jeudi 5 janvier 2017 - par Fergus

Mediator : 1800 morts. Jacques Servier ? Toujours Grand-croix de la Légion d’honneur

Malgré une hécatombe chez les malades traités au Mediator, le défunt Jacques Servier, le (riche) promoteur de ce médicament, est toujours titulaire du plus haut grade de la Légion d’honneur. Sommes-nous dans une république bananière ? Hélas non, cela se passe ici et maintenant, en France...

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Irène Frachon et son livre (photo Ouest-France)

Selon les sources médiatiques et les études de référence, les estimations du nombre de décès directement liés à la prise du Médiator varient entre 1000 et 2000, le nombre de 1800 morts, largement relayé dans les médias depuis l’année 2013 étant probablement le plus proche de la dramatique réalité des dégâts causés dans la population. 1800 morts parmi les diabétiques en surcharge pondérale et les personnes non-diabétiques auxquelles le Mediator a également été prescrit comme coupe-faim. 1800 morts ! Et pourtant, l’homme qui a commercialisé ce très profitable médicament et tout fait, grâce à des juristes particulièrement retors et à l’usage de rapports biaisés émis par des scientifiques complaisants, pour en retarder le retrait du marché puis l’interdiction figure encore bel et bien au tableau d’honneur de la Nation.

Jacques Servier reste en effet titulaire à ce jour de la Grand-croix de la Légion d’honneur, le 5e et plus haut grade de cette distinction prestigieuse créée par Napoléon en 1802 pour récompenser des « mérites éminents ». C’est Nicolas Sarkozy en personne qui, le 31 décembre 2008, a remis l’insigne au pédégé des Laboratoires Servier dont il fut l’avocat. Certes, la scandaleuse « affaire du Mediator » n’avait pas encore éclaté en France, malgré les soupçons émis dès 2007 au CHU de Brest par la pneumologue Irène Frachon, mais ce médicament avait d’ores et déjà été interdit de vente en Suisse, en Espagne et en Italie, pays où son principe actif, le benfluorex, était également soupçonné d’être à l’origine de graves valvulopathies potentiellement mortifères.

Rappelons que c’est grâce à l’extraordinaire opiniâtreté d’Irène Frachon que la France a pu, au terme d’un long et éprouvant combat contre la puissance des Laboratoires Servier et la suffisance de quelques mandarins peu regardants sur les conflits d’intérêt, découvrir l’ampleur de la catastrophe sanitaire engendrée par l’administration du benfluorex à des personnes sans antécédents cardio-vasculaires. Parmi les éléments déterminants de cette lutte du pot de terre contre le pot de fer figurent la publication en juin 2010 par le courageux éditeur brestois Charles Kermarec du livre d’Irène Frachon Mediator 150 mg : Combien de morts ?*, mais aussi la publication concomitante par la non moins courageuse étudiante rennaise en pharmacie Flore Michelet d’une thèse de doctorat** indiquant pour la première fois un nombre de victimes du Mediator. En l’occurrence 500 morts, nombre depuis revu très nettement à la hausse par les enquêtes de santé publique initiées à la suite de la parution de ces deux documents.

L’effrayant cynisme de Jacques Servier

D’autres personnages ont également joué un rôle déterminant dans l’affaire du Mediator. Parmi eux, la journaliste Anne Jouan qui, par ses articles publiés dans les colonnes du quotidien Le Figaro à compter du mois d’octobre 2010, a permis la médiatisation nationale du combat d’Irène Frachon en vue d’interdire définitivement la commercialisation du benfluorex. Quant à l’épidémiologiste Catherine Hill, constamment en soutien de la « lanceuse d’alerte » brestoise dans sa juste croisade contre le médicament homicide, elle a été rejointe en août 2010 par le député socialiste et cardiologue Gérard Bapt ; dans une tribune publiée par Le Monde, le député de Haute-Garonne n’a pas hésité à reprendre à son compte la question d’Irène Frachon : Le Mediator, combien de morts ?

On retrouve tous ces personnages dans le film d’Emmanuelle Bercot La fille de Brest. Conçu comme un thriller, le dernier opus de la réalisatrice souligne les extraordinaires difficultés rencontrées par Irène Frachon et les équipes médicales du CHU de Brest pour faire reconnaître par l’AFSSAPS*** la dangerosité de ce médicament, à l’origine de valvulopathies mortelles. Pour des raisons de production, quelques éléments secondaires du film ont fait l’objet d’une adaptation scénarisée, mais les principales étapes du récit de cette lutte de la « Fille de Brest » confrontée au puissant labo sont conformes à la réalité, de l’aveu même d’Irène Frachon, interprétée à l’écran par l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen.

