samedi 21 janvier 2017 - par

Peut-on être libéral et conservateur ?

Je ne comprends pas que l'on puisse s'affirmer libéral et conservateur, comme tel portail agrégateur d'articles se réclamant de ces tendances ou la plupart des jeunes auteurs de la "Nouvelle Droite". Car par conservateur, ils signifient leur attachement aux valeurs de droite. A les lire, à les écouter, être de droite obligerait à être libéral selon un cliché de gauche.

 

Bien sûr, on en a le droit le plus légitime dans notre pays demeurant malgré tout une démocratie pluraliste de s'affirmer libéral et conservateur. On peut également être sans problèmes du service d'ordre du "Bloc Identitaire" et apprécier les pulls en "cashmere" voire en "mohair", lire Jane Austen avec passion et militer à "Osez le féminisme". Mais ce sont quand même deux idées totalement antinomiques :

le libéralisme et le conservatisme.

 

Quel est pourtant le but ultime du libéralisme ?

 

 L'utopie libérale serait d'amener à une société où les seules obligations entre les personnes seraient définies par le contrat si je m'en rapporte à ces multiples théoriciens dont les Friedmann père et fils, Adam Smith, Ricardo et, ou Jean-Baptiste Say. Tout serait permis, selon l'idée de la nécessité d'une liberté dans son sens le plus absolu, tant qu'un contrat est signé. Cela exclut toute morale, toutes valeurs perçues comme des valeurs arbitraires freinant la liberté et donc cela exclut tout conservatisme.

 

Le libéralisme est de ces théories globalisantes haïssables que nous subissons depuis le XIXème siècle. Elle est une de ces idéologies promettant comme toutes les autres du passé de faire table rase pour le bonheur des peuples bien entendu, et ce qu'ils soient d'accord ou pas.

 

C'est d'ailleurs amusant que l'on utilise ce vocable de conservatisme plutôt entaché péjorativement afin de désigner l'attachement à des valeurs traditionnelles, à la famille, à la courtoisie, à la culture. Cela n'a rien de conservateur c'est tout simplement du bon sens. Employer ce vocable péjoratif c'est un petit peu comme si l'on était finalement encore timoré d'affirmer ses convictions. Il faut se rappeler que les mêmes ont besoin de caution de gauche pour justifier leurs points de vue.

 

Je comprends cependant ce que l'on entend par là. Il s'agit de maintenir une éducation minimale, une transmission de valeurs a minima également afin de veiller à la cohésion sociale. Je me demande aussi si ce n'est pas aussi la manifestation de cette volonté de la bourgeoisie depuis Louis-Philippe et Guizot de maintenir les "classes dangereuses" dans leurs asservissement par un cadrage moral ou ici moralisateur strict. Dans cette optique, notons que certains libéraux verraient bien l'Islam dans ce rôle dans nos "quartiers" dits difficiles. C'était le rôle qu'ils attribuaient au catholicisme auparavant mais cette foi avait pour défaut de mettre un peu trop en avant des pauvres et des petits...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

 

Amaury




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