jeudi 13 avril 2017 - par Dr. salem alketbi

Les Leaders de Facebook à l’Ere de la Mondialisation

Depuis 2011, j'ai remarqué le rôle politique important que jouent les médias sociaux dans les manifestations de certains pays arabes. J'ai donc décidé de faire une recherche à ce sujet dans ma thèse de doctorat. En fait, j'ai commencé à préparer ma thèse scientifique sous le titre de « La propagande politique et religieuse et le leadership dans les réseaux sociaux dans le monde arabe ».

Bien que l'étude m’a pris longtemps en raison de ma préoccupation pour mon travail, cela m'a donné l'occasion d'aborder le sujet de l'étude en détail, ce qui dépasse peut-être les besoins du plan de recherche sur lequel j'ai travaillé dans ma thèse de doctorat. Ce temps m'a également aidé à mener des discussions approfondies avec des chercheurs et des spécialistes du monde des réseaux sociaux, ce qui a eu une incidence croissante ces dernières années.

Les médias sociaux ont façonné les procédures de production du leadership politique dans le monde entier, non seulement dans le monde arabe. Nous avons suivi comment Donald Trump a remporté les élections présidentielles aux États-Unis malgré l'hostilité majeure de médias américains influents tels que The New York Times, The Washington Post et CNN.

Trump a réussi à utiliser Twitter et d'autres médias sociaux pour gagner un soutien populaire qui l'a aidé à gagner de façon surprenante les élections, bien que de nombreux sondages d'opinion, des experts et des observateurs politiques aux États-Unis suggèraient le contraire.

Dans les pays arabes, presque la même chose s'est produite. Les personnalités des médias sociaux dans le monde arabe ne sont pas vraiment célèbres. En fait, dans les médias sociaux arabes, il existe des leaders politiques et religieux influents qui ne sont généralement pas vus à la télévision, aux journaux et aux chaînes radio, bien que ces médias les invitent afin de capitaliser leur popularité et attirer de nouveaux publics.

Mes recherches n'étaient pas destinées à traiter uniquement les types de « leadership traditionnel » dans les médias sociaux, mais aussi à surveiller les méthodes des groupes terroristes pour mener leurs partisans et sympathisants à travers les médias sociaux. C'est un sujet très intéressant, surtout que le monde virtuel s'est transformé en un vaste espace où les mouvements politiques, religieux et terroristes ont une main libre. Par exemple, ISIS a réussi à transformer Internet en un réseau organisé pour le recrutement et la propagande. Cela a joué un rôle de premier plan dans la construction de l'organisation et dans sa survie face à une campagne militaire internationale pour plusieurs années.

Dans mes recherches, j'ai atteint plusieurs conclusions, dont certaines ont été discutées dans des articles précédents, tandis que d'autres peuvent être trouvées dans ma thèse. Une conclusion est sur les transformations complexes et la confusion entre le plaidoyer religieux et la propagande politique. Ces dernières années, il y a eu une grande confusion entre ceux qui font du plaidoyer religieux et ceux qui font de la propagande politique.

Beaucoup d'hommes de religion se sont tournés vers la politique pour le bénéfice de groupes et d'organisations particuliers, car ils étaient membres de groupes ayant des programmes politiques. Pendant des décennies, ces organisations se sont cachées derrière des masques religieux et faisaient la promotion de leurs activités en utilisant des slogans religieux.

Quand le bon moment est venu, ces hommes ont enlevé leur masque et ont montré leurs préjugés politiques et leurs affiliations idéologiques. Ensuite, ils ont montré un fanatisme et une exagération en défendant leurs partisans et leurs partisans, qu'ils soient oppresseurs ou opprimés. C'est alors que de véritables valeurs religieuses ont été changées et que le débat s'est transformé en un conflit sur des objectifs politiques qui n'ont rien à voir avec la religion.

J'ai également réalisé, tout au long de mes recherches, que les pays et les gouvernements arabes ne se rendent pas compte de l'influence des leaders de Facebook à l'époque de la mondialisation. Les gouvernements arabes ont laissé l'espace des médias sociaux ouvert aux organisations idéologiques, en pensant qu'un pouvoir réel existe sur le terrain et non dans le cyberespace, en raison d'un manque de conscience de ce qui se passait dans les « Académies du changement » et d'autres centres de formation pour Les jeunes Arabes afin de mener des changements à travers les médias sociaux. Certains pays et régimes ont déjà payé un grand prix pour leur manque de conscience et leur faible perception politique et stratégique.



1 réactions


  • Christian Labrune Christian Labrune 13 avril 2017 23:06

    Beaucoup d’hommes de religion se sont tournés vers la politique pour le bénéfice de groupes et d’organisations particuliers, car ils étaient membres de groupes ayant des programmes politiques. Pendant des décennies, ces organisations se sont cachées derrière des masques religieux et faisaient la promotion de leurs activités en utilisant des slogans religieux.

    à l’auteur,
    Je suis un peu surpris que vous le soyez par cette confusion entre le politique et le religieux dans les pays que vous évoquez : des trois religions du livre, l’islam est la plus théologico-politique, pour reprendre l’expression qui définit le Traité bien connu de Spinoza. On ne peut quand même même pas oublier que dans les trois siècles qui ont suivi son origine, l’islam aura colonisé l’Espagne, tout le pourtour de la Méditerranée, étendant ses conquêtes au nord jusqu’au Caucase et à l’est jusqu’aux rives de l’Indus. L’islam est un projet politique avant même d’être une religion, et c’est de là que viennent toutes les difficultés actuelles.

    Sans doute, dans le monde chrétien, les papes ont-ils toujours essayé de dicter leurs volontés aux princes, mais cela n’allait pas de soi puisque le Christ sépare nettement ce qui est dû à l’empereur et ce qui est dû à DIeu. En France, le gallicanisme qui s’est considérablement affermi sous le règne de Louis XIV autorisait déjà, très lointainement, et sans le vouloir clairement, cette séparation très nette du spirituel et du tempolel que nous appelons désormais laïcité.

    Le pape « Vieille idole qu’on encense par habitude », disait déjà Montesquieu sous la Régence, peut bien se rendre ici ou là en Europe, en Afrique ou ailleurs, on ne l’y tolère que parce qu’on sait que s’il pourra se prononcer sur la question des moeurs propres aux chrétiens, ça n’ira pas beaucoup plus loin, et s’il veut peser sur l’évolution des systèmes politiques, comme l’avait fait le pape Polonais, il ne pourra le faire que par des moyens obliques.
    Etant donné qu’il ne sera jamais possible de séparer dans le Coran le politique du religieux, ce qui semble pourtant la première des nécessités dans un état moderne, l’islam finira nécessairement par disparaître, comme tout ce qui est figé par essence et incapable d’évoluer.


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