lundi 9 mars 2009 - par

Barbie : 50 ans et toujours séduisante

3 dollars. En 1959 c’est le prix qu’il fallait débourser pour acquérir « La » Barbie. Créé cette année-là lors du Salon international du jouet de New York, par Ruth Handler, celle qui allait devenir la plus célèbre poupée du monde s’est écoulée à 300.000 exemplaires. Depuis sa naissance, la vente de Barbie aurait atteint un milliard d’unités. Séduisante quinqua, la belle Barbie a su diversifier sa gamme au fil du temps. Pourtant la concurrence est sévère. Si Barbie est toujours aimée des petites filles, elle n’est plus la seule. Et surtout les petites filles ne jouent plus forcément à la poupée.
 
Barbie est l’incarnation du rêve américain. Belle blonde longiligne, c’est le fantasme, des petites filles autour du monde. Aujourd’hui, les petites filles ne jouent plus toutes à la poupée, l’american dream s’est fissuré, bref tout fout le camp.

En 2004 pour se diversifier, signe que les ventes commençaient à décliner, la société Mattel, qui commercialise Barbie, lui a inventé un compagnon, l’athlétique et sexy Ken. Et puis, mais ça n’est pas nouveau, avec la Barbie, il fallait aussi des accessoires, des vêtements, des maisons, des voitures, etc.
 
Quant aux petites filles, constate lefigaro.fr, elles « jouent moins longtemps à la poupée ». Au placard, Barbie ? Bientôt, la poupée sera un objet de collection. En 2007, le musée de la poupée, à Paris, consacrait une exposition à la plus célèbre des poupées.
 
« Les ventes de Barbie, constate la même source, ont chuté de moitié avec l’arrivée sur le marché des poupées Bratz (« sales gosses ») lancées par le concurrent MGA en 2001 ».
 
Mattel a attaqué MGA, son concurrent asiatique, en justice au motif que cette dernière société, selon la même source, aurait « volé le concept auprès d’une de ses anciens designers ». Mattel a gagné en décembre dernier, mais MGA vend toujours ses poupées.
 
Aujourd’hui, au lendemain de la journée de la femme, Barbie vieillit plutôt bien. Même si ses ventes ne sont plus ce qu’elles étaient, elle favorise toujours, selon la sociologue Eliane Perrin, « La Barbie a bouleversé le rapport à la séduction » :
 
« Auparavant, les femmes recevaient de vrais poupons en guise de poupées. Elles apprenaient ainsi à devenir de bonnes mères. L’avènement de la Barbie a modifié en profondeur ce comportement. Les fillettes ont eu entre les mains une pin-up sexuée à habiller et déshabiller. La Barbie engendre une addiction au commerce des fringues. Elle a aussi favorisé une projection vers l’avenir qui n’a plus rien à voir avec le geste maternant. Le jeu est depuis lors orienté vers la capacité de séduire, de se relooker. Et l’explosion du nombre de magasins, de marques ont suivi comme une traînée de poudre ».
 
Quant à Anne Dafflon-Novelle, docteur en psychologie sociale interviewée par 20minutes.fr, « Barbie est un véritable symbole d’indépendance féminine ».
 
Pour Barbie, la vie re-commencerait-elle à 50 ans ?




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