mercredi 27 août 2014 - par Daniel MARTIN

Le navire France avec le Gouvernement VALLS 2 évitera-t-il le naufrage ?...

De la fronde à la recomposition

Mme. DUFLOT l’égérie d’EELV qui pond un bouquin de fin d’été pour dire tout le bien (ou plutôt le mal) qu’elle pense de celui qui l’avait invité si généreusement à sa table en lui servant les meilleurs mets et n’hésitait pas à la présenter comme ‘’l’un des piliers du gouvernement’’… Mais, de cette ingratitude les Français n’ont que faire. Par contre, lorsque plusieurs Ministres, parmi les plus importants du Gouvernement, s’en vont, auprès des Médias et le week end en campagne de Saône et Loire, critiquer la politique qu’ils conduisent en semaine, s’en prenant ainsi, sans guère de ménagement au commandant et à son second, là, trop c’est trop, d’autant que le navire traverse une zone de turbulence et qu’il risque en ‘’zigzagant ainsi’’ à tout moment de se fracasser sur les rochers… Il était donc urgent de démissionner l’équipage et inviter le commandant en second d’en nommer un nouveau pour rétablir le pilotage… Mais le nouvel équipage pourra t-il inverser la trajectoire, au moment où la distance ne cesse de se réduire entre le navire et les rochers vers lesquels, tranquillement, sans un changement radical de cap, il vogue s’y fracasser ?... Au vu du nouvel équipage et du cap fixé, les passagers du navire France s’attendre au pire, en particulier tous ceux qui sont situés sur la partie gauche du navire !…

Un loup dans la bergerie ?...

Passons sur les reconductions, les réaffectations, s’il y a une nomination qui ne passe pas inaperçue, outre celle de Najat VALLAUD-BELKACEM à l’éducation Nationale, c’est bien celle du jeune ex. de la banque ROTHSCHILD Emmanuel MACRON. A 36 ans, cet Enarque à déjà une vie professionnelle bien remplie. Comme haut fonctionnaire, en 2007 il est rapporteur de la célèbre commission ATTALI, dite : ‘’ Commission pour la libération de la croissance Française’’… Puis en 2008, il rejoint le privé en tant que banquier d'affaires chez ROTHSCHILD. Rapporteur sur la mondialisation à la fondation Jean JAURES, il est très proche des USA, membre de la promotion 2012 des "Young Leaders" de la French -Américan Foundation. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_franco-am%C3%A9ricaine). Il participe également au meeting officiel du groupe Bilderberg au Danemark en présence de hauts responsables financiers, politiques, et militaires (http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Bilderberg). Début 2012, il est nommé gérant et pilote de l'une des plus grosses négociations de l'année (le rachat par NESTLE d'une filiale de PFIZER (Cette transaction évaluée à plus de 9 milliards d'euros lui permet de devenir millionnaire. Après l'élection de François HOLLANDE il est secrétaire général adjoint de l'Elysée pendant deux ans. Par ses conseils, la Croissance sera d’ailleurs érigée en véritable dogme par le Président de la République François HOLLANDE, alors qu’elle est désormais impossible... Perçu comme appartenant à l'aile droite du Parti socialiste, il est en faveur du rétablissement de l'équilibre des finances publiques et du libre jeu du marché. Mais pour certains responsables politiques, ainsi que pour une frange de l’opinion, en tant que "conseiller" économique plus ou moins secret de François HOLLANDE pendant deux ans, il apparaît plus comme donneur d'ordre de ROTHSCHILD et des marchés Financiers.

Avec un équipage ‘’Social très libéral’’ symbolisé par Emmanuel MACRON l’impossible changement de cap de l’équipage VALLS 2 qui lui éviterait le naufrage…

Les réformes oubliées et un précipice entre le dire et le faire de François HOLLANDE…

