mardi 7 octobre 2008 - par Gasty

Vercingétorix, -52 av. J.-C. du muret LE CREST 63450

Résumé : La Gaule se soulève contre César. Vercingétorix chef des Arvernes entraîne sous son autorité les autres peuples de la Gaule contre l’occupant romain. La guerre s’installe. Pour en finir, César décide de frapper la ville natale de Vercingétorix « Gergovia ».

Le village Gergovie se nommait auparavant « Merdogne ». Pourquoi en avoir changé son nom ? En 1539, les procès constituent des sources appréciables d’information, on y retrouve ainsi le nom de la montagne de Gergovia traitant d’un différend entre les seigneurs et les habitants de Merdogne. Merdogne se situant sur le flanc Sud de cette montagne. Quelques siècles plus tard Napoléon Ier procédera aux premiers relevés parcellaires des propriétés de toutes les communes de France, les premiers plans cadastraux. Sur celui de la Roche-Blanche apparaîtra à nouveau le nom de « montagne de Gergovia » désignant le plateau. A la venue de Napoléon III, le curé de Merdogne fait une requête afin d’éviter toute confusion avec le nom de la propriété de M. Villot appelé « Gergovia ». Merdogne sera rebaptisé « Gergovie » et sera définitivement associé au plateau et à sa bataille.

 La Limagne clermontoise est une plaine fertile, pratique de l’élevage et culture des céréales, c’est en quelque sorte le grenier à blé des Arvernes. Le Ier siècle av. J.-C. voit sa population monter sur les hauteurs alors qu’au III et IIe siècle av. J.-C. celle-ci se concentre principalement dans la plaine. Les raisons n’en sont pas très bien établies. D’après les connaissances archéologiques, la zone clermontoise fut en population la région la plus dense durant ces périodes. Les fouilles insuffisantes dues à l’absence de grands travaux d’aménagement ne permettent pas d’avoir une valeur précise des environs. Seuls les travaux autoroutiers de l’A89 dans la zone des Combrailles (30 km plus à l’ouest) a pu déterminer que l’occupation y était moindre qu’en Limagne clermontoise.

Comment accède-t-on à cette plaine du Clermontois lorsqu’on vient du sud du pays ? Eh bien, en reprenant le tracé de nos ancêtres (les Gaulois) par le plus court chemin et les plus faibles obstacles géologiques pour en dérouler une N106 et A 75 (La Méridienne).

Quel pourrait être le meilleur endroit pour un chef de guerre ? Un refuge au plus haut fond de la Limagne de Clermont ou un des points les plus remarquables de la région, une position dominante et stratégique. Le passage obligé entre le Clermontois et le Sud. La position depuis le Crest donne une vue complète sur la plaine du Sud, le plateau de Gergovie une vue partielle sur le Sud et complète sur la plaine du Clermontois. Avantage également, la proximité de l’axe principal.

Lorsque vous êtes sur l’A75 (autre lien) à l’approche de ce passage, à votre droite vous avez le plateau de Corent (l’allier ferme le passage par l’arrière du plateau) et la butte de Veyre-Monton où domine une statue de 21 m. Sur la gauche, le Crest et dans sa continuité la montagne de la Serre. En vous engageant plus en avant, le plateau de Gergovie va se dessiner progressivement ; puis la Roche-Blanche. Gondole est plus à l’intérieur. César parle d’une vision terrifiante des troupes de chaque cité couvrant la chaîne entière des collines.

Quoi qu’il en soit, César engagé contre les Parisii et les Sénons fera son entrée par le Nord en suivant le cours de l’Allier sur la rive droite ; suivi par Vercingétorix sur l’autre rive pour lui en interdire la traversée. C’est en procédant par ruse que César traversera, il fera construire un pont par une de ses légions restée en arrière et rebroussera chemin. Vercingétorix ne pouvant affronter l’importante légion de César en plaine, il ne lui restera plus qu’à rejoindre son Oppidum « Gergovie ». 

