mardi 26 août 2014 - par SAOREK

Le Transhumanisme : l’idéologie dominante

Les travaux de Lucien Cerise ont permis de manifester l'émergence de cette nouvelle synthèse de la philosophie moderne qu'est le "Transhumanisme". S'il s'agissait de nouveaux développements purement intellectuels du positivisme, son intérêt serait mineure, mais cette théorie unifiante habite l'esprit de nombreux décideurs influents qui n'hésitent pas à envisager une redéfinition de l'homme dans un proche avenir.

LE TRANSHUMANISME

« Qui nous fera voir le bonheur ? » (Psaume 4, 7)

Idéologie de l’homme transhumanisé

La technicisation de notre quotidien par ce qu’on appelle les technosciences (outils numériques, sciences de l’information, sciences neurocognitives, nanotechnologies) constitue une sorte de tsunami qui progresse inexorablement.

Ce progrès technique impressionne par son efficacité et sa rapidité. Il est d’autant plus accepté que l’homme contemporain refuse de plus en plus ses limites et ses faiblesses naturelles. Il acquière une légitimité quand il promet une « meilleure qualité de vie ».

Ces innovations technologiques sont les produits du travail de certains chercheurs qui envisagent une amélioration de l’humain, et donc une optimisation du donné de la nature, mais également la transformation de ce donné – le trans-humanisme – et ceci jusqu’à son dépassement ultime : le post-humanisme. Nos enfants sont concernés par ces choix idéologiques. Les politiques, en effet, prennent comme principes de gouvernement toutes ces découvertes techniques sensées rendre l’homme meilleur et transformer notre vie terrestre en paradis.

Il convient donc de discerner le possible, le probable et ce qui relève de la science-fiction.

A. Le Transhumanisme : éléments de définition

Le terme « transhumanisme » (symbole h+) n’apparaît qu’en 1957. Ce mouvement techno-philosophique qui envisage l’augmentation de l’humain débute son argumentaire dans les années 80.

Sur le plan technique, les transhumanistes constatent ce qu’ils appellent la « grande convergence » : plusieurs technologies en effet peuvent se compléter pour maîtriser le Vivant. Des programmes sont ainsi financés par certaines grandes puissances occidentales : principalement Etats-Unis et Grande-Bretagne.

Ces programmes de recherche développent et combinent les technosciences : les « NBIC[1] » (Nanotechnologies[2], Biotechnologies, sciences de l’Information, technologies du Cerveau).

Sur le plan philosophique, le mouvement transhumaniste s’est constitué en association mondiale[3] et a rédigé une déclaration en 1999 (Transhumanist Declaration). Il s’agit d’un manifeste qui proclame « le droit naturel, pour ceux qui le désirent, de se servir de la technologie pour accroître leurs capacités physiques, mentales ou reproductives et d’être davantage maîtres de leur propre vie ».

On trouve également des formules comme celles-ci : « Nous souhaitons nous épanouir en transcendant nos limites biologiques actuelles ».

B. Des possibilités réelles

Assiste-t-on réellement à une tentative de mutation de l’humanité par les technosciences ? On peut estimer que ce transhumanisme est actuellement la « théorie unifiante ». En effet, elle semble réussir là où les approches seulement idéologiques ont échoué.

Les bilans de ces « philosophies » sont négatifs. Le marxisme a produit des massacres massifs, des lavages de cerveau à grande échelle. La psychanalyse n’offre pas de solutions crédibles aux malaises des sociétés occidentales. Après l’effet de mode, l’écran de fumée d’estompe et on constate que le socle anthropologique demeure malgré tout. Les nouvelles biotechnologies semblent par contre modifier profondément ce fondement.

« Nous en aurons définitivement terminé avec l’histoire humaine, parce que nous aurons aboli les êtres humains en tant que tels. Alors, commencera une nouvelle histoire, au-delà de l’humain ».

FUKUYAMA, La fin de l’homme.

Ces technosciences en effet transgressent les repères habituels de la vie humaine. Elles ne sont pas contraintes par les frontières et participent efficacement à la mondialisation des échanges. Elles évoluent à grande rapidité et dépassent le cadre de la maturation humaine. Ces domaines de recherche s’affranchissent des conditions de la matière et se développent dans le virtuel.

Bien plus, c’est la définition traditionnelle de la personne humaine qui est malmenée. Dans cet univers transhumaniste, dont on reconnaît les grands traits chez les apprentis-scientifiques à tous les niveaux, la synthèse unifiante de l’humain disparait[4]. Le généticien fait une lecture chimique de l’éthique humaine. Le biologiste moléculaire réduit le vivant à des combinaisons physico-chimiques. Le neuroscientifique, titre très recherché actuellement, analyse mécaniquement le fonctionnement cérébral. Le chercheur en sciences cognitives compare les schémas neuronaux et informatiques…

Un des techno-prophètes, Raymond Kurtzweil[5], utilise l’expression d’intelligence artificielle et promet un monde sans maladies, sans vieillissement, sans mort… Exactement dans le sillage du projet cartésien. Les mots changent : on ne parle plus de « mécanisme » mais d’ingénierie génétique et de nanotechnologies.

Les innovations techniques accompagnent l’humanité depuis longtemps… Mais ce qui est nouveau ici, c’est justement cette « grande convergence » : les interconnexions et synergies entre les quatre grandes technosciences contemporaines : biotechnologie, nanotechnologie, informatique et neurosciences. Le projet : modification des limites de l’humain et de ses caractères (hybridation homme/animal, homme/machine, etc).

Quels sont les innovations possibles ?

- Implanter dans notre cerveau des extensions de mémoire

- Reprogrammer nos cellules afin d’éviter certains maladies

- Allonger l’espérance de vie

- Transformer les identités sexuelles

- Transformer les modes de génération (in vitro mais aussi en l’absence de fusion mâle/femelle)

Ce qui caractérise par exemple les nanotechnologies, c’est que leurs manipulations opèrent dans des conditions différentes de l’échelle humaine habituelle, disons le cours habituel des choses ici-bas. On habitue ainsi progressivement les esprits à argumenter en dehors de l’humain prosaïque. On habitue les esprits à sortir des arguments issus du fin fonds de certains laboratoires et on les habitue à échanger sur des situations qui sont en dehors de l’univers humain normal.

Des applications techniques concrètes de ces recherches sont certes envisageables. Elles touchent à l’utile, au confort de vie. Pneus qui ne s’usent plus, textiles pouvant passer du chaud au froid, peintures empêchant le dépôt de poussière, vitres autonettoyantes, kits de diagnostics médicaux portatifs. En général, les champs d’applications sont multiples : électronique, médecine, aéronautique, agriculture…

Les interrogations issues de ces expérimentations ne manquent pas : quelles limites entre l’inerte et le vivant ? entre le naturel et l’artificiel ?

Certains bio-hackers bricolent ainsi l’ADN de nouveaux organismes vivants[6] : rendre un animal fluorescent, transférer les odeurs d’un fruit à un autre, etc.

Comme l’avait pressenti Descartes, ce sont les retombées médicales qui sont les plus visées : construction d’organes artificiels, perfectionnement des diagnostics (« puces à ADN »), prévention (nano capteurs mesurant certaines données), choix du médicament, etc. C’est évidemment ce domaine des nano médecines qui est la meilleure vitrine du Transhumanisme.

