il faudrait faire une correction.
    Le schéma final.

    Les rebelles ne représentent plus qu’à peine 10% du paysage politique.
    Le PS est maintenant quasiment plus à droite que les représentants centristes du Modem.
    Ce qui fait que du centre à l’extrême droite, nous avons 90% de l’offre politique réelle.
    Les 10% de gauche ont été dispersés « façon puzzle » par les bons soins de « Raoul » Hollande et sont maudit PS solférinien de manière à ce que les français finissent par se réfugier dans l’abstention ou le vote FN.
    Ce massacre ira à son aboutissement en 2017 ou des types comme moi, qui ont toujours voté, iront à la pêche au second tour (le vote blanc laissera toujours un doute) car ils ne seront pas représentés...
    Bien, le petit mouton au juste milieu, ni à droite ni à gauche, mais qui est donc de fait obligé de suivre la droite.
    Et ce depuis plusieurs décennies. Au moins six de ce que j’ai vécu.
    Droite, droite, droite, droite et encore droite. Donc, votons à droite.
    Et s’il n’en reste qu’un pour contester... Ce sera moi.
    Un homme debout.


    • Croa Croa 21 avril 2016 20:27

      À Le421,
      Tu as raison à propos de l’offre. Les « rebelles » y sont disqualifiés d’avance et font certainement moins de 10%.
      Par contre coté clientèle il se pourrait bien que les rebelles soient majoritaires. Pour que le vote se regroupe tout de même au centre il a suffit de diviser ces gens.
      Par ailleurs le clivage est aussi là pour que la politique ait l’apparence démocratique vu qu’en réalité il n’y a pas d’alternative à la politique de l’oligarchie (que tu juge « droite, droite, droite et encore droite »... C’est pas faux !)


  • Taverne Taverne 21 avril 2016 22:49

    De droite comme de gauche, en France aujourd’hui, le Pouvoir n’a qu’une tactique qui tient en trois étapes : 1 - Attraction 2 - Distraction 3 - Soustraction.

    J’explique ? 1 : séduction grossière. 2 - effets d’annonce, gros buzz, faux évènements, fuites organisées, lâché de Macron, (etc) pour détourner l’attention et voter une loi ou une directive en catimini (tout récemment la directive qui protège les affairistes), et enfin 3 - Soustraction de droits, de part de liberté de choix, d’argent (impôts, pouvoir d’achat...).

    C’est la méthode du bonneteau en quelque sorte.

    Remember ! « 1 - Attraction 2 - Distraction 3 - Soustraction. » Mais ne me faites pas confiance sur ma bonne tête : vérifiez simplement par vous-même. Le peuple français est dans un scénario perdant.


  • izarn izarn 22 avril 2016 02:35

    Ben 1% contre 99% c’est la lutte des classes...
    C’est pas nouveau....
    http://marxiste.fr/lenine/imp.pdf
    Faut se cultiver cher ami....
    Parceque le niveau MEDEF...Est assez faible....
    Tout a été déja dit. Mais le lavage de cerveau vous fait croire que c’est moderne....


  • Fergus Fergus 22 avril 2016 08:18

    Bonjour, Croa

    A mon avis, le clivage gauche-droite est légitime au niveau des idées.

    Mais en effet, il est devenu insupportable dans l’exercice de la politique, chacun se positionnant non en fonction de l’intérêt du pays et de ses habitants, mais avant tout dans l’intérêt partisan, et cela d’autant plus que les institutions favorisent les comportements de godillots.

    Il est devenu urgent de changer notre modèle. Mais, hélas, enfermés dans leurs pratiques, les caciques n’entendent pas bouger d’un poil !


    • Croa Croa 22 avril 2016 08:48

      À Fergus,
      Merci pour ta contribution mais non, un clivage destiné à faire diversion par rapport à une entreprise d’asservissement général n’a rien de légitime.
      Les caciques qui font de la politique une carrière s’accommodent très bien d’un système dans lequel ils se sont trouvé une place confortable. Ce sont des traîtres au peuple qu’ils sont censés représenter mais on comprend pourquoi ils ne veulent surtout rien changer !  Il n’y a pas d’autres solution que de virer ces gens (lorsque les leurres se seront dissipés et donc que les choses deviendront possibles.)   


    • Fergus Fergus 22 avril 2016 09:19

      @ Croa

      Je parle de légitimité du clivage des idées générales qui sont censées nourrir l’action politique, pas de légitimité du clivage des comportements des élus nationaux.

      Par exemple, il me semble naturel que la gauche puisse soutenir une avancée comme le PACS, et aberrant que cette question de société qui transcende - au moins partiellement - les partis puisse se traduire au moment du vote par une quasi unanimité de la droite contre le texte malgré la présence dans ses rangs d’élus favorables au projet de loi. Et ce qui vaut pour la gauche vaut également pour la droite. 

      Les élus sont-ils des « traîtres au peuple » ? Au niveau national, c’est malheureusement trop souvent vrai. Et cela parce que le système en place les rend dépendants de l’appareil du parti pour les futures investitures dans le cadre d’un parcours visant principalement à servir leur intérêt carriériste avant l’intérêt des administrés.

      Faut-il « virer ces gens » ? Sans doute. Mais comment faire dans un pays dont le peuple est anesthésié malgré quelques coups de gueule sporadiques et de portée limitée. Et ce n’est pas le mouvement « Nuit debout » qui fera bouger les choses : si les Français avaient une réelle volonté de changement, ils participeraient massivement à ce genre de tentative de redessiner le cadre de la vie politique pour redonner aux citoyens la place qui leur a été confisquée (avec, il est vrai, la complicité électorale de ces citoyens).

      Bref, nous sommes encore loin du bout du tunnel. Hélas !

      Bonne journée.


  • Zolko Zolko 22 avril 2016 09:08

    Ca fait déjà un moment que Lordon a perdu la raison. Tout ce qu’il dit est : « le FN c’est des méchants racistes, la gauche c’est des gentils naïfs » . Assez désolant.


    • Croa Croa 22 avril 2016 12:47

      À Zolko « a perdu la raison »
      Il y a un monde entre l’erreur et le délire. Lordon croit au clivage : Il est donc abusé, pas fou ! Il croit aussi ce que lui disent les médias et que « l’extrême droite » c’est les autres formes de rébellion (les ’’perdus’’ ce qui inclue le FN en tant que représentation potentielle) et non pas l’oligarchie astucieusement au dessus de tout ça.  (Si la gauche c’était vraiment le prolétariat et la droite la finance nos maîtres seraient la seule et véritable extrême droite ce qui démontre bien que tout ça est très tordu !)


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