mardi 27 juin 2017 - par Clark Kent

Washington veille à ce que les habitants du Yémen continuent de souffrir

La guerre au Yémen a déjà coûté la vie à plus de 10 000 civils. Plutôt que d'essayer d’y mettre fin, les dirigeants américains ont décidé d'aider la coalition saoudienne à poursuivre son intervention même si cela signifie mort et destructions massives.

Depuis le début du conflit début 2015, la coalition menée par les Saoudiens et soutenue par les États-Unis a tué d'innombrables civils dans les raids aériens détruisant les maisons, les écoles, les usines, les marchés, les hôpitaux et ciblant même les enterrements. "L’attaque des enterrements a été vraiment, vraiment difficile à avaler", a déclaré un haut fonctionnaire de l'administration Obama.

Au cours des derniers mois, la situation s'est aggravée. Le choléra sévit dans tout le pays, tuant des centaines de personnes. L’accès à la nourriture est devenu impossible dans de nombreuses villes à cause des combats : « des millions de personnes sont au bord de la famine, en raison de l'impact des combats", a reconnu le secrétaire d'État Rex Tillerson.

Cette situation a provoqué certaines dissensions à Washington à propos du rôle des États-Unis dans la guerre. Certains responsables demandent une réduction du soutien des États-Unis à la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite et l’organisation de négociations avec les rebelles dirigés par les houthis (du nom de leurs dirigeants, Hussein Badreddine al-Houthi et ses frères), une organisation armée zaïdite hostile à la famille Saoud. Mais d'autres dirigeants politiques sont favorables au soutien américain à la campagne militaire dirigée par l'Arabie saoudite.

L'administration Trump a peu communiqué sur cette guerre, mais une série de mesures indique qu'elle continuera à soutenir les États-Unis pour la coalition saoudienne. Bien que les responsables de l'administration Trump soient conscients des risques terribles que les combats font courir aux habitants du Yémen, ils ont entrepris de réapprovisionner la coalition saoudienne en armes et de l'aider à poursuivre sa campagne militaire.

La dissension qui se fait jour à Washington s’est manifestée au Congrès. En mars, un débat sur le sujet a été organisé par le comité sénatorial des relations extérieures. L'ancienne responsable du département d'Etat, Dafna Rand, a soutenu qu'il était devenu incohérent d'aider la coalition saoudienne à lancer des opérations militaires offensives contre les Houthis : "Aider la coalition à lancer de nouvelles agressions sur le territoire contrôlé par les Houthi peut permettre la conquête de nouvelles villes, mais cela fera couler encore plus de sang et il est peu probable que cela modifie les exigences des deux". Convaincue que plus de combats conduiraient à plus de souffrance, elle a appelé à un règlement négocié : "Les Houthis recherchent des garanties d'inclusion politique dans le processus formel du gouvernement. Ce n’est pas la question de savoir si la coalition reprend ou non quelques villes de plus qui règlera ce problème".

De son côté, l'ancien ambassadeur des États-Unis au Yémen Gerald Feierstein a soutenu que la coalition saoudienne devait maintenir la pression militaire sur les Houthis. Bien qu'il ait convenu avec Madame Rand que la solution consistait en un règlement négocié, il a insisté sur le fait que les Saoudiens devaient être en position de force pour commencer les négociations : « Le résultat final doit être celui dans lequel les Saoudiens installent installation un « gouvernement amical » au Yémen ».

Les deux responsables ont convenu que les combats étaient dans l’impasse et que les habitants du Yémen étaient confrontés à d'énormes difficultés, y compris le risque de famine. Mais ils n’ont pas indiqué d’échéance pour la tenue de négociations finales avec les Houthis pour mettre fin à la guerre.

Madame Rand est restée convaincue qu'il était temps d'arrêter de lancer des opérations militaires offensives contre les Houthis, et qu’il était inutile de continuer à provoquer des souffrances inutiles : "Nous appliquons depuis deux ans cette stratégie pour reprendre des territoires dans le but de changer la dynamique politique au prix de nombreuses pertes humaines chez les civils du Yémen, et au risque de nous discréditer. Je ne crois pas que les risques en vaillent la peine".

