mardi 22 avril 2014 - par Jacques-Robert SIMON

Science ou idéologie ??

La science se trompe rarement, une idéologie presque toujours, mais comment faire la différence !

 Pour des raisons de méthodologie, il est d’abord nécessaire de définir avec précision les termes que l’on souhaite commenter. Pour la Science, la définition du dictionnaire convient : « ensemble de connaissances d’une valeur universelle caractérisées par un domaine et une méthode déterminés et fondées sur des relations objectives vérifiées. » Il faut souligner que la méthode doit être « objective » pour pouvoir se prêter à la Science ; cette objectivité est validée par une vérification des hypothèses faites, ce qui rend possible une généralisation des résultats pour tous. Il n’existe donc qu’une seule Science, elle ne laisse place à aucune autre construction concurrente d’analyse et de formalisation du réel. Si il n’existe qu’une Science, il peut y avoir différentes idéologies. Nous emprunterons une citation de Roland Barthes (Photogénie électorale) pour les définir : « Ces biens que sont, par exemple, la messe du dimanche, la xénophobie, le bifteck-frites et le comique de cocuage, bref ce qu’on appelle une idéologie. » Une idéologie repose donc souvent, mais pas toujours, sur des idées creuses, des croyances, une philosophie vague et souvent ésotérique mais dont les principes sont fortement ancrés dans une société jusqu’à devenir « naturels » ou du moins incontournables. Si l’accès à la Science est difficile et nécessite de suivre l’enseignement des anciens avec rigueur et application, l’acquisition d’une idéologie est si aisée que la plupart du temps « on » ne se rend même pas compte que l’on « baigne » dans celle-ci : chacun de ses gestes, chacune de ses pensées étant dictés par un ensemble de présupposés qui forment son cadre.

 L’analyse du réel dans sa généralité risquerait de nous entraîner vers des considérations si abstraites que l’on risquerait de ne pas pouvoir les distinguer d’un verbiage suffisamment touffu pour le rendre inaccessible aux critiques. Nous prendrons donc un exemple circonscrit comme sujet de réflexion, réflexion qui consiste certes à examiner en détail une idée mais qui souvent consiste également à se regarder soi-même, ce choix parfaitement arbitraire donc n’influence en rien la nature de ce que nous souhaitons mettre en avant. Considérons ainsi une automobile : que peut-on en dire ? Qu’est-ce qui relève de la Science, quoi doit-on associer à une idéologie ?

 La question que l’on pose le plus souvent aux « savants », ceux qui savent ou du moins auxquels on prête un savoir, est la suivante : est-ce bien, est-ce mal (d construire, de posséder une automobile) ? Aucune réponse scientifique ne peut être donnée à cette question : la définition des termes « bien » ou « mal » dépend en effet d’une morale et donc pour l’essentiel d’une idéologie. Il peut sembler étrange d’associer si étroitement morale et idéologie, mais il n’existe aucun processus expérimental qui permettrait de les distinguer, les deux relevant entièrement de supputations intellectuelles, il est impossible de distinguer sans risque d’erreur un habillage habile du réel de sa description rationnelle. La morale est presque toujours associée à des éléments positifs qui permettent d’établir les bases d’un « vivre ensemble » : la morale chrétienne, la morale républicaine sont à cet égard représentatifs de ce qu’il est possible de proposer. Une idéologie n’est connotée que par des aspects négatifs mais qui eux aussi fournissent des éléments pour vivre ensemble : on regarde ensemble la télévision pour regarder les mêmes émissions, les mêmes téléfilms, les mêmes informations, les mêmes publicités, on consomme la même nourriture dans les mêmes endroits, on achète les mêmes téléphones portables, les mêmes voitures, aux mêmes fournisseurs … toutes choses qui permettent à un individu de se fondre dans la masse d’un collectif. Des principes philosophiques, issus de penseurs reconnus, étayent une morale, tandis que pulsions et imprégnations insidieuses formatent une idéologie. Le résultat est cependant le même : transformer une multitude en un tout. Les éléments qui s’agiteraient d’une façon désordonnée sans cette « collectivisation » se fondent dans un collectif plus apaisé. La molécule et l’atome en proie aux soubresauts des effets thermiques forme avec leurs semblables un gaz parfait au comportement prédictif et simple. Mais aucune rationalité exclusive de toute autre ne permet de définir une morale et une seule, de même que l’on ne peut pas proposer l’existence d’une seule idéologie. La Science se définissant justement par une rationalité exclusive, ni morale, ni idéologie n’ont de base scientifique, même si les sciences humaines furent artificiellement engendrées pour tenter de combler le gouffre qui sépare l’une des autres.

