vendredi 18 mai 2012 - par morice

Les américains et l’ISI ont toujours su où était Ben Laden (IV)

La principale activité de Ben Laden n'est pas le terrorisme, mais bien le trafic d'armes. Il bénéficie, lui et sa famille, de la protection de l'administration américaine qu'il aide à chasser les soviétiques d'Afghanistan, avant de les aider au Kosovo puis en Afrique, nouveau terrain de jeu pour armes légères, jusqu'au 11 septembre 2001, où on le rend responsable de tous les malheurs du monde, après quand même en avoir fait le responsable des attentats de1998 contre les ambassades US, comme au Kenya. Mais on a beau le décréter ennemi mondial, et inscrire son nom en tête des personnes les plus recherchées par le FBI, dont le patron, immuable depuis le 4 septembre 2001, traversera trois présidences, (deux Bush et l'actuelle Obama car il est toujours en poste), en y ajoutant même une copieuse récompense, sa famille pourra quitter tranquillement le pays, sans jamais être inquiétée. On l'aidera même plutôt qu'autre chose, ce qui ne semble pas vraiment à bonne méthode pour capturer celui qui devient en 2001 le fugitif le plus recherché au monde. L'histoire du départ arrangé de 2001 de la famille Ben Laden révèle l'implication de services impliquant des mafieux, signe évident d'une implication des services secrets US, désireux de rester le plus discret possible sur cette reconduite à la frontière accompagnée bien particulière. Aucun des membres de la famille de Ben Laden qui quitte tranquillement les USA après le 11 septembre ne sera autorisé à remettre les pieds dans le pays après. L'expression même d'une hypocrisie manifeste.

L'organisateur d'un trafic d'armes... qui bénéficie d'une bien étrange mansuétude le lendemain même des attentats du 11 septembre, alors qu'on l'a déjà cité comme en étant le responsable. C'est le journal suisse Le Temps, qui lâche le morceau, car un étrange avion va s'y poser, en Suisse, le 20 septembre 2001, 9 jours seulement après les attentats meurtriers sur le territoire US. Comme par hasard, c'est encore un vieux 727. "Un ou deux jours après le 11 septembre, à Washington, le groupe de crise réunissant les agences de sécurité américaines reçoit une demande singulière de l’ambassade d’Arabie saoudite. Elle veut faire évacuer certains Saoudiens résidant aux Etats-Unis, dont de nombreux membres de la famille Ben Laden. Ils craignent des représailles, car l’on sait déjà que 15 des 19 pirates de l’air qui ont commis les attentats sont Saoudiens. Peu après, le FBI déclare qu’il ne souhaite interroger aucun des candidats au départ. L’évacuation commence le 13 septembre, alors que l’interdiction des vols civils est encore en vigueur aux Etats-Unis". L'implication des saoudiens dans la protection de la famille Ben Laden, et les compromissions de l'équipe de G.W.Bush avec ce même Ben Laden deviennent évidentes dans l'article rédigé par Sylvain Besson le samedi 24 juillet 2004.

"Dans les jours suivants, une fois l’interdiction de vol levée, 6 avions transportant 142 personnes quittent le pays. L’un d’eux, un Boeing 727 de la compagnie Ryan International, a souvent transporté des journalistes suivant les déplacements du président Bush. Immatriculé N521DB, il quitte Los Angeles le 19 septembre avec à son bord une demi-sœur d’Oussama Ben Laden, Najia. Dans l’avion, l’ambiance se tend lorsque le personnel de cabine apprend l’identité de la passagère. « Le personnel a refusé de fermer les portes de l’avion pour le décollage », raconte une source proche de la famille Ben Laden. « Il a fallu que la police intervienne pour les rassurer. » L’avion fait escale à Orlando, en Floride, et embarque cinq personnes, dont un demi-frère d’Oussama, Khalil. L’avion se pose ensuite à Washington, Boston et à Terre-Neuve, avant d’entamer la traversée de l’Atlantique avec 25 membres ou proches de la famille Ben Laden. Un dirigeant de la compagnie Ryan International a expliqué au Washington Post que des membres du service secret des Etats-Unis et du FBI assuraient leur protection lors des embarquements".

La famille quitte les USA, et le propre frère dr'Oussama, Khalil bin Laden sa luxueuse résidence de Floride, à deux millions de dollars, restée telle quelle à l'abandon depuis. On lui a depuis tiré dessus au pistolet, et la propriété, régulièrement vandalisée, n'a cessé de se dégrader. Impossible à revendre, désormais ! La visite du bâtiment, construit en 1928 sur un terrain de 70 000 m2, visible ici, laisse pantois. Il l'avait acheté pour 1,6 million en 1980, au nom de sa société de Floride, Desert Bearn pour l'offrir en cadeau à son épouse ! On peut même la visiter ici en vidéo.