Concrètement, l'un des principaux dilemmes auxquels sont confrontés les stratèges américains concerne le port de Hodeidah, une plaque tournante commerciale importante située dans le territoire contrôlé par les Houthis sur le littoral de la mer Rouge. Environ 70 % des importations alimentaires du Yémen et 90 % de l'aide alimentaire de l'ONU transitent par cette ville, ce qui en fait un lien vital pour les Yéménites.

Au cours du débat au Congrès en mars dernier, M. Feierstein a soutenu que la coalition saoudienne devrait lancer une offensive pour prendre le contrôle de ce port. Mme Rand n'était pas d'accord et considérait que toute tentative de prendre la ville par la force "constituerait une grave erreur." Elle a expliqué que "les combats eux-mêmes rendraient difficile l'accès humanitaire nécessaire", et que les Saoudiens pourraient mettre en place un blocus du port pour punir les personnes vivant dans un territoire contrôlé par les Houthis et bloquer leur accès à la nourriture.

Une autre question clé concerne les « bombes intelligentes » (precision-guided munitions - PGM), que le gouvernement saoudien a utilisées au Yémen. En décembre 2016, l'administration Obama avait annoncé qu'elle mettait temporairement un terme à une vente prévue des armes au gouvernement saoudien, après avoir constaté que la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite avait continué à cibler des objectifs figurant sur une liste « à ne pas attaquer ».

Au début de ce mois-ci, Feierstein a proposé que l'administration Trump annule la décision de l'administration Obama et commence à réapprovisionner le gouvernement saoudien en PGM : "Je crois que nous devrions aller de l'avant sur la vente des PGM".

Dans une déclaration écrite au comité du congrès l'ancien responsable du département d'Etat, Tom Malinowski, développe des arguments qui s’opposent à cette vente : "les Saoudiens ont utilisé des armes fournies par les États-Unis de manière à causer des dommages excessifs et évitables aux civils et ont exacerbé une terrible crise humanitaire. Alors que les armes de précision sont souvent utiles pour éviter les victimes civiles, ce n'est pas le cas au Yémen : la précision ne protège pas les civils quand on vise délibérément les mauvaises cibles".

Malgré ces prises de conscience croissantes, l'administration Trump a pris une position plus agressive sur les différents points du débat :

  • Premièrement, l'administration Trump a décidé de soutenir de nouvelles attaques pour s’emparer du port de Hodeidah. Le Secrétaire d'État Rex Tillerson a expliqué ce mois-ci à un comité du Congrès : « Nous travaillons avec les Emirats et les Saoudiens pour obtenir un accord sur la façon dont nous pourrions avoir le contrôle de ce port. Nous pensons que nous pouvons prendre le contrôle du port sous le contrôle d'une autre autorité tierce".
  • Deuxièmement, l'administration Trump a décidé de fournir au gouvernement saoudien les munitions guidées de précision mises en cause. "Les fonctionnaires de l'administration Trump ont consacré des heures avant le vote, à passer des appels téléphoniques et à tenir des séances d'information avec les élus pour que le Sénat autorise cette vente", est-il écrit dans The New York Times
  • Plus largement, l'administration Trump a également décidé de continuer à aider la coalition saoudienne à maintenir ses opérations militaires contre les Houthis en connaissant parfaitement le risque de famine. M. Tillerson est clair : « Les rebelles au Yémen doivent savoir qu'ils n’auront jamais le dessus militairement. Mais ils ne le comprennent que lorsqu'ils ressentent la puissance militaire. C’est pourquoi il est important de garder la pression sur eux".

L'administration Trump a choisi la position dure sur de nombreux aspects clés de la guerre au Yémen. Plutôt que d'essayer de minimiser les pertes civiles, de bloquer la vente de munitions, de préserver les réseaux de distribution de nourriture et de prévenir la famine en cessant l’aide aux opérations militaires saoudiennes, Washington veille à ce que les habitants du Yémen continuent de souffrir.



