lundi 19 décembre 2011 - par morice

Le printemps ne sera plus le même, sans toi, Vaclav

Parler d'une telle icône est difficile. Un tel personnage, qui vous a guidé a l'un des meilleurs moments de votre vie (votre jeunesse) est difficile. Alors, pour vous rappeler combien cet homme droit, doux et juste a pu représenter à mes yeux, je suis allé fouiner dans ma discothèque, pour y retrouver un vieux trésor : la chanson de François Béranger consacrée à l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie. C'est pour moi la meilleure façon d'évoquer ce soir Vaclav Havel, ce "dissident devenu président", et lui aussi homme de spectacle, qui aimait aussi la chanson (on l'a vu venir saluer sur scène Joan Baez). "Bébert", surnom affectueux donné au grand François Béranger était une homme de la trempe du leader tchèque : simplissime, chaleureux et extrémement respectueux des autres. Tous deux étaient remarquables. Un grand homme vient de nous quitter, qui aimait par dessus tout la vie : en son honneur, je vous propose d'entonner "Une Ville", sorti en album l'année suivante des événements survenus en ce qu'on appelait encore alors la Tchécoslovaquie. Les "cosaques" avaient au final été défaits, car un homme de théâtre, emprisonné pour ses idées, avait su faire se relever son pays et lui redonner un bien immense : sa dignité.

Une Ville, François Béranger, 1969

Construis dans ta tête une ville
Dans la chaude torpeur d'un été
Les robes de coton des filles
Leurs tresses nattées de fleurs coupées
En riant, elles fuient les garçons
Des jardins, viennent des flonflons

Construis dans ta tête une ville
Dans la chaude torpeur d'un été
Le soir, aux terrasses, le vin brille
La nuit prend tout, sérénité
Elle fait lever une rumeur
Berce les cœurs, marque les heures

Dans les cheveux blonds d'une fille
La main qui caressait s'arrête
On se dit : Non c'est impossible !
Et pourtant oui, ça vient, c'est là !



C'est gros, c'est noir, ça hurle, ça crache
C'est chenillé, armé, blindé
C'est surmonté d'un fort canon
Et de plusieurs gueules casquées

Ferme les yeux et vois la ville
Au matin blême et réprimé
Le sang qui passe du rouge au noir
Séchant sur les rues labourées

Maisons éventrées et fumantes
Stupeur, colère, haine cachée
Ferme les yeux, entends la ville
D'abord elle pleure puis se reprend

Et s'interroge : pourquoi comment ?
Qu'avons-nous fait ? Pourquoi ce viol ?
Et qui sont-ils tous ces truands ?
Injures, pavés, arbres coupés



Les gars, les filles, les vieux, les jeunes
Font une ronde qui rend fous
Tous les guignols à cheveux ras
Qui ne comprennent vraiment pas

Le monde entier, d'abord incrédule,
En reste assis sur son p'tit cul
Eh oui, ça y est, c'est arrivé
Les cosaques ont été défaits

Construis dans ta tête une ville
Dans la chaude torpeur d'un été
Faut jamais se réjouir trop tôt
Les cosaques reviendront bientôt

Et si demain c'était ta ville
Mieux vaut ne dormir qu'à moitié (bis)

Depuis, je ne dors plus qu'à moitié, en quelque sorte, me méfiant toujours du retour possible de ces cosaques qui ne portent pas de drapeaux rouges à faucille et marteau mais parfois d'autres horipeaux plus sombres et bien plus menaçants. Demain, je ne voudrais toujours pas que ça arrive à ma ville. Et tout autant à d'autres villes. Merci François, merci Vaclav, de m'avoir aidé à rester le plus longtemps possible vigilant... dès 17 ans. Pour moi, la prise de conscience de ce qu'était ce monde s'est vraiement produite un 22 août 1968 (*), bien plus encore qu'avec les évènements de mai 1968 qui ont eu chez moi personnellement moins d'impact (à moins qu'ils ne m'aient préparé, en éveillant ma conscience politique !).  D'apprendre à cet âge qu'un étudiant de 19 ans, à peine plus âgé que vous, vient de s'immoler par le feu pour dénoncer cet invasion vous marque à jamais : je n'ai jamais oublié le sacrifice de Jan Palach. Depuis, j'ai toujours trouvé que le printemps, ce n'était pas joli qu'à Prague seulement, et que des printemps, il semblait y en avoir de moins en moins face aux hivers répressifs de ces dernières années, même si certaines parties du monde viennent de voir pointer cette saison politique jusqu'ici inconnue chez elles. Ce soir, triste et peiné, je n'oublie pas non plus le doux sourire d'Alexandre Dubček, l'ami de Vaclav, qui avait demandé à sa population de ne pas chercher à combattre une force tellement supérieure (ce qui n'empêchait pas pour autant de résister), à qui l'histoire n'a pas encore rendu l'hommage qu'il méritait, lui aussi. Merci, Vaclav, de t'être ainsi... indigné (**) !