Mais le site de « Gergovie » ne fit pas l’unanimité au fur et à mesure des années passantes. L’une d’elles fut l’absence de cours d’eau sur le plateau et une datation des périodes mal évaluée selon les opposants ainsi que les découvertes effectuées. Affaire de siècles. IIIe, IIe ou Ier ?

(Les recherches actuelles mettent à jour des puits et des citernes de récupération.)

Rétrospective :

- Jusqu’à la Renaissance, Gergovie sera traditionnellement localisée à l’emplacement de la ville gallo-romaine de Clermont.

- Au XVIe siècle, Gabriele Simeoni remarque, à environ 6 km au sud de Clermont-Ferrand, un plateau au pied duquel une ferme porte le nom de Gergovie.

- Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des premières fouilles font apparaître des constructions anciennes sur le plateau.

- À partir des années 1860, Napoléon III fait entreprendre des fouilles conséquentes à la Serre-d’Orcet et à la Roche-Blanche. Le colonel Stoffel met au jour des fossés (que ses techniques de fouille ne permettent pas de dater) qui relient le grand camp au petit camp de César.

- En 1930, le révérend Gorce reprend les investigations de Stoffel et confirme l’existence de fossés.

- En 1933, Maurice Busset s’oppose à la localisation de Gergovie sur le plateau de Merdogne et propose celle du plateau des Côtes de Clermont.

- En 1952 Gabriel Montpied (maire de Clermont) fait venir Paul Eychart. Celui-ci propose à son tour les Côtes de Clermont, au nord de la ville. Les maires des communes environnantes ne vont pas apprécier cette volonté des élites de la principale ville de la région à vouloir s’approprier la bataille en l’associant au nom de Clermont-Ferrand grâce à l’aide médiatique pour le marteler dans l’esprit populaire. Plusieurs communes s’associèrent, cette région riche de son passé ne pouvait se permettre de laisser nos Arvernes en des mains politiciennes.

- En 1993, Yves Texier opte pour l’hypothèse privilégiant les Côtes de Clermont à travers une analyse philologique.

Le 24 juin 2006, un discours de Kléber Rossillon, président de la FNASSEM lors de l’inauguration de la stèle à la mémoire de Paul Eychart (extrait) en présence du maire de Clermont-Ferrand.

« Monsieur le maire, ces institutions ont confisqué à Clermont-Ferrand et à sa communauté une partie de son identité, son acte de naissance. Par votre présence, par la participation de la ville à cette stèle, vous montrez que vous vous situez dans la lignée de vos prédécesseurs, Gabriel Montpied, Roger Quillot, qui le savaient, et qui ont soutenu Paul Eychart. Mais le mensonge sur le passé de Clermont n’est pas seulement un problème académique. C’est un enjeu économique. Car si le mensonge ne paie pas, la vérité peut faire gagner beaucoup d’argent ! Aujourd’hui, la fréquentation touristique et scolaire du plateau de Gergovie – celui de Napoléon III – est très basse. C’est malheureusement normal, il n’y a rien à voir de ce grand moment de l’Histoire qu’est la bataille de Gergovie, et les auteurs de guides touristiques, comme les enseignants, qui subodorent quelque chose de pas clair, ne poussent pas à y aller.

Quelle différence avec le lieu où nous sommes ! Monsieur le maire, si Clermont-communauté intègre la dimension historique et archéologique dans les projets de gestion et d’aménagement de ce magnifique espace naturel et site de bataille constitué par les côtes de Clermont et les puys qui y sont rattachés, ce sont à terme des dizaines de milliers d’enfants, des centaines de milliers de visiteurs d’Auvergne, de France et du monde entier qui viendront ici, avec les retombées économiques directes, et d’image, pour la ville et sa communauté. Cette chance, il faut la saisir en intégrant toutes les connaissances actuelles sur la préservation des sites naturels et le développement durable, auquel l’ASCOT et notre fédération sommes extrêmement attachés. »

