Standing Rock : la vie des Sioux ne se négocie pas
La décision de Donald Trump de rétablir les projets de pipeline Keystone XL et Dakota Access (DAPL) éclaire d’une lumière crue le sens qu’il compte donner à son action à l’intérieur-même des frontières de l’état « le plus puissant du monde » dont il est le nouveau président : alors que des dizaines de milliers de militants environnementaux, d’« autochtones » et d’autres opposants à la destruction du patrioine naturel se sont battus pendant des mois, voire des années, pour pousser le président Obama à arrêter les projets les plus nocifs, alors q’ils ont fait l'objet d'arrestations et d'accusations criminelles, alors qu’ils ont été combattus par des gaz lacrymogènes ,des balles en caoutchouc, et même par des chiens, ils avaient remporté une bataille contre l’administration d’Obama. Et voilà que d’un coup d'une plume, Trump a signé mardi des mémorandums pour annuler les résultats de ces sacrifices et de ces luttes. Et il l'a fait dès le cinquième jour de son mandat.
De nombreux citoyens américains et les sympathisants du mouvement dans le monde entier se sont émus de cette initiative, mais Kandi Mossett, l'organisatrice de la campagne « Native Energy et Climate Campaig n », un projet du Indigenous Environmental Network ne laisse pas décorager. Elle a exprimé sa confiance dans l’avenir au cours d’une interview pour « Rising Up With Sonali » en déclarant : « Nous avons gagné une fois et nous allons gagner à nouveau, même contre l’ administration Trump." Un peu plus d'un an avant les élections de novembre dernier, Obama avait cédé à la pression publique face au soutien du Congrès pour le projet et l'avait stoppé. "Même si nous avons célébré comme un grand le 4 Décembre", a déclaré Kandi Mossett, se référant au jour de la décision d'Obama, "nous savions que cela venait dans une présidence Trump, et donc nous étions préparés.
En effet, le campement de la Réserve indienne de Standing Rock au Dakota du Nord, où la lutte sur la est centrée, n’a jamais cessé d’être actif. Environ 500 militants, connus sous le nom de « protecteurs de l'eau », sont restés au camp cet hiver. Ils ont toutefois de sérieuses inquiétudes à propos des inondations de printemps dans la région et prévoient de se déplacer sur un terrain plus élevé. Ils sont en cours de formation pour résister à la météo saisonnière et la répression attendue par les forces de l'ordre. Juste quelques jours avant que Trump ait relancé le projet, 16 personnes ont été arrêtées dans des manifestations contre le pipeline, portant le nombre total d’arrestations au cours de la lutte à 600.
Kandi Mossett a déclaré que la lutte contre le pipeline avait renforcé la solidarité et l’organisation des peuples autochtones : "Les nations autochtones de tout le pays sont unies face à la politique de Donald Trump. Nous nous rassemblerons en tant que nations dans ce pays et apporterons un changement significatif en utilisant nos droits issus de traités et le système juridique".
Trump, cependant, ne reconnait pas comme « nation », la tribu des Sioux de Standing Rock qui a mené la lutte juridique contre le projet. Interrogé par un journaliste au sujet de la tribu après la signature du mémorandum, Trump l'a simplement ignoré et a rebondi sur la question suivante. Le secrétaire de presse Sean Spicer a expliqué que Trump « négocierait » avec la tribu, en disant : « il est disposé à s'asseoir autour d’une table avec tous les individus qui sont impliqués dans la réalisation du pipeline de Dakota pour s'assurer que c'est un accord qui profite à toutes les parties, ou du moins qu’ils obtiennent quelque chose de ce qu'ils veulent. " Mais, Mossett a répliqué : " Nous ne négocierons pas. Nos vies ne se négocient pas. "
Et elle reste optimiste : « Nous nous sommes renforcés avec l’arrivée de l’administration Trump : plus de 300 nations tribales ont exprimé leur appui déterminé à la lutte contre le DAPL contre le Standing Rock Sioux. Dans le monde, dans divers pays, environ 600 groupes autochtones ont fait de même. Trump sous-estime le pouvoir des nations indigènes, nos droits issus de traités, notre droit d'exister et de prospérer sur une planète qui nous touche tous, même lui".