On peut l'entendre ici, cette chanson magistrale, pour moi si liée à Vaclav Havel et à tous ceux qui ont lutté en 1968 à ses côtés :

http://www.youtube.com/watch?v=gXCJpZRLZY8

(*) je vous laisse découvrir qui parle : depuis, il a tout oublié semble-t-il, ou confond tout depuis ...

(**) à Président si proche des gens, tutoiement exceptionnel.



36 réactions


  • Gabriel Gabriel 19 décembre 2011 10:44

    Bonjour Morice,

    Avec Vaclav Havel, la Tchécoslovaquie a eu la chance d’avoir un vrai président, faisant passer le bien être de son pays et de ses citoyens avant ses intérêts personnels. Un humanisme de grande envergure du style de Mandela. Trop rare sont ses hommes à la tête des états, peut-être que les électeurs ne savent plus les reconnaître et qu’ils choissent souvent les pires. Je souhaite qu’un tel homme arrive un jour chez nous. Merci pour cet article.


  • Taverne Taverne 19 décembre 2011 10:44

    Salut Morice.

    Merci por ton article. Voici ma petite contribution qui ne fera pas d’ombre à François Béranger.

    Václav Havel

     

    Tu avais le droit, Havel, d’hériter de ce que tes parents ont bâti de leurs mains.

    Tu avais le droit, Havel, d’étudier comme tout un chacun.

     

    Mais ils t’ont privé, Václav, de tout cela, les communistes slaves.

    Ils t’ont tout pris, Václav, ils t’ont rangé au rang d’esclave.

     

    Tu avais le droit, Havel, de prendre la plume et d’écrire,

    Tu avais le droit, Havel, le devoir de tout nous décrire.

     

    Mais ils t’ont censuré, Václav,.tu as senti en toi monté la lave.

    En toi le dissident a pris le dessus sur l‘esclave.

     

    Très tôt monté sur les tréteaux,

    Tes pièces ont été mises en pièces.

     

    Pour avoir dénoncé l’obscène scène,

    Tu fus privé de tout mécène.

     

    Tu jouas les valeurs humaines nationales

    Sur la scène internationale,

     

    Qu’ils n’ont pas broyées avec leurs chars lourds.

    Ton printemps, Václav, ce fut du velours.

     

    Tu avais le droit, Havel, de vivre debout comme un homme.

    Tu avais le droit, Václav, de refuser d’être leur esclave.

     

    Tu avais le droit,

    Et nous avons le droit...


  • chantecler chantecler 19 décembre 2011 11:24

    Bonjour Morice,

    Je te remercie pour ce bel hommage à Vaclav Havel plein de tendresse , de pudeur et de retenue que je partage entièrement ...

    Ailleurs , je vois des contre sens anachroniques . Le libéralisme de l’époque post soviétique n’était pas le néolibéralisme d’aujourd’hui ...

    De plus tu as fait remonter de mes souvenirs François Béranger dont j’ai le disque dans un carton planqué (à cause du manque de place et des CD)

    A l’époque j’étais plombier dans une scoop, basée d’abord Rue Chabanais (ça ne s’invente pas) puis enfin Rues des Trois Frères (18 ème)...Bohême , amitiés , rencontres, etc....Nous avions créé cette entreprise , qui a connu des hauts et des bas , par le biais d’une annonce de Libération .....

    Et donc , il y avait eu une Lolotte (plombière ) qui m’avait fait découvrir FB ( et aussi la passion selon Saint Jean de Bach un jour de découragement suite à un chantier impossible....)

    Dont nous chantions souvent, dans nos soirées beuveries, dans des cafés , quelques uns de ses morceaux mais souvent le « à la goutte d’or » :

    http://www.youtube.com/watch?v=h24gg70M3bk

    Joyeux Noël .

    Chantecler .


  • chantecler chantecler 19 décembre 2011 11:39

    Putain les souvenirs ...