On ne saura jamais avec précision combien de décès peuvent être imputés au Mediator, mais une chose est sûre : le nombre de 500 morts avancé, à partir d’une extrapolation, par Flore Michelet dans sa thèse, et conforté par l’AFSSAPS en novembre 2010 est bien en dessous de la réalité. En février 2012, l’épidémiologiste Agnès Fournier publie pour le compte de l’INSERM une étude portant sur les années 1976 à 2009, soit la totalité de la période de commercialisation du Mediator ; le bilan est édifiant : 1 300 morts et 3 100 hospitalisations, selon la chercheuse qui précise en outre : « il s'agit vraisemblablement d'une sous-estimation  ».  

Des données accablantes qui n’ont jamais empêché Jacques Servier de dormir. Pire : doté d’un effrayant cynisme, ce vieillard indigne semble être resté jusqu’au bout dans le déni des drames atroces que la prise du Mediator a fait subir à des milliers de malades et à leurs familles. Mis en examen pour « homicides et blessures involontaires » en décembre 2012, Jacques Servier, bénéficiant de manœuvres dilatoires, n’a jamais comparu devant les juges pour répondre de ce chef d’accusation : il est décédé le 16 avril 2014 dans sa très cossue propriété de Neuilly.

« Pas de condamnation, pas de radiation », semblent dire, par leur inertie, le Grand chancelier et le Grand maître de l’Ordre de la Légion d’honneur. Deux personnages qui se grandiraient aux yeux des Français en effaçant le nom de Jacques Servier, responsable du plus grand scandale sanitaire de l'après-guerre, des tables de l’Ordre. La décision leur appartient. Ils se nomment respectivement Benoît Puga, général d’armée, et – ès fonctions – François Hollande, président de la République.

Censuré par la Justice suite à une plainte de Servier, le sous-titre a été rétabli quelques mois plus tard après que le laboratoire eut été débouté par la Cour d’appel de Rennes

** La thèse soutenue par Flore Michelet s’intitule « Utilisation de nouveaux outils en pharmacovigilance : à propos du retrait du Mediator (benfluorex) »

*** Sigle de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, devenue en 2012 l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)



39 réactions


  • François Vesin François Vesin 5 janvier 2017 09:03

    Par delà le cynisme du personnage Servier,

    comment et pourquoi l’AFSSAPS n’a-t-elle
    pas assumé ses responsabilités ?
    D’elle et d’elle seule dépendait le retrait
    immédiat du Mediator ... ça nous rappelle
    le fameux « responsables mais pas coupables » !!!


    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 09:41

      Bonjour, François Vesin

      Les questionnements sur l’usage du Mediator - dont le principe de base, le benfluorex, est un proche des amphétamines interdites - dans le traitement de la surcharge pondérale non seulement chez les diabétiques, mais également chez les personnes en état d’obésité remontent à la fin des années 90. La Suisse a d’ailleurs interdit le cousin du Mediator dès 1997. Et en 1999, le Dr Georges Chiche, médecin à Marseille, a tire la sonnette d’alarme sur les risques liés à la prise de ce médicament. Une initiative sans lendemain, le Dr Chiche ayant très vite fait profil bas à la suite de pressions concomitantes de Servier et de la mairie de Marseille !

      Bref, les questions qui entouraient le Mediator étaient bel et bien posées, fut-ce de manière empirique, accréditées par des signalement de cas de valvulopathies. A cet égard, le retrait du médicament en Espagne et en Italie en 2003 et 2004 auraient dû alerter plus avant l’Afssaps et l’amener à demander des investigations sérieuses sur les conséquences de la prise du Mediator.

      Force est de reconnaître qu’il a fallu attendre l’émergence de l’étude brestoise réalisée au printemps 2009 à la suite du constat de plusieurs vas de valvulopathies sur des patients sans antécédents cardiaques pour que les choses évoluent. Ce qui n’a pas empêché les mandarins de l’Afssaps et de le Commission nationale de pharmacovigilance de faire preuve - à l’exception notable de Catherine Hill - d’une incroyable condescendance à l’égard des équipes médicales médicales de Brest. Pire : en juin 2009, il était demandé à... Servier (!) une étude sur des milliers de « cas-témoins » pouvant demander des années.