Le but est de faire converger ces innovations techniques pour changer le vivant humain : amélioration, augmentation des capacités, obtention d’un être aux performances accrues selon le rapport de 2002 mentionné plus haut. L’objectif est bien la promotion d’un bonheur hédoniste et matérialiste avec l’outil technologique.

Si la perspective anglo-saxonne est ambitieuse, les documents européens sont plus timorés quant à l’objectif de « transformer l’humain ». Les instances européennes insistent plutôt sur les applications médicales, l’alimentation, le confort de vie.

Mais le « noyau dur » du Transhumanisme va plus loin, comme Jean-Michel Truong qui prophétise la transformation radicale de nos corps en version 2.0 : de nano robots selon lui « détruiront les agents pathogènes, corrigeront les erreurs de notre ADN, élimineront les toxines et effectueront toutes sortes d’autres tâches pour améliorer notre bien-être physique[7] ».

Cette nouvelle humanité de cyborgs est annoncée pour 2030-2050. Truong prend l’exemple de l’évolution de l’usage des ordinateurs. « Les ordinateurs étaient des machines très grossières et distantes, dans des pièces climatisées où travaillaient des techniciens en blouse blanche. Ils sont ensuite arrivés sur nos bureaux, puis sous nos bras et maintenant dans nos poches. Bientôt, nous[8] n’hésiterons pas à les mettre dans notre corps ou dans notre cerveau ».

L’attachement au corps deviendra-t-il secondaire dans une sorte de platonisme désincarné ? Il faut savoir que Kurtzweil envisage l’avènement d’un corps 3.0. Des mini robots dans le corps qui suppléent aux déficiences naturelles de l’humanité.

C. Vers une humanité augmentée

Ne voyons-nous pas ici l’aboutissement en une théorie unifiante de la logique positiviste ? Certains mettent leur notoriété médiatique au service de cette direction :

« L’homme du futur sera le résultat d’une complémentarité, et il faut l’espérer, d’une symbiose, entre un être vivant biologique et ce micro-organisme hybride (électronique, mécanique, biologique) qui se développe à une vitesse extraordinaire sur la terre et qui va déterminer, en partie, son avenir ». Joël de Rosnay[9].

Car ce scientifique écouté avec sérieux envisage trois étapes majeures dans l’évolution prochaine de l’humanité.

1° L’homme « réparé » : de plus en plus de personnes seront les bénéficiaires de greffes et autres prothèses. L’athlète Oscar Pistorius est devenu l’emblème de ce progrès.

2° L’homme « transformé » sera dans un second temps remplis de puces électroniques diverses qui évalueront ses mesures métaboliques. Il aura éventuellement le cerveau couplé avec des disques durs et ne sera plus dés lors qu’un seul neurone intégré dans un système plus vaste que son seul système nerveux. Des essais ont ainsi permis à des singes de faire bouger des bras articulés à partir d’influx nerveux à plus de 1000 kms de distance via internet.

3° Ultime étape de ce processus améliorant : l’homme « augmenté ». Il sera fait de pièces détachées afin de perfectionner ses capacités naturelles (mémoire augmentée par des disques durs, etc). Nous serons alors dans le « meilleur des mondes » de Aldous Huxley.

Le but de la confection de ce cyborg de demain est d’améliorer la santé et ses performances physiques et sportives. On nous dit que cet homme « transhumanisé » sera capable de rester 15 mn en apnée, qu’il pourra aussi veiller plusieurs jours de suite… Bien entendu, il n’aura plus de défaut génétique[10] et sera : plus intelligent, plus mémorant, plus percevant, bref, meilleur élève.

Mourra-t-il ? On semble en douter.

Et l’induction[11] ? Ce mode naturel de connaître et de définir qui transforme les informations sensibles en concepts intelligibles universels et nécessaires ? Il continuera à être malmené[12]. Selon le roboticien Hans Moravec, en effet, nos sens naturels sont devenus inutiles et désuets :

« Les sens se sont développés quand le monde était sauvage, ils permettaient à nos ancêtres de détecter les opportunités et les dangers[13]. Les sens sont moins utiles dans monde domestiqué, où nos interactions deviennent des échanges d’information de plus en plus simple ».

Car l’ambition ici est d’optimiser, d’augmenter, nos sens naturels par des nano robots-détecteurs-de-stimuli. Ces informations sensorielles sont en effet un enjeu majeur chez le post-humain.

Il s’agit donc ici de contourner les processus naturels et même d’en créer de nouveaux… « Sentir une couleur » ou encore « goûter un son » sera alors possible de même que « sentir » une image distante. Bien entendu, ces « nouveaux sens » seront virtuels mais opératifs.

Mais tout n’est pas si simple et la nature a ses exigences : on sait qu’un homme sans contact sensoriel avec son environnement immédiat présente des hallucinations au bout de quelques heures. Cet enracinement de l’homme dans le sensible pose problème pour Hans Moravec[14] : comment va-t-on faire avec ces futurs « esprits humains » transplantés dans un corps robotisé ou un ordinateur ? Rien n’arrêtera l’assurance de notre roboticien : ces sens nerveux devront être impérativement stimulés. Il explique : « Pour demeurer sain, un esprit transplanté requerra une image sensorielle cohérente tirée d’un corps ou d’une simulation. Des esprits humains transplantés seront souvent sans corps physique, mais rarement sans l’illusion d’en avoir un ».

Voilà qui rassurera les futurs candidats. Et nous le serons encore plus quand on saura que le projet transhumaniste tient à s’occuper particulièrement de nos « capacités émotionnelles » pour enfin atteindre dés ici-bas la « félicité perpétuelle » aussi appelée « paradise engineering ».

Dans la bible du transhumanisme que constitue le rapport de 2002 cité plus haut, il est question de construire un modèle informationnel de l’esprit humain. Ce modèle « fournirait de nouveaux indices concernant la maladie mentale, la dépression, la douleur ainsi que les bases physiques de la perception, de la connaissance et du comportement ». On constate de nouveau que la caution médicale permet de faire avaler pas mal de pilules. Mais ce n’est pas tout, ce modèle mental nous donnerait l’occasion de « comprendre et décrire les intentions, les croyances, les désirs, les sentiments et les motivations en termes de processus informationnels ». L’intérêt étant en outre de les reprogrammer.

Il s’agit donc ici d’améliorer nos états d’âme. Ici se conjugueront les techniques des neurosciences mais aussi de la pharmacologie et de la génétique, signe de la « grande convergence ».

Pearce annonce ainsi pour bientôt une ère de « bonheur sublime et envahissant ». Car pour le moment, notre psychisme est encore à un stade primitif. Il faut donc l’améliorer si on veut envisager un bonheur sur terre : « Les états posthumains de joie magique seront biologiquement affinés, multipliés, intensifiés et ce, indéfiniment ».

D. Vers une coexistence humains/robots

Dans certains pays asiatiques (Corée du Sud, Japon), la population est déjà habituée à vivre avec des robots-aides qui sont sensés améliorer leur qualité de vie. En occident, ce fait sociologique tend à se généraliser.

