jeudi 15 juin 2017 - par Coeur de la Beauce

Squatteurs d’extrême-droite expulsés à Lyon : le cas du deux poids deux mesures à la française

Une mobilisation policière d'importance. Des médias présents en masse. Des associations qui ont multiplié les actions en justice pour obtenir gain de cause...

Tout cela s'est déroulé dans le capitale des Gaules, à Lyon, où des étudiants de l'ultra-droite (GUD) avaient investi un immeuble abandonné pour le transformer en squat militant, sur le modèle italien (la casa Pound de Rome). Au petit matin, plusieurs dizaines de policiers en tenue de robocop ont délogé nos militants mal-pensants à coup de matraques, sans ménagement.

Sed lex dura lex me direz-vous. Nul n'a le droit de s'approprier le bien d'autrui, qui plus est de force. Donc l'action publique en elle-même est légale et justifiée. Sauf qu'une fois de plus, le deux poids deux mesures impressionne...

Quand un immeuble est occupé par des immigrés clandestins, migrants ou autres, qu'un terrain est squatté par des roms ou que la cave d'un bâtiment est transformé en mosquée clandestine, nos forces de l'ordre et la justice n'ont jamais montré d'empressement à faire respecter la loi ces vingt dernières années. Citons, parmi des centaines d'exemples, celui de la maison d'une vieille dame occupée illégalement par... des militants d'extrême-gauche (!) :

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/02/01016-20150602ARTFIG00402-a-rennes-la-maison-squattee-de-maryvonne-est-totalement-inhabitable.php

Nos associations caritatives subventionnées, nos ligues de vertus et notre police politique ne trouvent rien à redire quand le bien d'un particulier est occupé par des voyous ou des individus en situation irrégulière. C'est le fameux droit au logement pour tous, à condition qu'il soit situé loin du domicile des militants-charlatans qui prétendent défendre des principes humanistes qu'ils se gardent bien d'appliquer chez eux.

Dans le cas présent, il ne s'agit pas de salafistes ou des trotskystes qui ont squatté à Lyon. Autrement, une longue et interminable procédure n'aurait pas permis leur expulsion. Il s'agit de militants du GUD, une association "épouvantail" qui renait tous les cinq ans pour canaliser des jeunes qui veulent en découdre. Infiltré par les indicateurs de police et surveillé de très près, elle ne représente pas un véritable danger quelconque, son but étant de répertorier les jeunes dissidents. On rappelera que si le droit d'association autorise l'extrême-gauche à se fédérer, on voit mal pourquoi les autres n'en feraient pas autant...

Plus ennuyeux, c'est l'objectif inavoué de ce type d'intervention qui interpelle. En période troublée, avec les attentats à répétition, on ne veut pas de représailles. Logique et cohérent, certes. Mais on aurait aimé la même fermeté pour prevenir le terrorisme islamiste en interdisant les associations salafistes, les prières de rue, les concerts de rappeurs "niqueurs" ou encore les propagateurs de haine tels que les indigènes de la république. En quoi tous ces abrutis seraient moins dangereux que quelques néo-fascistes, dont ils partagent les modes d'action ?

Plus efficace pour surveiller les militants de la manif pour tous et pour déloger une bande d'amateurs de "boules à zéro" que pour empêcher les attentats et les exactions des voyous extrêmistes trotsko-anars à leur maman, nos forces de l'ordre sont à l'image de la population, conformiste, frileuse et déconnectée des réalités. Car si la loi est la même pour tous, alors tous les squats doivent être évacués. C'est ce deux poids deux mesures qui engendrent le vote contestataire aux élections, les braves ayant plus de droits que les voyous dans un état civilisé. Ou alors instaurons la loi de la jungle ; il faut être cohérent...

 



12 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 15 juin 2017 17:57

    Ben c’est sûr.

    Surtout que là, on savait où ils étaient ce qui aurait rendu plus facile le contrôle, surtout avec des caméras et des micros bien placés... les services de renseignements en ligne directe, c’était du pain béni, tout ça !