 La seconde question qui sera inévitablement posée à nos savants sera : « est-ce utile ou inutile (de construire, de posséder cette automobile) ? »

 Dans ce cas, la Science va pouvoir quelque peu apparaître, timidement certes, mais clairement. La notion d’utile ou d’inutile a quelque chose à voir avec le réel et l’expérimental, contrairement aux propositions purement spéculatives de bien et de mal. La Science ne tire son caractère général qui fait son unicité que de cette confrontation avec l’expérience. La notion d’ « utile » doit être mis en parallèle avec la possibilité de « bien être » du genre humain ! Le bien être peut se « mesurer » par un facteur quantitatif : l’espérance de vie, ou qualitatif, le bonheur ou le ressenti de bonheur. La mesure de l’espérance de vie, et de toutes les moyennes envisageables pour une population, est un travail scientifique puisque la méthodologie est assise sur la rationalité, elle même susceptible d’être vérifiée par sa confrontation à l’expertise des autres. Dans ce cadre, l’automobile conduit-elle à une plus grande espérance de vie ? Le lien semble ténu tant la possibilité d’atteindre un grand âge dépend d’une multitudes de facteurs dont la possession d’une automobile ne semble pas le trait le plus important. Cette problématique dans laquelle tout semble dépendre de tout, ce qui obscurcit les relations mêmes de cause à effet, entre dans le cadre des systèmes complexes, qui représentent un domaine purement scientifique et non pas une description d’un désarroi. L’espérance de vie dépend de facteurs innombrables et qui interférent les uns avec les autres, ce qui fait qu’il est impossible de discerner clairement la contribution de l’automobile à la longévité. De plus, un élément de réponse à un instant donné peut être bien différent d’un autre quelques temps plus tard, la technique ayant évolué, ou au moins changé. Malgré l’imbrication des éléments et des principes de causalité, une analyse scientifique, donc acceptable par tous, est possible. Il est même envisageable de préciser les questions pour tenter d’éclairer des choix ! La voiture électrique est-elle plus utile que la voiture utilisant essence ou diesel ? Des fragments de réponse peuvent être donnés en considérant les pollutions relatives engendrées qui influent manifestement sur l’état de santé des utilisateurs, mais de réponse certaine et unique, il n’en n’est évidemment pas question.

 L’idéologie a une pleine prise sur les aspects non simplement quantifiables du bien être. Est-il plus judicieux de confier aux personnes les plus qualifiées ou les plus pleines d’allant les responsabilités de diriger la société pour que la collectivité puisse s’épanouir, ou faut-il au contraire prôner une stricte égalité qui confine à la similarité afin qu’aucune espèce de rivalité n’apparaisse ? La rivalité entre semblable est-elle moins accentuée qu’entre personnes appartenant à des castes tellement différenciées que toute mixité est impossible ? La rivalité ou la concurrence doit-elle être suscitée pour le bien de tous ou doit-elle être gommée ? Le talent se construit-il à force d’efforts ou l’inné rend-t-il toute tentative pour y accéder hors de la naissance vouée à l’échec ? La loi, la réglementation doivent-elles protéger plus que promouvoir ou créer l’émulation nécessaire aux mouvements ? Le bien être consiste-t-il à être autant malheureux que les autres, tous les autres ou faut-il accepter des différences, des inéquités pour que le « niveau de vie », que l’on assimilerait au bien être, soit optimisé en moyenne pour tous ? Vaut-il mieux être « libéral » que « collectiviste » pour avoir accès au bonheur individuel, sociétal ? Aucune réponse décisive ne devrait pouvoir être donnée à ces questions essentielles. Pourtant, une idéologie s’est répandue sur la quasi-totalité de la planète qui propose un prêt-à-porter politique à destination de tous et de chacun, indépendamment de son origine, de sa culture ou même de sa volonté. En d’autres termes, il y a une très forte pression pour qu’une idéologie dominante soit considérée comme une Science, incontournable, incapable de tromper, incapable de se tromper. Cette confusion relève d’une forfaiture, ou, ce qui est encore plus grave, d’une tromperie pour alimenter un spectacle à destination des « simples » ! L’idéologie peut conduire à promouvoir l’automobile non pas car son possesseur en tirera un quelconque bénéfice, mais seulement car ainsi il se sentira « comme les autres », car ainsi il permettra des gains considérables à ceux qui les fabriquent, car ainsi le ciment entre dominant et dominés sera suffisamment solide pour qu’aucune faille sociétale apparaisse.