La science et son corolaire l’ingénierie montre la voie : en août 2013, un androïde à capacité relationnelle élaborée a rejoint le spationaute isolé dans la station internationale. Ce fonctionnaire de l’espace devait se prêter à une étude sur l’impact de cette visite sur son moral. A-t-il dû afficher son sourire pour la photo officielle ? Ce robot tentait par ses programmes de singer l’humain. Raja Chatila[15], directeur de recherche au CNRS reconnaît avec une certaine honnêteté qu’on projette facilement sur les robots des réalités seulement humaines : « On dit alors de lui : il est gentil. Tout d’un coup, on lui attribue une âme, alors que ce ne sont que des paramètres numériques ajustés ».

Bien entendu, la sexualité « humaine » va aussi connaître ses bouleversements. Des rapports avec des robots sont en effet envisagés par certains et l’industrie du sexe aperçoit déjà quelques avantages en nature. Une série tv diffusée sur Arte, Real humans (du suédois Lars Lundstrom[16]) propose ce scénario.

E. De quel humanisme parle-t-on ?

Le Transhumanisme se définit comme l’ultime humanisme. Il s’agit en effet d’une philosophie de l’homme qui s’appuie sur une logique interne. Mais c’est une philosophie « technicienne » qui vise l’amélioration des caractéristiques physiques et mentales de l’être humain.

Pourquoi « Trans » ?

Etymologie : passage, usage au-delà de.

L’ensemble des techniques du transhumanisme portent l’homme au-delà de lui-même : au-delà de sa nature. Un homme nouveau, supérieur.

Humanisme : acceptions diverses selon la définition de l’homme. L’Humanisme dit de la Renaissance était surtout un refus de l’alliance de la culture gréco-romaine et de la révélation biblique. Cet Humanisme était déjà un positivisme et un individualisme, bien que certains, comme par exemple Thomas More, tentaient de résister à ce raz-de-marée en argumentant à partir d’Aristote[17]et du bon sens. 

Il s’agissait en effet d’éliminer de la vie humaine les références transcendantes en focalisant toutes les recherches sur l’homme comme individu. Le Transhumanisme prétend continuer cette « œuvre » pour aboutir au posthumanisme.

Il est évidemment essentiellement progressiste puisque son outil principal, la technique, continue son développement dans le temps. Le Transhumanisme perpétue la tradition cartésienne de l’homme « maître et possesseur de la nature ». Et particulièrement du donné humain en éliminant de sa vie les défauts indésirables comme la tristesse et la mort et en optimisant les potentialités jugées bonnes comme la joie et le plaisir.

« s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusques ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher. Il est vrai que celle qui est maintenant en usage contient peu de choses dont l'utilité soit si remarquable : mais, sans que j'aie aucun dessein de la mépriser, je m'assure qu'il n'y a personne, même de ceux qui en font profession, qui n'avoue que tout ce qu'on y sait n'est presque rien à comparaison de ce qui reste à y savoir ; et qu'on se pourrait exempter d'une infinité de maladies tant du corps que de l'esprit, et même aussi peut-être de l'affaiblissement de la vieillesse, si on avait assez de connaissance de leurs causes et de tous les remèdes dont la nature nous a pourvus… » Descartes (Discours de la Méthode, VI)

Ses principes fondamentaux sont relativistes et donc profondément libéraux : droit à toute investigation sans contrainte. Les Transhumanistes de l’Association Internationale sont des libéraux convaincus. La philosophie est dite avoir échoué : la science technicienne va sauver l’humanité.

Le désir d’amortalité est ici présent : l’homme nouveau tel que le définissent les élites transhumanistes se voudra demain auto-créateur de lui-même. N’est-ce pas là l’idéal narcissique issu de la Renaissance, mais maintenant aidé par la technique ? Jean-Pierre Dupuy[18], ingénieur et épistémologue, parfait représentant de ce que donne l’idéologie dominante actuelle, précise que le Transhumanisme, en lequel il a identifié la pensée à la mode, et qui veut en être, oriente la pensée humaine vers un dépassement de l’imparfaite espèce humaine. La cyberhumanité tente ainsi de substituer l’artificiel au naturel…

F. La volonté transhumaniste

Des idéologues qui croient en leur réussite. Et ils s’organisent en conséquence. Nous avons parlé de l’Association Internationale de Transhumanisme (WTA). Son président est Nick Böstrom[19] (Suédois né en 1973), considéré comme un philosophe, il dirige un département de l’Université d’Oxford (Institut pour le Futur de l’Humanité…). Il s’est fait connaître par sa thèse de la simulation informatique : et si l’humanité actuelle était le fruit d’une simulation informatique... Pour Böstrom, cette situation est dite « probable ».

Mais tant que ces Transhumanistes n’occupent que des chairs de philosophie, on peut à la rigueur les laisser échafauder leurs utopies.

Mais certains d’entre eux ont réussi à occuper des postes plus influents. Tel des dirigeants du DARPA (Agence des projets en recherche avancée pour la défense, créée en 1958) qui travaille pour le Département de la Défense des Etats-Unis. Ses chercheurs ont été à l’origine de l’internet, de l’interface graphique et du GPS. Les recherches actuelles de la DARPA sont :

- le X-37 : navette spatiale sans équipage, 3 vols orbitaux dont le dernier en décembre 2012.

- Interface neuronale directe : dispositif de liaison entre un cerveau humain et un ordinateur externe. Les directions de recherche sont multiples : reproduction de certains mouvements par l’analyse des ondes cérébrales. « Grâce aux récentes avancées effectuées ces derniers temps, une IND permet non seulement de restaurer des facultés perdues (comme l'ouïe, la vue ou même les mouvements), mais est capable de plus d'étendre ces facultés, bien au-delà des capacités naturelles (comme le contrôle du curseur d'un PC à une vitesse et une précision impossibles à atteindre avec une simple souris, des jeux en ligne et même des membres robotisés). » (Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Interface_neuronale_directe)

- XOS : exosquelette motorisé militaire de l’armée américaine (https://www.youtube.com/watch?v=V87lSB5XWVs)

- BigDog : sorte de mulet robotisé géré par un ordinateur interne, testé en Afghanistan en 2009.

- Cheetah : robot quadrupède qui atteint 45,5 km/h. Les chercheurs espèrent 80 km/h/

Mais d’autres adeptes travaillent pour la Fondation Nationale des Sciences (créée en 1950) dont la mission est de « promouvoir le progrès des sciences ; d'améliorer la santé, la prospérité, et le bien-être nationaux ; et d'assurer la défense nationale » (http://www.nsf.gov/). En 2005, le gouvernement français créée l’Agence Nationale de la Rercherche sur ce modèle américain.

Aux Etats-Unis, les adeptes du TransHumanisme gravitent autour de l’Université de Stanford (Californie) et de Google.

Ainsi, en 2008, Larry Page (né en 1973), un des fondateurs de Google, créée la Singularity University (en lien avec la NASA). "Singularity University est l'occasion de rassembler les gens de tous les horizons imaginables de la vie avec des gens qui partagent une aspiration commune qui est de faire mieux, d'être mieux, et d'avoir un impact positif sur la vie des gens." (http://singularityu.org/). Nous conseillons au lecteur de visiter ce site pour apercevoir l’organigramme et le genre de manifestations « scientifiques » organisées.

G. Le TransHumanisme : idéologie des désespérés

L’argument ultime qui donne du crédit à ces recherches « Frankenstein » est l’amélioration de la santé. On l’aura remarqué à travers les déclarations citées plus haut. Le projet cartésien avance bien : le bonheur sur terre ici et maintenant.

