mercredi 4 mai 2016 - par Hamed

Une « monnaie hélicoptère », lâchée dans les années 1930, aurait-elle évité la Grande Dépression mondiale ? Les leçons d’une crise

  1. « Apprendre encore plus » les problèmes du monde qui sont indissociés les uns des autres

 

 Dans une analyse de la réunion du G-20, tenue à Shanghai, le 26 et 27 février 2016, Emmanuel Cugny de France info et RFI, reporter et animateur de magazine, écrit : « Le G20 regroupe les 19 pays les plus riches de la planète plus l’Union européenne. On imagine le nombre de délégations qui ont fait le déplacement… tout ça pour ça ! Alors que la croissance mondiale peine à repartir, chacun a campé sur ses positions. Aucun consensus n’est intervenu sur les moyens de relancer la machine. Comme si les grands argentiers de la planète étaient démunis face à une situation complexe, une reprise mondiale inégale et, de fait, exposée à une recrudescence de menaces comme les incertitudes géopolitiques, la faiblesse persistante des prix du pétrole ou l’anémie de l’économie chinoise. La seule option viable à leurs yeux est de pousser les banques centrales à poursuivre leur politique monétaire « accommodante », c’est à dire faire tourner la planche à billets pour, soit disant, faire tourner l’économie. » (1)

Cet auteur poursuit : « N’est-ce pas la solution ? Il y a deux écoles. La première selon laquelle l’économie a besoin d’être soutenue par une politique de relance monétaire. C’est ce que font aujourd’hui les banques centrales (FED aux États-Unis, BCE en Europe, etc… La BCE injecte dans l’économie européenne plus de 60 milliards d’euros chaque mois. C’est ce que l’on appelle le Quantitative Easing (QE). La seconde école présente cette « inondation monétaire comme très dangereuse car inefficiente. »

Enfin il conclut dans « Qui a raison ? » : « Si ces milliards d’euros (ou de dollars) déversés par les banques centrales permettaient de relancer l’économie de manière concrète, on ne pourrait que s’en féliciter. Or, force est de constater que cet argent ne relance en rien la machine. Il n’alimente pas l’économie réelle (le crédit) et termine sur les marchés financiers en entretenant la spéculation et donc la volatilité actuelle des places financières. Les politiques monétaires sont en train de montrer leurs limites : non seulement elles ne guérissent pas l’insuffisance de croissance, et en plus elles gavent les opérateurs financiers qui ne font que réclamer leurs doses. La monnaie créée par les banques centrales représente aujourd’hui 30% du PIB mondial. C’est explosif. Ce dernier G20 n’a fait que réclamer encore plus. Comme pompiers pyromanes, on ne fait pas mieux. »

Même note de pessimisme sur la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des Banques centrales du G20, du FMI et de la Banque mondiale qui s’est tenue un mois et demi plus tard, le 15 et 16 avril 2016 à Washington. Carmen Reinhart, professeure du système financier international à la Kennedy School de l'Université de Harvard, écrit : « La réunion du G-20 ministres des Finances et gouverneurs des Banques centrales à Washington, DC la semaine dernière a conclu sur une note amère. Pas étonnant : les perspectives de croissance mondiale se sont assombries au milieu d'une variété de risques maintenant émanant des pays avancés et en développement.

Les participants à la réunion ont abordé - encore une fois - la nécessité d'une plus grande coordination des politiques, plus de relance budgétaire, et une variété de réformes structurelles. Et cette discussion est devenue plus urgente, étant donné l'opinion largement répandue que la politique monétaire ne peut pas avoir plus de munitions, et que les dévaluations compétitives feraient plus de mal que de bien. » [...] Elle termine son analyse par « Apprendre encore plus » sur des problèmes liées à l’architecture de l’Occident, et l’impact des pays émergents. (2)

Si cette auteure a raison de dire qu’il faut « apprendre encore plus » les problèmes de l’Occident et des pays émergents, mais il faut surtout apprendre les problèmes de ceux qui ne sont ni occident ni émergents et restent malgré tout indissociés du destin des grandes puissances industrielles. Sans une absorption mondiale forte, la croissance des grandes puissances industrielles ne peut qu’être anémique, les maintenant à chercher un vent de prospérité qui ne vient pas.

 

  • 2. Des désaccords au plus haut sommet de la finance européenne

 Evidemment, les appréciations de ces deux auteurs, pertinentes à maints égards, posent le problème de l’efficacité des politiques monétaires des Banques centrales occidentales dans la relance économiques, et par le biais des QE, celle de l’économie mondiale. La compréhension des enjeux aujourd’hui est complexe, difficile à saisir, ce qui explique pourquoi économistes et politiques donnent des visions contradictoires sur la situation économique européenne et mondiale.

Et le débat précisément concerne surtout la zone euro. Pour ne rappeler que la décision de l’ancien président de la Banque centrale d’Allemagne, Axel Weber, « de démissionner de ses fonctions le 30 avril 2011, un an avant le terme de son mandat  ». Le gouvernement allemand l’avait annoncée, à l’époque, mettant officiellement fin aux chances de ce haut responsable de devenir le prochain président de la Banque centrale européenne.

Le journal, la tribune.fr, qui a couvert cet événement, affirme : « La chancelière et le ministre des Finances Wolfgang Schäuble ont pris acte de cette décision en respectant ses raisons personnelles. […]Axel Weber, 53 ans, connu pour son intransigeance vis-à-vis de l'inflation, a quitté la réunion avec la chancelière et le ministre des Finances sans faire de commentaire aux journalistes. Il était considéré comme le favori pour succéder à Jean-Claude Trichet dont le mandat s'achève en octobre. Son retrait relance la course à la présidence de la BCE et alimente les inquiétudes sur les marchés financiers concernant la capacité des régulateurs européens, divisés, à résoudre le problème de la dette souveraine de la zone euro. » (3)

Si, au plus haut sommet des États occidentaux, de telles situations arrivent, mettant fin à de brillantes carrières, c’est que rien ne va plus. Aujourd’hui encore, nous sommes en avril 2016, le débat sur les QE n’en finit pas en zone euro. Par exemple, les conservateurs allemands critiquent les mesures accommodantes de la Banque centrale européenne, désignées souvent d’« helicopter money  », une métaphore qui nous vient de Milton Friedman. La monnaie hélicoptère est définie comme de la création monétaire sans achats d’actifs en contrepartie, donc ex nihilo, qui consiste au rachat des dettes souveraines et privées en faisant simplement tourner la planche à billets.

Selon les Allemands, « les taux bas ruinent les épargnants de Berlin ou Munich, tandis que les rachats de dettes publiques alimentent le laxisme budgétaire des pays du Sud, comme le Portugal et la Grèce. Le 10 avril 2016, le puissant ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a même accusé M. Draghi, le président de la BCE d’être responsable de la montée de l’extrême droite dans son pays. » (4)

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, contre-attaque : « Nous obéissons à la loi, pas aux hommes politiques.  » Jeudi 21 avril 2016, il a répondu aux virulentes critiques adressées à l’institution par une partie de la classe politique allemande. Si la réunion du conseil des gouverneurs n’a donné lieu qu’à des annonces techniques sur les achats de titres – le taux directeur est resté inchangé à 0 % –, l’Italien a profité de la conférence de presse pour rappeler avec fermeté l’indépendance de la banque centrale. « Nous avons pour mandat de chercher à atteindre la stabilité des prix pour toute la zone euro, pas seulement pour l’Allemagne », a-t-il martelé. »

Enfin, selon les prévisions de l’Assurance retraite allemande, plus de 25 millions d’Allemands sont menacés de toucher une retraite inférieure au seuil de pauvreté en 2030, et ce en raison du vieillissement de la population allemande, un tiers des Allemands aura plus de 65 ans. Pour parer à cette situation, le ministre fédéral allemand des finances Schäuble propose d’allonger l’âge de départ à retraite à 70 ans. (5) Là encore, une proposition qui vient en contradiction avec les nouveaux entrants sur le marché du travail. D’autant plus que le vieillissement ne concerne pas que l’Allemagne mais l’Occident, les pays émergents et les pays en développement. Un problème mondial qui doit être réglé par une politique coordonnée à l’échelle mondiale.

