lundi 25 juillet 2016 - par beo111

NON à l’anonymat des votes aux législatives

 Thèse antithèse synthèse. Mais d'abord il convient de rappeler l'essentiel, cité dans l'article 21.3 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, à savoir que l'autorité de la puissance publique a pour fondement la volonté populaire, et que cette volonté s'exerce soit par référendum soit via des représentants élus lors de scrutins honnêtes.

  Oui, mais peut-on parler d'honnêteté si on ne sait pas au final qui représente qui ? Peut-on parler d'honnêteté si on a aucun moyen, je dis bien aucun moyen de vérifier réellement le résultat d'une élection ?

  Ayant participé à trois dépouillements dans ma vie, je puis attester qu'il y en a un qui ne s'est pas super bien passé : je ne comprendrai jamais pourquoi, l'urne est tombée de la table où elle semblait pourtant en assez bon équilibre, et tous les bulletins se sont donc répandus par terre, où des sortes d'"assesseurs" "autorisés" les ont ramassés, mais je ne puis en dire plus, vu que leurs complices, euh pardon, leurs collègues faisaient barrage pour nous empêcher de voir ce qui se passait exactement.

  Pour la petite histoire c'était au premier tour des avant-dernières régionales en région parisienne. Mais peu importe.

  Ce qui importe c'est de savoir que ce n'était pas la faute à pas de chance, puisqu'en interne les partis ont souvent des problèmes de fraude électorale, qu'ils tentent au maximum de cacher et on les comprend, mais sachez que ce que vous voyez dans les médias n'est que la partie émergée de l'iceberg.

  Alors bon, vous connaissez l'argument massue des partisans de l'anonymat des votes : les représailles au niveau local. Bien sûr nous sommes en France, donc à priori on ne mettrait pas sa vie en danger si l'on a pas voté pour la bonne personne, mais si on a besoin d'un permis de construire, d'une place en crèche pour ses enfants, ou que sais-je encore qui dépend du bon vouloir de l'"équipe municipale", peut-être vaut-il mieux que le maire ne sache pour qui on a voté aux législatives.

  Ce à quoi il faut rajouter le réalisme politique. Franchement, à quoi cela sert-il de se poser la question si de toute façon les jeux sont faits avec les dés pipés qui se doivent. Les députés ont besoin d'un maximum des votes, ils ont besoin que les gens votent en masse, ce qui serait perturbé si les gens avaient à répondre de leur vote, évidemment, ils voteraient moins. Donc comme ce sont les députés qui écrivent les règles de leur propre élection, l'affaire parait entendue.

  Entendue ?

  Pas si sûr. Il y a, d'un côte le Front National qui fait peur, et plutôt que de proposer l'idée stupide de rendre le vote obligatoire, ce qui jetterait dans les bras du FN nombre d'abstentionnistes contrariés, on pourrait se dire que comme le vote frontiste n'a pas bonne presse, une publication nominative des votes pourrait limiter ses suffrages à une poignée d'irréductibles qui assumeront toujours certaines idées. Cela vaut, soit dit en passant, pour les autres partis aussi.

  Mais surtout, quitte à parler de réalisme, autant s'intéresser quelque peu à la réalité. Et la réalité, c'est que le vote n'est déjà pas si anonyme que cela. Sinon, comment expliquer que les RG et les instituts de sondages peuvent faire des études statistiques somme toute assez précises sur la répartition des votes en fonction des catégories d'âge, de sexe, de profession, et j'en passe.

  Sans parler des villages, oui des villages, où sur une quarantaine de votants il n'y en a que trois ou quatre sur lesquels on peut hésiter à la rigueur... sans parler des gens qui même dans les grandes villes savent que leur vote n'a pas été pris en compte, puisqu'ils étaient candidats, que leur bulletin de vote a été accepté par la commission de propagande, qu'ils ont voté pour eux, mais que d'après les résultats de leur bureau de vote, eh ben non.

  Bref, beaucoup d'argent public pour garantir un anonymat qui au final est loin d'être garanti...

  Alors que faire, y a-t-il des solutions ? Peut-on a la fois protéger le votant contre d'éventuelles sanctions, mais redonner en même temps un peu de sérieux aux consultations populaires ? Pas sûr, mais il existe, en théorie du moins, un compromis.