Le TransHumanisme est la théorie unifiante ultime de la philosophie moderne et contemporaine : une nouvelle religion au service de la matière corporelle, mais ultimement au service de groupes privés.

Car c’est l’imperfection de la nature humaine, et son cortège de contraintes physiques, via son corps, que tente de corriger le TransHumanisme. Le but est une autonomie totale : la perfection sans la relation aux autres, sans les relations de dépendance. Les conséquences sont multiples : les hommes expérimentent de moins en moins tôt leur vulnérabilité, leurs faiblesses, leurs limites. Impossibilité de rencontrer l’altération mais soumission aveugle à l’ordre social existant, aliénant, puisque je n’ai plus rien à apprendre. Et finalement déshumanisation globale malgré l’injonction à la positivité très « mode ».

Face à la dictature grandissante, la problématique du salut de l’âme deviendra urgente.

La religion technologique nous affranchit du lent apprentissage de la sagesse. Elle impose son dogme « scientifique » et force l’humanité à se soumettre aux découvertes techniques qui, une fois mise au point, doivent être utilisées.

Mais au lieu de renforcer l’humain, ce TransHumanisme l’affaiblit et le rend docile aux injonctions sophistiques. Car cette idéologie est :

- Perte de l’expérimentation naturelle du monde, de notre discernement, de notre jugement, de notre capacité à argumenter objectivement en fonction du bon sens

- De notre environnement naturel

- De notre appartenance viscérale à une famille et à des relations de proximité

- De notre appartenance à une culture humanisante

- De notre liberté

- De notre sens de la dépendance et du service

- De notre sens de la beauté

- De notre intériorité

- Du sens de notre humanité

Le Transhumanisme est maintenant une question politique sérieuse. Imaginons-nous un François Hollande capable d’argumenter autour de ces thèmes ? Quand on voit la servilité de nos élites à tout ce qui provient d’Outre-Atlantique… L’aboutissement de la loi maçonnique en effet est la négation de la loi naturelle, de la définition de Dieu comme créateur de cette loi, l’exaltation prométhéenne de l’homme mesure de toute chose. L’argent au service de la technique mais aussi la technique au service de l’argent : abolition de la juste mesure et du juste prix.

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » Georges Bernanos (La France contre les robots, 1944).



[1] En 2002, l’American National Science Foundation a rédigé un rapport au titre évocateur : « Technologies convergentes pour l’amélioration des performances humaines : NBIC ». L’objectif annoncé est « d’assurer le bien-être matériel est spirituel universel, l’interaction pacifique et mutuellement profitable entre les humains et les machines intelligentes ».

[2] Le terme date de 1974 et a été diffusé à partir de 1986 : manipulation de l’infiniment petit.

[4] Et donc la sagesse…

[5] Né à New York en 1948, il est élevé dans l’église unitarienne bien que ses parents soient des juifs ayant quittés l’Europe juste avant la Seconde Guerre Mondiale. Il est au départ informaticien. Intégré dans l’équipe Google depuis décembre 2012.

[6] Des concours internationaux existent organisés par l’IGEM (International Genetically Engineered Machine) ou encore la revue io9.

[7] Totalement inhumaine, Les Empêcheurs de penser en rond, 2001, p. 32.

[8] Nous pouvons légitimement nous interroger sur l’emploi de ce « nous »…

[10] Les trisomiques n’ont qu’à bien se tenir !

[11] Clé de voûte de la philosophie réaliste, l’induction, que l’on peut aussi nommée abstraction, est analysée par Aristote dans ses Analytiques, un des traités de l’Organon. On est intelligent avec ses yeux et ses oreilles : c’est ainsi en effet qu’on passe de la paille des mots au grain des choses.

[12] Le primat déductiviste post-cartésien des mathématiques altère l’intelligence des jeunes élèves et les empêche de progresser vers la sagesse humaine. Aristote (qui luttait contre cette perspective mathématisante déjà présente chez Platon) et Thomas d’Aquin son fidèle interprète rappellent cette vérité incontournable et constatable : les déductions mathématiques s’appuient sur l’imagination et la mémoire, et ne développent point notre intelligence réelle. Au contraire, Thomas d’Aquin, dans un passage délicieux, rappelle que les mathématiciens ont « une intelligence débile ».

[13] Hans Moravec réduit ici le rôle des sens à la cogitative, comme les philosophes anglo-saxons.

[14][14] Né en 1948.

[15] Docteur en automatique, Raja Chatila est directeur de recherche de classe exceptionnelle au CNRS, à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (Isir) et directeur adjoint scientifique de l’Institut INS2I du CNRS. Il coordonne le Labex « Smart » portant sur les interactions humains - machine dans le monde numérique.

[16] « J’ai rencontré quelques spécialistes, mais les avancées actuelles en robotique n’ont vraiment rien à voir avec ce que nous montrons à l’écran dans Real Humans. Ils sont encore tellement loin du degré de sophistication des hubots, je ne sais pas s’ils seront un jour capable de faire des robots aussi perfectionnés.

Peut-être que les avancées scientifiques nous le permettront un jour, j’espère ! - Vous l’espérez, vraiment ? -

Cela serait passionnant ! Si nous prenons en main correctement leur développement, de façon responsable, je suis persuadé que cela pourrait être très bénéfique dans beaucoup de secteurs ». http://www.arte.tv/fr/lars-lundstroem-createur-de-real-humans-un-miroir-pour-nos-propres-existences/7364810,CmC=7369880.html

[17] Nous renvoyons ici à la Lettre à Dorp

[18] Né en 1941, polytechnicien et ingénieur des mines, il est professeur de français et chercheur au Centre d'Étude du Langage et de l'Information (C.S.L.I.) de l'université Stanford, en Californie. Il a aussi enseigné la philosophie sociale et politique et l'éthique des sciences et techniques jusqu'en 2006 à l'École polytechnique.

Il est membre de l'Académie des technologies et de l'Académie catholique de France. Il admire les valeurs du christianisme, mais n'est cependant pas croyant…



42 réactions


  • marauder 26 août 2014 15:06

    Je ne crois pas que sur d’autres plan on soit d’accord, mais la précisément, j’approuve en grande partie.


  • Nicole Cheverney Nicole CHEVERNEY 26 août 2014 16:47

    d@ Saorek

    « Cette grande convergence » que vous évoquez n’est possible qu’au sein du système capitaliste poussé à outrance, et de ses dérives.

    Et remarquons une fois de plus que ce projet prométhéen trouve ses sources les plus radicales chez les NAZIS et repris plus tard par les US. Les Allemands étaient très en avance au niveau de la recherche.
    Ils ont trouvé tout naturellement preneurs chez les Anglo-Saxons, en particulier.

    Les « innovations techniques accompagnent l’humanité depuis longtemps ».
    En fait, depuis les grands développements industriels commencés au XIXe siècle et prolongés jusqu’à nos jours. Mais actuellement, nous assistons à une accélération du processus de déshumanisation, tant du point de vue sociétal que du point de vue moral, médical, technique, etc... Dans tous les domaines.Si cette accélération peut paraître inexorable, elle prouve en fait, sa fragilité car étroitement couplée au système.

    Intervenir sur le « vivant » c’est jouer les démiurges et s’illusionner sur la surpuissance de ces techniques.
    Que le capitalisme s’écroule et tous ces vieux rêves de déments et d’apprentis sorciers, s’écrouleront avec.