      Une véritable pantalonnade dont se sont enfin rendu compte lesdits mandarins durant l’automne, ce qui a permis d’aboutir enfin à la suspension du Mediator. Le livre d’Irène Frachon et les actions politiques et médiatiques déclenchées ensuite ont enfin permis le retrait définitif du médicament. Quant à l’Afssaps, c’est à l’évidence l’affaire du Mediator qui a conduit à en réformer le fonctionnement dans le cadre de la nouvelle ANSM créée en 2012 pour remplacer l’ancienne entité. A noter que l’enquête diligentée auprès de l’IGAS par Xavier Bertrand fin 2009 sous la houlette d’Aquilino Morelle a permis de mettre en lumière les dysfonctionnements et les carences qui ont pollué cette affaire et gravement retardé les prises de décision. 

      Voilà en quelques mots ce que peut en dire le non-spécialiste que je suis.


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 5 janvier 2017 17:18

      Bonjour @François Vesin,
      .
      « comment et pourquoi l’AFSSAPS n’a-t-ellepas assumé ses responsabilités ? »
      .
      L’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) est essentiellement financée par les firmes pharmaceutiques : en 1999, ces dernières y contribuaient à 50 %, ce qui était déjà aberrant, mais en 2006 ce financement est grimpé à 80 %. Une telle structure financière fait peser les pires soupçons sur l’indépendance de l’agence.
      http://www.adequations.org/spip.php?article1283
      .
      La Cour des comptes s’en est émue récemment et plusieurs parlementaires ont pointé le paradoxe dans différents rapports. La mission sur les autorisations de mise sur le marché et le suivi des médicaments, en 2006, a dénoncé cette situation très malsaine dans un rapport. L’année suivante, la sénatrice Nicole Bricq a tiré à nouveau l’alarme dans son rapport sur « Les agences en matière de sécurité sanitaires : de la précarité à la stratégie ». En 2008, c’était au tour d’une mission d’évaluation parlementaire présentée par la députée Catherine Lemorton. De plus, il suffit de consulter les rapports d’activité de l’Agence pour voir que les experts qui rendent leurs avis ont eux-mêmes, dans leur majorité, des liens d’intérêts financiers avec l’industrie pharmaceutique.
      http://www.adequations.org/spip.php?article1283
      .
      Bref, il ne faut pas compter sur l’Afssaps pour nous garantir la  sécurité sanitaire des produits de santé !
      .


    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 17:24

      Bonjour, eau-du-robinet

      Merci pour ces précisions. J’aimerais être sûr que l’ANSM qui a succédé à l’AFSSAPS est réellement plus saine sur la question des conflits d’intérêts comme cela a été affirmé au moment de sa création.


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 5 janvier 2017 17:43

      A titre d’exemple, le Vioxx, responsable selon une étude américaine de 28 000 infarctus mortels, représentait 11 % du chiffre d’affaires de Merck avant que la multinationale ne le retire du marché.
      http://www.adequations.org/spip.php?article1283
      .
      Parmi les médicaments dangereux qu’on a laissé envahir le marché, on peut citer les anti-diarrhéiques qui sont venus se substituer aux Sro (Soluté de réhydratation orale) et que l’OMS déconseille depuis 1992.
      .
      Pourtant pour soigner les diarrhéiques il existe un remède naturel le « charbon actif » qui est hyper efficace .
      http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/charbon-vegetal.htm
      .
      Pour l’usage vétérinaire il existe le produit CARBOVITAL (« charbon actif » sous forme liquide) pour utilisation chez les chiens, chats, équins, bovins, porcins, ovins, caprins.
      http://s355685463.onlinehome.fr/detail_non_medicament.php?id=279
      .

      La surface développée par le charbon actif est énorme : un gramme de charbon actif a une surface spécifique comprise entre 400 et 2 500 m². Il est hydrophobe.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Charbon_actif
      .
      Quand un de mes chiens avait avalé un produit toxique ma vétérinaire avait prescrit Carbovital à mon chien, ceci lui à sauve la vie.
      .
      Le charbon actif est hyper absorbant et présente une énorme surface de contact, ce qui lui confère un énorme pouvoir absorbant.
      http://www.biosantebeaute.fr/2012/le-charbon-actif-une-poudre-magique-pour-votre-sante/
      .
      J’utilise le charbon actif contre le mal du ventre et si besoin contre les diarrhéiques !
      Quand on part dans les pays tropicaux je conseille fortement d’avoir toujours du charbon actif avec soi.