 Puisque la Science ne peut pas, ou ne devrait pas pouvoir, répondre aux questions précédentes, considérons une autre question plus proche du réel. Il peut sembler légitime de se demander « comment fonctionne une automobile, par exemple électrique ? ». La réponse est bien d’ordre scientifique si l’on se borne à comparer les voitures mues avec différentes sources d’énergie : voitures à cheval, à essence, électrique. Le « progrès » indique apparemment le cheminement qui est suivi, de l’ancestrale traction par des chevaux jusqu’à l’utilisation des moteurs électriques. Pourtant, c’est une voiture électrique, « La Jamais contente » de l'ingénieur belge Camille Jenatzy, qui dépassa pour la première fois les 100 km/h en avril 1899. Une voiture électrique peut de plus être alimentée par une batterie d'accumulateurs, par une pile à combustible (hydrogène ou méthanol) ou par un moteur thermique couplé avec un générateur. A la question : « comment fonctionne un moteur électrique », il existe donc au moins trois réponses n’ayant que peu de points communs les unes avec les autres, et si l’on se risque à une autre question souvent associée à la précédente : « pourquoi », une grande variété de variations est possible qui va faire intervenir cette fois une part non négligeable d’idéologie (ou de morale). Le moteur thermique utilise un combustible fossile. Le pétrole se trouve d’une façon importante dans peu de pays au Monde. La production journalière est pour l’essentiel confinée à la Russie (10,4 millions de barils par jour en 2012), l’Arabie saoudite (10 M), les Etats-Unis (9M), l’Iran (4,2M), la Chine (4,15M). La consommation de pétrole n’est pas superposable avec la liste des pays producteurs. L’Europe est le principal consommateur de pétrole au Monde avec 22,1% du total, suivi des Etats-Unis (20,5%), de la Chine (11,4%) , du Japon (5,0%) et de l’Inde (4,0%). En 2014, malgré tous les efforts déployés pour la limiter, la consommation de pétrole, qui satisfait 32% des besoins énergétiques globaux, augmentera de 1,4%. De plus, et ce qui est le plus important, elle sera pour la première fois portée par les pays émergents ou en développement. L’essor de tous vers la consommation apparaît pleinement ! La disparité des consommations de pétrole par habitant est, d’une façon flagrante, en faveur des pays dits développés : un Indien consomme 0.9 barils de pétrole par an, un Chinois 2.1 barils, un Brésilien 4.2 barils, un Allemand 10,6 barils tandis qu’un Américain en consomme 25 barils soit presque 30 fois plus qu’un Indien. Il est possible d’apercevoir de quelle façon le comment purement scientifique va aller de pair avec le pourquoi imbibé d’idéologie. Le « comment » et le « pourquoi » s’enchevêtrent même pour un problème aussi précis que celui de la possession ou non d’une automobile. Les scientifiques proposent un moteur alimenté par du pétrole dont ils comprennent (assez) bien le fonctionnement mais le choix de ce mode de propulsion implique un équilibre géostratégique à définir selon une idéologie. Souhaite-t-on privilégier des monarchies pétrolières assises sur un tissu de religiosité propre à une fraction importante de la population ou préfère-t-on promouvoir des structures laïques plus proches des idéaux mis en avant, au moins verbalement, par les principaux consommateurs de pétrole. A remarquer également que les tensions et les conflits qui apparaissent périodiquement font très souvent apparaître les principaux consommateurs et producteurs de pétrole.