La loi des hasards, sur ce vol est impossible note l'auteur de l'enquête, le sénateur démocrate Frank Lautenberg : "tous les vols avaient été interdits dans les jours qui avaient suivi, et tous les passagers de tous les vols qui avaient repris avaient été inspectés. Et Lautenberg de noter, qu'« il y avait 57 exploitants de vols enregistrés qui louaient alors plus de 375 Boeing 727 dans le pays, et l'aviation commerciale était toujours au point mort à ce moment-là, et ce serait donc comme si la plupart sinon la totalité des jets Charter dans les Etats-Unis auraient été disponibles ce jour-là ". Selon un auteur, le propriétaire véritable de l'appareil, Frank Zammiello de Northstar Aviation, installé au T.F. Green Airport de Warwick, en Nouvelle Angleterre,”aurait eu des liens étroits avec le chef mafieux Raymond J. (Junior) Patriarca (décédé en 1991), alias "Blue Eyes," "Jimmy the Builder," "Fat Dom," "Fat Tony," "Fat Lennie," "Fat Tommy" et "Rubber Lips". Son successeur étant Frank "Cadillac" Salemme (alias Francis "BMW" Salemme !).

L'avion datant de 1976, ancien Alitalia puis People Express, en dehors de ce vol, servait en effet à emporter les journalistes lors des voyages de G.W.Bush, qui avait donc régulièrement affaire à ses services ! People Express compagnie charter avait ouvert ses lignes le 30 avril 1981. Encore plus étrangement, on retrouvera cet avion en maintenance en 2005 en Floride juste aux côtés d'un avion fort reconnaissable. C'était ’incroyable TL-ADY de Centrafrique Air Express régulièrement croisé à Sharjah. Un avion dont le point d’attache était Bangui, mais plus souvent vu à Sharjah ou au Caire, soupçonné d'être le fameux Boeing incendié en plein désert malien en 2009 (*) ! En résumé, une grande partie de la famille de celui qui est nommé comme responsable des attentats les plus meurtriers qu'aient subi les Etats-Unis ont été autorisés par le gouvernement US à s'échapper, et pire encore, ils ont été aidés pour le faire. Comme aux Etats-Unis tout se règle légalement, il va falloir rendre officielle la décision et c'est ce que va fair la célèbre commission sur les attentats, qui produira au final un rapport Warren bis. "La commission d’enquête du Congrès sur le 11 septembre a conclu que le FBI avait agi correctement en autorisant ce vol. L’avion a été fouillé et les noms des passagers comparés aux bases de données antiterroristes, sans résultat. Pourtant, comme le montrent des documents transmis au Temps par Jean-Charles Brisard, un enquêteur privé travaillant pour les familles de victimes du 11 septembre, l’un des passagers, Omar Awad bin Laden, a fait l’objet d’une enquête du FBI en 1996 : il vivait avec un neveu d’Oussama qui dirigeait « l’Assemblée mondiale de la jeunesse musulmane », soupçonnée de soutien au terrorisme par les autorités américaines".

People Express possède un remarquable pédigrée... d'espionnage. L'entreprise a été fondée par Don Burr, Samuel Leong Ken Yung, et par Gerald L. Gitner, un ancien dirigeant de la Pan Am, de TWA, et d'une multitude de petites compagnies aériennes, avant d'être nommé directeur général d'Atasco USA.Il dirigera en 1989 Presidential Airways, au siège situé à Herndon en Virginie et aux avions disposés à Melbourne International Airport en Floride, qui deviendra plus tard une émanation de Blackwater. Spécialiste du petit CASA C-212 turboprop qui sera utilisé en Afghanistan, très utilisé pour l'espionnage et les opérations "discrètes".. Atasco, pour Aircraft Trading and Services Inc, une entreprise enregistrée au Panama, qui fait dans le refurbishing d'avions. Ainsi le B-707 ancien « Clipper Jupiter » (N766PA) de la Pan Am acheté par une entreprise suisse Z., qui le revendra aussitôt à Ronair, pour le louer à Uganda Airlines, la société d'aviation d'Idi Amin Dada ! Le 707 sera détruit à Entebbe en avril 1979, lors de l'assaut israélien. Z. était dirigé par Hans Ziegler, un vétéran du Mossad. Ce dernier travaillait conjointement avec Evergreen, société paravent de la CIA pour fournir discrètement des avions aux dictateurs. Ainsi le Hercules L-100 de chez Page Airways fourni aussi à Imin Dada, et piloté par un équipage de Southern Air Transport, autre paravent de la CIA. Tous sont étroitement liés aux traficotages à la base de Marana, menés de main de maître par George Arntzen Doole Jr (lire ici ses tribulations). Le L-100 fourni à Idi Amin Dada, complètement truffé de micros, permettra par exemple à la CIA d'établir les liens que ce dernier entretenait alors avec le dictateur Kadhafi. 

