Les monstres ne se laissent pas facilement apprivoiser...
Il était une fois une petite poupée blonde aux yeux bleus qui ne pouvait s'empêcher de contempler son nombril. Cette manie, innocente au début, se transformait en un redoutable poison au fil des jours. Et ce qui devait arriver arriva, tant la petite poupée nourrissait cet horrible monstre blotti en elle : bientôt ils ne firent plus qu'un avec la sournoise créature gavée du matin au soir.
La petite poupée, tout à sa contemplation, ne remarquait même pas l'émergence de son nouveau statut de petit monstre. Son entourage, par contre, se trouva fort dépourvu quand le petit monstre fut venu. Où était passée la petite poupée fragile comme la porcelaine ?
Insupportable, éternellement insatisfait, l'esprit éparpillé dans un flot ininterrompu d'émotions incontrôlables et souvent contradictoires, tel était le fonctionnement du petit monstre au quotidien.
L'état de crise devint permanent pour des parents qui ne reconnaissaient plus leur enfant... Leur petite poupée s'enfermait ou se sauvait, criait pour rien ou se taisait, à jamais peut-être...
C'était l'âge bête, ça passera, se disaient les spectateurs quand le petit monstre sortait de scène. Mais la petite poupée ne revenait pas et le monstre prenait de plus en plus ses aises. Sachant séduire comme personne, il entraînait dans sa spirale infernale bien des êtres conquis en un clin d'oeil. Des êtres qu'il jetait parfois sans ménagement, submergé par le flot d'émotions du moment, lui lacérant les entrailles inexorablement.
Toute la famille s'inquiétait pour la petite poupée disparue. Reviendrait-elle à la maison avant que le pire n'arrive ? Imaginez qu'elle tombe sur un monstre, elle si fragile, sans défense...
Ce fut pourtant la rencontre avec un monstre qui remit la petite poupée sur la bonne voie, mais la bête croisa d'abord sa mamie, elle si fragile, sans défense...
Peut-être que la petite poupée avait attiré cet autre monstre qui emportait sa mamie... Si la petite poupée n'était pas devenue un sale petit monstre, peut-être aurait-elle pu sauver sa mamie en danger...
Le choc fut terrible.
Sa mamie n'avait pas resisté à cette monstrueuse étreinte glacée.
La guerre était déclarée.
La petite poupée se réveilla.
Désormais il fallait terrasser ce monstre qui vivait en moi depuis trop longtemps. L'extirper, le briser, le détruire à tout jamais !Je ne me souviens plus comment j'ai su que le combat frontal était voué à l'échec. Ce combat ne détruisait que moi. Le monstre c'était moi... mes peurs, ma lâcheté, ma fuite vers l'irréalité...
Depuis, j'observe le petit monstre, sans le juger. Attentive au moindre de ses grognements. Je ne le nourris plus, il a des réserves pour au moins mille ans...
L'ancienne petite poupée n'est jamais réapparue, elle a cédé sa place à une nouvelle venue, un peu moins fragile mais pas encore capable de donner de l'amour. Ses parents s'en sont sûrement aperçus, mais pour eux c'était le plus beau cadeau jamais reçu. Ils ont donc adopté sans réserve cette nouvelle petite poupée, tandis qu'elle s'évertuait à en faire de même avec son petit monstre enfin apaisé.
L'histoire n'est pas terminée.
Les monstres ne se laissent pas facilement apprivoiser...
- Trekkie Monster
- par Duodenum Rex http://www.flickr.com/photos/duodenumrex/
- Mars attack
- par FredArt http://www.flickr.com/photos/fredart/
- Monstre du Loch Ness
- par Kousto http://www.flickr.com/photos/globetraveller/
- Collégiale Saint-Pierre de Chauvigny
- par kristobalite http://www.flickr.com/photos/art_roman_p/
16 réactions
-
-
In Bruges
20 février 2013 10:15
C’est de l’art ou du cochon ?