    Il y avait aussi Michel Buhler qui chantait « ce n’est pas par plaisir qu’ils voyagent » dont je n’ai pas trouvé la trace sur Y.T...

    Mais :http://www.youtube.com/watch?v=7-jbWYboFyE


  • anty 19 décembre 2011 11:40

    V.Havel a réussi un tour de force ,faire entrer son pays dans la démocratie et donc quitter la dictature sans un coup de feu...


  • franck2012* 19 décembre 2011 11:43

    AH AH AH AH ! Les 3 auteurs plus haut et morice réunis pour en remettre une couche sur la légende de la dissidence de l’est.

    Vous n’avez pas fini d’en apprendre sur la réalité de ces gens passés directement dans le camp des exploiteurs. Les vrais dissidents, eux, ont été rapidement mis au placard dans la nouvelle Europe des démocraties embourgeoisées.

    Autant qu’il m’en souvienne les tchèques furent contents de se débarrasser de lui, qui avait fini par s’accrocher au pouvoir ... smiley . Mais qu’importe ce que pensent les peuples n’est-ce pas !

    J’ai cru reconnaître quelques bayrouistes dans le lot ... me trompes-je ?


  • anty 19 décembre 2011 12:00

    La dictature communiste a conduit tous les pays de l’est dans un délabrement économique sans pareille à côté notre crise actuelle c’est de la gnognote.
    Les intellectuelles de l’est se battaient et pour la liberté et pour un niveau de vie plus décent.


  • anty 19 décembre 2011 12:27

    En Corée du nord un dictateur fou meurt, un autre prend la suite, à croire qu’ils sont immortels...
    Mais à la différence des autres peut être, c’est qu’il y a la CHINE POUR SOUTENIR ce nouveau dictateur !
    D’ailleurs semble-t-il un des rares pays au monde à avoir exprimé sa tristesse
    Pendant temps là, les coréens continuent à crever de FAIM et de fin
    Ce qui à permis à ce pays d’avoir l’arme nucléaire que les occidentaux (grands bavards n’ont put empêcher bien sur à cause des chinois)..


  • wesson wesson 19 décembre 2011 12:49

    Bonjour morice,

    Vous voir vous joindre au concert pour encore un portrait sans nuance de Havel, je dois avouer que je suis un peu déçu. Le personnage n’était certes pas inintéressant, mais comme beaucoup il contrebalançait une certaine grandeur avec quelques solides casseroles.

    Je crois d’ailleurs que dans son pays, l’annonce de sa mort n’a pas soulevé un élan populaire débordant. Les gens n’ont pas oublié la calamiteuse partition du pays entre la Tchéquie et la Slovaquie, mené à marche forcé pour le plus grand bien d’une oligarchie et contre le désir et l’intérêt du peuple.


    • anty 19 décembre 2011 12:58

      V .Havel n’y était pour rien dans la partition de son pays ni aucune oligarchie
      Le pays se scindait en deux car c’était la volonté des slovaques.


    • wesson wesson 19 décembre 2011 15:59

      « V .Havel n’y était pour rien dans la partition de son pays ni aucune oligarchie
      Le pays se scindait en deux car c’était la volonté des slovaques.
       »

      Ridicule. Ni les Tchèques, ni les slovaques ne voulaient de ça et pourtant ça leur a été imposé pour en fait accélérer l’intégration de la Tchéquie dans l’union Européenne. La partie Slovaque ne rentrant pas dans les fameux critères économiques, c’est pour cela qu’elle a été décrochée.

      Vaclav Havel est pleuré à l’unisson par les pays occidentaux, mais dans son propre pays, c’est service ultra-minimum. Ils ont pas oublié que l’une des première décision qu’il a prise en temps que dirigeant a été se restituer la propriété d’un quartier entier qui avait été confisqué à sa famille après la guerre, pour avoir activement collaboré avec l’Allemagne Nazie.


    • morice morice 19 décembre 2011 22:28

      Je crois d’ailleurs que dans son pays, l’annonce de sa mort n’a pas soulevé un élan populaire débordant


      détrompez-vous.