    • foufouille foufouille 5 janvier 2017 18:44

      @eau-du-robinet
      « Pourtant pour soigner les diarrhéiques il existe un remède naturel le « charbon actif » qui est hyper efficace .
      http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/charbon-vegetal.htm »
      totalement faux.
      il s’agit d’un symptôme uniquement.
      le charbon n’est donc pas utilisable dans les cas que tu indiques. surtout le voyage à l’étranger vu qu’il s’agit de tourista et donc de bactéries non habituelles pour tes intestins.
      autres cas non prévu par la science infuse verte : insuffisance pancréatique, sténose, bride, etc

      .


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 5 janvier 2017 20:30

      Bonjour foufouille,
      .
      Cela fait plus de 40 ans que je me soigne, quand c’est nécessaire, avec le charbon actif !
      Je sais donc très bien de quoi je « parle » !
      .
      Propriétés médicinales du charbon végétal
      Utilisation interne
      .
      - Effet assainissant : purifie l’organisme.
      .
      - Effet désintoxiquant : surdose médicamenteuse, intoxication légère aux métaux lourds, empoisonnement.
      .
      - Troubles intestinaux : régularise le transit, calme la diarrhée, la gastro-entérite et la constipation reliée à la fermentation intestinale.
      .
      - Troubles digestifs : brûlures d’estomac, reflux gastrique, aérophagie, flatulences, ballonnements, éructations, côlon irritable, crampes conséquentes à une consommation exagérée de lipides et de sucres.
      .
      - Abaisse le cholestérol et les triglycérides sanguins.
      .
      - Supprime la mauvaise haleine (halitose).
      .
      - Équilibre l’insuffisance rénale.
      .
      source : http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/charbon-vegetal.htm


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 5 janvier 2017 22:07

      Bonjour Fergus,
      .
      Merci pour votre commentaire.
      .
      "J’aimerais être sûr que l’ANSM qui a succédé à l’AFSSAPS est réellement plus saine sur la question des conflits d’intérêts comme cela a été affirmé au moment de sa création.« .
      .
      Vous vous rappelez l’affaire Bernard Tapie avec le Crédit Lyonnais ? Suite à cette affaire ils ont renommé le Crédit Lyonnais en LCL !
      .
      Croyez vous que le LCL à changé de l’intérieur depuis le renommage ? Pas moi ! Cela à été une pure stratégie de marketing.
      .
      Rappelez vous quand l’UMP c’est renommé en LR. Croyez vous que le LR à changé de l’intérieur depuis le renommage ? Pas moi ! Cela à été une pure stratégie de marketing.
      .
      Médiapart révélait en mars des faits de corruption liant des laboratoires à certains membres de la Haute autorité de santé (HAS) et de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM qui a succédé à l’Afssaps). L’enjeu ? L’obtention d’un avis favorable accélérant la mise sur le marché d’un médicament.
      https://nouveaulobbying.com/2015/04/20/sante-et-influence-lheure-du-fair-lobbying-est-venue/
      .
       »Pour les scandales sanitaires, l’ANSM est une alarme qui ne sonne jamais", déplore Philippe Courtois
      http://www.usinenouvelle.com/article/pour-les-scandales-sanitaires-l-ansm-est-une-alarme-qui-ne-sonne-jamais-deplore-philippe-courtois.N387833
      .
      DOCUMENTAIRE VIDÉO : Laboratoires Pharmaceutiques, Un Lobby En Pleine Santé
      https://www.youtube.com/watch?v=tn1UtFffY6A
      .
      Une opération “mains propres” sur la santé à été lancée le 4 janvier 2015 par des parlementaires, dont Michèle Rivasi – eurodéputée EELV, et des professionnels de santé. Les signataires dénonçaient « la banalisation des conflits d’intérêts, du lobbying institutionnel des multinationales et la faiblesse des moyens de contrôle démocratique ». Mais aussi la surconsommation et la surfacturation supposée des médicaments en France en lien, selon eux, avec l’existence d’un système organisé et corrompu liant l’ensemble des acteurs.
      .
      « L’industrie pharmaceutique dépense en France plus de 20 000 € par an et par médecin »,
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Industrie_pharmaceutique
      affirme, au Conservatoire national des arts et métiers, l’économiste de la santé Jean de Kervasdoué. Pour convaincre les prescripteurs de la supériorité de leurs produits, plus de 15 000 visiteurs médicaux payés par les labos - 1 pour 10 praticiens !
      .
      corruption ansm / ex afssaps
      Les gendarmes du médicament faisaient affaire avec les laboratoires
      La mise sur le marché de médicaments et leur remboursement sont soumis à des commissions supposées indépendantes. Or, plusieurs mois d’enquête ont permis à Mediapart de découvrir que, pendant des années, des membres éminents de ces commissions (dont un président) ont conseillé secrètement les laboratoires pharmaceutiques. L’affaire, au-delà des questions déontologiques et de conflits d’intérêts, interroge la probité du système sanitaire français.
      https://www.mediapart.fr/journal/france/240315/les-gendarmes-du-medicament-faisaient-affaire-avec-les-laboratoires
      .
      Après une enquête de plusieurs mois, Mediapart a en effet découvert que Gilles Bouvenot (président de la commission de la transparence de 2003 à 2014), Bernard Avouac (président de la commission de la transparence de 1989 à 1998), Jean-Pierre Reynier (vice-président de la commission d’autorisation de mise sur le marché de 1994 à 2002 et membre du conseil d’administration de l’agence européenne du médicament), Christian Jacquot (membre de la commission d’autorisation de mise sur le marché de 1996 à 2012), Renée-Liliane Dreiser (ancienne experte auprès de la commission de la transparence) et quelques autres, avaient mené sans jamais les déclarer des activités rémunérées de consultants.
      https://www.mediapart.fr/journal/france/240315/les-gendarmes-du-medicament-faisaient-affaire-avec-les-laboratoires
      .
      Plusieurs membres de ce « board » reconnaissent les faits rapportés par de nombreux responsables ou anciens dirigeants de laboratoires. D’autres préfèrent minimiser les faits ou parlent d’erreurs dans les dates.
      .