32 réactions


  • njama njama 27 juin 2017 18:40

    L’Arabie Saoudite en agressant la Syrie, puis le Yémen qui occupe une position très stratégique entre le Golfe d’Aden et la Mer Rouge, et maintenant le Qatar, n’aurait-elle pas des ambitions hégémoniques sur toute la péninsule arabique ?

    Une même coalition ?


    • njama njama 27 juin 2017 22:58

      Une même coalition ?

      J’ai tout de même ma petite idée, largement inspirée par quelques citations du triste Zbigniew Brzezinski qui est très loin d’être un imbécile (dcd 27 mai 2017, paix à son âme si Dieu le veut) ,  conseiller à la sécurité du président Jimmy Carter,  (homologue démocrate du triste sire Kissinger pour les républicains) , Le Grand échiquier 1997, qui n’est pas n’importe qui !
      lapsus révélateur ??? ou réal-politik de l’État profond US ? car cet énergumène n’est pas tombé de la dernière pluie

      « Les erreurs de la guerre en Irak sont non seulement tactiques et stratégiques, mais historiques. C’est essentiellement une guerre coloniale, tentée à l’époque post-coloniale. »

      « Pour les États-Unis, le principal but géopolitique est l’Eurasie ... La primauté mondiale et l’hégémonie des États-Unis dépend directement du temps qu’ils mettront à imposer leur domination sur le continent eurasiatique. »

      « Il est impératif qu’aucune eurasienne concurrente capable de dominer l’Eurasie ne puisse émerger et ainsi contester l’Amérique. La mise au point d’un plan géostratégique relatif à l’Eurasie est donc le sujet de ce livre. »

      « En d’autre termes, selon une terminologie qui rappelle celle de l’époque brutale des anciens empires, les trois grands impératifs de la géostratégie impériale sont d’empêcher les collusions et maintenir les vassaux dans une relation de dépendance en matière de sécurité, de faire en sorte que les tributaires restent dociles et protégés, et d’empêcher l’alliance des barbares. »

      d’où il ressortirait que l’objectif des US est d’ordre messianique, celui d’une domination mondiale complétement IDÉOLOGIQUE d’une suprématie mondiale (un 4ème Reich en quelque sorte ?) , d’un Ordre mondial à établir, et, au final bien plus arrogante que celle de son satellite sioniste qui n’est que sa tête-de-pont colonialiste dans le MO
      Quel cynisme au fond, à un degré assez inimaginable, chez ces néo-cons ? à se demander s’ils valent mieux que les nazis, ou s’ils ne seraient pires qu’ils n’étaient ...


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 juin 2017 07:18

      @njama

      Le plus effarant est quand même que le sort de milliers d’enfants un peu partout su la planète puise dépendre d’un débat au sénat américain et de la décision qui en découle de savoir à qui vendre des armes de destruction massive ! Cette conception de la « démocratie » a fini pas m’échapper au point d’éviter d’utiliser ce mot.

    • sls0 sls0 29 juin 2017 18:17

      @Jeussey de Sourcesûre
      Pour Madeleine Albright 500 000 ce n’était pas important, je doute que quelques milliers influencent en quoi que ce soit.

      Avec un budget approchant les 60 milliards, 10 000 victimes ça nous met la victime à 6 millions de dollars, sacré affaire pour le complexe militaro-industriel.
      C’est de l’emploi, non.

      A me relire, j’ai un peu honte de mon raisonnement mais je suis certain que d’autres n’ont pas mes scrupules, du moment que les actionnaires sont contents c’est le principal.

  • njama njama 27 juin 2017 23:17

    Washington veille à ce que les habitants du Yémen continuent de souffrir

    C’est bien possible tant le cynisme en coulisses fait office de vertu commune ...
    Ah, ces pharisiens dont il faudrait leur ouvrir les yeux !

