Augustin Legrand pourrait entrer dans le cabinet de Christine Boutin
Ce n’est
pas la lune de miel, mais un rapprochement est perceptible. Christine Boutin
est revenue à la charge mardi dernier en proposant à Augustin Legrand un poste
de chargé de mission à son cabinet dédié aux sans-abri. Le fondateur des
« Enfants de Don Quichotte », qui doit rencontrer l’ancienne
candidate à l’élection présidentielle mercredi après-midi, veut cependant y
réfléchir à deux fois avant de franchir le pas car il ne souhaite pas qu’on
interprète cette démarche comme étant une opération de récupération.
Christine
Boutin, qui « admire et respecte le comédien », désire qu’il
prenne « conscience de l’ensemble des difficultés concernant le
logement ». La ministre ajoute qu’Augustin Legrand, qui critique le
gouvernement pour ne pas avoir respecté ses engagements envers les sans-abri,
« verra ainsi qu’il n’y a que l’administration qui bloque ».
Alors que Christine Boutin réitère que sa volonté d’agir est « totale
et réelle », le porte-parole des SDF rappelle qu’il n’y aura
vraisemblablement que 14 000 places pour les sans-abri le 1er
janvier prochain au lieu des 27 100 promis par les autorités.
Augustin Legrand hésite et étudie la proposition. Il est pris entre deux feux. « Christine Boutin est sincère » dit-il, en rappelant qu’elle a fondu en larmes lorsqu’elle s’est rendue sur le canal Saint-Martin l’hiver dernier. « Si j’accepte, comment vais-je pouvoir garder ma liberté de parole et continuer à accompagner les SDF ? », se plait-il à rappeler. L’enfant de Don Quichotte n’y va pas par quatre chemins pour s’expliquer. Ses propos sur France Inter mardi dernier ont donné le ton. « Si j’y vais », dit-il « je serais une épine dans leur pied ». Auguste Legrand, qui avoue volontiers ne pas être un technicien, désire que le Parsa soit respecté dans sa totalité. Si le pas doit être franchi, il dénoncera les dysfonctionnements. « Je ne suis pas un énarque. Je ne me ferai pas manipuler. Si on se fout de nous, je le dirai ».