Je ne mettrais pas en doute la bonne foi de tous ceux qui se sont penchés sur le passé de nos ancêtres, n’ayant pas de connaissance dans ce domaine, mais le discours est fantastique, c’est un enjeu économique semble-t-il ! Alors disons-le haut et fort, la vérité serait qu’il y a de l’argent à faire et le vrai mensonge de faire croire que nous sommes toujours dans la recherche archéologique. Avec tous ces milliers de petits enfants spoliés, j’ai bien failli en pleurer. Dans le même état d’esprit, le besoin absolu de ces joyeux lurons à vouloir faire annuler le décret de 1865 pour non-publication dans le bulletin des lois concernant Merdogne rebaptisé « Gergovie »… Enfin ! Ça doit occuper un cercle restreint de la société clermontoise en congratulations et banquets en tous genres.

L’intégralité du discours ICI. Vous en avez une copie ici, si, entre-temps, il devait disparaître.

- En 2007, les fouilles de Corent et de gondole mettent en évidence que des populations vivaient bien sur les plateaux, des villes entières, des mégalopoles se sont développées, les fouilles ont définitivement daté l’occupation des sites.

Concernant Gergovie, Corent, Gondole, nous pouvons lire : la possibilité d’une coexistence des trois sites au milieu du Ier siècle avant notre ère, qui se renforce au fur et à mesure des fouilles, soulève de nombreuses questions : villes concurrentes perchées sur des éminences peu éloignées, ou "quartiers" constitutifs d’une seule ville, vaste mégalopole de plus de deux mille hectares ? Débarrassée des vaines polémiques du passé, la Gergovie de la guerre des Gaules n’a pas encore livré tous ses secrets...

 _____________________________

Immense patrimoine retrouvé ? Non car un village résiste encore « Le Crest ». Le Crest totalement ignoré. Le Crest pourtant situé en plein cœur de ces trois cités. Simple point d’observation sans importance ? Allons donc ! César en fait une description, il me semble que sa position le destine à un tout autre destin que celui d’observatoire. Si ce lieu avait été sans importance, il y a bien longtemps qu’il aurait été abandonné au fil des siècles. N’a-t-il pas, au plus profond de lui, les fondations d’un passé glorieux qui rejaillit jusque dans ses murailles ? Au plus profond des entrailles du village, se cachent vraisemblablement des trésors ignorés des habitants eux-mêmes. Je me rappelle d’une histoire de ma mère qui la tenait de sa mère qui elle la tenait de… Qu’il y avait sous le village un souterrain qui reliait les maisons entre elles. Personne ne l’avait jamais vu ce souterrain jusqu’au jour où un nouveau propriétaire entrepris des travaux de réaménagement dans sa cave. Il découvrit un passage qui avait été comblé.

 

Vous ne pouvez pas ne pas voir « Le Crest ».

 

Gasty

Gergovie : http://gergovie.arafa.fr/fouilles2007.html

Corent : http://rhone-alpes-auvergne.france3.fr/info/45636172-fr.php

Gondole : http://www.gondole.arafa.fr/fouilles.html

http://www.gergovie.fr/

http://www.culture.fr/sections/regions/auvergne/articles/article_46

http://www.bibracte.com/mon_histoire_de_la_gaule/doute_sur_gergovie.html



40 réactions


  • geo63 7 octobre 2008 12:23

    Merci pour cet article. Je crains cependant que seuls les internautes à fibre auvergnate soient intéressés.
    En ce qui me concerne, je contemple le plateau de Gergovie (le vrai bien sûr) de ma fenêtre et votre argumentation à une résonance particulière.
    Ce que je peux attester c’est que la fréquentation touristique du plateau de Gergovie est faible. Ce lieu assez peu accueillant avec ses innombrables tas de pierres noires, un monument assez moche, est très venté, les pratiquants de cerfs-volants sophistiqués se délectent, se sont souvent des experts.
    Personnellement j’installerais des héoliennes sur le site, mais là je sens que je vais me faire étriper.
    Amitiés auvergnates.


