lundi 6 octobre 2014 - par quid damned

Paradoxon Magnus, tempus fugit et Deus ex machina (*)

Réflexions naïves sur le Néant ou circonvolutions matérialistes aux alentours de Rien.

Voici les prémices d'une expérience que j'ai commencé il y a une petite dizaine d'année, que j'ai dû interrompre faute de temps et que j'aurais pu sous-titrer aussi « Carnet de voyage d'un fou ».

Peut-on s'emparer des grandes questions si l'on n'est pas un savant diplômé ?

J'ai voulu avoir une réflexion personnelle sur quelques grandes questions dont le Néant. Pour cela je me suis volontairement (et momentanément) soustrait de la démarche habituelle de lecture et d'étude de travaux faisant autorité en la matière. C'est plus cette démarche qui m'intéressait quand j'ai commencé cet exercice que le résultat de celui-ci.

Le risque est de rester coincé dans des impasses déjà localisées, de se perdre dans de mauvaises directions probablement déjà explorées, de passer à côté d'itinéraires depuis longtemps balisés. C'est aussi l'intérêt. J'ai choisi de me passer du « guide du routard » de la pensée et découvrir le paysage avec le moins de bagage possible, même s'il est difficile d'échapper à la culture que l'on traîne en bagage si mince soit-il. Et, si des chemins sont sans intérêt ou mauvais pour certains, ils peuvent fasciner d'autres.

Réflexions naïves, mais qui m'ont fait aboutir à une solution intéressante. Je n'ai ni la prétention ni la candeur de penser que c'est LA solution. En revanche cette solution m'est un précieux garde-fou contre la « nature » troublante du Néant, un moyen de dompter cette bête existentielle.

Le résultat pourrait peut-être intéresser certain(e)s, et ne peut prendre tout son sens que s'il est soumis à la critique.

Toute ressemblance avec des faits n'ayant jamais existé ne serait probablement fortuite.

Ce texte est composé de 2 parties :
Partie I : Texte brut avec quelques coupes, quelques ajouts et un très bref résumé à la fin pour les plus pressés.
Partie II : une « synthèse » logique.
Les deux parties pouvant être lues indépendamment mais la deuxième étant un condensé de la première contient donc des redites.

 

Scary Loops {PNG}



PARTIE I : Réflexions naïves sur le Néant

« Qu'est-ce que le Néant ? Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »

Se posant la question « pourquoi y a-t-il quelque chose ? », on exprime la gêne occasionnée à notre intuition (pour simplifier j'utiliserai parfois indifféremment, peut-être abusivement, intuition et imagination) par la non connaissance d'une causalité. Nous aurions tendance à trouver logique qu'il y ait « Rien » s'il n'y a aucune raison à ce qu'il y ait « quelque chose ».

Mais qu'est « Rien » ?
Laissons parler quelqu'un qui comme moi n'a pas d'habilitation officielle particulière à s'emparer de ces interrogations philosophiques ou métaphysiques. Il s'agit d'Ève Angeli (chanteuse) que je ne connais qu'au travers de l'entrevue qui suit :

lien vidéo


[Retranscription :
Intervieweur : - « De quoi le Néant se compose-t-il ?
Eve Angeli :- Alors ça c'est marrant c'te question, « de quoi le Néant se compose-t-il ? », parce que depuis que j'suis gamine, je me suis toujours demandée « à quoi ressemble le Néant ? ». J'ai essayé de me représenter, et ça m'faisait super peur parce que j'me disais : « Tu n'peux pas te représenter le Néant » parce que par définition le Néant c'est rien ! Le Néant c'est rien. Et quand tu te dis ça, tu t'dis « Rien » c'est quoi ? Rien c'est quelque chose quand même puisque c'est « Rien » !
Et donc t'essayes de visualiser le « Rien », donc le Néant et ça fait peur parce que tu y arrives pas.
Rire ; non ça c'est catastrophique... Mais si à la rigueur, j'essayais de me le représenter, j'dirais qu'ça peut s'approcher d'un espace vide … à la rigueur ; donc on pourrait dire que l'espace … c'est le Néant ! Mais une fois de plus euh … ça s'approche du Néant l'espace mais ce n'est pas le Néant puisque le Néant c'est le Néant tu vois. Alors c'est très très dur euh… Essayez de visualiser chez vous le Néant, vous allez voir si c'est simple hein !]


Cette réflexion relatée d'une façon ingénue et qui me fit sourire, a suscité nombre railleries. Moqueries faciles qui dans une certaine mesure m'ont un peu agacé, car d'une part je ne me sentais pas plus malin ni plus avancé qu'elle, et d'autre part, si le registre est éminemment tout autre, sur le fond elle ne fait qu'exprimer la même préoccupation existentielle décrite par Platon :


« (...) le non-être absolu ou par néant, contraire absolu de l'être qu'on ne peut pas même concevoir » « (...) au point que la pensée ne peut supporter qu'avec peine ce climat d'inanité radicale où ses points d'appui ordinaires lui font défaut (...) ».

C'est un sujet qui semble absurde ou vain voire gênant.

Le Néant fait partie des grandes angoisses existentielles primales. Comme la mort qui en est, d'un certain point de vue, son pendant ou comme celle qu'éprouve l'enfant qui se demande d'où il vient. Toutes sortes de réponses lui sont apportées, on l'envoi dans les choux ou sur les roses, on lui fait un cours d'ensemencement agricole ou apicole, quand on ne l'envoie pas promener dans le baluchon d'une cigogne. Il ne se souvient pas de la petite graine qu'il était, encore moins de ce qu'il aurait pu être ou pas avant, à partir de quand a-t-il commencé a exister, à avoir une conscience ? Comment lui expliquer ce qui reste un mystère pour les adultes ?

On élude et éluder n'est point élucider.

Éludées : c'est l'impression qu'il me reste des rares discussions que j'ai pu aborder sur le thème car au mieux les débats étaient rapidement clos par des répliques finales sentencieuses et sans appel telles que :
« Le Néant est un non-concept ». (ou « n'est que pur concept »)

Je suis d'accord que ce qui n' « est » ne saurait être décrit. Certes, mais n'y-a-t-il vraiment rien à en dire ? Son évocation ne peut-elle engendrer des questions attenantes ou périphériques intéressantes ?

Comme beaucoup les théories sur l'origine de l'Univers et ses probables configurations sont des sujets qui me passionnent. Or malgré les grandes compétences de leurs savants auteurs et la reconnaissance qu'ils peuvent avoir de leurs pairs, aucune de ces théories ne fait l'absolue unanimité. Toutes ont leur intérêt et leur cohérence mais divisent la communauté des scientifiques. Selon les théories l'Univers a des configurations différentes : infini, fini mais non borné, chiffonné, gémellaire, fractal, holographique, …(**)
Pour son origine, la (théorie) plus connue est le Big Bang. C'est en cogitant sur ce phénoménal événement que je me suis plus particulièrement intéressé à la question du Néant, via « pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ? »
C'est fabuleusement abasourdissant d'imaginer que subitement, à partir de rien et de nulle part une telle profusion d'énergie qui va prendre la forme et les dimensions d'un univers surgisse. Pourquoi, comment ?
Un proverbe africain dit « Si tu ne sais pas où tu vas, souviens-toi d'où tu viens. »
L'Univers d'où vient-il ? Qu'y avait-il avant ?
Pour ne pas faire un exposé trop laborieux de mes errements je vais prendre quelques raccourcis (« (…) » ) et ne rendre compte que des principales « hypothèses » sur lesquelles je me suis échoué.