Ceci nous fait dire que de forces économiques multidimensionnelles interagissent aujourd’hui. Vieillissement, politique monétaire non conventionnelle, politique de relance, etc. sont d’actualité aujourd’hui.

Les dissensions, par exemple, sur la monnaie hélicoptère ne se rencontrent qu’en zone euro, alors que les autres grands pays (États-Unis, Grande-Bretagne et Japon) qui ont utilisé massivement des Quantitative easing, le problème de la monnaie parachutée du ciel n’existe pas. Et on peut penser que si l’unanimité sur ces politiques monétaires, c’est probablement en raison de l’hétérogénéité des systèmes économiques des pays d’Europe. L’Allemagne, fortement industrialisée, basant son économie sur le tout exportation, les pays du Nord d’Europe dans une certaine mesure suive le moteur allemand, le Luxembourg classé 8ème place financière dans le monde, alors que les pays du Sud (Espagne, Portugal, Grèce…), faiblement compétitifs, distancés économiquement, n’arrivent pas à résorber leurs déficits budgétaires, ni à relancer leurs économies, d’où le besoin d’être soutenus financièrement. La France, l’Italie occupent une position intermédiaire. Une situation difficile pour l’Europe. Mais depuis l’été 2014, la chute des prix du pétrole d’environ 60 % a pris de court les pays pétroliers. Aujourd’hui, avec la crise des émergents, la Chine, les pays émergents et exportateurs de pétrole, se trouvent, aujourd’hui, « à débourser ce qu’ils ont accumulé en réserves de change », depuis que la fin des QE par les États-Unis.

Aujourd’hui, c’est le monde entier moins l’Amérique qui est balloté. Autant dire que le monde se dirige vers une nouvelle dépression économique mondiale. Comment alors comprendre la crise d’aujourd’hui ? Et si on remontait aux crises du XXe siècle pour mieux appréhender la crise économique rampante qui sévit, en cette deuxième décennie du XXIe siècle ?

 

  • 3. Une « monnaie hélicoptère », lâchée dans les années 1930, aurait-elle évité la Grande Dépression mondiale ?

 

 D’emblée il faut dire que les crises économiques ne surgissent pas du néant, mais viennent selon un processus économique étalé dans le temps et dans l’espace. Aussi remontons à la grande crise économique et financière d’octobre 1929 pour savoir ce qui s’est passé ? Et comment et pourquoi la crise a surgi en octobre 1929, à Wall Street ?

Il faut remonter à la fin de la Première Guerre mondiale. Les États-Unis, au sortir de la guerre, ont été la première puissance économique du monde. Ils ont supplée en équipements industriels et en produits agricoles à l’Europe, et au monde. L’Europe est sortie très affaiblie par les destructions de la guerre. Mais, au fur et à mesure qu’elle se reconstruisait, elle prenait de l’essor. Aidés en cela par le soutien américain et les richesses prélevées de leurs empires coloniaux, l’Europe, reprenant progressivement ses parts de marché qu’elle avait perdues durant la guerre, dans le monde, devenaient un concurrent sérieux pour l’Amérique. Initialement moteur pour l’économie américaine, par ses besoins en matériels et en subsistances durant sa reconstruction, elle devenait un frein après sa remise à niveau. Un processus tout compte fait naturel, l’Europe devait se reconstruire et compter de nouveau comme un grand pôle de puissance comme elle le fut dans le monde.

Il était prévisible que, dès 1927, la situation ne pouvait qu’être difficile pour l’économie américaine par les pertes de parts de marché. Cette nouvelle situation obligeait l’Amérique à se tourner vers son marché intérieur. Comme, aujourd’hui, en Chine, la croissance qui a baissé oblige la Chine à se tourner vers son marché intérieur.

 Pour masquer la décélération économique, une spéculation boursière effrénée a pris, à partir de 1928, à Wall Street, une dimension insoutenable. La Banque centrale américaine (Fed), devant la hausse vertigineuse du marché des actions, en augmentant le taux d’intérêt directeur, fit dégonfler la bulle financière, le 24 octobre 1929 (Jeudi noir ou Black Thursday). Les conséquences furent terribles aux États-Unis. Après cette crise, des dizaines de millions de travailleurs en Amérique, errant sans travail, de ville en ville, d’Etat en Etat, vivant de la soupe populaire. Des millions de tonnes d’équipements industriels et manufacturés, des millions de tonnes de céréales et autres produits agricoles que le progrès du machinisme (qui s’est fortement développé) ont été jetés à la mer ou brûlés.

Des économistes reprochèrent à la Fed d’avoir provoqué la crise et la dépression économique qui a suivi. Dans son livre « Two lucky people : Memoirs », Milton Friedman écrit : « La Fed est largement responsable de [l'ampleur de la crise de 1929]. Au lieu d'user de son pouvoir pour compenser la crise, elle réduisit d'un tiers la masse monétaire entre 1929 et 1933… Loin d'être un échec du système de libre entreprise, la crise a été un échec tragique de l'État. »
Si on s’en tient au raisonnement du prix Nobel d’économie 1976, la Fed n’aurait pas dû fermer le « robinet monétaire », et devait user de son pouvoir monétaire pour compenser la crise, comme l’a fait l’ancien président de la Fed, Ben Bernanke, lorsque la crise des « subprimes » a éclaté, en 2007. Il a procédé à des programmes non conventionnels massifs (QE 1, 2 et 3), et la nouvelle direction de la Fed a pris la suite jusqu’en septembre 2014.

La Fed donc, selon le raisonnement de Friedman, devait aussi procéder à des quantitative easing, après l’éclatement de la crise financière de 1929 pour s’opposer à la dépression. Dans son livre, « The optimum quantity of money », paru en 1969, Friedman énonce : « Supposons maintenant qu'un jour, un hélicoptère survole cette communauté et descend une somme supplémentaire de 1000 $ dans les factures du ciel, ce qui est, bien sûr, à la hâte recueillis par les membres de la communauté. Supposons encore que tout le monde est convaincu que cela est un événement unique qui ne sera jamais répété. »

Supposons, selon sa conception, que la Fed, juste après 1929, ait baissé rapidement le taux d’intérêt et lâché sur les citoyens américains de la « monnaie hélicoptère », par des programmes de quantitative easing. Cette politique monétaire non conventionnelle aurait engendrée forcément une dévaluation du dollar américain-or. Les pays d’Europe seront aussi obligés de dévaluer leurs monnaies par rapport à l’or, pour ne pas perdre de compétitivité. Nous aurons alors des deux côtés de l’Atlantique de la monnaie-hélicoptère qui serait lâchée sur les citoyens européens et américains.

La crise économique certainement serait atténuée, puisque les populations européennes et étasunienne, bénéficiaires de cet argent créé à partir de rien, consommeraient et, comme le veut la loi keynésienne, de cette consommation naîtrait la richesse collective. On doit donc comprendre que ces programmes de QE boosteraient la consommation, et permettrait le déstockage des entreprises industrielles et rurales. Ce qui allègerait l’industrie occidentale des stocks et continuerait de produire, ce qui atténuerait les destructions d’emploi.

