Retour vers le futur - Douce France (II)
Avertissement !
Les propos qui suivent sont inspirés de l'ouvrage de Laurence Wylie "Un Village du Vaucluse" (Roussillon, de 1951 à 1959). Toute ressemblance avec des faits actuels ne serait que pure et fortuite coïncidence.
Laurence Wylie, lui-même, indiquait par ailleurs, dans sa préface, ne vouloir décrire que la commune rurale où il a séjourné (Roussillon), et non en tirer des enseignements d'ordre général sur la population francaise.
"Home, sweet home". Le terme anglais "home" serait difficile à traduire en francais. Sans doute le mot "foyer" s'en rapprocherait-il le plus, celui-ci renvoyant au foyer, au feu autour duquel les villageois se seraient réunis les longues, froides soirées d'hiver.
Bien que souvent tenace, l'image d'une commune rurale stable et préservée de tout changement, de toute évolution serait erronée.
- Au milieu du XIXème siècle, la population de Rousillon aurait été relativement homogène.
- Le développement des infrastructures de transport aurait permis à Roussillon au cours de la seconde moitié du XIXème siècle de s'affranchir des corvées de l'auto-suffisance alimentaire, en "important" certaines denrées et en "exportant" de la garance (une plante colorante) ou de la soie.
- A la fin du XIXème siècle, près de 10% de la population de Roussillon n'auraient plus été originaires du département du Vaucluse.
- A cette date, les cultures de la soie, de l'olivier et de la vigne auraient été frappées par de sévères épidémies et la garance aurait été détrônée par un colorant industriel sur les marchés.
- Au début du XXème siècle, Roussillon se serait mise à exploiter ses gisements d'ocre et serait devenue une ville de mineurs.
- La crise économique des années 1930, la Seconde Guerre Mondiale et la Guerre Froide auraient été à l'origine de l'effondrement de l'activité minière à Roussillon comme les marchés de l'ocre à l'international se seraient fermés les uns après les autres.
- Dans les années 1950, les citadins auraient découvert Rousillon parmi d'autres villages en déshérence. Ils y auraient acheté pour peu des terrains ou des maisons et surtout fait fi de l'architecture locale.
- De 1946 à 1959 la population de Roussillon serait passée pour autant de 779 à 680 habitants. Parmi ceux-ci, seulement 275 auraient vécu sans discontinuer pendant ces treize années à Roussillon. Parmi ces 275 résidents stables, 137 d'entre eux n'auraient même pas été natifs de Roussillon. Ceci serait la preuve que la population locale aurait sans cesse fluctué sous l'effet conjugué de l'immigration et de l'émigration.
Les habitants de Roussillon eux-mêmes auraient par ailleurs noté des changements :
- En 1951, les parents de la commune de Roussillon seraient d'avis que les temps auraient changé. Lorsqu'ils avaient été eux-mêmes enfants, ils auraient craint leurs parents. Les enfants des années 1950 seraient cependant impolis et n'obéiraient pas à leurs parents. Seuls les instituteurs obtiendraient encore le respect de ces enfants.
- Par ailleurs, le développement d'une coopérative viticole aurait contribué au développement d'un vin de qualité moyenne à raison d'une production de masse. Peu à peu, les habitants de Roussillon auraient eux aussi trouvé goût à ce "vin ordinaire".
L'ordonnance du 4 octobre 1945 institua la Sécurité Sociale en France. Ceci eut aussi des implications à Roussillon :
- Les couples sans enfants trouveraient injuste d'avoir, d'une part, à payer plus d'impôts que des couples avec enfants, disposant de revenus équivalents, et de devoir, d'autre part, financer le mode de vie de ceux qui vivent comme des animaux, qui ne cessent d'avoir des enfants au seul motif de toucher les allocations familiales. Ainsi en serait-il de la famille Malitourne (cinq enfants et un père sans emploi), famille qui vivrait grâce aux aides sociales bien mieux que les couples sans enfants.
- A Roussillon l'entreprise de maconnerie J. ne compterait officiellement que deux salariés. Dans les faits, six autres macons y travailleraient, mais ils ne seraient pas déclarés comme salariés à l'année et à temps plein. Ainsi l'entrepreneur J. n'aurait pas à payer de charges sociales pour ces six employés.
Toute ressemblance avec des faits actuels ne serait que pure et fortuite coïncidence.