 Mais la Science permet d’autres choix d’alimentation du moteur du véhicule : l’électricité ou l’hydrogène, l’un servant d’ailleurs à fabriquer l’autre. Là encore, l’idéologie devient le principal critère de décision lorsque des décisions d’ordre technologique doivent être mises en branle. La production massive d’électricité doit-elle être confiée au « nucléaire » qui est une technologie accessible seulement à une infime minorité de technologues de haut niveau ou au « solaire » plus facile à maîtriser mais qui nécessite une sobriété qui semble hors d’atteinte d’une société où la consommation effrénée est de mise.

 Puisque la Science semble prendre une place plus importante lorsqu’on rétrécit le champ d’action examiné examinons une partie encore plus petite de notre voiture : l’accumulateur. Une très grande variété d’accumulateurs existent et pour équiper une voiture électrique, il est nécessaire de faire là encore un choix : le plus fiable, le plus performant, le plus simple ou le moins cher ??? Les trois premiers critères dépendent pour l’essentiel de la Science, mais le dernier est très fortement entaché par l’idéologie. Doit-on faire produire ces accumulateurs par des travailleurs protégés et bien rémunérés qui bénéficient d’une part substantielle des richesses produites ou préfère-t-on faire cette production au sein de pays en cours de développement grâce à des ouvriers n’ayant pas les mêmes protections, ni les mêmes salaires ?

 Pour essayer d’augmenter encore la part scientifique dans nos supputations, amenuisons encore un peu plus notre champ de vision en ne considérant que les électrodes de l’accumulateur et les échanges électroniques qui s’y produisent. Une notion va devoir être appliquée : la théorie dite des bandes qui modélise la collectivisation des niveaux électroniques qui se produit au sein de cristaux. La naissance du si fameux niveau de Fermi se produit dont personne ne peut se passer pour tenter de comprendre les phénomènes qui se déroulent aux interfaces. Cette approche n’est pas sujette à contestation et échappe à toute idéologie. La théorie fut établie par des « savants » uniquement préoccupés de décrire correctement les fonctions d’ondes des électrons dans des cristaux sans tenir compte de leur environnement social, culturel, politique, financier … Cette percée relativement récente des connaissances est-elle un signe de modernité ou bien d’autres découvertes tout aussi essentielles ont-elles été faites dans la nuit des temps ?

 Une voiture électrique repose sur des roues, mécanisme incontournable pour se mouvoir en fournissant une énergie pas trop importante à des dispositifs mécaniques pas trop compliqués. On pense que les Sumériens, aux environs de 3500 ans avant J.C. inventèrent la roue en faisant un trou au centre d’une forme ronde avant que d’y placer un axe. Jusqu’alors, ils utilisaient des rondins de bois pour déplacer les lourdes pierres dont ils avaient besoin. La roue est une invention tellement considérable qu’elle est restée intacte jusqu’à nos jours et qu’elle est devenue inapparente sans un examen attentif tant elle est omniprésente. Les phénomènes physiques qui sous-tendent son efficacité restent cependant obscurs pour la quasi-totalité des utilisateurs. Cependant, la roue est bien du domaine de la Science, pas de l’idéologie. Nous nous sommes bien débarrassés cette fois, et depuis fort longtemps, de toute trace d’idéologie, mais, pour ce faire, nous avons dû délimiter la question posée et scinder le problème jusqu’à ne plus prendre qu’une toute petite partie d’un tout : les roues parmi la multitude des mécanismes nécessaires.

 L’étape ultime serait d’étudier les caractéristiques mathématiques du cercle et le comment et le pourquoi du nombre p qui n’en finit jamais d’égrener ses décimales … La Science « pure », un idéal !



31 réactions


  • gaijin gaijin 22 avril 2014 11:20

    «  fondées sur des relations objectives vérifiées. » »
    l’objectivité est en elle même un mythe ......partout ou le pouvoir, l’argent ou les préconceptions des scientifiques sont à l’ oeuvre, elle disparaît.


    • bourrico6 22 avril 2014 12:03

      Non, on ne peux pas raconter n’importe quoi très longtemps en matière de science tôt ou tard, ça se saura.

      De plus, argent et pouvoir .... en matière de science n’ont pour seule influence que de décider ce qui sera ou non étudié.