Mais à quel prix ce parachutage de monnaie hélicoptère ? Il aura provoqué des deux côtés de l’Atlantique de l’« inflation ». Une spirale inflationniste va se former et continuerait de monter, entraînant une hausse des prix-une hausse des salaires. Ce qui ruinerait les épargnants européens et américains. Les Banques centrales occidentales seraient obligées de lancer constamment des QE comme l’a fait la Fed, entre 2007 et 2014, et les autres grandes Banques centrales du monde. Aujourd’hui encore, les Banque centrale de la zone euro, de Grande-Bretagne et du Japon opèrent toujours des quantitative easing.

Si le gouvernement américain, le 31 janvier 1934, a dévalué le dollar de 20,67 dollars l’once d’or à 35 dollars, on peut penser qu’avec un lancement de QE juste après la crise de 1929, la dévaluation du dollar au niveau de 1934 serait probablement effective dès 1930. Le dollar serait encore dévalué dans les années 1931, 1932, 1933…, et à sa suite, les monnaies européennes. En 1934, l’once d’or pourrait dépasser 100 dollars. Une telle situation deviendra rapidement intenable. Les pays d’Europe qui produisent des richesses et les États-Unis aussi vont se retrouvés confrontés aux limites de leur consommation. Dans les faits, les citoyens auront, grâce à la « monnaie-hélicoptère », tous des voitures, des frigidaires, des machines à laver, etc., la construction de l’habitat poussée à des sommets grâce à l’apport miraculeux de l’argent et de la consommation. Mais le système de production sera confronté inévitablement quand la consommation viendra à saturation. La grande Dépression n’aura finalement été que différée.

Le reste du monde qui était colonisé et dominé, à l’époque, comptait peu dans la consommation mondiale. Ce qui est différent aujourd’hui. C’est parce que ce reste du monde compte aujourd’hui dans l’absorption mondiale que les liquidités monétaires issues des QE, lancées depuis 2007, ont, à travers le rachat de dettes souveraines et privées, pu maintenir l’Occident à flot. Ces liquidités émises ont permis de financer les déficits budgétaires et commerciaux des pays occidentaux, et ce faisant, ont circulé dans les échanges commerciaux dans le monde. En boostant la consommation occidentale, ils ont en même temps permis au reste du monde croître. Ce reste du monde a enregistré des excédents faramineux, accumulant des réserves de change considérables.

Le processus aujourd’hui et celui des années 1930 ne ressemblent pas. Ce qui explique pourquoi la « monnaie hélicoptère » dans les années 1930 n’aurait pas fonctionné. Et si l’Allemagne s’en est sortie financièrement dans les années 1930, c’est simplement que son industrie a été tirée par un formidable effort dans le complexe militaro-industriel. L’Allemagne sous le régime nazi se préparait à la guerre. Sans cette préparation à la guerre, l’Allemagne aurait vécu les mêmes contraintes économiques que les autres pays d’Europe. Quant à l’URSS, le même processus. Une URSS qui sortait d’une guerre civile, tous les moyens financiers et matériels ont été mis pour être reconstruite. Et c’est le plus grand territoire du monde (20 millions de km2), ce qui représente un effort d’industrialisation gigantesque pour l’Union soviétique.

On comprend dès lors « que les mêmes causes ne produisent pas forcément les mêmes effets. » Une nécessité que la situation économique mondiale s’y prête pour que les causes à effets se reproduisent à l’identique. En réalité, ce n’est pas la « monnaie-hélicoptère » qui faisait défaut dans les années 1930, mais bien « l’insuffisance de l’absorption mondiale  », rendant la Grande Dépression inévitable. Une grande partie du monde, colonisée (Afrique et Asie), manquait à l’appel.

 

 

  • 4. Conclusion de la troisième partie

 

 Au-delà de cette argumentation, on peut se poser à juste raison si les conclusions de Milton Friedman sur la crise de 1929 et l’« échec tragique de l’Etat américain » sont fondées. La seule réponse qui nous apparaît est que, dans toute cause, dans tout effet qui surgit, il y a une loi immuable, celle de la « Nécessité ». En effet, que l’humain le veut ou non, cela va au-dessus de ses forces, « la crise 1929 était nécessaire comme la Grande Dépression économique qui a suivi. Ces deux événements préparaient la Deuxième Guerre mondiale qui allait rebattre la carte du monde. Car, sans la crise de 1929 et la Grande Dépression, la république de Weimar n’aurait pas disparu, ni n’aurait eu 6 millions de chômeurs allemands en 1933, ni d’Hitler aux commande de l’Allemagne. »

Mais la « Nécessité a agi comme elle a décidé. » La Deuxième Guerre mondiale comme les crises économiques qui ont précédé ont été nécessaires pour libérer plus de deux tiers de l’humanité de la sujétion et de l’ignominie. L’homme n’a pas été créé pour être esclave, ce sont les conjonctures historiques qui le rendent et encore les conjonctures historiques qui le libèrent.

Sans l’avènement du monde-hors Occident, « même la monnaie hélicoptère ne pourrait être pratiquée aujourd’hui. » Par conséquent, la monnaie trouve sa racine dans l’histoire, et rien que dans l’Histoire.

Aujourd’hui, force de constater que le talon d’Achille de l’Occident réside essentiellement dans les débouchés pour la production de son industrie. Et ce sont ces débouchés qui sont allés commander jusqu’à délocaliser les fleurons de son industrie vers le reste du monde. Là encore, les lois immuables relèvent des forces historiques naturelles, elles-mêmes relevant de la « Nécessité ».

Si l’Occident n’exporte pas assez, son industrie s’affaiblit, stagne. Les usines ferment, les récoltes dans les champs baissent, le chômage augmente. Evidemment, la situation a changé radicalement depuis le Deuxième Conflit mondial, avec la libération de continents entiers (décolonisation de l’Afrique et de l’Asie). Mais le problème de débouchés tant pour l’Occident que pour le reste du monde demeure constant, toujours prépondérant pour la croissance économique. Ce qu’il faut à tout prix résoudre, par n’importe quels moyens pourvu que ceux-ci remédient aux problèmes économiques. Et les Quantitative easing menées aujourd’hui ont joué un grand rôle, nonobstant ceux qui déclament qu’elles ne sont pas porteuses. C’est grâce aux QE que les effets de la crise financière ont été fortement atténués. Donc, elles ont tout leur sens dans la croissance économique mondiale, même si celle-ci reste atone.

On peut même dire que les États-Unis qui ont mis fin aux QE seront obligés d’y revenir, d’une manière ou d’une autre. « La crise des années 1930 montre qu’il faut à tout prix des excédents commerciaux suffisants du moins pour ceux qui n’exportent pas de produits industriels et manufacturés, et n’ont que les matières premières et le pétrole comme richesses à l’export, pour qu’ils participent à détendre le marché mondial, en important, et donc à sauver l’emploi dans les pays industrialisés. Et ce pour un juste équilibre mondial.

Qui fait fonctionner le complexe militaro-étasunien, européen, russe et chinois, aujourd’hui ? N’est-ce pas les pays arabes et d’Afrique qui s’entredéchirent. Ils sont les plus grands consommateurs d’armes, guerroyant et faisant le jeu des grandes puissances.