    Comme si la Nature, bien que blessée par l’homme, n’était pas assez forte pour se rebiffer !

    L’homme peut et doit s’affranchir des « injonctions sophistiques », comme vous le soulignez à juste titre.

    Tôt ou tard, nous reviendrons aux fondamentaux.

    De ces sociétés de perdition, dans son ensemble, l’humanité n’en veut pas. Ces mutations « rêvées » n’auront donc pas lieu !
    Et mourront avec leurs concepteurs, ces projets et réalisations invasifs et dénaturants de notre « moi profond » et de notre humanité.

    Cordialement.


    • Aristoto Aristoto 27 août 2014 00:22

      Je suis un Nazis transhumaniste et fier de l’etre !!!

      Bouuuuuuuuuuuuuuuuuhh !

      (Sinon qu’est ce t’attende pour te foutre à poile dans un bois sauvage dans ton petit avatar ! parce que tétait pas au courant ptetre mais les Nazis aussi s’habillait de vêtement et habitait dans des maison ! Il se prenais meme en photo tient !)

      Halala ! Et la connerie humaine elle remonte jusqu’à chez qui elle ?


    • marauder 27 août 2014 12:46

      Ce genre de commentaire montre a quel point les « transhumanistes » ont un haut degré de conscience.

      Ils n’ont pas peur ?

       Hoooo que si, ils flippent grave de mourrir, surtout a l’heure des smartphones !

      Amalgamer l’abus de technologie du monde comptemporain avec les premiers feux de bois, et les premiers outils ou/et les premières huttes est toujours un argument sophistique largement employé.

      (le feu de bois a déja plusieurs milliers d’années, les outils, les huttes aussi. Ta techno-science a a peine 200 ans).
       Sur quelle base donc, tu te réfères quand il s’agit de démontrer des modes de vie pérennes pour l’humanité, depuis ses origines il y a 2 millions d’années ?
       Sur les 200 dernières années ou sur les dernières 20 000 ans ?


    • Primum non nocere Primum non nocere 27 août 2014 15:05

      Pouf ! Les nazis ! Ah il est facile le point godwin là. Mais en fait... ça vient pas des nazis... ça vient d’une part de bien plus loin (dans le temps) mais aussi d’ailleurs que l’Allemagne. Et vous me raconterez également ce que sont vos fondamentaux, ça m’intéresse. Just sayin’.


  • Christian Labrune Christian Labrune 26 août 2014 16:52

    Si homo erectus avait pu prévoir la prochaine émergence d’homo sapiens et s’il avait été un peu capable de penser, on a ici, à lire cet article, une image assez exacte de ce qu’auraient pu être ses inquiétudes.

    Homo sapiens est probablement au terme de son évolution naturelle et il n’aura pas de successeur. Mais l’intelligence n’est pas nécessairement biologique et se développera beaucoup mieux et infiniment plus vite sur d’autres supports matériels. L’avenir de l’homme, c’est la machine. On n’y peut rien, c’est comme ça. Quant aux idéologies conspirationnistes qui s’effraient de tout, on s’en tamponne le coquillard !


    • symbiosis symbiosis 26 août 2014 18:27

      Non, l’avenir de l’homme n’est pas la machine, bien sûr, mais le bien commun.
      Si l’on pousse le raisonnement selon lequel la machine serait l’avenir de l’homme, la forme extrême de la machine, l’arme de guerre, ne donne en rien l’impression d’un quelconque avenir serein pour l’humanité.

      Prétendre que la machine est l’avenir de l’homme est un non-sens, une absurdité que voudraient nous faire croire les tenants du machinisme. Si l’un, dans certains cas ne va pas sans l’autre, prétendre que l’un remplacera l’autre, comme le voudraient les Extropiens, est une manipulation idéologique pour amoindrir l’espèce humaine au profit des oligarchies détentrices du pouvoir mondial.

      Le trans-humanisme est un vocable orwellien qui cache son contraire, la déshumanisation de la société. Le trans-humanisme implique, pour se rendre sympathique, un renversement paradigmatique.


    • Christian Labrune Christian Labrune 26 août 2014 23:46

      "Si l’on pousse le raisonnement selon lequel la machine serait l’avenir de l’homme, la forme extrême de la machine, l’arme de guerre, ne donne en rien l’impression d’un quelconque avenir serein pour l’humanité."

      @symbiosis

      Vous écrivez n’importe quoi : la forme extrême de la machine, c’est une machine capable de penser mieux que l’homme, plus vite et plus intelligemment, capable aussi d’un plus haut niveau de conscience. - et sûrement pas un canon !
      Dans un siècle, l’homme sera devenu l’animal de compagnie d’un système pensant artificiel aux dimensions de la planète, dont l’extension et la complexification iront croissant. Si vous ne comprenez pas ça, c’est que vous n’avez toujours rien compris à la question centrale du transhumanisme.


    • Julien30 Julien30 27 août 2014 11:16

      « Dans un siècle, l’homme sera devenu l’animal de compagnie d’un système pensant artificiel aux dimensions de la planète, dont l’extension et la complexification iront croissant »

      Ouah en effet ça fait envie, c’est le genre de « progrès » que vous appelez de vos voeux ?


    • marauder 27 août 2014 12:49

      Oui, le transhumaniste ne peux aimer l’humain, il ne cherche qu’a le transcender.

       Comme les catholiques n’aiment pas leur corps qui n’est que péché, il veulent le transcender.

      Bizzarement, c’est encore une réaction de peur.

      Ce qui est reloud, c’est de passer son temps a repérer la peur dans ces idéologies et reves saugrenus.


    • Julien30 Julien30 27 août 2014 14:10

      « Comme les catholiques n’aiment pas leur corps qui n’est que péché »

      Non ça ce sont les puritains protestants et pas les catholiques.


    • Christian Labrune Christian Labrune 27 août 2014 21:16

      « Ouah en effet ça fait envie, c’est le genre de « progrès » que vous appelez de vos voeux ? »

      @Julien30

      Si la plupart des interventions qu’on peut lire sur ce site sont d’origine humaine - et apparemment elles le sont !-, ça ne donne pas une très haute idée de ce qu’est l’homme ; on finirait même par avoir honte d’en être un. Et les énergumène du nouveau Califat appartiennent aussi, semble-t-il, au moins physiquement, à la même espèce. Dès lors, on peut très légitimement espérer l’émergence, le plus rapidement possible, d’une intelligence d’un tout autre calibre.


    • epicure 27 août 2014 21:55

      L’homme n’aura de futur que si il reste maitre de la machine.
      La machine n’est qu’un outils au service de l’humain, pas la future prison de l’humain.

      L’assemblage d’informations qui serait dans une machine supposée intelligente, ne sera jamais nous.
      Vu que la machine aura des perceptions différentes, une organisation du traitement de l’information différente que nous même, ce ne pourra être qu’une pâle copie déshumanisée qui vivra dans la machine.


    • symbiosis symbiosis 27 août 2014 22:41

      Tu dois sûrement en avoir besoin.....