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 5 janvier 2017 22:20

      Re-Bonjour Fergus,
      .
      Meningitis -> vaccin Méningitec
      Maître LUDOT critique le rapport de l’ANSM sur le vaccin Méningitec.
      https://www.youtube.com/watch?v=IJCvLuF9dcw
      .


    • foufouille foufouille 6 janvier 2017 04:32

      @eau-du-robinet
      réponse typique de khmer vert qui a la science infuse et se prend pour le centre du monde.
      pour infos, tes ennuis de santé ne sont pas les seuls qui existent.
      continuons de monologuer.


    • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 6 janvier 2017 09:37

      @François Vesin

      encore une confirmation QUE LA LEGION DE L HORREUR EST DESTINEE AUX TRUANDS REQUINS DE LE LA POLITIQUE ET DU TRAFIC D’ ARGENT ET D’ ARMES leurs complices

      initialement c’était prévu pour pour de hauts faits de guerre

      QUELLE MAGOUILLE DE NOTRE REPUBLIQUE BANANIERE !!!!!!!!!!!!!!!!!!


    • mmbbb 8 janvier 2017 10:31

      @Fergus oui peut etre mais les effets secondaires ont ete utilses a des fins dont ce medicament n’etait pas destiné , Effet coupe faim, pour les femmes qui voulaient maigrir. Votre propos est trop a charge contre Servier qui ne fut pas le prescripteur direct. Vous devriez enquêter sur la pression de ces patientes envers les medecins . Comme nous sommes dans une societé de l immédiateté et de l apparence, ces medecins ne pouvaient pas foutre une bonne paire de gifle a ces femmes afin de leur remettre les idees en place et par effet de mimétisme ce medicament a ete prescrit Tout medicament devrait être utilise en dernier recours. On bouffe pas du medicaments comme des bombons c’est l ’evidence me semble t il J’ai ma collegue dont le mari est pharmacien, beaucoup de clients sont irresponsables et malgre les recommandations ( ecrit sur un registre ) ces femmes exigeaient ce traitement .J’avais vu une femme sur un plateau dont le coeur etait bousillé les journalistes faisaient dans le pahos Donner mes organes a ce genre d’individu non je regrette, il y tant de personnes qui souffrent de reelles maladies Idem pour les implants mammaires etc etc Toujours la meme problematique a charge les institutions les groupes et la responsablite individuelle est eludee un peu facile d’autant que les hommes n’ont jamais exiges un prototype de femme renichonnée maigre tire a coup de botox .... 


    • Fergus Fergus 8 janvier 2017 11:39

      Bonjour, mmbbb

      « Votre propos est trop a charge contre Servier qui ne fut pas le prescripteur direct. »

      Certes, ce sont les médecins qui ont prescrit le Mediator, mais ils l’ont fait sur la foi des indications données par le laboratoire. Et il a fallu de très longues années pour que Servier accepte de mentionner des effets indésirables pourtant avérés. Quant au déni dont les dirigeants du groupe ont fait preuve face aux évidences des décès causés par les valvulopathies induites par le traitement au benfluorex, il a été d’autant plus scandaleux qu’il s’est accompagné d’un mépris réel pour les équipes du CHU de Brest.

