mercredi 1er juin 2016 - par Elliot

NKM, l’autre Droite

NKM, trois intiales qui claquent comme une salve de fusil mitrailleur. 

La notoriété en mode lapidaire : une réussite en matière de marketing politique...

 Elle vient d'avoir 40 ans enfin un tout petit peu plus, NKM, une figure diaphane telle une madone au teint de porcelaine garanti des attaques sournoises du soleil, des intempéries ou des embruns, des traits réguliers et fermes où le vitriol de ses « amis » n'a pas encore réussi à tracer les plis de l'amertume, elle exerce sur beaucoup de ses contradicteurs une certaine fascination que ne parvient pas à dissiper le poids des oppositions idéologiques.
« Relookée « à l'occasion de sa candidature à la mairie de Paris et ayant délaissé l'austérité revêche du chignon pour une coupe qui allie subtilement le paradoxe de la modernité au vintage qui lui va si bien, ses cheveux châtains tirant sur le roux mettent en valeur l'eau émeraude de son regard clair que souligne une pointe d'ironie au coin de l'œil.
Intelligente, subtile et sourire désarmant, NKM aurait tout d'une icône de la droite si elle n'était la plus bête du monde ; ce ne serait au fond que justice pour une « image » de vitrail.

En plus, cette polytechnicienne ne manque pas d'idées qui dans sa bouche paraissent moins ressassées ou en tout cas plus réfléchies que chez le commun de la Droite, très attachée aux vieilles lunes qui ne le doivent en rien à celles dont on prétend la Gauche affligée.

Loin des mesquineries indigentes des partisans du « ni ni « elle s'en tient à des principes républicains qui lui font, le cas échéant, préférer le choix de la Gauche au risque de l'aventure frontiste.

Elle met de la ténacité à convaincre et de la constance à démontrer : au vu des résultats, elle ne fut pas la pire ministre de l'environnement.

On attendrait presque d'elle quelque miracle si nous n'étions à ce point portés au désabusement.

Pour sa dernière prise en charge de C Politique, la talentueuse Caroline Roux était confrontée à NKM pour ce qui fut pour moi une des meilleures séquences de l'émission depuis qu'elle en a pris la direction : il y avait du fond et des convictions, ce qui donna lieu avec les invités à des échanges courtois : ça change des sapinnades et autres fillonneries.

Comme le fit remarquer à cette occasion l'animatrice non sans perfidie d'ailleurs, on comprend que NKM ait quelques difficultés à réunir ses parrainages lui ouvrant le droit à la primaire : l'intelligence est odieuse à la bêtise qui réunit à Droite le primaire Sarkozy – doctrinaire du néant en charge de l'appareil des Républicains - et la primitive Morano, ex-groupie du ci-devant dont l'indigence intellectuelle et l'étalage répété d'une ineffable sottise ont même finalement indisposé l'ex-président pourtant peu regardant sur la qualité de ses soutiens.

NKM aurait pu se satisfaire d'un rôle décoratif dans la société, jouir de la considération attachée à son nom mais elle avait la vocation.

Il faut dire qu'elle respire l'honnêteté mais on aurait sûrement tort de s'y fier.

Cela change au moins de toutes ces mines d'aigrefins : ceux-là protestent de leur droiture mais plus ils s'enflamment dans l'illustration et la défense de leur intégrité et moins ils réussissent à convaincre.

On l'étonnerait sans doute beaucoup si on lui affirmait qu'elle se trompe et nous trompe.

Néanmoins elle donne une telle impression de calme et de confiante sérénité qu'on lui souhaiterait volontiers autre chose qu'un succès d'estime aux primaires de la Droite : elle personnalise dans une certaine mesure la Droite qui plaît à la Gauche, ce qui lui laisse bien peu de chances à l'emballage final. Surtout depuis qu'après De Gaulle la considération que procure l'honnêteté semble devenue une insupportable extravagance.

 J'en connais assez qui, bien qu'éloignés de son bord, restent parfois sous son charme ; au demeurant on devrait assez facilement s'accorder pour lui trouver des airs distingués et intelligents qui font plaisir à voir et ne coûtent guère à être reconnus.

A une autre époque, elle eût sans doute tenu salon, aujourd'hui elle court les plateaux – pas tant qu'elle voudrait et bien moins qu'elle pourrait - où elle débite plutôt moins de banalités que d'autres.

Elle dit en fait la même chose que Macron.
L'un vocalise à gauche et l'autre roucoule à droite, les deux chantent le néo-libéralisme en version stéréophonique, tous deux sans troupes mais portés par l'ambition.

