Vercingétorix, -52 av. J.-C. du muret LE CREST 63450
Résumé : La Gaule se soulève contre César. Vercingétorix chef des Arvernes entraîne sous son autorité les autres peuples de la Gaule contre l’occupant romain. La guerre s’installe. Pour en finir, César décide de frapper la ville natale de Vercingétorix « Gergovia ».
Le village Gergovie se nommait auparavant « Merdogne ». Pourquoi en avoir changé son nom ? En 1539, les procès constituent des sources appréciables d’information, on y retrouve ainsi le nom de la montagne de Gergovia traitant d’un différend entre les seigneurs et les habitants de Merdogne. Merdogne se situant sur le flanc Sud de cette montagne. Quelques siècles plus tard Napoléon Ier procédera aux premiers relevés parcellaires des propriétés de toutes les communes de France, les premiers plans cadastraux. Sur celui de la Roche-Blanche apparaîtra à nouveau le nom de « montagne de Gergovia » désignant le plateau. A la venue de Napoléon III, le curé de Merdogne fait une requête afin d’éviter toute confusion avec le nom de la propriété de M. Villot appelé « Gergovia ». Merdogne sera rebaptisé « Gergovie » et sera définitivement associé au plateau et à sa bataille.
La Limagne clermontoise est une plaine fertile, pratique de l’élevage et culture des céréales, c’est en quelque sorte le grenier à blé des Arvernes. Le Ier siècle av. J.-C. voit sa population monter sur les hauteurs alors qu’au III et IIe siècle av. J.-C. celle-ci se concentre principalement dans la plaine. Les raisons n’en sont pas très bien établies. D’après les connaissances archéologiques, la zone clermontoise fut en population la région la plus dense durant ces périodes. Les fouilles insuffisantes dues à l’absence de grands travaux d’aménagement ne permettent pas d’avoir une valeur précise des environs. Seuls les travaux autoroutiers de l’A89 dans la zone des Combrailles (30 km plus à l’ouest) a pu déterminer que l’occupation y était moindre qu’en Limagne clermontoise.
Comment accède-t-on à cette plaine du Clermontois lorsqu’on vient du sud du pays ? Eh bien, en reprenant le tracé de nos ancêtres (les Gaulois) par le plus court chemin et les plus faibles obstacles géologiques pour en dérouler une N106 et A 75 (La Méridienne).
Quel pourrait être le meilleur endroit pour un chef de guerre ? Un refuge au plus haut fond de la Limagne de Clermont ou un des points les plus remarquables de la région, une position dominante et stratégique. Le passage obligé entre le Clermontois et le Sud. La position depuis le Crest donne une vue complète sur la plaine du Sud, le plateau de Gergovie une vue partielle sur le Sud et complète sur la plaine du Clermontois. Avantage également, la proximité de l’axe principal.
Lorsque vous êtes sur l’A75 (autre lien) à l’approche de ce passage, à votre droite vous avez le plateau de Corent (l’allier ferme le passage par l’arrière du plateau) et la butte de Veyre-Monton où domine une statue de 21 m. Sur la gauche, le Crest et dans sa continuité la montagne de la Serre. En vous engageant plus en avant, le plateau de Gergovie va se dessiner progressivement ; puis la Roche-Blanche. Gondole est plus à l’intérieur. César parle d’une vision terrifiante des troupes de chaque cité couvrant la chaîne entière des collines.
Quoi qu’il en soit, César engagé contre les Parisii et les Sénons fera son entrée par le Nord en suivant le cours de l’Allier sur la rive droite ; suivi par Vercingétorix sur l’autre rive pour lui en interdire la traversée. C’est en procédant par ruse que César traversera, il fera construire un pont par une de ses légions restée en arrière et rebroussera chemin. Vercingétorix ne pouvant affronter l’importante légion de César en plaine, il ne lui restera plus qu’à rejoindre son Oppidum « Gergovie ».
Mais le site de « Gergovie » ne fit pas l’unanimité au fur et à mesure des années passantes. L’une d’elles fut l’absence de cours d’eau sur le plateau et une datation des périodes mal évaluée selon les opposants ainsi que les découvertes effectuées. Affaire de siècles. IIIe, IIe ou Ier ?
(Les recherches actuelles mettent à jour des puits et des citernes de récupération.)
Rétrospective :
- Jusqu’à la Renaissance, Gergovie sera traditionnellement localisée à l’emplacement de la ville gallo-romaine de Clermont.
- Au XVIe siècle, Gabriele Simeoni remarque, à environ 6 km au sud de Clermont-Ferrand, un plateau au pied duquel une ferme porte le nom de Gergovie.
- Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, des premières fouilles font apparaître des constructions anciennes sur le plateau.
- À partir des années 1860, Napoléon III fait entreprendre des fouilles conséquentes à la Serre-d’Orcet et à la Roche-Blanche. Le colonel Stoffel met au jour des fossés (que ses techniques de fouille ne permettent pas de dater) qui relient le grand camp au petit camp de César.
- En 1930, le révérend Gorce reprend les investigations de Stoffel et confirme l’existence de fossés.
- En 1933, Maurice Busset s’oppose à la localisation de Gergovie sur le plateau de Merdogne et propose celle du plateau des Côtes de Clermont.