  • Darkhaiker Darkhaiker 26 août 2014 18:32

    Excellent article, avec à la fois une volonté de synthèse et d’approche humaniste non matérialiste. Elle éclaire bien le projet trans-humaniste et montre qu’à la convergence pointée doit répondre une autre convergence, dont l’absence nourrit sans doute la première : quelles sont les raisons profondes de ce mouvement ? Sur quelles démission s’assoit-il et pourquoi ? Pourquoi l’humanisme chrétien, par exemple, n’est-il pas parvenu à éviter la démesure qui vient ? Cet humanisme n’a t-il pas trahi ses principes en collaborant passivement ou activement avec la mystique techniciste qui cherche, maintenant, à le remplacer « royalement » dans les têtes ?


    Vous citez Bernanos avec justesse, mais de son vivant et aujourd’hui encore, quel humanisme chrétien pour continuer son combat solitaire et désespéré ? Alors qu’il en va tout simplement de l’honneur humain, et non plus d’une orientation religieuse ou même philosophique, ou de la dignité de l’humain si l’on préfère. On dirait qu’il faudrait se replier purement et simplement sur une religion et ses préceptes pour faire face au monstre post-mécanique qui se lève, alors qu’un Bernanos se battit à mort au « simple » niveau humain, avec un stylo et des cahiers d’écolier, mais avec des arguments de sens, d’expérience, de cœur et de raison de poids.


    Nous sommes tous responsable dans notre attitude face à la technique, que nous ne savons ni lire ni tenir à sa place. Nous faisons nos choix à chaque instant dans la honte discrète de notre qualité humaine en voie de remplacement « pratique », facile, automatisée et démissionnaire. La spiritualité, via le new-âge, le développement personnel ou l’économie positive (…) n’y échappera pas. Mais qui ose en parler en s’engageant à fond ?


    Ce qui monte est un nouvel intégrisme, un néo-fascisme planétaire : qui est là pour répondre à ses slogans, à la peur ? Nous sommes en guerre civile froide : la résistance n’est pas dans les mots, elle est dans des paroles de vérité, quel que soit le prix à payer. Alors il faut aller plus loin et parler de soi, de ce paquet de peur, de honte et de nihilisme que nous sommes devenus – et qu’on nous pousse sournoisement à devenir – sous prétexte de droits et de libertés (…).


    Et passer par le refus clair et dangereux de ce moi-là, modifié, remplacé ou pas. Personne ne peut nous obliger à être ce que nous ne sommes pas, mais nous ne le savons plus depuis un peu trop longtemps : Bernanos avait « fait » la Grande Guerre, il avait vu le futur de si près que son combat, totalement spirituel, le mena à partir de cette vérité vers toutes les autres, pourtant il parla relativement peu de cette guerre, qui continuait à sa façon dans tout le reste, et qu’il ne laissa jamais passer.


    Bernanos ne parla jamais en tant qu’homme supérieur mais en tant qu’homme ordinaire, au niveau de qui il se mit volontairement en permanence, comme pour lui montrer qu’il suffisait « d’en avoir » quand on sait d’expérience ce que croire veut dire de ce qu’on a vu et qu’on ne veut plus voir. N’en aurions nous pas vu assez encore ? Inutile de parler du mal si l’on n’est pas prêt à mourir – mais nous voulons tous vivre, vivre encore, mais quoi ? Un au delà nouveau ! Un au delà de quoi ? Savons nous-bien qui nous étions ?


    Qui nous humilie et comment ? Par quelle faiblesse inavouable nous tient-t-on ? Est-il si difficile de se voir en face, réduits à nos si existentielles misères ? Mais qui ose encore parler, chez lui, au boulot, dans la rue, n’importe où ? Qui nous fait taire et comment, et pour nous faire avaler quoi ? Et nous serions innocents ? Nous sommes directement responsables du scandale qui vient, nous en sommes le cœur pourri. Par qui et par quoi ? Parlez Nom de Dieu ! Mais vous ne le ferez pas, vous resterez pensifs, comme le noyé rimbaldien. Le combat commence et finit là, comme toujours.


    • Christian Labrune Christian Labrune 27 août 2014 21:50

      Excellent article, avec à la fois une volonté de synthèse et d’approche humaniste non matérialiste.

      @Darkheiker.
      La question de l’humanisme est désormais complètement périmée et on ne peut plus utiliser cette notion que pour évoquer un courant littéraire et philosophique de la renaissance. Montaigne, Erasme, étaient des humanistes ; ils redécouvraient la pensée antique, ils essayaient de construire une synthèse entre l’antiquité et le monde chrétien qui les entourait. Mais ils ne disposaient pas de nos connaissances scientifiques : ils pensaient que l’homme avait été créé par Dieu une fois pour toutes et ils le croyaient destiné à rester ce qu’ils le voyaient êtret jusqu’à la fin des temps.
      On sait aujourd’hui qu’Il n’y a pas de « nature » humaine : l’homme est le premier animal qui soit précisément capable de s’affranchir de sa nature et de la modifier, et la génétique n’en est encore qu’à ses balbutiements. La perspective transhumaniste procède directement de cette constatation.
      L’« humaniste » moderne croit naïvement pouvoir dire encore, comme à l’aube de la période classique, ce qu’est l’homme, ce que serait sa nature éternelle. A partir de là, il croit savoir ce que sont ses besoins matériels et ses aspirations pour l’avenir.
      Le XXe siècle a vu naître - et disparaître, fort heureusement ! - plusieurs formes d’humanismes conformes à cette définition. On a vu l’homme communiste, et aussi bien l’homme national-socialiste, très bien installés dans des systèmes destinés à durer mille ans ou même jusqu’à la fin de l’histoire. Hitler, Staline, Pol Pot, étaient, chacun à sa manière, des « humanistes ». Abou Bakr al-Baghdadi en est un autre, pour qui l’homme est entièrement défini, et pour l’éternité, dans un vieux texte du VIIe siècle. Tout cela n’est pas très beau à voir ! Les « humanistes » ne pourront jamais faire qu’une chose : s’entretuer.
      Dans beaucoup de peuplades primitives -il n’en reste plus guère-, les ethnologues ont souvent remarqué que le nom qu’on donne à sa propre tribu, c’est celui des « hommes ». Ceux qui vivent de l’autre côté du fleuve ne sont évidemment pas des hommes. La meilleure chose qu’on puisse faire, c’est donc de les chasser comme n’importe quel gibier, et de les bouffer quand on a réussi à en attraper quelques uns.
      Nous ne sommes pas encore si loin que ça de ces sortes de sauvages qui sont pourtant eux aussi des « humanistes ». Le transhumanisme s’efforce de penser un dépassement de ce stade archaïque de l’évolution dont nous ne sommes, hélas, toujours pas sortis.


  • symbiosis symbiosis 26 août 2014 19:11

    Le post-trans humanisme, terminologie post moderne est dans son essence un vieux concept qui remonte au choix de la termodynamique et de son application, le machinisme issu de la révolution française. Rien de nouveau sous le soleil comme voudraient nous le faire croire les manipulateurs extropiens.
    Deux siècles plus tard quel est le résultat pour l’humain ? Le chaos !


  • Pepe de Bienvenida (alternatif) 26 août 2014 23:38

    Homme augmenté, POUR QUOI FAIRE ?


  • Aristoto Aristoto 27 août 2014 00:17

    Je propose pour un bras bionique 7 milliards de vie humaine sacrifié en échange !

    Vite vite le transhumanisme ! vite le génocide globalisé de cette vils race qu’est l’humanité ! :->


    • Julien30 Julien30 27 août 2014 11:18

      Et d’ailleurs on aura qu’à commencer par vous, vu votre enthousiasme cela ne devrait pas vous poser trop de problèmes, espèce de troll bas de gamme.


