mardi 2 décembre 2008 - par

Agathe Cléry, la face obscure du cinéma

C’est un joli prénom, Agathe. Et Valérie Lemercier une actrice appréciable. Et appréciée. Pourtant une partie de la critique ne parlera pas demain d’Agathe Cléry, dernier film d’Etienne Chatiliez dans laquelle le personnage incarné par Valérie Lemercier se glisse malgré elle dans la peau d’une noire. Quatre critiques, ceux du Monde, de Libération, des Cahiers du cinéma et des Inrockuptibles ont été privés de film…

En ce qui concerne Etienne Chatiliez et sa maison de production, devrait-il se glisser dans la peau d’un critique de cinéma ? C’est ce qu’ils ont sans doute cru faire en black-listant quatre critiques de cinéma des projections de presse, n’ouvrant les portes de la salle obscure qu’aux critiques "susceptibles d’aimer le film", précise Charles Gassot, le producteur du film dans le Monde.

Pour les critiques de cinéma exercer leur métier n’est pas un long fleuve tranquille. Dans Agathe Cléry, le dernier film d’Etienne Chatiliez qui sort demain mercredi 3 décembre dans environ 500 salles en France, Valérie Lemercier incarne une jeune femme raciste qui devient noire.

On connaît Etienne Chatiliez et généralement ses films ont bonne presse. Aussi est-il surprenant que la production refuse à quatre critiques de le voir. C’est un sacré aveu de faiblesse et sûrement pas un cadeau à faire à Valérie Lemercier. Ni aux spectateurs.

Ce film, expliqué le producteur Charles Gassot au Monde, nous travaillons dessus depuis quatre ans. Nous avons investi 22 millions d’euros. Le risque est considérable. Je ne veux pas qu’on érige des barbelés entre le film et le public ».
Pour le producteur, ce n’est pas de la censure. Il conseille aux critiques d’aller voir le film en salle.

« Comment dès lors informer les lecteurs des nouvelles sorties ? » demande Le Monde.

Bah, après tout, peut-être qu’on peut se passer d’Agathe Cléry, non ? Beau résultat pour la production.





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