Non à Hollande, pharmacien du capital - par Floreal
Peu de pharmaciens libéraux sans doute (hélas) et encore bien moins de notaires votent ou sont disposés à voter communiste et l’on n’a jamais vu leurs syndicats soutenir mordicus les salariés en lutte pour l’emploi, les salaires ou la défense légitime de leurs statuts.
Pour autant, il faut constater une évidence que nos affreux médias militarisés par le capital déforment ou taisent : non les pharmaciens libéraux, les médecins libéraux, les architectes libéraux (dans leur majorité, ne parlons pas des trusts internationaux) ne sont pas des « rentiers ». Assenons même une étrange vérité : ILS TRAVAILLENT, ils font des choses UTILES, comme les artisans, petits paysans, petits détaillants qui non seulement rendent service à la population, mais animent nos villes et nos quartiers, ou qui font vivre le paysage français qui, sans eux, serait une friche pleine de ronces.
Sans doute certaines de ces professions seraient-elles avantageusement remplacées, non pas par des esclaves d’Edouard Leclercq ou de la famille Mulliez (Auchan), mais par des fonctionnaires travaillant pour des services publics gratuits (on pense aux tribunaux de commerce par ex.). Sans doute les pharmaciens libéraux doivent-ils surveiller ceux d’entre eux qui abusent en prenant des marges excessives sur certains médicaments : encore que la chose n’arriverait pas si les médicaments étaient remboursés à 100% comme ils l’étaient quand Croizat a créé la Sécu.
Mais là n’est pas le sujet car la question est moins « que réformer ? » que « qui réforme qui, contre qui (contre quelle classe sociale ?) et pour qui (à l’avantage de quelle classe ?) ?
Qui ne voit que depuis au moins 1992 et la mise en route du funeste Traité de Maastricht porté par Mitterrand et Chirac, les « réformes » (des retraites, de la Sécu, de l’école, de la Poste, d’Air-France, de la SNCF, des statuts publics, des conventions collectives…) sont en réalité des CONTRE-réformes, TOUTES faites dans l’intérêt du capital et au désavantage de ceux qui travaillent ou qui voudraient travailler ? Qui ne voit qu’à chaque fois, c’est la même recette propagandiste : attaquer les travailleurs « privilégiés » (tantôt les profs, tantôt les retraités, tantôt les fonctionnaires, tantôt les pilotes d’Air-France qui, comme chacun sait, se tournent les pouces pour les isoler, faire pleurer sur le sort des « petits » et en réalité, casser les acquis de TOUT LE MONDE et surtout, épargner les RENTES ENORMES, COLOSSALES, INDECENTES, du grand capital, des Gattaz et autres actionnaires du CAC-40. A ceux-là, non seulement on ne demande jamais ce qu’ils COÛTENT à la nation en délocalisations, gabegies diverses, dividendes, dépenses somptuaires, échecs économiques et industriels à répétition, fantaisies financières ruineuses (Crédit Lyonnais, BNP, etc.), mais on ne cesse de DONNER de l’argent public sous forme de dégrèvements fiscaux divers, de « plan de responsabilité » et de baisse des cotisations sociales. 460 milliards d’euros planqués dans les paradis fiscaux, 46 fois (vous avez bien lu) le « déficit » de la Sécu, que fait-on pour « raboter » cette RENTE énorme, scandaleuse, qui fait passer les malfrats et petits revendeurs de nos quartiers en déshérence pour des minables ?
Enfin qui peut croire sérieusement que les « Carrefour Market », « Simply Market » et autres monopoles capitalistes du commerce qui ont déjà tué les commerces de centre-ville, la pêche côtière et l’agriculture paysanne, et dont la simple appellation qu’ils donnent à leurs enseignes sue le mépris pour la France et pour sa langue, ont le souci réel du consommateur et de la baisse des prix ? La réalité est qu’ils veulent rafler un marché supplémentaire, que les rares pharmaciens diplômés qu’ils emploieront seront payés à l’élastique, comme des caissières, et que le conseil au « client » et non plus au malade, sera le cadet de leur souci : « time is money » !
C’est pourquoi aujourd’hui, je soutiens non seulement les retraités en lutte, non seulement les parents qui refusent le rabotage du congé parental, non seulement les grévistes d’Air-France malgré les criailleries jaunâtres de la CFDT, mais tous ceux qui luttent pour que leur TRAVAIL ne soit pas insulté et pour qu’on s’en prenne enfin à la vraie RENTE : l’exploitation capitaliste.
ET à tous je suggère ceci : face aux monopoles capitalistes qui détruisent la « douce France » qu’a tenté naguère de construire le Conseil National de la Résistance, défendons tous la Sécu et travaillons à mettre en place un large front de la classe ouvrière et des couches moyennes contre l’ennemi commun de notre peuple : le GRAND CAPITAL.