    • marauder 27 août 2014 12:51

      Quelle maturité dans tes propos Julien30, transhumaniste, toi aussi ?

       :)


    • Julien30 Julien30 27 août 2014 14:09

      Non bien au contraire, je m’amusais justement des propos pro-transhumaniste d’Aristoto (même si il trolle plus qu’autre chose).


    • marauder 28 août 2014 08:15

      Pardon ...

      L’humour ca devient de la haute voltige quand tout va vite ;)


  • oj 27 août 2014 01:05

    c’est en effet un seuil qualitatif dans l’évolution que nous envisageons, n’en déplaise aux ’fondamentalistes’.

    La pensée actuelle , meme scientifique, est ambitieuse, il n’y a qu’à considérer les théories cosmologiques actuelles.

    Pour ma part, d’ailleurs, je ne crois pas que l’homme soit l’avenir de l’homme (la femme non plus !)

    L’Univers c’est la nature, l’homme c’est la nature, ce que fait l’homme c’est la nature.

    Quand l’Homme aura conquis la Robotique et l’IA , nous aurons franchi un palier évolutif supérieur mais qui en effet changera la position de l’humain dans le systeme.

    C’est exitant a 20 ans , inquietant à 50 et sans doute effrayant à 80 , mais nous ne faisons que prolonger l’évolution naturelle depuis la dissociation du magma originel en matiere et energie puis la creation des galaxies.

    Nous sommes un nouveau relais de transformation dans l’évolution vers... ce ne sais pas quoi..
     
    Quant au contexte planétaire dans lequel et par lequel cela se fait.. oui en effet c’est le bordel mais nous sommes encore des primates et c’est toujours dans la confusion et le désordre que nous agissons et avancons.


    • marauder 27 août 2014 12:56

      En quoi est-ce une évolution naturelle ?

      Et sur quelle échelle, si oui, se produirait-elle ? Sachant que comme toute évolution il y a eu nombre d’essais, celui la n’est peut etre qu’une prémice, qui redisparaitrait pour revenir dans mille ans, ou plus ?
      Quand on parle d’évolution, on oublie qu’au départ c’est de la matière vivante. A ce titre, il est impossible de déterminer un réel passage de l’adn vers une machine.
       La c’est l’idéologie humaine qui prend le relais.
       La nature cherche des formes adaptées, optimales, auto-reproductrice, et c’est seulement le temps qui fait son oeuvre qui rend tel ou telle espece « viable », selon tant de critère qui nous dépasse qu’il est impossible rationnellement de se prendre .... Pour dieu (si il existe ...).


    • Primum non nocere Primum non nocere 27 août 2014 14:33

      Certes marauder, mais pas plus qu’il n’y a de frontière fondamentale entre l’humain et l’animal (en terme de généralités biologiques, pas au niveau intellectuel ou spéciste bien sûr), et que l’humain est lié socio-historiquement à l’usage de l’outil, on tend de plus en plus à faire disparaître la barrière entre homme et « machine ». Nous développons aujourd’hui nos capacités intellectuelles et sociales plutôt que nos seules aptitudes physiques parce que nos sociétés se sont développées ainsi, notre dentition est différente de celle que nous possédions il y a 20.000 ans en raison des changements dans notre alimentation, notre consommation, etc etc. Tout ça c’est de l’évolution aussi.


      Le transhumanisme découle de la logique même des changements évolutifs opérés dans nos civilisations au cours des millénaires écoulés. Par ailleurs vous avez lu mon article d’il y a quelques jours, vous savez donc pertinemment que justement le transhumanisme rejette « l’évolution naturelle » comme vous dites, car nos sociétés ce sont tant et tant sclérosées dans l’humain normatif que l’on connaît aujourd’hui, par peur et en raison du contrôle dont ont besoin les oligarques de tous bords, que l’évolution darwinienne n’en est plus partie intégrante. D’où stagnation.

      Le transhumanisme pose de nombreuses questions éthiques, et se les pose d’ailleurs, c’est un mouvement en perpétuelle mutation (haha). Ce qu’il faut craindre plutôt, c’est l’instrumentalisation qu’en font certains ultra-libéraux made in Kurzweil, qui sont plus des gourous dogmatiques que des penseurs de l’éthique trans-humaniste.

    • epicure 27 août 2014 22:04

      Mais l’évolution darwinienne n’est plus utile à l’homme puisqu’il sait se protéger du climat, il peut se fournir en nourriture sans être en compétition permanente avec les animaux sauvages, qu’il se donne les moyens de lutter contre diverses maladies.
      Au lieu de s’adapter à son milieu , il adapte son milieu à ses propres besoins.
      Et surtout l’évolution travaille sur des dimensions temporelles qui sont au delà de la vie humaine.


    • marauder 28 août 2014 07:04

      De quelle frontiere entre l’animal et l’homme parles tu ?

      C’est un animal, l’homme. Il est composé d’adn, pas la machine.

      C’est une tres grossière erreur que d’amalgamer « progres technologique » et théorie de l’évolution des espèces.
       Certes on peut faire des analogies, mais ca s’arrete la.

      La théorie de l’évolution n’indique aucune forme de « progrès » et encore moins de volonté complexe sous-jacente. Une forme de vie évoluée peut etre radicalement simple et une forme de vie complexe peut etre très primitive.

      Encore une fois, il convient de comprendre RÉELLEMENT la théorie de l’évolution. A savoir que nous sommes tous, toutes les espèces vivantes de ce monde, a ce jour au meme niveau. Nous co-existons dans une meme époque. De même, que plutot devoir la complexité humaine comme paroxysme de l’évolution, il faut surtout noter que la fourmis, le blatte, le chiendent, sont des espèces vivantes beaucoup plus pérennes sur le long terme. Ces espèces nous survivrons après la catastrophoe nucléaire globale ou meme un réchauffement ...

      Nous n’avons pas besoin de la machine, c’est elle, qui aurait besoin de nous.

      En cela, nous nous ennuyons tellement qu’il nous faut fabriquer des amis ? N’avons nous pas déja des semblables qui vivent et souffrent de solitude ?

      Aller, faut sortir un peu !


  • Hasard Hasard 27 août 2014 11:36


    Hmmmm ca fait bien flipper ce trans humanisme ou post humanisme qui considère que la souffrance, la maladie,le vieillissement , la mort sont inutiles et indésirables.

    J’y vois plutôt des sujets de réflexion indispensable voir d’éveil ; mais c’est mon cote gautama.

    "La perspective transhumaniste d’une humanité transformée a suscité de nombreuses réactions, tant positives que négatives, émanant d’horizons de pensée très divers. Francis Fukuyama a ainsi déclaré, à propos du transhumanisme, qu’il s’agit de l’idée la plus dangereuse du monde5, ce à quoi un de ses promoteurs, Ronald Bailey, répond que c’est, au contraire, le « mouvement qui incarne les aspirations les plus audacieuses, courageuses, imaginatives et idéalistes de l’humanité »6."(wiki)

    Le probleme de ce futur ubermensch (athée souhait ;) ) est qu’il ne semble en ce monde ne pas pouvoir s’appliquer à tous.Seuls les habitants des pays les plus riches pourront devenir post ou trans humain et bénéficier des derniers progrès et modifications du corps par les sciences et technologies.
    Le capitalisme tend donc vers le transhumanisme. L’infime partie des transhumains futurs exploitereont de plus belle les simples humains.Le transhumanisme ne ferait qu’augmenter les inegalités.Car il y a bien une difference entre remplacer un membre ou une fonction malade par du bionique chez un sujet malade et augmenter les capacites humaine par un remplacement ou un update sur un corps sain.