Qu'y avait-il avant ? : « Rien ».

Antériorité. Origines diverses.
Il n'est pas question ici de nier l'existence d'un possible être créateur, mais cette hypothèse ne fait que décaler le problème : Dieu a créé le monde (disons l'Univers), mais lui d'où et comment émane-t-il ? L'intervention divine ne résout pas le problème d'Antériorité. Non plus que d'autres théories, comme la possibilité qu'il y ait d'autres univers parallèles ou prédécesseurs.
Pour simplifier, l'émergence de l'Existence (l'Univers) ex nihilo sous la forme du Big Bang il y a presque 14 milliards d'années servira de base à la réflexion, qui pourrait être transposée en choisissant un autre postulat de départ.
Donc avant l'Origine de notre Univers (le Big Bang) il n'y avait rien : le Néant.
N.B. Je ne sais réellement que penser de cette théorie mais elle peut servir de base à la réflexion pas plus pas moins qu'une autre, disons que l'on peut supposer que « tous les chemins peuvent mener à « Rien » ».

Comment ? Causalité.
Là, les neurones des savants risquent de bouillonner longtemps avant de trouver, si toute fois c'est possible. Pourtant l'esprit humain a une grande capacité d'abstraction et capable de beaucoup d'imagination.

Le fait que les divers théories citées plus haut coexistent, en dehors de celui qu'elles aient probablement chacune une part de vérité, peut laisser penser que, plus que son exactitude, c'est la cohérence d'une théorie qui permet de susciter a priori l'adhésion de l'intuition.

Vertiges de l'infini.
L'imagination peut nous faire voyager très loin, aussi loin que l'on veut.
L'intuition est d'ailleurs fortement sollicitée pour se rendre compte des dimensions cosmiques, qu'elles soient spatiales (lien) ou temporelles.

Pourtant aussi lointaines que soient les observations que nous ayons pu faire, celles-ci sont malgré tout très restreintes en comparaison de l'infini. Il est possible de projeter encore plus loin notre imagination, aussi loin que l'Univers observable ne nous paraîtrait alors qu'un vacillant et lointain point lumineux. (...) Et on peut répéter cette dynamique autant que l'on veut. C'est vertigineux, ça peut être perturbant pour l'esprit de ne jamais atteindre de bord, mais c'est la définition de l'infiniment grand, et notre intuition peut se laisser prendre au jeu. L'infini spatial est comme un horizon que l'on n'atteint jamais et qui ne mène vers nul rivage.
On peut faire la même abstraction avec l'infiniment petit.(...)
Ces exercices ne permettent pas de rendre compte de l'infini, mais proposent un algorithme qui montre que l'intuition peut s'accommoder du (se familiariser avec le) concept, qu'il décrive fidèlement ou non la réalité.
Un autre infini est celui du temps qui s'écoule. Pour le futur on peut s'imaginer les secondes qui s'écouleront sans fin les unes après les autres encore et encore. Qu'il n'y ait pas de fin ne trouble pas significativement l'intuition.
Prenons maintenant le temps à rebours. Mentalement nous pouvons décider de nous projeter des quelques milliards d'années qui nous séparent de la naissance de l'Univers. Ça représente une très longue durée, on peut douter que l'on ne puisse pleinement se rendre compte de ce que ça représente, mais il est intuitivement plausible de s'en faire une idée. Il paraît qu'au delà (avant le big bang), la notion de temps qui passe n'a plus de sens. Cependant rien ne nous empêche d'imaginer que le temps s'écoule comme nous « percevons » qu'il s'écoule ordinairement avant l'Origine. Continuons le rebours. Rien n'interdit dès lors de remonter le temps autant que l'on veut, il ne se passera rien, et ça risque d'être ennuyeux. Même si l'on remonte le temps toujours plus vite jusqu'à ce que les quelques milliards d'années paraissent dérisoires, et continuer encore et encore et toujours plus vite, nous ne terminerons jamais le voyage. C'est le propre de l'infini me rétorquerait-on. Certes mais le fait qu'il n'y ait pas de début n'est-il pas plus vertigineux encore que pas de fin ? Cela voudrait dire qu'avant la naissance de l'Univers, il n'y avait rien et ce depuis toujours, depuis un temps si long, si lointain que l'âge de notre vénérable Univers serait ridiculement dérisoire et insignifiant,durée négligeable, anecdotique. Même si chaque seconde qui passe est une borne éphémère et évanescente d'un temps qui s'écoulera à l'infini, le temps qui s'est déjà écoulé est désormais et depuis toujours infini. C'est un peu perturbant mais notre intuition peut faire cette abstraction.
Pour paraphraser Woody Allen : « L'éternité c'est long dès le début »

Si j'insiste encore sur la capacité d'abstraction de l'esprit humain, c'est que j'émets ici l'hypothèse que :
l'imagination n'a a priori pas de limites, et que tout ce à quoi l'on a pas encore pensé reste potentiellement à inventer.

Et (...) Quelque soit la théorie, si elle a une cohérence, l'intuition peut y adhérer pour peu que l'on n'y soit pas d'emblée obtusément réfractaire.

Mais le Néant qu'en est-il ?

« … souviens-toi d'où tu viens. »
Petite ballade en direction de l'Origine.
Sollicitons donc notre imagination pour poursuivre l'investigation. Nous sommes capables par la pensée, tel un film qui défile en marche arrière rapide de nous imaginer l'Univers rapetissant jusqu'à atteindre la taille d'un point aussi petit que l'on veut (à ne pas confondre avec « le vacillant et lointain point lumineux » évoqué plus haut, quoiqu'un parallèle ou une corrélation seraient potentiellement intéressants). Les galaxies se rapprochent, s' « agglomèrent » jusqu'à ne faire plus qu'une masse qui diminue encore et encore. Rembobinons le film jusqu'à ce que l'Univers ne soit plus que le point fictif d'où il va émerger.