    • simir simir 20 décembre 2011 08:59

      Bonjour wesson

      Tout à fait d’accord avec vous. Pour y avoir de la famille je confirme que les gens ne voulaient pas cette séparation. Maintenant en Tchéquie les autoroutes (qui existaient ou étaient en construction avant 1989 ) sont payants, tout comme les études et la santé. Le téléphone qui était pratiquement gratuit avant est devenu hors de prix. Le gas oil qui coutait moins de 0,3 € est maintenant à 1,5 €. Le chomage va arriver à 10 % et a déja dépassé cette barre dans la région d’Ostrava. Les prix sont lesmêmes qu’en France avec des salaires de 500 €
      Toutes les entreprises ont été vendues pour le profit de quelques uns : Skoda à VAG les camions Avia à Mercedes, les locomotives électriques Skoda à Siemens, les pneus Barum à Continental, la compagnie aérienne CSA le fut un temps à Air France Les camions LIAZ qui gagnaient le Dakar n’existent plus les téléviseurs Tesla non plus de même que les avion d’entrainement militaires (j’ai oublié la marque) 
      Il y a eu aussi la lustration, on a rendu des immeubles à leurs anciens propriétaires d’avant 1945 cela a provoqué beaucoup de malheur pour tous ceux qui y vivaient. Bref tout a été fait en faveur des possédents et croyez moi quand je me rends là bas j’y vois plus de Masérati et autres Lamborghini qu’ici dans mon département. 
      Beau bilan M Havel. Remarquez lui il en a rien à battre il avait une résidence au portugal et allait se faire soigner en Autriche. Au moins Kim Jong il se faisait soigner chez lui !!!

    • anty 19 décembre 2011 13:33

      Ils ont quitté
       avec joie le pacte de varsovie pour rejoidre l’OTAN
      c’était la volonté des peuples des pays de l’est


    • chantecler chantecler 19 décembre 2011 13:55

      Est ce que vous réalisez par exemple que le Munich 1938 , que vous nous envoyez systématiquement dans la gueule , était l’abandon pur et simple de la Tchécoslovaquie , par les démocraties occidentales , RU et France , aux mains d’Hitler ?

      Tout comme l’Espagne ....

      Donc l’Allemagne nazie met la main sur ce pays remanié au traité de Versailles .

      Non seulement un pays à haut QI mais avec un potentiel industriel , les usines Skoda par exemple , armement , acier , essentiel ...Abandonné par l’Europe pour faire court .

      L’ Allemagne perd la guerre et de ce fait , la Tchécoslovaquie dont une partie a participé à la collaboration , comme nous français , et après Yalta (Staline, Churchill, Roosevelt) ,se retrouve sous la coupe de l’URSS...

      Because , le gros de la guerre , avec ses carnages , s’est joué à l’est .

      Et la paix , jamais signée, dépend de Staline ....

      Vous espériez quoi exactement ?

      Que les Tchèques libérés du joug stalinien se désolidarisent du camp occidental ....américain ? atlantiste ?

      Ls.


    • anty 19 décembre 2011 13:56

      Faut pas se plaindre c’est la faute de la propagande mensongère communiste qui voulait faire croire que tout était meilleur à l’est
      il était facile pour ceux qui ont pu comparer de voir que c’était faux
      Le niveau de vie était de toute façon meilleur en occident que dans les pays de l’est
      c’est un fait


    • morice morice 19 décembre 2011 16:58

      vous n’avez donc rien compris a ce qu’il était et encore moins au monde qui vous entoure aujourd"hui ;je vous plains !


    • morice morice 19 décembre 2011 22:29

      Pour moi un atlantiste est un traitre.


      on n’est pas sorti de la bêtise avec une vue aussi courte. Je crois que vous ne connaissez surtout rien à l’histoire des peuples, à être aussi pédant.

    • simir simir 20 décembre 2011 09:05

      Par contre c’est pas leur volonté de laisser implanter le système de missiles étatsunien 65 % contre. 

      Ils l’on bien vite regretté le pacte de Varsovie Tenez par exemple le pétrole que l’URSS leur vendait sous les cours mondiaus et bien le prix à la pompe a été multiplié par 3 d’un seul coup en 1990. C’était même encore plus cher pour les étrangers si bien que lors de mes voyages celle qui deviendra ma femme allait acheter mon essence en bidons pour ne pas montrer ma voiture étrangère.

  • Pyrathome Pyrathome 19 décembre 2011 14:17

    À croire que les fafs sont aussi staliniens pour venir moinsser à mort ce pertinent article.....

    N’oubliez pas d’aller faire un petit coucou à votre (pote), marre de cet énergumène qui surfe sur le vrai et le faux ( caractéristique de l’extrême droite....)