    On peut appeler cela la stratégie du « chaos contrôlé », qui consiste en fait à affaiblir (si pas à renvoyer à l’âge de pierre l’adversaire), des opposants nationalistes dont les revendications sont bien légitimes.
    en attendant le moment opportun qui pourrait (hypothétiquement) servir leurs intérêts.
    On pourra justifier cette stratégie US de « pragmatique », ou de « réaliste », il n’en demeure pas moins qu’elle reste une spoliation qui prend en otages des millions d’individus, ...


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 28 juin 2017 09:16

      @njama

      Salut,

      je n’ai pas bien compris, le Yemen, qui a un niveau de développement comparable à celui de l’Afghanistan, c’est à dire dans les plus bas du monde, est l’adversaire de qui au juste ?

      Des USA ?


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 juin 2017 09:56

      @Olivier Perriet

      j’aime bien quand vous faites l’idiot, ça me fait rigoler !

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 28 juin 2017 12:00

      @Jeussey de Sourcesûre

      Le Yémen n’a pas attendu Trump pour être en guerre civile.

      Pendant la guerre froide, il y avait le Yémen du Nord et celui du Sud.

      Vous ne vous en rappelez pas ?


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 juin 2017 12:07

      @Olivier Perriet

      et vous, quand vous voyez des couillons s’étriper, vous leur donnez de quoi étriper les autres ?

      moi, ça me fait rire quand vous faites li’diot, mais ça ne fait pas rire les enfants du yémen qui n’en ont rien à foutre des conneries de leur parents et encore moins des intérêts du lobby militaro-industriel américain

    • Olivier Perriet Olivier Perriet 28 juin 2017 16:06

      @Jeussey de Sourcesûre

      Les enfants font souvent comme les parents, cf les enfants palestiniens et israéliens.


  • JBL1960 JBL1960 28 juin 2017 00:10

    C’est à la lecture des travaux de recherches et publications du Dr. Ashraf Ezzat, qu’avec Résistance71 on s’est posé cette question ; La guerre actuelle au Yémen, guerre qui implique Israël aux côtés de l’Arabie Saoudite, est-elle une coïncidence ?
    Et comme Ezzat a publié un dernier article ; L’histoire biblique de Joseph coule comme le Titanic, je l’ai intégré dans le PDF que j’avais déjà réalisé de toutes ses publications ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/06/26/lhistoire-biblique-de-joseph-coule-comme-le-titanic-par-le-dr-ashraf-ezzat/
    Le Dr. Ashraf Ezzat, ne dit jamais que l’histoire de la bible est une invention. Mais prouve juste que la location GÉOGRAPHIQUE de cette histoire n’est pas la bonne. Et qu’il ne faut pas chercher en Égypte ou en Palestine des traces de l’ Exode ou du Palais de Salomon mais dans le Sud de l’Arabie Saoudite et au Yémen...
    J’ai rajouté nombre d’illustrations issueq du site du Dr. A. Ezzat pour appuyer son propos. "Et dans le processus de retourner dans le soi-disant droit chemin de dieu, toujours plus de messies/sheikhs, que ce soit Joseph Smith des Mormons ou le “Calife” Abou Bakhar Al-Baghdadi de l’EIIL/Daesh, émergent et le cycle du dogmatisme, de la violence et de l’extrémisme se perpétue à l’infini." Extrait page 20 du PDF
    Voici le lien vers le PDF de 47 pages (à lire ou télécharger ou imprimer gratos) https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2017/06/pdfashrafezzatjuin2017.pdf
    C’est par parfait, c’est du fait maison, mais cela à le mérite d’exister, grâce à R71 qui traduit, depuis le début sans faille et parce qu’on relaye.
    Et en complément de lecture à votre article. Je me permets également de vous adresser ICI mon dernier billet dans lequel je traite de la lutte et la résistance au colonialisme.
    On est jamais de trop ! JBL


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 juin 2017 07:14

      @JBL1960


      Merci pour le lien.
      Sans vouloir jouer sur la pertinence des étiquettes, la position permanente des Etats-Unis depuis1917 justifierait davantage la qualification d’impérialisme que de colonialisme.