      Quand aux « préconception » ... le critique est facile, gratuite, et infondée, et je te renvoies simplement à la première ligne de ce commentaire..


    • gaijin gaijin 22 avril 2014 12:46

      bourico
      « n’ont pour seule influence que de décider ce qui sera ou non étudié. » 
      oui mais pas que .....ont peut aussi produire en masses des études et des comunications invalidant le travail d’un petit groupe ou d’un individu isolé.
      on peut discréditer ou éradiquer un chercheur dont les résultats n’iraient pas dans le sens d’un pouvoir quelconque....

      « tôt ou tard » en effet mais souvent plutot tard que tôt .......
      le problème de la science c’est sa tendance a vouloir faire ignorer la réalité du scientifique en tant que sujet .......produit d’une époque, d’un groupe social, d’une sélection ......
      les scientifiques ( comme les autres d’ailleurs ) sont avant tout des singes sapiens.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 avril 2014 17:17

      L’objectivité est en effet très difficile à atteindre, et, comme vous le soulignez, c’est plutôt un idéal. Ceci étant, certains essaient d’atteindre cet idéal, d’autres pas !


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 avril 2014 17:20

      Avec le temps, la Science permet effectivement d’y voir plus clair. La tendance actuelle à tout ramener à une valeur financière tend cependant à obscurcir considérablement sa puissance vers la clarté.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 22 avril 2014 17:21

      Il est pertinent de souligner la « faiblesse » du scientifique, même si la Science est une arme puissante.


    • Maître Yoda Castel 23 avril 2014 13:52

      L’objectivité n’existe qu’à l’intérieur d’une conception subjective qui nous dit : le monde existe, des gens me parlent et me disent ceci cela de la réalité, l’extérieur existe etc...
      Il faut se garder de tout culte vis-à-vis de ce qu’on appelle la science. La science valorise le concours de l’homme dans une démarche collective, ce qui a pour conséquence d’annihiler le sens critique individuel.
      La métaphysique, c’est penser sans croyance. La démarche scientifique vise au contraire à s’appuyer sur la matière pour avancer infiniment. Or, penser pouvoir avancer infiniment en n’utilisant que la matière est une pure croyance.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 27 avril 2014 08:33

      La Science est presque toujours construite par des individus originaux avant que de devenir accepter par tous, c’est à dire « collectivisée ».


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 27 avril 2014 08:34

      C’est exact ...


  • Dwaabala Dwaabala 22 avril 2014 23:18

    Ces questions bizarres sur l’automobile, ou sur tout autre objet de consommation, soi-disant posées aux savants ne le sont certainement pas par leurs collègues !


  • prolog 23 avril 2014 09:45

    Bonjour,
    la science n’est exacte que parce qu’elle est créée de toutes pièces par l’homme, sur la base des mathématiques. 1+1=2 est vrai en maths, qui ont été créés comme ca mais n’a rien à voir avec la réalité où 1 + 1 ne veut rien dire. ( un grain de riz plus un autre grain de riz bah ca fait 1 grain de riz à côté d’un autre différent quoi...)

    La science sert à modéliser donc à prédire dans le but d’utiliser la nature. Elle a une utilité sur le plan pratique et devient très nocive quand on tente de l’appliquer au plan psychologique (car dans ce cas on essaye de prédire un truc qui semble complètement erratique, toujours dans le but de l’utiliser... utiliser les autres donc).

    Jamais la science ne permet de comprendre quoi que ce soit car elle est simplement une tentative humaine de mettre à portée de cerveau des phénomènes (un seul même) qui nous dépassent très largement.

    Penser que la science peut être universelle, objective, acceptée par tous... c’est une idéologie.

    Et on en voit les conséquences aujourd’hui où les scientistes ont pris le pouvoir et combattent très violemment les autres idéologies.


    • Ruut Ruut 23 avril 2014 12:33

      Non, une faible partie de la science est certes politiquement mise en avant pour justifier l’amoral, mais la Science reste objective, prouvable et reproductible a volonté.

      Il ne faut pas mettre la Théorie au niveau de la Science.
      La Théorie est une simple idée, ce n’est pas la Science.