L'Existence ayant surgit du Néant, de « Rien », il faut dès lors se poser la question : qu'est « Rien », comment se le « figurer » ? Comment en rendre compte ?
Étonnamment, « Rien » pose plus de problèmes à l'esprit que les gigantismes cosmologiques que nous avons évoqué.
Tout d'abord il faut bien faire la distinction entre « Rien » et le vide qui sont deux notions différentes. En effet, nous avons visionné le film de l'histoire de l'Univers jusqu'à arriver au point fictif d'où celui-ci allait surgir. L'Univers est réduit à un point imaginaire. Que reste-t-il alors ? Notre imagination ne suggère-t-elle pas un immense espace infini et vide ? Ce qui n'est pas « Rien », car cet espace peut potentiellement contenir. Or si l'on s'en tient à la rigueur, le néant ne saurait être un contenant. Le Néant, c'est par définition l’inexistence absolue. Comment faire disparaître cet infini espace vide ?
Si nous sommes parvenus mentalement à faire disparaître l'aspect matériel de l'Univers, il reste un espace vide, infiniment vaste, qui n'est pas rien. (…) Comment faire disparaître cette espace vide de notre imagination ? Cet espace sans fin, sans frontières est déjà déstabilisant pour notre logique qui a besoin de repères. Mais on peut plus ou moins en faire l'abstraction, même si l'éternelle fuite de l'horizon va à l'encontre de notre besoin de limites rationnelles, bornes qui cependant n'ont logiquement pas lieu d'être. On a peine à s'imaginer que ce soit possible et en même temps, en quoi consisteraient de tels bords qui de plus impliqueraient un au-delà tout aussi impalpable. L'intuition peut trouver des parades, pour s'adapter comme par exemple faire intervenir d'autres dimensions (cas notamment de la configuration fini mais non bornée de l'Univers), faire des contorsions pour s'en faire une idée satisfaisante.
Mais comment faire disparaître cet espace dont on se demande pourtant comment il est possible ?(cf. Nous aurions tendance à trouver logique qu'il y ait « Rien » s'il n'y a aucune raison à ce qu'il y ait « quelque chose ».)
 Comment se visualiser son évanouissement sans que de nouveau il ne reste un espace vide, pour que le Néant prenne toute sa signification ? De nouveau la tentation d'évoquer le « non-concept » (ou pur concept) devient alors très forte et stricto sensu justifiée : dans l'absolu ce qui n'est ne saurait être décrit.
Ceci apporte un élément contradictoire à l'hypothèse proposée plus haut sur la non limite de l'imagination de l'esprit humain. Au lieu d'abandonner l'hypothèse modifions la en supposant que :
la seule limite à l'imagination est le Néant.

Le Néant c'est « Rien » avec rien autour c'est-à-dire lui-même.
Ceci relève l'absurde (lien) et dénote le caractère indécidable du Néant.
Existe t-il d'autres concepts qui échappent autant à notre capacité d'abstraction ? Serait-il audacieux d'émettre l'hypothèse que le Néant est simplement impossible, que « Rien » ne se peut ? Et ce serait pour cela que l'esprit humain serait en échec sur le sujet. Et inversement, poussons l'audace à l'acmé : le fait que le Néant mette tant l'esprit humain ou tout autre (soyons fous, délurons) en déroute ne pourrait-il pas être un indice qui permettrait de penser qu'il est impossible ? Ce serait le paradoxe ultime : (la sublimation du trivial)

Le Grand Paradoxe : Il y a quelque chose puisque « Rien » ne se peut.

Autrement dit l'Existence (la Mère Anomalie) « est » car il ne saurait absolument en être autrement. Elle est un compromis illusoire et oscillant entre deux impossibles : le Néant et Quelque Chose.

Corollaires stochastiques, implications aléatoires et autres allégations tergiversatoires. Amusements psychoboles (***).

Le temps une illusion ?
L'aspect inexorable de l'Existence étant absolu, la perception de la dimension temporelle ne peut plus être linéaire. La période précédent l'Origine ne peut plus être perçue de la même façon. En effet l'Origine n'a dès lors plus de sens car si le Néant est impossible, il l'est de tout temps et en conséquence, le temps qui s'écoule n'a plus de sens au delà de l'Origine puisqu'elle n'a elle-même pas de sens, pas de fondement. Autrement dit :
Si le Néant est absolument impossible, il l'est de tous temps, donc l'Existence est de tous temps.
Si l'Existence est de tous temps, l'Origine n'a pas de sens, et effectivement le temps qui s'écoule avant non plus. Ce fait corrobore avec l'absence d'origine (début) du temps proposé plus haut mais contredit le fait qu'il débute avec l'Origine de l'Existence. Ainsi le temps et l'Existence n'ont pas d'origines congruentes, ils n'en ont pas du tout, ni l'un ni l'autre.
Le temps est donc soit un concept très artificiel, une dimension subjective, soit s'écoule très différemment de ce que nous percevons, soit il obéit à des règles différentes lorsqu'on s'approche de ce que nous envisageons comme l' « Origine », le Big Bang qui serait un horizon que nous n'appréhendons pas correctement. Le temps pourrait aussi avoir un aspect fini mais non borné ou gémellaire ou fractal …

Envolée lyrique.
Une indécidabilité si puissante, si prégnante et si inexorable qu'elle envahirait le Néant d'une folie incoercible, incontinente génératrice, inéluctable manifestation, s'il avait conscience de lui-même (ou lui conférerait irrémédiablement et immédiatement une (prise de) conscience fulgurante).
L’Existence serait ainsi un compromis schizophrène entre rien et autre chose. Un perpétuel va et vient entre la proximité de « Rien » et « autre chose ». Une manifestation du mal(non-)être du Néant, la manifestation matérielle de son insoutenable doute(non-)existentiel, le résultat de la perturbation provoquée par son indécision métaphysique oscillante et permanente.

(...)

Les dimensions spatio-temporelles, la matière, ne sont plus que des réminiscences illusoires des agitations fiévreuses, des soubresauts oscillatoires spasmodiques, des cauchemars existentiels du Néant dont nos consciences captent les signaux et en renvoient des échos.

Ces frémissements transcendants se cristallisent en des lois immuables, des constantes, exemple :

Dichotomie du Néant - Le nombre d'or ou comment « Rien » garde ses distances avec « Tout » - Allégorie d'Adam et Ève.
Si la frontière entre le néant et le tout (c'est-à-dire lui même car équivalent (...)) était au milieu des deux, autrement dit, si le Néant pour ne plus être moins que seul (le Néant n'est même pas seul, car seul c'est l'unité donc bien plus que rien), pour ne plus être lui-même ou plutôt cesser de n'être plus, décidait de se scinder en deux (c'est une image), le pire choix ne serait-il pas le milieu, la symétrie parfaite ? Les trois quarts, i.e. la moitié plus la moitié de la moitié, guère mieux,(...) en fait aucun nombre avec un nombre fini de chiffre après la virgule. Le néant doit vraiment se perdre pour ne plus « non- être », ne plus savoir où il a tranché pour ne plus se retrouver. Ni trop au milieu, ni trop éloigné et de façon la plus irrationnelle possible, une dissymétrie équilibrée mais fugitive, fuyante, fugace, quoi de mieux alors qu'un nombre tel que phi, le nombre d'or ? D'autres nombres pourraient faire l'affaire. Néanmoins, si selon certains, on attribue au nombre d'or une dimension exagérément mystique, ce nombre a cependant des propriétés intéressantes et une occurrence véritable dans la nature. Comment l'intuition peut appréhender des nombres tel que phi, pi ou d'autres constantes ou encore des lois universelles et la « fatalité » de leur existence ? Dans la même lignée, le cercle est une figure à la fois finie (visuellement) et infinie (aucun et tous les points du cercle ne peuvent être considérés comme les premiers ou les derniers, ni se distingue des autres) et sa circonférence est définie par pi, un nombre transcendant.