Gitner qui dirigeait aussi une société de surveillance, International Consultants on Targeted Security (ICTS) International, filiale d'une société israélienne a aussi des liens étroits avec Bedek, société également israélienne (elle a été créée par Shalom Yoran, le fondateur d'Israel Aircraft Industries), une société installée à Miami sous le nom de Commodore Aviation. Sur la photo, prise en octobre 1992, le Boeing bleu foncé 727-235 devant le hangar de Commodore est le modèle N4749, ancien National Airlines et Pan Am (sous le nom de Clipper Quickstep), mis aux couleurs de la Braniff (en 1992) par Commodore, censé avoir été détruit en 1993. En fait, il a été mis en stockage depuis à Tucson, en Arizona, au célèbre AMARC derrière la base de Davis Monthan. La firme a quitté depuis Miami pour s'installer sur une ancienne base militaire US, la Griffis Air Force Base, fermée le 13 août 1994, où stationnaient auparavant les B-52 du 416th BW. La spécialité de Bedek est la transformation d'appareils de passagers en cargos ou en ravitailleurs : c'est elle qui a fourni à Israël son premier avion tanker, sur base de Boeing 707. Aujourd'hui, elle fournit aussi la Colombie en avions tankers, pays avec qui elle a gardé des liens depuis des années. On peut voir ici ses ateliers s'activer sur les C-130 israéliens

Et ce n'est pas fini, comme compromissions, comme le raconte toujours Sylvain Besson :"Parvenu en Europe, l’avion fait escale à Paris puis, le 20 septembre, vers 20 heures, il arrive à Genève, où l’attendent deux demi-frères d’Oussama, Bakr et Yeslam, qui réside en Suisse. « Je voulais voir mon frère Khalil, qui possède une propriété en Floride, explique Yeslam. Il m’a dit qu’avant de partir, il n’osait plus sortir de chez lui. » Yeslam affirme que « deux ou trois personnes, des jeunes, sont sorties de l’avion à ce moment-là ». Mais selon la liste des passagers établie aux Etats-Unis, un seul membre de la famille est descendu à Genève : Shafiq, un demi-frère d’Oussama. Il avait assisté, le 11 septembre, à Washington, au conseil d’administration du groupe Carlyle, où George Bush père a occupé un poste dirigeant. L’avion est ensuite reparti pour Djeddah, en Arabie Saoudite". Robert Baer, ancien agent de la CIA devenu écrivain, estime que l’épisode est révélateur des « liens incestueux » entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, pilier de l’extrémisme islamiste. « Avant le 11 septembre, le FBI ne pouvait pas vraiment enquêter sur les Saoudiens. En cela, le vol est significatif. C’est une métaphore de nos relations avec les Saoudiens. On ne pouvait pas toucher à la famille Ben Laden, parce qu’ils sont trop importants pour la stabilité de l’Arabie Saoudite. Dans les faits, les Etats-Unis ont institué la loi martiale dans l’après-midi du 11 septembre. Beaucoup de gens ont été arrêtés, parfois sur la base de soupçons très ténus. Mais pas eux. » Robert Baer note qu’aucun des membres de la famille qui ont quitté les Etats-Unis le 19 septembre ne pourrait y retourner aujourd’hui : « Ce serait trop délicat politiquement. » Aujourd'hui, de récentes révélations sur ces liens incestueux avec l'Arabie Saoudite ressurgissent. Elles surviennent après celles de Sibel Edmonds et d'Eric Margolis.