      La différence est de taille. La citation de Fillon contenue dans votre billet se réfère en effet au colonialisme dont un partisan représentatif était Jules Ferry. Pour avoir bonne conscience, les pays colonialistes acceptent une légère contre-partie à leur domination : la mise en place d’infrastructure et d’une administration qui justifierait à ses propres yeux l’exploitation des peuples et de leurs richesses. 

      Les propos de Trump n’ont jamais prétendu apporter quoi que ce soit aux peuples asservis (dont nous à notre échelle), même pas l« american way of life ». Son slogan est « America first » (ce qui ressemble à « Deutschland über alles »). L’objectif est de continuer à encaisser des royalties sur toutes les transactions de la planète à travers le racket mis en place avec la position hégémonique du dollar.

      Pour maintenir ce cap, les dirigeants américains actuels font feu de tout bois et annoncent la couleur. Il s’agit d’un système pyramidal dans lequel Washington occupe la place du pyramidion.

  • leypanou 28 juin 2017 09:05

    Ce qui est extraordinaire dans cette histoire c’est que l’Arabie Saoudite veut remettre au pouvoir quelqu’un qui en a été chassé par les Houthis -et obligé de senfuir en Arabie Saoudite- qui lui-même a chassé l’ancien président Saleh.

    Et c’est cette même Arabie Saoudite qui veut chasser du pouvoir l’actuel légitime président syrien Bassar al-Assad.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 28 juin 2017 09:14

      @leypanou
      l’actuel légitime président syrien Bassar al-Assad.

      Vous êtes très fort pour décider de votre siège qui est légitime, et qui ne l’est pas, en fonction d’on ne sait quoi (des élections avec un seul candidat élu à l’unanimité ?) smiley


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 juin 2017 09:55

      @Olivier Perriet

      Les sénateurs américains sont très forts pour décider au cours d’un débat courtois et poli qui a le droit d’acheter leurs armes de destruction massive et qui a le droit de mourir par leur utilisation. Les seules réserves que certains osent avancer tiennent au fait que les militaires des pays qu’ils protègent visent délibérément des civils ! L’industrie de l’armement américaine fabrique sans doute des instruments de mort pour ne tuer personne ?

    • njama njama 28 juin 2017 09:59

      @Olivier Perriet

      et le 18 aout 2011 depuis son fauteuil de la Maison Blanche Obama a dit que « Bachar doit partir » !
      Mais qui est-il donc pour décider du destin de la Syrie à la place des syriens ?


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 28 juin 2017 11:47

      @njama

      Vous êtes qui pour décider que « Bachar doit rester » ?

      C’est pareil, on tourne en rond...


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 28 juin 2017 11:48

      @Jeussey de Sourcesûre

      L’industrie de l’armement américaine fabrique sans doute des instruments de mort pour ne tuer personne ?

      C’est une question qui dépasse de loin le conflit régional au Yémen.

      Vous seriez plus clair si vous alliez droit au but sans passer par des étapes « secondaires ».


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 28 juin 2017 13:25

      @Olivier Perriet

      aucun crime ne peut se justifier par le fait que d’autres crimes sont commis !

      quelles sont les étapes secondaires dont vous parlez ?

      mon but est de dénoncer l’hypocrisie et le cynisme de ceux qui assoient leur puissance et leurs fortunes sur la mort d’autres êtres humains qui ne leur ont rien fait.

      le complexe militaro-industriel américain n’est pas le seul concerné par ce csandale quotidien, mais c’est le plus gros, ce qui ne dédouane pas les autres et l’industrie de la mort française n’est pas la dernière (missiles et mines anti-personnelles).

      voilà : c’est clair ?



    • njama njama 28 juin 2017 17:26

      @Olivier Perriet
      « Bachar doit partir » ou « Bachar doit rester » ?

      On sort facilement du dilemme quand on connaît le pourquoi du « Bachar doit partir », après quoi il est facile de savoir si on cautionne ou non cet objectif qui n’est certainement pas d’apporter la démocratie dans la république arabe syrienne. 