Deus ex machina
(...)Toutes ces considérations n'interdisent pas quelque existence divine, et autorisent toutes les configurations évoquées et d'autres encore. Lorsqu'on tient compte des « infinis » temporels en regard de la très jeune « apparition » de l'Univers et a fortiori de l'espèce humaine il est très légitime et raisonnable de considérer la possibilité de l'existence de formes d'intelligences transcendantes, ainsi que l'existence d'univers plus anciens ou distincts.
(...)
La Nature n'a pas horreur du vide, elle en est presque exclusivement composée, en revanche elle est en perpétuelle fuite du Néant.
(…)

Résumé.
En utilisant quelques exemples sur la capacité d'abstraction de l'esprit humain et estimant que l'intuition a plus besoin de cohérence que de véracité pour ne point se déliter, je me risque à une première hypothèse : « l'imagination n'a a priori pas de limites, et tout ce à quoi l'on a pas encore pensé reste potentiellement à inventer ».
Puis poursuivant plus loin la réflexion je suis contraint de modifier cette hypothèse : « la seule limite à l'imagination humaine est le Néant ».
N'en restant pas là, et après avoir proposé une hypothèse plus audacieuse encore : « Le fait que l'esprit humain ne puisse appréhender le Néant n'est-il pas un indice qui permettrait de penser qu'il (le Néant) est tout simplement impossible ? ».
Je vais même jusqu'à proposer la « théorie » :

« Le Grand Paradoxe : « Rien » ne se peut. »

Autrement dit, que l'Existence est inexorable. Théorie qui a l'avantage d'être invérifiable et surtout de n'en contredire aucune autre.
Arrivé à ce point plus rien n'arrête mon délire, allant même jusqu'à proposer des corollaires à cette « théorie » qu'il conviendrait d'ailleurs mieux d'appeler une hasardeuse assertion.


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(*) Le (pseudo-)latin ça fait pompeux mais que c'est beau.

(**) Infini mais non borné, chiffonné : cf Jean-Pierre Luminet ;
Gémellaire : cf Jean-Pierre Petit et Andrei Sakharov
Fractal : cf Nassim Haramein
Pour ne citer que ces références.

(***) cf (*), les néologismes avec des racines pseudo-grec aussi.

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PARTIE II : Condensé ou ossature logique

Par définition le Néant est la négation absolue de l'Existence.

Il faut se poser la question qu'est l'Existence ?

Pour cadrer ou simplifier la réflexion posons :
zéro – éviter l'écueil sémantique : la négation de la négation pour l'Existence,
un - que l'Existence c'est l'Univers et tout ce qu'il comporte (et éventuellement un espace vide et englobant au delà),
deux - que l'Univers est unique et sans prédécesseur,
trois - qu'il est issu du Big Bang donc possède une Origine : le Big Bang,
quatre – qu'avant lui, il n'y avait rien donc connaît une Antériorité : le Néant,
cinq – la réflexion sera matérialiste et linéaire dans un premier temps.

Trame de la réflexion : paradoxes inhérents au concept du Néant. (ou non-concept ou pur concept)

Par définition :
« Ce qui n' « est » ne saurait être décrit »

Postulats :
 - Causalité : Nous aurions tendance à trouver logique qu'il y ait « Rien » s'il n'y a aucune raison à ce qu'il y ait « quelque chose ».
 - l'imagination n'a a priori pas de limite : tout ce que l'on a pas imaginé reste potentiellement à inventer.

Questionnements induits et concepts attenants :
Antériorité : de combien de temps le Néant a-t-il précédé l'Existence ?
Concepts : infinis spatio-temporels, dimensions subsidiaires et vacuité.

Échec de l'Esprit à se représenter le Néant.
Puisque le Néant « est » la Non-Existence absolue, pour s'en faire une idée il faudrait mentalement faire disparaître l'Univers. Par exemple en « rembobinant » en marche accélérée le « film » de l'histoire de l'Univers.
Si toute la matière disparaît (en un point supposé d'où se déclenche le Big Bang) il reste un espace infini et vide.
Or le Vide n'est pas le Néant. Un espace infini et vide est potentiellement un contenant ce qui n'est pas « Rien ».
Est-il possible de faire disparaître cet espace infini et vide de son imagination ?
Supposant que non, la seule limite à l'imagination devient alors le Néant.

Paradoxe de causalité : il n'y a pas de raison que cet espace vide existe et pourtant nous n'arrivons pas à le faire disparaître sans qu'il soit remplacé à nouveau par un autre espace vide.

Assertion : le fait que le Néant soit le seul concept qui mette l'imagination en déroute comme indice qu'il est tout simplement impossible.

L’Existence n'a pas de raison d'être mais le Néant est impossible.

Théorie : Le Grand Paradoxe : « « Rien » ne se peut ». « L'Existence est inexorable »


Le Néant est la négation absolue de l'Existence.
Or l'Existence sans cause n'a pas lieu d'être donc a priori impossible.
Mais soit nous sommes la preuve qu'il y a quelque chose plutôt que rien, soit l'Existence est l'illusion de Quelque Chose que nous percevons et dont nous faisons partie.

Déduction empirique :
L’Existence est un compromis illusoire (en oscillation permanente ?) entre un impossible (Le Néant) et un indéfini (Quelque Chose) ou entre deux impossibles : le Néant (impossible conceptuel absolu) et le Tout (impossible matériel car serait la coexistence simultanée de tous les possibles, le Néant compris) ou entre le Néant et lui-même.

Infini spatial et dimensions subsidiaires.
Nous avons une estimation des dimensions de l'Univers (matériel). On suppose qu'il n'est pas infini, car ça supposerait qu'il y ait une infinité d'étoiles et impliquerait que nous ne pourrions avoir de nuit à cause de la lumière générée par celles-ci. Donc l'Univers matériel est a priori fini, même s'il est en expansion. Ce qui n'exclut pas qu'il y ait un espace vide est infini au delà des étoiles périphériques au sein duquel notre Univers serait insignifiant. Cet infini spatial est comme un horizon fuyant qui ne mène vers nul rivage. C'est assez perturbant qu'il n'y ait pas de bords, mais ils n'ont pas lieu d'être et en quoi consisteraient-ils ? De surcroît l'au-delà de ces frontières serait tout aussi impalpable et poserait le même problème. C'est une des raisons pour lesquelles l'existence d'autres dimensions spatiales que les trois que nous percevons est une probabilité envisageable intéressante pour pallier à cette « anomalie ».