    • morice morice 19 décembre 2011 16:57

      Asselineau est d’extrême droite, sous un pâle vernis !


    • morice morice 19 décembre 2011 17:11

      À croire que les fafs sont aussi staliniens pour venir moinsser à mort ce pertinent article..... c’est un peu ça, disons, si vous voyez ce que je veux dire.... 


  • anty 19 décembre 2011 15:08

    Havel avait compris que le communisme c’est la crise économique permanente alors que le capitalisme c’est la crise de temps en temps..


    • anty 19 décembre 2011 16:07

      Il faut comprendre que les valets du communisme n’ont jamais réussi à s’implanter dans les coeurs des citoyens d’europe de l’est et n’ont jamais réussit économiquement.
      La seule alternative restait le système qu’ils ont du quitter de force en 1945 et qu’ils ont rejoint
      après l’écroulement du communisme dans les années 90


    • simir simir 20 décembre 2011 09:23

      Ils ont cru que c’était mieux ailleurs. Les dernières élections en Russie ou sans le bourrage des urnes le parti communiste est le 1er parti du pays montre que beaucoup voudraient revenir à cette belle époque

      Même en roumanie un sondage de l’institut Soros nous dit que 65 % des Roumains vivaient lieux avant 1989 Maintenant ils vont pleurer sur la tombe de Ceaucescu.
      Prenez les un par un la Hongrie et la Pologne au bord de l’écroulement, des grèves en Bulgarie seule une minorité à tiré les profits à elle et souvent même des ex dirigents je le reconnais.Quant au peuple ce n’est pas avant qu’ils partait de ces pays, bon on en voyait quelques uns mus par l’appât du gain tel des médecins,ingénieurs ou autres intellectuels qui n’ont jamais digéré le fait de ne pas gagner plus qu’un métallo mais maintenant beaucoup se sauvent tous de là bas les roumains, les albanais, les plombiers polonais. 
      des action en justice sont même en cours pour interdire le parti communiste.
      Pour ma part une barricade n’a que deux cotés, j’ai choisi le mien

  • morice morice 19 décembre 2011 16:56

    la meilleure nouvelle de l’année : le retour de ce vieux collègue de Chantecler ! Sympathique visite !


  • morice morice 19 décembre 2011 17:10

    même mort, il est encore dangereux pour les cons. Tiens, en voilà de beaux, tiens :



    rassures-toi, Vaclav, ils ne représentent qu’une vieille frange de fachos aigris. Des cons, de sinistres cons.

  • chantecler chantecler 19 décembre 2011 17:27

    Ben salut morice !
    Il fait assez froid dans ton coin...-4 -5  smiley
    br  !!!! 
    Un lien : http://blogs.mediapart.fr/blog/francois-bonnet/181211/vaclav-havel-je-parle-de-nous
    Cdt.      


    • morice morice 20 décembre 2011 09:24

      superbe lien et phrase fondamentale :

      «  Qui est responsable du totalitarisme ? Chacun d’entre nous, explique-t-il avec ses mots. »

      A lire les fachos qui hantent ce site, je ne peux que m’inquiéter du retour possible de ce totalitarisme. Ils l’entretiennent toujours, même une fois virés d’Agoravox. Il n’y a que ce qui leur plaît à eux seuls de valable, tout le reste est vilipendé, traîné dans la boue, insulté, et ce, tous les jours. Par des instituteurs aigris en retraite : c’est vous dire combien j’apprécie ici votre retour, Chantecler !

  • Pierre-Marie Baty 19 décembre 2011 20:50

    Bonjour,

    J’aimerais bien savoir aujourd’hui quelle est la cote de popularité de M. Havel (RIP) dans son pays d’origine.

    Dans le cas, purement hypothétique, où elle ne serait pas majoritairement favorable, n’y aurait-il pas comme de l’inconvenance à encenser ainsi le personnage ?

    J’avoue que je suis assez perplexe devant les hagiographies écrites de l’étranger.


  • morice morice 19 décembre 2011 22:31

    J’aimerais bien savoir aujourd’hui quelle est la cote de popularité de M. Havel (RIP) dans son pays d’origine.


    regardez votre téléviseur.
    Vous n’avez aucune idée de ce qu’ont été les années 68-69, à vous lire...