Existe-t-il un conflit armé et durable en dehors des pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Dans de rares pays seulement (Ukraine) et encore des conflits larvés, où le mort d’hommes est dérisoire par rapport à ce qui se passe dans le monde arabe et en Afrique.

Dans un contexte hors guerre, si l’Afrique, l’Amérique du Sud, et une partie de l’Asie se retrouvent endettés vis-à-vis de l’Occident, de la Chine, ou voient leurs réserves de change fondre depuis que les États-Unis retourné leur politique monétaire, le monde forcément ne pourrait s’acheminer que vers plus de marasme économique. Et qui touchera l’ensemble du monde.

Sans mesures de relance au niveau mondial, la situation économique ne pourrait qu’être encore plus délicate, les puissances s’installant dans l’attentisme. L’important que l’on a à dire est de tirer des leçons de la crise des années 1930. Comprendre que le destin de l’Occident et le reste du monde est lié, est commun sur le plan économique. Seule une « absorption mondiale à un niveau suffisant » pourrait tirer l’économie mondiale de la crise, et diminuer le cancer qui ronge aujourd’hui le monde, le chômage. Sans elle, ce sont les grands pays industriels qui créeront eux-mêmes l’obstacle à leur croissance et au reste du monde.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et Chercheur indépendant en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective

www.sens-du-monde.com

 

Les deux premières parties de cette analyse peuvent être consultées sur les sites www.sens-du-monde.com , www.agoravox.fr , www.lequotidien-oran.com

- « L’économie mondiale, un « écosystème économique autorégulé » relevant d’un ordre transcendantal ? » Medjdoub Hamed. 10 avril 2016

- « Comment l’Occident a été sauvé d’une dépression économique du type des années 1930 ? », par Medjdoub Hamed. 23 avril 2016

 

Note de renvoi :

 

1. « Réunion du G20 à Shanghai : maigre bilan » Emmanuel Cugny, France info, le 29 février 2016

http://www.franceinfo.fr/emission/reunion-du-g20-shangai-maigre-bilan-29-02-2016-08-42

2. « The Post-CrisisEconomy’s Long DebtHangover » par Carmen Reinhart, Project-Syndicate. 21 avril 2016

https://www.project-syndicate.org/commentary/debt-restructuring-needed-as-policy-option-by-carmen-reinhart-2016-04

3. « Axel Weber quitte la Bundesbank », La tribune.fr, le 11/02/2011.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110211trib000600660/axel-weber-quitte-la-bundesbank.html

4. « BCE : après les critiques allemandes, Mario Draghi contre-attaque  », par Marie Charrel, Le Monde Economie. 22 avril 2016
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/22/bce-apres-les-critiques-allemandes-mario-draghi-contre-attaque

5. « Allemagne : Wolfgang Schäuble propose la retraite à 70 ans  », par Romaric Godin. 22 avril 2016

www.latribune.fr/economie/union-europeenne/allemagne-wolfgang-schauble-propose-la-retraite-a-70-ans-566291.html

 



24 réactions


  • lsga lsga 4 mai 2016 17:58

    Un hélicoptère monétaire : sur l’Afrique ? sur le Maghreb ? sur les pays pauvres ? 

    ah non... sur les européens hein... qu’ils puissent continuer à consommer des matières premières venant d’Afrique... 

    • Hamed 4 mai 2016 22:27

      @lsga
      Je pense Isga que vous n’avez pas compris l’analyse, comme d’ailleurs les nombreux économistes et politiques qui débattent de la monnaie hélicoptère, en particulier la classe politique allemande, dont le ministre des finances Wolfgang Schäuble.
      La monnaie hélicoptère n’est qu’une métaphore et elle ne peut être lancée du ciel sur l’Afrique, sur le Maghreb, sur les pays pauvres pour la simple raison que ces peuples ne représentent rien, qu’ils sont à la remorque du monde avancé. Et les décideurs occidentaux, la monnaie hélicoptère les concerne précisément, et c’est la raison pour laquelle devant la crise économique occidentale, ils sont forcés de recourir à cette monnaie créée à partir de rien pour relancer l’économie, ou à défaut de maintenir l’économie occidentale avec un 1 à 1,5% en moyenne de croissance. Et ça l’intérêt. Eviter la récession à l’économie européenne, américaine et japonaise, et par conséquent une hausse encore plus forte du chômage.
      Mais, ce faisant, en maintenant l’économie occidentale à flot,les décideurs concourent à la croissance de l’Afrique, du monde arabe, de l’Asie, bref du reste du monde.
      C’est tout simple ces QE. Pourtant chacun y va avec son analyse, comme vous le faîtes aussi
      Le seul inconvénient, et cela vous dépasse et me dépasse, c’est qu’il n’y a pas d’accord entre les 7 pays riches de la planète et les 13 pays émergents et riches pétroliers qui composent la le G20. C’est là le grand problème du monde. Toute coordination au sein du G20 est tributaire de ce qu’une partie accorde à l’autre. Et comme chacun campe sur ses positions, l’économie mondiale stagne.
      La guerre au Moyen-Orient est révélatrice des enjeux qui divisent les puissances.
      Voilà Isga. J’espère que j’ai été assez explicite.
      Cordialement


  • Zolko Zolko 5 mai 2016 00:34

    mouais ... cet article ne dit rien de bien nouveau.
     
    La raison de l’effondrement financier est simple : le mécanisme de création monétaire par le crédit crée l’argent du crédit mais pas celui des intérêts sur ce crédit : ce sont les intérêts manquants. Du coup, il faut toujours plus de masse monétaire, de façon exponentielle, ce qui implique une nécessité de croissance économique pour accompagner la croissance de la masse monétaire. Mais à cause de la démographie et du peak-oil, il n’y a plus de croissance économique possible.
     
    Il n’y a pas de solution, le système financier implosera. Mais, dans un dernier sursaut, et comme expliqué dans mon article en lien, le système va effectivement lancer l’argent par des hélicoptères, probablement sous la forme d’un virement de 1000€ par personne sur son compte.
     
    Quand ça arrivera, vous saurez que la phase terminale est atteinte, et alors : « fuyez, pauvre fous ! »


    • Hamed 5 mai 2016 11:36

      @Zolko

      Bonjour,

      Intéressante votre réponse. Mais je crois que vous êtes trop accro dans le mécanisme de la création monétaire. Et c‘est cela l’erreur qui ressort dans votre raisonnement. Tout d’abord, il n’y a pas et ne peut avoir d’effondrement du système financier mondial. Et cela peut vous paraître paradoxal que je dise cela. Et l’effondrement bancaire qui a existé en 1929 et 2007-2008, n’est pas l’effondrement du système bancaire occidental, mais l’effondrement de la spéculation sans frein dans les Bourses mondiales, sous la férule du chef de file Wall Street. Pour preuve, les corrections qui ont suivi ont permis la remontée de la pente.

      D’autre part, Zolko, il ne faut pas se focaliser sur les paradoxes des intérêts manquants, ou tout autre facteur technique. La création monétaire, ce ne sont ni les rois ni les orfèvres comme vous le décrivez dans un de vos articles, mais relèvent d’un phénomène historique, un peu comme si vos ancêtres les Gaulois ont commencé à échanger en latin entre eux avec les mots, ou les Allemands en germains, ou les Arabes en arabe. De même en économie, le mouvement de création monétaire a été une langue pour l’économie.

      Par conséquent, le problème n’est pas que les banques privées créent de la monnaie privée ou les Banques centrales créent de la monnaie centrale. Ou que la monnaie s’adosse à l’or, ou ne s’adosse à rien du tout ex nihilo. 