  • La Taverne des Poètes 7 octobre 2008 12:38

    Le mot de Cambronne a été déformé par l’histoire. En effet, au regard de cette intéressante étude, il s’avère qu’il se serait écrié "Merdogne" en l’honneur de Vercingétorix !


    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 16:23

      @ la taverne


      Je me suis permis de rajouter ta citation dans Wikipédia.

      Dans la rubrique " Le mot de Cambronne"  smiley


    • La Taverne des Poètes 7 octobre 2008 18:28

      Je vais encore me faire une sale réputation. Déjà hier avec mon papier anti-papal ! smiley Il y en a qui l’ont mal pris. Tant mieux !




    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 8 octobre 2008 02:21

      Bonjour Gatsy : J’aime bien ce genre d’articles. M’adressant à votre personnalité plus folichonne, je suis sûr que vous apprécierez que je souligne, en commentant cet article référant à 52 avant JC, que la modération de Agoravox vienne de me refuser un article parlant de Demian West sous prétexte qu’il n’est pas d’actualité... Je le publierai d’ici quelques jours sur mon blogue : http://nouvellesociete.wordpress.com Ce n’est pas le genre d’articles qu’on y trouve généralement, mais il me semble important de lutter contre l’ostracisme et la censure. ECRILINF

      Pierre JC Allard


  • ZEN ZEN 7 octobre 2008 12:43

    Tiens, Mr Mourey n’est pas encore levé ?...  smiley


  • foufouille foufouille 7 octobre 2008 13:31

    interessant
    il mene ou le souterrain ?


  • Antenor Antenor 7 octobre 2008 15:14

    à Gasty

    Sympa l’article.

    Juste une précision quand vous écrivez :

    "Le Ier siècle av. J.-C. voit sa population monter sur les hauteurs alors qu’au III et IIe siècle av. J.-C. celle-ci se concentre principalement dans la plaine."

    Comme vous le précisez juste après, les fouilles archéologiques sont très ponctuelles et couvrent de faibles surfaces. On peut donc difficilement généraliser. Lors des périodes de troubles, les établissements artisanaux importants ont probablement tendance à se replier sur des positions plus sûres mais moins interessantes sur le plan commercial. Cependant les paysans constituant 90% de la population étaient matériellement obligés de rester dans la Limagne pour cultiver les terres fertiles. Il fallait bien se nourrir. Il faut faire attention à ce genre de raccourcis car quand on les accumule, ça nous donne l’image complètement erronée d’une Gaule peuplée de semi-nomades, errant dans les immensité et incapables de s’organiser. Il faut savoir que les rendements céréaliers n’ont pas augmenté entre le 5ème siècle avant Jésus-Christ et le 19ème de notre ère.


    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 15:52

      Bonjour Antenor

      D’après la documentation que j’ai pu récupérer, pour certains il s’agirait d’une situation pluviomètrique supérieur à la normale rendant la limagne de Clermont beaucoup moins hospitalière durant cette période.

      Comme il est question aussi de deux habitats , l’un rural et l’autre urbanisé, il est fort possible qu’il y ai pu y avoir un exode, et oui, à cette période de l’histoire.


    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 16:53

      D’après les fouilles entreprises, les archéologues sont assurément persuadés qu’il s’agit véritablement d’une société hautement organisé.
      Qu’ils connaissaient l’utilisation du mortier et des constructions en dur.

      La proximité de La roche Blanche , d’une source abondante au Crest a certainement facilité la construction en dur.

      La roche Blanche dont une partie s’est effondré.


    • Antenor Antenor 7 octobre 2008 17:27
      à Gasty

      Du coup, c’est une aggravation des inondations qui a obligé à déplacer les habitats les plus exposés ? Exode, comme vous y allez ! Il est plus probable qu’ils aient simplement déménagé de quelques dizaines/centaines de mètres sur un endroit un peu plus en hauteur . Quelques mètres en altitude supplémentaires sont suffisants. Inutile d’aller se réfugier dans une arche au sommet du Puy de Dôme...