Infinis temporels.
Futur : on a pas de peine à s'imaginer le futur temporel comme infini, le temps s'écoule seconde après seconde et pour toujours. Indépendamment du sort de l'Univers.
Passé : on a une estimation de l'âge de l'Univers, quelques 14 milliards d'années environ. À notre échelle c'est faramineux.
Il paraît qu'avant l'Origine (de l'Existence), i.e le Big Bang, l'écoulement du temps n'a pas de sens.
Rien n'empêche cependant de supposer qu'il s'écoule au-delà comme nous le « percevons » ordinairement.
Nous pouvons alors remonter le temps au delà du Big Bang. Mais de combien de temps ? Comme pour l'infini spatial, il n'y a pas de raison qu'il y ait de limite. Donc pas d'origine pour le temps. C'est proprement vertigineux. L'âge de notre vénérable Univers est alors comparativement dérisoire, comme le sont ses dimensions par rapport à l'infini spatial.

Pour paraphraser Woody Alen : « L'éternité c'est long dès le début »

Le Néant aurait précédé l'Existence depuis l'horizon des temps.
Peut-on dès lors envisager une fuite du temps telle qu'il aurait à l'instar des dimensions spatiales une ou des composante(s) extra-dimensionnelle(s) pour expliquer cette intangibilité.

Paradoxe consécutif :
Si le Néant est absolument impossible, il l'est de tous temps, donc l'Existence est de tous temps.
Si le Néant est absolument impossible l'Origine n'a pas de sens, et effectivement le temps qui s'écoule avant non plus. Ce fait corrobore avec l'absence d'origine du temps proposé plus haut mais contredit le fait qu'il débute avec l'Origine de l'Existence. Ainsi le temps et l'Existence n'ont pas d'origines congruentes, ils n'en ont pas du tout.

Implications probables :
Le temps est donc soit un concept très artificiel, une dimension subjective, soit s'écoule très différemment de ce que nous percevons, soit il obéit à des règles différentes lorsqu'on s'approche de ce que nous envisageons comme l' « Origine », le Big Bang qui serait un horizon que nous n'appréhendons pas correctement. Le temps pourrait aussi avoir un aspect fini mais non borné ou gémellaire ou fractal … Peut-il y avoir plusieurs dimensions temporelles comme il y a plusieurs dimensions d'espace.
Distinction subjective et artificielle des dimensions spatio-temporelles.
Caractère illusoire de la matière.
Existence de formes d'intelligences transcendantes ou « créatrices ».
Non unicité et non préséance de l'Univers.


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L'illustration intitulée « scary loops » provient d'un site de fonds d'écrans gratuits (www.yah.in)



18 réactions


  • quid damned quid damned 6 octobre 2014 16:45

    Post Scriptum : Si vous tombez sur cet article, même longtemps après sa publication et que vous souhaitez réagir, je consulterai régulièrement le fil et accorderai toute mon attention aux commentaires, remarques ou suggestions susceptibles de me permettre de peaufiner, ajuster, corriger ou enrichir l’expérience. D’avance merci.


    • Hermes Hermes 7 octobre 2014 10:44

      Car le texte est ardu. Merci de ce commentaire encourageant le retour ! Apparemment vous en attendez quelque chose.... quelque chose d’autre que le néant ? Je reviendrai.


    • quid damned quid damned 7 octobre 2014 11:28

      Soyez le bienvenu et quand il vous plaira.


  • Passante Passante 6 octobre 2014 17:46

    c’est une expérience intéressante.


    ça commence très mal, très, 
    parce que vous posez une question célèbre de Heidegger 
    en choisissant de la formuler à l’envers, 
    c’est sur l’être qu’il se demande 
    « pourquoi y a-t-il quelque chose et non pas plutôt rien », 
    c’est tout l’objet de son intro à la métaphysique, avant d’en finir...

    ça continue encore pire, mais attention, pas d’erreur, style rigoureux, recherche logique, 
    en ça c’est intéressant de suivre une réflexion pure, sans références ; 
    mais pire pourquoi : 
    parce que vous êtes parasité par le big bang, 
    quelqu’un a vu le big bang ? n’y a-t-il pas des théories contraires ?

    impression : le cuistot semble vous préparer un très bon repas, 
    subtilité de la découpe, nuances dans les sauces, 
    puis soudain il se goinfre de M&M’s, 
    désolation des foules.

    donc le big bang noie et limite votre réflexion 
    qui perd à ce moment là le sol de la pure évoltuion philo.

    mais des résultats, prévisibles sur la non-représentation, limite de l’imagination.
    et le résultat final de la première partie est très bon, excellent, 
    parce que vous touchez à Parménide sans le connaître, 
    donc malgré votre terrible bagage big bang 
    vous piétinez Platon et achevez (sans le savoir ?) la métaphysique.

    La théologie négative de Denys devrait pas mal vous intéresser.
    le Poème de Parménide aussi : L’être est, le non-être n’est pas.
    mais aussi nietzsche et toute sa théorie du nihilisme dans la Volonté de Puissance.

    trêve de références : 
    ce que vous ratez c’est que lorsqu’on vous répond c’est du « pur concept », 
    on vous dit « steplé, on va pas parler de la mort », 
    questionnement sur la mort.
    mais aussi sur la négation, tout est affaire de point de vue.

    allumer un écran ? ouvrier du néant.
    se pencher sur son phone ? travailler au néant.
    au sens de la négation de quoi ? l’être, 
    mais l’être c’est la vie, comme éveil, 
    et donc toute activité de re-présentation, surtout spectaculaire de la vie, 
    relève de la négation de l’être, 
    et se trouve saisissable comme manifestation visible du néant 
    qui ne saurait passer que par l’humain 
    puisque pas de néant sans question, et pas de question sans humain.

    aujourd’hui les vies sont tissées de néant, le cinéma est dans toutes les têtes, 
    tout le monde est sous caméra, grande re-présentation, 
    donc immense perte de Présence, et dépossession des corps, 
    avec appauvrissement des mots.

    un copain avait coutume de citer céline : 
    « entre le pénis et les mathématiques, il n’y a rien, c’est le vide » - 
    voilà une brèche intéressante, 
    d’où la vénération de lautréamont pour les maths ?

    n’oubliez pas d’ajouter l’expérience intérieure de georges bataille à ce listing, 
    c’est le genre de bouquins qui disparaissent, 
    les lectures sont très surveillées, 
    car la négation de la vie est un usinage collectif du sommeil.

    & bonne rentrée, dans le Néant... 