    • Pierre-Marie Baty 19 décembre 2011 23:10

      J’ai vu, mais je parlais de chiffres. Des sondages d’opinion par exemple. Parce que la télé, pour montrer des manifestations monstres avec 200 personnes et en ignorer d’autres de 2 millions et demi, elle connaît, et je ne lui fais plus trop confiance. smiley

      Effectivement je n’étais pas né en 68-69, mais j’ai lu beaucoup de choses au sujet de cette époque.


  • morice morice 20 décembre 2011 09:20

    Effectivement je n’étais pas né en 68-69, mais j’ai lu beaucoup de choses au sujet de cette époque.


    visiblement pas assez.
    « Dans le cas, purement hypothétique, où elle ne serait pas majoritairement favorable, n’y aurait-il pas comme de l’inconvenance à encenser ainsi le personnage ?
     »
    pour avoir écrit ici ça, c’est bien que vous n’avez pas senti l’importance du personnage. L’histoire a un sens, figurez-vous, et Vaclav Havel a beaucoup compté dans un revirement fondamental, comme l’a été Dubcek ; je le répète, ce sont deux personnes comme celles que prône Stéphane Hessel qui est dans le vrai : des gens qui savent s’opposer au bon moment, car ce sens de l’histoire, ils l’ont compris avant les autres. Etre dissident coût cher, s’opposer à des lois que l’on trouve non démocratique de même, et ça a failli personnellement me coûter très cher en 1980 encore. Mais à un moment il faut choisir dans la vie : risquer la prison mais en sachant qu’au bout, on aura RAISON. Le sens de l’histoire, ça s’apprend.

    • Pierre-Marie Baty 20 décembre 2011 10:50

      Ne soyez pas agressif, s’il vous plaît, je ne menace personne.

      J’ai écrit cette phrase à dessein pourtant, tant j’ai vu passer de notre côté de l’ancien rideau de fer des noms de libérateurs, de réformistes, de grands démocrates, de dissidents et de courageux combattants de la liberté, qui aujourd’hui sont honnis voire execrés dans leur propre pays. Je pense à Gorbachev, Eltsine, Sakharov, Kasparov ; j’ai pourtant lu les mémoires des deux premiers, des écrits politiques du troisième et je connais les positions de Kasparov. Or il se trouve que les Russes détestent le Gorbachev, haïssent Eltsine, méprisent Sakharov et considèrent Kasparov comme un vendu. J’ai également en tête les chiffres des sondages qui indiquent de manière difficilement contestable qu’une majorité des anciens Est-allemands pensent que leur vie était meilleure du temps du bloc soviétique, et ceux qui indiquent qu’en Russie, parmi la génération qui a connu le communisme, une majorité de votants vote toujours pour le parti de Guennadi Ziouganov. Je pense également à Lech Walesa, le « tombeur du communisme avec Jean-Paul II » qu’on nous a vanté, très impopulaire en Pologne maintenant, qui a échoué à se faire réélire et de beaucoup : il ne fit que 1,01% des voix !

      Certes, l’Allemagne de l’Est, la Russie et la Pologne ne sont pas la Tchécoslovaquie. Néanmoins je m’interroge, parce que je pense qu’il pourrait exister une chance qu’il serait imprudent de négliger que cet homme ne fasse pas ou plus florès dans son propre pays.

      Qu’en pensez-vous ?

       


    • amipb amipb 20 décembre 2011 22:54

      Ce qu’il faut en penser, c’est que le peuple est versatile, et qu’il a souvent du mal à garder dans son cœur celles ou ceux qui l’ont sauvé. Seul(e)s les martyr(e)s arrivent parfois à garder leur place.

      Vous devriez voir ou revoir « Les 7 samourais ». Kurosawa y démontre de manière magistrale ce mépris bien humain.


    • Pierre-Marie Baty 22 décembre 2011 17:58

      Bonjour amipb,

      Je trouve votre explication un peu légère. Que vous proposiez une explication soit, mais ne dites pas que c’est ce qu’il « faut » en penser.

      Ensuite, ce que se borne à faire un cinéaste consiste à mettre en scène sa propre théorie (et non pas « démontre de manière magistrale »).

      Et pour finir, votre thèse, si elle était vraie, serait quelque peu insultante pour les peuples eux-mêmes. Je trouve cela paradoxal pour quelqu’un qui dit travailler dans l’humanitaire.

      En résumé, je persiste à penser que réfléchir dans la direction selon laquelle les Etats désignés comme des dictatures horribles ne sont pas tels qu’on les croit fera moins de dégâts que réfléchir dans la direction que vous proposez. smiley


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