      Bernard Kouchner ministre des affaires étrangères et européennes sous Nicolas Sarkozy du 18 juin 2007 au 13 nov. 2010, avant que Alain Juppé ne lui succède le 27 février 2011 nous en livrait publiquement la vraie raison le 4 juillet 2011 à savoir « il faut, en renversant Bachar, briser l’axe Hamas-Hezbollah-Damas-Téhéran »

      comme quoi, la (soi-disant) révolution syrienne et le peuple syrien, BHL, Fabius et Kouchner ils s’en tamponnaient le coquillard les trois compères sionistes !


       


    • sls0 sls0 29 juin 2017 18:25

      @njama
      Bachar doit partir ou rester ?

      Il y a des élections en Syrie et je ne suis pas syrien, je ne peux donc pas répondre ni d’autres d’ailleurs qui ne sont pas syriens non plus.

  • Olivier Perriet Olivier Perriet 28 juin 2017 09:11

    Oui, bof.

    Lorsque la Russie bombarde Alep, c’est pas grave : on ne fait pas une guerre sans casser des oeufs.

    C’est les Amerloks qui sont responsables de tous les malheurs du monde. Après Obama, Trump, quel salaud !

    Au fond les querelles entre chiites et sunnites, qu’est-ce que ça peut nous faire ?

    Vous croyez vraiment que si les USA se retiraient, les populations s’enverraient des fleurs ?


    • njama njama 28 juin 2017 09:42

      @Olivier Perriet

      Vous pourriez vous poser la question de ce que font les USA en Syrie, on se le demande ! et plus généralement au MO ?
      Toute une suite d’interventions militaires basés sur des mensonges pour renverser des gouvernements
      L’affaire des couveuses du Koweit
      la fiole d’anthrax de Colin Powell
      L’intervention en Libye qui a mis le chaos dans ce pays

      Ron Paul : « Les USA devraient s’occuper de leurs propres affaires et non être en Syrie »

      Les Etats-Unis ne devraient ni se trouver dans des espaces aériens de pays étrangers ni délimiter leurs frontières, estime l’ancien député américain Ron Paul, qui revient sur ce qu’il considère comme une agression américaine en Syrie.


    • njama njama 28 juin 2017 09:55

      @Olivier Perriet

      Au fond les querelles entre chiites et sunnites, qu’est-ce que ça peut nous faire ?

      décidément vous faites preuve d’un simplisme réducteur et d’hypocrisie car vous savez pertinemment que les raisons de ces conflits ne sont pas des questions d’obédiences religieuses.
      Tous les pays du MO comptent des sunnites et chiites en proportions variables. S’il ne s’agissait que de querelles intestines théologiques, les US seraient effectivement très mal placés pour leur donner des leçons...
      puisqu’ils sont installés dans la région il faut en chercher les causes ailleurs


    • njama njama 28 juin 2017 10:23

      @Olivier Perriet
      on ne fait pas une guerre sans casser des oeufs.

      On ne fait pas de guerre sans les préparer.
      Vous êtes tout excusé de ne pas vous en être aperçu, tant il est vrai que ce genre d’opérations tend à se faire assez discrètement.

      Pour votre gouverne, sachez que les US déploient des trésors d’imagination pour ramener discrètement leur armada au MO. Il ne serait pas intrépide de supposer que c’est pour s’y installer durablement tant les moyens mis en œuvre sont gigantesques.

      De Camp Darby des armes USA pour la guerre en Syrie et au Yémen

      Il s’appelle « Liberty Passion » (Passion pour la liberté). C’est un très moderne et énorme navire étasunien de type Ro/Ro (projetée pour transporter des véhicules et des charges sur roues) : long de 200 mètres, il a 12 ponts avec une superficie totale de plus de 50 000 m2., permettant le transport d’une charge équivalente à 6500 automobiles.