On ne parlera pas des réformes institutionnelles pour améliorer et rénover la démocratie Française qui aurait du faire l’objet des indispensables premières grandes mesures du quinquennat de François HOLLANDE et qui ne furent jamais évoquées, ou de celles concernant par exemple le redécoupage territorial des Régions faites dans le secret des cabinets Ministériels par les énarques de service, sans aucune concertation, ni avis des populations concernées… Et qu’il est loin le discours du Bourget de Janvier 2012, où le candidat François HOLLANDE indiquait « vouloir en découdre avec ce monstre sans visage la Finance Mondiale… » Mais entre le dire et le faire, il y avait un précipice si on se réfère à son voyage à Londres quelques jours après son élection, afin de rassurer la city, l’un des temples de la Finance Mondiale. Alors que sans rupture avec le Monétarisme c’est le naufrage assuré du navire France

 « Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. [...] L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain ». Napoléon Bonaparte

Depuis la fin des années 70 La politique monétariste qui s’est imposée progressivement à l’ensemble des économies Occidentales, mais pas seulement, a dépossédé le pouvoir politique, c’est-à-dire l’Etat, de son droit de contrôle et régulation de l’économie, au profit de la bourse et des agences de notation. Elle lui a également fait perdre sa souveraineté monétaire, car le droit d’émettre de la monnaie relève désormais de la seule compétence des banques centrales et des banques privées qui en Europe n’ont aucun ordre à recevoir, ni de compte à rendre aux gouvernements. Les Etats sont devenus volontairement impuissants, la bourse et les agences de notation privées dictent les politiques aux états qui ont capitulé. Ce n’est pas seulement le gouvernail de l’économie, mais le pouvoir politique, Notamment via la mise en place de gouvernements dits ’’ techniques’’ à leur solde et la direction des affaires internationales avec des guerres d’assujettissement à leur domination que les dirigeants des Banques ont pris

La création monétaire, une simple question d’écriture comptable réalisée à la fois par les banques centrales et les banques privées. Ce sont toutefois les banques privées qui créent le plus de monnaie, et c’est sans doute elles qui ont le plus d’influence. Par exemple, le bilan d’une banque comme BNP est trois fois supérieur à celui de la banque de France. Avec un principe de base on ne peut plus simple. Si nous supposons que l’on totalise le bilan des banques dans un seul bilan, si ce bilan augmente, il y a création monétaire, s’il diminue, alors il y a destruction. Maintenant, si nous supposons qu’il n’y a qu’un seul bilan qui bouge ‘quantitativement’, pour simplifier, si ce bilan est celui d’une banque commerciale, il s’agit d’argent bancaire, d’argent BNP ou Crédit Agricole, si ce bilan est celui de la banque centrale, il s’agit de monnaie centrale (billets ou réserves centrales).

« Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents ». Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques 1988

Pour les Monétaristes, le fléau de l’économie c’est l’inflation. Elle sape le pouvoir d’achat et pénalise les épargnants. Selon eux, les causes de l’inflation sont simplement monétaires : "L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, en ce sens qu’elle est, et ne peut être générée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production.

L’inconvénient d’une vision uniquement monétaire de l’inflation, c’est qu’elle ne tient pas compte de l’impact du prix des matières premières sur les prix de tous les produits. On a pu le constater lors de la récente hausse du prix de ces matières qui, dans un premier temps, répond à la loi de l’offre et de la demande. Croire que la monnaie est le seul levier de l’économie ne rend pas compte de toutes les situations.

 Effets pervers de la société de consommation par le crédit quand la croissance est impossible

Plus les banques accordent des crédits, par exemple pour l’accession à la propriété, plus elles devront créer de la monnaie, celle-ci diminuera au fur et à mesure des remboursements des crédits… Chaque banque étant toutefois limitée dans sa création de monnaie, elle doit avoir chaque jour la trésorerie suffisante pour faire face à tous ses règlements envers les autres banques et pour satisfaire les retraits en argent liquide de sa clientèle. Pour maintenir leur situation en équilibre, les banques font appel au marché interbancaire où elles échangent chaque jour entre elles de la monnaie qu’elles s’empruntent les unes aux autre… Quand les banques ont toutes besoin de liquidités au même moment, sans parvenir à s’équilibrer entre elles et que les crédits qu’elles ont consentit ne sont plus remboursés, le pays connaît une crise de liquidités. C’est ce genre de phénomène qu’ont connu les banques américaines au cours de l’été 2007 sous le nom de crise des ‘’subprimes’’ et qui a entraîné dans ses sillons la crise financière que l’on a connu en 2008 et qui s’est à nouveau imposée depuis 2011.