    • quid damned quid damned 6 octobre 2014 22:18

      Je vous remercie d’avoir consacré de votre temps pour me lire.
      Je suis un peu étonné que vous pointiez l’évocation du big bang comme le point faible voire rédhibitoire de cet « essai », car je précise que je ne privilégie pas cette théorie plus qu’une autre, mais comme c’est l’une des plus communément répandue, je l’utilise comme base à la réflexion. Comme un point d’ancrage. Cette théorie n’est pas sortie par hasard, elle est une interprétation possible d’observations et de calculs. Je précise d’ailleurs que je ne sais qu’en penser, et que l’on pourrait transposer le raisonnement en partant d’un autre point de départ et aussi que dans ce cas « le Big Bang serait un horizon que nous n’appréhendons pas correctement ». J’ai choisi cette option comme j’aurais pu en choisir une autre.
      Je n’ai peut-être pas assez insisté sur ce fait. J’en tiendrai compte lorsque je poursuivrai plus loin mon périple.
      Votre comparaison avec la préparation d’un plat m’a plu. Mais si une recette est agrémenté de baies multicolore, ne lancez pas trop précipitamment d’alerte M&M’S.
      En ce qui concerne Platon, je ne l’ai pas lu, ni aucun autre en vérité. La citation je l’ai trouvé par hasard et j’ai pensé qu’elle pouvait illustrer le propos.
      Je vous remercie aussi pour les divers itinéraires que vous proposez.
      Bien cordialement.


  • gnozd gnozd 6 octobre 2014 21:43

    Bonjour. J’avoue que j’ai bien aimé, d’autant plus que moi aussi j’ai tendance à bargeoter sur ces questions, et qu’en plus j’utilise le même concept que vous : l’Existence, à savoir les fait que les choses existent, que les choses sont.

    Et j’ai le sentiment que les choses sont depuis un bon bout de temps, et que ce que les scientifiques appellent le Big bang n’est qu’une fin/un redémarrage parmi tant d’autres, un peu comme si l’univers se dilatait et se contractait régulièrement, à la façon d’une respiration...

    Maintenant, reste la question de la conscience. Le monde scientifique globalement explique la conscience par tout un tas de phénomènes physico-chimico-électriques qui ne me convainquent pas, surtout lorsqu’ils affirment de façon péremptoire que le cerveau humain serait la plus merveilleuse machine de l’univers.

    Je pense que la plus merveilleuse machine de l’univers, c’est l’univers, et je crois qu’un minimum d’humilité devarit nous conduire à considérer que l’univers n’a pas attendu 14 milliards d’années pour inventer la conscience.
    On pourrait s’amuser comme vous le faites à remonter progressivement en arrière et se dire qu’à tout moment et un peu partout a pu exister la conscience, et de proche en proche, revenir au début (en tout cas début de notre cycle connu de 14 milliards d’années) et se dire que la conscience est déjà là.

    Vous allez me dire « ouh la la, un déiste ».
    C’est vrai que la tentation est forte. Mais Conscience ne signifie pas forcément Intention !
    Je vois de la conscience dans l’intelligence avec laquelle les végétaux s’organisent pour mutualiser leurs biotopes, je vois de la conscience dans l’organisation d’une fourmilière, là où la plupart des savants zoologues voient de l’instinct (mot à bannir).

    J’ai vraiment le sentiment que l’Existence est consubstantielle de la Conscience et également consubstantielle de l’Energie.

    Trois pour le prix d’un ! Ca vous rappelle rien ?

    Je crois que les premiers ésotéristes chrétiens avaient pigé ce truc et qu’il l’ont codifié d’une manière absconse avec leurs Père, Fils et Saint-Esprit, dans une logique culturelle méditerranéenne et patriarcale.

    Existence + conscience + énergie. C’est la base de ma cosmogonie. Mais ça n’engage que moi !
    Bien à vous.


    • quid damned quid damned 6 octobre 2014 22:59

      Merci d’avoir consacrer de votre temps pour ce texte.
      Concernant le cerveau il y a effectivement bien des façons de considérer cette machine, la fonction créant l’organe (ou pas) il pourrait par exemple n’être qu’un récepteur, re-transcripteur, puis émetteur d’une ou de conscience(s) transcendante(s). L’Homme n’est peut-être que le début d’une entité en devenir. J’ai lu dans un livre qui me paraissait sérieux et dont j’ai oublié les références qu’un neurochirurgien avait démontré par des expériences sur des patients volontaires que la conscience précède les activité électro-chimiques du cerveaux de quelques fractions de secondes. Je n’en serais pas étonné si cela était confirmé.
      Rassurez-vous je ne crierai pas « au déiste ! », même si je suis parfois un peu sarcastique sur le sujet ce sont les visions anthropomorphes et moralisatrices de la plupart des religions qui m’agacent un peu. Je n’ai rien contre l’idée de consciences « supérieures ». Nous sommes si petits et si éphémères.
      Votre interprétation « trinitaire » et consubstantielle est intéressante, d’autant que la frontière entre nos corps et le reste de l’univers et la matière en générale vu à l’échelle des particules élémentaires (et plus « loin » encore) n’est qu’illusion. La matière étant majoritairement composée de vide.
      Merci donc aussi d’avoir partagé votre point de vue.
      Bien cordialement.


    • quid damned quid damned 8 août 2019 15:07
      gnozd 7 août 20:00 [message copié/collé depuis un autre fil]

      @quid damned

      J’ai jeté un oeil sur votre texte de 2014.
      Super.
      L’Existence est sortie du Rien...
      Ca fait longtemps que je pense à ça.
      Laissez-moi vous proposer une hypothèse :

      L’Existence, c’est le fait que les choses sont. L’Etant, dirait l’autre.

      Considérant que ça m’étonnerait que l’Univers ait mis 13 milliards d’années à faire émerger la Conscience sur une planète moyenne d’un système stellaire de banlieue d’une galaxie tout à fait ordinaire, on peut dire par récurrence que la Coscience existe depuis le début, je me permets d’ajouter, donc :

      La Conscience, c’est le fait que les choses sont et qu’elles le savent !

      Et puis pour faire marcher tout ça, dès le début, faut un moteur. Alors j’ajoute :

      L’Energie. C’est ce qui fait que les choses fonctionnent !

      Existence, Conscience, Energie.
      3 pour le prix d’un ! Ca vous rappelle pas quelque chose ?

      Allez je pousse le bouchon :

      L’Existence : le Père
      La Conscience : le Fils
      L’Energie : le Saint-Esprit (d’ailleurs ne dit-on pas des trucs qu’on ne comprend pas que ça marche par l’opération du Saint-Esprit ?!)

      Il y a fort à parier que les premiers ésotéristes chrétiens avaient du réfléchir à ce genre de truc...

      Je pousse encore plus loin.
      L’Univers est sorti du Rien. Il a donc bien été engendré. Or, par analogie avec la vie terrestre, quel est le principe qui engendre sur Terre ? C’est le principe féminin.
      L’Univers aurait donc été engendré par une gigantesque matrice cosmique.

      Certes, mais fécondée par qui ? Hé bé, par personne, puisqu’il n’y avait rien.

