mercredi 27 août 2014 - par Christophe Bugeau

Montebourg Valse et Merkel gagne

A. Montebourg a voulu faire entendre une autre partition que celle voulue par le Président et le premier Ministre. Il aurait souhaité « une autre politique ». Ce qu’il n’avait pas compris, c’est que F. Hollande craint plus les allemands que son opposition interne (comme tout ses prédécesseurs) et il l’avait déjà dit clairement : « pas de face à face avec l’Allemagne ». La politique du gouvernement est désormais sans ambigüité : la rigueur, toute la rigueur, rien que la rigueur !

Le nouveau gouvernement de M. Valls est fondé sur la politique choisie par F. Hollande depuis 2012, alignement total sur la politique européenne, et sur celle de Mme merkel (qui n’avait guère apprécié les appels du pied de la France à réorienter la politique économique allemande vers plus de croissance).

En fait, tout comme N. Sarkozy avant lui, F. Hollande renonce à revoir la politique économique de la France (voir http://www.christophebugeau.fr) alors que la croissance s’avère en berne et que le chômage ne fait qu’augmenter. Le remplacement en tant que ministre de l’Economie de A. Montebourg par E. Macron, inconnu jusqu’à présent mais conseiller économique de F. Hollande à l’Elysée et donc architecte de notre actuelle politique économique est sans appel.

La ligne du gouvernement en la matière ne souffrira plus aucune critique. Or, la ligne actuelle nous mène dans le mur. L’on ne peut opposer politique de l’offre et de la demande. Le patronat à certes besoin de faire des bénéfices (s’ils sont utiles pour l’économie réelle : c'est-à-dire réinvestis dans l’appareil de production), il a certes besoin d’entreprises compétitives, mais il a aussi besoin de carnets de commandes pleins !

Tout miser sur la désinflation compétitive habituelle atteint désormais ses limites, il faut à la fois limiter la dette qui deviendrait intenable en cas de remontée des taux, tout en ne faisant pas comme en Grèce, c’est-à-dire tuer le retour de la croissance.

Nous devons « monétiser » indirectement la dette par le biais de banques prétant à taux 0, à raison de 150 milliards d’euros par an, ce serait largement possible sans relancer l’inflation (l’encours des prêts des banques françaises se monte à environ 10 000 milliards d’euros soit 5 fois le PIB).  

Et il est désormais essentiel de rendre à notre pays sa compétitivité (puisqu’il n’est pas question de dévaluer et de sortir de l’Euro), en mettant en place des dispositifs centrés sur l’industrie et l’agriculture (et non en augmentant les bénéfices des grandes entreprises comme par le biais du CICE). Mais aussi en créant une taxe sur les transports de longues distances.

Car si le gouvernement continue son action sur cette lancée, la situation ne fera qu’empirer (sans compter d’éventuels chocs en zone Euro ou une remontée des taux) et cela aura à un moment ou un autre des effets politiques. Soit électoraux (au plus tard en 2017), soit au pire dans la rue…  



2 réactions


  • psynom 27 août 2014 16:50

    F. Hollande craint plus les allemands…

    d’ailleurs le site de l’Élysée en a pris les couleurs noir, rouge et or

    Plus de bleu-blanc-rouge, mais deux bandes horizontales noir-rouge et dessous toujours une photo avec l’or du palais ou du jaune.


  • epicure 27 août 2014 20:52

    Tiens je dois avoir de gros problèmes de vu ou de mémoire, je me rappelle pas de bulletin de vote Merkel en 2012.
    Normalement le président est le président des français, pas le toutou d’une dirigeante étrangère appartenant au camps politique opposé de son électorat.


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