      Qu’il y ait des comportements aberrants de certains patients, c’est un fait que je ne discute pas tant il est patent, mais ce ne sont pas ces patients qui ont rédigé les ordonnances, et nul doute que les médecins ne l’auraient pas fait s’ils avaient eu conscience de la dangerosité du benfluorex pour le système cardiaque. Or, Servier a tout fait pour occulter puis pour minimiser les risques associés à la prise du Mediator. 


    • mmbbb 8 janvier 2017 13:20

      @Fergus faire tant d’annees d’etudes pour prescrire des medocs a des fins autres que therapeutiques est tout de meme etonnant. Tous les medicaments ont des effets secondaires si je prends trop d ’aspirine je vais liquéfier mon sang si j’absorbe trop de paracetamol je risque l ’empoisonnement etc etc Le seul medoc vraiment inoffensif est de prendre des placebos au sucre . Tous les medicaments actifs ont des effets secondaires , il s’agit de ponderer et de savoir si la prise de medicament est alors benefique Propos du pharmacien Philippe EVEN . Quant a cette affaire, elle denote le degre d’ abêtissement de ces femmes en particulier . Je vous l’ai dit que ma collegue a son mari pharmacien, il consignait dans un registre les recommandations , les clientes passaient outre et allaient dans une autre pharmacie. J’ai une collegue qui est morte du cancer, elle n a pas choisi, ces femmes sont des têtes de linotte je ne les plains pas faut arrêter avec cette societé du paraître ces êtres ecervelles qui ne cessent de se regarder dans le miroir et subissent les oukases de ces patronnes qui imposent une mode d’un corps idealise jusqu a l absurde puisque retouche au Paint Shop pro sur les couvertures . Americanisation de notre societe ou la responsablite est eludee . comme cette femme qui met son York au micro onde et porte plainte apres .


    • Fergus Fergus 8 janvier 2017 14:00

      @ mmbbb

      « faire tant d’annees d’etudes pour prescrire des medocs a des fins autres que therapeutiques est tout de meme etonnant. »

      Vous oubliez que le Mediator a été avant tout prescrit à des diabétiques en surpoids. Et s’il a été également prescrit à des personnes non diabétiques, c’est sur les indications de Servier.

      « si je prends trop d ’aspirine je vais liquéfier mon sang si j’absorbe trop de paracetamol je risque l’empoisonnement etc »

      Bien sûr ! Mais uniquement en cas de surdosage non prescrit ou d’utilisation contre-indiquée malgré les avertissements (exemple : Aspirine pour des hémophiles).

      « elle denote le degre d’ abêtissement de ces femmes en particulier »

      Je vous laisse la responsabilité de ce propos. La majorité des morts du Mediator n’est en aucun cas constituée d’« écervelées ».


  • foufouille foufouille 5 janvier 2017 10:05

    Avant le retrait, plus de 300 000 patients s’en voyaient prescrire chaque année. Depuis 1976, au moins deux millions de personnes ont été traités par cette molécule. Sept millions de conditionnements ont été vendus chaque année === ce qui fait moins de 1%


    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 11:26

      Bonjour, foufouille

      Si vous considérez que 1 % de morts et 2 % supplémentaires de personnes gravement atteintes de valvulopathies est le prix à payer, libre à vous. Par chance, les autorités - après avoir trop longtemps tergiversé - ont jugé qu’il était temps fin 2009 d’arrêter l’hécatombe. Si tel n’avait pas été le cas, l’on continuerait de comptabiliser les décès.

      En matière de balance bénéfices-risques, le Mediator s’est avéré l’un des pires traitements de l’après-guerre, c’est une évidence. Et le plus consternant est qu’il a très souvent été utilisé non à des fins thérapeutiques mais comme simple coupe-faim. Trouvez-vous normal de courir le risque de mourir d’un accident cardiaque pour simplement avoir voulu maigrir ???


  • foufouille foufouille 5 janvier 2017 10:10

    les médicaments sont en général testés sur un groupe de 100 personnes. statiquement, la chance de voir apparaître un problème est faible comme dans le cas d’une coloscopie.
     