      Le problème est la financiarisation du monde, et cela a passé historiquement par l’Occident, surtout depuis deux ou trois siècles, et se passe encore aujourd’hui. Et vous avez vu en 2008, l’économie occidentale est repartie grâce à la création monétaire, et peu importe que cette monnaie soit balancée d’hélicoptères. Si vous travaillez, vous avez conservé votre job, ou si vous avez été mis au chômage, vous avez certainement reçu des aides. Ou si vous êtes retraité ou rentier, vos avoirs ou vos pensions n’en pas trop souffert grâce à ces « monnaies héliportées », qui ont agi un pu comme des commandos monétaires pour sauver les États-Unis et l’Europe.

      Suite…


    • Hamed 5 mai 2016 11:40

      @Zolko

      Donc Zolko, il faut dire merci à Milton Friedman pour ce nouveau concept, à Ben Bernanke, à Mario draghi, qui en use, même ça ne plaît pas aux politiques allemands, qui sont trop près de leurs sous. Alors qu’ils ne savent pas, ou plutôt ils le savent très bien, mais ne veulent pas pour des raisons personnelles, qu’en aidant la Grèce, le Portugal…, ils aident leur industrie à prospérer.

      Et comme vous le dîtes si bien « Du coup, il faut toujours plus de masse monétaire, de façon exponentielle, ce qui implique une nécessité de croissance économique pour accompagner la croissance de la masse monétaire.  » La croissance économique et la croissance monétaire sont les deux faces de la même médaille, et que vient corroborer la croissance démographique. Si deux personnes mangent pour un dollar par jour, et cela leur suffit pour vivre. Cela ne fera que 2 dollars par jour, et même si pour une raison ou une autre le nombre d’unités monétaires augmentent, et cela fera 10 dollars par jour. Cela n’est que de l’inflation, et la correction se fera par les prix nominaux et réels. Comme en 2008, les prix des logements ont explosé. Maintenant, si demain, ce n’est plus deux personnes qui mangent mais quatre, il faudra alors quatre dollars en valeur réelle pour qu’ils mangent, comme lorsqu’il n’y avait que deux personnes.

      Précisément Zolko, dans les années 1930, il n’y avait que deux personnes qui mangeaient et appelons-les Européens et les Américains, le reste de l’humanité ne mangeait pas. C’était le monde colonisé. Après 1945, aussitôt libéré, ils se sont retrouvés quatre à manger. Par conséquent, l’histoire commandait que l’Occident créait quatre dollars par jour pour que l’humanité devenue quatre personnes puisse manger.

       Suite…


    • Hamed 5 mai 2016 11:41

      @Zolko

      Donc Zolko, quand vous écrivez : « Mais à cause de la démographie et du peak-oil, il n’y a plus de croissance économique possible.
       
      Il n’y a pas de solution, le système financier implosera. Mais, dans un dernier sursaut, et comme expliqué dans mon article en lien, le système va effectivement lancer l’argent par des hélicoptères, probablement sous la forme d’un virement de 1000€ par personne sur son compte.
       
      Quand ça arrivera, vous saurez que la phase terminale est atteinte, et alors : « fuyez, pauvre fous ! 
       »

      Au contraire, plus de 1000 € par personne ont déjà été lancé par la Fed, la BCE, les Banques de Grande-Bretagne et du Japon, et cela ne suffit pas. La Fed s’est arrêté par les QE, mais continue toujours ses déficits extérieurs. Quant aux autres, elles envoient leurs monnaies héliportées. Marion Draghi a même augmenté le montant mensuel, le faisant passer récemment de 60 milliards d’€ à 80 milliards d’€, si je me souviens bien des dernières décisions. Et vous touchez, Zolko, de ce pactole, mensuellement, sans que vous preniez conscience. Par les prix, par les émoluements, etc.

      Voyez, par exemple, la Grèce, on leur a diminué tout leurs salaires, leurs pensions de retraite, etc., mais ils ne peuvent rien parce que leur économie n’est pas comparable à celle de l’Allemagne, ou de la France. Cependant, les Grecs reçoivent ce qu’il faut pour vivre.

      Sachez aussi qu’il n’y a pas de phase terminale, tout au plus un stade historique qui travaille pour l’humanité. Quant au peak-oil, il y aura une autre forme d’énergie, et la Terre recèle merveilleusement. Tout est énergie et matière.

      Voilà, Zolka, j’espère avoir éclairé un peu votre lanterne.

      Cordialement

       


    • Zolko Zolko 5 mai 2016 18:09

      @Hamed :
       
      « plus de 1000 € par personne ont déjà été lancé par la Fed, la BCE, les Banques de Grande-Bretagne et du Japon, et cela ne suffit pas »
       
      le QE n’est pas l’argent hélicoptère, car l’argent ainsi créé n’est pas sorti du système financier, il y tourne en boucle. Mais quand - quand et pas si - les banques centrales inscriront 1000€ sur les comptes des particuliers, cela sortira du système financier, et ira dans la poche des personnes réelles.
       
      « Quant au peak-oil, il y aura une autre forme d’énergie »
       
      ça me fait toujours marrer les gens qui disent ça : quelle preuve avez-vous de ce que vous affirmez ? Car non, il n’y aura plus d’autre source d’énergie équivalente en terme de quantité. Ce que vous dites revient à croire au Père Noël : bien-sûr, si le Père Noël existait, votre raisonnement serait juste. Je ne peux pas vous empêcher de croire à des miracles, mais je peux éclairer les lecteurs d’une autre lumière.
       


    • Hamed 5 mai 2016 21:21

      @Zolko

      « le QE n’est pas l’argent hélicoptère, car l’argent ainsi créé n’est pas sorti du système financier, il y tourne en boucle. Mais quand - quand et pas si - les banques centrales inscriront 1000€ sur les comptes des particuliers, cela sortira du système financier, et ira dans la poche des personnes réelles. »

      Vous vous trompez, Renaud. C’est vrai qu’il y tourne en boucle, et c’est ce qui paraît à travers les quantitative easing. Je vous pose une question. Où vont les capitaux que la zone euro donna à la Grèce ? Et d’où viennent ces capitaux ? En partie des excédents allemands dont ils reçoivent leur quotepart des QE émises par la BCE en contrepartie des dettes publiques et privées allemandes. Et le poids de l’Allemagne dans le fonds propre de la BCE, il est d’environ 20% (que j’arrondis). La Grèce quelques 3%, les chiffres du poids de chaque pays dans le capital de la BCE, vous le trouverez dans Google.

      Les 19 pays de la zone euro bénéficient de liquidités issues des QE (créées à partir de rien). C’est vrai que le système bancaire les multiplient dans les investissements spéculatifs en bourse, mais il demeure que cela va soutenir aussi bien l’économie de la zone euro que les budget des États qui enregistrent tous des déficits.

      Les 1000 € dont vous parlez et que vous avez lu dans des analyses sont d’une certaine manière inscrits via le soutien de l’économie sous toutes les formes possibles. Par exemple, l=pour la Grèce, ils soutiennent les fonds de retraites, les salaires des fonctionnaires de l’Etat (enseignant, policiers, personnel médical de l’Etat, etc.), dégrèvement d’impôts pour aider les entreprises, etc. Et toutes ces aides viennent de ce qu’émet la BCE, en QE. Sauf que c’est insuffisant, ce qui explique les remous politiques et sociaux en Grèce, en Espagne, en France, en Allemagne. Parce qu’il y a la crise économique et financière partout dans le monde. Et elle est larvée.