      Mortier = mortier de chaux et en dur = en pierre ? Ce serait une véritable révolution copernicienne dans l’Archéologie Celtique.

      Pas besoin d’eau et de mortier, un coup d’œil de la Gorgone et hop voilà le travail !

    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 18:15

      @ antenor

      Exagéré , je veux bien vous croire, restons dans le raisonnable...déplacement. Et Lempdes, Romagat, Orcet, Le cendre sont des hauteurs suffisantes.

      Aulnat est sité pour avoir subit cette désertification durant cette période.

      Sinon un coup d’oeil sur ce mortier là.



    • geo63 7 octobre 2008 19:53

      Romagnat (comme Merdogne) M. Gasty, ville située sur le flan nord du plateau de Gergovie, Merdogne ou Gergovie est située au sud du plateau de même que La Roche-Blanche et Le Crest.


    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 20:14

      @ geo63

      C’est quoi le problème ???


    • geo63 7 octobre 2008 20:16

      Romagnat (comme Merdogne), petite ville située sur le flan nord du plateau de Gergovie, alors que Gergovie, La Roche-Blanche et Le Crest sont au sud du plateau. L’effondrement près du Crest concerne des habitations troglodytiques, me semble-t-il.


    • geo63 7 octobre 2008 20:20

      @ Gasty : aucun problème, je précise un peu c’est tout. Mes excuses pour le deuxième post, je pensais que le premier n’était pas arrivé.


    • Antenor Antenor 7 octobre 2008 22:49

      Effectivement, aujourd’hui encore Aulnat est dans une zone à risque. Les étangs à l’ouest du bourg doivent bien avoir une fonction. Un plan ORSEC à l’époque celtique, voilà un bon sujet de reconstitution ! Ca changerait des sempiternelles batailles. Imaginez Vercingetorix descendre du Crest avec sa soldatestque pour venir donner un coup de main à ses sujets en détresse. Ou, moins romantique, leur dire de se demerder et qu’ils avaient qu’à y penser quand ils se sont installés ici.


    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 20:22

      @ furtif

      Colle, glue, bouse, liant, pâté, purée.... !


    • Antenor Antenor 7 octobre 2008 22:27

      à Furtif

      Bonsoir

      Le pourquoi du comment qu’il faut pas parler de mortier chez les Celtes ? 

      Vous n’êtes pas sérieux ! Ce sont des barbares, des ennemis de la République ! IIs combattent nus et vivent dans de grandes forêts !

      J’ai assisté début 2008 à une conférence du professeur Matthieu Poux de Lyon 2 qui si j’ai bien compris, supervise les fouilles à Gergovie et il a réitéré la position officielle : pas de construction en pierre assemblées à la chaux chez les Celtes. Ca me désole un peu de voir des gens si compétents (même si je leur casse parfois un peu du sucre sur le dos) se bloquer sur une question pareille. Les archéologues sont les premiers à dire que les Celtes de la civilisation de La Tène étaient aussi avancés voir parfois plus que leurs voisins dans les domaines de la métallurgie ou de la céramique, pourquoi leur refuser alors des techniques de construction couramment employés par toute les autres civilisations ? Ces dernières années, on doit aux archéologues d’énormes avancées dans tout ce qui touche la vie quotidienne des populations rurales. Par contre en ce qui concerne la noblesse et les druides, ça patine sec. Le principal problème est qu’on ne cherche pas au bon endroit. Les traces des dirigeants, il faut les chercher dans le sol de nos bourgs et villes actuelles, là où se dressaient autrefois de petites villes fortifiées. Tant qu’on s’obstinera à chercher l’aristocratie celtique en rase campagne, on ne s’en sortira pas. On continuera de s’étonner que les oppidums qu’on met à jour n’ont eu qu’une existence éphémère. Si vous accordez aux Celtes l’utilisation de la construction en dur, vous pouvez envisager que les bâtiments en pierre d’Alésia ou du Mont-Beuvray qu’on considère comme gallo-romains soient d’une époque plus ancienne.


