vendredi 15 septembre 2006 - par L’équipe AgoraVox

Béatrice Schoënberg mal considérée, mal défendue

 

Le 7 septembre, la décision d’écarter Béatrice Schoënberg de la présentation du journal télévisé pendant la campagne présidentielle a été arrêtée. Pourquoi ?

Selon France-télévision, cette éviction est affaire de morale : c’est "pour garder une certaine éthique et un respect de chacun". Et encore c’est par égard pour la présentatrice, pour la préserver de l’agressivité de ses pairs (ou d’autres personnes) : "On préfère qu’elle ne soit pas à l’antenne pour n’avoir pas à subir les reproches malintentionnés de certains" (il faut dire que cela fait quelque temps que des membres de la Société des journalistes reprochent à Mme Borloo de se montrer à l’antenne). On considère donc qu’une femme subit dans l’exercice de sa profession l’influence de son mari au point qu’elle ne peut plus exercer son propre jugement. Quand même, elle « continuera à travailler pour France 2 », mais en coulisse, là où le public ne la verra pas. Donc elle continuera à préparer l’énoncé des informations. Donc le problème n’est pas celui de son influence politique supposée ou soupçonnée, mais le qu’en-dira-t-on. L’opinion publique pèse, ou l’idée qu’on s’en fait, au préalable : le principe de précaution pousse à ne prendre aucun risque susceptible de fâcher le monde, les annonceurs par exemple.

La lettre qu’une cinquantaine de députés UMP vient de rendre publique, en guise de défense et illustration de Béatrice Schoënberg, est étrangement motivée : outre l’emphase des tournures « chasse aux sorcières », « grande tradition stalinienne », une phrase mérite qu’on la cite : "Qui peut d’ailleurs croire que tous les couples (mariés ou non) pensent, s’expriment et votent de la même manière ?". Est-ce bien un argument ?

 




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