Les américains, pendant l'occupation soviétique avaient mis le doigt dans un terrible engrenage, celui de la distribution d'armes légères, et la formation de combattants, qui, une fois démobilisés, chercheraient d'autres terrains de guerre pour exercer leurs talents, plus l'organisation d'un réseau parallèle d'avions gros porteurs pour amener le tout à destination. L'afghanistan en paix (pour fort peu de temps), c'est l'Afrique qui sert de dévolu à tout le système. "D'après le gouvernement ukrainien, elle auraient été livrées dans le cadre d'un contrat conclu entre une société basée à Gibraltar représentant le ministère de la Défense du Burkina Faso et une société d'Etat ukrainienne, Ukrspetsexport. Selon un document signé du chef de la garde présidentielle burkinabé, le lieutenant-colonel Gilbert Diendéré, la destination finale du « colis » était officiellement l'ex-Haute Volta. En réalité, elle aurait été transportée par camion à Bobo-Dioulasso avant d'aboutir au Liberia. "

Minin, et Bout, à la tête d'un trafic connu de tous, dont Peshawar est visiblement la plaque tournante, et Kaboul l'étape relais vers l'Afrique : "À la fin de 1997 et début 1998, des avions chargés d'armes ont quitté l'Ukraine et ont volé vers Peshawar au Pakistan. De là, le matériel a été transporté par camion au gouvernement taliban de Kaboul. Au cours des années 1990, l'Irak et la Yougoslavie ont acheté des dizaines de millions de dollars d'armes avec l'aide de fournisseurs sur le marché noir en Europe orientale, en dépit d'être l'objets d'un embargo des Nations Unies à l'époque. Et même s'il est difficile de retracer les expéditions d'armes à leur fournisseur d'origine, les responsables gouvernementaux américains croient que les armes du marché noir trouver leur chemin vers les bazars d'armes dans des endroits comme la Somalie, le Pakistan et le Yémen, et de là sont achetés par des groupes terroristes. La destination principale de la plupart des petites armes illicites, c'est l'Afrique, où onze grands conflits (impliquant 32 pays) ont éclaté au cours de la dernière décennie. Parmi les plus sanglantes sont ceux au Libéria et en Sierra Leone, où des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, un demi-millions sont devenus des réfugiés, et presque deux millions ont été déplacés". Et parmi ces avions, notre fameux Antonov affrété par Ahmed Said Khadr celui qui posait devant dans l'épisode précédent, l'avion censé faire dans l'aide humanitaire au Pakistan, a Faizabad (entre Islamabad et Rawapindi) !

L'homme qui va faire fortune à l'époque en livrant à peu près tout vers n'importe quelle destination s'appelle Viktor Bout. "Il avait donc certaines qualités. Au moment où le Mur de Berlin tombait, il a acquis ces gros porteurs de l’armée soviétique, qui se vendaient pour peu cher à un moment. Et il a eu ce coup de génie d’aller en Angola pour une opération des Nations unies. Et il a donc fait voler ses gros porteurs, car l’Angola était alors le seul pays qui enregistrait ces avions comme appartenant à l’aviation civile. Et c’est comme ça qu’il a fait ses premiers millions" dit Stephen Smith. De vrais caméléons, ses appareils, tel celui-là : vu à Sharjah en 1999, et devenu 3C-OOZ deux ans plus tard. Repeint en Air Cess sous le numéro RA-12975 (et devenu Bulgare !), qui a fini sa carrière au Mukalla Airport, au Yemen (tiens tiens !), le 31 mars 2005, fortement endommagé et devenu irréparable. Sept tonnes de poisson fichus. Le poisson, moyen idéal de dissimuler.... de la drogue ! Des Antonov repeints, démontés, remontés, cannibalisés, devenu de vrais Frankenstein volants, faits de pièces détachées éparses remontées à la va-vite. Résultat, au bout des crashs mémorables, invariablement, tant les engins sont dans un piteux état. "En résumé, la Compagnie russe East Wing a fait voler pendant un an au moins un avion.  sous un faux numéro. Et tout le monde, y compris les Nations Unies, s’en doutait. L’avion avait aussi volé en prime pour la Libye, sous le registre de Buraq Air Services. GST Aero étant l’une des dernières compagnies à faire voler des BAC-111, comme celui dans lequel on avait harnaché sur chaque siège des caisses de Kalachnikovs".

