Squatteurs d’extrême-droite expulsés à Lyon : le cas du deux poids deux mesures à la française
Une mobilisation policière d'importance. Des médias présents en masse. Des associations qui ont multiplié les actions en justice pour obtenir gain de cause...
Tout cela s'est déroulé dans le capitale des Gaules, à Lyon, où des étudiants de l'ultra-droite (GUD) avaient investi un immeuble abandonné pour le transformer en squat militant, sur le modèle italien (la casa Pound de Rome). Au petit matin, plusieurs dizaines de policiers en tenue de robocop ont délogé nos militants mal-pensants à coup de matraques, sans ménagement.
Sed lex dura lex me direz-vous. Nul n'a le droit de s'approprier le bien d'autrui, qui plus est de force. Donc l'action publique en elle-même est légale et justifiée. Sauf qu'une fois de plus, le deux poids deux mesures impressionne...
Quand un immeuble est occupé par des immigrés clandestins, migrants ou autres, qu'un terrain est squatté par des roms ou que la cave d'un bâtiment est transformé en mosquée clandestine, nos forces de l'ordre et la justice n'ont jamais montré d'empressement à faire respecter la loi ces vingt dernières années. Citons, parmi des centaines d'exemples, celui de la maison d'une vieille dame occupée illégalement par... des militants d'extrême-gauche (!) :
Nos associations caritatives subventionnées, nos ligues de vertus et notre police politique ne trouvent rien à redire quand le bien d'un particulier est occupé par des voyous ou des individus en situation irrégulière. C'est le fameux droit au logement pour tous, à condition qu'il soit situé loin du domicile des militants-charlatans qui prétendent défendre des principes humanistes qu'ils se gardent bien d'appliquer chez eux.
Dans le cas présent, il ne s'agit pas de salafistes ou des trotskystes qui ont squatté à Lyon. Autrement, une longue et interminable procédure n'aurait pas permis leur expulsion. Il s'agit de militants du GUD, une association "épouvantail" qui renait tous les cinq ans pour canaliser des jeunes qui veulent en découdre. Infiltré par les indicateurs de police et surveillé de très près, elle ne représente pas un véritable danger quelconque, son but étant de répertorier les jeunes dissidents. On rappelera que si le droit d'association autorise l'extrême-gauche à se fédérer, on voit mal pourquoi les autres n'en feraient pas autant...
Plus ennuyeux, c'est l'objectif inavoué de ce type d'intervention qui interpelle. En période troublée, avec les attentats à répétition, on ne veut pas de représailles. Logique et cohérent, certes. Mais on aurait aimé la même fermeté pour prevenir le terrorisme islamiste en interdisant les associations salafistes, les prières de rue, les concerts de rappeurs "niqueurs" ou encore les propagateurs de haine tels que les indigènes de la république. En quoi tous ces abrutis seraient moins dangereux que quelques néo-fascistes, dont ils partagent les modes d'action ?
Plus efficace pour surveiller les militants de la manif pour tous et pour déloger une bande d'amateurs de "boules à zéro" que pour empêcher les attentats et les exactions des voyous extrêmistes trotsko-anars à leur maman, nos forces de l'ordre sont à l'image de la population, conformiste, frileuse et déconnectée des réalités. Car si la loi est la même pour tous, alors tous les squats doivent être évacués. C'est ce deux poids deux mesures qui engendrent le vote contestataire aux élections, les braves ayant plus de droits que les voyous dans un état civilisé. Ou alors instaurons la loi de la jungle ; il faut être cohérent...