      Le navire, appartenant à la compagnie étasunienne « Liberty Global Logistics », a fait sa première escale le 24 mars dans le port de Livourne. Ainsi est lancée officiellement une liaison régulière entre Livourne et les ports d’Aqaba en Jordanie et Djeddah en Arabie saoudite, effectuée mensuellement par le « Liberty Passion » et par ses deux confrères « Liberty Pride » (Orgueil de Liberté) et « Liberty Promise » (Promesse de liberté).L’ouverture de ce service a été célébrée comme « une fête pour le port de Livourne ».

      Personne ne dit, cependant, pourquoi la compagnie étasunienne a choisi justement le port toscan. Un communiqué de l’Administration maritime étasunienne l’explique (4 mars 2017) : le « Liberty Passion » et les deux autres navires, qui effectuent la liaison Livourne-Aqaba-Djeddah, font partie du « Programme de sécurité maritime » qui, dans un partenariat public-privé, « fournit au Département de la défense une puissante flotte mobile de propriété privée, avec pavillon et équipages étasuniens ». Les trois navires ont chacun « la capacité de transporter des centaines de véhicules de combat et d’appui, parmi lesquels chars d’assaut, véhicules pour le transport de troupes, hélicoptères et équipements pour les unités militaires ».

      Claire est donc la raison pour laquelle, pour la liaison avec les deux ports moyen-orientaux, la compagnie étasunienne a choisi le port de Livourne. Il est relié à Camp Darby, la base logistique limitrophe de l’US Army, qui approvisionne les forces terrestres et aériennes étasuniennes dans l’aire méditerranéenne, moyen-orientale, africaine et au-delà. C’est l’unique site de l’armée USA dans lequel le matériel pré-positionné (chars d’assaut etc. ) est basé au même endroit que les munitions : dans ses 125 bunkers se trouve l’entier équipement de deux bataillons blindés et deux d’infanterie mécanisée. Y sont stockées aussi d’énormes quantités de bombes et missiles pour avions, avec les « kit de montage » pour construire rapidement des aéroports en zones de guerre. Ceux-ci et d’autres matériels guerriers peuvent être rapidement envoyés en zone d’opération à travers le port de Livourne, relié à la base par le Canal des Navicelli récemment élargi, et à travers l’aéroport militaire de Pise. D’où sont parties les bombes utilisées dans les guerres contre l’Irak, la Yougoslavie et la Libye.

      [........]
      Divers rapports indiquent de croissants mouvements de troupes étasuniennes, dotées de chars d’assaut et véhicules blindés, à la frontière jordano-syrienne. L’objectif serait de s’emparer, en utilisant aussi des troupes jordaniennes, de la bande méridionale du territoire syrien, où opèrent des forces spéciales étasuniennes et britanniques en soutien à l’ « Armée syrienne libre » qui affronte l’EI (Daech). En février déjà le président Trump avait discuté avec le roi Abdullah « la possibilité d’établir des zones sûres en Syrie ». En d’autres termes, la possibilité de balkaniser la Syrie étant donné l’impossibilité de contrôler la totalité de son territoire, à la suite de l’intervention russe.

      À cette opération guerrière et d’autres encore, parmi lesquelles la guerre saoudienne qui massacre des civils au Yémen, servent les armes USA qui partent de Livourne.
      ...

      Finché c’è guerra, c’è speranza” (Tant qu’il y a de la guerre il y a de l’espoir) est le titre d’un célèbre film italien (1974), dirigé et interprété par Alberto Sordi, qui raconte l’histoire d’un commerçant qui s’enrichit en vendant des armes dans des pays du Tiers monde ravagés par la guerre.
      http://www.mondialisation.ca/de-camp-darby-des-armes-usa-pour-la-guerre-en-syrie-et-au-yemen/5585055