  On peut par exemple se baser sur les écrits de Florence Gauthier pour remettre au goût du jour les commis du peuple, en prenant soin cependant de court-circuiter quelque peu l'autorité organisatrice de l'élection qui n'a d'autorité que le nom, puisqu'elle est juge et partie dans cette affaire. En français et sans décodeur, cela veut dire vous votant vous votez pour qui vous voulez, il n'y a pas de candidat officiel, et surtout vous votez de chez vous en envoyant par la poste une lettre avec votre signature et la photocopie de votre carte d'identité. À quelle adresse ? Eh bien celle de votre représentant pardi ! Oui votre représentant, la personne pour qui vous votez. De cette manière il n'y a que lui et lui seul qui sait que vous avez voté pour lui.

  C'est alors le représentant et lui seul qui va faire valoir auprès de l'organisateur sa qualité d'élu. Et si, comme cela est prévisible, il y a plus de représentants que de sièges à l'Assemblée Nationale, eh bien on tire au sort sur les listes électorales pour savoir quels citoyens auront la chance d'être représentés à l'assemblé nationale.

  Voilà, je vis dans un pays de gros veaux qui votent toujours pour les mêmes raclures, mais qu'est-ce que ça fait du bien d'écrire ce que l'on pense !



16 réactions


  • César Castique César Castique 25 juillet 2016 12:01

    « ...comme le vote frontiste n’a pas bonne presse, une publication nominative des votes pourrait limiter ses suffrages à une poignée d’irréductibles... »



     A mon avis, vous devriez inverser l’ordre de vos priorités : J’aime lire, courir, faire de la politique et boire de la bière.

    • beo111 beo111 25 juillet 2016 14:18

      @Csar Castique

      Tant que je ne pars pas la chasse aux voix aprs l’apro, a devrait aller.


    • La mouche du coche La mouche du coche 25 juillet 2016 17:15

      Non vu la nullité extraordinaire de votre article, je pense qu’il vous faudrait plutôt cet ordre là : j’aime boire de la bière, et le reste je le ferais quand je serais en maison de retraite


    • beo111 beo111 25 juillet 2016 22:01

      @La mouche du coche
      J’aimerais bien, mais malheureusement il y a le boulot et tout ça...


  • Aristide Aristide 25 juillet 2016 16:48

    « un pays de gros veaux »


    Les chevilles ? Çà va ?

    • beo111 beo111 25 juillet 2016 16:58

      @Aristide

      La France fait suffisamment de mal dans le monde via sa participation a l’OTAN, et en plus avec mes impots, pour que je sois mecontent de mes compatriotes qui laissent faire.

      D’autre part, mais visiblement vous ne l’aviez pas compris, je ne me compare pas au General, il me sert de caution, c’est tout.


    • Aristide Aristide 25 juillet 2016 17:27

      @beo111


      Vos compatriotes qui sont des veaux, c’est cela ? Parce qu’ils ne partagent pas vos ... idées , c’est cela ?

      PS : Où vous avez vu que je vous soupçonnais de vous comparer à De Gaulle ? Il faudrait une certaine dose de bêtise pour en voir le début du commencement de la possibilité. Sans vouloir vous vexer.


    • beo111 beo111 25 juillet 2016 23:02

      @Aristide
      Vous répondez bien, je vous offre une minute de culture (enfin il faut quand même cliquer sur le lien et même après « afficher plus »).


    • Aristide Aristide 26 juillet 2016 10:37

      @beo111


      Il me semble que les généralisations à toute une nationalité, un groupe, une ethnie, une religion de défauts rassure le neuneu en manque d’idée simpliste.

      Voilà donc que les arabes seraient donc des voleurs, les turcs seraient forts, les russes mélomanes, ... enfin tous ces poncifs répétés par des imbéciles qui croient qu’une personne se limite à ses caractères d’origine, de nationalité, ...

      Il est assez malheureux que vous colportiez une telle bêtise avec cet aplomb qui caractérise celui qui se croit exclu de ce jugement. 

    • beo111 beo111 26 juillet 2016 12:11

      @Aristide
      Vous savez ce qu’on dit : ya pas de fumée sans feu.

      Et justement je pense étudier les prochaines années ce feu. Et l’étudier sous l’angle linguistique. En effet, l’idée c’est que si la langue est le reflet d’un peuple, de sa culture, ou pour être plus précis le reflet de ses émotions, peut-être va-t-ton trouver des traits psychologiques induits (inductibles) par la répétition de certaines tournures de phrases, de certaines combinaisons de sons.

      Alors après quand on cherche on ne trouve pas forcément ce que l’on s’attendait à trouver, et c’est vrai que le veau se décourage vite, mais bon, on verra.