      SUITE…


    • Hamed 5 mai 2016 21:22

      @Zolko

      « Quant au peak-oil, il y aura une autre forme d’énergie »
       
      ça me fait toujours marrer les gens qui disent ça : quelle preuve avez-vous de ce que vous affirmez ? Car non, il n’y aura plus d’autre source d’énergie équivalente en terme de quantité. Ce que vous dites revient à croire au Père Noël : bien-sûr, si le Père Noël existait, votre raisonnement serait juste. Je ne peux pas vous empêcher de croire à des miracles, mais je peux éclairer les lecteurs d’une autre lumière.

      Je n’ai pas à avoir de preuves. Toute la Terre est énergie. Et je fais confiance à la science. Nous avons des énergies multiformes grâce à la science. Energies fossiles (charbon, pétrole et gaz), énergie éolienne, énergie nucléaire, énergie solaire, énergie hydraulique (barrage). Le pétrole et le gaz n’ont joué comme énergie que grâce aux machines à combustion. Donc, l’humanité si elle doit vivre ce qu’elle doit encore vivre , être assurée de son énergie. Donc le problème ne relève pas du miracle, mais de l’écosystème mondial qui se suffit à lui-même – le système solaire dont fait partie la Terre en est un. Le pétrole n’est qu’une énergie comme le charbon le fut avant lui. L’humanité ne connaît que ce qu’il lui a été donné de connaître. Elle a devant elle des années, des décennies pour connaître et qui ne seront encore que des stades historiques dans son évolution qui est ouverte à tout.


    • Zolko Zolko 5 mai 2016 22:57

      @Hamed
       
      « Où vont les capitaux que la zone euro donna à la Grèce ? »
       
      Vous ne savez vraiment pas ça ? C’est allé aux banques Françaises et Allemandes qui avaient énormément prêté à la Grèce. Si vous savez lire l’Allemand la preuve est ici :
       
      http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/griechenland-hilfsmilliarden-retteten-vor-allem-banken-a-1090710.html
       
      En gros, les états Européens ont prêté (pas donné !) de l’argent à la Grèce pour qu’elle rembourse ses créanciers privés. Les crédits aux institutions privées ont été remplacées par des crédits publics. Avec un petit rabais pour faire passer la pilule.


    • Zolko Zolko 5 mai 2016 23:04

      @Hamed
       
      « Je n’ai pas à avoir de preuves »
       
      c’est bien ce que je pensais : vous croyez au Père Noël. Au moins vous êtes clair, vos lecteurs apprécieront.


    • Hamed 5 mai 2016 23:58

      @Zolko

      « Où vont les capitaux que la zone euro donna à la Grèce ? »

       
      Vous ne savez vraiment pas ça ? C’est allé aux banques Françaises et Allemandes qui avaient énormément prêté à la Grèce. Si vous savez lire l’Allemand la preuve est ici :
       
      http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/griechenland-hilfsmilliarden-retteten-vor-allem-banken-a-1090710.html
       »

       

      Entièrement d’accord avec vous. Mais où est le problème ? Je n’ai pas besoin de lire le journal allemand spiegel, et puis il y a toujours le traducteur Google. Et le journal Spiegel n’est ni la Bible ni le Coran. Pardonnez-moi de vous dire, ou plutôt de vous répéter que vous êtes accro aux mécanismes de création monétaire qui sont simplement techniques. Pensez-vous que le président de la BCE Mario Draghi qui décide, avec son comité directeur de gouverneurs de la zone euro, s’embarrassent des techniques bancaires qui ne sont juste que des mécanismes, des techniques de gestion financière et monétaire, mais ne donnent pas la décision qui est politico-financière. Ce qui est complètement différent.

      Parce que les capitaux aillent aux banques françaises et allemandes, c’est tout à fait de droit. Mario Draghi, tout président qu’il est de la BCE, n’est que le représentant des États européens de la zone, en charge des fonds monétaires comme de la création monétaire qui sont la propriété des États, et non de la BCE. La BCE, elle-même est la propriété des 19 États. Et donc quand il répartit les fonds, c’est selon la part de chaque Etat dans le fond de la BCE.

      Et c’est aux États, en négociation, de décider de prêter pour tel ou tel État, en fonction des excédents dont ils disposent. Même la création de la monnaie hélicoptère n’est pas du ressort strict de la BCE, il est du ressort discrétionnaire des États, et à l’unanimité.

      Et ce n’est pas le journal Spiegel qui va s’amuser à écrire cette vérité. L’indépendance de la Banque centrale n’est en réalité que virtuelle, donc en puissance. Et si elle est en puissance, elle doit attendre l’approbation des grands décideurs, en particulier les deux Grands Allemagne-France de la zone euro. Pensez-vous que la BCE puisse facilement décider elle-même du destin économique de l’Europe monétaire, et donc l’existence même de la vie économique des 19 peuples européens. Impossible ! Et dans tous les États du monde, les Banques centrales sont suivies de près.

       

      Suite…


    • Hamed 6 mai 2016 00:00

      @Zolko

      Ceci étant, vous me dîtes :

      « En gros, les états Européens ont prêté (pas donné !) de l’argent à la Grèce pour qu’elle rembourse ses créanciers privés. Les crédits aux institutions privées ont été remplacées par des crédits publics. Avec un petit rabais pour faire passer la pilule. »

      Et qu’ils aient prêté, et non donné, où est le problème ? Il est évident que l’on ne donne pas, vous avez mal compris le sens du mot donner que j’ai utilisé. Et c’est effectivement, ils ont donné en prêt à la Grèce pour qu’elle fasse des réformes, et relance son économie. Et si cela n’est pas suffisant, où les réformes même opérées ou en partie, l’Allemagne et la France seront obligés de secourir la Grèce. C’est tout à fait naturel, c’est un pays de la zone euro. Et il n’est pas question de laisser tomber un pays de la zone.

      Si la Grèce rembourse les créanciers, i.e. la France et l’Allemagne, c’est tant mieux. Ou en partie, c’est tant mieux. Et si la Grèce n’arrive pas, les deux moteurs de la zone euro continueraient d’aider (prêter), la Grèce, et feront en sorte que les taux d’intérêt que la Grèce doit payer reste bas. Et mettre de la pression sur la Grèce pour continuer les réformes. Vous allez me dire que la dette souveraine de la Grèce augmente (zone euro, FMI, etc.). Et bien, on lui efface une partie de la dette, et cela s’est fait précédemment.

      Vous allez me dire que la dette souveraine grecque n’est pas soutenable. En 2015, elle dépassait 177 %. Où est le problème ? Le Japon a une dette publique de 250 %, voire plus. Les État-Unis, 115 %, la France 100 %, l’Allemagne 95 %. Demain, la Grèce aura 200 %, elle continuera toujours de bénéficier de l’aide européenne (prêt). La consommation de la Grèce participe à la croissance européenne. Et la dette souveraine qui monte partout en Occident, n’est qu’un chiffre comptable qui peut évoluer positivement ou négativement. Mais un Etat occidental ne peut faire faire faillite et la dette peut augmenter est tout à fait normal. Et cette dette globale occidentale est libellée en monnaies occidentales. Donc il n’y a aucune crainte pour les États-Unis, la Zone euro, la Grande-Bretagne et le Japon, et les autres pays (Canada, Australie).

      La dette est certes un problème qu’il faut tenter de diminuer mais non un danger. Et les dtttes occidentales tournent en moyenne autour de 100 %, sauf pour quelques pays (Japon, Grèce…). Si demain, elles tournent autour de 150%, l’essentiel qu’elles restent en monnaies occidentales.