    Les trans humanistes sont des matérialistes.Il manque une spiritalité à ce mouvement car l’homme, me semble-t-il, n’est pas qu’un corps.

    D’un autre coté, si d’autres etres vivants plus évolués existent dans l’univers, j’imagine que pour voyager dans l’espace et eventuellement coloniser d’autres planètes, ils sont su changer leur nature afin de l’adapter à de nouveaux environnements sans attendre une évolution naturelle darwinienne qui prendrait trop de temps.

    bref, le trans(post) humanisme est un concept interessant mais dangereux dans un monde basé sur les inégalités entre les hommes car il ne ferait que les renforcer à la manière du meilleur des mondes d’Huxley...


    • Primum non nocere Primum non nocere 27 août 2014 14:56

      Si vous aimez lire Huxley, pourquoi s’en tenir au meilleur des mondes. Je vous conseille de ce même auteur « l’île »,qui traite le sujet, à sa façon, et peut faire réfléchir sur certaines choses.


      Il manque une spiritalité à ce mouvement car l’homme, me semble-t-il, n’est pas qu’un corps. Et justement, considérant le monde selon un genre de « cogito ergo sum », le trans-humaniste cherche généralement à pallier aux faiblesses physiques et mentales de l’homme pour s’élever spirituellement. Quoi de mieux que de ne plus avoir à s’occuper de son corps pour enfin s’atteler à l’usage total de son esprit ?

      Du reste, vous ne pouvez avoir plus raison, le capitalisme cherche a instrumentaliser le trans-humaniste pour en faire un produit couru, un produit « de luxe » qui risque de produire une forme tout à fait nouvelle de « darwinisme social ». C’est d’ailleurs pour cela que je me méfie de Kurzweil, qui ressemble plus à un commercial qui cherche à vendre son concept néo-libéral qu’à un trans-humaniste réfléchi et réfléchissant.

    • epicure 27 août 2014 22:11

      le matérialisme c’est une conception de l’autonomie des acteurs d’un univers ( que ce soit la matière/énergie de l’Univers ou les individus dans une société).

      Le matérialisme c’est donc la position qui défend l’autonomie des individus humains vis à vis d’une super machine.
      De même que la domination de la grande majorité des humains par une minorité de trans-humains , est une vision anti matérialiste.


    • marauder 28 août 2014 07:10

      NON,

      Un vrai athé ne crois en aucune fadaise et préfère la démarche du doute et de la recherche, sinon c’est un croyant.

       Donc les gens qui se disent athé et transhumanistes, c’est comme ces gens de droite qui se disent « hors systeme » ou « par de la les clivages ». C’est comme un patron du CAC qui se dit humaniste, c’est forcément faux. C’est comme un francois hollande qui se dit socialiste alors qu’il est de la droite complexée.... bref on a une tonne d’exemple.

      J’ai une certaine spiritualité et mes croyances (certitudes me dit-on), mais je me les met de coté, ma démarche politique vis à vis de l’extérieur, est athéiste.


  • ZEN ZEN 27 août 2014 11:55

    Le transhumanisme ?
     Google en rêve...


  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 27 août 2014 14:49

    La vie est changemnt, évolution, dépassement et la vie même n’est qu’un aspect de la conscience. Tout ce qui est tend a se transcender, c’est le sens d’etre, qui se confond avec devenir. Les moyens sont ceux qui s’offrent spontanément, naissant de cette évolution, et ils sont appliquées inéxorablement. On ne peut pas ne pas etre ’transhumaniste". Evidemmnet on peut le dire autrement et s’amuser avec les concepts, a la Saussure ou la Derrida, mais tout ca n’est que jeu de l’esprit, sans prise sur le réel. Tout ce qui ies possible, sera.


    pjca

    • Primum non nocere Primum non nocere 27 août 2014 14:58

      D’une logique Cartésienne, nous n’aurions pu mieux résumer les choses !


    • Julien30 Julien30 27 août 2014 18:47

      « Tout ce qui est possible sera »

      Oui on peut aussi bombarder la planète à l’arme atomique, c’est possible aussi, donc vous êtes pour ?


    • marauder 28 août 2014 07:14

      Citer des gens comme ca qui se prennent pour des philosophes n’apportent pas grand chose a la reflexion, surtout quand on dit :

      « tout ce qui est possible se fera »

      Nan, y’a ici une vision tres primaire, tres duale, tres basique des choses. C’est ne pas prendre les choses dans leur ensemble.

      Il aurait fallut ajouter a ta phrase :

      « tout ce qui est possible, peu potentiellement arriver »
      Ce qui revient a etre une tautologie.

      Bac + combien pour dire des bétises comme ca ? ;)


  • Francis, agnotologue JL 27 août 2014 14:55

    Voir l’article, là : l’homme se sert-il de la machine ou sert-il la machine ?

    l’homme se sert-il de la machine ou sert-il la machine ? « La pente naturelle de la machine consiste à rendre impossible toute vie humaine authentique » (Orwell)


  • symbiosis symbiosis 27 août 2014 22:59

    « Quant aux idéologies conspirationnistes qui s’effraient de tout, on s’en tamponne le coquillard ! »
    propos inspirés de c labrune

    Quand tu vas faire remplacer les pneus de ton auto, tu vas chercher dans les forums, sur les sites, quels sont les opinions des utilisateurs sur les modèles de pneus que tu envisages d’aller installer sur ton véhicule. Tu pèses le pour et le contre. tu regardes, tu écoutes, tu doses et tu évalues.

    Cela fait-il pour autant de toi un conspirationiste ?

    Il en est de même en politique pour certains qui ne gobent pas tout cru ce qu’on leur vend.
    Pourtant, ceux là sont traités de conspirationistes.

    La politique étant devenu un marché de dupe, elle devrait être soumises aux règles des 60 millions de consommateurs, histoire d’en finir avec cette niaiserie conspirationiste.

    Pour en revenir aux extropiens, je crois que le mieux pour ces-gens là serait de se faire implanter un complément dans le cerveau en liaison satellitaires avec une bonne vibration micro onde dans le cortex pour leur redonner la boussole, en attendant la tumeur....


  • Piotrek Piotrek 28 août 2014 03:55

    C’est dingue ce que l’on peut broder autour de la peur de la mort...

    Le transhumanisme c’est un piège pour riches gogos, un habile montage d’idées en apparence, juste pour ouvrir le portefeuille.
    J’espère très sincèrement que l’on n’y arrivera jamais, car cela perpétuerait pour de bon cette pseudo élite mondiale qui nous dirige.

    Mais, j’ai confiance quoiqu’il arrive :
    - Ca fait des lustres qu’on nous promet et qu’on y arrive pas (un peu comme la voiture volante)
    - Si un jour l’intelligence artificielle existe et si un jour on lui pose la question « peut-tu résoudre la faim dans le monde » elle répondra : « vous produisez suffisamment pour nourrir tout le monde : démerdez-vous »


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