    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 11:37

      @ foufouille

      On ne teste que ce que l’on cherche. Or, dans le cas du Mediator, Servier a toujours prétendu que les personnes décédées ou gravement atteintes de valvulopathies étaient déjà déficientes cardiaques avant la prise du médicament, ce qui a été démontré comme totalement faux par les enquêtes indépendantes conduites à la suite de l’alerte venue de Brest.

      Et la plupart des mandarins siégeant dans les instances de sûreté sanitaire ou de pharmacovigilance s’en sont trop longtemps remis aux conclusions de Servier, en l’occurrence juge et partie, et peu désireux de voir échapper une source de juteux profits.

      Cela n’a pas empêché Jacques Servier de ne reconnaître que... 3 décès dus au Mediator lors des vœux du groupe en janvier 2011 alors que le nombre de 500 morts (très sous-estimé !) était déjà connu depuis des mois, non seulement grâce à la thèse de Flore Michelet mais également grâce à une étude de la CNAM scandaleusement gardée sous le coude par l’Afssaps mais rendue publique en novembre 2010 par Le Figaro.


    • gruni gruni 5 janvier 2017 14:02

      @Fergus


      Bonjour Fergus

      Après cette affaire Médiator et d’autres dans le passé, puis celles encore à venir sur la dangerosité de certains médicaments. Comment s’étonner de la défiances des gens envers les labos, la médecine, la justice et les politiques. Même le médecin traitant devient louche. 
      Merci pour l’article Fergus.

    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 14:09

      Bonjour, gruni

      Tu as parfaitement raison, hélas ! La médiatisation des dérives médicales et pharmaceutiques - renforcée par les réseaux sociaux - accroît sans doute la défiance de la population. C’est sans doute un mal pour un bien à venir si cela permet d’assainir les pratiques.

      Meri à toi pour ton soutien.


    • foufouille foufouille 5 janvier 2017 14:25

      @Fergus
      non, désolé et c’est la même méthode identique pour tous les médicaments. 0% de risques n’existe pour aucun médicament ni une plante.
      5% ou 10% de risques de décès n’est absolument pas rare du tout. pour les médicaments ou opérations, ce sont des risques de complications ou morbidités en lange médical : 20% n’est pas rare.
      on compare le risque que ta maladie te tue au risque du médicament.
      tous les médicaments sont potentiellement mortel.
      comme toute opération.


    • foufouille foufouille 5 janvier 2017 14:33

      @Fergus
      et pour info des tas de médicaments ne passent pas de longues années avant d’être retiré du marché.
      comme les coxlibs. et c’est le seul moyen de tester les médicaments à grande échelle car tu n’as pas 100000 testeurs disponibles. un pour pour cent est le risque cardiaque ou de pancréatite aigüe de tout le monde et sans médicaments aucun.


  • Gabriel Gabriel 5 janvier 2017 10:16

    Fergus mon ami, ignorez vous qu’à l’heure actuelle la légion d’honneur n’est qu’une décoration fictive que des salauds donnent à des ordures pour services financiers rendus. Le véritable honneur serait de la refuser car l’honneur ne s’achète pas, il se pratique. Mais, tel des enfants gâtés et mal éduqués, les guignols décorés par d’autres n’ont en commun que la vacuité du leur alors, ils l’affichent. 


    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 11:47

      Bonjour, Gabriel

      Je n’ignore rien de cela malheureusement. Mais précisément, à l’heure où l’on distingue les victimes des attentats de Nice, il serait grand temps de réformer l’Ordre afin d’en revenir aux principes de base, même si de facto Napoléon lui-même à usé de la rosette comme d’un hochet.

      « Le véritable honneur serait de la refuser »

      Effectivement ! Le seul fait, quand on a rendu des services éminents à la Nation, ou sauvé des vies au péril de sa propre existence, de se retrouver avec des sportifs décérébrés, des gugusses du show-biz, voire la coiffeuse de Bernie Chirac récompensée ès-mérites en brushing, devrait suffire à inciter les personnes lucides à refuser cette breloque si dévalorisée.

      Hélas ! l’orgueil des récipiendaires l’emporte le plus souvent.


    • Osis Osis 7 janvier 2017 08:28

      @Gabriel

      « une décoration fictive que des salauds donnent à des ordures pour services »

      C’est un moyen très économique de récompenser une âme de laquais.
       

      En quoi donc, est-il légitime de recevoir une breloque, lorsque tout simplement l’on a fait ce que l’on devait faire ?
       
      Punir extrêmement sévèrement ceux qui ne remplissent pas leurs obligations, ceux qui trichent, ceux qui nuisent à la société serait infiniment plus positif, pédagogique, civique et juste.