      J’espère que je vous ai répondu. Et le petit rabais pour faire passer la pilule comme vous dîtes est nécessaire.

       


    • Zolko Zolko 6 mai 2016 14:47

      @Hamed
       
      "la dette souveraine grecque n’est pas soutenable. En 2015, elle dépassait 177 %. Où est le problème ?« 
       
      Dans le traité de Maastricht peut-être ? (qui limite l’endettement des pays à 60%). Le FMI a prêté à la Grèce en violation de ses propres règles, la BCE viole son propre mandat ... Oh, je sais, on s’en fout et tout le tralala, mais justement le fond du problème est là : l’Europe n’est plus un état de droit, les traités et accords sont piétinés partout (comme Dublin avec la crise migratoire), c’est le règne du copinage et de l’arbitraire. Depuis le traité de Lisbonne qui a ignoré les résultats Français et Hollandais sur le TCE, l’Europe est une dictature.
       
      Il est là, le problème.
       

       »J’espère que je vous ai répondu"
       
      oui : vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous gobez et répétez la propagande officielle, basé sur la croyance que demain tout ira mieux Madame la Marquise.


    • Hamed 6 mai 2016 19:27

      @Zolko

      Que vous dire ? Dans le fin fond de la nature humaine, vous avez raison. Mais il y a aussi la realpolitik qu’il faudrait tenir compte. Sinon je ne doute pas une seconde de vos capacités, et j’apprécie vos réponses. Mais il demeure que vous êtes un vrai idéaliste. Et je crois qu’il vaut mieux que vous le soyez et apportiez un éclairage bénéfique aux autres.

      Merci de vous avoir lu, et lu vos articles très intéressants, et surtout précis.

      Cordialement


  • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 5 mai 2016 12:36

    Les grandes crises économiques ne résultent pas d’un excès de production, mais d’une raréfaction calculée de la circulation monétaire.
    Lire à ce sujet Husson/Palma « Le capitalisme malade de sa monnaie » qui donne de bons aperçus de ce phénomène.


    • Hamed 5 mai 2016 14:01

      @Renaud Delaporte

      Excellente réponse, Renaud.
      Pouvez-vous m’indiquer le site pour Husson/Palma « Le capitalisme malade de sa monnaie .
      Je n’arrive pas à trouver sur google le site adéquat pour le visionner en pdf.
      Merci


    • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 5 mai 2016 16:23

      @Hamed
      Il est paru chez de Guibert en 2009 et a été réédité récemment. En PDF, je n’ai trouvé que le sommaire dont vous avez le lien.
      Pour lire le bouquin, il m’a fallu passer... par mon libraire ! (ISBN : 978-2-7554-0325-1)


    • Hamed 5 mai 2016 20:18

      @Renaud Delaporte

      Merci Renaud,

      Bon, je ne suis pas en France. Je suis en Algérie. J’essaierais de me le procurer cet ouvrage, pour qu’on me l’envoie. il m’intéresse. Néanmoins, j’ai pu lire en cherchant dans google plusieurs analyses de ces deux auteurs en format pdf, que je ne connaissais pas. Et finalement, je me trouve à penser qu’on a à peu près la même vision, qu’il faut, ou plutôt que je dois encore expliciter dans mes articles à venir.
      « Le capitalisme malade de sa monnaie : Considérations sur l’origine véritable des crises économiques », A vrai dire, je ne considère pas comme ils l’ont écrit. "Le capitalisme n’est pas malade de sa monnaie. Mais c’est la monnaie qui a été rendue malade par le capitalisme.
      Comme je l’ai dit précédemment dans mes réponses aux commentaires précédents, la création monétaire et donc la monnaie n’a pas été créée par des rois et utilisée ensuite par des orfèvres, comme des coquillages ont joué le rôle de monnaie dans les ères précédentes. La monnaie relève d’un chemin historique, subi par les humains. Elle s’assimile à un langage de signes qui régie le langage des échanges entre humains. Comme vous et moi, on communique actuellement avec des mots et des lettres. Et qui a crée des lettres et des mots à l’origine ? Qui a crée la voix comme supporte aux signes et aux mots ? Donc c’est inné par l’histoire humaine.
      De même la monnaie est innée, un moyen d’échanger depuis les coquillages ou tout autre support jusqu’à la monnaie électronique aujourd’hui.

      Et une monnaie mal utilisée peut créer des crises. Comme les mots mal utilisés entre humains, par exemple insultes, etc., peuvent créer des crises entre les hommes. Y compris des guerres
      Évidemment, je parle en métaphore, mais qu’est-ce que la métaphore si ce n’est une image détournée pour dire, pour exprimer plus crûment la vérité.
      Et c’est la raison qu’il est plus juste de dire que la monnaie rend de grands services entre les hommes, comme le langage, mais si on lui fait faire des choses, c’est la monnaie qui est détournée de son rôle pour lequel elle a été créée. Et comme on en abuse par la spéculation, par exemple, elle en est malade. Donc c’est le capitalisme qui rend malade la monnaie, et non le capitalisme de sa monnaie. Et c’est du capitalisme que viennent les crises.
      Et qui régule, qui remédie aux crises ? Si ce n’est la monnaie, et le capitalisme rectifie sa trajectoire.
      Voilà ce que j’ai à vous dire sur cette vision d’auteur que je ne connaissais pas. Et qui du reste est très intéressante. Sinon merci beaucoup pour le site.
      Cordialement


  • Le421... Refuznik !! Le421 5 mai 2016 20:10

    Franchement, je me dis que les « rouges », on est vraiment des génies !! (sans bouillir, bien sûr !!)
    Des lustres qu’on explique que si on veut vraiment une économie basée sur la consommation (on le conteste mais si il faut faire avec, basta !!), il est nécessaire que les clampins de base dont je fait partie aient de quoi « consommer ». C’est à dire, du fric, du pèse, du blé, de l’artiche, du flouse, de la braise, etc, etc...
    Donc.
    Si on bosse comme des connards sans ramasser le quart du centième de Carlos Ghosn (prenez Tavarès, ça marche aussi et c’est toujours pas une consonance de chez nous !!), ben, c’est simple.
    On achète le minimum vital et aussi syndical et la pompe à fric tourne à sec.

    Bon, d’accord !! J’ai pas fait HEC, mais ce que j’écris, un imbécile comme moi est capable de comprendre. Alors, je ne dis pas pour vous qui me lirez !!

    Alors.
    Du FMI à la BCE, ces voleurs et détraqueurs d’économie mondialisée se rendent compte que ces salauds de pauvres se forment au système et se mettent à l’économie solidaire, divergente du bon et vieux système de consommation. Preuve. Ce qui vous appartient, vos biens, votre bagnole ou votre géranium, si vous les vendez, il faudra bientôt les déclarer aux impôts !!
    Ben oui ma bonne dame !!
    On taxe le clampin à l’achat. On le re-taxe à la vente !! Magouille je t’embrouille !!

    Tout devient bon pour ramasser du fric dans tous les cas. L’argent liquide est appelé même à disparaître.
    Sauf pour le trafic de drogue et pour les politiques... Devinez !! smiley


  • Raoul-Henri Raoul-Henri 6 mai 2016 03:32

    à l’auteur :

    merci pour votre texte et peut-être trouverez-vous de l’aide dans le contenu de ce lien pour permettre d’avancer dans la compréhension de ce que n’est pas La monnaie

    Ce qui m’amène à vous contacter est que dans vos écrits vous ne sembliez pas différencier l’économie de la monnaie ; le fait du commerce de son abstraction monétaire. Et c’est problématique car à vous lire, et vous n’êtes pas le seul dans ce cas, les problèmes seraient aussi économiques, et ils le deviennent je n’en doute pas, mais au départ ils sont principalement monétaires. Et c’est cela qu’il est possible de résoudre, et assez simplement, compte tenu de la complexité monétaire actuelle.