A terme ils sont destinés à se rencontrer.



17 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 1er juin 2016 12:37

    Pour qu’il y ait une « autre droite », il faudrait qu’il y ai autre chose que la droite, l’extrème-gauche et l’extrème-droite.

    La gauche ayant disparu des écrans radars, on pourrait simplement dire, si on vous suit : « NKM UNE autre droite », les deux autres courants de la droite étant en gros celui qui est au pouvoir actuellement et celui qui y était avant et voudrait bien y revenir.

    • Elliot Elliot 1er juin 2016 13:34

      @Jeussey de Sourcesûre

      Je peux vous suivre dans votre raisonnement mais l’usage veut que l’on persiste à situer le PS à gauche, ce qui est, j’en conviens volontiers, un abus de langage mais auquel je me soumets faute de mieux.

      Mais contrairement à ce que vous suggérez, il y a un espace à gauche ( s’entend à la gauche de la soi-disant gauche ) et il est occupé par Mélenchon et ceux des communistes qui placent la fidélité à leurs idées au-dessus de l’opportunisme dans la lutte des places.

      Seraient-ils capables d’imprimer leur marque à un éventuel programme de gouvernement ou feraient-ils comme Tsipras, le molosse retourné à la niche ? 

      Personne n’a la réponse sauf à faire un procès d’intention... 

      Je situerais pour ma part à l’Extrême-gauche tous ceux, LO ou NPA et autres groupuscules, qui poursuivent des objectifs qui n’ont, à mon humble avis, aucune perspective d’aboutissement dans un temps prévisible.


    • Albert123 1er juin 2016 18:51

      @Jeussey de Sourcesûre


      a part de la gauche républicaine vous voyez une autre mouvance politique actuellement :

      FDG
      PS
      LR
      FN

      pas de légitimistes dans le tas, et pour cause, il suffit de relire l’Histoire, et pas celle de Fernand Nathan.

  • petit gibus 1er juin 2016 15:23
    après avoir en partie suivit l’emmission ,
    j’ me suis fait la même réflexion que toi :
    elle devrait fleurter avec Macron ,
    ils feraient un beau couple


  • petit gibus 1er juin 2016 15:38
    P’utaingue c’que tu causes bien Elliot smiley

    tes portraits valent bien les caractères de La Bruyère smiley

    • leypanou 1er juin 2016 18:50

      @petit gibus
      Elliot est l’une des meilleures plumes d’agoravox. Il y en a aussi d’autres mais pas beaucoup.


  • Le p’tit Charles 1er juin 2016 15:49
    NKM...candidate « BOBO » La politique par les salons Parisiens..Son nom s’écrit en capitale..comme Paris..ou Bécassine..Dans le XVIeme, elle fait un malheur, mais s’arrête à Michélange-Molitor..

  • MagicBuster 1er juin 2016 15:49

    Revue des sept erreurs commises.

    1 - Elle confond 2008 et 2014

    La députée de l’Essonne a donné un ton résolument bobo à ses interventions. On la voit déambuler dans la Nuit blanche, proposer la création de dancings dans des stations de métro désaffectées, faire les troquets de Pigalle foulard au vent avec le « maire de la nuit », créature des débitants de boissons, imaginer de dépenser des dizaines de millions d’euros pour créer un pont qui permettra à une piste cyclable d’enjamber la Seine, etc.

    Mais les Parisiens de 2014, surtout ceux qui votent à droite et au centre, ne sont plus ceux de 2008, qui ont apporté leurs voix aux listes Delanoë. Ils sont comme tous les Français, inquiets avant tout de la dégradation de la situation économique et sociale. Les affèteries branchées sont hors sujet. Le score des candidats du Front national risque d’en être le principal bénéficiaire.


    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/occasion-ratee-pour-droite-7-erreurs-nkm-serge-federbusch-919318.html#Q8HqVsIrulUOmxbu.99


  • MagicBuster 1er juin 2016 15:49
    2 - Son projet est consternant

    Tout en prétendant diminuer les dépenses d’un milliard d’euros en six ans, NKM multiplie les annonces coûteuses et parfois même ruineuses. Outre les dépenses ineptes pour reconvertir la Petite ceinture en déambulation vélocipédique, l’ouverture plus tardive du métro et des équipements publics aurait un coût considérable pour un public dont il ne faut pas perdre de vue qu’il est malgré tout réduit. Quant à la couverture de 1,4 kilomètres de Périphérique qui s’autofinancerait grâce à des ventes de terrain à des endroits particulièrement peu propices à la construction sauf pour quelques bureaux supplémentaires dans un marché saturé, elle serait une plaie béante dans les finances de la ville.