      Donc, elle était vierge...

      Par conséquent, le boss, dans l’univers, c’est pas Dieu.
      C’est sa daronne.
      Et les tenants des 3 religions monothéistes casse-couilles que nous connaissons tous feraient bien de se rentrer ça dans le ciboulot.

      Et pour terminer, au fait, la Conscience c’est quoi ? Pour moi la conscience c’est JE, JE suis, si vous préférez.
      Donc en poursuivant mon raisonnement, dès le début l’Univers (je préfère dire l’Univers que Dieu) est JE.
      Mais alors, tout, je dirais même TOUT (puisque l’Univers c’est tout), Tout est JE.

      C’est pas mal hein, comme idée ? Non ? Ca fait qu’on est tous encore plus proches qu’on pouvait bien le croire.

      Bon, c’est des hypothèses...

      Bonne soirée à toutes et à tous...


  • Neymare Neymare 7 octobre 2014 11:36

    Tentez d’imaginer que vous etes dans le néant : vous ne pourrez pas. Pourquoi ? parce que pour prendre conscience du néant, et bien il faut justement qu’il y ait la conscience, et ce n’est plus le néant
    Le véritable néant est qu’il n’y ait plus de conscience, et comme il n’y a pas de conscience, ce néant n’existe tout simplement pas, puisque c’est la conscience qui donne leur existence aux choses, aux idées, et à cet univers
    Il m’est arrivé une fois de faire l’expérience psychique du vide total : je n’étais plus moi, il n’y avait plus rien de matériel, plus d’etre psychique sur lequel je pouvais m’appuyer, le black out total, mais il me restait quand meme la conscience, meme si celle ci avait l’impression de tomber dans un gouffre psychique, et a partir de cette conscience mon esprit pouvait revenir a la « réalité » terrestre
    Selon cette logique, il apparait évident que la conscience n’est pas né avec l’univers physique, car comme je l’ai dit plus haut, sans conscience il ne peut rien y avoir meme pas le néant, donc pas de big bang
    Si l’on poursuit ce raisonnement, il apparait que cet univers matériel est une expression de la conscience, qu’il est lui meme et dans son intégralité du plus petit grain de poussière jusqu’a la galaxie la conscience, il ne peut en etre autrement puisque sans conscience rien n’existe.
    Alors bien sur les religions ont décliné cet état de fait selon des modalités compréhensibles pour l’esprit humain, les religions ont anthropomorphisé la conscience, mettant l’homme au centre de tout ça. Mais il n’y a pas de centre, il n’y a pas non plus de temps, la conscience transcende tout ça, et l’homme perd ses repères : comme il n’y a pas de temps, tout est concomittant dans al conscience, le début et la fin de l’univers, votre naissance et vote mort, sont juste des évènements qui ont lieu dans la conscience, ni a un temps t, ni a un endroit de l’espace en particulier, puisqu’il n’y a pas non plus d’espace, c’est aussi la conscience qui créé l’illusion du temps et de l’espace, et elle le fait de la meme façon que vous le faites quand vous revez, et vous avez ce pouvoir simplement parce que vous etes la conscience


  • quid damned quid damned 7 octobre 2014 15:01

    Merci Neymare de faire part de votre point de vue.
    Même si votre phrase de départ n’est pas en accord avec l’idée que je me fais du Néant, certains aspects de votre réflexion me parlent.
    Notamment la fin sur l’aspect illusoire de la matière et du temps et leur dépendance existentielle vis à vis de la conscience. Elle même (selon l’intuition que j’en ai) issue de la « violente » indécidabilité entre Rien et Pas Rien, qui ne serait pas un cas de conscience mais un indécidable physico-métaphysique éternel et/ou immédiat . Conscience non figée mais non absolument maîtresse d’elle-même. Et dont les illusions matérielles (dont nous faisons partie) en seraient non seulement des réminiscences mais aussi des points de repères pour cette conscience dont chacun perçoit certains aspects.
    Nous sommes semble-t-il pleinement d’accord sur un point, je vous cite : "les religions ont anthropomorphisé la conscience, mettant l’homme au centre de tout ça. Mais il n’y a pas de centre, il n’y a pas non plus de temps, la conscience transcende tout ça..."
    Bien cordialement.


    • Neymare Neymare 7 octobre 2014 15:33

      Bonjour Quid Damned
      Pourquoi ma première phrase n’est elle pas en accord avec votre idée du néant ?
      Je ne comprends pas ce que vous dites :« « violente » indécidabilité entre Rien et Pas Rien »

      A l’évidence il y a quelque chose, sinon nous ne serions pas là. S’il y a quelque chose, c’est qu’il y a (toujours eu) quelque chose (quelque chose ne peut naitre de rien), et en admettant que le temps est illusion, on ne peut que dire « dans le temps présent, qui est le seul qui existe, il y a quelque chose », donc dans ce temps unique il n’y a jamais eu rien, il n’y a donc pas d’indécidabilité entre rien et pas rien
      Par ailleurs, vous parlez de « Conscience non figée mais non absolument maîtresse d’elle-même », d’après mon expérience dans ce domaine et celle des investigateurs de la conscience (bouddhistes ou autres, je ne fais pas de prosélytisme, je n’ai pas de religion) ça serait plutot l’inverse, et je vous invite a aller investiguer par vous meme puisque vous etes doté de cette meme conscience
      Meme si les attributs de la conscience nous semble obscurs a première vue il y a quand meme un pouvoir de celle ci qui nous est familié, c’est sa capacité a se concentrer : lorsque vous vous concentrez exclusivement sur quelque chose pendant un certain temps, votre perception va changer et vous allez faire un avec l’objet de votre concentration, par exemple vous regardez un film qui vous absorbe a 100%, vous n’aurez plus conscience de tout ce qu’il y a autour.
      Il est possible de retourner ce pouvoir vers la conscience elle meme (c’est l’objet de la méditation), et vous finissez par vous apercevoir que vous pouvez l’investiguer (il faut quelques années de pratique). Elle apparait alors comme contenir tout, etre d’un calme (je vous parle d’un calme au delà du calme connu par l’humain) et d’une maitrise absolue, et vous vous apercevez que vous ne faites qu’un avec elle. Rien n’étant en dehors d’elle, c’est elle qui créé, et elle créé ce qu’elle veut ( ce sont comme ce monde des créations psychiques et non des créations en dur, càd que si la conscience désertait ce monde, ce monde n’existerait plus) elle a la maitrise totale