L'appareil surpris avec les caisses de Kalachnikovs ficelées sur ses siéges est un BAC 111 LE-ALD ; celui racheté par le trafiquant Christopher Barrett-Jolley alors qu'il était destiné au départ à la destruction à Ostende. Les papiers annonçant cette destruction obligatoire (pour des raisons de sécurité, via un intense arrosage des autorités compétentes) falsifiés, l'avion est enregistre au Liberia sous le nom de la société Balkh Air. L'appareil est destiné à l'Afghanistan, via l'Irak. L’histoire de sa livraison au départ d’Ostende du BAC-111 vers Maza, via Bakou, par un dénommé "Richard" est expliquée avec humour ici. Balkh Air a été créée par Barrett-Jolley avec un des chefs de guerre parmi les plus redoutés de l’Afghanistan, Abdul Rashid Dostum, catégorisé ouzbek, devenu depuis membre du gouvernement de Karzaï ! Balkh Air utilisera aussi un Boeing 727, numéroté YA-GAA (ici à Prague en 1993), C’était tout simplement l’ancien AirMoldova (Air Terrex) de Victor Bout. Dostum changera quatre fois d'alliance pendant la période 1982-2006, un moment disciple du taliban et de Gulbuddin Hekmatyar, opposé à Massoud, un autre soutenant l'alliance du Nord, pour finir général chez Karzaï après avoir en 2009 appelé à voter pour lui... aux environs de Kaboul, il est l'auteur en novembre 2001 d'un massacre connu et répertorié de prisonniers talibans, enfermés vivant dans des containers. Un charnier découvert plus tard à Dasht-e Leili démontrera les faits, insoutenables. Les alliés des américains sont plus que douteux.

Les américains, qui laissent donc développer un marché parallèle des armes légères, à la suite de leur opération "secrète" en Afghanistan, où leur nom ne devait pas apparaître. Leonid Minin sera arrêté le 5 Août 2000 à Monza, en Italie dans des conditions rocambolesques. Lorsque les enquêteurs italiens fouilleront son hôtel, une ils trouveront une quantité importante de documents. Parmi ces documents il y avait les fax envoyés par Valery Cherny d'Aviatrend à Minin et la correspondance du fils du président Charles Taylor vers Minin. Remarquablement, plusieurs copies apparemment originales du certificat de l'utilisateur final, la Côte d'Ivoire, ont également été trouvés dans la documentation de Minin. Des transferts de banque montrent également que Minin a réglé 1 million de dollars à Aviatrend. Un paiement de 850 000 dollars, des États-Unis pour un compte à la Banque d'Aviatrend, à Nicosie (Chypre), le 7 Juin 2000 ; un second paiement de 150 000 dollars des États-Unis à partir d'un compte Aviatrend de la Chase Manhattan Bank à New York, le 13 Juin 2000, vers un des nombreux comptes off-shore de Minin, celui de Sulico. La référence tant pour les paiements a été "achat de matériel technique /et machines pour l'abattage de bois ". Plus d'un an avant le 11 septembre, les Etats-Unis laissent effectuer des virements douteux de marchands d'armes connus. Or Minin était "sous surveillance" depuis 1992, paraît-il. Pas surveillé dans le secteur bancaire US, en tout cas, comme pour Viktor Bout qui disposait de comptes dans au moins trois banques US.L L'Antonov 32 4K-66759 vu à Faizabad finira par s'écraser le 14 septembre 1998 à Lokichoggio, au Kenya. en partance pour Kigali, au Rwanda, après avoir rencontré des oiseaux au décollage. Complètement incendié, on n'a pas déterminé ce qu'il transportait ce jour-là. Du Kenya au Rwanda, la route habituelle des vols d'armes. Une route passant parfois par d'autres aéroports, dont des français  : "en septembre 2008, raconte Amnesty, des pièces de mitrailleuses et de canons antiaériens auraient été chargées à bord d’un vol régulier (passager) d’Air France entre Sofia, la capitale bulgare, et l’aéroport Charles de Gaulle, à Paris. Puis le chargement a été acheminé jusqu’à Nairobi, au Kenya. Mais, selon l’association de défense des droits de l’Homme, sa destination finale était Kigali, la capitale du Rwanda."