    3 - Le choix de ses équipes est suicidaire

    N’ayant, au départ, qu’une envie modérée d’être candidate à Paris, NKM a entendu en tirer deux bénéfices « cash » : la notoriété et la possibilité de placer quelques affidés qui pourraient lui être utiles plus tard en formant une sorte de garde rapprochée. Du coup, lorsqu’elle n’était pas face à des barons indéboulonnables, elle a décidé de faire investir le plus souvent des candidats inexpérimentés et dépourvus pour la plupart de consistance politique. Telle est la cause unique de la multiplication des dissidences dont l’auteur de ces lignes est un cas parmi déjà dix autres. Il ne faut donc pas y voir, comme le prétend NKM, la conséquence d’un souci de renouvellement mais celle des vieilles pratiques autoritaires, verticales et abusives, du parachutage. NKM est un vieux politicien dans une enveloppe modernisée.


    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/occasion-ratee-pour-droite-7-erreurs-nkm-serge-federbusch-919318.html#Q8HqVsIrulUOmxbu.99

    etc .... etc .... etc .... etc ....


  • HELIOS HELIOS 1er juin 2016 16:27

    NKM, une autre droite ?


    Oui, c’est vrai, c’est exactement la même baffe mais sur l’autre joue.

  • escoe 1er juin 2016 17:44

    La seule chose qui intéresse vraiment la NKM est de reprendre possession des 400 000 hectares de terres que ses ancêtres, grands féodaux polonais, possédaient en Ukraine.


  • Le p’tit Charles 2 juin 2016 08:30

    Bizarre de prendre une « Tordue » pour faire une droite.. ?


  • leypanou 2 juin 2016 08:45

    Il y a une chose que l’auteur aurait pu préciser sur NKM, c’est sa proposition de supprimer le statut de fonctionnaire.
    Bruno Le Maire et Alain Juppé rivalisent sur le nombre de fonctionnaires à supprimer, plusieurs centaines de millier, elle, elle veut carrément supprimer le statut : il n’y a pas plus à droite.
    Bref, la droite reste égale à elle-même : précarisons le populo, ainsi il se tiendra tranquille.
    A tous les fonctionnaires qui votent à droite, votre cerveau sera bientôt complètement HS.


    • Elliot Elliot 2 juin 2016 11:21

      @leypanou

      C’est vrai mais il me semble qu’elle a aussi précisé que cela concernerait les futures embauches.

      De toute manière le moyen de faire autrement quand l’état ou les collectivités ont engagé leur parole ( sur parchemin de surcroît ) ? 

      Dès lors je me demande si elle ne veut pas officialiser une situation de fait : pour ce que je connais et qui concerne la Belgique dont je suis citoyen, je connais un certain nombre d’enfants et petits-enfants de proches et d’amis qui, bien que travaillant pour l’état ( certains depuis plus de 10 ans ) ou collectivités assimilées, n’ont toujours pas obtenu le statut de fonctionnaire et doivent se satisfaire de CDI ou même de CDD renouvelables.
      C’est sans doute cet état de fait – qui est une tendance lourde du néo-libéralisme - que NKM ( comme Macron et autres funambules ) veut pérenniser. 

      Elle va dans le sens de l’histoire telle qu’elle s’écrit actuellement. 

      Dans la passivité générale ou la résignation ou encore, dans le pire des cas, avec des leurres chargés de capter sur de faux problèmes l’agressivité latente d’une population désemparée.


  • Anthrax 2 juin 2016 09:07

    @Elliot

    Bravo pour cet excellent portrait ! Mais... tu es amoureux non ?
    Amicalement

  • Cusss (---.---.221.83) 2 juin 2016 12:18

    « A une autre époque, elle eût sans doute tenu salon, aujourd’hui elle court les plateaux »


    A moins que ce soit les plateaux qui lui fassent la coure, comme pour sa moitié.

  • jymb 2 juin 2016 13:10

    Lorsqu’on a réussi à faire tomber Paris dans les griffes de l’équipe municipale actuelle qui détruit méthodiquement la ville au travers de leurs obsessions militantes, on devrait avoir la pudeur de se cacher avec humilité dans un trou de souris pendant quelques décennies.


    Et bien non. Fidèle au comportement des autres politiques, elle aussi n’hésite pas à revenir donner des leçons. Et il y a des simplets pour l’écouter sans la renvoyer à ses catastrophes. 

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