       


  • foufouille foufouille 5 janvier 2017 10:35

    http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/9843-Medicaments-la-non-observance-provoquerait-12-000-deces-par-an
    Au final, « chaque année, 100 000 hospitalisations pourraient être évitées grâce à une meilleure observance en France », notent les auteurs du rapport, qui estiment à 1 milliard le surcoût annuel pour le système de santé. En novembre, le cabinet IMS Health avait vu encore plus grand. Selon ses calculs, en incluant toutes les complications liées à la non-observance, la facture s’élèverait à 9 milliards d’euros. Un grand gâchis.


  • hans-de-lunéville 5 janvier 2017 11:10

    Tient, elle est protestante ? j’ignorais, merci Fergus


  • ZEN ZEN 5 janvier 2017 12:14

    bonjour Fergus,


    Il est temps d’ériger un monument à ce bienfaiteur de l’humanité...
    Hélas ! il est le représentant de la pratique de certaines firmes pharmaceutiques,  soucieuses surtout de profits à court terme.


    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 13:04

      Bonjour, ZEN

      En effet, et la manière dont les délégations Servier ont agi dans l’affaire du Mediator est très emblématique des méthodes auxquelles n’hésitent pas à recourir les laboratoires pour tenter de disqualifier toute remise en cause de leur pratiques.


  • Mania35 Mania35 5 janvier 2017 15:09

    Bonjour Fergus,

    Très bon article que j’approuve totalement. Il est scandaleux que la Légion d’honneur ne soit pas pas retirée à un criminel comme Servier. Mais il est vrai que celle-ci a rarement été enlevée à des hommes politiques, ou aux soutiens de ceux-ci, même condamnés (exemple : les Balkany, Chirac...).
    Par contre, cela n’a pas mis longtemps pour le retrait de cette médaille à Lance Armstrong ou John Galliano.
    Quant au film La fille de Brest, il est excellent.
    Bonne journée


    • Fergus Fergus 5 janvier 2017 16:40

      Bonjour, Mania35

      Merci pour ton soutien.

      Le fait est que cette distinction est plus vite retirée à certains qu’à d’autres qui au moins autant sali l’Ordre et la Nation.

      D’accord avec toi sur « La fille de Brest » : le film est en effet excellent et parfaitement interprété. Mon seul bémol : les trop longues et explicites scènes d’opération du cœur et d’autopsie.


  • redcap 6 janvier 2017 10:40

    « plus grand scandale sanitaire de l’après-guerre, »
    personnellement j’aurais mis « l’amiante » en tête de liste


    • Fergus Fergus 6 janvier 2017 11:01

      Bonjour, redcap

      Vous avez raison. Cela dit, l’amiante a une composante d’équipement industriel que n’a pas l’affaire du Mediator, intégralement imputable au monde de la santé.


  • Vidocq de la Panouze 12 février 2017 14:17

    Jacques Servier n’est-il pas décédé en 2014 ? Il me semble de plus que le procès de l’affaire Médiator n’a pas encore eu lieu et donc qu’aucune condamnation n’a encore été prononcée par la Justice Française.

    Sur quelles décisions de justice pourrait-on donc baser une radiation posthume de Jacques Servier de l’ordre de la Légion d’Honneur ?.

    Son ex-avocat : Nicolas Sarkozy se ferait un plaisir de plaider victorieusement cette affaire de radiation abusive !!!

    Tout comme pour Sa Sainteté « François Pillon l’Argent du Contribuable », la présomption d’innocence doit être notre seule boussole dans ces temps troublés où il est de bon ton de harceler ceux qui n’oeuvrent en fait qu’au bien de tous...


    • Fergus Fergus 12 février 2017 19:34

      Bonsoir, Vidocq de la Panouze

      Le fait est que les radiations sont prononcées après condamnation par la justice. Et c’est bien là que le bât blesse dans une affaire comme celle du Mediator où la responsabilité du laboratoire et de son patron est écrasante.

      « Nicolas Sarkozy se ferait un plaisir de plaider victorieusement cette affaire de radiation abusive »

      C’est probable, et cela après avoir décerné lui-même une grand-croix encore plus abusive à Servier !

      Pour ce qui est de la présomption d’innocence de Fillon, ne me faites pas rire : strictement aucun indice d’activité professionnelle de Penelope n’a pu être trouvé par les enquêteurs ; pas même un SMS, d’après les policiers ! 


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