Après avoir quitté l'Afghanistan lors de l'épisode épique de Tora Bora, Ben Laden s'est retrouvé "naturellement" au Pakistan. Depuis deux ans déjà il était en effet en contact avec un homme d'affaires pakistanais, Saifullah Paracha. Celui-ci est arrêté le 8 juillet 2003 à Bangkok et transféré à Guantanamo le 19 septembre 2004. Mais son principal soutient sur place est Abu Faraj al-Libi (de son vrai nom Mustafa al-'Uzayti) le chef opérationnel d'Al-Qaïda, qui a depuis longtemps fait des repérages pour installer la famille de Ben Laden au Pakistan. Il sera arrêté par l'ISI) le 2 mai 2005, à Mardan à 48 km au nord de Peshawar. Or, en 2003, Abu Faraj al-Libi habitait déjà... à Abbottabad. Sidérant ! Encore une étonnante découverte de cette enquête. C'est tout simplement marqué dans ses comptes rendus d'interrogatoire de Guantananmo, où il était le numéro 10017 : "à la mi 2004, le détenu à déménagé sa famille d'Abbottabad à Bajaur, au Pakistan", révèlent les fichiers de Wikileaks (à la page 5). Des fiches qui révèlent qu'en plus de sa maison d'Abbottabad, Al-Libi possède deux maisons... à Kaboul même. L'une appellée Ghulan Faheem, une maison d'hôtes située dans le quartier de Karti Barwan et l'autre, également une maison d'hôtes appellée l'Azem (ou Azzam) Guesthouse qui n'est autre que l'ancienne maison de l'ambassadeur d'Arabie Saoudite ! Si cela n'est pas frangrant, à ce stade ! Yasin Qasem Muhammad Ismail détenu 522 de Guantanamo arrêté en 2003 avait affirmé que ces "Gesthouses" étaient en relation avec Al-Qaida. Le 7 novembre 2004, il affirmera au Los Angeles Times que quoi qu'il puisse dire, il était de toute façon battu. Difficile d'imaginer qu' Abu Faraj al-Libi n'ait pas résidé à Abbottadbad dans la même maison que celle prétendue être de Ben Laden. Le jour de son arrestation, il avait tenté de faîre disparaître un carnet contenant des informations vitales pour le mouvement. Selon un autre détenu de Guantanamo, (le n°10026 le kenyan Abdulmalik Mohammed, transféré à Guantanamo en février 2007), Al-Libi était bien le gardien des communications entre Ben Laden et al-Zawahiri. Selon Israël Shamir, de Counter Punch, ça ne fait donc aucun doute : les américains savaient parfaitement où se trouvait Ben Laden, voire plutôt de son successeur... depuis 2005, au minimum, à la date de la capture d'Al-Libi !!! 

A l'autre bout, tout le monde sait, en 2002, où se trouve réfugié Ben Laden, après qu'il se soit échappé de Tora Bora, aidé par Anwar-ul-Haq Mujahed,.... en juillet, United Press International. affirme savoir où se trouve le fugitif le plus recherché du monde : "Un éminent chef de file tribal pakistanais, qui compte 600 000 paires d'yeux et d'oreilles sous sa férule est "absolument certain" que Oussama ben Laden est bien à Peshawar, la capitale du Pakistan du Nord-Ouest Province de la Frontière, depuis décembre dernier (en 2001, donc). Vêtu d'un dishdashi d'une seule pièce, ce grand chef d'une tribu Pathan (ou Pachtoune) reçoit ses visiteurs dans une petite pièce poussiéreuse sous le scintillement, d'une ampoule nue basse tension. Il ne souhaite pas être cité sous son nom, mais la CIA sait qui il est et où il vit. C'est un ancien contact et de confiance de l'auteur, et c'est la troisième fois que nous l'avons mentionné dans notre recherche pour connaître les détails de l'évasion de Ben Laden des montagne de Tora Bora vers le Pakistan. Mais ni la CIA ni le FBI n'ont pris contact avec lui pour obtenir de première main l'histoire de Ben Laden". Neuf ans qu'on nous apprenne l'avoir retrouvé, celui que l'on avait perdu durant tout ce temps... certains savaient, certains ont toujours su où il était... ou bien où était celui qui l'avait remplacé !

(*) depuis, on s'est aperçu que ce ne pouvait être lui comme appareil. Il a en effet été pris en photo, fortement dégradé au Caire toujours, le 28 septembre 2010 (et ici en mars 2011), soit bien après l'aventure malienne. Le candidat à l'avion incendié en plein désert, est, comme j'ai déjà pu le préciser ici en détail, le Boeing venu du Bahrein, le 727-200 EC-JHU, retapé avant son dernier voi chez MNG Technic installé à Istanbul (ici en photo à Tenerife en juillet 2007).

un remarquable site sur les cimetières d'avions ici :

http://www.johnweeks.com/boneyard/



11 réactions


  • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 18 mai 2012 17:24

    Môrice je suis arrivé à la même conclusion que vous sur le fait que les instances US savaient parfaitement ou était Benny Laden depuis toujours puisque c’était leur créature. Et ceci sans avoir le dixième de votre documentation sur la question. Il suffit donc de réfléchir avec le moins possible de préjugé et de conformisme (en plus de n’avoir pas la moindre confiance dans les médias) pour comprendre pas mal de choses dont celle là. Je pense qu’Obama a sacrifié ce pion devenu gênant afin de se faire réélire et j’ai l’impression que l’IS n’était pas du tout d’accord avec cette liquidation... smiley


    • morice morice 18 mai 2012 23:22

      Je pense qu’Obama a sacrifié ce pion devenu gênant afin de se faire réélire et j’ai l’impression que l’IS n’était pas du tout d’accord avec cette liquidation... 


      j’ai une autre version à vous proposer... dans la suite.

  • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 18 mai 2012 17:43

    Il faudrait compiler toutes ces infos pour en faire un documentaire. Un vrai, pas comme ceux qu’on nous sert sur les chaînes TV.


    • morice morice 18 mai 2012 18:38

      ben s’ils me lisent, ils l’ont, là le documentaire


      je reprends chaque point depuis les 4 épisodes....

      après on va se promener un peu.. dans le mensonge.... histoire de rappeler les détails importants de cette mascarade qui a duré plus de 10 ans.

    • A. Nonyme A. Nonyme 18 mai 2012 23:54

      Salut Peachy,

      il y a quelques semaines France 3 et Arte sortaient chacune un documentaire sur le même thème. Or les 2 documentaires montraient clairement que la CIA (un peu moins l’Isi) savaient où se trouvait Ben Laden, comment ils ont perdu ça trace, puis retrouvé celle-ci.
      Ils montraient surtout que l’ordre d’exécution était souvent attendu, mais ne parvenait pas de la Maison Blanche.
      On peut critiquer mais il y a quand même des journalistes qui font le job.
      Je préfère ça à ceux qui compilent...


  • morice morice 18 mai 2012 18:35


    Pauvre fou, ne dites pas ca a morice, il va enrager.

    m’étonnerait, je suis en train de DIRE LA MEME CHOSE, mais comme vous ne lisez même pas ce que j’écris, ça donne ce genre de post crétin qui signifie l’inverse du contenu.

    je vous signale que je n’en suis toujours qu’en 2001 dans cette histoire que vous êtes infoutu de lire avant de poster : il est TOUJOURS VIVANT en 2001 ;

    Après c’est une autre chose.... dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises ici...

    extrait :

    Des images satellites récentes mettent à mal la thèse officielle communément acquise, celle d’un bastion de Ben Laden laminé par des bombardements intensifs... avec un bien piètre résultat, l’homme visé par les bombardements ayant réussi à fuir la zone au bon moment. Aujourd’hui, il serait temps de s’apercevoir que tout ce qu’on a pu raconter à cette époque est faux, archi-faux. Les preuves sont là.

    ECRIT EN FEVRIER 2008, le mec qui ne sait pas lire.


  • Cigogne67 18 mai 2012 18:39

    vous confondez le bastion mais c’est pas grave le roman-photos est plutôt pas mal.


  • Soi Même 18 mai 2012 22:12

    c’est étomant comme tu ne peux pas t’empêche de mettre du vrom vrom dans tes articles !


  • Pyrathome Pyrathome 18 mai 2012 22:37

    Benny le collègue de Bout, .....
     
    Vous évoquez Sibel Edmonds, son cas est très intéressant !

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/sibel-edmonds-la-cia-a-utilise-ben-60245

    http://www.11septembre2001.org/Sibel%20Edmonds.htm

    .

    Et pour prendre un peu d’avance, ça vient juste de sortir.....une belle maquette de la NGA !

    http://fr.canoe.ca/infos/international/archives/2012/05/20120517-105631.html

    On se demande vraiment ce qu’ils sont venus réellement tuer ou foutre dans cette casbah, pour y laisser même une queue d’hélicoptère...
    Une mise en scène ?
    Vous avez des éléments nouveaux par rapport à vos articles d’il y a un an .. ?

     


  • morice morice 18 mai 2012 23:19

    Au total, que reste-t-il de cet article si on lui enlève les généralités, longues digressions sur les avions ou les armes, et les suppositions ? 


    La même ville a servi à deux pontes successifs du mouvement : vous oubliez que cette ville contient avant tout l’une des casernes parmi les plus importantes de l’ISI. Et vous prierai de garder pour vous votre manque d’analyse flagrant : avant que je ne vous le DISE, vous IGNORIEZ ce qu’avait abrité cette ville, ou plutôt la MEME MAISON.

    j’attends toujours des infos sur l’aéroport d’Abbottabad (au moins son emplacement). Un « spécialiste » aéronautique capable d’identifier les différentes antennes d’un avion doit pouvoir trouver une info aéronautique aussi basique.

    si vous aviez lu mes articles, dont celui paru le lendemain du raid expliquant ce qu’on avait trouvé comme hélico, vous SAURIEZ ce qu’il y avait comme terrain d’aviation à proximité : mais comme vous ne l’avez même pas lu, je vais vous laisser le retrouver ;

    La fainéantise, il ne faut jamais la renforcer....