  • Zolko Zolko 25 juillet 2016 19:53

    @ l’auteur :
     
    si l’objectif de ta proposition est de pouvoir vérifier à-posteriori les votes, on peut quand-même garder l’anonymat : on peut assigner à chaque personne au moment de son vote un numéro unique, et c’est ce numéro qui sera associé à son vote. Ainsi, seul le votant connaîtra son numéro d’identifiant donc l’anonymat est préservé, mais il pourra vérifier son vote si il a des doutes.
     
    Elle est pas belle, la vie ?


    • beo111 beo111 25 juillet 2016 21:55

      @Zolko
      Oh la vie elle est tres belle tu sais. Mon seul soucis a l’heure actuelle, c’est que comme j’ecris de Moscou je sais pas pourquoi les lettres accentuees que j’envoie de mon smartphone ne s’affichent pas dans mes commentaires Agoravox, enfin bon rien de bien mechant comme tu le vois.

      Le probleme avec la solution que tu proposes, c’est que du coup tu rends opposable au resultat de l’election le retournement de n’importe quel citoyen qui va dire, avec toute la bonne foi qui le caracterise, « ah mais non moi j’avais pas vote pour ça, mon vote a été truque ». Tant que c’est juste un individu isole pas de pb, mais imagine un scrutin serre, et comme par hasard, 20 personnes disent que leur vote a ete falsifie alors qu’il n’y a que 10 voix de difference entre les deux politiciens professionnels.

      Que fait-on ? On annule l’election ? Moi ca me plait comme solution, mais ca m’etonnerait que cela plaise a nos petits amis des partis politiques, et en attendant c’est eux qui ecrivent les regles.


  • janel Janel 26 juillet 2016 03:09

    Beo1111, vous êtes né de la dernière pluie ou quoi ? Vous n’avez jamais voté ?

    Non

    Lorsque nous votons nous n’avons pas le droit de montrer pour qui nous votons. Nous devons prendre le bulletin de vote de chaque candidat et ensuite entrer dans l’isoloir afin d’effectuer son choix. Sortir silencieusement de l’isoloir en déclinant son identité et signer le registre des électeurs prouvant que nous avons bien voté et à ce moment nous avons le droit d’introduire notre bulletin de vote dans l’urne. 

    Vous n’avez pas l’air d’avoir compris pourquoi il faut respecter ce protocole. Il existe pour garantir la sincérité du scrutin et protéger les électeurs des éventuels représailles si on apprenait pour qui ils ont voté.


    • beo111 beo111 26 juillet 2016 07:09

      @Janel
      C’est bien, vous avez lu le titre, vous avez même réfléchit avant d’écrire, mais il faut lire l’article maintenant.


    • janel Janel 26 juillet 2016 18:06

      @beo111

      Exact, je n’ai fini ma lecture parce que je suis rendu compte que vos arguments ne sont comme on dit que « des lieux communs » ou si vous préférez : des banalités que monsieur tout le monde exprime chaque qu’il veut en placé une.


  • Lucadeparis Lucadeparis 23 octobre 2017 18:04

    "la réalité, c’est que le vote n’est déjà pas si anonyme que cela. Sinon, comment expliquer que les RG et les instituts de sondages peuvent faire des études statistiques somme toute assez précises sur la répartition des votes en fonction des catégories d’âge, de sexe, de profession, et j’en passe.« 
    La statistique laisse l’anonymat : les sondeurs demandent à la sortie du bureau de vote : »Pour qui avez-vous voté ?" et demandent l’âge et autres renseignements. Après, ils rectifient les résultats statistiques selon les résultats réels de l’élection. Ca reste anonyme.

    L’anonymat me parait justifié pour l’élection, surtout lorsque le vote blanc n’est pas comptabilisé et effectif : si au second tour, on a Hitler contre Staline, il faut choisir entre les deux le moins pire. Même si on n’est d’accord qu’à 2% avec l’un et qu’à 1% avec l’autre, on votera logiquement avec celui avec qui on est deux fois plus d’accord, même si c’est si peu. De toute façon il vaut mieux un vote de valeur à un tour sur tous les candidats que ce vote univoque à deux tours.

    Pour la votation, le référendum, et le vote blanc est comptabilisé et effectifet surtout si le vote est électronique, il peut être nécessaire pour éviter la fraude que le vote soit public, et il est bon que dans la vie publique, les citoyens assument leurs opinions publiquement.

    Par ailleurs, le Front national est le meilleur ennemi de l’élite, qui la fait monter tout en en faisant l’épouvantail inélégible où s’épuiseront vainement les énergies populistes et populaires.


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