    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 23:00

      Merci Antenor  smiley pour ce rappel. Pourtant les archéologues sont là pour le dire, sur ce lien à droite de la page une petite vidéo , l’archéologue est très clair sur le sujet.


      http://rhone-alpes-auvergne.france3.fr/info/45636172-fr.php


    • Gasty Gasty 7 octobre 2008 23:07

      Euh non ! pas tant que ça en fait sur les pierres assemblées.


    • Antenor Antenor 8 octobre 2008 11:21

      Oui, ce n’est pas très clair. Les habitations de la grande majorité des paysans et artisans étaient en bois, en terre et en chaume ; il n’y guère de doutes là dessus. Sur les sols meubles, les poutres en bois étaient apparemment calées sur un soubassement de pierres. Ces maisons devaient accueillir un couple et ses enfants et étaient vraissemblablement détruites après leur mort. Mais est-il vraiment réaliste de penser que les fortifications étaient construites dans des matériaux aussi fragile ? Les reconstitutions modernes de ’Murus Gallicus’ sont d’une fragilité extrême de l’aveu même de leurs créateurs et ce n’est pas parce qu’on a l’exemple de quelques tours en pierre sèche au fin fond des landes écossaises qu’il faut généralier ce mode de construction aux principales citadelles celtiques. Le terme de Z.A.C. pour désigner Corent me paraît tout à fait juste.

      Lorsque les élus de Clermont-Ferrand veulent se réapproprier Gergovie, ils n’ont pas tort. Et à ce sujet, je vais encore dire des méchancetés, mais il faut arrêter de vouloir construire des petits musées à côté de chaque site de fouilles. Pourquoi ne pas utiliser le potentiel sous-exploité de nos grands musées de centre-ville ? La visite du musée gallo(? !)- romain de Lyon est d’un ennui mortel, comme si exposer le Calendrier de Coligny et les Tables Claudiennes dispensait de se creuser la tête. Pourquoi ne pas exposer dans les musées de ce type, les vestiges remontant à la plus ancienne occupation du site. Ce serait fabuleux de voir dans les vitrines l’évolution de nos régions : Paléolithique, Néolithique, Age du Bronze, Age du fer, avec quelques cartes replaçant chaque période dans son contexte. Ca ferait de super outils pédagogiques et pour pas cher. Je suis sûr qu’une bonne partie de nos concitoyens ne demande que ça.


    • Vilain petit canard Vilain petit canard 8 octobre 2008 11:53

      Et bien justement, j’ai visité cet été le Musée d’Angers, qui présente très intelligemment et très joliment l’évolution de la ville et des environs au cours des âges. Ce musée est à prendre pour exemple. Passionnant !


    • Antenor Antenor 6 février 2009 14:10

      En me relisant, je réalise que j’y suis allé un peu fort avec le musée gallo-romain de Lyon dont je ne peux qu’encourager la visite. Cependant, il me semble que pour les musées de ce type un effort de vulgarisation plus poussée pourrait être accompli. Les notes d’explication des pièces exposées sont très instructives mais il manque une vision globale de l’ensemble. On n’y sent pas l’évolution en marche. Il serait par exemple intéressant d’exposer des vestiges des périodes précédentes (La Tène, Hallstatt) quitte à réduire un peu la place prise par ceux de l’époque romaine.


  • La Taverne des Poètes 7 octobre 2008 18:31

    A ajouter dans "Gastypedia, l’ami des chiens et des chats" : Vercingétorix fut aussi surnommé l’Averne des poètes. Selon la même source. D’où sans doute le pseudo choisi par l’auteur de cette source.