    • Hamed 6 mai 2016 19:06

      @Raoul-Henri Merci pour la réponse. Tout d’abord, je n’arrive pas trouver le livre « La monnaie » que vous m’avez indiqué. Je ne sais si vous pourriez m’orienter. Vous me dîtes que « peut-être trouverez-vous de l’aide dans le contenu de ce lien pour permettre d’avancer dans la compréhension de ce que n’est pas la monnaie ». Je suppose donc que je ne suis pas avancé dans la « compréhension de ce qui n’est pas la monnaie ». Parce qu’il vous semble, je pense, que je n’ai pas pris en compte cet aspect. Je pense que je l’ai mis au compte de l’histoire, et c’est la raison pour laquelle vous dîtes que « vous avez été amené à me contacter pour me signifier que dans mes écrits, je vous semble ne pas différencier l’économie de la monnaie ; le fait du commerce de son abstraction monétaire. » Vous ajoutez aussi : « Et c’est problématique car à vous lire, et vous n’êtes pas le seul dans ce cas, les problèmes seraient aussi économiques, et ils le deviennent je n’en doute pas, mais au départ ils sont principalement monétaires. Et c’est cela qu’il est possible de résoudre, et assez simplement, compte tenu de la complexité monétaire actuelle. » Votre point de vue est pertinent. En effet, vous avez raison de poser qu’au départ ils sont pratiquement monétaires. Je reviens comme vous le dîtes au fait du commerce. Il est évident que le fait du commerce ne vient pas s’il n’y a pas un objet à échanger et un moyen qui mesure l’échange. Donc le fait du commerce est un acte consenti entre les parties. Et ce consentement vient du moyen qui mesure l’échange, qui peut être le troc, les coquillages… jusqu’aux monnaies qui ont cours aujourd’hui. Mais ce qui me semble incompris par vous, vous dissociez l’échange de la monnaie en avançant qu’au départ, que l’échange, ou l’acte économique, avant d’être économique, était monétaire. Cela peut vous paraître vraisemblable, pour une seule raison : la monnaie a été influencée, les hommes ne l’ont pas laissé suivre son cours, et encore aujourd’hui, en ce début de IIIe millénaire. Et précisément les hommes subissent les forces historiques. Et c’est cela qui pose problème aujourd’hui. La monnaie et les influences que les hommes ont exercées sur la monnaie relèvent d’un long processus historique inné, et donc d’une nécessité historique naturelle. Je m’explique, et je vais essayer d’être concret. Une question de base : Pourquoi dans les temps passés, il existait une forte proportion de juifs dans l’orfèvrerie ? Ils exerçaient dans tous ce qui est précieux (or, diamant, pierres précieuses, monnaie). L’usure c’est connu, au Moyen-Âge, au temps de la Renaissance, et aujourd’hui encore, dans la finance mondiale. Est-ce négatif ? Il est évident que non. Et si la monnaie a été influencée dès le départ, est-ce négatif ? Là aussi, non ! L’humanité a subi son histoire, comme les Juifs ont subi l’histoire. Le juif a voulu être juif, usurier, influençant la monnaie ? Il est évident que non. Il a subi l’histoire. Et son refuge dans l’orfèvrerie et dans le tout précieux s’apparentait à un moyen de survivre aux vicissitudes de son destin. Donc personne ne peut être comptable de son destin. Un chinois est chinois parce que de sa naissance, il est chinois dont il n’est pas responsable, de même pour l’Arabe, l’Allemand, le noir… Et là on comprend que la monnaie n’a rien à voir, elle cherche d’être un signe monétaire qui satisfait toutes les parties. Et ce signe est intrinsèquement lié à l’acte d’échange. Donc vous dîtes, Raoul, qu’au départ, les problèmes étaient monétaires. Je n’en disconviens pas. Mais ce n’est pas la faute à la monnaie qui n’est qu’un signe que l’homme lui donne. S’il en émet beaucoup, forcément la monnaie se dégrade, mais c’est la faute au capitalisme, aux capitalistes qui n’ont pas respecté les règles d’émission. Et puis quand des pays entrent en guerre, par exemple, l’inflation devient un passage obligé. Et d’autres cas de figure où la monnaie se déprécie et d’autres s’apprécient. Pour résumer, on peut dire que l’économie est avant d’être économique et monétaire, est d’abord historique. Pour ne donner que deux exemples, comment et pourquoi, au-delà des phénomènes économiques et monétaire, est survenue la crise de 1929, objet de cette article. Deuxième exemple : Par quelles forces la Chine s’est hissé, en trois décennies, au rang de deuxième puissance mondiale. Et elle aspire à devenir la première puissance du monde, en une décennie. Elle l’a été par son communisme ? Elle l’a été parce qu’elle s’est convertie à l’économie de marché ? Il est évident que non, ni communisme ni économie de marché, ils ont certes été des facteurs, mais des facteurs historiques plus forts ont joué pour qu’elle le soit. J’espère que j’ai apporté un éclairage, il est évident qu’on ne peut pas tout expliquer par ce que fait l’homme mais aussi par ce qu’il subit.


    • Raoul-Henri Raoul-Henri 7 mai 2016 00:48

      @Hamed
      Le lien ne fonctionne t-il pas ?

      Votre approche historique de la nature actuelle de la monnaie dans les représentations humaines est suggestive. Un stock de pouvoirs, et de libertés, souvent hérités d’un passé pas toujours glorieux. Une démesure enviée des joueurs du Loto ; une démesure connue pour apporter la solitude.
      Si j’insiste sur le précédent monétaire comme la source des conflits débordant le cadre oratoire, c’est qu’au contraire de la soi-disant main invisible du marché responsable de tout et permettant quelques dictatures guerrières et polluantes au passage, la monnaie est bien le vecteur politique premier.
      Les spasmes de l’histoire y sont intimement rattachés ; la monnaie est le sang du corps social, et actuellement agglutiné en varices, au bord de la rupture cardiaque tant la pression monétaire n’a jamais été aussi basse. Les fortunes tuent l’économie pour se repaitre d’elles-mêmes. Etc.
      Ce sont des spasmes historiques permis par l’accumulation monétaire et le financement aveugle aux lois élémentaires de la communauté. La technologie au service du profit ? Nous touchons le fond depuis un bon moment. Et nos outils politiques viennent de Mars, nous tirant en apparence vers toujours plus de guerres : économiques et politiques, culturelles et cultuelles, etc., mais en apparence.
      La liberté et le pouvoir que confie la monnaie devrait être répartie au sein des populations de façon horizontale, c’est à dire à égalité de potentiel entre tous les acteurs. Que ce potentiel soit exprimé ou non est du domaine de la souveraineté monétaire ; et au sens le plus stricte, ne s’applique qu’à l’individu ; du moins en théorie. Chacun son trône, et l’’accumulation maladive d’espèce disparait. Et une confiance minimum renait pour le commerce, sans poisons dans ses monnaies d’échange.

      Il n’y a pas de livre mais un article La monnaie ici :
      http://forum.langage.free.fr/viewtopic.php?f=36&t=34


    • Hamed 7 mai 2016 02:35

      @Raoul-Henri

      Merci pour ces mots qui viennent du cœur.
      Fraternellement


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