      C’est les idéologies qui volontairement mélangent Science et Théorie pour justifier leurs dogmes.
      C’est les publicités qui prennent uniquement les résultats qui mettent leur produits en avant en cachant bien les cotés négatifs.

      Idéologie, Publicité et politique sont 3 terme qui désigne une même chose Mensonge.
      Un mensonge a 2 formes :
      1. Une histoire inventées de toute pièce.
      2. Une vérité tronquée.


    • prolog 24 avril 2014 07:43

      Alors peut être que je me trompe mais je pourrais avoir un exemple de science qui ne soit pas liée à des théories ?
      Et de toute façon, notre cerveau n’est pas en mesure d’appréhender l’ensemble de la réalité donc la science ne le sera jamais...


    • Maître Yoda Castel 24 avril 2014 09:50

      Toute la science est fondée sur des hypothèses plus ou moins vérifiées. Le big bang ne sera jamais vérifié expérimentalement, on ne pourra que le modéliser. Par ailleurs, l’avant big bang et donc la cause initiale demeurera un mystère donc cette théorie, utilisée par les scientifiques, ne sera jamais une théorie scientifique.
      Donc hypothèse = théorie
      et les théories se rapportent à une idéologie.
      Par conséquent, la science se rapporte à une idéologie ou plusieurs idéologies qui peuvent s’avérer contradictoires (exemple : physique quantique et physique classique)


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 26 avril 2014 08:51

      Que la Science « officiellement » reconnue comme telle soit unique sur la planète entière, c’est vrai en Chimie, Physique, Biologie, Mathématiques. C’est plus une constatation qu’une idéologie. Les scientistes n’ont rien à voir avec les scientifiques, du moins ceux que je connais, mais vous avez raison de vous méfier.


    • prolog 26 avril 2014 10:35

      Personnellement je connais quelques scientifiques et ils sont tous persuadés que leurs travaux nous aident à comprendre la nature et les phénomènes qui s’y déroulent.
      Pour moi ca fait d’eux des scientistes mais ce n’est qu’un mot.

      La science, officielle ou non, sert à prédire, pas à comprendre.

      Elle divise la nature en différents phénomènes, elle ramène tout à des notions que notre cerveau peut concevoir (normal, on est humains) donc elle sera toujours loin de la vérité.

      Si on la laisse à sa place, à savoir un outil pour modéliser et tenter de reproduire des phénomènes, pas de souci. Si on donne valeur de vérité à ses résultats, sous-entendu les autres ont faux donc je leur crache à la gueule (et on en est là aujourd’hui), alors on fait l’espèce de science dégueu, arrogante et stupide qu’on fait en ce moment (et on se tape dessus à ce propos).
      .


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 27 avril 2014 08:28

      « La Science sert à modéliser » : c’est exact, « donc à prédire » : ce n’est que partiellement exact. Elle sert d’abord à comprendre, puis, éventuellement, à prédire, mais ce n’est pas son objet principal. Je suis d’accord que la Science ne donne qu’une vue partielle de la réalité, mais elle n’est pas partiale. La Science se définit effectivement comme devant être universelle, c’est une hypothèse de travail donc si l’on veut une idéologie. Les scientistes ont-ils pris le pouvoir ?? Dans les domaines purement scientifiques, il y a effectivement des tentatives dans ce sens. En politique et en économie, c’est exact.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 27 avril 2014 08:41

      Un exemple d’usage scientifique sans théorie sous-jacente : à peu près tout ce qui se passe en Chimie et en Biologie et énormément des aspects expérimentaux de la Physique. La « structure de l’eau » , milieu dans lequel beaucoup de réactions se passent, n’est pas en particulier explicable « pleinement » par une théorie.


    • prolog 27 avril 2014 09:26

      bah la chimie est un bon exemple. Les atomes, leur existence, leur assemblement en molécules... c’est une théorie.
      On observe des trucs qui ressemblent à ca, ce modèle permet de prédire et utiliser les éléments chimiques mais on sait aussi que la réalité est différente, ne serait-ce parce que notre observation est extrêmement partielle.