  • ASINUS 7 octobre 2008 19:15

    @Gasty
    pationné des ecrits de M Mourey , jai gouté tout le sel du votre ,
    compliments


  • ASINUS 7 octobre 2008 20:38

    passionné ouinnnnnnn j ai honte


  • Emile Mourey Emile Mourey 8 octobre 2008 09:03

    @ Gasty

    Votre article montre à l’évidence la grande confusion qui régne en France au sujet de la localisation de nos anciennes capitales gauloises, Gergovie et Bibracte.

    Et il ne faut compter sur les médias pour éclaircir la question tant règne le "copinage" entre les journalistes chargés de la Culture et les archéologues qui les informent. La meilleure preuve est le prix "Morvan" que vient de recevoir la journaliste bien connue du Figaro, Anne-Marie Roméro, pour la rédaction de son livre sur le mont Beuvray qui actualise les thèses des archéologues du Centre archéologique européen, rédaction de livre que lui ont donné à faire - et l’avantage -.... les archéologues de ce dit mont Beuvray (fausse Bibracte pour moi et mes amis)... au moment où celle-ci commençait à émettre des doutes (semble-t-il, suite à une conversation téléphonique que j’ai eue avec elle).

    Le débat public n’aura donc pas lieu... Je cite l’article "la preuve par la pioche" du site arafa que vous indiquez en référence : Régulièrement, la presse aime relancer le débat sur la localisation des sites d’Alésia de Gergovie ou de Bibracte : "science officielle" contre "gens du terrain" soucieux de donner tort à leur inventeur, Napoléon III . La polémique tient du combat d’arrière garde : au XIXe siècle, tout érudit local se devait de prouver que "son" site collait le mieux au récit de la Guerre des Gaules. Du désir à la réalité, il y a un fossé. Ou plutôt... des fossés, relevés par les archéologues. Aux savantes interprétations, ces derniers opposent mille faits objectifs : plans, armes, pièces d’équipement et projectiles d’artillerie datés de l’époque césarienne, inscriptions... Inexplicables hors du contexte de la Guerre des Gaules, ces objets sont évidemment absents des autres sites. Ils sont pourtant de ceux qui font toute la différence entre le "possible" et le "plausible".
    (extrait du catalogue de l’exposition de Bibracte "sur les traces de César").

    Face à ces "têtes de pioche", votre esprit réaliste qui vous fait voir Gergovie dans l’ancienne ville fortifiée qui se dresse sur l’éperon du Crest comme le nez au milieu d’une figure est automatiquement classée comme "savante interprétation" et vous condamne au nom de la vérité officielle.

    Dommage que les commentateurs d’Agoravox perdent leur temps à chercher la paille dans l’oeil des politiques, éternelles têtes de turc de notre société, et ne voient pas la poutre qui est dans l’oeil de certaines technostructures mafiosantes qui conditionnent les cerveaux de nos malheureux concitoyens.


    • Gasty Gasty 8 octobre 2008 10:30

      @ Emile Mourey

      Oui, je me pose cette question, comment peut-on ne pas voir " Le Crest". Comment est-il possible de l’ignorer à ce point.
      Cet endroit prétendument insignifiant a pourtant su convaincre des générations à l’habiter.

      Et comme peut dire antenor " il faut les chercher dans le sol de nos bourgs et villes actuelles, là où se dressaient autrefois de petites villes fortifiées. Tant qu’on s’obstinera à chercher l’aristocratie celtique en rase campagne, on ne s’en sortira pas " .

      J’invite tous ceux qui passeront dans le coin a marquer une halte en partant du haut de la tour et suivre la configuration , l’implantation
      des maisons du village. A vous ensuite d’apprécier l’insignifiance du lieu.



    • Antenor Antenor 8 octobre 2008 23:54

      On vient de découvrir un bout de colonne au Mont-Beuvray et forcément pour les archéologues, elle est romaine... Comme si les Romains étaient les seul à employer ce type d’architecture.

      http://www.creusot-infos.com/article.php?sid=8239&thold=0

      A ce niveau là, c’est plus des oeillères qu’ont nos chers universitaires. Enfin Gorgobina revit, ça fera toujours plaisir aux Arvernes.