- En 1952 Gabriel Montpied (maire de Clermont) fait venir Paul Eychart. Celui-ci propose à son tour les Côtes de Clermont, au nord de la ville. Les maires des communes environnantes ne vont pas apprécier cette volonté des élites de la principale ville de la région à vouloir s’approprier la bataille en l’associant au nom de Clermont-Ferrand grâce à l’aide médiatique pour le marteler dans l’esprit populaire. Plusieurs communes s’associèrent, cette région riche de son passé ne pouvait se permettre de laisser nos Arvernes en des mains politiciennes.
- En 1993, Yves Texier opte pour l’hypothèse privilégiant les Côtes de Clermont à travers une analyse philologique.
Le 24 juin 2006, un discours de Kléber Rossillon, président de la FNASSEM lors de l’inauguration de la stèle à la mémoire de Paul Eychart (extrait) en présence du maire de Clermont-Ferrand.
« Monsieur le maire, ces institutions ont confisqué à Clermont-Ferrand et à sa communauté une partie de son identité, son acte de naissance. Par votre présence, par la participation de la ville à cette stèle, vous montrez que vous vous situez dans la lignée de vos prédécesseurs, Gabriel Montpied, Roger Quillot, qui le savaient, et qui ont soutenu Paul Eychart. Mais le mensonge sur le passé de Clermont n’est pas seulement un problème académique. C’est un enjeu économique. Car si le mensonge ne paie pas, la vérité peut faire gagner beaucoup d’argent ! Aujourd’hui, la fréquentation touristique et scolaire du plateau de Gergovie – celui de Napoléon III – est très basse. C’est malheureusement normal, il n’y a rien à voir de ce grand moment de l’Histoire qu’est la bataille de Gergovie, et les auteurs de guides touristiques, comme les enseignants, qui subodorent quelque chose de pas clair, ne poussent pas à y aller.
Quelle différence avec le lieu où nous sommes ! Monsieur le maire, si Clermont-communauté intègre la dimension historique et archéologique dans les projets de gestion et d’aménagement de ce magnifique espace naturel et site de bataille constitué par les côtes de Clermont et les puys qui y sont rattachés, ce sont à terme des dizaines de milliers d’enfants, des centaines de milliers de visiteurs d’Auvergne, de France et du monde entier qui viendront ici, avec les retombées économiques directes, et d’image, pour la ville et sa communauté. Cette chance, il faut la saisir en intégrant toutes les connaissances actuelles sur la préservation des sites naturels et le développement durable, auquel l’ASCOT et notre fédération sommes extrêmement attachés. »
Je ne mettrais pas en doute la bonne foi de tous ceux qui se sont penchés sur le passé de nos ancêtres, n’ayant pas de connaissance dans ce domaine, mais le discours est fantastique, c’est un enjeu économique semble-t-il ! Alors disons-le haut et fort, la vérité serait qu’il y a de l’argent à faire et le vrai mensonge de faire croire que nous sommes toujours dans la recherche archéologique. Avec tous ces milliers de petits enfants spoliés, j’ai bien failli en pleurer. Dans le même état d’esprit, le besoin absolu de ces joyeux lurons à vouloir faire annuler le décret de 1865 pour non-publication dans le bulletin des lois concernant Merdogne rebaptisé « Gergovie »… Enfin ! Ça doit occuper un cercle restreint de la société clermontoise en congratulations et banquets en tous genres.
L’intégralité du discours ICI. Vous en avez une copie ici, si, entre-temps, il devait disparaître.
- En 2007, les fouilles de Corent et de gondole mettent en évidence que des populations vivaient bien sur les plateaux, des villes entières, des mégalopoles se sont développées, les fouilles ont définitivement daté l’occupation des sites.
Concernant Gergovie, Corent, Gondole, nous pouvons lire : la possibilité d’une coexistence des trois sites au milieu du Ier siècle avant notre ère, qui se renforce au fur et à mesure des fouilles, soulève de nombreuses questions : villes concurrentes perchées sur des éminences peu éloignées, ou "quartiers" constitutifs d’une seule ville, vaste mégalopole de plus de deux mille hectares ? Débarrassée des vaines polémiques du passé, la Gergovie de la guerre des Gaules n’a pas encore livré tous ses secrets...
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Immense patrimoine retrouvé ? Non car un village résiste encore « Le Crest ». Le Crest totalement ignoré. Le Crest pourtant situé en plein cœur de ces trois cités. Simple point d’observation sans importance ? Allons donc ! César en fait une description, il me semble que sa position le destine à un tout autre destin que celui d’observatoire. Si ce lieu avait été sans importance, il y a bien longtemps qu’il aurait été abandonné au fil des siècles. N’a-t-il pas, au plus profond de lui, les fondations d’un passé glorieux qui rejaillit jusque dans ses murailles ? Au plus profond des entrailles du village, se cachent vraisemblablement des trésors ignorés des habitants eux-mêmes. Je me rappelle d’une histoire de ma mère qui la tenait de sa mère qui elle la tenait de… Qu’il y avait sous le village un souterrain qui reliait les maisons entre elles. Personne ne l’avait jamais vu ce souterrain jusqu’au jour où un nouveau propriétaire entrepris des travaux de réaménagement dans sa cave. Il découvrit un passage qui avait été comblé.
Vous ne pouvez pas ne pas voir « Le Crest ».
Gasty
Gergovie : http://gergovie.arafa.fr/fouilles2007.html
Corent : http://rhone-alpes-auvergne.france3.fr/info/45636172-fr.php
Gondole : http://www.gondole.arafa.fr/fouilles.html
http://www.culture.fr/sections/regions/auvergne/articles/article_46
http://www.bibracte.com/mon_histoire_de_la_gaule/doute_sur_gergovie.html