  • Crab2 23 avril 2014 10:16

    L’idéologie a une pleine prise sur les aspects non simplement quantifiables du bien être. Est-il plus judicieux de confier aux personnes les plus qualifiées ou les plus pleines d’allant les responsabilités de diriger la société pour que la collectivité puisse s’épanouir, ou faut-il au contraire prôner une stricte égalité qui confine à la similarité afin qu’aucune espèce de rivalité n’apparaisse ? Écrivez-vous  !

    Il suffit d’observer toutes les atteintes à la laïcité, c’est à dire au nom de textes dits sacrés tous plus infantiles et égoïstes les uns que les autres, sont autant de freins à la pensée émancipatrice – notamment :

    … quand Elisabeth Guigou a le culot ( un culot, très socialiste ) de dire que ce que Michel Onfray dit de l’islam est une caricature, elle fait, en effet, la preuve qu’elle n’a pas lu le coran, et prend, comme Don Quichotte, ses désirs pour la réalité

    Suites :

    http://laicite-moderne.blogspot.fr/2014/04/onfray-ardisson-guigou.html

    ou sur :

    http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2014/04/22/onfray-ardisson-guigou-5353118.html


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 26 avril 2014 08:53

      Comme tous les propos généraux, l’application à un cas particulier doit se faire avec circonspection. On peut débattre de la laïcité, mais c’est, je crois, un autre aspect du problème.


  • Ruut Ruut 23 avril 2014 12:25

    Techniquement, un véhicule pourrait aussi avoir des jambes ce qui pourrait minimiser le besoin de route et l’impacte écologique.


  • Bubble Bubble 24 avril 2014 11:42

    Bonjour monsieur Simon, je reviens sur votre première phrase.
    En quoi une idéologie se trompe presque toujours si son rôle est de définir le bien et le mal, rôle qui n’est pas scientifique comme vous même vous le précisez ?

    Je me demande aussi pourquoi tant de gens essaient de mettre ces deux concepts sur un pied d’égalité, ou du moins essaient de les comparer.

    L’idéologie définit le bien et le mal, et donne donc une direction, une projection dans le futur. La science comme amas de connaissance n’est qu’un outil pour se déplacer dans le sens donné par l’idéologie, et l’idéologie redéfinit la direction à suivre en regard des nouvelles possibilités offertes par la science.

    Soit science = outil, et idéologie = projet. C’est absolument incomparable. Et dans un projet, on n’évalue pas s’il se « trompe » ou non, c’est bien trop vague. On évalue la pertinence des enjeux, la cohérence des objectifs, l’efficacité et l’efficience de la mise en œuvre.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 26 avril 2014 08:59

      Je reconnais que si l’idéologie donne elle même sa définition de « bien » et de « mal », elle ne peut pas se tromper, comme vous le soulignez. Cependant, définir « bien » et « mal » comme des absolus a-t-il un sens ? Si ceci n’a aucun sens, l’idéologie se trompe là encore.


    • Bubble Bubble 28 avril 2014 15:02

      Bonjour,
      Je pense que c’est le problème de la société en général. Le bien et le mal, chacun en a une conception personnelle, mais pour pouvoir vivre ensemble il faut pouvoir donner de grandes lignes communes. De là, je ne pense pas qu’on puisse dire d’un projet de société s’il se trompe ou non, mais plutôt, s’il est en adéquation et qu’il répond bien aux conceptions que chaque individu a de la vie commune, du « bien » commun.


  • Francis, agnotologue JL 26 avril 2014 10:19

    Les experts de l’économie libérale sont les idéologues du dieu marché.

    Je suis sidéré de les voir déployer tant de technicité pour défendre (et faire fonctionner) cette idée toute simple que le marché serait la panacée à tous nos problèmes économiques.

    Quelqu’un a dit : tout discours sur dieu qui n’est pas d’adoration est vain. Le prosélytisme des experts de l’économie libérale est vain en ce sens qu’il n’a aucun effet sur l’économie.

    Mais il est le spectacle dans ses médias, et à ce titre, il n’est pas vain, hélas.


  • Notions d’Histoire 5 avril 2018 15:47
    Sur le même sujet, je pense que cette lecture complémentaire pourra vous intéresser : https://notionsdhistoire.wordpress.com/2018/04/04/la-science-est-elle-porteuse-dideologie-le-phenomene-de-lagent-social/

    Qu’en pensez-vous ? :)

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