      Notons en particulier cette phrase illustrant à merveille la puissance de raisonnement des "pointures" étudiant les Celtes : 

      « et surtout par des artisans maîtrisant la taille, ce qui n’était pas le cas des Gaulois.

      Forcément, puisqu’à chaque fois qu’on trouve un bout de pierre taillée on l’attribue aux Romains ! Ils sont trop forts, ils devraient monter une troupe de spectacle comique. On se demande pourquoi ils ont choisi d’étudier la civilisation celtique si c’est pour passer leur temps à baver sur les vestiges "romains". Je suppose que la filière d’étude de la civilisation romaine est très demandée et on n’y prend que les meilleurs. Les nuls, on leur fait étudier les Celtes et du coup ils se vengent sur eux. Ils vont vraiment finir par me mettre en rogne. Toujours aussi fructueuses, les fouilles à Montmort ?

      C’est peut-être une bonne idée de ne pas faire de fouilles au Crest, on risque d’assister à des scènes de panique. La cotation de certains produits-phare risque de connaître quelques soubresauts.

      Le site défendant l’hypothèse de Gergovie aux Côtes de Clermont vient d’être refait à neuf. Super clinquant, mais leur explication de la bataille est aussi hallucinante que celle au plateau de Merdogne. On dirait la Pointe du Hoc le 6 juin ! Manque juste les barbelés et les mitrailleuses. Ils prennent vraiment César pour une bille à vouloir le faire attaquer par le versant le plus pentu !


  • Emile Red Emile Red 8 octobre 2008 11:20

    Superbe article de notre Gasty le Magnifique..

    Seule ombre au tableau, l’oubli du fromage et du cidre qui vous fera passer chez l’intelligentsia proto-pseudo-historicienne pour un hérétique sans foi ni crise.

    Voilà pourquoi le grand Nino Ferrer abandonna le sol et ne se consacra plus qu’à sa clé. Et tant d’autres professèrent et l’histoire et l’abandon de ces avanies avinées, avant que de muter vers les folies littéraires.

    Napoléon III qui ne l’était pas, étroit, ne se foutait ni du quart ni du tiers en provisionnant ce que jamais ne se fit depuis, les plus grandes recherches remises en cause par cet esprit d’étroits grâce auquel la vérité ne sera.

    Pour la réhabilitation de Napo et de Gergo.

    "Le doute n’est pas au-dessous du savoir, mais au-dessus" — Alain.


    • Gasty Gasty 8 octobre 2008 12:01

      @ emile red
      Que voilà une belle devise !  smiley


    • Gasty Gasty 8 octobre 2008 12:04

      Ne dit-on pas d’ailleur que le doute plane au dessus !


    • Emile Red Emile Red 8 octobre 2008 12:23

      On devrait pouvoir écrire "doute" avec des ailes...


    • Sandro Ferretti SANDRO 8 octobre 2008 15:47

      Mouais,
      Le grand Nino, comme dit Red, il y est bien revenu, au sol, pour finir.
      Au champ de blé final, méme, avec son fusil à la main.
      Depuis, on dirait plus du tout le Sud.


    • Gasty Gasty 10 octobre 2008 18:40

      @ le furtif

      Non, on ne m’a pas demandé mon avis sur la supression de ce post.

      Mais je peux toujours donner mon avis sur l’article de Pierre JC Allard. Malheureusement, il n’a pas été compris comme il aurait souhaité l’etre, les mânes n’ont pas suffit a faire passer tout le risque du propos. Je ne l’ai pas compris non plus, s’est-il fait possédé par son rituel sur ce coup là ?

      Quelques incantations suffiront : Goupillon, goupillard, sur les bits infernaux et paquets de la toile , que par tous les maudits diplômes mondiaux et avocates sulfureuses que le post trépost et revienne Pierre JC Allard.....



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