Il a bien les banques centrales, mais que peuvent-elle faire ? Tout d’abord il faut se convaincre qu’elles ne vont pas pouvoir, ni à court ni à moyen terme, agir sur les causes de la crise qui dépasse largement leur périmètre d’action. Par contre les outils dont elles se sont dotées peuvent leur permettre d’assouplir les tensions constatées sur le marché monétaire.

 Dans l’immédiat, provisoirement les banques centrales peuvent donc se substituer au marché interbancaire, bloqué, pour fournir davantage de liquidité. Ces actions à court terme visent à rétablir la confiance au sein du marché interbancaire, mais il ne faut pas oublier que Lorsque les rouages se grippent ainsi et que tout le système est sur le point de s’effondrer, il y a désormais le filet de sécurité des états qui n’hésitent pas à injecter des Milliards d’euros... ou de dollars… Empruntés, notamment en Europe sur les marchés Financiers à des banques privées à des taux d’intérêts toujours supérieurs à ceux que ces Banques ont empruntées aux banques centrales. Bien curieuse conception du libéralisme économique !... quand on sait par ailleurs que les mêmes Etats qui vont devoir emprunter sur les marchés financiers sont à la limite du dépôt de bilan....et que l’on ne cesse de demander des sacrifices à la population, alors que les banques vont ainsi se refaire une santé financière et n’hésiteront pas à annoncer des bénéfices à Milliards d’euros…Telles en France pour 2010, la BNP près de 8 Milliards, la Société générale 5 Milliards… C’est à nouveau le règne tout puissant des traders et leurs bonus exorbitants…Jusqu’à la prochaine crise et tout recommencera…Sauf qu’à force de répétition, le système risque un effondrement généralisé…

 Outre la dette écologique qui est bien la plus grave, nos Docteurs DIAFOIRUS, corporation à laquelle appartiennent les MACRON, HOLLANDE, VALLS, ATTALI et consorts, devraient prendre conscience que tous les remèdes qu’ils ont fait ingurgiter au peuple et ceux qu’ils proposent resteront inefficaces tant qu’ils ne permettront pas aux états (c’est-à-dire au pouvoir politique) de reprendre les leviers de l’économie. La BCE est totalement indépendante, c’est une aberration, car ni elle même, ni les banques centrales nationales de l’Euro- système, ni les membres de leurs instances de décision ne peuvent solliciter ou accepter d’instructions d’un autre organisme. Les institutions de l’Union européenne et les gouvernements des États membres sont également tenus de respecter ce principe. Il y aurait urgence à abroger ces dispositions et à prendre les mesures suivantes :

- 1- Les Etats de la zone Euro doivent rompre avec le Monétarisme et reprendre le pouvoir économique par une participation majoritaire, ou dans certains cas des minorités de blocage, dans le capital des principales banques privées Européennes, ou procéder à des nationalisations locales coordonnées dans le cadre d’un schéma de cohérence Européen. C’EST POSSIBLE, L’Espagne avec un Gouvernement Libéral et avec l’aide de fonds Européens n’a pas hésité à nationalisé des Banques (http://www.challenges.fr/economie/20130208.CHA6099/l-espagne-va-nationaliser-une-nouvelle-banque.html)

- 2- Sous réserve de la mise en place d’une autorité Européenne de contrôle pour éviter la dérive de la planche à billet, les Etats doivent également reprendre leur souveraineté monétaire, c’est dire le droit d’émission de la monnaie et le retour à la spécialisation bancaire (interdire aux banques de dépôt de spéculer par des opérations boursières, pour les opérations boursières il y a des banques d’affaires. A cet effet la réforme MOSCOVICI n’a pas été de loin très satisfaisante puisqu’elle n’a pas séparé réellement sur le plan juridique les banques de dépôt et les banques d’affaires)

- 3- Autoriser les Etats Européens à emprunter directement auprès de la B.C.E. et des banques centrales des Etats, ce qui suppose une révision du traité de Lisbonne et l’abrogation de son article 123, ratifié suite à un déni de démocratie, lequel stipule : "il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres (...), d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales (...) ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite"