    • quid damned quid damned 7 octobre 2014 16:08

      Bonjour Neymar,
      Ce n’est pas un désaccord significatif je pense si je m’en réfère à la suite de votre exposé, disons plutôt sur la sémantique à savoir, je vous cite « Tentez d’imaginer que vous etes dans le néant, ... » or ontologiquement (si j’ose user d’un terme que je ne suis pas certain de maîtriser) le Néant ne saurait stricto sensu contenir.
      Quand j’écris « « violente » indécidabilité entre Rien et Pas Rien » j’essaie d’exprimer la « cause » de l« ’émergence » immédiate et éternelle (hors du temps qui ne serait qu’une vue référentielle de l’esprit) de l’Existence dans son inexorabilité. L’Existence étant (il semble que nous partageons ce point de vue) congruente peu ou prou avec la Conscience.
      Et lorsque j’évoque la « Conscience non figée mais non absolument maîtresse d’elle-même » je ne parle pas de notre conscience mais de l’Existence-Conscience « globale ». Non figée car même si le temps est un référentiel vraisemblablement subjectif, l’Existence passe par des états différents comme nous le percevons. Et non maîtresse absolument d’elle même : c’est que si l’on prêtait un caractère transcendant ou divin à cette Conscience, je pense que l’on peut lui donner le droit d’évoluer, car non absolument parfaite, car la perfection absolue, serait toujours selon moi la « mort » donc in fine le Néant. L’imperfection n’étant pas incompatible avec la beauté ou la poésie bien au contraire.
      Je pense que ceci ne contredit pas la suite de votre réflexion, très intéressante par ailleurs. Même si je ne me donne pas assez de temps pour la méditation, ce que vous décrivez me rappelle à moindre échelle certains états et certaines expériences oniriques ou méditationnels vécues.
      Encore merci.


    • Neymare Neymare 7 octobre 2014 16:29

      « le Néant ne saurait stricto sensu contenir. » Oui c’est plus un désaccord sur la sémantique, et comme vous le notez le néant (au sens absolu) ne peut contenir, car il ne peut exister n’étant rien.
      "Conscience, je pense que l’on peut lui donner le droit d’évoluer, car non absolument parfaite, car la perfection absolue, serait toujours selon moi la « mort » donc in fine le Néant"
      Les textes parlent d’un tout toujours en devenir mais qui reste toujours le meme. L’objet principal de la conscience, a mon sens, est de créer, non pour atteindre une quelconque perfection (définie en fonction de quoi ? on peut se le demander) mais pour créer de nouvelles voies, de nouveaux moyens d’expression d’elle meme.
      Vous en tant que corps physique etes un moyen d’expression de la conscience, et moi également, ces moyens d’expression étant différents, nous sommes différents, et pourtant a la base nous sommes la meme conscience
      Ce qui fait que nous ne sommes pas la conscience a l’état pur est notre état d’imperfection : c’est comme une vitre teintée qui laisse passer la lumière mais la modifie en fonction de sa teinte
      La conscience en elle meme est absolument pure (et là c’est une expérience personnelle), il n’existe rien de plus pur et donc de plus parfait, c’est une pureté inimaginable pour l’etre humain, c’est plus blanc que blanc comme dirait coluche (c’est cette pureté qui vous colle au mur lors d’expériences transcendantes). Mais pour s’exprimer dans toute son acceptation elle créé des formes qui modifie cette pureté originelle, parce que comme vous le dites si bien, l’imperfection est aussi source de bien et de beauté, parce que sans mal il n’est pas de bien
      C’est un avis personnel, on peut avoir des expériences de ce genre, mais personne ne peut se targuer d’une véritable connaissance dans ce domaine, tant ce qui est perçu peut etre sujet a interprétation
      En tout cas merci pour votre article très interessant


    • quid damned quid damned 7 octobre 2014 17:22

      Je pense qu’il faudrait ici s’entendre sur l’acception de la perfection et de sa corrélation ou sa probable synonymie avec la pureté. Et vous touchez peut être quelque chose : pourrait-on envisager le Néant comme la pureté dans ce cas, si l’on en débarrasse de l’aura péjorative et rhédibitoire dont on a tendance à instinctivement l’affubler. Ce qui signifierait que lors de vos méditation vous feriez partie des rares privilégiés a appréhender cet horizon existentiel. Je m’égare, peut-être, mais je n’exclue pas d’y réfléchir.
      Merci du compliment.


    • quid damned quid damned 8 octobre 2014 00:06

      « à contempler cet horizon métaphysique » se rapproche plus de ce que je voulais exprimer.


  • Hermes Hermes 20 octobre 2014 18:32

    Bonjour,

    Nommer le néant c’est faire surgir la conscience, et le néant nommé n’est plus le néant.

    La théorie axiomatique des nombres part par exemple, de l’ensemble vide, lequel, « nommé » devient une unité (je schématise), etc...On peut ensuite construire autant de superstructures que nécessaire.

    Sans doute l’univers visible est-il ainsi orchestré. Mais le mécanisme qui est derrière l’acte de nommer, qui crée et structure existe en nous aussi. Nous pouvons le toucher lorsque nous sommes devant un objet inconnu par exemple et que nous n’avons pas de références anciennes.

    Le temps et l’accumulation temporelle de la mémoire nous empêchent d’accéder à ce mécanisme au quotidien, ........ sauf à pratiquer l’attention au moment présent. Dans cet acte d’attention, je suis donc l’être est (et non pas le « je pense donc je suis », car il ne s’agit pas de pensée). Et l’univers apparaît comme expression multiple et infinie de l’être.

    Le paradoxe le plus difficile c’est que, dans le chemin de l’attention, quelque chose de différent se construit en soi avec le temps, qui n’est plus lié au temps. Celui qui écrit ici n’a pas de mots pour en témoigner.

    Mystère, mystère...... smiley


    • quid damned quid damned 21 octobre 2014 18:24

      Bonjour Hermès.

      Merci de consacrer de votre temps au présent sujet, comme vous l’aviez annoncé.

      Effectivement, la rigueur voudrait que le néant nommé ne soit plus le Néant. Tout comme en mathématique l’ensemble vide n’est pas le Néant, il est vide mais c’est un ensemble. De la même façon le verbe « être » accolé au Néant est d’une certaine mesure un non sens. Le Néant absolu est absence absolue d’ « Existence », donc même de conscience et de concept. C’est pourquoi il m’a fallu ce long texte pour m’exprimer sur le sujet (non sujet, si l’on veut être rigoureux). C’est aussi pourquoi j’ai sous-titré cet « essai » : réflexions naïves, et circonvolutions matérialistes... Je pense avoir pris pas mal de pincettes. Comme je l’ai exprimé dans un commentaire plus haut, j’envisage plus le Néant comme un « horizon métaphysique ».

      Je me garde de commenter la suite de votre post car je n’ai pas tout saisi.

      Surtout la fin qui est effectivement énigmatique, ce qui est en soi fort à propos.  : )

      Je prendrai donc le temps d’y réfléchir et y consacrer l’attention nécessaire avant d’aller plus loin dans ma réponse .

      Encore merci.



    • quid damned quid damned 30 janvier 2015 19:19

      Finalement je ne suis pas sûr de comprendre votre propos je m’abstiendrai donc d’aller plus loin dans ma réponse si tant est qu’il y ait nécessité d’en produire une.
      Bien à vous.


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