    • Pere Plexe Pere Plexe 28 juin 2017 15:56

      @Olivier Perriet

      Votre intervention est intéressante en ce sens qu’elle reprend fidèlement les travers de bien des réactions y compris dans nos médias. Les faits sont rarement analysés pour ce qu ils sont mais en fonction des intervenants. Ainsi un bombardement suivant qu il sera effectué par Poutine lOtan ou Assad n’aura pas du tout le même traitement. Et les atrocités genre gazage seront hâtivement attribuées au camp qui arrange. Et les faits dérangeants ignorés.( genre la famine organisée au Yémen par les Saoudiens) Puis vient le simplisme qui sévit lui aussi dans toutes les rédactions : vous dénoncez un anti américanisme qui n’est que le symétrique de l anti poutinisme habituel de tout les journalistes. Concernant ce conflit il est comme souvent le sous produit d’une guerre d’influence bien plus important. Ici celui entre les Saoudiens et l’Iran lui même instrument des rivalités Usa Russie. Voilà pourquoi nous sommes concernés par ce conflit.


    • njama njama 28 juin 2017 17:09

      @Alex

      La carte est très intéressante, on y voit 9 bases américaines qui illustrent à quel point l’endroit est hautement stratégique
      On pourrait y rajouter la base française des Émirats arabes unis près de Abou Dabi
      Sinon, le rapport démographique entre Arabie et Iran d’un point de vue militaire, je ne sais s’il est aussi important que vous le suggérez, si on compare la démographie Israël qui côtoie celle de l’ Égypte, qui est du même ordre de grandeur.


  • njama njama 28 juin 2017 16:56

    @ Alex

    Le « grand Satan » d’Israël était hier égyptien, libanais, syrien, puis il est devenu iranien avec le mensonge que l’Iran voudrait soi-disant « rayer de la carte » Israël.

    un mensonge de l’aveu même de Dan Meridor, vice-Premier ministre israélien chargé du Renseignement et de l’Energie atomique sur l’antenne d’Al Jazeera, mensonge qui a duré plus de 7 ans, de 2005 à 2012 !

    et à force d’être répétés les mensonges deviennent vérité, du moins un certain temps

    http://www.europalestine.com/spip.php?article7130

    http://www.ism-france.org/analyses/Ahmadinejad-n-a-jamais-dit-Israel-doit-etre-raye-de-la-carte—article-7558

    pour survivre Israël a besoin de s’inventer des ennemis, sinon c’en est fait de ses velléités d’expansion colonialiste et de son rêve d’un Grand Israël.

    Les Chiites iraniens ne sont que prétexte, l’Iran livrait du pétrole à Israël du temps du shah pour alimenter le pipeline entre Eilat et Ashkelon

    ISRAËL, LE SHAH D’IRAN ET LE PÉTROLE


  • demissionaire bonalors 28 juin 2017 23:16

    La france n’a t elle pas récemment vendu des avions de combat a l Arabie Saoudite, de tout evidence on tire dans le meme sens, les Yemmites femmes et enfants n etant pas des humains meritent bien sur de mourir, les Merdias nous le confirment par leur silence tous les jours de la sainte semaine ...


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 29 juin 2017 08:22

      @bonalors

      C’est vrai, la France n’a rien à envier aux USA pour ce qui est de la fourniture d’armes aux pires assassins.

      Hollande était allé lui-même à Riyad jouer les VRP pour Dassault et les Rafales, et Ledrian qui était Ministre des Armées est maintenant Ministre des Affaires Étrangères.

      Les parlement aires français n’ont pas organisé de débats sur cette question, parce qu’ils ne sont jamais consultés sur ce genre de questions : le mariage pour tous et la PMA semblent suffisant pour occuper les têtes.

      Merci d’avoir apporté ces précisions auxquelles j’aurais pu faire allusion dans l’article.


    • lloreen 30 juin 2017 18:11

      @bonalors
      « La france n’a t elle pas récemment vendu des avions de combat ».
      Pas que je sache...La France est un territoire géographique.
      Par contre, il est fort probable que les marchands d’armes aient vu le compte en banque de leurs sociétés situées dans les paradis fiscaux augmenter de quelques zéros supplémentaires. Et jusqu’à présent-pour une raison qui m’échappe- leur nom n’a pas encore paru dans les journaux...


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