La fin du monétarisme n’effacera pas pour autant la dette écologique pour laquelle le pire est à venir

Si n’anticipons pas par des mesures radicales de Décroissance Démographique et de Décroissance économique équitablement choisies et réparties, d’ici à 2050, la synergie des crises alimentaires, énergétiques, climatiques et démographiques va entraîner une dégradation rapide et brutale du niveau de vie à l’occidentale. On peut désormais envisager le pire…

Il est évident qu’à aucun moment, l’extrême gravité de la crise écologique et les défis écologiques du XXIe siècle qu’elle suppose n'ont été et ne sont placés au cœur des préoccupations d’Emmanuel MACRON pas plus que de celles de François HOLLANDE ou Manuel VALLS, à aucun moment les difficultés financières et économiques de l’Europe n’ont et ne sont reliées aux difficultés d’approvisionnement en énergie, à aucun moment la menace du réchauffement climatique, le décalage entre les ressources disponibles et la croissance démographique, la faiblesse des stock alimentaires ou l’effondrement de la biodiversité n’ont et ne trouvent leur juste place dans leurs discours et a fortiori dans leurs actions politiques. On peut donc s'attendre au naufrage du navire France. 



8 réactions


  • Frédéric MALMARTEL Le Kergoat 27 août 2014 19:12

    Ah bon ? On est pas déjà coulé ?

     smiley


  • epicure 27 août 2014 20:12

    l’ex gérante des chambres du navire fait un petit journal dans lequel elle dit que si le navire va droit dans les rochers s’il continue comme ça.
    On la fait passer pour une hystérique, en oubliant le but du message.

    le pilote du navire et l’instructeur de l’équipage , qui suivent les ordres stoïquement , disent au cours d’un repas entre amis que si le navire suit la même direction il va dans les rochers.
    Branle bas le combat, on reproche au pilote de contredire le capitaine du navire et son second, plutôt que d’écouter le message. Surtout ne pas regarder où va le navire
    Le second s’énerve et fait valser les deux mutins avec l’animatrice en chef, qui voit d’un mauvais œil la direction que prend le navire.

    Tout va bien, la ligne du capitaine sera respectée à la lettre , on a mit à la place du pilote un aveugle qui suit les indications des financiers de la compagnie maritime qui ne sont intéressés que par toucher la prime d’assurance en cas de naufrage.

    Bref une belle historie d’idiots qui regardent le doigt du sage plutôt que de regarder la lune vers laquelle le navire spatial va s’écraser.


  • Pepe de Bienvenida (alternatif) 27 août 2014 20:46

    La mondialisation va encore gagner du terrain, c’est sûr.


  • agent ananas agent ananas 28 août 2014 04:24

    Un pédalo ne fait jamais naufrage. A moins bien entendu que celui ci soit saboté.
    Les hautes sphères de l’Etat français étant infiltré par des cinquièmes colonnes et autres réseaux que cela devrait pas être une surprise.


  • caillou40 caillou40 28 août 2014 07:56

    heu...le « France-Costa » est déjà sur le « FLAN ».... !

    Un écolo est près de la nature..pas des puissants pour toucher des chèques.. ?

  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 28 août 2014 09:00

    Les plans économiques de Valls ne viennent pas de Macron, mais de la Commission européenne.
    Elles ont été publiées début Juin. Exécution !


    Nos marionnettes euro atlantistes doivent se mettre au travail, et supprimer tout ce qui est gênant dans le code du travail, « flexibiliser » tout ça, supprimer le SMIC « contrainte insupportable », les CDI « rigidité inacceptable », privatiser la Sécu, geler les retraites et baisser les indemnités chômage, etc etc.

    Supprimer le code du travail et l’Etat providence issu du CNR. Voilà le programme.
    Que bien entendu, on se garde d’expliquer aux Français..

    Sortons du Titanic européen, le plus tôt sera le mieux !

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 28 août 2014 16:16

    Hier le 27 août, correspondant approximativement à la mi- Fructidor révolutionnaire, j’ai proposé une explication au discours de Valls devant les patrons, avec le titre «  »« De l’entreprise humaine française »" ( http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=interface_moderation )
    Mon article n’a pas été mis en ligne et souffre toujours dans l’espace de la modération...


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