Qu’est ce que tout ça vient faire ici ?
Vous vous payez une psychanalyse aux frais de la maison, ou quoi ?
C’est juste pour raconter votre vie, hein, toussa, toussa ?
Mais les photos sont belles, j’admets. -
velosolex
20 février 2013 13:33
Bravo pour être entré si bien dans la tête de Valérie Trierweiler, dite, « la jolie poupée blonde »
"Depuis, j’observe le petit monstre, sans le juger.
Attentive au moindre de ses grognements. Je ne le nourris plus, il a des réserves pour au moins mille ans.."
Néanmoins, rassurez nous ! Ou envoyez nous un tweed !
Nous n’avons élu Holland que pour cinq ans, pas pour mille.Quand à ce président, je le croyais laïque. En tout cas, j’ignorais qu’une statue de lui, avec son aire satisfait, tronait dans une collégiale.
Décidément, on en apprend tous les jours
-
Miona
20 février 2013 17:28
Même si Hollande ne restait que cinq ans, un autre monstre lui succéderait, déguisé en président... ça pourrait bien durer encore mille ans...
-
-
Deneb
20 février 2013 17:35
Attention, encore un article insipide et miona alias fatale deviendra modérateur. Agoravox, le regne des trolls mollassons ....
-
Loup Rebel
20 février 2013 21:51
J’attends avec impatience la suite de l’histoire.
J’adore apprivoiser les monstres. Le moment le plus palpitant, c’est quand il se dévoile sous la pâleur de la lune. Ses yeux bleus sont encore rouges, et ses cheveux blonds noirs de jais.
La belle et la bête au prochain billet ?
-
Miona
20 février 2013 23:04
La bête a bien reçu votre message. Elle a grogné...
Va-t-elle laisser la belle dormir cette nuit ?Réponse dans quelques instants, sous la couette... -
Loup Rebel
21 février 2013 12:41
@ Miona
Heu... au premier ou deuxième degré ?
Morphée m’a pris dans ses bras avant que votre réponse (sous la couette ?) me soit venue aux oreilles.
Attention aux flèches de Cupidon, quand elles touchent au cœur, elles peuvent produire les mêmes effets que les fleurs que Danemon est allé chercher dans la Vallée Déserte pour rendre la vue à Yoko :
« ... fleurs bleues phosphorescentes, bleu comme les yeux bleus du dragon... plante maudite qui peut faire revivre les yeux éteints à la lumière... Mais je dois te prévenir, maléfique, elle donne parfois la mort à celui qui vient l’arracher dans la Vallée Déserte ».
(dans la transcription par Maurice Yendt du conte de Akira Saneto, « Bekkanko-oni » : une histoire d’amour entre une jeune princesse aveugle et un monstre)
-
Miona
21 février 2013 15:38
Au dernier degré...
Merci pour l’histoire de Danemon et Yoko, que je découvre...A ne pas confondre avec l’histoire de Yoko et John, que tout le monde connait...Une plante maléfique, aux fleurs bleues phosphorescentes, qui peut rendre la vue aux aveugles, en prenant parfois la vie de celui qui l’arrache ? Merci de me prévenir ! Une poupée avertie en vaut deux... -
Loup Rebel
21 février 2013 18:06
Oui, je n’ai pas pensé à mettre de lien.
En faite c’est une pièce de théâtre « Les yeux bleus du Dragon », tirée de la transcription (par Maurice Yendt) d’un conte d’Akira Saneto, « le conte Bekkanko-oni ».Aux éditions « Les cahiers du soleil debout ».
Possible (peut-être) de se procurer le texte ici...
C’est une histoire d’amour entre Yoko, une princesse aveugle, et Danémon, un monstre qui ne sait pas qui il est. Au prix de sa propre vie, Danémon rend la vue à Yoko. (Danémon est tué par le père de Yoko, qui, recouvrant la vue, voit en lui un monstre).