    « Des membres de la famille de Ben Laden (une demi-sœur et un demi-frère) quittent tranquillement les USA. »

    Absolument rien de nouveau là-dedans : le New York Times en parlait déjà le 30-9-2001.

    Ce n’est donc pas vraiment un « morceau » !

    si vous AVIEZ lu, vous auriez remarqué que je donne moi-même la référence de la source. Mais personne n’avait à l’époque retrouvé l’appareil qui avait servi. Et comme vous n’y connaissez rien en aviation, ce n’est pas vous qui aurait pu en retrouver le propriétaire, ce que moi je propose.

    Bref, votre MEPRIS n’a d’égal que vos LACUNES sur le sujet !


     Abu Faraj al-Libi habitait déjà... à Abbottabad. Sidérant ! »

    En effet ! Cette ville de 150 000 habitants, « l’une des plus riches et des plus éduquées du Pakistan, » se trouve à 50 kilomètres d’Islamabad, moins que la distance de Paris à Fontainebleau. 
    Qu’Abu Faraj y ait possédé une de ses maisons est proprement si-dé-rant !


    Oui ,car comme vous n’avez rien lu attentivement, vous ne mettez pas en correspondance le fait que pendant 10 ans, ou au moins 5, un gars aurait habité dans une très grande ville alors que la presse américaine s’obstine à le décrire comme terré dans une GROTTE.


    Comme les TALIBANS d’Uzbin, que Sarah Daniel du Nouvel Obs va aller interviewer à Islamabad..... alors qu’on s’obstine à les voir en Afghanistan auprès de leurs troupes.


    Je suis un des rares à avoir DEMONTRE que la fausse terreur de décembre 2008 en France proposé par des images « inédites » était un montage des images qu’avait ramenées Sarah Daniel un an auparavant. Celle-là non plus vous ne l’aviez pas VU, comme je le répète vous IGNORIEZ qu’un haut dignitaire d’AlQaida habitait DEJA à Abbotabad, ville de garnison de l’ISI, (la caserne est à 800 m de la maison qui, heureux hasard a été rasée depuis.

    Vous ne le saviez pas, tout simplement. Et ça pourtant, ça traînait aussi dans la presse... comme quoi vos arguments de dénigrements s’effondrent : je n’ai jamais parlé de scoops dans ces articles, simplement de RAPPELS DE FAITS. Car depuis, personne n’a cherché à RELIER ces faits, ce que ici je m’efforce de MONTRER. Ces faits aboutissent à la conclusion que vous lirez bientôt. Mais je ne m’emmerderai plus à vous répondre, en ce cas. Soyez déjà moins hautain et moins dédaigneux devant ce boulot de COMPILATION de données, d’abord. Vous n’avez jamais rien branlé ici, n’avez jamais amené un quelconque texte rédigé et architecturé ,alors, à mon tour de DENIGRER un post de celui qui critique l’individu mais pas le CONTENU : vous ne saviez pas les 3/4 de ce que je viens de vous apprendre, et ça se LIT dans votre prose fielleuse.


  • morice morice 20 mai 2012 00:49

    Vos suspicions sont légitimes ; les questions que vous posez sont intéressantes ; mais vos articles ne sont que des hypothèses noyées sous un déluge de détails, jamais des réponses qui tiennent la route.


    PROUVEZ LE CONTRAIRE, car là vous ne faites que dénoncer SANS PROUVER.

    Si « la poussette » est une « spécialité » de la CIA, les exemples doivent abonder ; mais Morice n’est pas du genre à s’appesantir sur des détails superflus...

    j’en ai DECRIT ici tout un lot, car j’ai fait toute une SERIE sur la CIA. Je vous recommande de lire le livre de Gordon Thomas, qui parle d’une superbe poussette, que j’’ai moi-même décrit ici 


    avez ça vous pouvez donc aller vous rhabiller, vous êtes couvert pour l’hiver.

    Ils sont donc généralement contre-productifs – ce que je regrette sincèrement –, sauf pour quelques-uns de vos admirateurs dont la crédulité est inquiétante

    restez donc méprisant, et hautain, et surtout restez bien calé sur votre cul et dans votre fauteuil à ne rien écrire, car écrire c’est prendre des risques. Vous avez choisi de pantoufler et d"avaler toutes les couleuvres. Un vrai fakir.

    Vous ne savez RIEN de ce que je peux transmettre ou pas au Canard Enchaîné : vous ne l’avez appris que dans un de mes posts qui ne vous concernait pas : preuve que vous ne venez ici que me chercher personnellement, en bon TROLL, de la grande époque des abrutis qui ont été chassés d’ici.

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