  • hans-de-lunéville 15 juin 2017 18:02

    dura lex sed lex comme disent vos copains.


  • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 15 juin 2017 21:55

    Les gens d’extrême droite qui squattent n’ont rien compris à leur propre idéologie. Du bobo de droite en somme.


    • Buzzcocks 16 juin 2017 11:05

      @La Voix De Ton Maître
      De ce que j’ai lu, le GUD emmené par un certain Steven (ça sent bon la France avec un prénom pareil) voulait annexer le bâtiment pour y loger des français de souche dans le besoin.
      Bref, de la provoc à deux balles, et je suis à peu près certains que se faire expulser est tout ce qu’ils désirent pour faire un peu de pub à leur mouvement sectaire.


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 15 juin 2017 22:12

    Bonjour Fabien,

    J’ai été fort surpris que votre militantisme Bleu Marine, dès mois durant, ait débouché sur une apologie du vote blanc au deuxième tour.

    Vous avez hésité avant de franchir le Rubicon ? Peut-être pourriez-vous nous en faire une analyse ?


  • Taverne Taverne 16 juin 2017 11:31

    « Des étudiants de l’ultra-droite (GUD) avaient investi un immeuble abandonné pour le transformer en squat militant »

    Un « squat militant » ne répond pas à un besoin urgent de logement d’habitation, de toit pour les laissés-pour-compte qui vivent dans la rue. Il ne s’agit pas d’urgence sociale.


  • Joss Mandale Jean Cultout 16 juin 2017 11:33

    J’ai bien ri, merci pour cet article...


  • Coriosolite 16 juin 2017 14:25

    Ce micro évènement permettra au GUD de se faire connaître et de se complaire dans son rôle de persécuté pour resserrer ses rangs quand même un peu dégarnis, c’était sans doute le but recherché.

    Quant au gouvernement ça lui permettra le temps d’un journal télévisé d’endosser ce rôle si glorieux de combattant antifasciste sans fascistes.

    En ce qui concerne les vrais enjeux, le bon peuple est prié d’attendre.


  • nenecologue nenecologue 16 juin 2017 15:18

    Nous sommes en ochlocratie ! Et les gens de droite sont trop respectueux des lois pour pouvoir se faire entendre.


  • Aztèque Aztèque 16 juin 2017 16:29

    M’enfin, l’auteur ... vous confondez deux choses ! Les forces d’exécution et les donneurs d’ordre ! C’est les préfets qu’il faut fustiger pour le dosage politique mis dans les mesures envisagées, pas les policiers ! Vous êtes certains qu’ils sont contents, les policiers, d’agir en deux poids deux mesures ?


  • babelouest babelouest 16 juin 2017 17:41

    Ça existe encore, le GUD ? Au temps de Pasqua, cela s’appelait le SAC ou l’OAS, selon les nuances. Né d’Occident, ligue dissoute, curieusement il n’a pas été dissous à son tour malgré ses violences. On peut en conclure qu’il sert les intérêts des genzenplaces depuis une cinquantaine d’années : belle carrière !

    Cette expulsion pourrait donc bien n’être qu’un simulacre, un moyen de montrer le gonflement des petits bras élyséens. Cela peut cacher d’autres choses pas belles à voir sans doute.


  • loulou 17 juin 2017 10:59

      Bonjour Fabien.

      Ce que vous écrivez est évident.
      Deux poids, deux mesures, dans l’indifférence/acceptation générale.
      Je suis de gauche, mais je remarque depuis longtemps que la gauche ne dérange plus le        pouvoir.
      Normal, elle va dans le même sens que lui envers l’immigration.
      Par contre, ceux qui gênent( Les petits groupes dits « d’ Extrême droite » en prennent plein la tête.
      Normal , ils contestent l’immigration.
      A tous deux qui doutent de mes dires, je leur conseille de se renseigner.


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